Fraude sociale, loi immigration, réforme des retraites Sacha Houlié répond aux questions de Marie Brette et des journalistes de la presse régionale
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00:00 Bonjour, ravie de vous retrouver dans Extra Locale.
00:02 Cette semaine, nous allons parler de loi et il y en a pas mal dans l'actualité en ce moment.
00:07 Bien sûr, la réforme des retraites, mais aussi la loi immigration à venir à l'automne.
00:11 Tout cela, nous en parlons avec notre invité, le président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
00:17 Il s'agit de Sacha Houllier et il est le plus jeune représentant à ce poste de la Ve République.
00:22 C'est notre invité.
00:23 [Musique]
00:37 Bonjour, monsieur le président.
00:38 Bonjour.
00:39 Bonjour, monsieur le député de La Vienne également.
00:41 Ravi de vous recevoir en compagnie de nos journalistes de la presse quotidienne régionale,
00:45 mais pas que, aussi des journalistes de public Sénat.
00:48 Alors, je vous les présente, dont le premier qui vient de votre région,
00:52 la Nouvelle-Aquitaine, il s'agit de Jefferson Desport, éditorialiste politique à Sud-Ouest.
00:57 Bonjour Marie.
00:58 Bonjour Jefferson.
00:58 Bonjour, c'est ce que vous voulez.
01:00 Bienvenue chez nous.
01:01 Vous connaissez la maison, ce qui n'est pas le cas de Sébastien Couratin,
01:04 que nous accueillons pour la première fois sur notre plateau.
01:08 Journaliste à l'écho républicain, vous êtes basé à Chartres
01:10 et vous représentez Centre France et le centre Val-de-Loire, la région, on va dire.
01:15 Voilà.
01:16 Bienvenue Sébastien.
01:17 Et j'en parlais, représentant de public Sénat,
01:21 Quentin Calmet, un habitué, il est à sa place, il n'a pas bougé depuis le matin.
01:24 Journaliste politique et parlementaire.
01:26 Bonjour Marie.
01:26 Bonjour.
01:27 Salut Quentin.
01:28 Avant de démarrer, il y a des figures imposées ici dans Extra-Locale,
01:30 il s'agit du petit questionnaire de Proust,
01:32 trois questions pour mieux vous connaître, mieux vous servir.
01:34 Et c'est Jefferson, Nouvelle-Aquitaine.
01:37 Oui, c'est un portrait chinois, Sacha Ollier,
01:39 donc d'habitude on a l'occasion de regarder derrière.
01:40 Si on regarde devant, ce quinquennat est encore long,
01:43 vous êtes président de la commission des lois,
01:44 mais si jamais vous deviez hériter d'un ministère,
01:46 imaginons, on fait de la politique fiction et justement c'est le…
01:49 Vous voulez faire des amis déjà.
01:51 Faites-vous des amis, vous ouvririez,
01:53 ou est-ce qu'il y a un moins une thématique ou un sujet,
01:55 un ministère qui pourrait répondre à un goût personnel,
01:58 en tout cas quelque chose qui vous touche ?
02:00 Non, c'est difficile parce que d'abord ce n'est pas moi qui choisis,
02:02 après je suis président de la commission des lois,
02:04 donc j'ai forcément une appétence pour tous les sujets régaliens,
02:06 de l'outre-mer à l'intérieur et la justice,
02:09 tout ça c'est des questions qui me passionnent
02:11 et qui ont justifié le fait que je me présente
02:12 comme président de la commission des lois
02:14 et que je sollicite la confiance des députés.
02:17 Ce sont des sujets que je connais maintenant depuis 6 ans
02:20 et que je maîtrise davantage que les autres.
02:22 – Bon après la politique fiction, la fiction peut-être ?
02:24 – Tout court. – Sébastien, votre question.
02:26 – À quelle série télé êtes-vous le plus accro en ce moment ?
02:30 – En ce moment, "Nouvelle École" de Netflix,
02:34 qui est à la fois une série télé mais aussi,
02:36 c'est la nouvelle star du rap grosso modo,
02:38 avec la deuxième saison qui vient de se terminer
02:41 et la première, je rappelle qu'elle avait fait connaître un artiste
02:44 qui maintenant est dans le top des ventes,
02:46 Frèche Lapefra, c'est aussi des nouveaux moyens
02:53 de faire découvrir des gens et puis c'est de nouvelles séries
02:57 qui sont très intéressantes. Donc oui, "Nouvelle École" de Netflix.
03:00 – Quentin.
03:02 – J'ai une question beaucoup plus classique,
03:04 mais c'est le prisme public-scénario,
03:05 je la pose vraiment toutes les semaines,
03:07 mais c'est quoi votre loi emblématique,
03:09 qu'elle soit récente ou ancienne, celle qui vous reste chevillée au corps ?
03:15 – Emblématique, je dirais que c'est celle que je m'apprête
03:17 à faire adopter sur le permis de conduire.
03:19 – C'est une proposition de loi ?
03:20 – Plus simple, plus rapide, moins chère,
03:22 je pense que c'est un élément important.
03:24 Si je devais choisir un projet de loi cette fois-ci,
03:27 j'hésite soit entre la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel,
03:31 qui a vraiment tout débloqué pour ce qui est la formation, l'apprentissage,
03:35 surtout les chiffres du chômage qu'on voit aujourd'hui,
03:38 qui ne font plus du tout la lune de l'actualité parce qu'ils sont bons,
03:40 ça c'est une hypothèse, et puis la loi justice,
03:42 la loi justice qu'on avait votée en 2019,
03:44 c'était Nicole Belloubet qui l'avait préparée, c'est tout le bloc peine,
03:47 donc l'aménagement des peines dès le départ,
03:50 la question des innovations pour les prisons,
03:52 déjà les premiers crédits budgétaires pour la justice
03:55 qui préparent tout ce qu'on a fait par la suite avec l'augmentation des moyens,
03:58 ça je pense que Nicole Belloubet a été une très grande garde des sceaux,
04:02 pas justement reconnue d'ailleurs à l'époque où elle a été,
04:05 et c'est un des textes emblématiques, pour le coup à la veille
04:09 de l'examen de la future loi de programmation de la justice.
04:12 – Alors vous parlez de permis de conduire, vous êtes plutôt moto ou hippo,
04:16 je dis ça, vous savez pourquoi,
04:17 il paraît que vous êtes collectionneur d'hippopotames
04:20 et vous êtes un amateur de moto, motard.
04:23 – Les deux, mais effectivement je suis motard depuis très longtemps,
04:25 je suis très engagé notamment sur le contrôle technique moto,
04:28 je déplore la décision qui consiste à l'imposer puisque je pense que,
04:32 et sur les mesures de sécurité routière qui sont plus performantes en France
04:35 que partout ailleurs, parce qu'on a à peine 1% des accidents motos
04:39 qui sont en raison de l'état du véhicule,
04:41 et pour des raisons environnementales,
04:42 parce qu'on a des normes qui sont plus performantes en France,
04:45 ou de bruit, là encore avec des radars spécifiques en France
04:48 qui n'existent nulle part ailleurs,
04:49 on a des raisons pour déroger au règlement européen
04:51 qui le prévoit par ailleurs, donc je regrette que cette décision
04:55 soit aujourd'hui obligatoire du fait des décisions du Conseil d'État,
04:59 parce que sur le fond elle ne se justifie pas.
05:02 – Et dernière question, classique, rituelle aussi pour ma part,
05:05 votre région de prédilection j'imagine, la Nouvelle-Aquitaine,
05:08 vous y êtes né ?
05:09 – Si j'étais polémique, je dirais même le poids touchant,
05:14 mais de fait aujourd'hui la Nouvelle-Aquitaine.
05:16 – Pour qu'on redécoupe les régions, peut-être sachez…
05:18 – Non c'est trop tard.
05:19 – Ça a été dans l'étudo à un moment, ça s'est murmuré.
05:21 – Ça a coûté très cher, ça continue de coûter cher,
05:24 et aujourd'hui on a une ambition, notamment une ambition industrielle,
05:28 une idée que je partage avec Alain Rosset,
05:30 on ne partage pas tout, mais au moins cette idée-ci,
05:32 que la force de frappe des régions en termes économiques,
05:34 en termes d'investissement, en termes d'innovation,
05:36 elle est due aussi à leur taille aujourd'hui
05:38 et à leur puissance financière.
05:39 Quand on voit un budget de plusieurs milliards d'euros
05:41 pour la région Nouvelle-Aquitaine,
05:42 c'est ce qui permet de la placer sur la carte de France,
05:44 en plus de sa géographie très importante,
05:47 et puis de sa population pas moins importante.
05:49 – Vous nous le dites, il n'y aura jamais de redécoupage
05:51 de ces grandes régions, y compris, on voit l'Alsace,
05:53 qui aimerait se détacher du reste du Grand Est.
05:56 – Jamais, ce serait un peu présomptueux,
05:57 parce qu'en fait on ne sait jamais ce qui va se passer.
06:00 Est-ce que c'est souhaitable aujourd'hui en termes financiers
06:02 et en termes d'équilibre territorial, je ne suis pas sûr.
06:04 Vraiment, je pense que même s'il y a eu des erreurs
06:07 dans ce découpage de 2015, qui nous mobilisent,
06:09 on aura une proposition de loi d'un groupe d'opposition
06:12 la semaine prochaine autour de l'appartenance
06:14 de la Loire-Atlantique à la région Pays de la Loire ou de la Bretagne.
06:18 Mais toutes ces questions territoriales,
06:20 elles sont aussi un déséquilibre aujourd'hui,
06:22 si on remet une pièce dans la machine,
06:23 quant à une question financière qui n'est pas anodine.
