• l’année dernière
Avec Christophe Dubois, journaliste, pour son nouvel ouvrage co écrit avec Marie-Christine Tabet “Sexus Diabolicus” aux éditions Albin Michel.

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##LE_FACE_A_FACE-2023-05-31##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:02 le face à face.
00:05 - Le face à face d'André Bercoff avec Christophe Dubois, journaliste pour son nouvel ouvrage
00:10 co-écrit avec Marie-Christine Tabay, "Sexus Diabolicus" aux éditions Albain Michel.
00:15 Bonjour Christophe Dubois. - Bonjour.
00:17 - Alors, Christophe Dubois, après "Sexus Politicus" que vous aviez écrit avec Christophe Deloire,
00:24 reporter sans frontières,
00:27 voici, 16 ans plus tard, je crois que c'est bien ça, 16 ans plus tard,
00:30 "Sexus Diabolicus" avec Marie-Christine Tabay.
00:37 Mais dites-moi, de "Sexus Politicus", alors vous parlez toujours des politiques, des relations des politiques, etc.
00:43 Et, mais, c'est introduit comme ça, d'abord en mettant un pied dans la porte et puis à lancer le tsunami,
00:50 effectivement, "Me Too",
00:52 balance ton corps, le néo-féminisme, oser le féminisme, etc.
00:58 Mais alors, ces femmes, elles représentent le diable ? C'est "Diabolicus" ? C'est quoi ?
01:03 - Alors, elles représentent un mouvement qui est assez massif, qui est un mouvement jeune, qui est ultra militant, très actif,
01:11 très activiste, au sens où
01:14 tous les coups sont permis, la cause justifie les moyens, et donc ça a été effectivement le
01:19 télescopage du monde politique et du "Me Too" qui a d'abord touché le monde du cinéma,
01:24 le monde de la littérature, et qui est arrivé tardivement dans le monde politique,
01:28 où il y a, il faut bien le dire, quand même un certain nombre de résistances.
01:31 - Oui, alors justement, et on les voit les résistances et tout, mais dites-moi, il est arrivé comment au monde politique ? Est-ce que le monde politique était,
01:38 c'était jusqu'à DSK et compagnie, une espèce de tabou, on en parlait, on le savait, dans les milieux dits informés,
01:46 les vôtres, les miens, etc. et puis, mais on n'en parlait pas, est-ce que ça a commencé avec DSK ou avant ? Qu'est-ce qui a commencé ?
01:53 Et surtout, comment a commencé cette révolte,
01:57 disons-le, en tout cas, cette révolte féministe qui a vraiment, je ne dis pas tout emporter sur son passage, mais a fait une éruption
02:04 tonitruante.
02:07 - Alors, "Sexe et politique" il y a 15 ans faisait bon ménage, et c'est ce que racontait "sexus politicus", c'est-à-dire que
02:12 le sexe était finalement associé de manière presque consubstantielle à l'exercice politique, et que c'était la domination
02:19 sexuelle était, voilà, associée de manière
02:22 - Domination sexuelle des hommes. - Exactement, avec le caractère aphrodisiaque du pouvoir, c'était la fameuse phrase d'Henri Kissinger,
02:30 "Le pouvoir est aphrodisiaque". On voit bien que la lecture, le logiciel aujourd'hui a complètement changé,
02:35 que, encore une fois, MeToo est passé par là,
02:38 et que ce qui était dans le monde du silence, ce qui n'était pas dit il y a 15 ans, aujourd'hui,
02:46 est dit, alors parfois de manière outrancière,
02:49 parfois on a le sentiment que c'est une grande lessiveuse qui s'est mise en place,
02:53 et elle a eu une vertu, ou peut-être un handicap, c'est de bousculer les cônes, c'est-à-dire que
03:00 il faut bien séparer, évidemment,
03:02 la frivolité qu'il pouvait y avoir il y a 15 ans, il y avait une espèce de légèreté,
03:06 une vision presque romanesque de l'homme politique qui était un donjuant, c'était Balerice Clardestin qui offrait des drames à Marie Darc,
03:13 c'était François Mitterrand qui avait sa part de secrète,
03:16 sa double vie,
03:19 et on avait Jacques Chirac, beaucoup plus dans la gauloiserie,
03:24 les fameuses phrases qu'on lui prêtait à l'époque, et on voit bien qu'aujourd'hui on n'est plus du tout dans ce registre-là,
03:31 on est dans un registre où le seuil de tolérance
03:35 a été abaissé, on ne parle plus d'ailleurs de sexe et de politique, même notre vocabulaire à nous a changé, on parle de sexisme et de politique.
03:42 - Oui, c'est ça, mais justement, alors écoutez, moi je vous ai lu, c'est un livre que je recommande, qui est bourré à la fois d'anecdotes,
03:49 d'histoires, et de montrer comment ça a bougé. Mais franchement, Christophe Dubois, quand on lit ça, il y a une espèce de tristesse,
03:56 je veux dire, alors peut-être jouer les
03:59 passéistes, mais en France il y avait l'art de la séduction, l'art du marivaudage,
04:04 l'art de tout ça, entre hommes et femmes,
04:07 je me rappelle Françoise Giroux, l'ancienne directrice de l'Express, qui disait "ce qui est formidable en France, c'est entre les hommes et les femmes,
04:13 il y a peut-être quelques fois des excès, mais il y a surtout une espèce de
04:17 complicité joyeuse et tout". Et là, on a l'impression d'une guerre civile.
04:20 Votre livre, pour moi, je me suis dit "mais c'est une guerre civile", en tout cas pour certains,
04:26 l'homme est absolument le, le, le, la créature à abattre, le salaud qu'il faut absolument,
04:32 en tout cas un certain nombre, pour un certain nombre de gens, évidemment, il ne faut pas généraliser à toute la population,
04:37 enfin, il y a quelque chose de l'ordre, mais vraiment des hostilités.
04:41 - En tout cas, chez certaines féministes, effectivement, la guerre est déclarée. C'est même une citation qui est dans notre livre, j'ai assisté à
04:48 un événement, une espèce de cérémonie de remise de prix du sexisme
04:54 à des ministres français
04:56 organisés par un collectif féministe, et ça s'est terminé, effectivement, sur cette phrase "nous sommes en guerre". Donc,
05:02 comme toutes les révolutions, et ça en est une, on considère qu'il peut et il y aura des dégâts collatéraux, et c'est ce qu'il y a de
05:10 profondément gênant aussi dans ce mouvement, qui, encore une fois, fait bouger les lignes, on en reparlera peut-être tout à l'heure,
05:16 il est aussi violent que
05:19 il y a un constat de dysfonctionnement, notamment en matière
05:23 judiciaire. On sait qu'aujourd'hui, moins de 1% des viols sont réellement condamnés.
