Boris Vallaud - "Pas de vote sur l'abrogation des 64 ans : c'est une entrave au droit du Parlement"

  • l’année dernière
Avec Boris Vallaud, député PS des Landes et président du groupe socialiste à l'AN

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INVITE_POLITIQUE-2023-06-08##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 L'invité ce matin, Boris Vallaud, député PS des Landes et président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale.
00:04 Bonjour Boris Vallaud.
00:06 Bonjour.
00:06 Et y a-t-il un déni de démocratie ?
00:08 Dernier round sur les retraites à l'Assemblée.
00:10 La majorité va faire barrage à la proposition d'abroger la réforme.
00:13 Nous allons y revenir avec vous.
00:14 Nous allons également aborder la suite, la réforme du monde du travail, la fin de Pôle emploi et puis les autres questions dans l'actualité.
00:20 Commençons donc par cette dernière bataille sur les retraites aujourd'hui à l'Assemblée.
00:24 La présidente de l'Assemblée, Yael Brown-Pivet, l'avait d'ailleurs dit ici à Sud Radio il y a 15 jours,
00:30 elle va faire barrage au vote sur la PPL de Lyot, qui sera discutée en invoquant le fameux article 40.
00:37 Le texte est alors jugé, ce serait une dépense trop lourde pour les dépenses publiques.
00:44 Quelle est votre position face à ça ?
00:47 D'abord, il faut se remettre dans un contexte.
00:48 On parle d'une réforme des retraites, contre laquelle les Français demeurent mobilisés.
00:53 L'ensemble des organisations syndicales la rejettent.
00:56 Mobilisés et il y avait un essoufflement dans la rue avant-hier.
00:59 Ils continuent en tout cas dans les sondages d'opinion et y être franchement opposés.
01:02 Et puis, vous le savez, ce texte n'a jamais reçu l'onction du suffrage des députés,
01:08 puisqu'il n'a jamais été soumis à notre vote.
01:10 Si nous regardions dans un autre pays, des procédures expéditives destinées finalement à entraver le débat parlementaire,
01:16 une réforme d'importance jamais soumise ni aux Français, ni à leurs représentants.
01:20 Et puis maintenant, le pouvoir d'amendement des parlementaires abîmé.
01:26 La possibilité pour les oppositions de déposer des propositions de loi,
01:30 de débattre dans leur niche parlementaire de leurs propositions.
01:33 Qu'est-ce qu'on dirait ? On dirait qu'il y a quand même un problème sur le plan de la pratique démocratique.
01:38 Il manque au fond cette vitalité que les Françaises et les Français appellent de leur vœu.
01:42 Donc oui, il y a une difficulté.
01:44 Mais c'est un déni de démocratie ?
01:46 Je pense qu'il y a une atteinte, qui est une atteinte grave, qui est un précédent grave,
01:50 à une pratique qui n'a jamais été démentie, de respect des droits de l'opposition.
01:56 Il y a, très concrètement, depuis le début de la 5ème République, depuis 1958,
02:03 une pratique, qui est une convention de la Constitution finalement,
02:06 qui consiste à accepter une charge compensée par un gage, comme on dit,
02:11 dès lors que ça vient de l'opposition, parce que ça permet de débattre et de donner des droits à l'opposition.
02:18 En l'occurrence, moi, j'ai été rapporteur dans la dernière législature, de deux textes.
02:23 Le premier, c'était une dépense brute, donc ce n'était pas le coût complet pour l'État,
02:27 mais de 500 milliards d'euros pendant 30 ans pour de la rénovation thermique des logements.
02:30 Ça a été déclaré recevable, ça a été discuté en commission, ça a été discuté en séance,
02:35 c'est passé au vote, c'est pas passé.
02:37 Mais c'était une situation qui était...
02:39 - Non mais est-ce que vous n'avez pas une responsabilité vous-même ?
02:42 - Deuxième exemple.
02:44 Au moment où nous nous sommes posé la question de la création d'un minimum jeunesse,
02:47 c'est-à-dire l'ouverture des droits sociaux et du RSA à 18 ans,
02:49 c'était là aussi 20 milliards par an.