06:26 On en parlera certainement sur les ressources financières de la France,
06:29 sur l'équilibre budgétaire,
06:30 sur l'appréciation par les marchés financiers,
06:32 sur les justifications pour les réformes que nous on a conduites
06:34 et les raisons qui nous ont poussées.
06:36 Mais sur cette question de construction territoriale,
06:39 le chamboule-tout permanent, ce n'est pas une bonne idée,
06:40 ça c'est sûr et certain.
06:42 – Alors, on parlait de la Nouvelle Aquitaine,
06:43 vous partagez aussi avec Alain Rousset une carte au PS auparavant.
06:47 – C'est vrai, c'est vrai.
06:48 – Il n'y a plus eu le cas, pour vous en tout cas.
06:49 – Non, moi j'ai créé les Jeunes avec Macron à l'époque
06:51 et donc j'avais une partie à l'époque du Parti social.
06:53 – Vous êtes un marcheur de la première heure.
06:55 On continue avec la Nouvelle Aquitaine
06:57 en me tournant vers Jefferson Desport qui va vous poser la question cash.
07:00 – Oui, autre rituel, Sacha Houllier, on va parler de la réforme des retraites,
07:03 alors on va en reparler avec d'autres questions,
07:05 mais en tout cas, simplement, mercredi,
07:06 en commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale,
07:09 votre majorité a réussi à dévitaliser la proposition de loi du groupe Lyot
07:13 visant à abroger la réforme des retraites.
07:15 Je ne vais pas rentrer dans le détail de la procédure,
07:16 simplement cette action-là, en tout cas cette réaction,
07:19 vous vaut aujourd'hui des accusations, vous seriez peureux.
07:22 Est-ce que, Sacha Houllier, vous seriez peureux d'aller au vote dans l'hémicycle ?
07:25 Est-ce que vous êtes une majorité qui a la trouille ?
07:27 – Je rappelle simplement qu'il y a eu un vote.
07:29 – En commission des affaires sociales.
07:30 – Oui, il y a eu un vote alors que, par ailleurs,
07:32 il n'y aurait même pas dû y en avoir un.
07:33 Si Éric Coquerel avait fait son travail, il n'y aurait pas dû y avoir de vote.
07:36 Pourquoi ? Parce que cette proposition de loi,
07:38 comme toutes les propositions de loi qui concernent les retraites,
07:40 si il avait appliqué l'article 40 par délégation de la présidente de l'Assemblée,
07:44 donc faire son travail de président de commission,
07:46 le travail que je fais tous les jours
07:47 lorsque l'on a des examens de recevabilité
07:49 qui incombent au président de commission,
07:51 on n'aurait pas dû avoir de vote, cette proposition était irrecevable.
07:54 On a des cas extrêmement nombreux sur la question de tous les textes sociaux
07:58 qui auraient dû conduire à l'irrecevabilité financière de la proposition de loi.
08:02 Bon, de fait, on a eu ce débat en commission, on a voté en commission,
08:07 la gauche et le RNU ont perdu en commission, ils ont perdu.
08:12 Et donc parce qu'ils ont perdu, les règles démocratiques ne conviennent pas.
08:15 La constitution ce n'est pas à la carte,
08:17 on ne choisit pas d'appliquer la constitution quand on gagne ou quand on perd.
08:20 Et quand on fait appel au conseil constitutionnel matin, midi et soir
08:23 pour contester les décisions du gouvernement ou voter à l'Assemblée,
08:27 on ne peut pas non plus dire que cette constitution-là
08:29 ne protège pas les droits de l'opposition
08:31 parce que ce que nous montre, y compris la niche Lyot,
08:34 et toutes les niches, on a eu 9 niches cette année…
08:38 Les niches étant réservées dans l'hémicycle.
08:40 Une journée qui est réservée à l'opposition,
08:41 c'est que les droits de l'opposition sont suffisamment respectés.
08:43 On est réservés à l'opposition.
08:44 La prochaine date, c'est donc celle du 8 juin
08:47 lorsque le texte sera examiné en séance,
08:49 c'est-à-dire maintenant dans l'hémicycle,
08:51 et non plus par les seuls députés de la Commission des affaires sociales.
08:55 Là, à ce moment-là, le texte va revenir
08:58 et on pourrait avoir un vote sur l'ensemble de l'Assemblée nationale.
09:01 Est-ce que vous nous le dites, Yelle Braun-Pivet
09:02 va empêcher le retour de l'article 1 et de l'abrogation ?
09:06 Yelle Braun-Pivet, elle ne va rien empêcher du tout.
09:08 Elle va garantir le respect de la constitution.
09:10 L'article 1 qui portait sur le recul de l'âge légal.
09:12 L'article 1 disait, on revient sur la réforme qui est adoptée,
09:16 l'âge légal de départ à la retraite n'est plus de 64 ans,
09:18 mais revient à 62 ans.
09:20 Cet article, il constitue en lui-même une charge,
09:22 il aurait dû être déclaré irrecevable.
09:23 Il y a eu un vote.
09:24 Maintenant, les amendements qui procéderaient à sa réintroduction,
09:27 donc si on disait, la Commission l'a supprimé, ça n'existe plus.
09:30 On le remet, cet amendement est manifestement irrecevable.
09:33 Donc Yelle Braun-Pivet, elle doit faire son travail.
09:35 – Charles de Conson va le déposer quoi qu'il en soit.
09:36 – Oui, et Yelle Braun-Pivet, je pense qu'elle fera ce qu'elle a promis de faire
09:40 et ce qu'elle a dit sur beaucoup d'antennes.
09:42 Elle fera un examen de recevabilité.
09:44 S'il n'est pas fait par Éric Coquerel, malheureusement, je doute qu'il soit fait.
09:48 Et de ce point de vue-là, elle déclarera irrecevables ces amendements.
09:51 – Sacha Oulier, est-ce que Éric Coquerel doit rester
09:53 ou peut rester encore président de la Commission des finances
09:56 après ce qui s'est passé ?
09:56 Ce que vous venez de nous dire.
09:57 – Ça c'est un vote qui appartient à la Commission des finances,
10:00 puisque c'est les commissaires aux finances qui votent.
10:02 Et c'est un vote à laquelle la majorité ne participe pas.
10:05 Elle n'a pas participé…
10:06 – Et quelle est votre opinion, Sacha Oulier ?
10:08 – Moi, je pense qu'il y a beaucoup de décisions qui sont contestables.
10:10 Maintenant, je ne ferai pas l'arbitre des élégances
10:12 et on ne choisira pas notre opposition.
10:14 Les oppositions se débrouilleront pour choisir leur candidat
10:17 à la Commission des finances pour être le président.
10:19 – On a vu un grand désordre en Commission des affaires sociales.
10:22 C'était même presque pénible à écouter, parfois tellement ça s'invectivait.
10:25 Est-ce que l'Assemblée nationale est ingouvernable ?
10:28 Vous le reconnaissez ?
10:29 – Ah non, je ne crois pas.
10:30 Non, là où vous avez raison, c'est qu'on a vu un cirque.
10:34 Et est-ce que c'est l'Assemblée qui doit donner cette image de cirque permanent ?
10:38 Non, c'est pour ça que je vous dis qu'on doit respecter la Constitution.
10:40 Et que même quand on n'est pas d'accord,
10:42 on doit pouvoir donner une image qui est une image autre
10:44 que celle que vous avez vue mercredi, parce qu'à la fin, les textes ont voté.
10:48 – L'image de l'Assemblée nationale, elle est dégradée
10:50 depuis le début de l'examen de la réforme des retraites.
10:53 Vous perdez en image, en tant qu'institution, vous le reconnaissez ?
10:56 – Oui et non.
10:57 Oui parce que finalement, l'Assemblée nationale,
10:59 elle est aussi représentative de ce que sont les fractures
11:02 de la société française et des diversités politiques.
11:05 Quand on a dix groupes politiques, quand on a trois blocs,
11:08 un bloc de gauche qui comprend une extrême gauche très radicale,
11:11 un bloc d'extrême droite et puis des modérés,
11:14 qui vont des socialistes ou des écologistes jusqu'aux républicains,
11:18 et bien en réalité, vous avez ce que représente,
11:21 ce que recouvre la réalité française.
11:22 En revanche, elle n'est pas bloquée, elle n'est pas paralysée,
11:25 elle n'est pas dégradée parce que sur les 25 textes
11:28 qui ont été examinés, seuls trois, seulement des textes financiers,
11:31 le budget, le budget de la Sécu,
11:33 et puis maintenant la réforme des retraites qui est une annexe,
11:36 ou en tout cas une modification du budget de la Sécurité sociale,
11:39 seuls ces trois textes ont été adoptés par une procédure
11:41 du parlementarisme rationalisé, le 49-3 que chacun connaît désormais,
11:45 mais tous les autres ont fait l'objet d'un accord,
11:47 et y compris d'un accord, et ça c'est assez nouveau,
11:50 entre l'Assemblée nationale et le Sénat.
11:52 – Est-ce que ça suffit, Sacha Oulis, cette bataille de procédures ?
11:54 Parce qu'on a bien compris que Yelbran Pivet,
11:56 la présidente de l'Assemblée nationale, va dégainer l'article 40,
12:00 il n'y aura donc pas de vote, ce sera réglé,
12:02 néanmoins dans l'opinion, cette réforme continue d'interroger,
12:05 même d'être rejetée, est-ce qu'il faut poursuivre le travail d'explication ?
12:09 – D'abord, sur le vote, je répète que même s'il n'aurait pas dû avoir lieu,
12:12 il a eu lieu en commission, et le travail en commission n'est pas anecdotique.