05:28 On sait, par des sondages qui ont été faits, qu'une collaboratrice sur cinq
05:33 de députés ou de sénateurs dit avoir été victime d'agression sexuelle. C'est des chiffres qu'on n'avait pas il y a 15 ans.
05:39 - Vous voulez dire que
05:41 ça n'a pas diminué, ça a presque augmenté, ou bien simplement
05:45 ce sont des chiffres qu'on connaît aujourd'hui,
05:47 parce que les femmes ont pris la parole et osent parler, ou ce sont des chiffres qui ont bougé par rapport à
05:52 sexus politicus ou 20 ans avant ? - Je pense qu'il n'y a pas moins ou plus de prédateurs sexuels aujourd'hui, simplement ils sont désignés.
06:00 Et quelque part, c'est même quantifié. Je ne vais pas vous
06:06 abasourdir de sondage, il y en a eu un autre qui a été fait à l'échelon local, et c'est très intéressant,
06:10 parce qu'on voit bien que c'est un sujet, les projecteurs sont braqués sur le gouvernement, sur l'Assemblée Nationale,
06:16 mais quelque part il y a une zone grise ou un angle mort qui est celui des conseils municipaux, des petites collectivités.
06:22 Là on a plus de 70% des femmes qui disent avoir été victime un jour d'une insulte ou d'une agression sexuelle.
06:29 - Oui, mais alors justement,
06:31 Christophe Dubois, vous avez interviewé je crois plus de 200 personnes avec Marie-Christine Tabé, vous avez vu beaucoup de monde,
06:37 il y a quand même des gradations et des choses, par exemple,
06:40 on va parler, juste il est dans votre livre, vous avez un chapitre là-dessus, de l'ancien directeur d'Equidia,
06:46 qui dit,
06:48 pas exactement cela, mais enfin quand même, il envoie un tweet "tu as de beaux seins, je vais te faire jouir toute la nuit",
06:54 et ça a valu, je ne dis pas que c'est vraiment d'un goût parfait, c'est le moins que l'on puisse dire,
06:59 mais ça lui a valu d'être licencié, d'être, sa carrière brisée, etc.
07:04 Comment, il n'y a pas, donc le balancier va de l'autre côté, il n'y a pas de mesure là-dessus quoi.
07:10 - Ce qui est très intéressant, parce que cette phrase qu'il a prononcée, il a regretté, il s'en est excusé,
07:15 aujourd'hui ça s'appelle une injure sexiste, c'est un délit, ça n'existait pas à l'époque,
07:20 donc ça c'est un fait,
07:22 et c'est vrai que la campagne
07:25 numérique Twitter qui s'est abattue sur lui,
07:29 l'a détruit, en tout cas il l'exprime comme ça,
07:31 ce qui est intéressant, c'est la manière dont la justice,
07:34 la lecture que la justice a fait de cet événement, parce qu'il a porté plainte pour diffamation, se considérant dans sa réputation
07:40 salie, et la justice ne lui a pas donné raison.
07:44 Et donc là on voit bien que c'est un mouvement qui est profond, et c'est en ce sens où ça méritait une enquête,
07:48 c'est que ça fait bouger les lignes, ça engage un mouvement sociétal
07:52 qui fait polémique au sein même des plus hautes instances judiciaires. En résumé, il fallait arbitrer entre la liberté d'expression,
07:59 effectivement ce champ qui est ouvert à l'expression par les réseaux sociaux et par Twitter, qui peut être une arme de destruction massive,
08:06 et la protection de la réputation.
08:09 Aujourd'hui le balancier est plutôt du côté de la libération de la parole des femmes.
08:13 - C'est ça, et du côté de
08:14 de la sanction vis-à-vis de l'homme qui se laisserait aller même
08:19 verbalement, je veux dire, à des choses. Alors justement, parlons-en un peu et on reviendra ensuite où passer, mais parlons alors de la libération,
08:27 enfin de l'expansion formidable,
08:29 exponentielle du hashtag et des réseaux sociaux. Ça a joué un rôle très net, parce que vous dites, dans votre liste,
08:35 intéressant, des féministes comme Carl Lindehas et autres, Sandrine Rousseau, Alice Coffin, savent très bien utiliser les réseaux sociaux.
08:42 - Alors elles maîtrisent les réseaux sociaux à merveille, ce sont des petits collectifs, elles sont jeunes, elles ont entre 20 et 40 ans,
08:50 elles utilisent ce qu'on appelle le "tweet bombing", ce qui consiste à envoyer un premier tweet et de le relayer
08:56 les uns les unes les autres, et ça finit par produire un effet de masse, et là on voit bien le danger que ça peut représenter,
09:01 c'est-à-dire qu'un tweet relayé
09:04 10 000, 100 000 fois,
09:06 peut donner l'impression de créer une vérité, mais ça n'est pas une vérité, et c'est là où il y a effectivement
09:11 un nécessaire contrôle.
09:13 - Et c'est clair, alors justement, qui va faire le contrôle, ça c'est un autre problème beaucoup plus compliqué, mais dites-moi,
09:20 ces entreprises, vous commencez votre livre, c'est intéressant, parce que, état de détails que je ne connaissais pas moi-même, sur Caroline Dehasse,
09:26 qui a une entreprise,
09:29 elle s'appelle
09:31 - Egaé. - Egaé, voilà, je voulais le nom Egaé, et qui, attendez, qui travaille pour effectivement
09:39 répandre la bonne parole, et surtout, c'est presque des étiquettes, comment il faut se conduire là, etc.
09:44 Elle travaille pour des journaux, elle travaille pour des institutions, elle travaille pour des entreprises,
09:48 et c'est très, je dirais, que sa petite entreprise ne connaît pas la crise.
09:52 - Et pour le monde politique. - Et le monde politique, absolument. Donc elle est consultante, et bon.
09:59 Mais en fait, est-ce que, vraiment, et à l'issue de votre enquête et de votre livre,
10:05 on se dit, mais est-ce que ça ne va pas encore plus figer les positions ?
