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La vice-présidente de Reconquête, Marion Maréchal, était l’invitée de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcription
00:00 Laurence, vous recevez ce matin Marion Maréchal.
00:02 Bonjour Marion Maréchal, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:04 L'actualité est éloquente, il y a une montée des violences en France,
00:08 agressions, harcèlement des ados qui conduisent parfois au suicide,
00:11 vol, incivilité, violences.
00:12 Est-ce qu'on est face à un processus de décivilisation,
00:15 comme l'a dit Emmanuel Macron il y a quelques jours ?
00:17 Indéniablement oui, décivilisation n'étant jamais que le mot
00:20 employé déjà par d'autres qu'est "ensauvagement".
00:23 Maintenant, ce qui est dommage derrière le coup de communication
00:25 d'Emmanuel Macron, c'est qu'il ne se soit pas posé la question
00:28 des causes de cet ensauvagement et de l'éventuelle responsabilité
00:32 de son gouvernement.
00:33 J'ai fait il y a quelques jours une vidéo sur un crime atroce
00:36 qui n'a pas défrayé la chronique malheureusement,
00:38 dont on a peu parlé, qui est le cambriolage et le viol
00:40 d'une femme de 83 ans handicapée par deux clandestins algériens.
00:43 Voilà, si je puis dire, l'une des manifestations
00:45 les plus éloquentes de cette décivilisation.
00:48 Or là, on voit bien qu'il y a une responsabilité directe de l'État
00:50 puisque les deux clandestins en question l'un sortait de prison,
00:52 que faisait-il encore sur le territoire français,
00:54 et l'autre était déjà sous obligation de quitter le territoire français.
00:56 Que faisait-il encore sur le territoire français ?
00:58 Donc c'est vrai qu'on aurait attendu derrière le plan marketing
01:03 de véritables solutions et évidemment un constat déjà fait pourtant
01:09 par les chiffres du lien entre immigration et insécurité.
01:11 Mais on ne peut pas imputer toute la montée de la violence dans notre pays
01:14 à l'immigration.
01:15 Indéniablement, mais elle en est à l'origine de manière quand même substantielle.
01:20 Quand on regarde, d'ailleurs c'est admis même par le ministre de l'Intérieur
01:24 qui a quand même expliqué...
01:25 Le lien entre 45% d'effets délictuels commis à Paris
01:30 et à peu près la même chose en région.
01:31 Exactement, on est même autour de 50% à Marseille qui vient de la délinquance étrangère.
01:34 Donc ce n'est pas 100%.
01:36 À Paris, on est autour de 35% pour les cambriolages, 20% pour les blessures.
01:41 Et là, je ne parle que des personnes qui sont étrangères.
01:43 Donc c'est vrai qu'il y a un lien quand même substantiel.
01:46 Vous imaginez que si on supprimait l'indélinquance à Trajère à Paris,
01:49 on aurait deux fois moins de crimes et délits.
01:51 Enfin, je veux dire, c'est quand même structurel.
01:53 Donc on ne peut pas passer à côté de ce sujet.
01:54 Non, il y a aussi une montée de l'indéniable.
01:57 On parlait de suicides d'adolescents harcelés sur les réseaux sociaux.
02:00 Là, on est face à un problème d'éducation ?
02:03 On est face à un endroit où tous délitent ?
02:06 Il n'y a plus de valeurs qui ont été données dans les familles ?
02:08 Oui, on est face à plusieurs problèmes.
02:09 On est face à un problème d'éducation des enfants indéniablement,
02:12 des parents qui manifestement ont failli de ce point de vue-là.
02:15 Mais on est face aussi à une défaillance de l'institution scolaire.
02:19 Pardonnez-moi, mais j'écoutais le témoignage de l'une des deux enfants
02:23 qui est harcelée et qui était la meilleure amie de cet enfant
02:26 qui s'est donné la mort et qui expliquait que le proviseur n'a rien fait,
02:29 que le proviseur n'est même pas venu la voir,
02:32 qu'à l'exception de sa prof d'anglais, si j'ai bien compris,
02:34 l'ensemble des professeurs n'ont pas eu d'ailleurs un mot.
