L'Heure des Pros du 22/05/2023

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:04 Manon, Paul et Steven, trois prénoms qui aigraîneront les journalistes aujourd'hui,
00:00:09 qu'ils diront peut-être encore demain et qu'ils taieront ensuite, remplacés par d'autres prénoms.
00:00:14 Manon, Paul et Steven, trois photos que vous verrez à la une des journaux ces prochaines heures
00:00:20 et que vous oublierez sans doute parce que d'autres photos feront la couverture des quotidiens,
00:00:25 parce que d'autres policiers auront trouvé la mort dans l'exercice de leur métier.
00:00:29 Manon, Paul et Steven, trois prénoms et derrière ces prénoms des familles, des enfants, des parents,
00:00:35 des amoureuses, des souvenirs, des projets, des existences en un mot, brisés à jamais.
00:00:41 Pour nous, pour vous, ce sont trois prénoms, pour eux c'est leur vie,
00:00:45 qui ne sera jamais plus comme avant, leur vie qui s'arrête, leur vie avec un avant et un après.
00:00:50 Qui aujourd'hui en France exerce un métier où chaque jour il affronte la mort ?
00:00:54 Qui accepte de quitter son domicile sans savoir s'il le retrouvera le soir ?
00:01:00 Le métier de policier mérite notre respect, ces hommes et ces femmes sont des héros.
00:01:04 Je sais combien les mots sont inutiles pour apaiser le chagrin et l'effroi qui saisissent ce matin leur famille.
00:01:10 Permettez-moi de penser à elles, comme à tous les policiers de France,
00:01:14 qui risquent leur vie pour que nous vivions en sécurité.
00:01:18 Il est 9h, Audrey Berthoud.
00:01:21 [Musique]
00:01:23 Ce matin à Mayotte, dans le cadre de l'opération Wambushu,
00:01:30 un bidonville, vous le voyez, est en train d'être démoli.
00:01:33 C'est l'un des plus importants bidonvilles de Mayotte.
00:01:35 Pour rappel, cette opération vise à expulser les migrants en situation irrégulière.
00:01:38 La moitié des habitants de Mayotte ne possèdent pas la nationalité française.
00:01:42 Dernier jour pour remplir votre déclaration d'impôt version papier.
00:01:46 La campagne débutée au mois d'avril touche à sa fin ce soir à 23h59.
00:01:50 Seules les personnes n'ayant pas de connexion Internet ou n'ayant pas la capacité de remplir leur déclaration en ligne sur le site des impôts
00:01:56 peuvent déclarer leur revenu en version papier.
00:01:59 Et puis en football féminin, les joueuses de l'Olympique Lyonnais ont été sacrées championnes de France de D1 féminine pour la 16e fois.
00:02:06 L'Olympique Lyonnaise a battu le PSG 1-0 hier à deux journées de la fin du championnat de France féminin.
00:02:10 La danoise Signe Brun a marqué de la tête en toute fin de match pour offrir à l'OL ce deuxième titre consécutif.
00:02:17 Elisabeth Lévy, Philippe Bilger, Nathan Devers, Georges Fenech et Gautier Lebret sont avec nous ce matin.
00:02:22 Les équipes de CNews sont à Roubaix avec cet accident dramatique que vous connaissez.
00:02:26 La police nationale est en deuil et Maxime Lavandier a interrogé tout à l'heure un policier qui est arrivé au commissariat
00:02:32 et qui était collègue de ces trois jeunes gens, Manon, Paul et Steven.
00:02:39 - Vous reprenez le travail ce matin. Comment vous êtes ?
00:02:42 - C'est avec la boule au ventre.
00:02:45 C'est des jeunes qui ont mon âge et je ne les voyais pas tous les jours, mais ils avaient toujours la joie de vivre
00:02:51 et ils étaient impliqués dans leur métier, toujours là pour le public.
00:02:56 Et c'est des valeurs qu'ils emporteront avec eux là-haut.
00:03:00 C'est triste. On pense aux familles et aujourd'hui, on vient travailler.
00:03:05 C'est pas facile. C'est pas facile et ça nous met une claque parce qu'on voit la réalité du métier.
00:03:14 C'est dur et malheureusement, c'est pas les premiers, ce ne sera pas les derniers.
00:03:20 - Est-ce que ces moments-là vous donnent toujours envie d'être policier ?
00:03:25 - Bien sûr, bien sûr. Je pense que policier, ça vient vraiment du fond du cœur et c'est vraiment un choix de vie.
00:03:32 Ils ont fait le choix d'embrasser la carrière et je pense qu'ils ont eu la vie qu'ils voulaient.
00:03:39 Même si elle était très courte, ils ont eu la vie qu'ils voulaient.
00:03:43 J'espère qu'ils seront heureux là-haut et qu'ils nous protégeront tous.
00:03:47 - Ces trois jeunes gens sont morts, vous le savez, dans une collision entre un véhicule de police
00:03:51 et une voiture qui, selon les premiers éléments de l'enquête, roulait à contresens.
00:03:56 On ne devient pas policier par hasard sans doute et j'entendais beaucoup de témoignages ce matin
00:04:00 qui parlaient de famille, de ces gens qui sont unis par quelque chose qui peut-être dépasse les uns et les autres
00:04:06 et qui retrouvent dans le commissariat une atmosphère qui permet de passer leur vie et qui les touche.
00:04:14 Je chercherais également qu'on écoute la soeur d'un gendarme.
00:04:17 Je parlais des familles auxquelles on pourrait penser, familles de policiers, toujours interrogées par Maxime Lavandier.
00:04:23 - Ce soutien-là parce que mon frère est gendarme, donc tous les jours j'ai la peur au ventre par rapport à lui
00:04:29 et j'ai déjà eu affaire aux policiers d'issue par rapport à des problèmes et je suis très reconnaissante.
00:04:37 Je suis très touchée par, voilà, entendre ça pour moi, policier ou autre personne humaine, pour moi c'est énorme.
00:04:45 Moi c'est un grand soutien par rapport à eux, par rapport aux familles, à tout, que ce soit les collègues, la famille, c'est énorme.
00:04:54 - Très grave accident de la circulation, a écrit Gérald Darmanin dans Le Nord.
00:04:59 À ce stade, le bilan est de 4 personnes décédées, dont 3 policiers, 2 personnes grièvement blessées.
00:05:04 Toutes mes pensées vont aux familles des victimes à qui j'adresse mes condoléances, plein soutien aux blessés.
00:05:08 Je voudrais qu'on voit le sujet de Marine Sabourin et on en parle ensemble.
00:05:12 C'est sur cette route que 4 personnes, dont 3 policiers âgés de 24 à 25 ans, ont perdu la vie hier.
00:05:19 Les premiers éléments viennent conforter l'hypothèse d'un choc frontal sur une bretelle d'accès.
00:05:23 Une voiture se serait engagée à contresens.
00:05:26 - Cet équipage de police secours circulait de façon tout à fait normale, avec son gyrophare allumé.
00:05:36 Il n'y avait aucune raison qu'un accident se produise à ce stade.
00:05:41 - Les deux occupants du véhicule sont connus défavorablement des services de police.
00:05:46 Le conducteur décédé venait d'avoir 24 ans et était connu pour usage de stupéfiants et outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique.
00:05:54 Le passager transféré à l'hôpital est né en 2000 et est lui aussi connu pour usage de stupéfiants, violences et alcoolémie.
00:06:00 Reste à savoir si le conducteur avait consommé des stupéfiants ou de l'alcool au moment de l'accident.
00:06:05 Le parquet a ouvert une enquête pour homicide et blessures involontaires.
00:06:10 - Évidemment très prudent sur les circonstances de l'accident, mais manifestement, en rentrant en contresens,
00:06:16 peut-être est-ce parce qu'on a bu, peut-être parce qu'on a fumé, l'enquête le déterminera,
00:06:22 mais tous les jours, on voit que la drogue et que ces sujets-là sont au cœur de notre société française
00:06:32 et que peut-être la bataille n'est pas menée comme elle devrait être menée.
00:06:36 - Vous avez raison sur le fait que la France est en train de devenir un narco-État,
00:06:40 c'est l'expression qui court dans beaucoup d'enquêtes.
00:06:43 Par ailleurs, là-dessus, on ne sait rien.
00:06:45 Moi, ce qui me frappe, en fait, c'est que, on ne sait pas encore tout taper les circonstances,
00:06:50 mais ce qui me frappe, en fait, c'est que les policiers de tous les côtés,
00:06:53 ils se font insulter, ils ne sont pas soutenus, ils sont mal payés.
00:06:58 Et donc, j'avoue, alors il y a une crise d'évocation, il y a aussi beaucoup de gens qui démissionnent de la police
00:07:04 qui est inédite dans notre pays, mais j'avoue que je me demande comment on trouve encore des gens
00:07:10 pour être policiers ou soldats, parce que vous avez oublié les soldats dans votre propos,
00:07:16 pour faire ces métiers dans notre pays avec aussi peu de reconnaissance.
00:07:20 - Moi, je ne dirais pas, comme ministre de l'Intérieur, je ne parlerais pas d'accident de la circulation.
00:07:26 Il y a quelque chose de plus dans cette histoire. Il y a une mise en danger.
00:07:30 - Est-ce qu'on le sait déjà ça ?
00:07:32 - Écoutez, un véhicule... - Prudent, forcément.
00:07:34 - Mais je serais prudent, Pascal. Vous ne pouvez pas m'empêcher de penser qu'un véhicule qui a des gyrophares
00:07:39 lyciés, que ces jeunes qui étaient dans la voiture ne l'ont pas vu.
00:07:42 Voilà, donc il ne s'agit pas d'un simple accident de la circulation, il s'agit d'un comportement dangereux.
00:07:49 Et Dieu sait si la police perd un lourd trébut chaque année, effectivement,
00:07:52 qu'elle soit fauchée à la suite d'un refus de tempérer ou de manière, comme on le voit ici.
00:07:59 Mais il faut surtout soutenir la police nationale et arrêter de jeter le discrédit sur nos fonctionnaires de police.
00:08:06 Vous voyez ce que je veux dire.
00:08:07 - Nous sommes d'accord, mais au-delà de ça, si vous ne prenez pas conscience des ravages,
00:08:13 aujourd'hui, sur une jeune population, de la drogue, et donc l'expression de changer de logiciel,
00:08:21 si vous ne prenez pas conscience de cela, vous n'arriverez pas à endiguer ce qui se passe dans la société française.
00:08:29 Voilà.
00:08:30 - En tout cas, il faudrait, à chaque fois, dès lors qu'il y a des présomptions de drogue dans la circulation d'une automobile,
00:08:39 ajouter, comme vous l'avez dit, Georges Fenech, la mise en danger de la vie d'autrui.
00:08:44 Je peux comprendre qu'à la longue, les familles des victimes aient le sentiment d'une insignifiance
00:08:51 quand on notifie uniquement une mise en examen pour homicide et blessure involontaire.
00:08:56 - Vous vous rendez compte quand même que Steven était le père d'un enfant de 11 mois ?
00:09:00 - Oui.
00:09:01 - Que la compagne de Paul est enceinte.
00:09:04 C'est ça, la vie de ces jeunes gens.
00:09:07 Qu'ils étaient âgés de 24 et 25 ans.
00:09:13 Qu'ils étaient en train d'amener une victime de viol, faire des examens, des expertises.
00:09:19 C'est absolument terrible.
00:09:21 Les policiers que je connais dans mon entourage, souvent ce sont des gens qui sont devenus policiers pour la même raison.
00:09:26 C'est qu'ils ont vécu dans leur enfance, vécu ou vu, des injustices.
00:09:30 Des choses qui les ont choqués, des choses qui les ont vraiment indignés.
00:09:33 Et qu'ils ont eu ce désir de rentrer dans la vocation du métier de policier pour réparer les injustices.
00:09:38 Et là, c'est vraiment ce qui était incarné dans cette histoire.
00:09:41 Vous parlez de drogue, moi j'ajouterais aussi la question de l'irresponsabilité.
00:09:45 On peut faire la part des choses entre quelqu'un qui peut consommer des choses tout seul dans son canapé
00:09:50 et qui ne met en danger la vie de personne.
00:09:52 À partir du moment où vous prenez la route dans un état second ou dans un état tiers...
00:09:56 - Mais c'est ça le changement de logiciel.
00:09:59 C'est ça le changement de logiciel.
00:10:01 C'est-à-dire qu'il faut être absolument impitoyable.
00:10:04 Impitoyable pour ceux qui prennent le volant en état d'alcoolémie ou de drogue.
00:10:09 - C'est la deuxième cause.
00:10:11 - Impitoyable.
00:10:12 - Deuxième cause d'accident mortel.
00:10:14 - Mais c'est précisément ça.
00:10:18 Tout ce que nous faisons manifestement ne marche pas.
00:10:21 Donc il faut des sanctions sans doute plus fortes.
00:10:24 - La police nationale est en deuil.
00:10:25 Nous exprimons notre très grande douleur après le décès en mission de trois jeunes policiers sur la route ce matin dans le Nord.
00:10:30 Nous assurons leur famille et leurs collègues proches de tout notre soutien.
00:10:33 Je voudrais qu'on écoute également des Français que les équipes de CNews ont interrogés.
00:10:38 On retrouvera peut-être dans ces Français qu'on va écouter cette sœur de gendarmes qu'avait interrogée tout à l'heure, Maxime Lavandier.
00:10:45 - C'est des personnes que l'on croise dans notre secteur.
00:10:50 Moi j'habite à Tourcoing.
00:10:51 On les croise au quotidien, sur les routes.
00:10:54 Et on sait qu'ils sont là pour assurer notre sécurité.
00:10:56 - C'est sûr que c'est peut-être au mauvais endroit au mauvais moment.
00:10:59 Mais c'est quand même bouleversant.
00:11:02 C'est des dizaines de vies de touchées.
00:11:05 - C'est un des premiers gendarmes dont tous les jours j'ai la peur au ventre par rapport à lui.
00:11:09 - Moi je suis en soutien pour eux, je suis en soutien pour la famille, pour les proches, pour le commissariat aussi.
00:11:14 Je pense que c'est douloureux.
00:11:15 C'est douloureux pour nous, pour la ville et pour eux aussi.
00:11:17 - Que dire de plus sur ce sujet ?
00:11:24 - Rien sinon que les policiers, comme le disait Elisabeth à l'instant, sont victimes non seulement dans l'exercice de leur mission
00:11:33 mais même dans cette quotidienneté où des affaires comme cela ne devraient pas survenir.
