• l’année dernière
Le Congrès des Elus n'est, selon Olivier Nicolas, premier secrétaire de la fédération du parti socialiste de Guadeloupe, que le début d'une longue séquence de réflexion pour proposer un vrai projet de gouvernance aux Guadeloupéens plutôt que de rester figé sur l'aspect juridique de l'évolution statutaire.

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Transcription
00:00 On a le sentiment quand on discute avec nos compatriotes, notre population,
00:03 qu'on ne sait pas où on va.
00:04 Là, il y a clairement un déficit de travail au sein des partis politiques.
00:08 La Martinique et la Guyane, ça fait plusieurs mois qu'ils se réunissent,
00:12 qu'ils travaillent et qu'ils en sont déjà à trois ou quatre congrès.
00:15 Dans le contexte politique actuel,
00:24 il y a une défiance entre les citoyens et leurs représentants.
00:30 Et cette défiance, clairement, elle pose une difficulté
00:35 au moment d'aborder ces questions cruciales.
00:37 Il faut être crédible.
00:38 Et aujourd'hui, tout le monde vous dira,
00:40 les sondages, les quelques sondages qui existent en la matière le montrent,
00:43 il y a un déficit de crédibilité de la classe politique d'une manière générale.
00:48 Ensuite, il y a des questions essentielles qui, aujourd'hui,
00:52 pèsent sur la vie des Guadeloupéens.
00:54 Notamment la question des services publics qui sont défaillants.
00:56 Aujourd'hui, tout le monde sait que l'eau, ça ne marche pas,
00:59 le transport pas davantage, les questions de déchets, c'est la même chose.
01:02 Et ce sont des éléments importants de la qualité de vie des Guadeloupéens
01:05 qui, aujourd'hui, ne sont pas satisfaits de la manière dont ils sont administrés.
01:09 Et les Guadeloupéens savent, au fond d'eux-mêmes,
01:11 que les questions institutionnelles et statutaires ne sont pas de nature
01:15 à régler ça dans l'immédiat.
01:23 On a le sentiment, quand on discute avec nos compatriotes, notre population,
01:27 qu'on ne sait pas où on va, qu'il n'y a pas un cap affiché, clair,
01:31 qu'il n'y a pas une ambition qui se présente comme un projet collectif
01:35 susceptible d'emmener toute la population,
01:38 ou en tout cas une bonne partie de la population,
01:40 vers un objectif qu'on se fixerait.
01:43 Et donc, les questions institutionnelles et statutaires,
01:46 elles rentrent un peu dans ce cadre où, justement,
01:47 on ne voit pas trop où on veut aller.
01:50 Comment on recrée du lien ?
01:51 Déjà, en essayant de se concentrer,
01:53 c'est peut-être une chance que nous offre ce congrès,
01:56 en parlant des politiques publiques,
01:58 dans le cadre des demandes qui sont formulées au niveau du gouvernement,
02:01 comment rendre nos politiques publiques plus efficaces ?
02:03 Toute la difficulté est que ceux qui demandent à rendre les politiques plus efficaces
02:08 sont parfois ceux qui sont à l'origine de l'inefficacité.
02:11 Donc, il faut que tous, on se transcende.
02:20 Aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est changer les modalités de changement institutionnel.
02:24 C'est important de bien comprendre ça.
02:27 D'abord, comment on peut changer les choses ?
02:31 Et la première chose serait probablement que
02:34 chaque territoire ultramarin soit doté d'une loi organique.
02:39 Et que dans cette loi organique, il y ait à la fois
02:43 l'organisation institutionnelle que nous souhaitons
02:45 et l'organisation des compétences que nous souhaitons exercer au niveau local.
02:49 Et une fois que cette loi organique a été élaborée,
02:53 à la fois avec nos parlementaires, avec le Parlement à Paris,
02:56 avec les forces politiques locales,
02:58 d'envisager de la soumettre dans son ensemble.
03:01 Avec justement la possibilité que tout le monde sache où on veut aller,
03:05 qu'est-ce qu'on veut mettre sur la table.
03:07 Et que cette loi organique, comme ça a été fait en Corse en 2003,
03:10 soit soumise à approbation de la population.
03:12 Comme ça, pas ni chatte en sac en corps,
03:15 chatte là, cassotte ci, d'un sac là.
03:16 Et on voit très clairement l'objectif.
03:19 On est dans une recherche d'être d'accord avec tout le monde.
03:31 On est entre fuites et fentes.
03:32 On essaye d'adhérer à l'opinion de tout le monde.
03:37 Ce n'est pas ça la politique.
03:38 Il faut remettre les choses à l'endroit.
03:39 Il faut que la politique trace ce chemin.
03:41 Il faut que l'homme politique dise, voilà mon objectif,
03:44 voilà ce que je cherche.
03:45 Nous sommes pour une République qui soit plus fédérale
03:47 qu'elle ne l'est aujourd'hui.
03:48 Et c'est pour ça que nous disons que ce pays a vocation,
03:52 s'il le souhaite demain et s'il arrive à créer les conditions
03:55 pour qu'un projet, un objectif émerge,
03:58 d'avoir son drapeau, d'avoir son hymne,
04:00 comme la Polynésie au sein de la République,
04:02 pour justement valoriser son identité au sein de la République.
04:06 Et nous sommes à côté du drapeau français.
04:08 Nous sommes pour qu'il y ait demain un drapeau walloupéen
04:11 qui aura été accepté et validé par tous.
04:13 Et ça, c'est un débat qu'il faut que nous ayons.
04:16 Et il faut que nous soyons capables de dire
04:18 que nous sommes d'accord, pas d'accord,
04:20 qu'il y ait une discussion.
04:21 Aujourd'hui, le monde politique ne doit pas être dans l'attente,
04:26 il doit être dans la proposition,
04:28 il doit être dans la recherche d'une ambition
04:31 qui fédère le plus possible autour de lui.
04:35 [Musique]

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