12:15 Sur le budget pour 2023, la commission des lois,
12:19 elle a examiné les neuf budgets qui lui appartenaient,
12:22 les budgets de la justice, les budgets de l'intérieur,
12:25 les budgets des Outre-mer, les budgets de l'administration,
12:27 tous ces budgets ont été examinés, votés,
12:30 et la commission, ce n'est pas du décorum, c'est un débat,
12:34 c'est des arguments, c'est des députés qui s'échillent,
12:37 c'est du boulot. – Qui s'écharpent, c'est l'occasion de s'échirer.
12:39 – Qui s'écharpent, oui, ça existe aussi, donc sur ce sujet.
12:42 Ensuite, sur ce que va faire Yael Brown-Pivet,
12:45 c'est encore une fois, appliquer la Constitution,
12:48 elle est garante des institutions, elle le fait, et en plus, elle le dit.
12:52 Donc moi, je pense qu'on est tout à fait dans les clous sur ce registre-ci.
12:57 – A priori, cette réforme des retraites va passer,
13:00 de toute façon, toutes les institutions sont en ordre de marche
13:03 au 1er septembre, manifestement.
13:05 – Peut-être juste un commentaire, vous m'avez interrogé sur ce sujet
13:08 en disant, est-ce qu'il faut continuer de faire de la pédagogie ?
13:11 D'abord, il faut admettre qu'il y a des gens qui sont résolument contre
13:14 le fait de travailler deux ans de plus, et c'est difficile, c'est un effort.
13:17 – C'est encore le cas de 7 Français sur 10, à peu près,
13:19 qui sont contre cette réforme des retraites.
13:21 Je voulais vous amener sur autre chose.
13:22 – C'est un effort, c'est incontestable, mais simplement,
13:24 j'invite tout le monde à regarder les appréciations des agences de notation,
13:28 celles déjà passées, celles à venir, peut-être celles mêmes aujourd'hui,
13:33 qui montrent que le déséquilibre financier n'était ni une romance,
13:41 ni une invention de la majorité présidentielle.
13:42 – Est-ce que ça vous inquiète, cette dégradation ?
13:44 – Avec le dossier de Saoul, il y a presque la première dégradation,
13:46 tenait en compte surtout le climat social qui se dégrade.
13:50 C'était un désenseignement, parce qu'il y avait la réalité chiffrée,
13:53 mais il y avait surtout un défaut de perspective en se disant,
13:56 "attention, dans ce pays-là, il y a un climat social dégradé".
13:59 Ce climat social, il est aujourd'hui neutre, semble-t-il, sur le chômage,
14:04 sur la consommation et sur la productivité.
14:06 En tout cas, c'est les statistiques dont on dispose aujourd'hui.
14:08 – Est-ce que ça vous inquiète, justement, cette dégradation,
14:10 à prévoir, peut-être, ce soir, de la note de la France ?
14:14 À quelle qualité ça va être ?
14:14 – Forcément, parce que si vous voulez, tout ce qui est une…
14:17 – Ça inquiète aussi les Français, regardez, il y a un sondage…
14:20 – Tout ce qui est une mauvaise nouvelle pour la France,
14:21 c'est une inquiétude pour les députés.
14:22 – Les Français aussi, il y a un sondage de l'OXA qu'on vient de recevoir,
14:26 qui ne montre que près de 6 Français sur 10
14:29 trouvent que le gouvernement augmente trop la dépense publique.
14:33 C'est ce que pensent aussi les agences de notations, manifestement.
14:36 – Et 10 Français sur 10 considèrent qu'on devrait avoir plus de services publics.
14:40 Et qu'en fait, aujourd'hui, pourquoi on fait ce type de réformes,
14:42 comme la réforme des retraites ?
14:44 Il y a l'argent qu'on collecte pour les retraites, équivaut à retraite.
14:47 Ce que vous cotisez sur votre salaire aux retraites, ça va aux retraites.
14:49 Puis il y a tout le reste, ce que vous cotisez pour l'assurance maladie,
14:51 ce que vous cotisez pour le chômage,
14:53 les impôts que vous créez par la richesse en plus, la TVA notamment,
14:56 et toute la productivité qui est autour de cela.
14:58 Et tout cela, ça va aux milliards qu'on a mis dans les hôpitaux,
15:01 et qu'on continue à investir,
15:02 aux investissements qu'on fait pour les professeurs,
15:05 avec 6 milliards sur le quinquennat et 3 milliards d'augmentation,
15:07 dont les deux tiers sont quand même sans condition, je le rappelle.
15:10 Ça va à toute l'installation des maisons France Service,
15:13 ça va à la transition écologique, dont on nous dit que ça ne va pas suffisamment vite.
15:15 Donc, peut-être que la dépense publique augmente,
15:18 sauf que les ressources augmentent elles aussi,
15:20 et que toutes ces ressources, elles sont mobilisées,
15:22 pour qu'on puisse avoir plus de services publics,
15:24 et une transition écologique qui va plus vite.
15:26 Quentin ?
15:26 Question d'actualité sur ce rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale
15:31 sur les ingérences étrangères.
15:33 Le rapport n'est pas encore rendu public,
15:35 les 218 pages du rapport le seront le 8 juin prochain.
15:38 Mais dans ce rapport, la rapporteure de votre camp, Renaissance,
15:42 parle d'un R.N. qualifié de courroie de transmission
15:45 et de relais directs du discours officiel russe, Marine Le Pen, c'est sûr.
15:49 J'ai parlé d'un rapport politisé et malhonnête.
15:52 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
15:54 Que Constance Le Grip a exactement identifié…
15:58 La rapporteure, oui.
15:59 La rapporteure Renaissance de cette commission d'enquête
16:01 a exactement identifié la réalité des choses.
16:04 Constance Le Grip, elle est d'ailleurs très avisée sur la question,
16:06 puisqu'elle est membre de la délégation parlementaire
16:08 aux renseignements que je préside également,
16:10 qui travaille sur les ingérences étrangères également.
16:12 Que cette commission, elle a été voulue par le Rassemblement national
16:16 pour se blanchir et qu'au final la commission l'accable.
16:20 Elle l'accable pourquoi ?
16:21 Parce qu'elle établit de façon absolument certaine,
16:24 avec des éléments, que les élus du Rassemblement national
16:28 au Parlement européen, à l'Assemblée,
16:30 sont les porte-paroles aînés de la réussite de Vladimir Poutine
16:33 et le tout, et c'est je crois le plus important,
16:36 contre les intérêts de la France.
16:38 Et ça, pardon, mais c'est quelque chose qu'on ne peut pas oublier
16:42 et qu'on ne peut pas passer sous le cap.
16:44 Alors avançons un petit peu, parlons de la loi Immigration à venir,
16:47 vous représentez l'aile gauche de la Macronie,
16:49 une aile un petit peu affaiblie.
16:51 Vous êtes pressenti pour être responsable
16:53 de ce texte à l'Assemblée nationale ?
16:55 Je le suis par nécessité puisqu'il passe devant la commission des lois,
16:58 donc de toute façon je suis très impliqué sur cette question,
17:01 depuis le départ.
17:02 Elle a penché clairement à droite, n'est-ce pas ?
17:04 Vous avez vu les tractations entre Gérald Darmanin
17:06 et les allers notamment du Sénat,
17:07 les sénateurs qui ont déposé deux propositions de loi.
17:10 Est-ce que les discussions vont démarrer ?
17:12 Qui dit qu'il pourrait topper avec les allers ?
17:15 Les discussions vont démarrer, je vais y participer,
17:17 et par ailleurs il ne faut pas oublier que ce texte,
17:19 il a été construit, y compris par nous, en prenant en compte des réalités.
17:23 Parce que sur l'immigration on a beaucoup de fantasmes
17:25 et puis on a ce qu'est la réalité.
17:26 Est-ce qu'on a des problèmes de délinquance étrangère ?
17:28 Oui, donc il faut des mesures pour avoir des expulsions
17:31 pour les délinquants étrangers, y compris en prenant la double peine
17:34 et le lever des réserves d'ordre public.
17:35 Est-ce que c'est des mesures qui viennent de la droite ?
17:37 Absolument.
17:38 Est-ce qu'on a un problème de main d'œuvre en France
17:39 avec énormément de gens qui travaillent ou voudraient travailler
17:42 et qui sont sans papier ?
17:43 Oui, et il y a un film qui va sortir, "Premier de Corvée",
17:46 qui illustre très bien le quotidien de gens qui accumulent les extraits,
17:50 qui pendant des années et des années travaillent sous alias,
17:52 sans papier, etc., dont les employeurs nous demandent la régularisation.
17:55 Ça les allers ne veulent pas, les titres de séjour dans les secteurs...
17:57 Pour les métiers en tension, les allers ne veulent pas.
18:00 Est-ce que c'est une mesure qui est de gauche ?
18:02 Oui, à tel point que la gauche n'a jamais été aussi loin
18:06 dans les mesures qui sont proposées.
18:07 Et puis après il y a toutes les simplifications administratives.
18:09 Il faudra que ce soit dans le texte, quoi qu'il arrive,
18:11 même si les allers en font une ligne rouge.
18:12 J'ai toujours dit, et aujourd'hui par chance,
18:15 et je remercie mon groupe politique et les groupes politiques de la majorité,
18:18 pas seulement Renaissance, je parle du Modem et d'Horizon,
18:22 tous les groupes de la majorité considèrent,
18:24 parce qu'ils constatent la réalité sur le terrain,
18:26 parce qu'ils parlent avec les chefs d'entreprise,
18:27 parce qu'ils voient dans les préfectures
18:29 la charge administrative que ça représente et qui est indue,
18:32 parce qu'ils voient des gens qui rendent service
18:35 et qui demandent juste un papier pour pouvoir vivre tranquillement,
18:39 toute la majorité souhaite que ces dispositions figurent dans le texte.
