Agathe Lemaitre, dont la sœur, victime de harcèlement scolaire s'est suicidée : "Le suicide, c’est un tabou extrêmement fort dans notre société"
Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.Sa sœur avait 21 ans lorsqu’elle a décidé de mettre fin à ses jours. Victime de harcèlement scolaire pendant de nombreuses années, Diane n’a pas trouvé d’autres solutions pour venir à bout de son mal-être. Pour Yahoo, son aînée Agathe a accepté de se livrer sur ce drame, revenant notamment sur son combat pour mettre fin à ce fléau qui touche chaque année plus de 700 000 jeunes.Comme le rappelle le gouvernement sur son site Internet, le harcèlement scolaire se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que l’apparence physique, le sexe, l’identité de genre, un handicap, un trouble de la communication, l’appartenance à un groupe social particulier ou encore des centres d’intérêts différents. Cette violence et la répétition des agressions, qu’elles soient physiques ou psychologiques, participent à l’isolement de la victime.
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00:00 Il y a un sentiment d'impuissance à se retrouver comme ça devant le corps de quelqu'un qu'on aime
00:05 et de comprendre trop tard finalement que le harcèlement scolaire c'est une réalité,
00:10 que c'est pas visible mais que les gens souffrent réellement et qu'on peut en arriver là.
00:14 Pour moi le suicide c'est encore aujourd'hui un sujet qui me fait très peur.
00:21 Moi aujourd'hui quand on me demande si j'ai des frères et soeurs, pour moi c'est toujours une question difficile.
00:26 Une fois j'ai dit que j'avais qu'une seule soeur et je m'en suis beaucoup voulu parce que ma petite soeur elle a aussi existé et je l'aime.
00:33 Et malheureusement souvent quand je dis j'ai deux soeurs, la question qui me vient ensuite c'est qu'est-ce qu'elles font dans la vie.
00:38 Et c'est toujours difficile d'expliquer à des inconnus que forcément ma soeur est plus là.
00:42 C'est un tabou extrêmement fort dans la société et nombreux frères et soeurs comme moi préfèrent ne pas en parler.
00:48 Mais c'est un poids je pense et je pense que plus on parle de ce qui arrive, plus les jeunes sont informés et font attention à leurs proches.
01:01 Mon combat aujourd'hui c'est d'informer et d'alerter les familles.
01:05 Pour moi c'est trop tard mais j'espère qu'en sensibilisant j'arriverai à éviter d'autres décès et à d'autres familles de vivre ce que je vis aujourd'hui.
01:12 Alors j'ai deux enfants aujourd'hui, j'ai un petit garçon qui a deux ans et j'ai une petite fille qui a quatre ans.
01:18 J'ai fait le choix d'être transparente avec mes enfants même s'ils sont très jeunes, de leur dire pourquoi ma petite soeur, donc leur tante, est décédée.
01:26 Et surtout de les prévenir que s'ils voient un harcèlement scolaire dans leur classe, ils peuvent intervenir, ils doivent en parler et qu'il ne faut pas rester silencieux face à des moqueries qui plus tard peuvent prendre une grande envergure.
01:38 Je suis convaincue que si des élèves avaient réagi lorsque ma petite soeur avait été victime d'un harcèlement scolaire en sixième,
01:45 ce n'aurait pas été un harcèlement scolaire qui aurait duré pendant tout le collège et pendant tout le lycée et aujourd'hui elle sera encore là avec moi.
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