02:51 Ça a été déclaré recevable, ça a été discuté en commission,
02:54 ça a été discuté dans l'hémicycle, ça a été soumis au vote des députés.
02:59 Et là, pour le confort de la majorité, la présidente de l'Assemblée nationale,
03:04 finalement, préfère donner raison au président de la République,
03:06 plutôt que de laisser les débats et le vote se dérouler.
03:10 Oui, ça pose une difficulté, et ça crée un précédent grave.
03:13 On va entraver les droits du Parlement, on va entraver les droits de l'opposition,
03:16 on va entraver la possibilité d'un débat serein.
03:20 - Attendez, attendez, quand même.
03:22 Boris Vallaud, il y a eu un débat, il y a eu beaucoup aussi d'amendements
03:26 déposés par vos collègues de LFI, de l'ANUPS dans son ensemble,
03:30 et qui ont "empêché" aussi la tenue du vote à un moment donné.
03:34 Parce qu'ils ont utilisé aussi tous les pouvoirs de la Constitution,
03:40 beaucoup d'articles.
03:42 - C'est ce que cueillit cette discussion-là, et un certain nombre d'amendements.
03:47 Ça, je n'en dis convient pas, mais quand le texte revient du Sénat,
03:51 après la commission mixte paritaire,
03:53 quand il est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
03:57 tout le monde est prêt à passer au vote.
03:59 Tout le monde est prêt à passer au vote, sauf qui ?
04:01 La majorité et le gouvernement.
04:03 Quelle est la formule de la Première ministre à ce moment-là ?
04:05 Le compte n'y est pas.
04:07 Moi, je fais une traduction littéraire, le compte n'y est pas.
04:09 Je n'ai pas de majorité dans cet hémicycle pour voter.
04:11 Et alors donc, on ne vote pas ?
04:13 Mais n'est-ce pas, finalement, l'antithèse du débat parlementaire et de la démocratie ?
04:18 On ne vote pas sur un texte de cette importance ?
04:21 Je discutais avec des députés allemands,
04:23 qui pensaient à une plaisanterie.
04:25 Dans aucune démocratie libérale, aucune démocratie européenne,
04:30 nous nous serions retrouvés dans cette situation.
04:32 On est passé, finalement, du parlementarisme rationalisé qui nous entrave
04:36 à une forme de parlementarisme caporalisé qui, là, franchement, nous empêche même d'agir.
04:41 Et alors, que pensez-vous de l'attitude de la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet,
04:45 qui voulait se mettre au-dessus de la mêlée ?
04:47 Là, aujourd'hui, c'est la main d'Emmanuel Macron ?
04:50 Je ne sais pas si c'est la main d'Emmanuel Macron.
04:52 En tout cas, il y a, de la part de la présidente,
04:56 non pas une posture qui est au-dessus de la mêlée,
04:58 mais dans la mêlée, et partisane.
05:01 Elle a fait un choix, un choix qui nous paraît particulièrement discutable,
05:05 particulièrement préoccupant.
05:07 On attend d'elle qu'elle défende son institution,
05:09 la possibilité d'amender, la possibilité de débattre,
05:13 la possibilité de voter, la possibilité de présenter des alternatives à la politique gouvernementale.
05:19 Eh bien, c'est tout cela qui est entravé.
05:21 Et oui, c'est grave, parce que, vous savez, la Constitution, c'est une lettre à un esprit,
05:25 mais c'est aussi une pratique.
05:27 Et c'est cette pratique qui est défaillante par rapport à tout ce que nous avons connu
05:30 pendant des décennies.
05:32 - Boris Valloire, qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui ?
05:34 Donc, globalement, le texte va être "rejeté", entre guillemets,
05:38 déclaré irrecevable, mais il y a quand même un amendement.
05:40 C'est le 70 déposé par votre groupe socialiste,
05:43 qui demande au gouvernement un rapport qui évalue
05:46 si le décalage fonctionne, c'est ça ?
05:48 De 62 à 64 ans, c'est quoi ça précisément ?