18:42 Elle y sera et donc elle y sera.
18:44 – Mais juste sur ce point-là, sur ce projet de loi Sachaulier,
18:48 tous les bords politiques ont posé des lignes rouges,
18:50 Quentin le rappelait, avec les LR qui veulent notamment
18:53 toucher à la Constitution, faire rentrer ce sujet-là
18:55 dans le cadre des référendums.
18:57 Comment vous allez pouvoir négocier, avancer avec les LR
19:00 quand on voit qu'il y a des barrières de tous les côtés qui se montent ?
19:02 – Les lignes rouges des LR ont été rejetées,
19:06 pas seulement par Sachaulier mais aussi par Gérald Darmanin,
19:09 par Bruno Le Maire qui ont dit, comme moi,
19:11 et on a tous la même lecture, que ça représente un Frexit migratoire,
19:15 que ça constitue une sortie des traités,
19:17 quand on dit que la Constitution est supérieure aux traités…
19:19 – Mais vous êtes obligé de vous allier avec eux Sachaulier,
19:20 vous êtes obligé de topper pour reprendre le mot de Quentin avec les LR,
19:23 donc il va bien falloir qu'il y en ait un qui cède.
19:25 – S'accorder ça ne veut pas dire se renier.
19:27 – Alors vous faites comment ?
19:29 – Et sur ces questions, il n'y aura pas de…
19:31 et je l'ai dit très clairement et les ministres partagent cette position,
19:35 il n'y aura pas de loi immigration aux conditions du Rassemblement National.
19:40 Ça c'est clair.
19:41 – Et la position des LR pour vous c'est la position du RN ?
19:44 – La position sur les traités, sur la sortie des traités,
19:47 sur le fait qu'on décide de ne plus respecter les règles internationales,
19:51 de l'asile, les règles internationales,
19:53 de la primauté des traités européens qu'on a ratifiées, qu'on a signées,
19:56 y compris qu'on a ratifiées sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
20:00 Voilà, donc pas de n'importe qui par rapport aux Républicains.
20:03 Donc tout ça, ça c'est une niaite.
20:05 Et c'est le ministre de l'Intérieur qui l'a également rappelé.
20:08 Après il y a des négociations, ce que je constate aussi
20:10 c'est que ça bouge à gauche, que là où c'était un non ferme et absolu au départ,
20:13 vous écoutez ce que dit Fabien Roussel sur les travailleurs des médias en tension,
20:17 qui maintenant dit "oui c'est nécessaire, il faut le faire".
20:19 Quelle est la position de la gauche par rapport à une mesure
20:22 sur laquelle ils ne sont jamais allés aussi loin ?
20:23 C'est la question qu'on leur pose et dans les négociations puisqu'elles s'ouvrent,
20:26 et bien moi je souhaite qu'ils soient à la table et que quelqu'un
20:29 comme Julien Bayou qui a été un militant,
20:31 quelqu'un comme Boris Vallaud qui est le chigé de l'intérieur,
20:33 qu'il puisse dire ce qu'il en pense.
20:35 Allez, merci Sacha Oulien.
20:37 On avance un petit peu, on passe à la partie extra.
20:39 Et dans cette partie, on aborde des thématiques qui vont au-delà du local.
20:48 Pour commencer, je vous propose de regarder ce résumé
20:50 de l'actualité des régions de la semaine signée Roselyne Pagès,
20:52 territoire Hebdo.
20:58 Au milieu des 60 000 m² d'ACC, il y a de quoi se sentir tout petit.
21:04 Gigafactory, méga enthousiasme pour ses mini-batteries.
21:08 Plus petites, plus légères, 200 000 d'entre elles seront bientôt
21:12 produites ici, dans le Pas-de-Calais, chaque année.
21:15 Ça valait bien un cocorico pour l'inauguration.
21:19 C'est un grand jour pour l'industrie française
21:22 et c'est un grand jour pour l'industrie européenne.
21:25 C'est la première fois que nous créons, depuis Airbus,
21:29 une nouvelle filière industrielle en France et en Europe.
21:33 Pilotée par Stellantis, Total et Mercedes, ACC développe
21:37 une filière d'avenir avec 650 emplois à la clé
21:41 et 20 000 à terme sur 4 autres sites.
21:43 Les premières pièces sont attendues pour juillet.
21:45 Les premières livraisons en client courent en novembre
21:49 et la pleine production à partir de janvier 2024.
21:53 L'Ifré, ses terres agricoles bocagères et son usine
21:57 qui ne verra pas le jour.
21:59 Les viennoiseries surgelées Bridor ont gelé leur projet.
22:03 Trop de recours, trop d'opposition.
22:05 Le milliardaire breton Leduff a préféré renoncer.
22:09 Une victoire pour les détracteurs du projet
22:13 qui avait manifesté à de nombreuses reprises.
22:17 Le fait de construire une usine qui est vraiment
22:21 complètement dépassée dans le monde actuel.
22:25 On n'est plus du tout sur cette économie-là.
22:27 Le site Bridor aurait pu multiplier les emplois
22:31 comme des petits pains. 500 au total.
22:33 Mais au prix d'une surconsommation d'eau,
22:36 197 000 m3 par an.
22:38 Pour certains élus, l'abandon du projet est une déconvenue.
22:42 J'ai le sentiment que certains aujourd'hui prônent
22:45 ce qu'on appelle la décroissance et veulent mettre
22:48 la Bretagne sous cloche.
22:50 Ça crée un précédent et nous sommes interrogés
22:54 de savoir si la région Bretagne continuera demain
22:58 à accueillir des industries sur son territoire.
23:01 Paris, capitale du combat contre le plastique cette semaine.
23:08 175 nations réunies à l'UNESCO pour un traité.
23:11 Et pendant ce temps-là, ces collégiens se retroussent
23:14 les manches à la canoe.
23:16 Rien de neuf sous le soleil, toujours des déchets en veux-tu, en voilà.
23:21 Les touristes n'ont aucune considération pour la plage.
23:24 Et quand on voit ça, on se rend compte qu'on peut
23:28 vraiment trouver des choses inattendues.
23:30 Et pour les aider à surfer sur la vague écolo-citoyenne,
23:34 une championne, Justine Dupont.
23:36 Ils sont sensibilisés, ils s'en rendent compte.
23:38 Donc ça c'est chouette.
23:40 Et ça permet aussi de déchanger pour voir aussi
23:43 où ils en sont sur le côté écologique.
23:45 Les efforts ne doivent pas être individuels.
23:48 Il faut que ce soit tout le monde.
23:50 Parce qu'une personne ne peut pas changer la Terre.
23:53 Il faut que ce soit tout le monde.
23:55 Voilà, on vient de le voir, une usine qui se crée,
24:01 une autre qui s'évapore.
24:02 Et pendant ce temps-là, le plastique pollue.
24:04 Il y a une thématique sur laquelle vous voulez réagir ?
24:06 Sur l'industrie peut-être.
24:08 D'abord, la France est devenue depuis plusieurs années
24:11 le pays le plus attractif pour les investissements étrangers.
24:14 Ce n'est pas anodin.
24:15 C'est aussi pour ça qu'on crée des nouvelles entreprises stratégiques.
24:18 Parce que sur l'électrification des besoins,
24:21 c'est directement lié à l'écologie.
24:23 On sait qu'on sort de l'énergie fossile,
24:25 donc on a besoin d'électricité,
24:26 donc on a besoin d'électricité verte.
24:28 Et on investit.
24:29 En revanche, je suis navré quand je vois ce qui se passe en Bretagne.
24:31 Parce que, quoi que raconte cette militante,
24:34 c'est d'abord des emplois locaux,
24:36 c'est de la production industrielle qui puisait en alimentaire local.
24:40 Et c'est ce dont la France a besoin aujourd'hui.
24:42 Donc, moi, je regrette que ce type d'action conduise à l'abandon de projet.
24:46 En tout cas, ce n'est pas une bonne nouvelle pour la Bretagne, c'est certain.
24:49 Après les sujets vidéos, je vous propose des sujets papiers.
24:53 Les unes de la presse quotidienne régionale de la semaine.
24:57 Les trois unes récentes de nos journaux, représentées ici.
25:00 Regardez.
25:01 Sud-Ouest a titré récemment sur l'inflation.
25:05 Sud-Ouest qui scanne la hausse des prix,
25:07 même s'il y a une inflation qui décélère légèrement,
25:09 mais elle est à 5,1%.
25:10 L'éco-républicain, représenté par Sébastien Couratin,
25:13 titre sur le réchauffement climatique, avec 4 degrés de plus dans l'avenir.
25:18 Le bien public, c'est le groupe ÉBRA, mais Quentin le représente très bien,
25:23 titre, lui, sur le plan de lutte contre la fraude sociale,
25:26 avec une fusion éventuelle, par Gabriel Attal, récemment,
25:30 et avec cette idée de fusion carte-identité, carte vitale.
25:32 Est-ce qu'il y a une qui vous parle davantage ?
25:36 Les trois, parce que, d'abord...
25:38 Ça tombe bien, mais on commence par une.
25:41 Alors, commençons peut-être par la hausse des prix,
25:44 parce que sur l'inflation, on peut se dire les choses,
25:46 il y a beaucoup de choses qui ont bougé,
25:48 entre l'encadrement des loyers,
25:50 en tout cas le plafonnement de l'indice qui permet de la revalorisation des loyers,
25:54 les boucliers tarifaires, et la question du bouclier anti-inflation,
25:58 avec un vrai effet, puisqu'on a eu les chiffres hier,
26:01 ou avant-hier, je ne sais plus,
26:02 sur le fait que cette inflation est contenue,
26:04 elle est beaucoup plus contenue en France,
26:06 en tout cas, elle recule davantage en France que chez nos voisins européens,
26:09 avec une efficacité qui est aussi le fruit d'efforts
26:13 qui sont des efforts importants qu'on a réalisés.