10:09 C'est-à-dire qu'on a l'impression, alors peut-être que ça viendra plus tard, la réconciliation,
10:13 ou je ne sais pas, on a l'impression que tout ça est devenu, mais, vous savez, comme en Amérique, on disait, surtout, ne prenez pas l'ascenseur
10:20 tout seul avec une femme, si vous recevez une femme dans votre bureau, laissez la porte ouverte, etc.
10:25 Est-ce qu'on est là, en France, déjà, à votre avis ?
10:28 - Alors, on n'en est pas là.
10:31 Caroline Dodat, c'est effectivement une figure incontournable du féminisme très militant.
10:35 Nous l'avons rencontrée. On ne peut pas mettre en doute l'authenticité, son combat.
10:39 Et je crois que c'est important de le relever. Toutes les femmes qu'on a rencontrées, même dans leur exagération,
10:43 dans le côté outrancier qu'il peut y avoir, elles ont ce combat, cette rage au cœur,
10:49 et c'est une génération qui est plus jeune que la vôtre, que la mienne, et elle est à prendre en compte,
10:53 et donc il y a une vraie fracture générationnelle.
10:55 Alors, est-ce que ça instaure quelque chose qui est de l'ordre du puritanisme, de l'ultramoralisation,
11:01 en tout cas, ça renvoie effectivement à ce qui n'existait pas avant,
11:04 c'est la confrontation entre ce qui était clair il y a encore 15 ans,
11:08 c'est judiciaire ou pas judiciaire, et on poursuit, et on écarte,
11:11 et quelque chose qui relève de l'éthique, et le problème c'est où place-t-on l'éthique ?
11:15 C'est presque philosophique.
11:16 - Oui, c'est une histoire philosophique parce que, pour le moment, on sent très très très très bien
11:21 qu'il y a une espèce de... des gens qui encaissent complètement,
11:26 qui sont pas chaos, mais pas loin du chaos, et qui se disent "comment je vais faire ?"
11:30 On en parle, c'est passionnant, après cette toute petite pause à tout de suite.
11:34 - Et vous avez la parole sur Sud Radio pour interpeller Christophe Dubois
11:38 sur son livre "Sexus Diabolicus" au 0826 300 300.
11:42 A tout de suite sur Sud Radio.
11:43 - Ici Sud Radio.
11:45 Les Français parlent au français.
11:49 Je n'aime pas la blanquette de veau.
11:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
11:56 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
11:59 Et Christophe Dubois avec Marie-Christine Tabé, "Sexus Diabolicus" chez Albin Michel.
12:05 Alors vous racontez beaucoup beaucoup d'affaires
12:08 dont on a entendu parler un peu partout dans les journaux, les radios,
12:13 évidemment sur les réseaux sociaux bien sûr.
12:16 Et je voudrais en citer deux par exemple qui sont assez,
12:20 j'irais, symboliques ou symptomatiques, comme vous l'avez dit,
12:24 de ce qui se passe aujourd'hui. L'affaire Darmanin,
12:27 effectivement accusée d'agression, en tout cas de
12:34 de dragues lourdes, si on peut dire ça comme ça.
12:39 Et puis chez les Verts,
12:43 aussi bien Bayou que d'autres,
12:46 que Nicolas Hulot bien sûr, etc.
12:49 Qu'est-ce que ça traduit ça ? Vous voyez Julien Bayou aussi, ça a été, enfin vous en parlez.
12:53 Qu'est-ce que ça traduit ? C'est-à-dire que
12:55 par exemple pour Darmanin, qu'est-ce qui s'est passé ?
12:59 Et comment ça a débouché ?
13:01 Alors en ce qui concerne Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
13:04 il a été blanchi, il y a eu deux non-lieux dans les deux affaires qui l'ont concerné.
13:09 Alors ce qu'elle raconte sur un plan politique, c'est en quoi ce type d'affaires
13:14 constitue quand même un handicap.
13:16 Pendant plusieurs mois, en tout cas au début où ces affaires
13:19 sont sorties, il faut noter d'ailleurs que beaucoup de ces affaires sortent au moment
13:23 où ces hommes politiques accèdent à un niveau de pouvoir important.
13:26 Ça a été le cas pour Gérald Darmanin, ça a été le cas pour Damien Abad,
13:30 ça a été le cas pour Nicolas Hulot,
13:32 parce que ces femmes qui considèrent avoir été victimes de ces hôtes
13:35 ne supportent pas l'idée qu'ils puissent gravir les échelons politiques
13:39 considérant que le mal qu'elles leur ont fait,
13:41 elles pourront faire des dégâts d'autant plus importants
13:44 qu'ils sont dans ce sentiment, c'est le sentiment qu'elles ont, de toute puissance.
13:49 Voilà, qu'ils auraient compensé.
13:50 En tout cas qu'ils puissent faire d'autres dégâts.
13:53 Donc effectivement, Gérald Darmanin au début de sa nomination au gouvernement
13:56 est très malmené, il y a des manifestations,
13:59 lorsqu'il participe à des événements extérieurs,
14:03 il y a des banderoles, il est humilié en public,
14:07 ça circule sur les réseaux sociaux,
14:09 ses conseillers nous ont dit qu'il en avait été profondément blessé,
14:12 au sein même de son parti, il y a eu des relais autour
14:16 de son problème avec les femmes qui ne date pas d'aujourd'hui,
14:19 puisqu'il y a en 2015 une tribune signée par 40 journalistes
14:23 dans laquelle il est cité pour avoir eu des comportements qui ont gêné
14:27 des journalistes femmes politiques,
14:29 certaines racontant que son leitmotiv c'était une info, un apéro.
14:36 - Bien chez moi j'ai une info pour toi.
14:40 - On voit qu'il y a eu en tout cas une gêne sur l'exercice
14:44 de son ministère et qu'il a fallu plusieurs mois pour établir les choses.
14:49 On raconte que même les renseignements territoriales
14:52 ont été à un moment donné partie prenante,
14:54 parce que l'entourage de Gérald Darmanin s'inquiétait
14:57 d'une éventuelle manifestation type fémen,
15:00 lors de son remariage à Tourcoing,
15:02 et donc il fallait s'assurer que ça n'était pas le cas,
15:03 que l'ordre public serait préservé.
15:06 Ça c'est le premier point.