00:11:41 Alors en permanence, ils sont victimes.
00:11:45 - Et ils sont insultés par la France Insoumise toute la journée.
00:11:49 - Oui, par esprit polémique, je n'ai pas voulu en parler.
00:11:52 - Ce n'est pas rien, Pascal.
00:11:53 - Ça résonne.
00:11:54 - En gros, ce n'est pas rien.
00:11:55 Je vous rappelle qu'il y a des policiers qui disent à leurs enfants de ne pas dire qu'ils sont policiers.
00:11:59 C'est quand même grave.
00:12:00 - Depuis des années, c'est comme ça.
00:12:02 - On pourrait ajouter que c'est un métier particulier.
00:12:04 Dans tous les métiers, on peut critiquer des institutions, l'hôpital, l'éducation, etc.
00:12:08 Mais dans le cas de la police, il y a une confusion qui est organisée par certains
00:12:11 entre la critique légitime de l'institution et de son fonctionnement
00:12:14 et l'insulte ad hominem contre les gens qui l'exercent.
00:12:16 C'est vrai que c'est un cas un peu unique.
00:12:18 - Il y a quelque chose de particulier dans ce métier, c'est l'esprit de corps, effectivement.
00:12:22 L'appartenance parfois au corps d'élite aussi qui joue beaucoup.
00:12:24 C'est des choses un peu plus subjectives.
00:12:26 Mais d'appartenir, de donner un sens d'abord à sa vie.
00:12:30 Parce qu'on parle beaucoup aujourd'hui de ces métiers.
00:12:33 Pour le coup, ça a un sens, bien sûr.
00:12:35 Et d'appartenir à une forme de fraternité.
00:12:38 - Vous avez raison, mais le paradoxe...
00:12:40 - Qui est plus important qu'on pense dans l'atmosphère d'un commissariat.
00:12:44 - Le paradoxe, Pascal, et je rejoins encore Elisabeth,
00:12:47 depuis des années, les policiers ont de plus en plus de mal
00:12:51 à éprouver la fierté du beau métier qu'ils exercent.
00:12:55 Et ce qui crée une unité chez eux, c'est le fait d'être ciblé, attaqué de manière très...
00:13:00 - Bien sûr, mais si, Joseph, il faut aussi les respecter.
00:13:02 Vous avez peut-être vu la séquence qui passait sur les réseaux sociaux
00:13:05 avec Thierry Frémaux à Cannes.
00:13:07 - Ah oui, absolument.
00:13:08 - Justement, ceux qui ont la chance d'être entre guillemets en haut,
00:13:12 qui ont la chance, effectivement, d'avoir un bon job, etc.
00:13:16 Il faut les respecter, ces gens-là.
00:13:18 Il ne faut pas les humilier.
00:13:19 Cette séquence, moi, m'a beaucoup choqué.
00:13:22 "Ça ira loin, monsieur", dit M. Frémaux.
00:13:25 - Comment d'ailleurs ?
00:13:26 - On va l'écouter, cette séquence.
00:13:28 - La part de Frémaux, c'est...
00:13:30 - Voilà, mais parce que c'est aussi le mépris de classe.
00:13:32 - Exactement.
00:13:33 - C'est le mépris de classe.
00:13:35 Donc, ces gens qui avancent le cœur en bandoulière, parfois,
00:13:39 en donnant des leçons à la terre entière dans un film,
00:13:42 ne sont même pas capables de se conduire bien avec un policier.
00:13:44 Ils ne sont même pas capables d'avoir un peu de courtoisie,
00:13:47 d'élégance et de gentillesse.
00:13:48 Les gens sont ce qu'ils font, comme toujours.
00:13:50 Vous voyez cette séquence ?
00:13:52 - Oui, cette séquence m'a choqué.
00:13:55 - Regardez cette séquence.
00:13:58 - Venez-moi...
00:14:00 - Venez-moi retourner.
00:14:02 - Venez-moi retourner.
00:14:04 - Non.
00:14:05 - Ce monsieur, ce monsieur, il vous demande de vous arrêter,
00:14:07 vous vous arrêtez.
00:14:08 Non, vous avez compris ?
00:14:09 - Ce monsieur, il me demande de m'arrêter.
00:14:11 - Je vous ai demandé de vous arrêter.
00:14:13 - C'est pas moi qui...
00:14:15 - Alors, dites-le.
00:14:17 - Oui, alors ?
00:14:18 - Alors, dites-le.
00:14:20 - Je vais m'en aller.
00:14:22 - Allez-y, monsieur.
00:14:23 - Je vais m'en aller.
00:14:24 - Allez-y.
00:14:25 - Je vais m'en aller.
00:14:26 - Allez-y.
00:14:27 - Je vais m'en aller.
00:14:28 - Allez-y.
00:14:29 - Je vais m'en aller.
00:14:30 - Allez-y.
00:14:31 - Je vais m'en aller.
00:14:32 - Allez-y.
00:14:33 - Je vais m'en aller.
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00:14:35 - Je vais m'en aller.
00:14:36 - Allez-y.
00:14:37 - Je vais m'en aller.
00:14:38 - Allez-y.
00:14:39 - Je vais m'en aller.
00:14:40 - Allez-y.
00:14:41 - Je vais m'en aller.
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00:16:16 - Je vais m'en aller.
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00:22:17 - Je vais m'en aller.
00:22:23 - Je vais m'en aller.
00:22:29 - Il y a un système, le marché Chicago.
00:22:35 - Ils le savent.
00:22:41 - 21 morts depuis le début de l'année.
00:22:47 - On va parler de ce qui s'est passé au Lila.
00:22:53 - C'est exactement ce que nous pensons.
00:22:59 Les premières victimes, c'est les gens des quartiers.
00:23:05 C'est les gens des quartiers qui disent que ça suffit.
00:23:11 Tant que les gens des quartiers ne se révolteront pas,
00:23:17 ça doit venir.
00:23:21 - Cette femme de 42 ans qui a été victime collatérale.
00:23:27 - Le débat sur le mot "en sauvagement".
00:23:33 - C'est un mot d'extrême droite.
00:23:39 - C'est comme la France orange mécanique.
00:23:45 - C'est d'Armanin.
00:23:51 - Quand au Lila, 10 personnes viennent tabasser un autre,
00:23:57 c'est la France orange mécanique.
00:24:03 - C'est le produit de la civilisation.
00:24:09 - C'est le produit d'une société.
00:24:15 - La civilisation, c'est le langage comme résolution des conflits.
00:24:21 - Quand vous en êtes à tabasser 12 personnes contre 1,
00:24:27 vous avez un problème.
00:24:33 - Chaque fois qu'il y a des crimes de cette nature,
00:24:39 il faut suivre le fil de l'argent.
00:24:45 - On va marquer une pause.
00:24:51 - Il y a eu un culte, où Michel Serronet est mort.
00:24:57 - Et Romiche Neder est mort.
00:25:03 - Et Pierre Maglon est mort.
00:25:09 - Bon anniversaire Guy Marchand.
00:25:15 - Il est 9h30, Audrey Bertheau.
00:25:21 - Des élèves absents pour la fête de l'Aïd.
00:25:27 Le ministère de l'Intérieur reconnaît qu'une évaluation du taux d'absentéisme
00:25:33 a été demandée ce jour-là dans l'académie de Toulouse.
00:25:39 Le TEC Nival devrait se terminer aujourd'hui.
00:25:45 Hier, les fêtards ont commencé à prendre la route.
00:25:51 Selon la préfecture, il n'était plus que 10 000 festivaliers sur place.
00:25:57 En tennis, le russe Danil Medvedev a remporté son premier tournoi
00:26:03 sur terre battue.
00:26:07 Il décroche le 20e titre de sa carrière.
00:26:13 - Vous auriez été vue hier dans une salle de cinéma pour voir Jeanne Dubary.
00:26:19 - J'ai adoré le film.
00:26:23 - Mais Johnny Depp n'est pas très présent.
00:26:29 - Il y a pas beaucoup de dialogues.
00:26:35 - Le film est formidable.
00:26:39 - Il parle pas beaucoup, mais il est dans toutes les scènes.
00:26:45 - Le jeu d'acteur, c'est parler.
00:26:49 - Il est très bon.
00:26:53 - J'ai trouvé ça plat.
00:26:57 - C'est bon, on a le droit d'avoir un peu de...
00:27:03 - Je vous apporte.
00:27:07 - Il parle pas français, ça manque un peu.
00:27:11 - C'est un destin de famille, mais de femme libre.
00:27:15 - Merci Audrey de ces précisions.
00:27:19 - Rien ne nous échappe dans la ville.
00:27:23 - Vous êtes surveillé.
00:27:27 - Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme de 25 ans a été tué en pleine rue au Lilac.
00:27:35 - La victime a été poignardée à mort par une dizaine de personnes.
00:27:41 - Il est décédé des suites de ses blessures après son transfert à l'hôpital Bichat à Paris.
00:27:47 - La victime est originaire de Drancy, rendait visite à des cousins lorsque ces derniers ont été agressés.
00:27:53 - Le journal a été traité par un groupe d'une dizaine de personnes, dont une qui a porté un coup de couteau sur les sources de l'enquête.
00:28:01 - Je n'aime pas faire le journal des faits divers.
00:28:05 - Il y a des faits divers qui sont indépendants les uns des autres et qui n'ont rien à voir.
00:28:11 - Mais là, on est dans quelque chose qui est de l'ordre de ses révélateurs, d'un système qui existe parfois dans les quartiers.
00:28:21 - Le sujet de Célia Parrott.
00:28:25 - Il est environ 22h30 lorsqu'une dizaine d'individus empruntent cette rue située près d'un commissariat et de la mairie.
00:28:34 - Puis encerclent Ryan et ses deux cousins installés sur ses chaises.
00:28:38 - L'un des protagonistes se jette sur le jeune homme de 25 ans, puis couteau à la main, l'entaille dans l'aine.
00:28:44 - Je vois qu'il saigne, je l'essaye de le mettre en PLS, j'enlève ma veste et j'appuie sur l'appelé.
00:28:49 - Je prends son téléphone dans sa poche et j'appelle les secours.
00:28:52 - Ils sont partis vite et c'est surtout les cris de mon frère et mes cris qui ont averti le faucinage.
00:28:56 - Selon les proches de Ryan, il aurait été victime d'une descente de quartier.
00:29:00 - Un phénomène qu'il constate depuis 2017.
00:29:03 - Face à ces affrontements entre membres de cités rivales, la tante et l'oncle de Ryan réclament plus de fermeté de la part des autorités.
00:29:11 - S'ils étaient, par les antécédents passés, assez et sévèrement réprimandés et punis et que la justice a fait ce qu'il fallait,
00:29:19 - les jeunes auront peur de faire ce genre de choses, de représailles.
00:29:23 - Multipliez les caméras de surveillance dans les quartiers. Il faut leur identité, il faut les reconnaître.
00:29:29 - Parce que leur impunité est liée à leur anonymat.
00:29:32 - La famille du jeune dentiste qui exerçait tapantin attend désormais que justice soit faite.
00:29:37 - Une enquête est ouverte et a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
00:29:42 - C'est sidérant quand même. Et la tante et l'oncle de Ryan témoignent à visage découvert, couvert, sous forme d'anonymat.
00:29:53 - Parce qu'ils, eux-mêmes, ont sans doute peur des représailles.
00:29:57 - Ça vous sidère ? Excusez-moi mais...
00:30:00 - Et cette dame qui dit s'il y avait une justice, qui connaît cette dame manifestement, qui connaît l'état d'esprit, l'atmosphère,
00:30:08 - qui sait ce qui se passe depuis tant d'années, qui dit "mais si ces jeunes gens étaient condamnés ?"
00:30:13 - Donc c'est elle qui le demande. Et moi je vous pose la question mais jusqu'à quand ça va durer en fait ?
00:30:17 - Oui mais... - Jusqu'à quand ? On attend quoi ?
00:30:20 - Pour se poser la question des traitements de ces faits divers, il faut quand même savoir que l'année dernière,
00:30:25 - par rapport à l'année précédente, il y a eu un doublement du nombre d'homicides et de tentatives.
00:30:30 - Il faut rajouter les tentatives d'homicide. Donc ça n'est pas quelque chose d'anodin quand on double le nombre de crimes.
00:30:36 - C'est évident. - Pardon cher Nathan mais moi je dis c'est une société qui devient une société sauvage.
00:30:44 - C'est-à-dire que le crime est banalisé. C'est ça que l'on voit aujourd'hui par rapport sans doute il y a quelques années.
00:30:51 - On tue pour rien, pour 100 euros, vous donnez 100 euros à un petit dealer, il va faire son petit règlement de compte en échange d'une kalachnikov.
00:30:59 - Donc il y a une banalisation du crime, il y a une sauvagerie qu'on n'avait pas il y a quelques années.
00:31:04 - Bah qu'il n'y avait pas dans les années 70, il y a peut-être un siècle. - Je parle des années 70.
00:31:07 - Voilà, il y a un siècle, on sait que la société était plus violente. - Ah non mais c'est au Moyen-Âge évidemment.
00:31:12 - Non non plus au Moyen-Âge. - Au Moyen-Âge c'était la bourse ou la vie.
00:31:17 - Ce qui était ponctuel est devenu un véritable système et une fois le constat, on est tous d'accord là-dessus, mais comment faire pour éradiquer cela ? C'est un gros problème.
00:31:28 - Ah bah, c'est... - Faut changer de logiciel. - Faut s'adresser à nos anciens collègues.
00:31:35 - Vous changez de logiciel, c'est très simple. - Mais c'est ce que disait l'oncle et la tante.
00:31:39 - Le problème quand vous dites "il faut changer de logiciel", je suis d'accord en l'occurrence, mais pensez aux multiples transgressions qui se déroulent sur le territoire.
00:31:49 - Si vous changez en permanence de logiciel, vous aboutissez à un monde complètement dérégulé. C'est ça le problème.
00:31:58 - Et c'est quoi votre solution ? - Je n'en ai pas, je ne suis pas ministre.
00:32:02 - Je vous presserai. - En tout cas, il est certain que je serai curieux, et je le ferai pour chaque tragédie, de vérifier comment ont été traités les gens qui ont poignardé ce jeune dentiste de 25 ans.
00:32:16 - Excusez-moi, mais... - Et là, je mettrai en oeuvre des responsabilités.