26:16 – Alors, avant d'entendre Jefferson Despens,
26:18 je vous propose d'écouter ce micro-trottoir
26:20 qui vient de votre région à tous les deux.
26:22 – Je n'ai jamais été très regardante sur les prix,
26:25 mais je me rends compte quand même qu'au final,
26:27 sur la facture, le prix a augmenté.
26:29 – Je suis étudiant et j'ai vu les prix augmenter clairement,
26:33 crescendo...
26:34 – Même pour faire des courses, 50 euros,
26:37 t'as rien acheté avec ces 50 euros,
26:40 minimum, minimum 150 euros.
26:42 – Je viens d'acheter de la viande,
26:44 que le prix a augmenté énormément.
26:47 Avant c'était 9 euros et quelques,
26:49 maintenant c'est presque 2 euros.
26:51 – J'achète moins, parce qu'avant, j'allais au supermarché
26:53 tous les samedis faire les courses,
26:55 maintenant j'essaie d'éviter mes déplacements au supermarché,
26:58 j'achète moins.
26:59 – On fait plus attention, logique,
27:01 on achète plus avec tout ce qui est points, fidélité,
27:05 trucs comme ça, on fait plus attention à ça, aux réductions et tout.
27:08 – On essaie de travailler plus, c'est tout.
27:11 – Travailler plus, Jéphron.
27:13 – Oui, on le voit, Sacha Olier,
27:14 chacun fait attention avec la hausse des prix,
27:15 on en parlait à l'instant.
27:17 On sent que du côté du gouvernement comme du chef de l'État,
27:19 on met un cap à l'automne, la rentrée de l'automne,
27:21 pour vraiment casser cette spirale, c'est un cap qui est tenable ?
27:24 – Oui, d'abord, ce qu'on a vu,
27:26 et le pire je pense que ça a été l'alimentaire.
27:28 Quand on avait des courses à 100 euros,
27:30 elles sont passées à 120 euros à la caisse,
27:32 donc sur le ticket de caisse, c'est assez manifeste.
27:34 Ça, c'était le plus dur à juguler,
27:37 parce que pour le coup, il y avait besoin d'un accord,
27:39 d'un travail préalable avec les distributeurs qui a été conduit,
27:43 c'est les petites vignettes sur le trimestre anti-inflation,
27:46 avec des effets qui arrivent progressivement,
27:49 mais ces prix, on n'est pas encore à la baisse,
27:52 on les contient, on les régule,
27:54 et on arrive progressivement à faire reculer l'inflation,
27:56 mais cette inflation, elle existe.
27:57 On a été bien meilleurs sur la question des boucliers tarifaires,
28:02 qui ont eu une très bonne effectivité,
28:04 les factures ont beaucoup moins augmenté qu'ailleurs,
28:06 il suffit de regarder, là, chez les voisins européens,
28:08 on avait des factures qui doublaient, voire qui quadruplaient,
28:10 ça n'a pas été le cas des nôtres.
28:11 – Mais sur le gaz et l'électricité, d'un temps ?
28:12 – Le gaz et l'électricité, y compris le prix du gaz commence à baisser,
28:14 ce qui justifie qu'on lève le bouclier tarifaire cet été,
28:17 l'électricité, ça va durer encore deux ans,
28:19 donc là encore, c'est un effort.
28:20 Juste pour l'électricité, personne ne le dit.
28:23 Comment on a financé le bouclier tarifaire sur l'électricité ?
28:26 On a fait une taxe sur les super-profits au niveau européen,
28:28 elle a rapporté pour la France 26 milliards d'euros.
28:31 Donc quand on nous dit "vous n'avez pas fait contribuer les riches",
28:33 c'est faux, c'est dans la loi de finances 2023,
28:36 c'est le mécanisme européen qui permet de dire…
28:38 – C'est une contribution, ce n'est pas une taxe, c'est pas le terme de taxe,
28:42 ça vous a été refusé.
28:43 – Les Français, il suffit de savoir si c'est une contribution ou une taxe,
28:46 c'est un débat juriste, ils se disent "est-ce qu'on va prendre aux riches
28:48 pour redistribuer ?"
28:49 Et de fait, sur les super-profits qui sont faits par les énergéticiens,
28:53 on a pris aux riches pour redistribuer aux Français,
28:55 c'est le mécanisme du bouclier tarifaire.
28:57 Et ça, c'est de la justice sociale, et je crois que ça a été insuffisamment dit.
29:02 – Ça c'est un sujet de prédilection.
29:04 – Un petit peu.
29:05 – Un petit peu.
29:06 Quentin, parlons de la…
29:08 – Du plan de lutte contre la fraude sociale présentée lundi par Gabriel Attal.
29:11 – Je vous propose également d'écouter peut-être un petit micro-trottoir.
29:15 – Je vous en prie.
29:16 – Moi j'en pense que c'est peut-être une bonne solution
29:18 si ça peut permettre d'éviter de la fraude à la sécurité sociale,
29:21 avec la carte vitale.
29:23 Après, il faut voir ce que ça va donner sur du long terme.
29:25 – Je pense que c'est important, après, à voir comment c'est appliqué,
29:28 à voir comment c'est fait.
29:30 – Bon nombre de gens effectivement qui les ont mis, mais autres,
29:33 et on sait qu'il y a beaucoup de trafic de cartes vitales,
29:36 et notamment à l'étranger, on le sait, on le sait très bien.
29:39 Donc moi ça ne me choque pas du tout, voilà.
29:41 – C'est vrai qu'on ne peut pas contrôler tout le monde, quoi.
29:44 – Alors c'est un peu difficile, c'est un peu difficile.
29:48 Et puis c'est vrai que ça permettrait aussi à la sécurité sociale
29:53 de ne pas gonfler son trou.
29:55 – 8 milliards, bien sûr c'est énorme.
29:57 On parle du trou de la sécu, il serait temps de s'en occuper,
30:00 pour eux c'est vrai.
30:01 – Voilà, l'idée étant de fusionner la carte d'identité et la carte vitale,
30:05 quand même.
30:06 – Oui, alors je vous posais une question là-dessus dans un second temps,
30:08 mais tout d'abord, est-ce que, on le disait,
30:10 vous vous représentez de l'aile gauche à la Macronie,
30:12 est-ce que ce débat sur la fraude sociale n'a pas risque
30:14 de stigmatiser les personnes qui touchent des allocations ?
30:18 – Juste avant il y avait déjà un débat sur la fraude fiscale
30:21 qui a donné lieu à des annonces aussi importantes.
30:23 – Il y a trois semaines.
30:24 – Là où on a besoin de ce débat, c'est qu'il y a beaucoup de spéculations
30:28 et par exemple Marine Le Pen, elle avait assis tout son financement
30:31 de la réforme des retraites sur la fraude sociale.
30:33 Donc qu'est-ce que c'est, combien ça coûte, qui fraude ?
30:36 C'est 8 milliards d'euros, comment on fait ?
30:38 Et c'est de doter le carburant au RN sur ce sujet
30:41 qui est notre principal intérêt, sachant que sur les cartes vitales,
30:45 on a déjà depuis 2017 désactivé 2 millions, presque 2 millions,
30:50 2,3 millions de cartes vitales.
30:52 – Il y a des difficultés pour obtenir les chiffres
30:54 du nombre de cartes vitales qui seraient…
30:56 – C'est pourtant les chiffres communiqués par le…
30:58 – Oui mais la Cour des comptes ne les a pas par exemple…
31:00 – Il faut dire à Gabriel Attal de communiquer avec Pierre Moscovici.
31:03 – Oui, j'ai une question sur la fusion de la carte d'identité
31:05 et de la carte vitale, on va lancer une préfiguration
31:08 au gouvernement en juillet et on aura une échéance en décembre.
31:12 Est-ce que vous pensez que ça sera dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans ?
31:17 Est-ce qu'on le verra rapidement ?
31:19 – Écoutez, on va voir la faisabilité technique, moi je pense que c'est…
31:21 si c'est l'annonce la plus matérialisée,
31:23 c'est pas l'annonce la plus importante.
31:25 Les annonces les plus importantes, c'est celle de savoir
31:28 le renforcement des équipes de l'Ursaf, qui font les contrôles,
31:31 c'est le renforcement aussi du contrôle des professionnels de santé
31:34 qui délivrent des arrêts qui sont injustifiés,
31:37 c'est toute une partie également du recouvrement et notamment des sanctions
31:41 lorsqu'on organise des réseaux de trafic,
31:44 les sanctions qui passeraient à 400% du montant de la fraude,
31:48 ça c'est des choses qui sont importantes.
31:50 C'est ce qu'on va faire aussi pour interdire de verser des prestations
31:54 à l'étranger lorsqu'elles ne sont pas dues,
31:56 ça c'est des éléments qui sont beaucoup plus importants.
32:00 La carte vitale et la carte d'identité, honnêtement,
32:02 on a un gros travail à faire, y compris avec le service du ministère d'Intérieur.
32:06 Rappelons quand même qu'on avait déjà fait quelque chose
32:09 qu'on ne peut pas mettre sous le tapis,
32:11 qui est quelque chose d'important.
32:13 Dans le budget pour 2023, on a une mesure qui consiste
32:17 à faire une carte vitale biométrique.
32:20 Vous avez des données sur lesquelles on vous identifie
32:23 sur la carte vitale, ce qui permet de réduire le nombre...
32:25 C'est ça qui est à donner, a priori.