15:07 Le deuxième point, c'est que la décision de justice qui a été rendue,
15:10 qui le blanchit encore une fois,
15:11 des accusations de viols qui ont été portées contre lui,
15:15 est très intéressante, puisqu'elle considère
15:17 qu'après des enquêtes qui ont été longues,
15:19 la personne qui l'accuse, aux yeux de la justice, était consentante.
15:25 Il y a une petite mention qui est très intéressante,
15:29 qui est rédigée par la juge, qui dit
15:31 "le droit ne doit pas se confondre avec la morale".
15:33 Parce qu'il se trouve qu'effectivement il y a eu un texto envoyé par Gérald Darmanin.
15:37 - C'est peut-être immoral.
15:39 - Gérald Darmanin a envoyé un texto lui-même en disant
15:41 "j'ai peut-être été un peu con",
15:43 c'est une citation dans ma relation avec cette femme.
15:47 Et donc on voit bien que le curseur se balade de manière assez mal aisée
15:52 entre ce qui doit être sanctionné et ce qui ne peut pas l'être,
15:54 parce que la justice tout simplement considère qu'il n'y a pas à poursuivre.
15:58 - Et c'était, rappelez-vous cette phrase un peu malheureuse,
16:00 je pense que c'est l'inconscient qui parlait quand il était chez Apolline de Valère,
16:04 "Ah, BFMTV, ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer".
16:08 C'est vrai que l'autre a réagi évidemment, Apolline de Valère.
16:12 Mais ça montre à quel point c'est devenu, je dirais, explosif, tout ça.
16:18 - C'est une arme qui peut déstabiliser un homme politique,
16:23 on l'a vu avec Benjamin Griveaux qui a été tout simplement éliminé du champ politique.
16:28 C'était un autre registre, celui de la diffusion.
16:32 - La marque Griveaux quand même, parce que juste pour nos éditeurs...
16:35 - Alors Benjamin Griveaux était ancien porte-parole du gouvernement.
16:40 Au moment où les faits se passent, il est candidat à la mairie de Paris
16:44 et se met à circuler sur les réseaux sociaux une vidéo pornographique
16:49 où Benjamin Griveaux est en posture très délicate.
16:53 Et cette vidéo a été envoyée à une femme qu'il a rencontrée sur les réseaux sociaux.
16:59 Alors jusque-là tout va bien, sauf que ce qui n'était pas prévu,
17:01 c'est que ce soit massivement diffusé.
17:03 On est entre deux adultes totalement consentants,
17:05 mais c'est la première fois dans l'histoire politique contemporaine
17:08 qu'un homme politique doit démissionner par la peur du scandale.
17:12 Est-ce qu'il aurait dû maintenir sa candidature ?
17:14 En tout cas, lui a estimé...
17:16 Il n'y a rien de son côté ni de l'autre d'ailleurs...
17:21 - Il n'y a rien de criminel.
17:24 - Ce qui est illégal, en tout cas il y a un procès qui va se dérouler d'ailleurs dans quelques jours
17:28 sur l'atteinte à la vie privée de Benjamin Griveaux.
17:31 On raconte à titre anecdotique que ce qu'il y a derrière ça,
17:35 ce sont deux ou trois personnes, enfin deux sont renvoyées devant le tribunal correctionnel,
17:38 dont un artiste russe exilé en France,
17:41 qui considère avoir en fait commis un acte artistique.
17:44 Et il se trouve qu'une partie de ces vidéos qui ont fait l'objet de "tableaux"
17:52 ont été exposées à Londres.
17:54 Enfin, c'est tout à fait anecdotique, mais on voit bien jusqu'où ça peut mener.
17:59 - Et par exemple, quelqu'un comme Nicolas Hulot,
18:03 ça a aussi beaucoup joué dans son effacement de la vie politique.
18:08 Lui, il a déclaré renoncer totalement à la vie politique.
18:12 - Alors l'affaire Nicolas Hulot, elle illustre autre chose d'extrêmement intéressant.
18:15 Pour rappel, il y a eu une première dénonciation journalistique
18:20 par un journal qui s'appelait "L'Hebdo",
18:22 qui avait révélé une première affaire à caractère sexuel.
18:26 Le journal qui d'ailleurs a été très critiqué à l'époque
18:30 pour avoir sorti cette information.
18:32 Et ça a été un an et demi ou deux ans plus tard
18:35 relayé par une autre enquête journalistique
18:37 avec d'autres accusations visant Nicolas Hulot.
18:39 Il se trouve que tous les faits étaient prescrits,
18:42 donc ça veut dire qu'il n'y avait pas de poursuites possibles.
18:44 Et ce qui quelque part a mis fin à la carrière politique de Nicolas Hulot,
18:50 c'est que la justice a rendu une décision extrêmement intéressante.
18:53 C'est-à-dire considérant qu'effectivement il n'y aurait jamais de poursuites judiciaires,
18:56 mais qu'en revanche, on considérait que les faits étaient potentiellement établis.
19:02 Donc vous voyez, on voit bien qu'on a créé une nouvelle catégorie d'hommes
19:06 qui sont les condamnés aux soupçons.
19:08 On considère qu'ils ne sont pas vraiment coupables,
19:11 mais pas totalement innocents non plus.
19:13 - On va reparler tout de suite après une autre petite pause,
19:16 et on va en parler avec les auditeurs du Sud Radio bien sûr.
19:19 C'est intéressant, ce n'est pas la justice à deux vitesses,
19:22 mais la justice à 50 nuances de gris.
19:25 - C'est la justice sans la justice.
19:26 - Voilà, exactement.
19:28 - Et vous nous appelez au 0826 300 300
19:31 pour interpeller Christophe Dubois sur son livre "Sexus Diabolicus" 0826 300 300.
19:36 A tout de suite sur Sud Radio.
19:38 - Sud Radio.
19:39 Les Français parlent au français.
19:43 Les carottes sont cuites.
19:46 Les carottes sont cuites.
19:49 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
19:51 - Christophe Dubois, donc "Sexus Diabolicus" avec Marc-Christophe Tabet,
19:58 mais vous me disiez en rentaine qu'au fond,
20:02 par rapport à il y a 16 ans,
20:03 vous aviez écrit avec Christophe Dubois "Sexus Politicus",
20:08 vous disiez que c'était beaucoup plus difficile aujourd'hui d'interroger les hommes politiques sur ce sujet.
