Jeudi 1 juin 2023, SMART TECH reçoit Fabien Dombard (directeur de l'expérience client, Sekoia.io)
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00:00 (Générique)
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00:05 -Aujourd'hui avec moi sur le plateau,
00:07 l'entrepreneur de la tech Yann Lechel.
00:10 Bonjour, Yann.
00:11 Le fondateur de Vita Science, Léo Briand.
00:14 Et le délégué général du CIGREF, Henri Dagrain.
00:16 Bonjour à tous.
00:18 Je vous propose que l'on donne la parole
00:21 tout de suite à Fabien Dombard,
00:22 qui va nous parler de la cybersécurité française.
00:25 Fabien Dombard, vous travaillez pour Secoya,
00:28 une startup française de la cybersécurité,
00:30 qui a un pied à Rennes et un pied à Paris.
00:32 -Et un pied déjà à l'Europe.
00:34 -En Allemagne. -En Allemagne,
00:36 mais on a aussi des collaborateurs
00:38 au Portugal,
00:41 en Norvège,
00:42 et aussi en UK, donc en Angleterre.
00:45 -Voilà. Donc vous êtes...
00:47 Vous faites partie de ce qu'on appelle les pépites de la cyber.
00:50 Et vous avez levé, la semaine dernière,
00:53 35 millions d'euros.
00:56 J'imagine que ça n'a pas été simple de réaliser ce tour de table
00:59 dans le contexte actuel où on dit les investisseurs
01:02 particulièrement frileux, voire contractés.
01:04 Et on parle d'un montant très important.
01:08 Quand on annonce 35 millions de tours de table
01:11 dans la cybersécurité, on s'en félicite.
01:14 Mais est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
01:17 Avec 35 millions d'euros, est-ce qu'on peut dire
01:19 qu'aujourd'hui, on a les reins solides dans la cyber ?
01:22 -Merci. Je pense que c'est une réussite.
01:25 On est vraiment très heureux d'avoir pu amener
01:28 ce tour de table à sa fin,
01:31 dans un contexte effectivement assez tendu.
01:34 Mais on a pu aussi avoir le soutien
01:36 de nos investisseurs historiques,
01:38 qui ont remis sur... -Vous pouvez les citer.
01:41 -Oui, donc BNP Paraiba, Omnes, Seven Ventures.
01:45 Et donc, la Caisse des dépôts, Banque des territoires
01:48 est donc rentrée avec Bright Pixel,
01:50 qui est donc aussi un historique de la cyber,
01:53 mais à l'européenne, qui est basé au Portugal.
01:56 -C'est un fonds portugais. -C'est un fonds portugais.
01:59 Et donc, oui, aujourd'hui, c'est un joli montant,
02:01 c'est un des petits jolis montants,
02:04 je pense, dans cet écosystème depuis le début de l'année.
02:07 Et alors, est-ce que ça nous permettra
02:10 d'aller... d'assouvir nos ambitions ?
02:12 Oui, on pense qu'aujourd'hui, ça va nous permettre
02:15 d'avoir de 12 à 18 mois les moyens de nos ambitions
02:18 en se focalisant sur l'Europe, premièrement.
02:22 -Donc, ces 35 millions s'ajoutent
02:24 aux premiers 10 millions levés. -Exactement.
02:26 -Et vous avez annoncé qu'avec cet argent,
02:30 vous allez en premier recruter.
02:32 -Tout à fait, puisque derrière la cyber,
02:36 derrière les machines, il y a des humains.
02:38 Des humains, autant du point de vue de nos clients,
02:41 parce que nous, on protège des employés,
02:44 et l'économie à travers ça,
02:45 mais pour ce faire, on va recruter.
02:47 Aujourd'hui, on a passé le cap des 100 collaborateurs
02:51 chez Secoya.io, et donc, on a l'ambition
02:53 de doubler sous 24 mois ce chiffre.
02:55 -Comment vous allez faire ?
02:57 Vous allez chercher quel type de profil,
02:59 vous allez chercher où, exclusivement en France ?
03:02 -On a des postes ouverts dans différents niveaux,
03:06 autant en termes de développement,
03:09 en termes de force de vente, etc.,
03:12 et donc, on va recruter autant à travers notre réseau,
03:15 c'est aussi le réseau de nos investisseurs,
03:18 ça fait aussi partie de ce qu'amène
03:20 les investisseurs sur la table lors de ces discussions.