32:27 Puisque le gouvernement choisit une autre solution technique.
32:29 J'espère pas, parce que ça voudrait dire
32:31 qu'on abandonne une proposition qu'on a votée dans la loi.
32:33 Sincèrement, je ne souhaite pas.
32:35 C'est le président de la commission des lois qui parle, on est sûr.
32:38 Honnêtement, quand quelque chose est voté,
32:40 on s'attend à ce que ce soit mis en place.
32:42 Et le cas échéant, s'il faut faire une mission de contrôle,
32:44 vous pouvez compter sur moi pour y regarder.
32:46 Allez, abordons la troisième, la vôtre, l'éco-républicain
32:49 qui revient sur ce réchauffement climatique.
32:51 Et on repart avant en Nouvelle-Aquitaine
32:54 avec ces sujets sur la sécheresse qui inquiètent.
32:58 Regardez.
33:00 Longtemps passé inaperçu.
33:02 Ces récupérateurs qu'on a, les 1000 litres,
33:04 et ça c'est les 650 qu'on a reçus il n'y a pas très longtemps.
33:07 Ces produits sont à présent victimes de leur succès.
33:10 On a déjà tout vendu. La promo a débuté il y a 5 jours
33:13 et on a quasiment tout vendu en l'espace de 5 jours.
33:15 Face à la menace d'une nouvelle sécheresse,
33:17 vous êtes de plus en plus nombreux à investir
33:19 dans des récupérateurs d'eau de pluie.
33:21 Une cuve de 300, 600 ou 1000 litres
33:24 vendue ici entre 80 et 200 euros.
33:27 Et grâce à cet équipement, plus besoin d'utiliser de l'eau potable
33:30 pour les usages domestiques.
33:32 On a doublé le vent et les fournisseurs n'arrivent pas à suivre
33:35 et les réceptions on a du mal à les recevoir dans les temps.
33:38 Là pour l'instant on est toujours en vigilance séchesse,
33:41 c'est-à-dire qu'on fait attention,
33:43 qu'on recommande à nos jardiniers de pailler leurs planches
33:47 pour éviter d'avoir trop de consommation
33:50 et puis on leur répète et on leur dit de ne pas arroser.
33:53 Dans certains jardins familiaux, comme ici ceux de la Bergennerie,
33:56 la mairie va même plus loin.
33:58 Elle a fait installer des disjoncteurs d'eau.
34:01 Sur les 1300 jardins familiaux propriétés de la ville,
34:04 55% en sont équipés.
34:06 Ça permet tout simplement à obliger les adhérents,
34:11 les associations, à arroser au bon moment de la journée.
34:15 Après la vigilance sécheresse interviennent généralement
34:18 les restrictions d'eau.
34:20 En 2022, les premières avaient été prises début juillet.
34:23 Les jardiniers craignent qu'elles interviennent plus tôt cette année.
34:26 Une réserve d'eau de 300 000 m3 destinée à l'agriculture.
34:30 La ville de Mont-de-Marsan stocke dans ce réservoir d'une dizaine d'hectares
34:33 l'eau qu'elle a utilisée pour chauffer ses bâtiments municipaux
34:37 l'hiver grâce à la géothermie.
34:39 La construction de cette réserve, combinée avec la pose de tuyaux
34:42 pour amener l'eau de Mont-de-Marsan, a coûté 2 millions d'euros.
34:45 Elle permet d'irriguer 134 hectares de champs durant la saison estivale.
34:49 Les quatre agriculteurs qui ont accès à cette réserve d'eau
34:51 ont totalement renoncé à en prélever dans les rivières et les ruisseaux l'été.
34:54 Cette eau est pompée dans une nappe souterraine à 2 000 m de profondeur.
34:58 - On l'entend bien, il faut vraiment économiser l'eau, n'est-ce pas Sébastien Couratin ?
35:03 - Semble-t-il, nous on a pris le scénario à +4°C d'ici 2100.
35:08 On l'a soumis à des experts sur notre territoire, des climatologues,
35:11 des naturalistes, des spécialistes de l'environnement.
35:14 On leur a demandé de nous faire des extrapolations d'ici 2100,
35:16 voir les impacts sur le territoire au niveau faune, flore, activité agricole,
35:20 ressources en eau et leur diagnostic est relativement incablant.
35:23 Pour eux, il est déjà trop tard. Est-ce qu'il est déjà trop tard ?
35:26 - Pour certains effets du réchauffement climatique, oui, il est déjà trop tard.
35:30 On ne peut pas, lucidement, nous regarder les choses de telle façon.
35:34 Y compris même sur les réserves.
35:36 Je n'utilise pas le mot de bassine qui est tout réservé aux opposants.
35:39 Sur les réserves, il faut voir ça comme une solution de transition.
35:43 C'est de gérer la pénurie d'eau qui vient, y compris avec des obligations
35:47 qui sont extrêmement fortes.
35:48 Les réserves de la Vienne ne sont pas les réserves des Deux-Sœurs.
35:50 Elles sont beaucoup plus exigeantes, avec des quotas qui sont beaucoup moins importants,
35:54 avec des contrôles qui sont individuels pour les personnes qui vont bénéficier,
35:58 sur la qualité de l'eau, sur le pompage, y compris qui sont contrôlés
36:01 dans un groupement d'intérêt public par tous les opposants.
36:04 Y compris par les associations qui ne veulent pas de ce type de réserve.
36:07 Donc on a des modèles qui sont aujourd'hui en transition
36:10 et aujourd'hui, il s'agit de gérer des pénuries, y compris dans le plan eau,
36:13 et de gérer des pénuries soit avec des modèles qui gardent des réserves d'eau,
36:17 qui nous interrogent aussi sur ce qu'on a fait pendant des années.
36:19 Pendant des années, on a dit qu'il fallait la continuité écologique des rivières dans l'eau
36:23 et donc on a enlevé tous les micro-barrages que faisaient les anciens,
36:25 ce qui peut s'apparenter, en version petite, aux réserves qu'on a aujourd'hui.
36:31 Donc là, il va falloir faire différemment, il faut retenir un peu d'eau,
36:34 il faut la répartir, il faut qu'elle soit moins polluée, notamment la réduction des fissaux,
36:38 et il faut que ceux qui la consomment le plus payent,
36:41 soit une partie des usages économiques, soit des usages touristiques,
36:46 soit également, et il y a une mesure sur laquelle il faut aller extrêmement vite,
36:50 et j'en ai parlé avec le président Jean-Marc Zulési,
36:53 c'est la tarification sociale de l'eau qui doit être généralisée.
36:56 – Ça commence à provoquer des frictions sur les territoires,
36:59 enfin la ressource en eau, nous on le sent,
37:01 est-ce que vous vous redoutez cette guerre de l'eau
37:03 qui commence vraiment à se manifester ?
37:05 – Et qu'on a vu sur les bassines, même si le terme…
37:08 – Elle a déjà lieu, quand vous êtes dans la Vienne,
37:10 vous avez des restrictions d'eau à partir du mois de mai, juin,
37:13 on est là déjà sur les restrictions d'eau,
37:15 on est déjà à choisir des cultures, vous avez déjà des cultures
37:17 où pour nourrir les animaux, on choisit plutôt de faire du sorgho,
37:20 parce que ça consomme beaucoup moins d'eau, que d'autres cultures.
37:23 – Maïs. – Du maïs notamment.
37:25 – Sur ce point, est-ce que vous sentez que votre gouvernement,
37:27 enfin votre majorité est en phase, parce qu'on vous accuse d'être pro-pesticides,
37:31 d'encourager les cultures intensives, notamment le maïs,
37:34 les cultures très consommatrices d'eau, il y a une révolution à faire,
37:37 ça ne se fera pas en deux ou en trois mois.
37:38 – Il ne faut pas de fausses amblances, quand vous regardez par exemple
37:40 les réserves de la Vienne, moi je vous le dis,
37:42 le plan qui existe dans les réserves de la Vienne,
37:44 je le mets au défi de trouver quiconque qui a un plan qui est aujourd'hui
37:47 le plus exemplaire en termes de répartition de l'eau,
37:51 en termes de qualité de l'eau, en termes d'exigence sur ceux qui en bénéficient,
37:54 en termes de contrôles, qui sont des contrôles extrêmement stricts,
37:57 le protocole des réserves de la Vienne, je pense que chacun peut y regarder
38:00 et si on lève un peu la démagogie sur ce sujet, on avancera beaucoup.
38:04 Le problème de cette question de l'eau, c'est qu'entre ceux qui expliquent
38:07 qu'il en faut toujours et qu'on ne peut faire que du maïs,
38:10 irriguer partout sur le territoire, et ceux qui vous expliquent
38:12 qu'on ne doit plus rien cultiver en France, je pense qu'il y a quand même
38:15 un monde à trouver entre eux.
38:16 Juste un mot, vous venez de nous évoquer la tarification sociale de l'eau,
38:21 ça consiste en quoi ?
38:22 La tarification sociale de l'eau, c'est de dire que pour les premiers mètres cubes,
38:25 ils sont moins chers, y compris peut-être même à prix coûtant,
38:28 et puis que progressivement, plus on consomme, plus on paye,
38:31 en tout cas au moins pour les particuliers, ce qui veut dire que
38:33 quand vous remplissez votre piscine, vous payez plus cher
38:35 que quand vous prenez trois douches.
38:37 Donc ce serait mieux en France ?
38:39 Ça existe dans certaines collectivités, c'est le cas notamment à Montpellier.
38:44 Et vous payez en travers sa généralisation ?
