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Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.
Victime d’un viol à l’âge de huit ans par son médecin traitant, Elsa Levy a été plongée pendant de longues années dans une “amnésie traumatique”. Mais, récemment, des flashs de ce drame ont refait surface, provoquant un véritable raz-de-marée dans la vie de cette jeune femme. Autrice de l’ouvrage “Je n’oublierai jamais” (ed. City), elle a accepté pour Yahoo de se livrer sur son histoire, revenant notamment sur ses longues années de souffrance, sans en connaître la véritable raison, et sur la manière dont elle s’est rappelée et remise de ce drame.
En 2021, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 72 000 victimes d’infractions à caractère sexuel, commises en dehors de la famille. Il s’agit essentiellement de violences sexuelles physiques (73%), et plus rarement d’exploitation sexuelle (11%), d’atteintes aux mœurs (10%) et de violences sexuelles non physiques (6%). Ces victimes sont très majoritairement des femmes (86%) et pour plus de la moitié, des mineurs (55%). À noter que le viol d'un mineur de moins de 15 ans est puni de 20 ans de prison.

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Transcription
00:00 Je ne sais pas ce que ces bourreaux-là parviennent à faire pour nous, nous faire sentir consentantes.
00:07 Quelque part, même enfant.
00:09 De 8 à 39 ans, j'ai vécu avec la sensation de ne pas vivre.
00:18 D'être toujours avec une sorte de poids, une chape de plomb, de quelque chose qui ne semble pas nous appartenir,
00:25 mais qui est là et qui fait que tout est très compliqué, la relation aux autres, la relation à soi.
00:29 Le pouvoir qu'on a sur la vie est limité.
00:31 Je me suis sentie avec un mal-être profond, mais sans pouvoir l'expliquer.
00:36 Et pour pouvoir être fréquentable, de devoir le cacher.
00:40 J'ai toujours vécu cette vie de 8 à 39, avec la sensation que je devais avoir un masque social extrêmement enthousiaste,
00:48 extrêmement joyeux, j'ai développé un sens de l'humour, de la répartie,
00:51 pour être fréquentable, parce que j'avais l'impression de masquer quelque chose de tellement glauque,
00:58 de tellement lourd, de tellement dark, que si ça se voyait trop, personne n'allait vouloir me fréquenter.
01:07 Ce qui est le plus dur là-dedans, c'est de ne pas pouvoir identifier l'origine du mal.
01:13 Sachant que j'ai un milieu plutôt favorisé, j'ai reçu une bonne éducation, j'ai énormément voyagé,
01:19 je suis plutôt, je pense, bien constituée dans ma tête, j'ai pas de grosses névroses,
01:25 j'ai jamais été un enfant harcelé, j'ai rien vécu de tout ça, moi j'avais plutôt des amis, etc.
01:33 C'est plutôt qu'à l'intérieur, c'est le gouffre.
01:36 En fait, pendant ces 30 ans, j'avais aucune idée de ce que j'avais pu vivre à 8 ans,
01:42 donc un abus sexuel par mon médecin, et pire, c'est-à-dire qu'à aucun moment ça aurait pu me traverser l'esprit,
01:48 c'est-à-dire que c'est tellement gros, c'est tellement énorme,
01:52 que je ne pouvais pas penser que ce serait un problème de cet ordre-là, à l'origine.
01:59 Même s'il y avait plein d'indices, en fait, parce que l'inconscient est extrêmement puissant,
02:05 mais moi, dans mon conscient, dans ma capacité cérébrale, je ne pouvais pas envisager cette hypothèse,
02:13 ce n'était même pas une option.
02:15 Moi, j'ai toujours eu un rapport aux enfants compliqués,
02:18 c'est-à-dire que j'ai toujours eu peur, sans en avoir moi-même, mais ceux autour de moi,
02:23 qu'ils ne soient pas bien, je n'ai jamais aimé avoir un enfant nu près de moi,
02:28 ça m'a toujours mise très mal à l'aise.
02:30 J'étais toujours à prévenir tout le monde de potentiels pédocriminels dans les parages,
02:34 et je passais un peu quand même pour quelqu'un de parano, à plein de moments, sans aucune raison de l'être.
02:40 Dans mes relations avec les hommes, ce n'est même pas que c'est compliqué, c'est presque impossible,
02:46 parce que le rapport à l'autre est forcément biaisé,
02:51 et je pense que c'est difficile d'être en relation avec quelqu'un d'autre
02:55 quand on n'est soi-même pas dans une bonne relation, déjà avec son être.
02:59 Le fait de vivre un viol, c'est un peu comme un cambriolage.
03:04 Après, quand on y retourne, on a un filtre qui fait qu'on regarde les murs un peu autrement,
03:10 on a l'impression que tout n'est pas souillé, mais que quelqu'un est passé, et donc on est moins en confiance.