00:32:20 - C'est pas normal, si dans l'édifice, il y a des gens qui ont déjà été condamnés et qu'on les a laissés sortir ou qui n'ont jamais pâti d'une exécution des peines cohérentes...
00:32:31 - Et la réponse, vous la connaissez comme moi ? - Non, malheureusement, on ne la connaît pas encore.
00:32:36 - Soyons prudents. - Non, mais il y a quand même une dimension, excusez-moi, qui est une dimension quasiment anthropologique.
00:32:40 C'est que la loi du clan, la loi de la tribu s'impose à toute valeur morale, parce que ce à quoi nous assistons de neuf, quand même, enfin, disons depuis quelques années,
00:32:49 ce sont des agressions où les gens, devant des caméras, sans la moindre honte, s'attaquent à 10 contraintes.
00:32:55 C'est-à-dire, ce qui pour nous est le pire symbole de lâcheté, vraiment, le type n'a aucune chose à 10 contraintes.
00:33:04 Et pourquoi ? Parce que c'est un clan, ou un clan, là c'est la cité, je ne sais pas le quartier, je ne connais pas l'histoire de celle-là, mais on l'a vu dans d'autres affaires.
00:33:14 Et ça, c'est une dimension anthropologique. - Ça n'est pas nouveau.
00:33:17 - Il y a une dimension, quand même, malgré tout, qu'on voit de plus en plus.
00:33:23 - Je voulais que Nathan nous parle, parce qu'effectivement, ces sujets-là sont tellement sensibles.
00:33:27 Et vous disiez tout à l'heure, on l'a vu avec l'affaire Lola.
00:33:30 L'affaire Lola, où celle qui a été à l'origine du meurtre de Lola n'aurait jamais dû peut-être se trouver sur le territoire, elle aurait pu être, comment dire, même emprisonnée.
00:33:42 Mais ceux qui ont porté ce sujet-là, hier soir, c'était sur France 5 ? - Oui, sur France 5.
00:33:47 - Ça s'appelait "La fabrique du mensonge", où nous sommes mis en cause dans ce sujet.
00:33:52 Pour expliquer qu'il y a instrumentalisation du meurtre de Lola.
00:33:55 C'est-à-dire que la pensée médiatique, en plus, quand on parle de ces sujets, dit que nous instrumentalisons, alors que nous témoignons de la réalité, bien évidemment.
00:34:04 C'est aussi effrayant, c'est aussi une part du problème.
00:34:07 C'est-à-dire que la manière dont l'espace médiatique rend compte, et vous-même avez été interrogé, et ça m'intéressait, votre témoignage dans ce film-là.
00:34:15 Ça a été coupé, d'ailleurs, à... - Non, c'était pas dans le film, il y avait le documentaire, et après, un débat après le documentaire.
00:34:21 - Et vous y avez participé. - J'y avais participé, il y avait eu un petit malentendu, j'avais pas compris, j'ai reçu le documentaire très peu de temps avant l'émission,
00:34:30 mais c'était vraiment aussi un malentendu d'organisation.
00:34:32 Et donc, moi j'ai vu ce documentaire, j'ai trouvé que le début, c'est-à-dire la partie qui était consacrée aux réseaux sociaux,
00:34:38 qui expliquait comment, juste après l'affaire Lola, il y a eu, à telle heure, telle personne qui a pris telle photo,
00:34:44 qui a lancé tel hashtag en tendance pour instrumentaliser l'affaire, était intéressante.
00:34:49 Et comme je l'ai dit à un moment dans le débat, hier, mais je crois que c'était une séquence qui n'était pas nécessairement à l'antenne,
00:34:56 après, moi j'ai trouvé que la partie qui était consacrée aux traitements médiatiques, à CNews en particulier, aux traitements médiatiques en général,
00:35:03 était caricaturale, parce que sur CNews, il y avait un montage avec 5 ou 6 séquences où on voyait des gens sur CNews
00:35:09 qui tenaient à peu près le même discours sur l'affaire Lola, sachant que pour ma part, je cite juste mon cas,
00:35:14 mais je pense que c'est le cas de plein d'autres gens, de chroniqueurs,
00:35:16 moi j'ai dit ce que je pensais de cette affaire et que je trouvais pour ma part que certains avaient eu tort
00:35:22 de faire un lien entre l'immigration et ce qui s'était passé, etc.
00:35:26 Et qu'on aurait pu faire une même séquence sur CNews, qui était beaucoup plus plurielle, en montrant qu'il y avait des gens qui avaient des avis différents.
00:35:32 - Sinon cette jeune femme est venue ici en France pour étudier, mais en fait elle n'a jamais étudié, si j'ai bien compris,
00:35:40 et on voit bien comment ces procédures sont parfois dévoyées, et le lien avec l'immigration, il est là.
00:35:48 C'est-à-dire que quand on te dit "accueillir des étrangers", bien sûr, des étrangers étudiants, bien sûr,
00:35:54 mais pour faire des études qu'ils ne pourraient pas faire dans leur pays.
00:35:58 Je crois qu'elle était venue pour faire un CAP de coiffure ou de choses comme ça.
00:36:04 C'est évidemment quelque chose qui est dévoyé, bien évidemment.
00:36:08 - Il est là le lien !
00:36:10 - Un mot de politique, parce qu'il y a le garde des Sceaux qui intervient dans ce documentaire,
00:36:14 et Eric Dupond-Moretti a eu cette déclaration qui a beaucoup surpris en disant "on ne peut pas faire appliquer toutes les OQTF".
00:36:20 C'est comme ça, il y a des OQTF qui sont inapplicables.
00:36:22 Rappelons quand même au garde des Sceaux qu'Emmanuel Macron s'était engagé lui-même à faire respecter 100% des OQTF.
00:36:28 - Mais il a raison là, M. Dupond-Moretti.
00:36:30 - C'est une fatalité pour Moretti.
00:36:32 - Ce week-end, c'est très très simple. Vous voulez connaître l'État de la France ?
00:36:36 - Le Technival.
00:36:38 - C'est très simple.
00:36:40 - C'est un cas d'école.
00:36:42 - Absolument.
00:36:44 - Le Technival c'est quoi ? C'est le plus grand festival de techno en France.
00:36:46 Techno, festival, c'est devenu Technival.
00:36:48 C'était interdit.
00:36:50 - C'était interdit.
00:36:52 - Personne n'est intervenu.
00:36:54 - Il a eu lieu.
00:36:56 - Il a eu lieu. Bon, alors je comprends le ministre de l'Intérieur,
00:36:58 parce que si tu interviens, le risque est grand, qui est du grabuge.
00:37:00 - Ah bon ?
00:37:02 - Bah oui.
00:37:04 - C'est comme la ZAD.
00:37:06 J'ai entendu d'ailleurs Noël Mamère expliquer que la ZAD,
00:37:08 il a été formidable à Nantes, sur un même plateau.
00:37:10 Parce qu'en ce moment, France 5, c'est une œuvre d'art.
00:37:12 Vraiment, regardez France 5, c'est de la propagande, mais ça y va.
00:37:16 - On paye déjà, pardon.
00:37:18 - Et alors Pascal ?
00:37:20 - Les ZAD sont plus heureux.
00:37:22 - Et Pascal, on parlait de la drogue tout à l'heure.
00:37:24 - Moi je regarde vraiment beaucoup ses émissions, je vous assure, parce que c'est très intéressant.
00:37:26 - Vous avez parlé de la drogue tout à l'heure au Technival,
00:37:28 où il y a eu une consommation de drogue accrue,
00:37:30 pas volonté de faire un coup de filet.
00:37:32 - Vous avez la France, vous avez la France.
00:37:34 Alors si M. Darmanin était là, je lui dirais "mais vous intéressez ?"
00:37:36 Bah non.
00:37:38 - Pourquoi ? Bah parce qu'on peut rien faire.
00:37:40 - Non, il a une cible ultra droite.
00:37:42 Ça c'est beaucoup plus important, les 40 Pékins d'ultra droite.
00:37:44 - Ce qui est extraordinaire, c'est hier,
00:37:46 le reportage sur Telfin,
00:37:48 on montre avec une sorte de joie médiatique,
00:37:50 à quel point les contrôles ont été nombreux.
00:37:52 - Bien sûr, tout s'est bien passé.
00:37:54 - C'est extraordinaire.
00:37:56 - Et oui, parce qu'en fait, il y a une volonté journalistique
00:37:58 de dire "ah bah finalement, ça c'est pas la France,
00:38:00 c'est la France", de dire "ah bah finalement,
00:38:02 ça s'est bien passé", puisque les journalistes,
00:38:04 au-delà de témoigner de la réalité,
00:38:06 font la morale.
00:38:08 - Ça n'a pas toujours été interdit d'ailleurs, le Tecnival, par le passé.
00:38:10 - Oui, mais celui-là a été interdit.
00:38:12 - C'est ça la question.
00:38:14 - La grande dépression des maires.
00:38:16 Alors du coup, et ça va dans la même chose,
00:38:18 les maires, bon ben les maires, ils en ont ras-le-bol.
00:38:20 C'est une société qui est en déliquescence.
00:38:22 - Très intéressant.
00:38:24 - Mais personne ne le voit, ou ne veut le voir.
00:38:26 - On le voit, mais on ne peut pas le dire.
00:38:28 - On va parler à Mathilde Couvillier-Flornois
00:38:30 qui nous parle de la grande dépression des maires de France.
00:38:32 - Ils sont en première ligne sur le terrain.
00:38:36 Les maires éprouvent de plus en plus
00:38:38 de difficultés à exercer leurs fonctions.
00:38:40 Et les causes sont nombreuses,
00:38:42 selon Ludovic Rochette, président de l'Association
00:38:44 des maires de la Côte d'Or.
00:38:46 - La gestion d'une commune devient de plus en plus compliquée,
00:38:48 financièrement, par l'addition
00:38:50 de normes, et puis
00:38:52 les agressions se succèdent.
00:38:54 C'est une fonction qui est passionnante,
00:38:56 mais qui est de plus en plus compliquée.
00:38:58 - Les agressions envers les élus se multiplient.
00:39:00 Dernièrement, Yannick Mores, maire de Saint-Brévin-les-Pins,
00:39:02 a vu son logement incendié,
00:39:04 et a par la suite démissionné.
00:39:06 Selon l'Association des maires de France,
00:39:08 les agressions envers les maires sont en hausse
00:39:10 de 15% en 2022.
00:39:12 - Les maires, ce qu'ils demandent,
00:39:14 c'est bien sûr des peines sévères,
00:39:16 des peines qui sont prononcées sûrement
00:39:18 plus rapidement. Les maires sont aussi
00:39:20 en attente
00:39:22 d'une discussion franche
00:39:24 avec l'Etat pour que
00:39:26 on puisse sereinement
00:39:28 être maire aujourd'hui, ce qui n'est pas le cas.
00:39:30 - Pour Ludovic Rochette,
00:39:32 ces démissions à répétition doivent nous alerter.
00:39:34 - Là, en 2026, la situation
00:39:36 peut être beaucoup plus compliquée.
00:39:38 Et s'il n'y a pas
00:39:40 cette appétence à devenir maire
00:39:42 en France, c'est notre édifice
00:39:44 qui est quand même, aujourd'hui, remis en cause.
00:39:46 - Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur,
00:39:48 depuis 2020, 1293 maires
00:39:50 ont raccroché leur écharpe à mi-mandat.
00:39:52 - Alors, il n'y aura peut-être plus de maires
00:39:54 ou moins de maires, il n'y aura plus de politiques,
00:39:56 il n'y aura plus non plus de profs. En fait,
00:39:58 tous ceux qui sont dépositaires de l'autorité,
00:40:00 tu tires le fil de l'autorité
00:40:02 et tu as une des clés de la société française.
00:40:04 - Sur la question des maires, moi,
00:40:06 je suis admiratif de ceux qui,
00:40:08 aujourd'hui, occupent ces fonctions.
00:40:10 Il faut savoir qu'un maire... - Ça dépend lesquels !
00:40:12 - C'est pratiquement bénévole,
00:40:14 c'est quelques petites indemnités
00:40:16 qu'ils ont... Ils ont plus
00:40:18 tellement la maîtrise des ressources
00:40:20 puisque l'État, aujourd'hui,
00:40:22 leur a retiré la taxe d'habitation
00:40:24 et ils sont tributaires d'une
00:40:26 dotation globale de fonctionnement
00:40:28 de l'État, qu'en plus, si vous voulez,
00:40:30 ils ont une responsabilité pénale, nous le savons,
00:40:32 dès lors qu'il y a le moindre accident
00:40:34 sur leur commune, et maintenant,
00:40:36 ils sont agressés. Vous êtes honnêtes ensuite
00:40:38 que 40% des maires, nous dit-on, ne se
00:40:40 représenteront pas à la prochaine élection.
00:40:42 Ça veut dire qu'on a un problème de démocratie
00:40:44 locale. Si on ne refait pas rapidement
00:40:46 un statut de l'élu, avec une protection
00:40:48 et une reconnaissance,
00:40:50 on va aller vers de grands désordres.
00:40:52 - Ce qu'il y a de dramatique, c'est que des métiers
00:40:54 dont on devrait avoir la fierté
00:40:56 sont de plus en plus
00:40:58 battus en brèche par les
00:41:00 incommodités qu'ils subissent.
00:41:02 Et je ne partage pas,
00:41:04 il y a des maires qui
00:41:06 devraient rester en place. Ce qui me concerne...
00:41:08 - Oui, moi aussi je pense.
00:41:10 - Je préférerais. - Oui, mais quel est le souci ?
00:41:12 C'est très intéressant, Saint-Brévin.
00:41:14 Comment c'est instrumentalisé, pour le coup ?
00:41:16 - C'est instrumentalisé en disant
00:41:18 "oui, c'est l'extrême-droite".
00:41:20 D'ailleurs, hier, Éric Zemmour, le président de Reconquête,
00:41:22 était au grand jury RTL.
00:41:24 On va l'écouter dans une seconde, je le dis pour Marine Lençon,
00:41:26 parce qu'il s'est exprimé là-dessus.
00:41:28 Mais c'est très intéressant.
00:41:30 L'espace médiatique ne traite pas
00:41:32 non plus ce qui s'est passé
00:41:34 à Saint-Brévin, comme il faudrait le traiter.
00:41:36 C'est-à-dire que l'espace médiatique
00:41:38 a décidé que c'était l'extrême-droite.