02:36 Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, l'institution est à la fois terrorisée,
02:39 peut-être par les parents eux-mêmes, d'ailleurs, des harceleurs,
02:42 et démunie, dûle démunie sur le plan des sanctions,
02:44 parce qu'il est évidemment extrêmement compliqué
02:47 d'évincer un harceleur de l'école.
02:51 Et ce qui se passe la plupart du temps à l'issue,
02:52 c'est que c'est les enfants harcelés qui finissent par changer d'établissement
02:56 du fait de leurs parents et non pas les harceleurs.
02:58 Donc il y a vraiment une inversion en fait des valeurs, du camp de la peur,
03:03 si je puis dire, un effondrement de l'autorité.
03:05 Et quand on se dit qu'en France, dans notre pays,
03:07 c'est des gamins harceleurs finalement qui font la loi dans les établissements,
03:10 on se dit que oui, on est quand même descendu très bas.
03:13 Effectivement, et là, on est sur un problème de violence entre jeunes femmes,
03:17 en l'occurrence, qui se sont concernées à la petite fille de Franck qui s'est donné la mort.
03:19 Et puis derrière, manifestement, à la fois d'enfants, de jeunes mineurs et d'adultes
03:22 qui ne craignent plus la sanction d'aucune sorte parce qu'elle ne vient jamais.
03:25 Et là, c'est la réponse plus largement de la réponse pénale dans notre pays.
03:30 Une fois de plus, le gouvernement n'est pas au rendez-vous.
03:32 Gabriel Attal a proposé et présenté hier son plan de lutte contre la fraude sociale.
03:36 Quelques semaines auparavant, c'était la fraude fiscale.
03:38 Ça va dans le bon sens ? C'est ce que vous dénonciez depuis longtemps, la fraude sociale ?
03:41 Alors déjà, quand même petit rappel parce qu'on est face à un vrai sujet de société.
03:44 Pour les estimations plus basses, c'est entre 7 et 8 milliards.
03:46 Pour les estimations les plus hautes, c'est 50 milliards,
03:49 d'après le magistrat Charles Pratt, qui est spécialiste du sujet.
03:52 Donc on attend quand même une vraie réponse structurelle.
03:55 Au-delà de la fusion éventuelle, on n'en a pas encore vu le bout,
03:58 de la carte d'identité, de la carte vitale, qui pour le coup va dans le bon sens,
04:02 objectivement, on ne peut être que déçu par rapport aux autres annonces.
04:05 On nous explique qu'on va passer de 6 à 9 mois pour les conditions de résidence
04:07 pour pouvoir bénéficier des allocations.
04:10 C'est quand même très loin de ce qui est attendu,
04:12 sans garantie d'ailleurs de contrôle supplémentaire.
04:14 Je vous le dis moi, à titre personnel, j'aurais préféré qu'on réserve
04:16 les prestations sociales non-contributives,
04:18 c'est-à-dire celles qui ne nécessitent pas de cotiser par le travail
04:21 aux personnes de nationalité française.
04:23 On n'a rien évidemment sur l'aide médicale d'État
04:25 concernant les clandestins là où il faudrait la supprimer.
04:27 Pourquoi ?
04:28 Pardon ?
04:29 Par l'HT ? Par manque de courage ?
04:32 Par politiquement correct, par le fait qu'on oublie trop souvent
04:36 quand même qu'une grande partie de la majorité d'Emmanuel Macron
04:37 est composée par des gens de gauche,
04:38 qui j'imagine ne veulent pas en entendre parler.
04:40 Je vous cite un autre exemple, on a à peu près 1 million de retraités
04:44 à l'étranger qui touchent donc une retraite de la part de la France.
04:47 300 000 en Algérie.
04:48 Il va y avoir des contrôles.
04:50 Et on nous explique qu'on va peut-être en effet accélérer les contrôles
04:52 à partir de 85 ans.
04:54 Pourquoi à partir de 85 ans ?
04:55 Aujourd'hui il y a à peu près un contrôle sur 2500 dossiers,
04:58 donc on est très loin du compte.