05:51 - C'est exactement ça, vous avez raison de souligner que nous avions déposé de nombreux amendements,
05:54 qu'ils ont quasiment tous été déclarés irrecevables,
05:56 y compris des amendements qui étaient identiques à ceux qui avaient été
05:59 considérés recevables en 2020.
06:01 On avait dit que la nation se fixe comme objectif le retour
06:04 de l'âge de départ à la retraite à 62 ans.
06:06 Ça avait été accepté dans les termes à peu près voisins,
06:09 il y a trois ans, ça ne l'est plus aujourd'hui.
06:11 Vous voyez bien quand même qu'on sert là des intérêts
06:15 qui sont ceux de la majorité du président.
06:17 Alors, effectivement, il demeure un amendement.
06:19 Il demeure un amendement qui est une demande de rapport,
06:21 et qui vise à faire la démonstration
06:24 qu'en réalité, pour équilibrer le régime des retraites,
06:26 on peut passer par autre chose que par une mesure d'âge,
06:29 c'est-à-dire par un impôt sur la vie des gens.
06:31 On leur prend leurs demi-heures de vie à la retraite,
06:33 et on les fait travailler souvent les deux années les plus difficiles.
06:38 Et voter cet amendement, c'est d'une certaine manière contester
06:41 l'idée qu'il n'y aurait qu'une seule solution,
06:43 c'est la retraite à 64 ans.
06:45 Et bien à travers cet amendement, nous pourrons dire non,
06:47 non, on peut rester dans la situation que nous connaissons,
06:50 et on peut trouver d'autres sources de financement
06:52 plus justes, plus solidaires.
06:54 - Et ça, il ne remet pas en cause, quoi, le décalage de l'âge.
06:59 - Il est une possibilité d'expression d'une préférence.
07:05 Mais oui, qu'est-ce que je voulais que je vous dise ?
07:07 La présidente de l'Assemblée nationale a décidé, toute seule,
07:11 de déclarer irrecevable la possibilité même d'un vote,
07:15 ce qui aurait été au fond un vote d'apaisement.
07:17 Parce que personne ne veut cette réforme,
07:19 et je ne reviens pas sur les circonstances dans lesquelles elle a été adoptée.
07:21 - Bon, qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
07:23 Le match est terminé, comme l'a dit Laurent Berger, c'est fini.
07:26 Motion de censure, encore, avec la NUP, s'il y a encore...
07:30 - Nous sommes, nous, dans un moment parlementaire.
07:33 On dira dans l'hémicycle les uns et les autres, je l'espère,
07:35 que nous pourrons ce que nous avons à dire.
07:37 Et on le dira avec gravité, avec solennité,
07:39 parce que nous ne sommes que les dépositaires temporaires de responsabilités.
07:42 Nous ne sommes pas les propriétaires de cette Assemblée,
07:44 comme le pense peut-être aujourd'hui la majorité.
07:48 Mais il y avait dans cette réforme des retraites
07:50 quelque chose de plus profond sur le plan social.
07:52 On révolte du monde du travail, vous savez, de tous ceux et celles qui bossent,
07:55 qui n'ont que leur travail équipé pour vivre,
07:57 qui n'en vivent pas toujours bien, qui ont besoin de reconnaissance,
07:59 qui avaient l'impression d'être reconnus au moment de la Covid.
08:01 Vous savez, c'est les soignantes, les aides à domicile,
08:03 les éboueurs, les ouvrières de l'agroalimentaire.
08:05 C'est toutes celles et tous ceux qui avaient tenu le pays debout.
08:07 Ceux-là, ils se sont révoltés, ils ont dit "on en a marre de passer à la caisse".
08:10 Donc il faut que l'on puisse reprendre tous ces combats-là.
08:13 Et puis on a des rendez-vous.
08:14 Vous savez, il n'y a pas de fin du processus démocratique.
08:16 Il y aura des alternances, il y aura des élections, notamment présidentielles.
08:19 - Mais vous pensez qu'un jour, s'il y avait un changement de majorité,
08:23 cette réforme des retraites serait remise en cause ?