00:41:40 - Là, en l'occurrence, Pascal, il y a eu des
00:41:42 manifestations, organisées dans un premier temps
00:41:44 par Reconquête, par le Rassemblement national.
00:41:46 - Mais vous savez qui a mis le feu ?
00:41:48 - Non.
00:41:50 Ensuite, vous avez eu des manifestations
00:41:52 de l'ultra-droite avec des coups de puscule.
00:41:54 Puis vous avez eu des menaces, par contre,
00:41:56 personnelles contre le maire.
00:41:58 Des tracts absolument odieux.
00:42:00 Il y avait un enfant dans une mare de sang
00:42:02 où il était mis. Si on installe le centre pour migrants
00:42:04 ou pour demandeurs d'asile à côté de l'école,
00:42:06 c'est ce qui va se passer chez toi à Saint-Brévin.
00:42:08 Donc, quand même, il y a eu des menaces.
00:42:10 On ne sait évidemment pas qui a mis le feu
00:42:12 sur la maison et aux voitures de Lédille,
00:42:14 mais on sait quand même qu'il y a eu des menaces
00:42:16 de l'extrême-droite et de gros puscules qui sont
00:42:18 venues dans cette ville dans laquelle il ne vivait pas.
00:42:20 - Justement, écoutons. Donnant la parole
00:42:22 à Éric Zemmour, il était hier l'invité
00:42:24 du grand jury des RTL.
00:42:26 - Évidemment,
00:42:28 j'ai condamné et je condamne
00:42:30 la façon
00:42:32 dont a été traité ce maire.
00:42:34 C'est absolument scandaleux. Ce n'est pas dans
00:42:36 mes méthodes. On ne brûle pas la maison
00:42:38 d'un élu,
00:42:40 n'importe qui, mais encore plus d'un élu.
00:42:42 On n'agresse pas des gens.
00:42:44 Je le dénonce
00:42:46 et je le condamne.
00:42:48 J'observe depuis 15 jours,
00:42:50 parce que ça fait bien 15 jours qu'on me parle de ça,
00:42:52 et qu'on essaye
00:42:54 de nous mettre la responsabilité sur le dos.
00:42:56 Je tiens à dire
00:42:58 que je vois bien l'opération
00:43:00 de manipulation, je dis bien
00:43:02 de manipulation médiatique
00:43:04 qui est à l'œuvre.
00:43:06 - Est-ce qu'il a raison ou pas, selon vous ?
00:43:08 - Je pense qu'il y a quand même...
00:43:10 Il y a eu ce qu'a dit Gauthier,
00:43:12 mais malgré tout, les accuser en permanence
00:43:14 parce qu'ils ont aussi
00:43:16 donné écho
00:43:18 à ce que pensaient beaucoup d'habitants de cette ville.
00:43:20 - Il y avait une manif organisée par Recontet ?
00:43:22 - Oui, il y a eu des manifestations avec des participants de Recontet.
00:43:24 - Mais on n'a pas eu le droit d'être...
00:43:26 - Est-ce qu'il a été reproché à Érysémour ? C'est un tract
00:43:28 qui a été envoyé dans les boîtes aux lettres des habitants de Saint-Brévin
00:43:30 après l'incendie
00:43:32 de la maison et des voitures.
00:43:34 - Et qu'est-ce qu'il y avait dans ce tract ? Parce que c'est des tracts politiques...
00:43:36 - Il a été proposé, évidemment,
00:43:38 un tract contre l'installation de ce centre à côté de l'école.
00:43:40 - Mais ça, on avait le droit quand même...
00:43:42 - C'est le timing, après l'incendie de la maison du maire.
00:43:44 - Pardon Gauthier, le problème,
00:43:46 c'est de criminaliser toute opposition
00:43:48 à ce centre de migrants.
00:43:50 Ce qu'on pourrait dire aussi,
00:43:52 c'est que le maire, contrairement au maire de Paris,
00:43:54 de Grenoble, etc.,
00:43:56 qui eux sont très idéologiques,
00:43:58 lui, il n'avait pas demandé ce centre,
00:44:00 puisque c'est une compétence de l'État.
00:44:02 - Il existait déjà ce centre. Là, on parle d'un déménagement.
00:44:04 - Je n'ai pas eu le temps de le dire.
00:44:06 - Je le sais.
00:44:08 - Parce que ça, c'est important, on leur impose des choses.
00:44:10 - Non mais ce qu'il faut dire, c'est que ce centre existait,
00:44:12 qui n'a jamais eu un souci,
00:44:14 à Saint-Brévent, c'est très important de le dire.
00:44:16 Tout s'est toujours très bien passé.
00:44:18 C'est quelques personnes qui sont, pour le coup,
00:44:20 des vrais demandeurs d'asile.
00:44:22 Et là, ce n'est pas des demandeurs d'asile dévoyés.
00:44:24 Il y a des afghanis...
00:44:26 Moi, j'ai des afghans qui apprennent le français,
00:44:28 qui ont quitté l'Afghanistan
00:44:30 dans les conditions qu'on sait, et qui sont là,
00:44:32 justement, qui veulent apprendre le français,
00:44:34 qui veulent travailler ici, rester chez nous.
00:44:36 Donc, il n'y a aucun souci. Le problème, c'est que ce centre
00:44:38 a été déménagé près d'une école.
00:44:40 - Mitoyens de l'école.
00:44:42 - Et des parents ont eu un peu...
00:44:44 Et qui a eu instrumentalisation
00:44:46 par reconquête ou d'autres.
00:44:48 Sans doute, ça a existé.
00:44:50 Et je pense que ce n'est pas une bonne chose,
00:44:52 non plus, d'instrumentaliser ce type de sujet.
00:44:54 Simplement, on ne sait pas qui a mis le feu à cette...
00:44:56 - Mais qu'est-ce que vous appelez...
00:44:58 - A mon avis, il faut refaire la...
00:45:00 - On a le droit de s'opposer à ce déménagement
00:45:02 sans être accusé d'instrumentalisation.
00:45:04 - Mais justement, moi, c'est ce que j'allais dire.
00:45:06 Il faut faire la part des choses.
00:45:08 Il y a eu des gens qui étaient opposés
00:45:10 à ce centre de migrants.
00:45:12 - Non, au déménagement.
00:45:14 - Au déménagement, eux, au centre de migrants, même.
00:45:16 Je fais quand même la part des choses
00:45:18 entre les gens qui ont fait ça et qui ont eu cette opinion
00:45:20 et les gens qui ont brûlé la maison.
00:45:22 Il faut faire, évidemment, cette distinction
00:45:24 et ne pas faire un amalgame entre tout le monde.
00:45:26 Cependant, ce qu'on peut se poser...
00:45:28 Avec, par exemple, l'assassinat d'Yitzhak Rabin
00:45:30 en Israël, après un moment de débat politique
00:45:32 qui était extraordinairement explosif
00:45:34 et où certains, sans évidemment vouloir
00:45:36 faire assassiner Yitzhak Rabin,
00:45:38 avaient eu des arguments qui étaient très, très, très
00:45:40 violents, qui radicalisaient, qui dramatisaient
00:45:42 le débat et qui ont créé un climat qui était un climat
00:45:44 mauvais. Donc c'est la question, me semble-t-il,
00:45:46 qu'on peut se poser en politique, qu'on soit de gauche,
00:45:48 qu'on soit d'extrême-gauche, qu'on soit d'extrême-droite,
00:45:50 quel que soit le bord politique, quand on participe à un mouvement politique
00:45:52 qui conduit à de telles radicalités,
00:45:54 à brûler de maisons... - Et qui conduit ?
00:45:56 Vous ne pouvez pas dire que ça conduit !
00:45:58 Attention ! - Ou il se passe
00:46:00 ceci, on peut quand même à un moment se dire
00:46:02 "Ah, et je m'apporte de responsabilité."
00:46:04 Mais ça n'accuse pas... - Est-ce que Jean-Luc Mélenchon a sa responsabilité
00:46:06 quand il... - La police tue.
00:46:08 - Quand il dit "la police tue".
00:46:10 C'est aussi le sujet qui est posé.
00:46:12 Est-ce que monsieur... Qui avait mis...
00:46:14 Monsieur Portet. - Port.
00:46:16 - Qui avait mis son ballon, son pied
00:46:18 sur le ballon avec l'effigie
00:46:20 du ministre du Somme, est-ce qu'il parle
00:46:22 du climat ? C'est les questions qu'on se pose.
00:46:24 - La réponse est oui. - Moi je vous prends à la réponse.
00:46:26 Quand il y a une lutte sociale et qu'il y a des débordements,
00:46:28 tout le monde doit se poser la question de sa responsabilité.
00:46:30 - Mais la violence
00:46:32 depuis la rentrée, convenons
00:46:34 qu'elle est de l'extrême-gauche
00:46:36 et pas
00:46:38 de Marine Le Pen
00:46:40 à l'Assemblée Nationale.
00:46:42 La violence verbale, la violence comportementale,
00:46:44 on la retrouve à l'ultra-gauche,
00:46:46 à l'extrême-gauche, comme vous voulez,
00:46:48 à la France Insoumise, on la retrouve pas
00:46:50 au Rassemblement National, sauf erreur de ma part.
00:46:52 - Au Parlement, c'est vrai.
00:46:54 - Et c'est pas défendre, je le répète,
00:46:56 Marine Le Pen, que de dire cela.
00:46:58 C'est pas être suppôt de Marine Le Pen
00:47:00 que de dire cela.
00:47:02 - C'est une stratégie, c'est rentrer à l'Assemblée.
00:47:04 - Alors effectivement, ce qui est formidable là aussi,
00:47:06 c'est que les idétérialistes sont un petit peu
00:47:08 chagrinés peut-être de cette situation.
00:47:10 Ils disent "attention,
00:47:12 au lait qui dort,
00:47:14 si vous le... ".
00:47:16 - Il faut semblant être respectable.
00:47:18 - Il faut faire attention
00:47:20 parce qu'à ne pas noyer dans une
00:47:22 responsabilité générale
00:47:24 des responsabilités parfaitement
00:47:26 faciles à identifier.
00:47:28 - Eric Zemmour, sur son avenir, il était,
00:47:30 je le disais hier, l'invité
00:47:32 d'RTL. Sur son avenir,
00:47:34 d'abord l'avenir, qui va être
00:47:36 tête de liste à reconquête
00:47:38 l'année prochaine ? Est-ce Marine Le Pen ?
00:47:40 - Marine Le Pen ne risque pas.
00:47:42 - Marine Le Pen ne risque pas.
00:47:44 - Elle préfère arrêter la politique.
00:47:46 - Marion Maréchal.
00:47:48 - Marion Maréchal.
00:47:50 - Et lui-même, est-ce qu'il s'interroge
00:47:52 sur son avenir en politique ? Écoutez sa réponse,
00:47:54 c'est très intéressant.
00:47:56 - Est-ce qu'avoir des députés l'année prochaine,
00:47:58 des députés européens, est pour vous
00:48:00 une question de quasi-survie politique
00:48:02 pour reconquête ?
00:48:04 - Vous savez, je ne raisonne pas en termes
00:48:06 de survie politique.
00:48:08 Je raisonne en termes d'efficacité politique.
00:48:10 - Il faut quand même le rappeler aux européennes, il faut faire 5%
00:48:12 pour avoir des élus. - Absolument.
00:48:14 Donc on verra bien. - Si vous n'atteignez pas ce cap,
00:48:16 Éric Zemmour, vous arrêtez la politique.
00:48:18 Si vous n'atteignez pas les 5% aux élections européennes,
00:48:20 est-ce que vous dites "j'arrête la politique" ?
00:48:22 - C'est marrant.
00:48:24 Ça vous obsède, mon départ de la politique, en fait ?
00:48:26 - Pas du tout, c'est une question qu'on aurait posée
00:48:28 à n'importe qui d'autre.
00:48:30 - Non mais j'aurais des...
00:48:32 Reconquête aura des élus au Parlement européen.
00:48:34 - Avec quelle tête de liste, le nom de Marion Maréchal
00:48:36 est évoqué ? Est-ce que vous-même, vous pourriez
00:48:38 prendre la tête de cette liste ?
00:48:40 - Marion Maréchal serait une excellente tête de liste
00:48:42 et je pourrais moi aussi
00:48:44 être tête de liste aux européennes.
00:48:46 Je n'ai pas encore décidé.
00:48:48 Je déciderai en fonction du contexte
00:48:50 des autres listes,
00:48:52 du contexte politique, mais d'abord
00:48:54 nous préparons notre
00:48:56 programme, nos axes de campagne.
00:48:58 - La présidentielle du pauvre,
00:49:00 c'est comme ça que les élections européennes
00:49:02 ont toujours été surnommées ?
00:49:04 C'est ce que vous écriviez il y a quelques années.
00:49:06 Est-ce que ça veut dire que ce n'est pas un scrutin de votre rang ?
00:49:08 - C'était une formule de monsieur Bayrou.
00:49:10 Il faut rendre à César ce qui appartient à César.
00:49:12 Et à son époque,
00:49:14 c'est-à-dire dans les années 90,
00:49:16 80, il disait
00:49:18 la présidentielle du pauvre parce que ça voulait dire
00:49:20 qu'on se préparait à la présidentielle.
00:49:22 Vous voyez ?
00:49:24 Monsieur Sarkozy a fait ça,
00:49:26 monsieur Villiers,
00:49:28 monsieur Le Pen. Vous voyez ? Les gens
00:49:30 avant la présidentielle passaient
00:49:32 par les européennes. Moi, ça ne vous a
00:49:34 pas échappé que je suis déjà passé
00:49:36 par les présidentielles.
00:49:38 Donc pour moi, ce n'est pas la même chose.
00:49:40 - En deux mots,
00:49:42 qui sera tête de liste ? - Pour savoir s'il est tête de liste ou non,
00:49:44 il attend la décision de Jean-Luc Mélenchon.
00:49:46 Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas de mandat,
00:49:48 qui n'a plus de titre,
00:49:50 pourrait être tête de liste LFI
00:49:52 aux européennes.
00:49:54 Et si Mélenchon y va, Zemmour ira.
00:49:56 Et si Mélenchon n'y va pas, il laissera la place
00:49:58 à Marion Maréchal. C'est ce qui se murmure du côté de Reconquête.
00:50:00 On attend la décision de Jean-Luc Mélenchon.