05:00 Et quand on voit les moyens qui sont mis à disposition,
05:02 on ne peut être que perplexe face à ce qui est proposé.
05:07 Donc maintenant plus largement,
05:09 j'aurais envie de vous dire que cette proposition ne manque pas de sel
05:12 à un moment donné où on découvre que le ministre des Affaires étrangères
05:16 de Mayotte, non pas de Mayotte pardon, des Comores,
05:19 le lapsus, mais vous allez comprendre pourquoi je fais le lapsus,
05:21 a fraudé donc la France de près de 200 000 euros d'allocations sociales.
05:27 En parallèle de ça, je rappelle quand même que ce gouvernement,
05:30 en se faisant passer pour un maorais justement,
05:31 je rappelle qu'en parallèle ce gouvernement revendique un territoire français,
05:35 insulte la France, refuse de reprendre les fameux clandestins des Comores
05:39 qui débarquent en masse sur Mayotte,
05:45 et la France ne réagit pas.
05:46 Une fois de plus, la France ne réagit pas alors que ce territoire...
05:49 La France négocie avec les Comores pour qu'ils reprennent leur ressortissement.
05:51 Non mais d'accord, mais pardon, ils négocient,
05:54 quand vous... il faut quand même rappeler que 15% du PIB des Comores
05:58 vient du transfert d'argent venu de la France,
06:00 on se dit quand même que la France aurait des moyens de pression non négligeables
06:03 pour se faire respecter.
06:05 Et une fois de plus, lutter contre la fraude, c'est d'abord une valeur d'exemple.
06:08 Et quand on voit ce genre de choses,
06:10 on se dit qu'il ne faut pas s'étonner derrière
06:12 qu'on fasse une fraude aussi massive.
06:13 Vous vous êtes montrée assez cinglante avec les propositions de loi des Républicains
06:18 sur l'immigration.
06:19 Vous dites oui, et pourquoi ne l'ont-ils pas fait quand ils étaient au pouvoir ?
06:22 C'était il y a plus de 10 ans, on le rappelle.
06:23 Qu'est-ce qui ne vous va pas dans ces mesures
06:25 qui sont un plagiat de celles de l'Assemblée nationale,
06:28 comme le dit elle-même Marine Le Pen ?
06:30 Alors, déjà même plus près de nous, on pourrait s'étonner,
06:32 pourquoi ne l'ont-ils pas proposé pendant la présidentielle ?
06:34 Parce qu'à la limite, l'enjeu, il était d'abord là.
06:37 Ils ont pratiquement proposé toutes les idées à part le...
06:39 Pas tout, pas tout quand même.
06:41 Il y a beaucoup de choses qui sont apparues.
06:43 Alors, une fois de plus, je partage l'objectif
06:45 et je partage énormément de propositions,
06:46 puisqu'en l'occurrence, le mouvement auquel j'appartiens, Reconquête,
06:48 en avait proposé par la présidentielle de nombreuses.
06:50 Donc là-dessus, pas de sujet.
06:52 Ce que je déplore en revanche, c'est un, un certain nombre d'oublis,
06:55 parce qu'on voit bien quand même qu'ils s'arrêtent au tabou.
06:57 Ils s'arrêtent au tabou de la suppression du droit du sol,
06:59 sauf pour Mayotte.
07:01 Ils s'arrêtent au tabou de la priorité nationale,
07:03 justement pour les aides, l'accès au logement et...
07:06 Par peur que ce soit pas constitutionnel.
07:07 Et l'emploi, notamment.
07:09 Oui, mais enfin, vous savez, il y a plein de manières d'appréhender...
07:12 - Un cycle de réalité, peut-être. - ...d'appréhender la chose.
07:13 Ils s'arrêtent à la question de la déchéance de nationalité
07:17 pour les criminels étrangers.
07:18 Ils s'arrêtent à la question de l'expulsion pour les personnes
07:20 qui sont en situation de chômage durable.
07:22 Et je rappelle que c'est pas un petit sujet.