08:26 Bien souvent, en fait, on la combat et puis quand on vient au pouvoir,
08:30 finalement, on avalise.
08:32 - Je le crois profondément, parce qu'elle est très injuste aux Françaises
08:38 et aux Français qui ne la comprennent pas et qui la combattent.
08:41 Et qu'il y a surtout d'autres alternatives. C'est ça, il y a d'autres alternatives.
08:44 J'avais donné ici à ce micro un seul exemple.
08:47 Au même moment où il y aura un déficit sur la branche des IS,
08:49 il y aura un très gros excédent sur la branche chômage,
08:52 si on prend en considération les hypothèses du gouvernement.
08:55 Un transfert de cotisation suffisait à équilibrer.
08:58 Mais ça, le gouvernement n'a pas voulu l'entendre.
09:00 Il a été sourd et aveugle à tout ce qu'on a pu dire,
09:02 que ce soit dans la rue, par le halbouche des organisations syndicales
09:05 ou des représentants de la nation.
09:07 Donc on va continuer de se battre.
09:08 Il y a des niches parlementaires,
09:09 il y a la possibilité de référendum d'initiative partagée plus tard.
09:13 Et il y a d'autres échéances.
09:15 - Boris Vallaud, à travers ce que vous venez de dire,
09:17 c'est-à-dire que vous croyez finalement à l'objectif fixé par le gouvernement
09:20 du plein emploi dans 5 ans.
09:21 Le plein emploi, ce n'est pas forcément zéro chômeur,
09:23 mais c'est un taux de chômage d'environ 5-6%.
09:25 - Bien sûr, parce qu'il y a toujours une part de chômage frictionnel,
09:29 comme on dit, incompréhensible.
09:31 Bien sûr que je le souhaite, bien sûr que je l'espère.
09:33 Mais pas dans n'importe quel emploi et pas dans n'importe quelles conditions.
09:35 Vous voyez, pas en faisant des...
09:37 Mon rêve, ce n'est pas Uber Pop pour tous, sans protection sociale.
09:41 Ça, c'est un modèle que dessine le gouvernement,
09:43 vous savez, avec le tiers statut.
09:45 C'est-à-dire qui n'est ni le salariat, ni le travail indépendant.
09:50 Ça, évidemment, nous le combattons.
09:52 On a besoin d'un débat sur le travail.
09:54 Celui qu'avait demandé Laurent Bergeron,
09:56 c'est le préalable à tout, à toute réflexion.
09:58 Ce débat, c'est, du point de vue du gouvernement,
10:00 le débat interdit. Pourtant, il est majeur.
10:02 - Ça, ça va être votre cheval de bataille à gauche.
10:04 - Oui, le travail, c'est important.
10:06 La place du travail dans nos sociétés, c'est central.
10:08 Nous, on défend pas la valeur travail comme un absolu,
10:11 mais le travail de valeur, c'est-à-dire qui émancipe.
10:14 Le travail digne et porteur de sens,
10:16 rémunéré correctement.
10:18 La question du partage de la valeur ajoutée,
10:20 du partage de la richesse, du niveau des salaires,
10:22 des écarts de rémunération, tout ça, évidemment, est posé.
10:25 Et on est toujours, du point de vue du gouvernement,
10:27 dans cette espèce d'esquive.
10:29 On a besoin de débats des conditions de travail,
10:31 de la santé au travail, de la pleine santé.
10:33 - La semaine de quatre jours, vous vous y êtes favorable ou pas ?
10:35 - Ça, c'est partie des discussions sur l'organisation du travail.
10:37 Je crois que dans certaines circonstances,
10:39 il y a des expérimentations dans lesquelles ça fonctionne,
10:41 et où, finalement, l'énergie que les uns et les autres y mettent
10:43 est plus grande. Vous savez, j'ai dans ma circonscription
10:45 une Syrie. - Dans les Landes.
10:47 - Une Syrie qui, parce que le prix d'essence
10:50 était considérable, a organisé la semaine
10:52 sur quatre jours. - Ouais.