03:24 Et donc, on va recruter à l'international,
03:27 pas nécessairement sur des localisations particulières,
03:33 on va aller travailler là où les gens sont,
03:36 on va chercher les talents là où ils sont,
03:38 et donc, on est une entreprise
03:40 qui est déjà structurellement adaptée,
03:43 et grâce, malheureusement, au Covid,
03:45 on est tous aujourd'hui à travailler en distanciel.
03:48 -Ca, c'est vraiment un changement important,
03:51 d'aller recruter directement à l'international,
03:54 et c'est une organisation,
03:55 je n'imagine pas, toujours simple à mettre en place.
03:59 On va parler de la technologie de Sequoia,
04:01 donc détection et aussi réponse étendue
04:04 aux cyberattaques.
04:05 Peut-être préciser ce qu'on entend par "étendue".
04:08 -Nous, on est donc le cockpit,
04:10 la tour de contrôle cyber pour l'entreprise.
04:12 Donc, les entreprises ont investi déjà massivement
04:16 dans différents types de technologies.
04:18 Malheureusement, c'est donc des technologies
04:20 qui sont chacun dans leur coin,
04:22 et donc, nous, notre travail,
04:24 c'est d'amener l'ensemble des signaux,
04:26 des alertes, mais aussi des signaux faibles
04:28 pour détecter la menace.
04:30 Pour ce faire, on a une équipe de renseignements
04:33 qui va construire l'ensemble du contenu,
04:35 qui va rechercher cette menace
04:37 et qui va construire l'ensemble du contenu
04:39 qui va être utilisé dans le produit
04:41 pour protéger nos clients, en anticipation,
04:44 dans la phase de réponse,
04:45 avoir cette capacité de compréhension
04:48 de la menace.
04:49 -Qu'est-ce qui vous différencie sur le marché ?
04:51 -Ce qui va nous différencier,
04:53 c'est d'avoir ce qu'on appelle le "time to value" le plus court,
04:57 donc, avoir cette capacité d'amener les signaux des clients
05:00 et de directement produire, donc, ces...
05:03 ces alertes de haute qualité.
05:06 Et donc, pour ce faire, on a aussi un modèle ouvert,
05:09 c'est-à-dire qu'on va s'intégrer avec l'ensemble des technologies.
05:13 On a aussi 130 partenariats, autant technologiques que de services,
05:17 qui permettent d'avoir, donc, cette intégration
05:20 à tout niveau, de manière à supporter des entreprises
05:23 dans leur défense contre ces menaces
05:25 et dans la réponse des menaces.
05:27 -Et vous nous parlez de la partie renseignements
05:30 en nous parlant d'humains,
05:31 vous intégrez aussi un peu d'intelligence artificielle.
05:35 -C'est ça. D'autant plus que, donc, le...
05:37 le principe de construire, donc, cet écosystème cyber
05:40 autour des différentes solutions présentes,
05:43 mais aussi d'ouvrir des options pour les solutions futures
05:46 et les intégrer dans notre plateforme.
05:48 L'idée, c'est de pouvoir capter aussi tous ces signaux faibles
05:52 de manière à pouvoir, donc, détecter des choses
05:55 qui ne sont pas encore connues,
05:57 mais aussi, de fait, de cette... la puissance de la plateforme,
06:00 dès lors où on peut détecter, donc, une attaque
06:03 sur un client particulier, de pouvoir utiliser cette information
06:06 pour protéger l'ensemble de nos clients.
06:09 Aujourd'hui, notre... -Oui, allez-y.
06:11 -Notre ambition, c'est d'avoir plus d'un million d'utilisateurs
06:14 protégés, donc, d'employés,
06:16 protégés en 2023.
06:18 Et, donc, on commence juste là,
06:21 et, a priori, en Europe, on va aller bien plus haut.
06:24 -C'est compliqué d'aller conquérir l'Europe ?
06:27 -Alors, moi-même, vivant en Allemagne...
06:29 -Quand on dit "l'Europe", on a l'impression
06:32 que c'est un marché uniforme. -Pas du tout.
06:34 Et souvent, on y compare aussi, évidemment, aux Américains,
06:37 aux solutions américaines et autres.