07:24 Je vous donne un chiffre qui est quand même éloquent,
07:26 qui recoupe l'histoire d'ailleurs de la question du poids
07:28 de notre dépense sociale dans le pays.
07:30 41,6% des ressortissants algériens en France,
07:34 en situation, enfin en âge de travailler,
07:36 sont en situation d'inactivité.
07:39 Donc c'est pas un petit sujet.
07:40 Et la deuxième chose que je leur reproche,
07:42 c'est une forme de facilité.
07:43 C'est-à-dire qu'ils montrent, comme on va dire,
07:47 proposition centrale qui a fait couler beaucoup d'encre,
07:51 ce fameux bouclier constitutionnel.
07:52 C'est-à-dire, ils disent...
07:53 - Pour que le droit français soit un nouveau...
07:55 - Exactement. Ils disent, ils disent, ils disent...
07:57 Et moi, je partage totalement le gélectif, attention.
07:59 Et symboliquement, je trouve pas ça inintéressant.
08:00 Mais soyons francs avec les Français.
08:02 Ils disent, on va inscrire dans la Constitution
08:04 la supériorité du droit français
08:05 sur le droit international et européen.
08:08 OK. Sauf qu'il y a un côté baguette magique,
08:11 pardon de vous dire,
08:12 que quand on est la France en particulier,
08:14 on ne peut pas simplement,
08:15 en réformant de manière interne sa Constitution,
08:18 se défaire des traités auxquels on s'est liés.
08:22 Sauf à remettre en cause la crédibilité de la France
08:24 et à faire en sorte que ses engagements futurs,
08:27 évidemment, n'aient plus aucune valeur.
08:28 - C'est parce qu'Éric Zemmour précisément proposait...
08:30 - Éric Zemmour en a parlé, mais surtout...
08:31 - ...une réforme des constitutionnels.
08:33 - Éric Zemmour, il était...
08:34 Non, je vous dis, pour ça, symboliquement,
08:35 c'est pas inintéressant, mais allons plus loin.
08:36 - Il s'est trompé lui aussi ?
08:38 - Non, il ne s'est pas trompé. Et pourquoi ?
08:39 Parce que lui, il apporte la vraie réponse à côté.
08:40 Et qu'est-ce qu'il dit ?
08:41 Il dit qu'on ne peut pas faire autrement
08:43 que de renégocier ou de dénoncer, d'ailleurs,
08:46 un certain nombre d'engagements internationaux.
08:47 On pourrait parler de la Convention européenne
08:48 des droits de l'homme, de la CEDH.
08:49 On peut parler, bien sûr, aujourd'hui,
08:50 de ce qui se passe au sein de l'Union européenne.
08:52 Mais pour ça, et c'est pour ça que les LR
08:53 ne vont pas là-dessus, je vais vous dire pourquoi.
08:54 Parce que les LR, aujourd'hui,
08:55 ils sont où au Parlement européen ?
08:57 Ils sont avec les centristes et la gauche.
08:58 C'est-à-dire que c'est une majorité qui a fait élire Mme von der Leyen.
09:01 Or, pour espérer faire aboutir demain une renégociation,
09:04 notamment sur la question migratoire,
09:06 il faut s'allier avec des pays qui sont de plus en plus nombreux,
09:08 on y reviendra, à vouloir limiter l'immigration
09:12 en Europe et dans leurs pays.
09:13 Je pense à la Hongrie, je pense à la Finlande,
09:16 je pense au Danemark, je pense à l'Italie, bien sûr.
09:19 - Le Danemark ne nous a pas attendus.
09:21 - Exactement. Eux, ils avaient un statut dérogateur.
09:23 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une volonté
09:24 de plus en plus forte.
09:25 Mais pour ça, en effet, il faudrait que le gouvernement
09:27 passe plus de temps à créer des coalitions
09:28 et à sortir de l'impasse du couple franco-allemand
09:30 plutôt que d'insulter nos voisins, comme ils l'ont fait avec l'Italie.
09:33 - Un petit mot de l'Europe, parce qu'effectivement,
09:34 on assiste à une victoire des droites aux élections locales,
09:36 notamment en Espagne.