38:47 Alors ce n'est pas que moi qui paye, c'est une annonce du président de la République
38:50 dans le plan haut, qui avait été faite il y a quelques mois,
38:54 et je pense que c'est une mesure qui est, en termes de pédagogie,
38:57 très instructive sur pourquoi on doit payer plus cher l'eau,
38:59 parce que c'est une enrée rare.
39:01 Alors, je vous propose de passer à notre deuxième partie,
39:04 intra, où nous allons plonger, pas dans la piscine,
39:06 mais dans nos régions.
39:09 Et avant de faire un tour de table de nos journalistes
39:15 avec les sujets et les thématiques qu'ils portent,
39:17 je vous propose de voir ce marcheur.
39:19 Alors ce n'est pas un marcheur comme vous, c'est un marcheur au sens propre du terme.
39:22 Il s'agit du maire de Caudreau, de Nouvelle-Aquitaine,
39:25 encore une fois on a beaucoup de sujets de Nouvelle-Aquitaine cette semaine,
39:27 qui est parti vers l'Elysée.
39:29 Il devrait y arriver le 7 juin. Regardez.
39:32 Je fais attention de moins marcher sur la route pour préserver mes pieds,
39:35 c'est des petits détails que je n'avais pas forcément pris en compte au début.
39:38 Après quelques jours de marche,
39:40 Jérémy Gaillard commence à prendre les bons réflexes.
39:42 Mon projet est né en septembre de l'année dernière.
39:45 Je dis toujours que c'est la problématique de notre réseau d'aide
39:48 spécialisé aux élèves en difficulté,
39:50 qui n'avaient pas les éducateurs spécialisés dans le secteur.
39:54 C'est ça qui m'a fait dire qu'il y a un truc qui tourne par rond,
39:57 il faut qu'on trouve une solution.
39:59 La solution, relier Caudreau,
40:01 commune de 1150 habitants en Géronde,
40:03 à l'Elysée en marchant,
40:05 un trek de 650 km à travers le pays.
40:08 En définissant certains critères,
40:10 évidemment des critères de sécurité,
40:12 qui étaient d'éviter au maximum,
40:14 les nationales bien évidemment, j'en ai aucune,
40:16 mais les départementales aussi,
40:18 quand c'était possible de les éviter.
40:20 Le jeune maire, élu il y a trois ans,
40:22 effectue entre 30 et 40 km chaque jour,
40:25 un rythme effréné qui nécessite une bonne hydratation
40:28 et un bon sommeil.
40:29 J'ai essayé de prioriser l'accueil par mes collègues élus
40:32 sur les communes où je m'arrête,
40:34 donc je leur ai fait un courrier.
40:35 Sur les communes où je n'ai pas encore eu de retour,
40:37 où je n'ai pas d'éléments,
40:39 j'ai travaillé avec le réseau.
40:41 Un réseau d'élus et des soutiens décisifs
40:43 pour venir à bout de son objectif.
40:45 Porté sur la table des ministères,
40:47 dix dossiers clés qu'il a lui-même gérés.
40:49 Je ne suis pas fan de l'agressivité,
40:51 je pense que manifester et envoyer des courriers polis
40:54 aujourd'hui, ça ne fonctionne pas.
40:56 Quelle que soit la personne qui m'écoute,
40:58 ce que je souhaite, ce n'est pas qu'on fasse de l'affichage,
41:00 c'est qu'on aille chercher des réponses concrètes.
41:02 Est-ce qu'on peut avoir plus de gendarmes sur notre brigade ?
41:04 Est-ce qu'on peut avoir les éducateurs spécialisés qu'on n'a pas ?
41:06 Est-ce qu'on peut faire en sorte, enfin, de mettre les moyens
41:08 pour que nos bords de fleuve et de rivière soient entretenus ?
41:10 Voilà, ce sont des demandes concrètes qu'on formule.
41:12 Des demandes qui pourraient trouver réponse le 7 juin prochain,
41:15 le jour où Jérémie Gaillard devrait arriver au palais de l'Elysée
41:18 en début d'après-midi.
41:20 – Et oui, voilà un élu qui ne se sent pas entendu,
41:23 écouté en haut lieu.
41:25 Réaction, rapidement ?
41:27 – D'abord, ça peut être le réflexe de beaucoup d'élus locaux
41:30 qui se retrouvent confrontés à pas mal de difficultés.
41:32 Une fermeture d'une classe, l'absence d'agents publics dans sa commune,
41:35 des questions pour les montages des dossiers d'aide.
41:38 Donc là, il y a tout un panel de réponses qui est monté pour que ce soit plus facile.
41:41 Je vous donne un exemple, toutes les aides qui étaient disponibles
41:43 pour la rénovation des bâtiments ou pour l'accompagnement,
41:46 on a fondu tout ça dans un fond vert.
41:48 On a fondu toutes les aides pour qu'un guichet
41:50 avec des secrétaires généraux de préfecture
41:52 puisse accompagner les élus et les aider.
41:54 Sur la question des écoles,
41:56 parce que là il me semble que c'est une question liée à l'école et au réseau d'aide,
41:59 on a demandé aux DAZEN d'accompagner davantage,
42:02 y compris de préparer en amont,
42:04 – Les éducateurs spécialisés, ils cherchaient à être des gens d'art aussi.
42:06 – Sur plusieurs années, ce qui va être la démographie de la commune,
42:08 les besoins de la commune, comment on maintient les classes,
42:10 comment on s'arrange pour que les communes entre elles,
42:13 elles aménagent des classes, elles gardent y compris leurs classes,
42:15 mais qu'on fasse soit des regroupements pédagogiques, comme ça existe,
42:18 soit des pôles éducatifs dans lesquels on maintient des écoles,
42:21 des classes dans des écoles rurales.
42:24 Donc ça c'est des éléments qui sont importants.
42:26 Les élus locaux, ils ne sont ni abandonnés par l'État,
42:31 je souhaite le dire vraiment, ni par leurs élus.
42:33 Il y a beaucoup de parlementaires, que ce soit des députés, des sénateurs,
42:36 qui sont à leur côté et qui sont des personnes ressources pour eux.
42:39 Et quand bien même on a des divergences politiques, ça existe,
42:42 je ne cache pas les choses, on arrive quand même à travailler main dans la main
42:45 et on les accompagne beaucoup avec les préfectures localement.
42:47 – Et les élus locaux qui s'inquiètent aussi beaucoup de leur sécurité,
42:50 je vous propose d'écouter cette question mobile,
42:52 c'est une autre de nos rubriques qui nous vient de Poitiers,
42:56 Delphine Blanchard, La Nouvelle République.
42:58 – Bonjour Monsieur Houllier, une question qui vient tout droit du Poitou,
43:01 chère à votre cœur, je voulais parler avec vous des intimidations.
43:05 Vous faites l'objet depuis de très très nombreuses années
43:08 et à de très très nombreuses reprises.
43:10 Votre permanence parlementaire a été incendiée,
43:13 elle a été également taguée de nombreuses fois depuis que vous êtes députée.
43:18 Et là on vient de passer un stade me semble-t-il,
43:21 avec des tags sur votre domicile privé.
43:24 De manière personnelle, est-ce que vous pouvez me dire
43:27 si cette situation vous inquiète ?
43:29 Et de manière plus globale, est-ce que vous pouvez me dire
43:33 si ce climat social qui se tend vous inquiète
43:37 et inquiète le parlementaire que vous êtes ?
43:40 Merci beaucoup pour ces réponses, très bonne émission, à bientôt.
43:43 – Voilà, question de La Nouvelle République, vous la connaissez.
43:46 – Moi oui, ça m'inquiète pour le contexte.
43:50 Moi j'ai choisi d'être élu, donc à la limite je sais à quoi m'en tenir.
43:54 Ce qui me rapproche d'élus qui sont victimes de ce genre de choses,
43:58 je pense au maire de Saint-Brévin, c'est que ma femme n'a rien demandé.
44:01 Elle n'a rien demandé à personne.
44:03 Et c'est elle qui voit les tags nominatifs avec des menaces
44:07 sur la porte du garage ou ce genre de choses.
44:11 Et elle, pour le coup c'est autrement plus dur à vivre
44:14 avec un poids, y compris quand elle se promène en ville
44:19 et que c'est elle qui se fait insulter pour moi, à ma place.
44:22 Là il y a quelque chose qui ne va pas bien.
44:24 Je pense qu'il y a des gens qui ne sont vraiment pas bien
44:26 pour faire ce genre de choses.
44:27 La violence en politique, il y en a toujours eu.
44:30 Elle est aujourd'hui plus manifeste.
44:32 On a commencé à apporter quelques réponses sur la loi Engagement et proximité,
44:36 notamment sur la protection fonctionnelle des élus,
44:38 quand on porte plainte, l'accompagnement.
44:40 Il y a une mobilisation sans faille.
44:41 Vous allez voir le poste de police ou les gendarmes dans mon département.
44:45 Il n'y a pas de souci.
44:47 Après, il y a toujours l'exposition qui fait que comme personne ne se planque,
44:51 ni les élus locaux qu'on a vus ici, ni moi, on est les premiers touchés.
44:57 Il y a un avantage et un inconvénient, il faut le dire.
45:01 L'avantage, ça veut dire que les gens croient encore en la politique.
45:03 S'ils s'adressent à nous, ça veut dire qu'ils attendent encore quelque chose de nous.
45:07 L'inconvénient, c'est qu'on est exposés à tout le problème.
45:10 Vous évoquez le maire de Saint-Brévin.
45:12 Effectivement, il y a eu une audition cette semaine au Sénat,
45:15 à la Commission des lois du Sénat, l'équivalent de la vôtre,
45:19 mais ici à la Chambre haute, qui a reçu le préfet de l'Or atlantique,
45:22 le sous-préfet de Saint-Nazaire.