00:50:02 - Ça, c'est drôle.
00:50:04 Ça veut dire quoi, se murmurer ?
00:50:06 - Je vais vous dire que je vois...
00:50:08 - Ça me fait toujours sourire.
00:50:10 Il n'y a qu'Éric Zemmour qui sait.
00:50:12 Donc des gens supputent sur ça.
00:50:14 - Non, non, non.
00:50:16 Des gens qui ont discuté avec Éric Zemmour
00:50:18 m'ont parlé,
00:50:20 si vous voulez que je vous le dise.
00:50:22 - Oui, c'est entendu, mais...
00:50:24 Pourquoi ?
00:50:26 Il veut affronter...
00:50:28 - Si Jean-Luc Mélenchon y va,
00:50:30 les européennes ressemblent de plus en plus
00:50:32 à une présidentielle. Vous avez Jean-Luc Mélenchon
00:50:34 sur la ligne de départ, pourquoi pas Éric Zemmour,
00:50:36 Jordan Bardella pour le général ?
00:50:38 - Et Jean-Luc Mélenchon, il attend qu'Éric Zemmour
00:50:40 soit candidat ou pas ?
00:50:42 - Il attend de voir s'il y a une liste commune de la NUPES.
00:50:44 Et ça ne sera pas lui la tête de liste
00:50:46 s'il y a une liste commune de la NUPES.
00:50:48 - Ils n'en veulent pas.
00:50:50 Mais l'EFI a bien compris que s'ils ne sont pas avec la NUPES,
00:50:52 ça peut être plus difficile cette fois-ci.
00:50:54 - Il y a une déclaration qui a fait beaucoup de mal
00:50:56 à cette liste commune pour les européennes.
00:50:58 C'est la déclaration de Manon Aubry qui a dit que le drapeau européen,
00:51:00 eurodéputée de l'EFI, était une forfaiture.
00:51:02 Et depuis qu'elle a prononcé ça, elle a rendu impossible
00:51:04 la tête de liste commune avec Europe Écologie-Les Verts et LPS.
00:51:06 - J'ai du mal à croire ça.
00:51:08 - Heureusement que vous êtes là pour nous éclairer.
00:51:10 - Oui, ça ne m'a pas convaincu.
00:51:12 - Ah ben vous êtes gentil.
00:51:14 - La politique, ce n'est pas une partie de poker menteur.
00:51:16 - Ah si, justement.
00:51:18 - Depuis 50 ans, je vais vous dire que c'est la politique.
00:51:20 - C'est que ça la politique.
00:51:22 - Je veux encore y croire.
00:51:24 - Depuis 2000 ans.
00:51:26 - Vous ne vouliez pas être prudent tout à l'heure et vous ne l'êtes plus du tout.
00:51:28 - Continuez.
00:51:30 - Je veux garder un peu d'espoir.
00:51:32 - Faites attention, monsieur Fedech.
00:51:34 - Vous avez raison.
00:51:36 - Je ne dis que ça, faites attention, parce que j'ai des dossiers.
00:51:38 - Sur qui ?
00:51:40 - Sur vous. La pause. A tout de suite.
00:51:42 - On va retrouver Audrey Bertheau dans une seconde.
00:51:46 Mais on salue l'arrivée sur ce plateau
00:51:48 de Daniel Rondeau de l'Académie française
00:51:50 Beyrouth, Sentimental,
00:51:52 c'est au stock. Bonjour monsieur Rondeau.
00:51:54 - Bonjour Pascal Proron.
00:51:56 - C'est toujours un peu intimidant pour nous de recevoir un académicien.
00:51:58 On surveille un peu son langage.
00:52:00 On essaie de dire moins de bêtises.
00:52:02 - Non, non.
00:52:04 - Si, je vous assure d'autant que vous avez été élu en plus
00:52:06 au fauteuil de Michel Déon.
00:52:08 - Oui, bien sûr.
00:52:10 - Avec qui vous partagez un plaisir du voyage peut-être.
00:52:12 - Le plaisir de la Méditerranée.
00:52:14 - Exactement. Vous avez écrit beaucoup de belles choses.
00:52:16 Il était plutôt classé à droite.
00:52:18 C'était à l'époque où l'Académie française...
00:52:20 - Il était classé dans les USAR.
00:52:22 - Oui.
00:52:24 - Bon.
00:52:26 - Il venait de la droite.
00:52:28 Il venait même d'une amitié proche avec Maurras.
00:52:30 - Bien sûr.
00:52:32 - Mais je crois que
00:52:34 Michel Déon mettait la littérature au-dessus de tout.
00:52:36 Et quand j'avais sorti un petit livre
00:52:38 sur les quatre années que j'avais passées en usine
00:52:40 qui s'appelait "L'Enthousiasme",
00:52:42 c'est-à-dire qu'après 1968,
00:52:44 j'étais gagné par une fièvre révolutionnaire,
00:52:46 il y avait un livre qui s'appelait "L'Enthousiasme".
00:52:48 C'est-à-dire qu'après 1968,
00:52:50 j'étais gagné par une fièvre révolutionnaire,
00:52:52 il y avait un livre qui s'appelait "L'Enthousiasme".
00:52:54 J'étais gagné par une fièvre révolutionnaire
00:52:56 et j'ai voulu,
00:52:58 pour le dire simplement,
00:53:00 partager la vie une des plus humbles.
00:53:02 Et je suis parti travailler 4 ans
00:53:04 dans les usines Lorraine.
00:53:06 20 ans plus tard,
00:53:08 j'ai publié un petit livre
00:53:10 qui s'appelle "L'Enthousiasme"
00:53:12 où je racontais ma vie dans mon chantier.
00:53:14 - C'est l'établi ?
00:53:16 - Oui, c'est l'établi.
00:53:18 - C'est l'enthousiasme.
00:53:20 - Si vous coupez Daniel Rondeau, ça ne va pas être...
00:53:22 - Et Michel Déon
00:53:24 a salué ce livre.
00:53:26 Alors que je ne connaissais pas.
00:53:28 Et il a salué ce livre.
00:53:30 Et bon,
00:53:32 une amitié est née de ce projet.
00:53:34 - Pour un révolutionnaire,
00:53:36 finir à l'Académie française,
00:53:38 c'est vrai que c'est un parcours de vie.
00:53:40 - Oui, c'est une courbe de vie.
00:53:42 - Mais on est tous pareils.
00:53:44 On commence avec les cheveux longs
00:53:46 et puis après,
00:53:48 on met des cravates.
00:53:50 - Vous avez eu les cheveux longs ?
00:53:52 - Non.
00:53:54 Audrey Bertheau qui nous rappelle les titres.
00:53:56 - Bon.
00:53:58 ...
00:54:00 - La police nationale est en deuil.
00:54:02 Trois policiers sont décédés hier dans le Nord.
00:54:04 Gérald Darmanin est attendu au commissariat de Roubaix
00:54:06 dans une heure.
00:54:08 Un terrible accident de la route a eu lieu dimanche matin.
00:54:10 Les trois policiers,
00:54:12 deux hommes et une femme,
00:54:14 étaient âgés de 24 et 25 ans.
00:54:16 L'absentéisme au travail atteint un niveau record.
00:54:18 C'est le résultat d'une étude AXA santé.
00:54:20 Près d'un salarié sur deux a été en arrêt de travail l'an dernier
00:54:22 contre un sur trois en 2019.
00:54:24 C'est la troisième année consécutive
00:54:26 de hausse du taux d'absentéisme.
00:54:28 Cette hausse concerne tous les âges,
00:54:30 tous les statuts hiérarchiques
00:54:32 et toutes les tailles d'entreprise.
00:54:34 Et puis décollage vers la Station spatiale internationale
00:54:36 pour deux astronautes saoudiens.
00:54:38 Les deux astronautes, un homme et une femme,
00:54:40 ont décollé hier depuis le centre spatial Kennedy en Floride.
00:54:42 Ils sont les premiers de leur pays
00:54:44 à se rendre sur l'ISS.
00:54:46 Vous nous intéressez beaucoup,
00:54:48 Daniel Rondeau, parce que vous êtes un peu atypique.
00:54:50 Vous êtes écrivain,
00:54:52 mais vous avez été journaliste,
00:54:54 vous avez été ambassadeur.
00:54:56 Vous êtes aussi un homme politique.
00:54:58 Je peux aussi.
00:55:00 Et vous publiez, c'est pour ça que ça nous intéresse,
00:55:02 Beyrouth Sentimentale.
00:55:04 Et entre le Liban et la France,
00:55:06 certains voient parfois des proximités.
00:55:08 Ce qui se passe au Liban
00:55:10 pourrait se passer en France.
00:55:12 C'est ce que dit en tout cas
00:55:14 le président de la République,
00:55:16 Zemmour.
00:55:18 C'est une de ses thèses.
00:55:20 Régulièrement, il dit que la France
00:55:22 est en état de libanisation.
00:55:24 Votre sentiment, simplement, sur ce sujet.
00:55:26 Est-ce qu'il y a des parallèles ?
00:55:28 La première fois que je suis allé à Beyrouth,
00:55:30 en 1987,
00:55:32 le pays est déjà à la peine,
00:55:34 dans la souffrance.
00:55:36 Il y a eu des guerres,
00:55:38 il y a déjà eu des massacres,
00:55:40 il y a des déplacements de population.
00:55:42 Même s'il est en courte tenue.
00:55:44 Il y a un début d'exode.
00:55:46 La francophonie résiste.
00:55:48 Et dès ce moment-là, moi je suis frappé
00:55:50 par les Libanais,
00:55:52 qui dans la tourmente
00:55:54 où ils se trouvent déjà, en 1987,
00:55:56 résistent avec un optimisme,
00:55:58 avec le sourire,
00:56:00 avec un courage extraordinaire,
00:56:02 avec une sorte de fantaisie.
00:56:04 Ils ont une façon de se tenir,
00:56:06 une façon oblique de se tenir
00:56:08 par rapport au monde,
00:56:10 qui permet d'affronter la tourmente.
00:56:12 Et qu'est-ce que me disent
00:56:14 les Libanais que je rencontre à ce moment-là ?
00:56:16 Ils me parlent tous de la France.
00:56:18 Déjà, ils parlent un français,
00:56:20 vous parlez du français de l'Académie,
00:56:22 ils parlent un français parfait.
00:56:24 Ils parlent un français poétique.
00:56:26 Ils ont une passion
00:56:28 pour la culture française,
00:56:30 une passion pour la politique française.
00:56:32 Ils suivent naturellement
00:56:34 la politique française
00:56:36 comme si c'était la politique du Liban.
00:56:38 Et je suis surpris
00:56:40 par le fait qu'ils me disent
00:56:42 "Attention,
00:56:44 ce qui se passe chez nous
00:56:46 pourra un jour se passer chez vous."
00:56:48 C'est-à-dire, ce qui s'était passé chez eux,
00:56:50 c'est une perte de souveraineté.
00:56:52 Les Palestiniens
00:56:54 sont chassés
00:56:56 de leur terre par Israël.
00:56:58 En fait, c'est une histoire
00:57:00 tragique qui commence en 1933.
00:57:02 Hitler apostasie
00:57:04 sa foi européenne
00:57:06 catholique et juive
00:57:08 commence des guerres zoologiques,
00:57:10 comme dit Ronan.
00:57:12 Après la guerre,
00:57:14 les survivants vont s'établir
00:57:16 en Israël.
00:57:18 Ils chassent
00:57:20 les Palestiniens,
00:57:22 histoire tragique,
00:57:24 et les Palestiniens s'installent
00:57:26 sur les terres du Sud-Liban.
00:57:28 Donc,
00:57:30 ils chassent les habitants qui sont là,
00:57:32 d'abord les chrétiens, puis les musulmans.
00:57:34 - Et ce qui est un parallèle, c'est ça ?
00:57:36 - Non, on pourrait dire
00:57:38 qu'on pourrait voir dans le Liban
00:57:40 une sorte de miroir anticipatif
00:57:42 du chaos
00:57:44 qui menace, qui pourrait menacer
00:57:46 nos pays quand ils perdent
00:57:48 leur souveraineté.
00:57:50 - On en parlera tout à l'heure, on réécoutera
00:57:52 Éric Zemmour, je vois qu'Élisabeth Lévy...
00:57:54 - Il se trouve votre résumé,
00:57:56 si vous voulez, de la naissance d'Israël, un tout petit peu
00:57:58 caricatural, parce qu'il ne s'est pas passé
00:58:00 que ça. Je vous rappelle quand même que
00:58:02 il y avait des juifs et des musulmans
00:58:04 sur le territoire de la Palestine
00:58:06 mandataire, que les Arabes ont refusé
00:58:08 le plan de partage de l'ONU.
00:58:10 Donc, si vous voulez, l'idée que ça s'est passé
00:58:12 juste parce que les Juifs ont chassé les Arabes, me paraît
00:58:14 légèrement rapide.
00:58:16 - Je veux dire, c'est l'histoire.
00:58:18 On sait que l'histoire dévore ses enfants.
00:58:20 Et les enfants de l'histoire dévorent leurs frères.
00:58:22 C'est ça que je veux dire.
00:58:24 Les Palestiniens, tout le monde est victime.
00:58:26 - Ce livre, évidemment,
00:58:28 est extrêmement intéressant.
00:58:30 "L'Algérie de Camus n'était pas sans ressemblance avec le Liban",
00:58:32 écrivez-vous, "même à l'égresse contagieuse
00:58:34 de la vie, même lien de la pauvreté et de la dignité,
00:58:36 même beauté, thaumaturge de la mer
00:58:38 et de la nuit sur le rivage, dans la peste,
00:58:40 Camus écrivait que la guerre apprend
00:58:42 à tout perdre. Liban,
00:58:44 Algérie, même souvenir tragique.
00:58:46 L'Algérie aussi avait connu l'horreur
00:58:48 que la guerre peut répandre sur chacun,
00:58:50 etc. Donc, c'est pour ça.
00:58:52 Parlez également des chrétiens d'Orient.
00:58:54 Il y a bien longtemps que les chrétiens
00:58:56 du Liban et de tout l'Orient
00:58:58 sont à la peine. Nous préférons regarder
00:59:00 ailleurs. Pas assez chic
00:59:02 pour nos rituels de compassion démocratique.
00:59:04 Durant les deux derniers siècles,
00:59:06 plusieurs vagues d'amnésie nous les ont fait
00:59:08 tenir pour quantité négligeable.