09:38 Le Premier ministre Pedro Sánchez organise des législatives
09:43 pour clarifier la situation.
09:46 C'est un peu la droitisation de l'Europe qui est en marche.
09:49 - Il y a une trajectoire assez phénoménale.
09:51 On parle d'un pays qui, en effet, depuis de nombreuses années,
09:54 est penché plutôt vers la gauche.
09:56 Victoire donc spectaculaire au niveau local de la droite.
09:59 Arrivé aussi en force du troisième parti, donc Vox,
10:02 qui fait partie du groupe des conservateurs,
10:04 à ses proches.
10:05 Très intéressant, mais qui est rentré partout.
10:07 Il y a des députés quand même,
10:09 qui a doublé son score en quelques années.
10:11 Mais ce que vous voyez en Espagne se passe
10:13 dans de très nombreux pays européens.
10:14 Donc qu'est-ce que ça dit ?
10:15 Ça dit qu'il y a un enjeu majeur aux futures européennes.
10:18 Et c'est là d'ailleurs où nous sommes particulièrement
10:19 en tentation de faire reconquête.
10:21 - Vous serez tête de liste ?
10:21 - J'ai posé ma candidature.
10:23 La décision n'est pas encore prise.
10:24 Mais donc on a une chance historique peut-être de voir sortir,
10:28 de pouvoir sortir de cette majorité centriste
10:30 à laquelle appartient l'Eure dont je vous parlais tout à l'heure,
10:32 pouvoir reconstituer une autre majorité autour des conservateurs
10:34 de droite en Europe et ainsi faire élire
10:37 une nouvelle présidence de commission et faire en sorte
10:39 que l'Union européenne parte une autre politique.
10:41 Et donc c'est vrai qu'en cela, c'est très intéressant.
10:43 Et l'autre leçon, c'est de constater,
10:45 alors en Espagne, on va voir en quelle forme ça prend,
10:47 c'est de voir que bien souvent,
10:49 ces pays arrivent à mettre en place des majorités de droite
10:52 parce qu'ils font des coalitions à droite.
10:54 Et donc ça, ça pourrait être aussi...
10:55 - Donc c'est la fameuse union des droites
10:57 dont vous rêvez depuis des années et qui ne se fait pas.
10:58 - Nous espérons, parce que c'est manifestement...
11:00 - Ni avec le RN, ni avec les LR.
11:01 - C'est manifestement le chemin qui permet en fait à tous ces pays,
11:04 en effet, de voir des majorités de droite arriver aux Alpes.
11:06 - En tout cas, il s'agit pour vous d'être une force d'appoint
11:08 pour pouvoir former des coalitions.
11:10 - Oui, tout à fait.
11:12 En tout cas, il faut bien sûr être,
11:14 représenter une force significative dans le paysage
11:16 pour pouvoir ensuite porter cette idée.
11:17 Et c'est l'objectif que nous donnons aux Européennes notamment.
11:19 - Le RN, Emmanuel Macron, a recadré Elisabeth Borne,
11:22 hier en Conseil des ministres.
11:23 Elle avait, il y a quelques jours auparavant,
11:26 estimé que le RN était un parti héritier de Pétain.
11:29 Lui a estimé qu'on ne combat pas à l'extrême droite
11:31 avec des arguments moraux.
11:32 Il dit "vous n'arriverez pas à faire croire
11:33 à des millions de Français qui ont voté pour Marine Le Pen
11:36 qu'ils sont des fascistes".
11:38 Est-ce que c'est le bon argument ?
11:40 - Non mais déjà, c'est vrai que c'est extraordinaire
11:42 cette capacité de la plupart des hommes politiques français
11:45 à faire la morale plutôt que la politique.
11:46 Je sais pas, ils ont raté leur vocation.
11:47 - Je pense que Emmanuel Macron...
11:48 - Ils auraient dû être curés plutôt que ministres,
11:50 parce que manifestement, voilà.
11:51 En fait, ça dit plusieurs choses.
11:53 Un, évidemment, l'argument est d'une médiocrité,
11:55 d'une pauvreté intellectuelle,
11:57 et même historique d'ailleurs.
