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Les Français achètent de moins en moins de vêtements dans les magasins de prêt-à-porter et se tournent de plus en plus vers le commerce en ligne à l'exception des articles de sports qui semblent épargnés par cette tendance. Les explications de l'éditorialiste économie Pierre Kupferman

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00:00 - Bonjour Pierre. Les Français achètent de moins en moins de vêtements et pour s'habiller, ils sont de plus en plus nombreux à passer par internet.
00:06 Ça explique en fait les faillites en cascade des enseignes de prête-à-porter.
00:10 - Oui, et de ce point de vue, les chiffres du baromètre LSA Cantart qui ont été publiés ce matin permettent de vraiment bien prendre la mesure de l'ampleur de cette tendance
00:19 qui a été clairement amplifiée par la crise Covid et par l'inflation. Vous allez voir, au premier trimestre 2019, donc avant la crise sanitaire, les ventes de vêtements, de chaussures, d'accessoires,
00:29 ça générait un petit peu plus de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Au premier trimestre de cette année, ça n'est plus que 9 milliards, 1 milliard de moins.
00:38 - Mais on voit quand même sur ce graphique que ça a remonté par rapport à 2021.
00:41 - Tout à fait, tout à fait. Alors ça c'est lié à l'inflation. En fait, les prix ont augmenté parce que quand on regarde le nombre d'articles vendus, donc ça c'est les ventes en volume cette fois,
00:50 eh bien ces ventes elles ont baissé, y compris par rapport à 2021. Et on voit là que la courbe elle descend à grande vitesse puisque les ventes en volume ont chuté de 22% et 22%, c'est absolument colossal.
01:04 Donc les consommateurs achètent moins de vêtements, moins de chaussures, moins d'articles, d'accessoires. Ils vont aussi moins souvent dans les magasins puisque vous voyez à l'écran
01:14 le nombre de transactions a baissé de 20% par rapport à 2019. Donc moins de monde dans les boutiques, moins d'articles achetés, moins de chiffre d'affaires.
01:26 Et puis du côté des coûts de fonctionnement, il y a le SMIC qui augmente et les loyers des boutiques qui ne baissent pas. On comprend assez bien que ça devienne intenable pour les plus fragiles des enseignes.
01:36 - Et on peut ajouter à ça le phénomène Internet. Les consommateurs y ont de plus en plus recours.
01:41 - Pour renouveler leur garde-robe y compris. Et dans ce cas, ils ne passent pas par des sites spécialisés de boutiques physiques. Ils passent beaucoup plus souvent par ce qu'on appelle des "pure players",
01:52 des sites spécialisés qui vendent beaucoup moins cher. Et en 2019, là vous voyez les chiffres, c'est quand même impressionnant. Internet, ce n'était même pas 12% des ventes.
02:02 Aujourd'hui, on est à plus de 18%. - Donc les catons ne fait que commencer pour les chaînes spécialisées dans la mode.
02:09 - À moins d'un improbable retournement de tendance, oui, c'est effectivement à redouter. Et en fait, c'est intéressant parce que parmi les enseignes qui vendent des vêtements,
02:20 il y a une catégorie, une seule, qui fait de la résistance et même qui progresse, ce sont les magasins de sport. Et ça, ça s'explique parce que vous avez de plus en plus de Français
02:29 qui portent des baskets et même des vêtements de sport au travail ou pour sortir. Donc ceux qui vendent ce type de produit résistent mieux.
02:39 Et d'ailleurs, les grandes enseignes de mode qui arrivent à faire face à cette désaffection du public, eh bien justement, ce sont celles qui ont fait une beaucoup plus grande place
02:52 dans leur rayon à ce qu'on appelle le sportswear, l'univers du sport associé à la mode. - Merci beaucoup, Pierre.

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