20:13 - Tout à fait.
20:14 Il y a 15 ans, on avait d'ailleurs été assez étonné de la facilité avec laquelle les hommes politiques
20:19 s'exprimaient sur ce sujet tabou à l'époque du sexe et de la politique.
20:23 Il y avait même un petit côté donjuanesque,
20:24 encore une fois presque romanesque,
20:26 de parler des relations entre les hommes politiques et les femmes.
20:29 Et là on voit bien aujourd'hui que le logiciel a changé.
20:31 Et donc ça a été effectivement beaucoup plus dur de pouvoir parler avec ces hommes qui sont un peu planqués.
20:36 On voit bien que c'est une situation beaucoup plus inconfortable qu'il y a 15 ans.
20:40 Et quelque part, c'était aussi la parole de ces femmes qu'on allait rechercher,
20:44 mais on voit bien qu'il y a une crispation énorme sur le sujet qui n'existait pas.
20:48 - Vous avez senti que les gens n'avaient pas envie d'en parler ?
20:50 - Pas du tout. C'est un terrain dangereux et ils le savent.
20:52 - C'est intéressant, 15 ans.
20:54 Non mais en 15 ans, c'est rien 15 ans.
20:56 Comment la situation a changé, le monde a changé.
21:01 C'est absolument passionnant.
21:03 Et puis juste un mot avant que nous en recevions Christine qui nous appelle de Paris.
21:09 Lucien, mais un mot.
21:11 La prescription aujourd'hui sur ces faits-là,
21:14 elle a changé ou elle est toujours la même ?
21:17 C'est-à-dire jusqu'à quand on va à ces prescribes, on ne peut pas attaquer là-dessus, c'est fini.
21:21 On l'a vu avec Christophe Girard, avec Olivier Duhamel, etc.
21:24 - Alors la prescription a changé récemment.
21:27 Schématiquement, tous les délais de prescription ont été multipliés par deux.
21:32 Aujourd'hui, je ne vais pas rentrer dans les détails, la prescription glissante,
21:35 mais qui permet quasiment pour certains faits,
21:37 grâce, je parle de viol qui concerne des mineurs,
21:40 sont quasiment imprescriptibles aujourd'hui.
21:42 Donc il y a un débat aussi autour de là-dessus, qui est un vrai débat de société,
21:45 qui est le droit à l'oubli.
21:46 Est-ce qu'on doit encore poursuivre quelqu'un à 60 ans ?
21:49 Est-ce que ça a encore du sens ?
21:51 En tout cas, la justice a voulu faire une espèce de code mal taillé
21:56 sur les affaires, notamment politico-sexuelles, si je puis dire,
21:59 en rendant des décisions un peu acrobatiques,
22:02 ou même lorsque c'est prescrit, on enquête.
22:04 Donc, c'est-à-dire qu'on mobilise des services d'enquête...
22:06 - Même quand c'est prescrit.
22:07 - ...dont on sait parfaitement qu'elles sont prescrites.
22:10 On peut considérer que les policiers ont peut-être autre chose à faire.
22:13 Le principe étant qu'on enquête en se disant,
22:15 on va peut-être trouver un fait non prescrit.
22:17 Donc, on est quand même dans quelque chose, encore une fois, d'assez acrobatique.
22:21 Et quand les décisions sont rendues, encore une fois,
22:23 il y a cette notion de "c'est prescrit".
22:25 Mais c'est établi quand même, et donc on est dans une espèce de catégorie
22:29 de personnes qui sont condamnées, mais qui ne le seront jamais en réalité.
22:35 - Géométrie variable. Lucia ?
22:37 - Oui, vous avez la parole sur Sud Radio 0826-300-300.
22:41 Vous nous appelez pour interpeller Christophe Dubois sur son livre "Sexus Diabolicus".
22:45 Et on accueille Christine de Paris. Bonjour Christine.
22:47 - Bonjour Christine.
22:48 - Oui, bonjour. Bonjour André. Bonjour monsieur Christophe Dubois.
22:55 - Bonjour. - Oui, bonjour.
22:56 Écoutez, alors moi, la réflexion que tout ça m'inspire,
23:00 bon, on assiste à un choc violent, là, une révolution, une révolte,
23:05 enfin, des femmes, mais c'est normal parce qu'il y a eu 2000 ans,
23:09 2000 ans de, comment dire... - 2000 ans de sexisme dominateur.
23:14 - Bon, de tension inverse. Alors l'idée que j'ai, moi,
23:17 c'est qu'il faut sortir, enfin, que d'une part, il faut changer...
23:24 Ça va changer le rapport de force entre les hommes et les femmes.
23:28 Peut-être qu'on va se sortir de la position de victime, les femmes,
23:32 parce qu'elles invoquent, elles sont faibles,
23:34 donc elles invoquent leur faiblesse pour rentrer dans la lutte, dans le combat.
23:39 Voilà. Et donc il faut...
23:42 Toute cette violence va permettre de se positionner autrement pour les femmes,
23:47 et donc d'exprimer leurs paroles, d'avoir le droit de...
23:51 Alors écoutez, j'ai pris des notes, de s'exprimer et d'évaluer elles-mêmes,
23:55 et d'être actrice de leur vie, et d'évaluer leur place dans le monde,
24:01 dans ce monde, si vous voulez, et de la revaloriser, en quelque sorte.
24:05 Et alors, d'une certaine façon, les femmes pourraient évaluer les hommes
24:09 comme les hommes les ont évalués pendant des siècles. Vous voyez ce que je veux dire ?
24:13 - Ça va probablement se faire, ça se fait déjà, vous savez, quelque part.
24:16 - Voilà. Mais ce que je veux dire, on serait plus légitimes,
24:20 vous voyez, les femmes seraient plus légitimées dans leur position. Voilà.
24:25 - Merci Christine. Christophe Dubois ?
24:28 - Alors, c'est vrai que la place des femmes en politique,
24:31 déjà elle est tardive sur un plan historique.
24:33 Le droit de vote des femmes en France, c'est 1944, c'est plutôt plus tard qu'ailleurs.
24:39 Et d'autre part, c'est vrai que l'expression de faits de ce type dans le monde politique
24:46 est plus compliquée que dans d'autres univers,
24:48 parce qu'il y a la peur d'entacher le parti, il y a la peur de nuire à sa propre carrière.