11:57 - C'est pas un parti pétainiste, le RN ?
11:59 - Évidemment, évidemment que non.
12:01 Ne serait-ce que parce que je vous rappelle
12:02 qu'il s'est créé en 1974, quand même,
12:03 bien après la Seconde Guerre mondiale,
12:04 rappelons-le quand même.
12:06 C'est évidemment extrêmement ringard en cela,
12:08 Emmanuel Macron a raison de le dire,
12:09 mais enfin, rappelons quand même,
12:11 parce que la gauche et l'extrême gauche
12:13 passent tellement de temps à nous expliquer
12:14 qu'Emmanuel Macron est un homme de droite
12:15 qu'on en oublierait que lui-même vient du Parti socialiste,
12:18 mais surtout que Mme Borne,
12:20 qui est la première ministre de la France,
12:21 vient du Parti socialiste.
12:22 Une partie significative de ses troupes
12:25 viennent de la gauche,
12:26 donc on ne s'étonne pas de voir ce genre de réflexe
12:29 qui leur est habituel revenir sur le devant de la scène.
12:32 Maintenant, ce qui est regrettable
12:33 dans la réaction d'Emmanuel Macron,
12:35 c'est qu'il dit finalement stratégiquement
12:36 "c'est pas efficace",
12:37 et indéniablement, il a raison.
12:38 Enfin, je veux dire, c'est absolument grotesque,
12:41 mais pour autant, il ne conteste pas le fond
12:44 et en cela, il participe quand même de l'insulte
12:46 de ces millions de Français.
12:48 Il dit "il faut décrédibiliser le RN par le fond,
12:51 par les incohérences, par le concret,
12:52 plutôt que par les postures marges,
12:53 le mode des années 80".
12:54 De manière générale, là, pour le coup, il a raison,
12:57 c'est faisons de la politique.
12:58 Ça veut dire, est-ce que ce gouvernement
13:00 a si peu de choses à dire
13:01 qu'il n'est pas capable d'aller avoir un débat
13:03 sur le fond, sur les propositions,
13:05 sur la faisabilité des propositions ?
13:06 Et en cela, c'est plutôt sain.
13:09 Maintenant, c'est vrai qu'Emmanuel Macron
13:12 est quand même un peu particulier
13:13 parce que lui-même a quand même joué
13:15 un peu à ça par le passé.
13:17 Donc voilà, moi, je trouve ça déplorable,
13:18 je trouve ça lamentable
13:19 et donc je me félicite finalement
13:21 que maintenant, tout le monde rit
13:23 de ce genre d'attitude.
13:24 Ça veut dire qu'on a quand même avancé
13:25 fort heureusement et qu'on est sorti
13:27 de cette espèce de réflexe pas bon.
13:28 Encore une précision, Elisabeth Borne dit
13:30 dans cette interview sur Radio-G,
13:31 "je n'ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer
13:33 ce qu'ont pu être les positions historiques
13:35 de son parti".
13:36 Je pense qu'un changement de nom
13:37 ne change pas les idées et les racines.
13:38 Marine Le Pen n'a jamais dénoncé ces idées
13:42 que lui attribue Elisabeth Borne.
13:43 Alors déjà, il faut savoir exactement
13:44 de quoi on parle, parce que c'est toujours pareil.
13:46 Ils ont réagi, le pétennisme
13:46 du Rassemblement national.
13:48 Une fois de plus, il n'y a pas de lien
13:49 entre le pétennisme et le Rassemblement national,
13:51 même si je ne suis pas là pour être
13:52 l'avocate du Rassemblement national.
13:53 Mais j'aime bien être juste
13:53 quand même intellectuellement.
13:55 Et en l'occurrence,
13:57 Marine Le Pen, à de nombreuses reprises,
13:58 a été très claire, me semble-t-il,
14:00 quand même sur le passé du Front national,
14:02 dont elle ne partageait pas toujours,
14:04 finalement, pas toujours de la sympathie
14:06 pour une partie des gens
14:07 qui ont pu en faire partie.