00:59:10 Donc, c'est très intéressant, effectivement,
00:59:12 parce que, c'est toujours pareil,
00:59:14 dans l'espace médiatique, cette pensée
00:59:16 n'est pas aussi
00:59:18 fréquente. Mais,
00:59:20 et c'est un lien qui existe, parce que
00:59:22 l'homme politique que vous êtes pourra donner son avis,
00:59:24 Éric Zemmour a parlé hier du projet
00:59:26 des Républicains sur l'immigration.
00:59:28 Et tous ces sujets, évidemment,
00:59:30 sont proches.
00:59:32 Donc, voyez ce qu'il a dit,
00:59:34 parce qu'il trouve, au fond,
00:59:36 qu'il n'y a pas grand-chose dans ce
00:59:38 qu'a dit hier M.
00:59:40 Ciotti et ses amis
00:59:42 à la une du journal du dimanche. Écoutez Éric Zemmour.
00:59:44 Le programme LR, comme Mme Pécresse
00:59:48 Naguerre, propose
00:59:50 des quotas.
00:59:52 La droite n'a toujours pas renoncé à ce que
00:59:54 Nicolas Sarkozy appelait
00:59:56 l'immigration choisie, qui est en fait
00:59:58 un piège. Parce que,
01:00:00 d'abord, ça veut dire
01:00:02 qu'on fait rentrer des immigrés, qu'on le veuille ou non.
01:00:04 Et deuxièmement,
01:00:06 ces gens-là, ils ont
01:00:08 des familles,
01:00:10 leurs enfants grandissent, ils peuvent aller se marier,
01:00:12 ils vont chercher leur femme en Algérie ou au Maroc.
01:00:14 Qu'est-ce qui se passe ? C'est exactement la situation
01:00:16 d'aujourd'hui. D'autant plus
01:00:18 que dans le programme LR, si vous le regardez
01:00:20 attentivement, vous vous apercevrez
01:00:22 que, contrairement à moi, ils ne bloquent
01:00:24 pas le regroupement familial.
01:00:26 Ils en durcissent les conditions.
01:00:28 - Le bandeau est peut-être... - Alors, on va voir le sujet
01:00:30 de Mathilde Couvillier-Flornois
01:00:32 sur ce projet, mais ce qui est intéressant
01:00:34 effectivement, c'est que la mesure
01:00:36 phare, symbolique,
01:00:38 de l'immigration mise en place, dit-on par
01:00:40 Valérie Giscard d'Estaing, qu'est le regroupement
01:00:42 familial, ce projet n'y touche pas.
01:00:44 Et c'est souvent quelque chose qui est discuté.
01:00:46 Voyez le sujet.
01:00:48 - Selon leurs mots,
01:00:50 il s'agit d'un projet de rupture
01:00:52 à la fois audacieux et sérieux.
01:00:54 Cette semaine, les Républicains déposeront
01:00:56 deux propositions de loi pour mieux contrôler
01:00:58 l'immigration. Selon les
01:01:00 estimations de Gérald Darmanin, il y
01:01:02 y aurait entre 600 et 700 000
01:01:04 étrangers clandestins en France.
01:01:06 Parmi les propositions, les Républicains évoqueront
01:01:08 la possibilité de référendum
01:01:10 sur la politique migratoire,
01:01:12 le rétablissement du délit de séjour clandestin
01:01:14 et l'inscription de l'assimilation
01:01:16 dans la Constitution. Mais contrôler
01:01:18 l'immigration de masse, est-ce faisable ?
01:01:20 - Maîtriser l'immigration, ça n'est pas simple.
01:01:22 Je pense personnellement que nous
01:01:24 avons besoin de cette révision constitutionnelle
01:01:26 et je pense
01:01:28 en même temps qu'elle sera
01:01:30 extraordinairement difficile à réaliser.
01:01:32 On aura beau faire
01:01:34 voter des quotas à travers la
01:01:36 révision constitutionnelle proposée
01:01:38 par Bruno Retailleau
01:01:40 et Eric Ciotti et Olivier Marlex,
01:01:42 on aura beau le faire, si ensuite
01:01:44 on n'est pas capable de contrôler
01:01:46 humainement et matériellement
01:01:48 nos frontières,
01:01:50 la réforme juridique
01:01:52 n'aura servi à rien.
01:01:54 Selon les chiffres du gouvernement, en 2022,
01:01:56 la France a délivré
01:01:58 1,7 million de visas, c'est
01:02:00 un million de plus que l'année précédente.
01:02:02 - On a le sentiment d'une sorte de fatalisme
01:02:04 et on voit bien que Mme Mélanie,
01:02:06 qui avait été élue sur certaines dispositions,
01:02:08 est incapable elle-même de les faire,
01:02:10 de les appliquer,
01:02:12 parce que matériellement, ce que dit M. Stefanini,
01:02:14 c'est très compliqué.
01:02:16 Quel regard vous portez, justement ?
01:02:18 Et moi, j'ai en tête cette phrase régulière
01:02:20 de Nicolas Sarkozy qui dit
01:02:22 "l'immigration n'a pas commencé".
01:02:24 - Je trouve,
01:02:26 on parlait de l'histoire tragique,
01:02:28 on est face à une histoire tragique.
01:02:30 Quand j'ai publié
01:02:32 en 2008 ou en 2009
01:02:34 une double page dans Le Monde sur les "good people"
01:02:36 de Malte, peut-être que vous en souvenez,
01:02:38 pour alerter l'Europe...
01:02:40 - Parce que vous avez été ambassadeur pour l'UNESCO
01:02:42 à Malte. - Non, ambassadeur de France.
01:02:44 - Oui, ambassadeur de France à Malte.
01:02:46 - Et quand j'arrive à Malte,
01:02:48 quand j'arrive à Malte,
01:02:50 le premier jour,
01:02:52 je suis dans ma voiture, c'est le premier jour,
01:02:54 la première fois de ma vie que j'ai un chauffeur,
01:02:56 et je regarde et je vois
01:02:58 un hélicoptère en vol stationnaire.
01:03:00 Je demande au chauffeur
01:03:02 "Qu'est-ce qui se passe ?"
01:03:04 Il me dit "Ce n'est rien,
01:03:06 on est en train de repêcher
01:03:08 des migrants
01:03:10 qui se sont noyés."
01:03:12 Donc à partir de ce moment-là,
01:03:14 j'ai décidé que je ne pouvais pas ignorer
01:03:16 en tant qu'ambassadeur de France
01:03:18 ce problème,
01:03:20 et j'ai fait une enquête très sérieuse,
01:03:22 très prudente, parce que je me méfiais
01:03:24 de mes propres impulsions,
01:03:26 de mes propres impulsions,
01:03:28 et je suis arrivé au fait
01:03:30 qu'il y avait à cette époque-là,
01:03:32 en 2008,
01:03:34 environ 3 000 ou 4 000 migrants
01:03:36 qui se noyaient chaque année
01:03:38 en Méditerranée.
01:03:40 Donc j'ai fait des rapports au Quai d'Orsay,
01:03:42 à l'Élysée, pour dire "Qu'est-ce qu'on fait ?"
01:03:44 Puis finalement, j'ai publié
01:03:46 un article,
01:03:48 deux pages dans Le Monde, sur les vôtres pipanes
01:03:50 en Méditerranée. Bon. A partir de ce moment-là,
01:03:52 la France a commencé,
01:03:54 et c'était Nicolas Sarkozy
01:03:56 qui était président.
01:03:58 On m'a demandé de voir
01:04:00 si on pouvait rapatrier, traiter un peu
01:04:02 le problème, essayer de soulager
01:04:04 les camps de détention,
01:04:06 des camps de détention en Alta, qui étaient submergés,
01:04:08 ils étaient archi-pleins.
01:04:10 Donc j'ai fait un premier vol,
01:04:12 un premier charter à l'envers,
01:04:14 avec ambassadeur à bord,
01:04:16 pour amener, symboliquement,
01:04:18 99... Bon.
01:04:20 - Mais au-delà de ce qui s'est passé il y a 15 ans,
01:04:22 moi, la situation d'aujourd'hui...
01:04:24 - C'est le drame qui existe. Ce drame,
01:04:26 il continue. Deuxième chose,
01:04:28 c'est que nous savons tous,
01:04:30 tous, que quand l'immigration
01:04:32 devient trop importante,
01:04:34 je parlais de souveraineté
01:04:36 d'un pays tout à l'heure,
01:04:38 au-delà d'un certain seuil,
01:04:40 c'est l'équilibre d'un pays
01:04:42 qui est menacé. L'équilibre politique,
01:04:44 l'équilibre économique, l'équilibre
01:04:46 culturel, l'équilibre...
01:04:48 Donc c'est la survie
01:04:50 d'un pays. - Et là, vous trouvez que, par exemple, en France,
01:04:52 ce seuil est atteint ou pas ?
01:04:54 - Je pense que oui, bien sûr.
01:04:56 Je pense qu'il faut...
01:04:58 C'est un problème que tout le monde sait
01:05:00 que nous devons traiter. - Ah ben tout le monde sait,
01:05:02 et tout le monde n'a pas le même avis
01:05:04 sur ces sujets-là.
01:05:06 Alors, le regroupement familial,
01:05:08 qu'est-ce qu'il y a de nouveau ?
01:05:10 Est-ce que d'abord, il y a vraiment
01:05:12 quelque chose de différent
01:05:14 dans ce projet de loi ? Je pourrais poser d'ailleurs la question
01:05:16 à Georges Fenech, puisque vous êtes
01:05:18 plutôt de sensibilité républicaine.
01:05:20 - Toujours. - On jure si, les conditions. On peut pas...
01:05:22 - Mais lesquelles ? Par exemple, quand je lis
01:05:24 la constitutionnalisation de l'assimilation,
01:05:26 franchement, ça va être coton.
01:05:28 Constitutionnaliser l'assimilation. - Pour moi, il faut recueillir
01:05:30 une famille. Il faut pouvoir
01:05:32 la loger. - Oui.
01:05:34 - Il faut pouvoir la nourrir. - J'entends bien, mais
01:05:36 qu'est-ce qu'il y a de... - Il y a des conditions plus
01:05:38 restrictives. - Oui. Il faut changer la
01:05:40 constitution pour faire un référendum, par exemple. - Non, il n'y a pas besoin.
01:05:42 Ah, pour faire un référendum, oui.
01:05:44 - C'est obligatoire. - Le 11 de l'accord
01:05:46 de Lyon ne permet pas ce
01:05:48 type de référendum. - Mais qu'est-ce qu'il y a
01:05:50 selon vous dans cette... - Ça se change pas.
01:05:52 - En fait, il y a 50 lois sur l'immigration
01:05:54 depuis 40 ans. Et manifestement,
01:05:56 elles ne sont pas efficaces.
01:05:58 Donc qu'est-ce qu'il y a dans cette loi qui vous paraît efficace ?
01:06:00 - C'est-à-dire, vous dites qu'il y a eu
01:06:02 20 lois, effectivement, depuis 20 ans, mais la
01:06:04 situation a vraiment changé. - Oui, mais vous ne répondez
01:06:06 pas à ma question, parce que j'ai l'impression que...
01:06:08 - Je passe mon temps à poser
01:06:10 les questions les plus simples du monde.
01:06:12 Qu'est-ce qu'il y a de nouveau
01:06:14 dans cette loi qui fait que la situation
01:06:16 que nous connaissons ne la connaîtrons plus ?
01:06:18 - Si je peux répondre.
01:06:20 Répondez !
01:06:22 Donc, il y a d'essentiel
01:06:24 le fait de se libérer d'un carcan
01:06:26 qui est le carcan des juges
01:06:28 constitutionnels, européens, etc.
01:06:30 qui empêche
01:06:32 précisément de légiférer
01:06:34 sur le recoupement familial.
01:06:36 Donc, un référendum constitutionnel
01:06:38 permettrait d'affirmer
01:06:40 une souveraineté nationale.
01:06:42 - Et puis le retour de la double peine,
01:06:44 l'infraction de séjour irrégulier,
01:06:46 c'est très important, en réalité.
01:06:48 Et puis, ça obligera les républicains
01:06:50 à aller peut-être
01:06:52 au bout d'un processus,
01:06:54 et enfin, ils mettront en œuvre
01:06:56 leurs convictions, s'il y a un 49-3.
01:06:58 - Si tant est qu'ils aient des convictions.
01:07:00 - Voilà. Ils en ont, Pascal.
01:07:02 - Les républicains ont des convictions ?
01:07:04 - Mais bien sûr !
01:07:06 - Lesquels ?
01:07:08 Lesquels ?
01:07:10 Bruno Le Maire, Gérald Darmanin
01:07:12 qui sont passés chez Gérald Matin ?
01:07:14 De quels républicains
01:07:16 vous parlez ?
01:07:18 - Ceux-là sont devenus macronistes.
01:07:20 - Ils ont raison, d'ailleurs, de l'être, sans doute.
01:07:22 Mais c'est vous dire, si c'est au sein des républicains,
01:07:24 c'est fluctuant, parce qu'eux-mêmes
01:07:26 ne sont pas restés dans leur famille.
01:07:28 - Vous avez une série de députés républicains
01:07:30 qu'on aurait tort de tourner
01:07:32 en dérision, parce qu'ils sont d'accord
01:07:34 sur l'essentiel. - Qui ?
01:07:36 - Sur l'immigration, vous avez les trois
01:07:38 dont on a beaucoup parlé.
01:07:40 - Pardon, mais excusez-moi.
01:07:42 - La majorité sénatoriale,
01:07:44 ceux qui sont dans les collectivités territoriales,
01:07:46 les régions, etc.
01:07:48 Je crois qu'il faut éviter, me semble-t-il,
01:07:50 de prendre ça avec une pointe d'ironie,
01:07:52 parce que ça n'est pas le cas.
01:07:54 Il y a des républicains qui ont des convictions,
01:07:56 Pascal.
01:07:58 Ils ont des convictions.
01:08:00 Ceux qui ont quitté les républicains ont fait un choix.
01:08:02 Ça les regarde. Vous parliez d'Armanin,
01:08:04 le maire. Mais ceux qui sont là,
01:08:06 les 63 députés, ils font leur boulot.
01:08:08 Les sénateurs font leur boulot.
01:08:10 - Ils ne sont pas d'accord sur tout, mais pardon.
