• l’année dernière
 Deux des trois agresseurs de Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de Brigitte Macron, molesté le 15 mai à Amiens, ont été condamnés à 30 mois de prison (dont 15 avec sursis) pour l'un et 24 mois (dont 12 avec sursis) pour l'autre. Le troisième prévenu a été relaxé.

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Transcription
00:00 Alors, ils étaient trois aujourd'hui devant cette salle qui était comble, pour vous dire.
00:04 Donc, on était une cinquantaine de personnes assises et une quarantaine sont restées debout.
00:10 Le président de la Chambre a toléré qu'il reste là, dans cette salle.
00:13 Et un public vraiment très bigarré parce que ça allait des clientes de la chocolaterie
00:18 qui m'expliquaient qu'elles étaient venues en soutien à la famille Trônieux avec leur robe fleurie,
00:23 leur petite sandalette.
00:24 Et puis à côté, les amis des prévenus qui, eux, avaient une silhouette, on va dire, une allure un peu plus marginale
00:31 en survêtement, en basket, dans la salle d'audience.
00:35 Les trois prévenus qui comparaissaient aujourd'hui étaient âgés de 20, 22 et 34 ans.
00:40 Celui de 34 ans était le principal suspect, celui qui était vraiment accusé par plusieurs témoins d'avoir mis des coups.
00:47 Il est condamné à 30 mois de prison, dont 15 avec sursis, avec maintien en détention.
00:56 C'est-à-dire qu'il est ressorti de l'audience détenu, comme il était arrivé, il repart en prison.
01:01 Le deuxième, qui était le plus jeune, âgé de 20 ans, lui, a été condamné à deux ans de prison,
01:08 dont un avec sursis, lui aussi maintien en détention, donc il est reparti lui aussi détenu.
01:13 Et puis le troisième, âgé de 22 ans, qui se présentait comme un journaliste indépendant,
01:18 mais non professionnel, qui filme en gros l'actualité sur TikTok, explique-t-il,
01:23 et qui était en larmes à certains moments de l'audience aujourd'hui, lui a été relaxé au bénéfice du doute.
01:29 Le procureur a eu des mots particulièrement sévères, il dit "j'ai vu des lâches aujourd'hui".
01:33 "J'ai vu des lâches", un mobile odieux, a dit le procureur, qui s'inquiétait même de cette violence gratuite,
01:40 en disant "j'ai peur de retrouver ces personnes dans quelques années devant une cour d'assises
01:45 pour des faits encore plus graves, pour un mort", a-t-il dit.
01:49 "Parce que ce que j'ai vu", a dit le procureur, "ce que j'ai vu aujourd'hui à l'audience,
01:52 c'est des gens qui ne semblent pas prendre conscience, ne semblent pas réaliser,
01:56 je n'ai vu aucune culpabilité, aucun remord, aucun regret", a dit le procureur,
02:01 aucun mot porteur d'espoir pour l'avenir.
02:04 Alors il y a une chose qui va sans doute faire réagir autour de cette table,
02:06 mais le procureur a dit aujourd'hui, qu'il n'y avait sans doute pas de connotation politique, en tout cas,
02:10 lui considère que les accusés, les condamnés ce soir, ne connaissaient pas l'identité de la personne qu'ils agressaient.
02:16 - Écoutez, c'est le sentiment que j'ai eu aussi, en assistant à cette audience,
02:19 et en écoutant ces trois personnes expliquer à la barre ce qu'elles faisaient ce soir-là,
02:23 c'est qu'ils ne connaissaient pas l'identité de Jean-Baptiste Tronieux, ni son visage, peut-être son nom,
02:30 mais en tout cas, ils ne savaient pas que ce soir-là, ils avaient face à eux cet homme-là.
02:35 Ils expliquent que ce soir-là, ils sont en train de déambuler pour ce qu'ils appellent une manifestation sauvage,
02:40 alors quand le président leur demande "mais c'est quoi une manifestation sauvage, par rapport à une manifestation tout court ?"
02:46 Pas de réponse. Un gros blanc, de celui qui était interrogé à ce moment-là.
02:50 Donc bon, en gros, ils erraient après une casserole à dents à miens, ils passent devant cette chocolaterie,
02:57 et puis là, ils se mettent à déplacer des poubelles, des baines à ordures, devant l'entrée de la chocolaterie.
03:01 Alors le président leur demande, enfin demande à l'un des trois "pourquoi cette chocolaterie ?
03:06 Est-ce que c'est lié au nom Tronieux qui est écrit en grand, qui on le rappelle, la famille Tronieux et la famille de Brigitte Macron ?"
03:13 Et il lui répond, alors avec ironie ou non, c'est difficile de l'apprécier, il lui répond "c'est parce que les chocolats sont trop chers".
03:19 C'est vrai que ce qui ressortait aujourd'hui, c'était vraiment ce sentiment de différence sociale
03:26 entre ces hommes prévenus au parcours de vie très accidenté, très chaotique, avec un parcours judiciaire déjà assez lourd pour leur jeune âge.
03:35 L'un d'entre eux est considéré comme handicapé en raison de son illettrisme, et on l'a vu à l'audience,
03:42 il ne comprenait pas bien les questions, il avait du mal à s'exprimer.
03:46 Un autre à qui on pose la question "est-ce que vous considérez que vous êtes violent ?"
03:50 Il répond "quand je peux, oui".
03:52 Et là il y a eu un silence, on a tous pensé à son avocat en se disant "pas évident de défendre des personnes comme ça".
03:58 C'était quand même une audience assez particulière et pas du tout semblant être politisée.

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