45:24 On a eu deux hauts fonctionnaires qui, visiblement,
45:27 n'ont vraiment pas pris l'ampleur de ce qui s'était passé dans la commune de ce maire.
45:31 Vous ne vous dites pas qu'il y a eu un grave manquement de l'État,
45:34 un maire abandonné en race campagne face à des milices d'extrême droite
45:37 opposées à ce déménagement d'un centre d'accueil pour les réfugiés ?
45:40 Le préfet de l'Or atlantique, il avait vrai avant la Rochelle,
45:43 donc je le connais un peu, je ne pense pas qu'il soit déconnecté du terrain,
45:46 et je pense qu'il l'a accompagné.
45:48 Je pense qu'il y avait une violence et une pression
45:51 auxquelles aucun élu n'est prêt, et avec, par ailleurs,
45:54 une mobilisation que vous avez décrite d'extrême droite,
45:57 pour laquelle, moi, j'ai lancé à la Commission des lois
46:00 une mission d'information, qui est confiée à un élu écologiste.
46:03 J'allais vous poser la question, parce qu'on avait l'impression
46:05 que c'était autre chose, vous, à l'Assemblée nationale,
46:07 que c'était que les sénateurs qui s'étaient emparés du sujet.
46:09 On trouvait ça un peu étonnant.
46:10 – On en parlera tout à l'heure sur la question du maintien de l'ordre.
46:12 Moi, je refuse de faire des choses qui sont seulement dans l'actualité.
46:15 Je pense qu'on doit avoir quelque chose de long terme,
46:17 et quand on a eu tous les événements autour de qu'est-ce que fait l'ultra-droite,
46:21 qu'est-ce que fait l'ultra-gauche, quelles sont les perturbations,
46:24 j'ai demandé à ce qu'un député de la majorité, Eric Pouliard,
46:26 qui est un député de Gironde, se rapproche d'un député de l'opposition,
46:29 Jérémy Liordanoff, un député écologiste, qu'on fasse une mission d'information
46:33 sur l'activisme violent et qu'avec l'appui des services d'enseignement
46:36 qui devraient être aussi auditionnés, on puisse avoir des solutions concrètes
46:39 sur comment on va au bout des choses, sur la menace qu'il représente réellement,
46:43 sur comment on peut l'endiguer et sur l'assistance qu'on peut apporter aux élus.
46:47 C'est quelque chose de longue haleine, ça a commencé il y a deux mois,
46:50 au plus tard, ils rendront leur conclusion au mois de septembre-octobre,
46:54 et donc moi, je compte sur ces deux élus, Eric Pouliard et Jérémy Liordanoff,
46:57 pour nous apporter des solutions, un éclairage.
47:00 – Juste une précision, Sacha Olié, sur le sujet, parce que si on fait référence
47:02 à l'affaire de Saint-Brévin, on parle encore de l'ultra-droite,
47:05 on a eu ces défilés à Paris de l'ultra-droite, qu'on peut appeler aussi l'extrême-droite,
47:09 chacun fera ses nuances, il n'y a pas de nuances entre tout ça,
47:12 néanmoins, on voit une vraie décomplexion, et en tout cas, tout ça se revendique
47:15 et occupe l'espace public, est-ce que depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée,
47:19 il y a eu un raté là-dessus, parce que c'était l'un de ses engagements,
47:22 faire baisser l'ORN, et 2022 comme 2017, l'ORN est au deuxième tour de la présidentielle.
47:27 – Alors d'abord, si on prend l'ultra-droite en tant que tel,
47:29 c'est un sujet très technique, on sait que c'est 9 projets d'attentats sur 10
47:33 qui sont commandités par l'ultra-droite, on sait que c'est un sujet majeur,
47:37 que c'était subi par des services de renseignements territoriaux,
47:41 la DCRT, le SCRT, pardon.
47:44 – Ce qui semblait plus souterrain, qui remonte à la surface.
47:47 – Et qui aujourd'hui est suivi par le contre-terrorisme,
47:49 c'est-à-dire par la DGSI, la Direction Générale des Sécurités Intérieures,
47:53 ce qui montre l'attention maximale de l'État à l'égard de ces personnes,
47:57 avec des attentats qui sont déjoués, qui sont suivis,
48:00 avec des organisations qui sont dissoutes,
48:02 y compris avec des manifestations qui sont désormais interdites.
48:04 Limites juridiques existent, elles nous ont été rappelées
48:07 après qu'on ait systématisé l'interdiction de leurs manifestations.
48:10 En revanche, je sais qu'il y a un débat politique sur la question
48:13 de "est-ce que oui ou non le Rassemblement National a reculé".
48:16 Non, puisqu'il est plus présent à l'Assemblée.
48:18 Oui, parce qu'il n'a pas gagné les élections présidentielles.
48:21 Et je rappelle qu'en 2015, la candidate du Rassemblement National
48:25 a été donnée à 30% dans les sondages au premier tour.
48:28 Donc, ce n'est pas parce que le contexte est extrêmement mauvais
48:30 que les vents sont contraires, qu'on ne peut pas déjouer ces pronostics
48:33 et qu'on ne peut pas le battre dans les urnes.
48:35 On l'a montré au moins à deux reprises.
48:37 Après, il y a un travail de longue haleine,
48:39 et puis tout un travail qui est conduit.
48:41 Je rappelle que quand on avait commencé à taper sur Ruxembourg
48:44 pendant la campagne présidentielle, précisément parce qu'il organisait
48:47 cette normalisation du Rassemblement National,
48:50 on nous avait dit que ce n'était pas forcément utile
48:53 ou que c'était presque désuet.
48:55 Eh bien, on l'a quand même fait et on est là.
48:57 Et à l'Assemblée Nationale, on y travaille jour après jour
49:00 avec des succès qui sont parfois plus mitigés que…
49:02 Et quand Emmanuel Macron dit à Elisabeth Borne
49:05 qu'on ne règle pas, qu'on n'affronte pas le Rassemblement National
49:08 avec des expressions, des mots des années 90 ou des postures morales,
49:11 il banalise ou pas ?
49:13 Ou il tire un constat que ce n'est pas simplement
49:15 avec des paroles qu'on règle le problème ?
49:17 Vous avez regretté ces propos du chef de l'État ?
49:19 J'ai dit à la Première Ministre, et je vous le dis directement,
49:21 que je pense que toutes les ripostes au Rassemblement National sont bonnes.
49:24 Après, il y en a qui sont plus efficaces que d'autres,
49:26 mais Elisabeth Borne, avec son histoire personnelle,
49:29 avec son père qui est revenu des camps de concentration
49:32 et qui s'est suicidé, il faut le dire.
49:34 Quand elle va chez Radio-J, et qu'elle est interrogée
49:36 par Frédéric Azizat sur cette question,
49:38 elle a raison de répondre que le Rassemblement National
49:42 est l'héritier de Maréchal Pétain.
49:44 Donc Emmanuel Macron a tort ?
49:46 Au fond, ce n'est pas la riposte qui est la plus performante,
49:49 la plus utile, ce n'est pas celle qui va convaincre
49:51 tous les électeurs, n'empêche qu'il ne faut pas se priver de le dire.
49:54 Nous sommes dans la rubrique intra,
49:56 on va essayer de se recentrer sur nos régions.
49:59 Allez, on va passer à vous Sébastien Couratin.
50:02 Vous avez des sujets à nous proposer de votre région.
50:05 Absolument, je voudrais parler avec vous d'intelligence artificielle.
50:08 On a un maire, qui est le maire de Chartres,
50:12 qui a fabriqué son discours du 8 mai,
50:17 avec ChatGPT, le logiciel d'intelligence artificielle textuelle.
50:22 Alors il l'assume complètement, pour lui c'est une technologie d'avenir.
50:26 Est-ce que vous voyez fabriquer un discours,
50:28 le construire en utilisant une IA ?
50:30 Non, parce que déjà je ne prends pas les éléments de langage
50:33 de mon propre parti, alors demander à une IA d'en faire,
50:36 c'est hors de question.
50:38 En revanche, sur cette question d'intelligence artificielle,
50:41 ça peut nous apporter beaucoup de solutions,
50:43 mais j'ai toujours été, et vous l'avez vu notamment,
50:46 sur les applications de tracking contre le Covid,
50:49 contre le solutionnisme technologique,
50:51 contre le fait qu'on prenne une technologie et qu'on dise
50:53 "ça va tout régler".
50:54 Ça, je suis totalement opposé à cette idée.
50:56 Donc pas d'IA pour gouverner la France.
50:58 Et c'est la raison pour laquelle, dans les trois missions
51:00 qu'on a à la Commission des lois,
51:02 une sur l'activisme violent, une sur la protection des données,
51:05 et sur la véracité des informations qui sont données par les logiciels.
51:09 Aujourd'hui, il y a Tchad Gpt, vous l'interrogez sur des choses,
51:12 ils vous disent de quelle taille sont les œufs de vache,
51:15 il dit "l'œuf de vache fait X centimètres".
51:18 Et vous finissez par lui demander "est-ce qu'une vache prend des œufs ?"
51:20 Il vous dit "non".
51:21 – Vous êtes sûr, vous l'avez testé ?
51:23 – Oui, on a fait ces tests-là.
51:24 – Ah bon, sur l'œuf et la vache.
51:26 – Ils ne sont pas encore tout à fait au point.
51:28 On termine là, parce que ce n'est pas Tchad Gpt qui vous parle.
51:32 Merci à vous trois, merci surtout à vous, Monsieur le Président.
51:35 On se retrouve la semaine prochaine.
51:36 J'ai du mal à parler aujourd'hui.
51:38 Je vous souhaite un beau week-end. À bientôt.
51:40 [Musique]