03:15 Il faut imaginer que quand le cambriolage, c'est celui de son corps,
03:19 et qu'on se fait pénétrer d'une manière interdite, c'est un cambriolage de l'âme,
03:25 sauf qu'on ne peut pas déménager de soi-même.
03:28 Donc on passe sa vie à fuir quelque chose qu'on nous a ôté,
03:32 et qui fait que quand on est en rapport avec les autres, on est complètement bancal.
03:37 Et de toute façon, je suis allée que vers des personnes qui n'étaient pas disponibles, qui n'étaient pas aptes à,
03:41 donc je me suis retrouvée aussi, et je crois vraiment à ça, on attire vraiment ce qu'on vibre.
03:46 Je pense que je vibrais tellement quelque chose de défaillant sur le plan affectif,
03:49 tellement je ne ressentais que de la violence, sans savoir pourquoi,
03:53 que je ne pouvais attirer que des personnes qui sont à peu près au même endroit,
03:56 pour d'autres raisons, des garçons très sympas, mais qui ne vont pas bien.
04:00 Le fait de vivre un abus comme ça jeune,
04:04 c'est comme si la frontière de l'acceptation n'existait plus.
04:09 La notion de consentement n'est absolument pas claire.
04:12 Et donc la question de facilement dire oui à quelqu'un,
04:16 pour ne pas blesser, pour ne pas faire du mal, pour ne pas décevoir,
04:20 c'est une construction.
04:24 Ce n'est pas inné, le consentement ou le non-consentement.
04:29 Ça s'apprend, ça s'éduque.
04:32 Après, quand on vit un abus sexuel enfant, je pense que c'est encore pire
04:35 de pouvoir comprendre ce que ça veut dire dire non,
04:39 et en quoi ce n'est pas grave.
04:41 Je ne suis pas construite comme ça, en tout cas.
04:43 Maintenant, ça va mieux, beaucoup mieux.
04:45 Mais d'ailleurs, c'est non pour tout.
04:47 Je suis dans un moment où je n'accepte plus aucun écart de conduite,
04:50 mais dans le rapport aux amis, etc.
04:52 Maintenant, je sens qu'il y a vraiment des limites qui se sont imposées toutes seules.
04:57 J'ai juste appris à dire non à ce qui ne me va pas,
05:00 à ce avec quoi je ne suis pas d'accord.
05:01 Ça paraît peut-être complètement évident et banal pour plein de gens,
05:04 mais pour moi, dire non, ce n'était même pas concevable.
05:08 Après 31 années de vie un peu à côté de soi,
05:14 il y a eu cette soirée-là où tout d'un coup,
05:20 moi, ça s'est fait par une odeur, tout d'un coup,
05:22 mais de manière complètement irrationnelle.
05:27 J'ai l'haleine de ce médecin dans ma bouche qui apparaît.
05:31 Ce qui est fou, c'est que c'est une odeur comme si c'était mon corps qui l'avait produite,
05:35 donc qui vient de l'intérieur de moi.
05:36 Et sur le moment, je me dis que c'est complètement dingue.
05:39 Peut-être que j'ai mangé un truc, c'est bizarre.
05:42 Mais j'essaie de me dire que même si c'est fou, c'est un non-événement.
05:46 Et c'est après, quand je me suis couchée 10 minutes après ça,
05:49 là, j'ai tout qui se projette comme devant moi.
05:53 Des images en lien avec un médecin,
05:56 donc des images de cabinet médical, de blouse, de carrelage.
06:00 J'avais peur de fermer les yeux pour voir ce que mon souvenir me montrait.
06:03 J'avais peur de les garder ouvertes.
06:05 Je revis ce moment où je me retrouve seule dans le cabinet médical d'un médecin
06:10 qui était mon médecin traitant quand j'étais enfant pendant trois ans.
06:14 Et qui me...
06:16 Voilà, j'ai l'image d'un médecin qui m'embrasse, qui enlève ma culotte.
06:21 Je me rappelle me dire, quelque chose entre en moi,
06:25 mais je sais même pas ce que c'est.
06:27 Parce que je crois qu'à 8 ans, on n'a même pas conscience.
06:30 C'est ce que j'écris dans le livre, que cet endroit, c'est une cavité.
06:33 Je vais pas mettre des mots d'adulte au-dessus.
06:35 J'ai juste des sensations et il se passe quelque chose de complètement...
06:38 Que je sais que c'est quelque chose de pas bien,
06:41 mais je ne suis pas en capacité de l'identifier
06:44 comme quelque chose d'aussi grave que ce que c'est en réalité.
06:48 Même si j'ai conscience que c'est dramatique, mais j'ai pas les mots.