06:40 Mais eux, ils ont la chance d'avoir un très grand marché
06:43 relativement homogène.
06:44 Nous, on a aussi ces différences culturelles,
06:47 donc, il y a beaucoup de coopération,
06:49 il y a beaucoup de challenges de se faire,
06:51 mais c'est quelque chose dont on est déjà habitués.
06:54 Il y a tout un réseau de partenariats,
06:57 donc, les 130 partenaires de services, aussi,
06:59 et de technologies dont je parle,
07:01 c'est des entreprises qui sont aussi transnationales,
07:05 des fournisseurs de services de sécurité et autres,
07:08 qui, donc, aussi, nous permettent assez facilement d'aller...
07:11 -Quand on va voir ces clients,
07:13 on leur dit "on est une boîte française ou pas ?"
07:16 -Alors, nous, on est une boîte européenne.
07:18 -C'est une préférence européenne.
07:20 -On a des modèles qui fonctionnent très bien en France,
07:23 et on va le répéter, évidemment, à l'européen.
07:26 Clairement, aujourd'hui, notre positionnement,
07:29 c'est d'être une entreprise européenne.
07:31 Et en...
07:32 -Est-ce que ça veut dire quelque chose,
07:34 être une entreprise européenne ?
07:37 -Je pense, oui.
07:38 Je pense, oui.
07:39 Moi-même, vivant en Allemagne et sur la route depuis 15 années,
07:42 je pense qu'aujourd'hui, le projet européen,
07:45 oui, a amené aussi cet ensemble coopératif entre...
07:50 Bon, évidemment, il y a des frictions,
07:53 comme dans toute belle famille,
07:55 mais ça nous permet aussi d'avoir une vision
07:58 beaucoup plus précise de ce qui est la menace
08:01 au niveau européen,
08:03 et d'amener l'ensemble de ces solutions,
08:05 mais aussi à protéger individuellement
08:07 les clients pays par pays.
08:09 -Une réaction sur la levée de fonds
08:11 réalisée par Sequoia ? On est très contents.
08:13 -Ah oui, c'est une très belle opération.
08:16 Mais ça pose quand même un sujet...
08:18 C'est un sujet sur lequel nous sommes particulièrement attentifs
08:21 depuis très longtemps, c'est celui de la capacité
08:24 du système académique à produire les compétences
08:27 dont on a besoin en France.
08:29 Avec deux sujets. C'est celui, d'abord,
08:31 de montrer que ces métiers de la cybersécurité,
08:35 du numérique en général,
08:36 mais de la cybersécurité, sont extrêmement intéressants.
08:39 On se retrouve dans ce paradoxe où on manque de compétences
08:43 et où on a des formations de très haut niveau
08:45 qui ne font pas le plein.
08:46 On a un problème dans cette société française
08:49 où on n'a pas vu que ces métiers sont les métiers de demain,
08:52 qui vont construire l'avenir économique de notre pays.
08:55 -C'est un problème franco-français ?
08:57 -C'est assez remboursemental,
08:59 mais en France, ça prend des proportions
09:02 qui sont inconsidérées.
09:03 Si vous avez des études, vous n'avez pas de filles.
09:06 Les femmes ne s'intéressent pas à ces métiers.
09:09 C'est un scandale. On est dans une situation
09:11 absolument dramatique.
09:13 -On a beaucoup de femmes qui travaillent chez nous.
09:16 -Elles représentent 10, 11 % en France
09:18 des effectifs techniques de la cybersécurité.
09:21 -Et chez vous, combien ?
09:23 -Chez nous, bien plus.
09:25 On a un certain nombre de porte-parole,
09:28 c'est que y a qui sont des femmes, et on en est très fiers.
09:31 C'est une excellente chose.
09:33 Globalement, en France, c'est 10, 11 %.
09:35 -Oui.
09:37 -C'est vraiment un drame sociétal
09:40 qui s'ajoute à une catastrophe économique.
09:42 -Il y a des efforts qui sont faits
09:44 dans l'éducation à la cybersécurité.
09:46 Le campus cyber a eu le jour il n'y a pas longtemps.
09:50 -Il nous est en vie, à l'échelle européenne.
09:53 -Oui, le modèle est en train de se reproduire.
09:55 Je vous ai lancé sur le débrief.
09:57 On y va, débrief hebdo de Smartech.