24:53 Ce qui explique effectivement le fait que le "me too" politique soit arrivé plutôt plus tard qu'ailleurs.
24:59 Et ce qui est intéressant, c'est de voir que les partis politiques
25:01 sont extrêmement démunis par rapport à cette parole qui se libère.
25:04 Chaque parti a créé des cellules d'enquête, les Républicains, les Insoumis, les écologistes.
25:12 Aucun n'a trouvé la bonne solution. Ça dysfonctionne de partout.
25:15 C'est-à-dire que des signalements sont traités, plus ou moins bien, parfois pas traités du tout.
25:20 On raconte dans le livre qu'il y a eu des faits de viol présumés
25:24 qui ont été dénoncés auprès des Insoumis,
25:27 qui n'ont pas su trop quoi faire à part écarter la personne qui était visée par ces accusations.
25:33 - Taha Bouhafs notamment.
25:34 - En l'occurrence, notamment Taha Bouhafs, qui est donc un jeune potentiel élu Insoumis
25:41 qui était candidat aux législatives.
25:43 Une dénonciation est arrivée sur le bureau des dirigeants des Insoumis,
25:47 de fait à caractère grave.
25:50 Il y a même un avocat qui a été consulté, qui a dit "oui, si c'est vrai, c'est très grave".
25:54 Et donc, plutôt que d'entendre les partis, d'écouter les uns et les autres,
26:00 potentiellement peut-être de dénoncer les faits à la justice,
26:03 mais c'est quand même elle qui, à un moment donné, doit pouvoir enquêter sur ces sujets.
26:06 On a demandé à Taha Bouhafs de quitter le champ politique,
26:09 de s'écarter de la campagne législative, sous un prétexte qui était
26:13 des attaques racistes qui ont peut-être existé par ailleurs,
26:16 mais ça n'était pas le bon motif.
26:17 En tout cas, c'était une relecture quasiment poutinienne de l'histoire.
26:20 - Oui, c'est intéressant.
26:22 Merci beaucoup, Christine. On accueille Safia de la Courneuve. Bonjour, Safia.
26:26 - Oui, allô bonjour à tout le plateau.
26:31 Donc, par rapport à cette thématique qui est assez, on va dire, truculente,
26:36 je dirais que personnellement, je suis plutôt d'un tempérament assez lucide,
26:42 et quand André Barkhoff vous disait que l'inconscient collectif n'était pas concerné,
26:48 que c'était qu'en milieu et en circuit fermé que tout le monde avait connaissance de tout ça,
26:53 je ne suis pas d'accord.
26:54 C'est un fait qui m'appartient.
26:57 Par contre, par rapport à ma contribution,
27:02 il existe assez de diffs qu'on est dans un temps où tout est exposé sur l'art.
27:09 Et donc, par rapport au personnel politique,
27:11 moi dans ma petite municipalité, c'est une corruption sexuelle à tout va,
27:16 je suis complètement lucide par rapport à ce qui s'y passe entre les maîtresses,
27:20 enfin tout le bas stringue.
27:22 Mais après, ce que je veux mettre à l'échelle des gros dossiers,
27:26 comme l'a évoqué Christophe Dubois,
27:29 c'est que les 15 ans, les 16 ans, entre son premier ouvrage et aujourd'hui,
27:34 ce qui nous arrive, c'est qu'on a quand même les diagnostics des catastrophes
27:39 de la mauvaise gestion de nos politiques,
27:41 en plus avec des comportements de...
27:44 - Vous voulez dire non seulement ils sont incompétents,
27:49 en tout cas pour certains, pour beaucoup,
27:51 mais en plus ils se comportent comme des porcs,
27:53 pour être un peu schématiques, chère Safia, c'est ça ?
27:56 - Je suis désolée, vous le sortez vous-même,
27:58 et je sais que vous êtes très juste dans votre approche
28:01 et dans la technicité de la gravité de situation.
28:06 Donc après de l'autre côté que ça se cumule,
28:08 et que de l'autre côté de façon plus anti-achète,
28:10 comme on a eu le dossier de Benjamin Griveaux,
28:14 et ça là c'est tordu,
28:16 et en plus il y a aussi quelque chose que je voulais rapporter aussi comme élément,
28:21 c'est qu'on perturbe,
28:23 on a la transparence et la sinucidité de ce qu'ils font,
28:26 mais on s'imagine qu'on n'en est pas conscient,
28:28 c'est ça qui me perturbe un peu beaucoup,
28:30 et après en dernier ressort, je laisserai la place aux autres,
28:35 je voulais aussi dire que moi je ne suis pas du tout du côté des hystériques,
28:42 moi ce que je veux c'est de la justesse et de la justice.
28:48 - On a bien compris.
28:50 Merci Safia. Christophe Dubois.
28:53 - Alors de la justice, il en est beaucoup question dans ce livre,
28:57 je rappelais le chiffre tout à l'heure,
28:59 moins de 1% des faits de viol font l'objet d'une condamnation devant une cour d'assises,
29:04 donc ce mouvement il est à la mesure aussi des dysfonctionnements judiciaires,
29:09 c'est vrai qu'ont été annoncés successivement deux plans,
29:12 la violence faite aux femmes est une grande cause nationale,
29:19 est-ce que ça suit derrière ?
29:21 Et c'est ça aussi qui est dénoncé par ces collectifs,
29:23 et à juste titre, pour le coup, il n'y a effectivement pas assez de moyens,
29:26 sauf qu'à titre personnel je réalise actuellement une enquête sur les violences conjugales,
29:31 suivie par ce qu'on appelle les services pénitentiaires d'insertion et de probation,
29:36 et ce sont des services qui sont totalement démunis,
29:39 et c'est ça le vrai sujet au fond,
29:41 c'est de traiter les violences conjugales,
29:43 c'est de traiter les violences faites aux femmes,
29:46 y compris dans les endroits les plus reculés de France,
29:49 et donc là il y a quand même un décalage entre le discours politique,
29:52 qui peut être séduisant,
29:55 et on voit bien à quel point on doit rendre au service des collectifs,
29:58 c'est qu'elles ont mis le féminisme et le sexisme au cœur du débat politique,
30:03 donc on voit bien à quel point il y a un crédit politique à se positionner sur ce terrain,
30:10 encore faut-il que derrière ça suive.
30:12 - Absolument. Lucia ?