06:51 Et je pense que c'est ce qui fait que le cerveau bascule dans le désir d'oublier.
06:57 Et c'est pour ça qu'autant de gens ont du mal à en parler.
06:59 C'est pour ça que c'est aussi indicible et que c'est un tel tabou.
07:02 Ça, c'est le premier souvenir qui m'est revenu, là, il y a deux ans,
07:05 quand je suis sortie de mon amnésie.
07:07 C'est une sensation de culpabilité par rapport à l'idée que j'aurais pu déclencher,
07:14 alors que j'ai 8 ans à l'époque,
07:16 j'aurais pu déclencher le désir chez ce médecin
07:19 parce que je me rappelle juste dans mon souvenir que je le trouvais très beau.
07:22 Donc, même avec un regard aujourd'hui de quarantenaire,
07:26 je peux encore me revoir en train de me dire que peut-être à 8 ans,
07:30 je sais pas moi, j'ai laissé entendre que, voilà, il me plaisait bien.
07:35 Je sais juste qu'en sortant de ce cabinet,
07:37 et je pense que c'est hyper commun pour toutes les personnes qui vivent ça,
07:41 c'est de sentir qu'on a une responsabilité et que c'est pas juste le fruit du hasard.
07:45 On a aussi provoqué un peu quelque chose,
07:48 ou en tout cas vu qu'on se laisse faire, c'est un consentement.
07:51 Enfin, je veux dire, il y a un endroit où on n'est pas au clair avec soi.
07:53 Et ça, ça traîne pendant... Je l'ai plus aujourd'hui,
07:57 mais c'est profondément ancré.
07:59 Je sais pas ce que ces bourreaux-là parviennent à faire
08:01 pour nous faire sentir consentantes, en fait.
08:06 Quelque part, même enfant.
08:08 À partir de ce moment-là, ça change presque l'identité de soi.
08:12 C'est-à-dire que moi, je me rappelle me dire que j'étais...
08:17 Enfin, que j'étais plus moi-même.
08:19 En fait, j'ai quitté le monde de l'enfance ce jour-là, je le sais,
08:22 sans pour autant rentrer automatiquement dans le monde des adultes.
08:25 Au contraire, c'est rentrer dans un endroit,
08:27 une sorte de dimension parallèle où on vit.
08:30 C'est une sorte de grotte, de cave, de prison.
08:33 Et je me suis sentie, à partir de ce moment-là, je crois,
08:36 spectatrice de la vie, de moi-même,
08:39 comme si j'étais jamais réellement décisionnaire de quoi que ce soit,
08:43 ou incarnée, en fait, ni vivante.
08:45 Juste à côté. À côté de tout.
08:48 Et ça a duré 31 ans.
08:50 Au moment de ma révélation, en sortant de l'amnésie,
08:52 je me suis rappelée que dès 10 ans,
08:55 j'avais demandé à mes parents qu'on ne me touche plus
08:59 et qu'on ne me fasse plus aucun bisou.
09:01 Et ça a été une règle qui a été posée pour toujours.
09:06 Ce n'était pas un petit épisode ou un petit phénomène.
09:09 Je pense que ça, c'est un signal qui est en fait extrêmement fort
09:12 et qui ne l'est pas indifférent à la plupart des parents aujourd'hui.
09:17 C'est extrêmement grave, en fait, comme réaction,
09:20 de ne pas pouvoir être touchée.
09:23 On ne peut pas entrer en contact avec l'autre.
09:25 Peut-être qu'il y a des enfants qui n'ont pas envie d'être touchés pour X raisons,
09:28 mais quand c'est aussi radical et que ça vient de nulle part
09:31 et que ça s'éternise,
09:34 à mon sens, c'est quand même révélateur de quelque chose de problématique.
09:38 Il y a un moment où, alors que je ne me rappelais pas de mon souvenir,
09:41 je me rappelle avoir demandé à mes parents, en plus de ne pas me toucher,
09:44 de m'appeler par mon deuxième prénom,
09:46 parce que je me souviens me dire que Elsa, je voulais qu'elle disparaisse.
09:52 Et donc, à 8 ans, vraiment, mon enfance s'est arrêtée
09:56 et la sensation de vivre avec ma vie s'est arrêtée.
10:01 Mais vraiment, quand les informations se sont recoupées dans ma tête,
10:05 entre l'haleine, le cabinet, etc.,
10:08 j'ai mené l'enquête avec ce que j'avais comme document,
10:11 donc mon carnet de santé.
10:13 Mon premier réflexe a été de chercher sur Internet
10:16 si cette personne consultait encore,
10:19 pour être sûre qu'il n'y avait pas d'autres enfants potentiellement en danger.
10:25 Ce qui m'a rassurée, c'est de voir que le cabinet était fermé depuis 10 ans.