10:54 - Pour économiser un aller-retour, c'est-à-dire aussi,
10:56 pour certains, des dépenses supplémentaires
10:58 au moment où le pouvoir d'achat...
11:00 Voilà, on est capable d'intelligence, mais
11:02 le travail qui n'abîme pas,
11:05 dans lequel on veut s'épanouir...
11:07 Les gens, ils aiment leur boulot, mais ils veulent bien le faire.
11:09 - Non mais c'est vrai ! Mais bon, après,
11:11 est-ce qu'il y a toujours de l'épanouissement, en fait, au travail ?
11:13 - Bah non ! C'est bien le rapport.
11:15 - Non mais c'est l'un des problèmes, en fait,
11:17 aujourd'hui, tout le monde veut donner du sens au travail.
11:19 Ce qui se comprend tout à fait, bien sûr,
11:21 mais est-ce que c'est valable en permanence
11:23 dans tous les boulots ? - Il y a une relation
11:25 qui est parfois ambivalente au travail. À la fois, on aime son boulot,
11:27 on veut bien le faire. J'ai reçu,
11:29 dans ma permanence, toujours dans les Landes,
11:31 pardon, j'ai fait un peu l'isolation de mon territoire,
11:33 une dame qui,
11:35 femme de commerçant, aujourd'hui, elle aide
11:37 à domicile. Elle aime son boulot.
11:39 Mais elle aimerait bien le faire.
11:41 Elle dit "là, je n'y arrive plus. D'abord,
11:43 elle est trop âgée, et puis il manque des collègues pour recruter."
11:45 C'est ça aussi l'identité du travail. En vivre
11:47 correctement et avoir des conditions de travail qui permettent
11:49 d'aider les personnes âgées, en faisant
11:51 des toilettes dans un délai qui permet
11:53 de créer ce contact,
11:55 de traiter correctement
11:57 les résidents. Voilà les sujets
11:59 qui sont importants et dont on doit débattre.
12:01 - Exit Pôle emploi,
12:03 place à France Travail, ça change quoi ?
12:05 - Ça peut changer
12:07 beaucoup de choses. C'est Pôle emploi,
12:09 pourquoi faire ? Si c'est pour,
12:11 finalement, préférer le contrôle à l'accompagnement,
12:13 le flicage
12:15 à l'insertion, ça ne fonctionnera pas.
12:17 Et je remarque
12:19 l'idée d'un travail obligatoire,
12:21 d'une contrepartie obligatoire,
12:23 est dans l'esprit du gouvernement, pas dans celui
12:25 des organisations de salariés, pas dans celui
12:27 des parties de gauche.
12:29 Vous savez que le transfert...
12:31 - Le RSA moyennant
12:33 une indemnité, en fait, bien sûr, si on travaille,
12:35 vous y êtes favorable ou pas ?
12:37 - Mais attendez, vous savez, le RSA, c'est
12:39 une allocation d'insertion,
12:41 c'est pas une allocation chômage. Et donc le travail
12:43 d'insertion, il a été défaillant
12:45 dans un certain nombre de départements où
12:47 j'allais dire, il a exposé une insuffisance
12:49 de moyens partout. Là,
12:51 France Travail ne nous dit pas,
12:53 vous allez voir, il va y avoir un droit
12:55 opposable à l'insertion, ce que l'on demande.
12:57 On demande à lutter contre le non-recours,
12:59 travailler sur l'autonométicité du
13:01 versement, travailler sur une insertion qui doit
13:03 être individualisée, parce que c'est pas seulement un problème d'emploi,
13:05 ça peut être un problème de santé, un problème de logement,
13:07 un problème de mobilité. J'ai des gens aussi qui me disent
13:09 "Moi j'ai trouvé un boulot, mais il me faut
13:11 d'abord de l'argent pour réparer ma bagnole, et j'ai pas."
13:13 Voilà toutes ces problématiques qu'il faut
13:15 prendre en considération
13:17 si on veut être efficace. - Boris Vallaud,
13:19 un mot sur aussi
13:21 l'ANUPS et puis le PS, vous avez vu
13:23 ce groupe refondation, donc qui s'est
13:25 réuni du côté de Montpellier, il y a Bernard Cazeneuve
13:27 qui est en train aussi de se préparer.