30:14 - On se retrouve tout de suite, vous continuez de nous appeler au 0826 300 300,
30:18 on ira à Narbonne avec Jean-Marc, à tout de suite sur Sud Radio, 0826 300 300.
30:23 - Je suis un peu français, je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
30:31 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
30:34 - Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercoff sur Sud Radio avec Christophe Dubois pour son livre,
30:39 co-écrit avec Marie-Christine Tabès, "Sexus Diabolicus",
30:42 et vous avez la parole au 0826 300 300 pour participer à l'émission.
30:46 On accueille Jean-Marc de Narbonne, bonjour Jean-Marc.
30:48 - Bonjour Jean-Marc.
30:49 - Bonjour André, bonjour monsieur.
30:52 - Bonjour monsieur.
30:53 - Je trouve ce monde paradoxal, effrayant et de ce fait intéressant en sociologie,
30:59 que au jour d'aujourd'hui où des jeunes de 11, 12, 13 ans sont sur des sites où ils voient des films,
31:07 nous à l'époque je crois André, ça s'appelait les films X, mais là c'est des films 7, 8, X,
31:11 c'est plus Emmanuel 1, 2 et 3.
31:15 Je crois, d'après ce que j'ai compris, c'est bien d'au-delà, avec des choses vraiment monstrueuses.
31:24 - Assez hard, oui assez hard, effectivement.
31:26 - Ouais, au-delà.
31:27 - Et alors, qu'est-ce qui vous étonne Jean-Marc ? Vous dites...
31:30 - C'est quand même le temps, donc si vous voulez, il n'y a pas qu'il se déchaîne dans des collèges
31:36 où il se passe des choses, où les filles sont notées,
31:38 si elles font les meilleures oscillations par rapport aux autres.
31:40 Et en même temps, quand il y a des dragues, alors bien sûr on peut dire que c'est aujourd'hui,
31:45 dans les années 70 on disait que c'était léger, maintenant on peut dire en tout cas autre,
31:48 qu'il y a des gens qui essayent d'embrasser une femme ou qu'ils lui mettent la main au feste,
31:53 alors je ne dis pas que c'est souhaité, mais...
31:57 Et ces gens-là sont condamnés, alors si c'est des hommes publics qui sont au pillouri,
32:02 moi je me connais un qui n'est même pas un homme public, mais il est condamné à un an de prison ferme
32:05 parce qu'il aurait mis la main à la culotte à une femme,
32:08 il aurait bien mis la main à un homme de prison ferme, il est un appel,
32:11 il voulait donc embrasser un chantier, je ne montre mes parties génitales qu'à mes femmes et mes docteurs.
32:16 Donc je pense qu'aujourd'hui il ne faut plus les montrer trop aux femmes, aux docteurs,
32:19 et encore pas aux doctoresses, aux docteurs hommes.
32:22 Donc je trouve que ce monde est paradoxal,
32:25 je voudrais savoir si tout ceci on vit dans une époque très excessive,
32:30 où il y a une minorité de gens qui font la part belle des médias,
32:39 et qu'on incrimine des gens, alors bien sûr, je ne dis pas que je conteste...
32:45 - Non, non, vous n'absolvez pas les gens qui se comportent mal,
32:48 mais vous dites que par rapport à la réalité porno-politique de ce qu'on vit,
32:55 vous dites, est-ce qu'on n'est pas un peu excessif, c'est ça Jean-Marc ?
32:58 - On est complètement dans l'excès, je ne connais pas M. Nicolaouiou, je ne connais pas M. Darmanin,
33:04 mais quand on voit ce qu'on leur reproche, quand on voit ce qu'elles reprochent en vrai,
33:08 c'est comme tout à l'heure, vous avez reçu M. Raoul,
33:11 quand on voit ce qu'on leur reproche en vrai, on se pose, on est obligé de se poser des questions.
33:18 - C'est vrai, Christophe Dubois, c'est vrai Jean-Marc, il y a quand même quelque chose,
33:22 comme Jean-Marc rappelle, et franchement il faut le dire,
33:24 qu'aujourd'hui on vit dans un univers, je ne parle pas du jugement moral du tout,
33:29 je ne dirai pas pédobornographique, mais enfin pornographique assez,
33:33 que quelqu'un qui puisse émettre, on l'a vu avec l'ancien directeur d'Equidia,
33:39 on en a parlé, ou des mots, ou même, je ne dis pas que c'est bien encore une fois,
33:43 mais est-ce que tout ça n'est pas devenu excessif, très excessif ?
33:47 - Alors vous avez raison, mais c'est assumé.
33:50 Encore une fois, c'est une révolution qui est portée, avec toutes les révolutions,
33:55 une acceptation du dégât collatéral, mais c'est quand même ces mouvements qui font bouger les lignes.
34:01 On a parlé de la justice, on a parlé des partis politiques,
34:04 c'est une lessiveuse qui brouille complètement les codes,
34:08 donc la vraie question c'est de savoir où est-ce qu'on met la frontière.
34:11 Est-ce qu'on est encore dans un modèle très légaliste,
34:15 qui a été celui d'ailleurs du gouvernement et d'Emmanuel Macron,
34:18 qui a soutenu des ministres mis en cause sur ce type d'affaires.
34:24 Damien Abad, ça a été le cas également,
34:27 ça a été d'ailleurs le premier désordre connu par le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron,
34:34 c'est quand même une affaire de nature sexuelle,
34:35 donc on voit bien à quel point ces affaires ont pris de l'importance dans l'univers politique.
34:40 La question est de savoir où on met le curseur,
34:42 à partir de quand on demande à un élu de démissionner.
34:45 On raconte dans le livre qu'il est question de mettre en place aujourd'hui
34:49 une haute autorité de la transparence de la vie sexuelle,
34:55 une espèce de police de la vie sexuelle des hommes politiques,
34:58 un peu sur le modèle de ce qui se fait en matière financière.
35:00 Vous savez qu'avant qu'un ministre soit désigné,
35:02 on enquête sur son patrimoine financier, sur ses patrimoines fiscales.
35:06 - Pas chez tout le monde.
35:08 - Certains sont passés, c'est bien pour ça que cette haute autorité a été créée.
35:12 On voit bien qu'en résumé, on est dans le brouillard complet.
35:17 C'est notre travail aussi de journaliste de prendre de la distance,
35:21 de voir ce qu'apporte ce mouvement et aussi ses excès.