14:08 Mais c'est toujours pareil.
14:09 Je crois que ça me semble être
14:13 un mauvais procès que de vouloir
14:15 diaboliser à travers ce parti
14:16 les idées qu'il représente
14:17 ou qu'il a pu représenter.
14:19 Voilà.
14:19 Et je vois bien que nous, à Reconquête,
14:22 nous avons subi le même procès
14:23 durant les élections présidentielles.
14:26 Ça continue malgré tout
14:28 d'être un réflexe de la gauche
14:29 pour pouvoir décrédibiliser
14:30 l'adversaire sur le plan moral
14:31 et se dispenser d'aller sur le fond.
14:33 Donc bon, ce que je constate quand même,
14:35 c'est qu'aujourd'hui,
14:36 même le président convient
14:37 que ça ne marche pas.
14:39 Donc ça veut dire qu'on a quand même avancé,
14:40 qu'il y a eu une victoire intellectuelle
14:41 de ce point de vue-là.
14:42 Un tout dernier mot
14:43 concernant la réforme des retraites.
14:44 Il y a à nouveau un tour de chauffe
14:46 à l'Assemblée nationale
14:47 avec l'examen de la proposition de loi Lyot
14:50 pour abroger cette réforme des retraites.
14:52 Est-ce qu'il faut qu'on puisse voter,
14:53 que le Parlement puisse voter,
14:55 en tout cas sur ce texte ?
14:56 En fait, je vais vous dire,
14:56 au-delà de s'en revenir sur le fond
14:58 de la réforme des retraites,
14:59 parce qu'on n'aura pas le temps,
14:59 me semble-t-il,
15:00 c'est que ça en dit quand même long
15:02 sur la fragilité de ce gouvernement.
15:03 De voir un gouvernement paniqué à ce point
15:05 sur un vote de l'Assemblée nationale,
15:07 ça veut bien dire qu'ils n'ont plus les rênes
15:08 et qu'ils n'ont plus la main.
15:09 Ce qui signifie quand même
15:10 qu'on va avoir un quinquennat,
15:12 enfin, une fin de quinquennat
15:13 qui va être extrêmement laborieuse
15:15 où ce sera quand même compliqué
15:16 de faire passer des grandes réformes
15:17 pourtant attendues par la France.
15:19 Et donc c'est dans ce moment-là
15:20 qu'on se dit "mais pourquoi Emmanuel Macron
15:23 se refuse-t-il, une fois de plus,
15:24 à aller directement chercher sa majorité
15:26 auprès des Français ?"
15:27 C'est-à-dire dissolution ou référendum ?
15:29 Référendum, notamment.
15:31 Puisque, dissolution, il faut d'abord
15:32 qu'on arrive à une véritable impasse institutionnelle,
15:34 ce qui n'est pas encore tout à fait le cas.
15:36 Maintenant, voyons aussi comment les choses évoluent.
15:38 J'ai vu que le ministre de l'Intérieur
15:40 avait tendu la main aux Républicains.
15:41 Absolument.
15:42 D'accord, sur l'immigration.
15:43 Exactement, notamment sur l'immigration.
15:45 Mais il faut comprendre que
15:46 les Républicains n'attendent que ça.
15:48 Il suffit d'écouter l'interview de Laurent Wauquiez
15:50 qui défend le bilan d'Emmanuel Macron
15:53 sur bien des aspects.
15:53 Il ne la câble pas à tout le monde.
15:54 On voit le fameux, comment dire,
15:57 "gouvernement fantôme" d'Éric Ciotti
16:00 dont la moitié sont des gens qui ont déjà plaidé
16:02 pour des alliances avec Emmanuel Macron.
16:04 Donc, en fait, cette fragilité structurelle,
16:06 elle sera peut-être, in fine, compensée
16:08 par une alliance avec les Républicains.
16:10 Mais ça, il n'y a que le temps qu'il nous le dira.
16:11 Marion Maréchal était l'invitée de la matinale de cet hiver.
16:13 Merci beaucoup d'être venue ce matin.
16:14 À vous, aux mains des arbres.
16:15 (Générique)

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