01:08:12 - Je ne dis pas qu'ils font leur boulot, mais manifestement,
01:08:14 les électeurs des républicains ont le sentiment
01:08:16 qu'au fil des années,
01:08:18 ils ont parfois un peu trahi leur électorat.
01:08:20 - Mais bon.
01:08:22 - On n'a pas tout fait bien, ça, c'est sûr.
01:08:24 - Ne serait-ce que sur les retraites,
01:08:26 ils étaient pour la réforme des retraites à 65 ans.
01:08:28 Il y a encore quelques mois.
01:08:30 - Elisabeth Lévy.
01:08:32 - Pardon, mais un, pour la première fois,
01:08:34 effectivement, ils prennent en compte quelque chose
01:08:36 qu'on nous oppose toute la journée sur l'immigration.
01:08:38 Ce n'est pas possible à cause du droit.
01:08:40 Et vous avez cité l'affaire du référendum
01:08:42 qui me paraît moins importante,
01:08:44 parce que je ne suis pas sûr que ce soit la panacée.
01:08:46 En revanche, le fait de renverser
01:08:48 la hiérarchie des normes
01:08:50 et de dire, quand les intérêts nationaux sont en jeu,
01:08:52 aucune norme internationale
01:08:54 ne prévaudra sur la loi,
01:08:56 ça, c'est essentiel pour les juges.
01:08:58 - Absolument.
01:09:00 - Deuxième chose, les demandes de droit d'asile
01:09:02 examinées à l'étranger.
01:09:04 Et ça, c'est essentiel.
01:09:06 Troisièmement, mais là, je conviens
01:09:08 que pour l'application, il peut y avoir quelques...
01:09:10 Ils nous disent que quand
01:09:12 des pays refuseront les laissés-passer consulaires,
01:09:14 on sortira
01:09:16 la grande Bertha, les bazookas politiques,
01:09:18 diplomatiques, diplomatiques et politiques,
01:09:20 bien sûr, etc.
01:09:22 - C'est plus la grosse Bertha que la grande, mais bon.
01:09:24 - Mais non, mais moi, je trouve que là,
01:09:26 je suis d'accord avec Georges
01:09:28 et avec Philippe, il y a quand même,
01:09:30 pour le coup, ils ont pris conscience,
01:09:32 moi j'en ai parlé avec Bruno Retailleau,
01:09:34 il a pris conscience que cette question
01:09:36 était une question de divorce.
01:09:38 - Je suis d'accord, mais convenez que
01:09:40 c'était la dernière...
01:09:42 - C'est la dernière chose probablement pour eux.
01:09:44 - C'est pas ce que je voulais dire non plus, mais la dernière personne
01:09:46 qui a représenté les Républicains, c'était Valérie Pécresse,
01:09:48 qui était sans doute plus proche d'Emmanuel Macron
01:09:50 que d'Éric Zocchi, c'est tout ce que je voulais dire.
01:09:52 - Je vous reviens.
01:09:54 - Il y a quand même autre chose de son programme qui sont repris
01:09:56 aujourd'hui par les LR, mais justement,
01:09:58 sur 49.3, parce que ça, c'est quand même
01:10:00 un changement de pied, les LR qui expliquent
01:10:02 qu'ils pourront déposer une motion de censure
01:10:04 si le gouvernement fait passer sa loi immigration
01:10:06 avec la régularisation des travailleurs sans papiers
01:10:08 dans les métiers en tension, par 49.3.
01:10:10 Et là, s'il y a une motion de censure des LR,
01:10:12 le gouvernement peut... - Daniel Rondeau est avec nous ce matin,
01:10:14 il publie dans cette très belle collection
01:10:16 qui est "La Bleue"
01:10:18 chez Stock, avec
01:10:20 Manuel Carcassonne, sans doute, et c'était
01:10:22 Jean-Marc Roberts qui avait
01:10:24 créé, il l'avait créé d'ailleurs, "La Bleue",
01:10:26 qui est vraiment une très très belle collection.
01:10:28 C'est un récit, "Beyroude Sentimentale",
01:10:30 je dirais pas que c'est
01:10:32 un roman.
01:10:34 "J'ai posé mon front sur le cœur du pays du cèdre
01:10:36 et je vis avec les pulsations de Beyroude
01:10:38 dans la tête depuis toujours. J'ai rencontré
01:10:40 des savants, des militiains,
01:10:42 des prêtres, deux divas, quatre
01:10:44 présidents, deux béatitudes, des vagabonds,
01:10:46 des émirs, des pêcheurs, des milliardaires, des généraux,
01:10:48 etc. Leur concert
01:10:50 a fait la gloire d'un pays opulent
01:10:52 qui fut un morceau de Bethléem
01:10:54 et où tous les diables de la planète
01:10:56 semblent s'être
01:10:58 donnés rendez-vous." Et c'est vrai
01:11:00 qu'on dirait que c'était le pays du miel,
01:11:02 c'est le plus beau pays du monde,
01:11:04 mais on pourrait dire la même chose de l'Algérie,
01:11:06 d'ailleurs, et que ce sont des pays qui sont
01:11:08 parfois en très grande difficulté
01:11:10 de prévenir. - Oui, mais ce sont deux pays
01:11:12 qui ont été... Bon, l'Algérie, l'histoire
01:11:14 de l'Algérie, parce qu'on parle de l'Algérie, est une histoire
01:11:16 tragique aussi, puisque la colonisation
01:11:18 a été... La colonisation
01:11:20 ottomane a été très sévère
01:11:22 et la guerre d'indépendance
01:11:24 a été terrible,
01:11:26 terrible entre
01:11:28 Algériens et terrible entre la France et l'Algérie.
01:11:30 Donc, on est
01:11:32 là face... Bon, Camus disait
01:11:34 "En fait, on nous propose d'être
01:11:36 soit victime, soit bourreau."
01:11:38 Donc, c'est ce que Camus a refusé,
01:11:40 et c'est pour ça... Alors, c'est vrai
01:11:42 que le Liban, depuis 60 ans,
01:11:44 est aux prises avec
01:11:46 des tourments incroyables
01:11:48 qui ont à la fois
01:11:50 détruit l'État,
01:11:52 c'est la déliquescence de l'État,
01:11:54 il y a plus de services
01:11:56 publics qui fonctionnent,
01:11:58 il y a de l'électricité deux heures par jour,
01:12:00 il y a plus de médicaments, les hôpitaux, on avait
01:12:02 des grands médecins, tous les Libanais,
01:12:04 l'Université Saint-Joseph
01:12:06 fournissait des médecins extraordinaires.
01:12:08 Bon, tout le monde s'en va.
01:12:10 Donc, on est face à un exode,
01:12:12 on a l'impression...
01:12:14 Vous savez, on nous parle parfois de la...
01:12:16 On nous dit "Les pôles sont
01:12:18 en train de fondre."
01:12:20 C'est tragique. Mais là, on a
01:12:22 sous nos yeux un pays qui est un pays ami,
01:12:24 qui est un pays qui nous aime
01:12:26 d'une certaine façon, que nous aimons,
01:12:28 et qui est en train de fondre
01:12:30 sous nos yeux,
01:12:32 sans que nous fassions grand-chose.
01:12:34 - J'étais persuadé que vous aviez eu le prix Goncourt.
01:12:36 - Non. - Je sais pas pourquoi.
01:12:38 J'étais persuadé que vous aviez eu le prix Goncourt
01:12:40 et vous n'êtes qu'un d'émissaires français.
01:12:42 - Je suis désolé.
01:12:44 Si vous aviez su,
01:12:46 vous m'auriez... - Mais non, mais...
01:12:48 - Pourquoi vous n'avez pas eu le prix Goncourt ?
01:12:50 - Non, je n'ai pas eu le prix Goncourt...
01:12:52 - D'une voix ?
01:12:54 - Non, non, c'est pas ça.
01:12:56 Quand j'ai publié un roman qui s'appelait "Dans la marche du temps",
01:12:58 qui était un roman sur la France,
01:13:00 un énorme roman sur la France au XXe siècle,
01:13:02 quand les épreuves ont commencé à circuler,
01:13:04 tout le monde m'a dit
01:13:06 "Le Goncourt est pour toi,
01:13:08 ça ne peut pas t'échapper,
01:13:10 les journaux l'ont annoncé."
01:13:12 - C'est une mauvaise figne.
01:13:14 - Tout le monde le disait,
01:13:16 même mon banquier m'a appelé en me disant
01:13:18 "En mieux, ça y est, vous auriez pu faire un emprunt."
01:13:20 - Si votre banquier vous a appelé...
01:13:22 - Et finalement, un des jurés Goncourt
01:13:24 est venu me voir
01:13:26 en me demandant de quitter mon éditeur
01:13:28 pour un autre.
01:13:30 Et je n'avais plus qu'à signer,
01:13:32 qu'à parafait, et j'ai refusé.
01:13:34 Il m'a dit "Mais si tu refuses,
01:13:36 ça te coûtera cher."
01:13:38 - Mais vous n'allez pas nous dire...
01:13:40 - Mais qui est ce juré Goncourt ?
01:13:42 - Non, mais c'est absurde,
01:13:44 je ne suis pas là pour faire des règlements de compte.
01:13:46 Vous me posez une question...
01:13:48 - Mais pour informer les Français.
01:13:50 - Et c'était en quelle année ça ?
01:13:52 - C'était en 2005.
01:13:54 - Qui a eu...
01:13:56 - En 2005 ?
01:13:58 - Je vais vous le dire.
01:14:00 - Si Daniel Rondeau était un académicien atypique,
01:14:02 vous auriez pu rappeler, je crois...
01:14:04 - Johnny !
01:14:06 - Vous étiez l'un des meilleurs amis de Johnny Hallyday.
01:14:08 - Bien sûr !
01:14:10 - Vous alliez le dire peut-être.
01:14:12 - Non, mais chacun se souvient des mots très précis.
01:14:14 Et très émouvants.
01:14:16 Et la dernière fois que je vous ai vu,
01:14:18 vous m'avez dit un truc qui m'avait étonné.
01:14:20 Vous écrivez combien d'heures par jour ?
01:14:22 - J'étais un homme politique tout à l'heure,
01:14:24 je n'ai pas voulu vous contredire.
01:14:26 - Vous êtes ambassadeur.
01:14:28 - J'ai vraiment dédié ma vie à la littérature.
01:14:30 Parfois, il est arrivé que le destin me donne
01:14:32 des opportunités de faire autre chose.
01:14:34 D'être éditeur, j'ai publié un bouquin,
01:14:36 j'ai créé "Qu'est-Voltaire",
01:14:38 je suis devenu ambassadeur.
01:14:40 - Combien d'heures vous écrivez ?
01:14:42 - Je suis parti tout le temps,
01:14:44 je suis sur Terre pour écrire.
01:14:46 - Vous n'avez pas de vie privée ?
01:14:48 Vous n'avez pas de fiancée ?
01:14:50 - Ils doivent être contents de vous écouter.
01:14:52 - Tout va très bien.
01:14:54 - Vous n'êtes pas sur Terre.
01:14:56 - Tout va très bien,
01:14:58 mais je me suis exilé.
01:15:00 Je vis en Champagne depuis 25 ans,
01:15:02 dans une maison tout à fait isolée,
01:15:04 loin des villages.
01:15:06 - Vous écrivez toute la journée ?
01:15:08 - J'écris toute la journée.
01:15:10 J'ai besoin de faire un peu d'énergie.
01:15:12 - Vous m'aviez dit que vous faites de la boxe
01:15:14 vers 18h ou 19h,
01:15:16 parce que vous aviez lu que derrière la boxe,
01:15:18 il y avait un peu d'énergie pour écrire.
01:15:20 - J'ai vérifié.
01:15:22 - Tous les jours, vous faites de la boxe ?
01:15:24 - J'ai mon coach de boxe,
01:15:26 qui est un ouvrier de cave de chez Mercier,
01:15:28 qui s'appelle Jérôme Villemin,
01:15:30 qui est un homme extraordinaire,
01:15:32 qui vient me faire travailler une fois par semaine.
01:15:34 Tous les jours, je fais mon petit entraînement
01:15:36 pour pouvoir me présenter dignement devant lui.
01:15:38 - Vous écrivez combien d'heures par jour ?
01:15:40 - J'écris tous les matins,
01:15:42 c'est-à-dire 3 ou 4 heures le matin,
01:15:44 2 heures l'après-midi.
01:15:46 - Il ne vous reste pas beaucoup de temps ?
01:15:48 - Il ne me reste pas beaucoup de temps,
01:15:50 contrairement à ce qu'on croit.
01:15:52 Je réponds au courrier, je fais ce que je dois faire,
01:15:54 je coupe les branches de mes arbres.
01:15:56 - Tout à l'heure,
01:15:58 votre phrase m'a interpellé.
01:16:00 Je pense parfois à l'entourage des artistes.
01:16:02 C'est la phrase de Proust.
01:16:04 Il n'y a qu'un choix,
01:16:06 ou la vie, ou son art.
01:16:08 Quand vous dites que vous êtes sur Terre pour écrire,
01:16:10 je me dis que c'est l'enfer de vivre avec un écrivain.
01:16:12 Même quand vous avez fini d'écrire,
01:16:14 vous êtes dans votre bouquin.
01:16:16 - Je porte pour chaque livre,
01:16:18 principalement pour les romans.
01:16:20 Là, c'est autre chose.
01:16:22 Pour "Beyrouth Sentimentale",
01:16:24 des Libanais m'appelaient
01:16:26 pour me tenir au courant.
01:16:28 Ils me disaient "fais quelque chose".
01:16:30 Je ne suis rien.
01:16:32 - Vous n'êtes pas rien.
01:16:34 Vous êtes académicien.
01:16:36 - La seule chose que je puisse faire,
01:16:38 c'est écrire un livre sur eux.
01:16:40 Pour les romans,
01:16:42 si on n'est pas en train de penser
01:16:44 au roman,
01:16:46 à ce qu'on est en train d'écrire
01:16:48 tous les jours,
01:16:50 toutes les heures,
01:16:52 ce n'est pas la peine.
01:16:54 - C'est ça qui prend la tête.
01:16:56 Simon disait ça aussi.
01:16:58 - Je vais reprendre le roman
01:17:00 que j'ai interrompu pour écrire ce livre.
01:17:02 Je sais que j'en ai encore
01:17:04 pour un an et demi.
01:17:06 Je sais que là, il faut tirer le rideau.
01:17:08 - Faire que ça.
01:17:10 - Il faut y aller.