35:23 - Et de voir effectivement qu'on ne devienne pas une société
35:26 de haute surveillance et de liberté très surveillée.
35:29 Parce qu'on sait très bien comment ça commence,
35:31 mais on sait très bien aussi comment ça finit.
35:33 Il faut faire très attention à ça.
35:35 - Merci beaucoup Jean-Marc.
35:37 On va à Agnères-sur-Seine avec Sophie.
35:39 Bonjour Sophie.
35:40 - Bonjour Sophie.
35:41 - Bonjour M. Bercoff.
35:42 Encore merci de toutes vos émissions excellentes.
35:45 Deux choses.
35:46 Là, M. disait que ça faisait bouger les lignes.
35:49 Je ne pense absolument pas que ça fasse bouger les bonnes lignes,
35:51 puisque les vraies femmes qui souffrent sont celles dont on ne parle jamais,
35:55 notamment dans certaines banlieues très typées.
35:58 Je n'irai pas plus loin.
35:59 Et la deuxième chose, vous savez M. j'ai 70 ans.
36:02 La brague, je crois que j'étais ni vilaine ni trop belle,
36:06 mais une bonne paire de plaques, ça n'a jamais fait de mal à personne.
36:10 Et aller en justice systématiquement quand un homme vous drague,
36:13 je trouve ça excessif.
36:15 Et je pense que Marlène Schiappa,
36:17 qui est la porte-parole d'un certain féminisme,
36:19 à ce moment-là devrait éviter de poser dans des journaux
36:22 qui sont à caractère très sexiste et qui font de la femme un objet.
36:26 - Playboy.
36:27 - Voilà.
36:28 On mélange un peu tout et je suis un petit peu en colère
36:29 quand je vois la sortie des lycées des jeunes filles
36:32 qui se disent effarouchées mais qui arrivent avec l'ombril à l'air,
36:35 alors qu'il ne fait en général pas très chaud en hiver.
36:38 Je trouve que tout ça est très très brouillon.
36:41 On mélange tout et les choses devraient...
36:45 On devrait de temps en temps remettre un petit peu les pendules à l'heure.
36:47 Mais je plains beaucoup les hommes de notre époque.
36:50 - Ecoutez, c'est gentil de nous plaindre.
36:53 - Non, je ne vous plains pas vraiment, mais je vous plains.
36:56 - Nous souffrons sur l'occupation. Non, je plaisante.
37:00 Mais quand même ce que dit Sophie, c'est vrai.
37:04 Il y a des moments où on se dit, mais vous savez, vous vous rappelez.
37:07 Vous vous rappelez cette polémique quand Catherine Deneuve a publié
37:12 "Oui, on peut se faire siffler dans la rue, ce n'est pas un drame"
37:16 et les autres ont dit "Comment Catherine Deneuve et toutes les autres,
37:19 mais vous êtes des collabos, etc."
37:23 C'est toujours pareil. On se dit "Où met le curseur ?"
37:26 - Il n'y a pas un féminisme, il y a des féminismes.
37:30 Celui dont on entend beaucoup parler aujourd'hui, on l'appelle néo-féminisme.
37:34 On est à chaque époque à son néo-féminisme.
37:37 Celui-là est intransigeant.
37:40 Il est porté par des femmes démilitantes qui ont entre 20 et 40 ans
37:45 et qui, encore une fois, on la rage au cœur.
37:48 Ça s'écoute, mais tout raconte d'ailleurs à peu près le même parcours,
37:52 un parcours de déconstruction.
37:55 Il y a eu un moment donné un déclic dans leur vie personnelle
37:58 où elles ont une vision des choses qui peuvent paraître excessive
38:02 avec un seuil d'intolérance extrêmement bas.
38:05 La question, encore une fois, de mettre le curseur au bon endroit.
38:08 Les violences sexuelles, c'est simple, c'est défini.
38:11 Il y a une échelle de violences sexuelles, il y a des agissements sexistes
38:14 et des choses beaucoup plus graves.
38:16 Il faut se garder des généralités, c'est de la dentelle ce sujet.
38:19 Chaque cas de figure est différent.
38:21 Tout à l'heure, on parlait des hommes politiques qui sont les plus connus.
38:24 Il y en a dont on ne parle jamais.
38:27 Il se trouve qu'il y a un élu centriste mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle
38:31 dans l'Est de la France. Personne n'en parle, il est moins connu.
38:34 Et ces affaires existent. Le milieu politique, en tout cas, c'est peut-être le message,
38:37 n'est pas moins épargné, ni plus concerné que par ce sujet.
38:40 - C'est ça, il faut bien voir que les politiques,
38:43 comme disent les hommes ou les femmes politiques,
38:45 sont des êtres humains, sexués comme d'autres.
38:48 Je voudrais juste rappeler quelque chose,
38:51 pour faire rêver. C'est vulgaire, mais c'est le 18ème siècle.
38:54 Une histoire absolument authentique, ça a été consigné.
38:57 C'est le duc de Brissac qui était faux amoureux
39:00 de... je ne sais plus... je crois que c'est de Vespures, etc.
39:04 Enfin, il lui envoyait des quatrains, des menuets, des poèmes, etc.
39:08 Il était faux amoureux. Et un jour,
39:11 elle le rencontre et elle lui dit, vous savez,
39:14 monsieur le duc, vos poèmes, vos quatrains, vos poèmes,
39:17 je me les fous au cul. Et là, le duc répond
39:21 et lui dit "Mo, mo chéri,
39:24 passez, passez votre chemin, mais en passant, je vous en prie,
39:27 annoncez-moi chez le voisin". Aujourd'hui, ce serait
39:30 cinq ans de prison à l'époque, ça passait.
39:33 Merci en tout cas. Merci Christophe Dubois.
39:36 Lire, très intéressant à lire, avec
39:39 Marie-Christine Tabay, "Sexus Diabolicus".
39:42 Et le diable, comme vous le savez, gît souvent dans les détails.
39:45 - Merci beaucoup, chers auditeurs,
39:48 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter. Merci à Christophe Dubois,
39:51 journaliste pour son livre, co-écrit avec Marie-Christine Tabay,
39:54 "Sexus Diabolicus", aux éditions Albain Michel.
39:57 Tout de suite, l'émission de Brigitte Lahaie, à tout de suite sur Sud Radio.

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