10:28 Ça me permettait de m'enlever une certaine angoisse
10:32 dans mon imaginaire de ce qui pourrait encore se produire.
10:34 Au-delà du fait que je pense que la réponse pénale
10:37 est très décourageante pour mener une procédure et aller sur le terrain judiciaire,
10:42 il y a aussi le fait que je ne suis pas dans un état de haine ou de vengeance, en fait.
10:48 Et je crois que ma réparation ne se joue pas là.
10:50 C'est pour ça que je me suis même dit, finalement,
10:53 si je vais voir cette personne, peut-être qu'il a des enfants,
10:56 peut-être qu'il a une femme, peut-être qu'il a une vie.
10:58 Et lui, individuellement, va faire des dégâts collatéraux tellement immenses
11:05 que je ne suis pas sûre que moi, ça m'aide de savoir
11:08 que je suis en train de foutre en l'air la vie de plein de gens.
11:11 Donc, aller dans ce sens-là ne va pas sembler utile.
11:14 Le cas individuel ne m'intéresse pas, en fait.
11:16 Mon cas individuel ne m'intéresse pas.
11:19 Donc, je me suis rapidement focalisée sur la dimension universelle du problème.
11:28 Violer un enfant, c'est vraiment le détruire.
11:31 Ce que je mets dans le livre, c'est bousiller son avenir,
11:37 c'est-à-dire empêcher qu'il devienne un adulte.
11:39 Si jamais il le devient, il risque d'être sacrément bancal et handicapé.
11:43 Comme ça a été mon cas, c'est-à-dire que moi, j'ai l'impression d'avoir vécu
11:46 sans aucun handicap visible, mais d'être franchement limitée
11:50 dans beaucoup de choses et empêchée, en fait.
11:52 Je me sentais, je vais parler au passé, empêchée de tout.
11:56 En fait, un abus sexuel sur mineur, ce n'est pas un petit délit,
11:59 ce n'est pas un problème qui va se réparer.
12:03 C'est un crime, c'est irréparable.
12:06 Il n'y a aucune solution, c'est-à-dire qu'on ne s'en remettra jamais.
12:09 Est-ce qu'on a envie de laisser ça continuer encore comme ça,
12:14 sans regarder droit dans les yeux le problème et se dire qu'effectivement,
12:17 on laisse couler quelque chose qui est tellement grave, en fait.
12:20 C'est tellement grave. Je ne comprends pas. Je suis en totale incompréhension.
12:24 Sur l'enfance et la pédocriminalité, je trouve qu'on est en dessous de tout ce qu'il faut.
12:29 Quand j'ai eu ma révélation et que je suis sortie de l'amnésie,
12:33 je ne savais pas du tout vers qui me tourner.
12:35 Je ne savais pas ce que je pouvais faire pour m'en sortir,
12:39 parce que c'est tellement brutal.
12:42 J'ai même cru que je n'allais pas m'en remettre.
12:45 D'ailleurs, il y a des gens qui ne s'en remettent pas, c'est inconcevable.
12:49 Du coup, j'ai cherché des solutions avec ce que j'avais sous la main,
12:54 avec Internet, avec des lectures,
12:57 à l'épuiser en moi une sorte de ressource que je ne pensais pas avoir
13:03 pour trouver des moyens de m'en remettre.
13:05 Il y a un moment où j'ai eu l'idée, je ne sais pas d'où elle est venue,
13:09 de regarder une photo de moi quand j'avais 4-5 ans.
13:14 Cette photo, guidée par l'inconscient,
13:17 je l'ai accrochée dans ma cuisine au-dessus de l'évier.
13:20 Tout d'un coup, de poser un visage sur tant d'années de souffrance,
13:26 c'est comme si ça m'avait réconciliée avec la personne en moi que je n'aime pas.
13:31 Je trouve que quand on revient à une image de soi enfant,
13:35 avant d'être dans le jugement, avant de poser sur nous des étiquettes,
13:38 avant d'avoir vécu toutes les choses qui nous ont cabossées,
13:42 finalement, on n'a aucune raison de ne pas s'aimer.
13:46 Je pense que la réparation se joue aussi dans la réconciliation avec l'enfant qu'on était.
13:53 Aujourd'hui, je suis plus en paix avec moi-même
13:58 parce que j'ai réussi à comprendre 30 ans complètement insensés
14:02 et à mettre du sens dessus.
14:04 Moi, je me sens délivrée.
14:06 En revanche, si j'ai encore des angoisses, des insomnies et des problèmes,
14:11 c'est parce que je suis en colère et dans l'incompréhension de voir que rien ne bouge.
14:18 Il y a quelques slogans, un spot télévisuel de temps en temps,
14:21 mais fondamentalement, il n'y a pas une prise de conscience.
14:25 de conscience.
14:27 Merci.

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