13:29 Vous voyez où, vous situez où, à l'avenir
13:31 justement ? Vous pensez qu'il peut y avoir un PS
13:33 en fait encore plus fort, retrouvant
13:35 toutes ses forces, ou alors la fracture
13:37 et bien c'est irréconciliable ?
13:39 - Moi je suis socialiste, président du groupe socialiste,
13:41 - Oui, bien sûr. - qui est équipé au groupe de l'Assemblée
13:43 de l'Assemblée nationale.
13:45 Évidemment que mon espérance est une union
13:47 de la gauche la plus large possible, dans
13:49 lequel les socialistes, les idées
13:51 que l'on porte dans l'histoire, retrouvent
13:53 des couleurs, des identités, de la centralité.
13:55 - Oui, mais le PS dit "on est noyé", enfin certains au PS disent
13:57 "on est noyé dans l'ANUPS".
13:59 Pour les européennes, est-ce qu'il faudrait une ministre commune ?
14:01 - Plutôt que de sauter comme un cabri en disant
14:03 l'ANUPS, l'ANUPS, l'ANUPS, eh bien
14:05 sautons comme un cabri en disant "les socialistes,
14:07 voilà ce qu'ils ont à proposer", et que l'on débatte
14:09 de notre vision du RSA,
14:11 vous savez, on veut l'ouvrir par exemple
14:13 à 18 ans, parce qu'on a des rares pays d'Europe
14:15 où on peut aller en prison à 16 ans, on peut voter à 18,
14:17 enfin pour avoir des droits sociaux c'est 24 ans.
14:19 Voilà, par exemple des propositions concrètes, quand la jeunesse
14:21 continue d'être dans les banques alimentaires,
14:23 le repas à 1€ pour tous, voilà une proposition
14:25 que nous avons formulée, la possibilité
14:27 de sortir avec un zéro reste à charge au moment des travaux,
14:29 12 millions de Français de la précarité énergétique,
14:31 en disant "voilà une proposition".
14:33 - L'une des préoccupations majeures, c'est la drogue,
14:35 les trafics de drogue partout,
14:37 qui mettent la pagaille, en fait,
14:39 sur tout le territoire aujourd'hui, dans beaucoup de quartiers.
14:41 Vous savez, vous, en fait, quelles sont les
14:43 pistes que vous avez ? Est-ce que la gauche y réfléchit ?
14:45 - Oui, on y réfléchit,
14:47 il y a d'ailleurs un certain nombre
14:49 d'élus, et notamment
14:51 d'élus de gauche qui voient à la fois
14:53 les ravages
14:55 de la drogue, et puis sur le plan
14:57 des luttes
14:59 entre gangs, il faut lutter
15:01 contre le trafic, et puis la question est posée
15:03 de savoir si, oui ou non,
15:05 une légalisation du
15:07 cannabis permet justement de démanteler
15:09 un certain nombre de raisons. Donc ce débat, il faudrait
15:11 l'y poser, il faut l'y poser dans la société, il y a eu des rapports parlementaires,
15:13 certains ont pris position, il faut qu'on prenne
15:15 position en étant capable
15:17 de répondre à ces deux questions, sur le plan
15:19 sanitaire, sur le plan de la sécurité.
15:21 - Merci Boris Vallaud, président du groupe
15:23 socialiste à l'Assemblée Nationale, député
15:25 des Landes, on l'a bien compris aussi. - Absolument.
15:27 - Merci d'avoir été au micro de Sud Radio ce matin.
15:29 Il est 8h34, on ira du côté de Nîmes
15:31 dans un instant, justement, après ce qui s'est
15:33 passé, la médiathèque qui a été fermée,
15:35 la ville a fermé la médiathèque, parce que
15:37 évidemment, tout le quartier était aux mains des
15:39 dealers, il y a des renforts de police qui sont arrivés
15:41 hier soir.

Recommandée