Des organisations médicales dénoncent dans une tribune les essais de traitements contre le Covid-19 menés par l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée sur 30 000 personnes entre 2020 et 2021. La tribune pointe “la prescription systématique” et “sans bases pharmacologiques solides” de traitements, parmi lesquels l’hydroxychloroquine. Les experts médicaux réclament aux autorités des sanctions adaptées, face à ce qui est décrit comme “le plus grand essai thérapeutique sauvage connu à ce jour”.
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00:00 L'idée n'est pas de revenir à la charge contre tel ou tel,
00:03 mais d'appeler les pouvoirs publics à une réaction forte
00:07 pour protéger les patients.
00:08 Nous avons découvert lors de la mise en ligne du préprint
00:12 que c'était plus de 30 000 patients
00:15 qui étaient concernés par le protocole qui était mis en œuvre
00:19 et la publication qui vient de sortir.
00:21 Et cela nous a beaucoup inquiétés, nous avons échangé.
00:24 Et vous l'avez rappelé, 16 sociétés savantes,
00:27 plus des personnalités scientifiques qualifiées,
00:30 ont échangé récemment et ont considéré
00:33 qu'il n'était pas acceptable de faire courir de tels risques.
00:36 -Auquel risque justement ?
00:38 Ont-ils été mis en danger réellement ?
00:40 -Vous savez, lorsque vous prescrivez un médicament en France,
00:45 vous avez trois possibilités.
00:47 Soit vous êtes dans le cadre de l'AMM,
00:49 de l'autorisation de mise sur le marché,
00:51 soit vous êtes sur des prescriptions hors AMM,
00:54 qui a un cadre très particulier et très restreint,
00:57 étant de la recherche clinique.
00:59 L'hydroxychloroquine n'a pas l'AMM dans cette indication
01:02 et le cadre du hors AMM ne correspond pas du tout
01:05 à ce qui a été fait à l'IHU.
01:07 -D'accord, mais on était dans un moment exceptionnel.
01:10 Pardon, docteur, on était dans un moment exceptionnel.
01:13 Le professeur Raoult était convaincu
01:16 des effets positifs de l'hydroxychloroquine.
01:18 Si ça avait fonctionné aujourd'hui,
01:21 on ne lui reprocherait pas d'avoir fait cet essai
01:24 peut-être pas dans les règles de l'art,
01:26 mais il fallait à tout prix trouver des remèdes.
01:29 -Alors, je pense que vous avez raison de soulever ce point.
01:34 Au début de la pandémie,
01:36 lorsque il y avait effectivement très peu de réponses,
01:40 peut-être que, compte tenu du contexte exceptionnel,
01:43 on se l'aurait pu se comprendre,
01:45 même si, au niveau, vous avez rappelé
01:48 que j'étais à la tête du Collège des généralistes enseignants,
01:52 et dès mars 2020, nous appuyons à la prudence
01:54 vis-à-vis de l'hydroxychloroquine.
01:56 En tout état de cause, en 2021, les faits scientifiques étaient établis.
02:00 Et pourtant, de très nombreux patients,
02:02 je crois que c'est plus de 20 000 patients,
02:05 ont été inclus en 2021,
02:06 alors qu'il n'y avait plus aucun doute scientifique possible.