01:17:12 - Il ne faut que le roman vous prenne.
01:17:14 - Vous connaissez Nathan Devers
01:17:16 qui est un des jeunes écrivains
01:17:18 qui sera à votre place
01:17:20 dans 50 ans.
01:17:22 Il sera académicien.
01:17:24 Il a écrit son premier roman.
01:17:26 - Je sais.
01:17:28 - C'est un des garçons
01:17:30 les plus brillants de sa génération.
01:17:32 Est-ce que vous pourriez
01:17:34 vouer votre vie à la littérature
01:17:36 ou est-ce que la vie,
01:17:38 le plaisir, c'est multiple ?
01:17:40 - Je suis tout à fait dans la même logique.
01:17:42 - Ah vous ?
01:17:44 - C'est la seule chose.
01:17:46 Une semaine sans écrire,
01:17:48 ce n'est pas possible.
01:17:50 - Oui, c'est possible.
01:17:52 - Oui.
01:17:54 - Par exemple, entre le prix Goncourt
01:17:56 et une histoire d'amour, vous choisissez quoi ?
01:17:58 - Une histoire d'amour ou le prix Goncourt ?
01:18:00 D'abord, la littérature, ce ne sont pas les prix.
01:18:02 L'amour, c'est l'écriture.
01:18:04 L'amour, ça s'écrit et l'écriture, ça s'aime.
01:18:06 - C'est pas faux.
01:18:08 - C'est des belles réponses.
01:18:10 Non mais est-ce que...
01:18:12 Oui, mais c'est vrai que c'est...
01:18:14 Et ça a très bien marché en plus.
01:18:16 - Mais une histoire d'amour qu'on ne pourrait pas écrire
01:18:18 ou dans laquelle la littérature ne rentrerait pas,
01:18:20 même en tant que lecteur, on peut être amoureux
01:18:22 et se nourrir de lecture, ce serait dommage quand même.
01:18:24 - Ce que vous voulez dire, c'est que vos histoires d'amour
01:18:26 ne servent qu'à une chose, à écrire vos livres.
01:18:28 - Non mais elles participent. J'en ai qu'une.
01:18:30 Je n'en ai pas...
01:18:32 - Bon.
01:18:34 - Je pense que nous sommes un peu semblables.
01:18:36 C'est-à-dire que pour écrire, il faut vivre.
01:18:38 - Ah oui.
01:18:40 - C'est pour ça qu'à chaque fois que la chance m'a sourie,
01:18:42 qu'on m'a proposé de diriger une maison d'édition,
01:18:44 d'en créer une, d'être ambassadeur,
01:18:46 j'étais à un moment où c'était possible
01:18:48 par rapport à ce que j'étais en train d'écrire,
01:18:50 j'ai dit oui.
01:18:52 Mais en général,
01:18:54 après 3 ou 4 ans,
01:18:56 je dis que je rentre chez moi
01:18:58 parce qu'il faut retourner aux choses sérieuses.
01:19:00 Mais ça permet de prendre l'énergie de la vie.
01:19:02 Vous êtes d'accord ?
01:19:04 - Tout à fait.
01:19:06 - On parlera de l'absentéisme parce que malheureusement,
01:19:08 l'émission vient à son terme, mais je voulais parler de l'absentéisme.
01:19:10 Mais effectivement, il y a un chapitre moins de français
01:19:12 et plus d'anglais dans les écoles.
01:19:14 Et vous écrivez à la faculté des lettres,
01:19:16 "Le père Selim Abou, auteur d'un livre érudit
01:19:18 sur le bilinguisme arabe-français,
01:19:20 se souvient avoir entendu parler l'aramaïen,
01:19:22 la langue du Christ.
01:19:24 C'était dans un village chrétien de Syrie,
01:19:26 au nord de Damas, qui s'appelait Mahalouda.
01:19:28 Mahaloula, pardon.
01:19:30 Il avait 16 ans, parlait la langue de Jésus.
01:19:32 J'en ai été témoin à la fin des années 60.
01:19:34 C'est fini aujourd'hui.
01:19:36 L'aramaïen a vraiment disparu.
01:19:38 Les langues meurent aussi.
01:19:40 Ça, ça m'a fait de la peine.
01:19:42 Alors, d'abord, que l'aramaïen soit parlé encore
01:19:44 il y a 50 ans, dans un village, c'est extraordinaire.
01:19:46 - La langue de Jésus.
01:19:48 - Bien sûr.
01:19:50 - Et pourquoi je parle de ça ?
01:19:52 C'est parce que naturellement, la crainte
01:19:54 de tous les Libanais,
01:19:56 c'est de voir la langue française disparaître.
01:19:58 - Ah oui ?
01:20:00 - Donc, elle recule énormément.
01:20:02 Les Palestiniens,
01:20:04 quand ils sont arrivés,
01:20:06 eux, étaient pour la plupart anglophones.
01:20:08 Et c'est la langue anglaise
01:20:10 qui est venue
01:20:12 s'installer au Liban
01:20:14 de cette façon.
01:20:16 Et aujourd'hui, naturellement,
01:20:18 comme chez nous, on voit bien
01:20:20 que la langue française est menacée.
01:20:22 - Oui, mais vous ne vous battez pas.
01:20:24 - Ah, ben alors...
01:20:26 - Sur l'écriture inclusive,
01:20:28 vous devriez vous battre.
01:20:30 - L'écriture inclusive...
01:20:32 - Vous devriez vous battre, nous on se bat.
01:20:34 - L'académie, la fait,
01:20:36 on ne fait que ça.
01:20:38 - Oui, ben on ne vous entend pas.
01:20:40 - Merci Philippe.
01:20:42 - Non, pas assez.
01:20:44 Je le dis à Jean-Marie Hoare qui vient régulièrement ici,
01:20:46 l'écriture inclusive, c'est une honte.
01:20:48 Vous devriez vous battre.
01:20:50 - Interdit par le ministère.
01:20:52 - Bien sûr.
01:20:54 - Il y a 5 postes à prendre,
01:20:56 5 fauteuils à prendre en ce moment ?
01:20:58 - 5, oui.
01:21:00 - Alors, le Welbeck ne veut pas venir,
01:21:02 Bodiano ne veut pas venir.
01:21:04 - Mais Mario Vargas Llosa est rentré.
01:21:06 - Ah, ça, je vois de l'ironie chez vous.
01:21:08 - Et Nen ?
01:21:10 - Oh là là, je ne vous connais pas beaucoup,
01:21:12 mais j'ai l'impression que vous étiez pour.
01:21:14 - On a fait rentrer un des plus grands écrivains
01:21:16 vivant aujourd'hui.
01:21:18 - Il n'a pas écrit une ligne en français.
01:21:20 - Oui, mais je peux témoigner
01:21:22 qu'il a défendu la langue et la littérature française
01:21:24 dans toutes les villes et dans tous les pays.
01:21:26 - Nous sommes d'accord.
01:21:28 Et puis en plus, c'est un immense écrivain.
01:21:30 - Il a écrit sur Robert,
01:21:32 il a écrit sur Victor Hugo,
01:21:34 et il a fait plus pour la langue française.
01:21:36 - Eric Nauf, vous aviez voté pour lui ?
01:21:38 - Bien sûr.
01:21:40 - Oui, mais il n'a pas été...
01:21:42 - Ce n'est pas de ma faute.
01:21:44 - Au moins, vous vous dites pour qui vous avez voté.
01:21:46 - C'est secret, non ?
01:21:48 - Généralement, oui.
01:21:50 - Qui est candidat en ce moment ?
01:21:52 - Alors, sur le fauteuil de...
01:21:54 Comme vous l'avez dit,
01:21:56 c'est Sofia Gazansky,
01:21:58 qui est une...
01:22:00 - Oui, la femme de...
01:22:02 - ...philosophe.
01:22:04 - ...philosophe que chacun connaît.
01:22:06 - C'est Sylvie, d'ailleurs.
01:22:08 - Sylviane.
01:22:10 - Sylviane, remarquable, bien sûr.
01:22:12 - Et sur le fauteuil de Marc Fumaroli,
01:22:14 pour l'instant, il y a deux candidats.
01:22:16 Un romancier qui s'appelle Elie Kadour
01:22:18 et un grand orientaliste
01:22:20 qui s'appelle Christian Jambet.
01:22:22 - D'accord.
01:22:24 - Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:22:26 - C'est intéressant.
01:22:28 - Il y a cinq fauteuils.
01:22:30 - Un ancien révolutionnaire.
01:22:32 - Un ancien révolutionnaire qui est vraiment
01:22:34 l'héritier de Corbin, de Massignon
01:22:36 et qui est un monument dans son...
01:22:38 - La tradition orientale.
01:22:40 - La tradition orientale, ce qui commence à la Sorbonne,
01:22:42 qui passe par le 14, Bonaparte,
01:22:44 la Troisième République et jusqu'à...
01:22:46 - On va aller faire plaisir à Audrey Bertaud
01:22:48 parce qu'elle a une connaissance de l'histoire.
01:22:50 Elle a donc vu Jeanne du Barry, comme vous le savez,
01:22:52 elle nous l'a dit, et ce matin, on était étonnés,
01:22:54 elle nous faisait un cours sur
01:22:56 la monarchie
01:22:58 et le règne de Louis XV
01:23:00 qui nous a, disons-le,
01:23:02 époustouflés.
01:23:04 - Oui, exactement, je connais tout sur cette époque.
01:23:06 - Bien sûr. Est-ce que vous pouvez nous rappeler
01:23:08 les titres, chère Audrey ?
01:23:10 - Oui, je peux, ça je peux.
01:23:14 - 413 milliards d'euros,
01:23:16 c'est le budget proposé par le gouvernement
01:23:18 dans sa loi de programmation militaire.
01:23:20 Le texte arrive aujourd'hui à l'Assemblée nationale
01:23:22 dans un contexte toujours
01:23:24 fortement marqué par la guerre en Ukraine.
01:23:26 Cette enveloppe devrait s'étaler
01:23:28 sur 7 ans au total.
01:23:30 Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
01:23:32 vient de remettre un rapport ce matin
01:23:34 pour lutter contre les violences intra-familiales.
01:23:36 Ces mesures avaient été annoncées
01:23:38 en mars par la Première ministre
01:23:40 dans le cadre de son plan en faveur de l'égalité femmes-hommes.
01:23:42 Le document préconise la création
01:23:44 de pôles spécialisés dans les tribunaux
01:23:46 et des ordonnances, par exemple, de protection
01:23:48 immédiate pour les victimes.
01:23:50 Enfin, en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporyazhia,
01:23:52 occupée par l'armée russe,
01:23:54 a été à nouveau coupée du réseau électrique.
01:23:56 Un incident potentiellement dangereux
01:23:58 est devenu fréquent avec les bombardements liés au combat.
01:24:00 - On n'a même pas parlé d'Huelbeck
01:24:02 dans le journal du dimanche hier, pas non plus de l'absentisme.
01:24:04 Alors, il a déclaré
01:24:06 des choses qui ont fait causer, évidemment, Huelbeck.
01:24:08 Il a dit, je pense sincèrement que Depardieu est innocent.
01:24:10 Par exemple, les femmes mentent, tout simplement.
01:24:12 La vie m'ennuie, mais je ne m'ennuie pas dans la vie, a-t-il dit.
01:24:14 Et vous partagez,
01:24:16 pour l'admiration de tous, pour Michel Huelbeck.
01:24:18 - Je trouve que c'est un
01:24:20 grand écrivain.
01:24:22 Et je ne partage pas tout à fait sa vision du monde.
01:24:24 - Il l'a modéré, hein.
01:24:26 - Oui, bien sûr, mais...
01:24:28 Non, je pense que c'est un grand écrivain.
01:24:32 - En tout cas, merci.
01:24:34 C'est dommage, parce qu'on aurait aimé
01:24:36 continuer cette conversation.
01:24:38 - Merci à vous, Berhout, Sentimental,
01:24:40 chez Stock, avec
01:24:42 cette jolie jaquette.
01:24:44 Merci grandement. Vous repartez en Champagne, là ?
01:24:46 - Non, jeudi,
01:24:48 à l'Académie.
01:24:50 - Ah oui, on est lundi en même temps.
01:24:52 Quand vous partez le dimanche pour un rendez-vous
01:24:54 le jeudi à l'Académie, c'est...
01:24:56 - Et vous allez tous les jeudis
01:24:58 à l'Académie.
01:25:00 - Ah oui, là, vous êtes à la lettre Z, je crois.
01:25:02 - À la Z, oui. À la fin du dictionnaire.
01:25:04 - Et donc, après, il est publié.
01:25:06 - D'un seul tenant.
01:25:08 - Alors, il est publié par tranche, déjà par le journal officiel,
01:25:10 et après, il est publié d'un seul tenant.
01:25:12 - Bon, ben écoutez, nous, nous aimons bien
01:25:14 les académiciens,
01:25:16 parce que d'abord, ça ne sert à rien, l'Académie française,
01:25:18 donc c'est formidable. - Oh, non !
01:25:20 - Je blague. - Je disais à Philippe.
01:25:22 - Oui, c'est fini. - Dans la panoplie
01:25:24 de nos institutions,
01:25:26 l'Académie française est une anomalie
01:25:28 miraculeuse. - Je suis d'accord.
01:25:30 - Et elle résiste de façon
01:25:32 incroyable, et toutes nos institutions
01:25:34 sont menacées, naturellement,
01:25:36 et comme c'est la plus ancienne,
01:25:38 elle est plus menacée que d'autres.
01:25:40 - Oui, mais parce que vous ne faites pas
01:25:42 non plus beaucoup de bruit, hélas. Vous n'aimez personne,
01:25:44 et c'est ça que je vous reproche.
01:25:46 Vous devriez vous battre
01:25:48 pour le français. - Alors, on se bat,
01:25:50 je pense que vous avez raison, on ne se bat pas
01:25:52 assez, mais par exemple, si vous recevez
01:25:54 Jean-Marie Roy, vous savez bien qu'il fait partie des gens
01:25:56 qui se battent pour le français,
01:25:58 régulièrement. Je pense que
01:26:00 l'entrée de Maria Vargas Llosa,
01:26:02 ça a été un événement mondial,
01:26:04 retransmis dans
01:26:06 tous les journaux télévisés d'Amérique du Sud.
01:26:08 En Espagne,
01:26:10 El País avait fait
01:26:12 une retransmission en direct.
01:26:14 - Exactement, et nous,
01:26:16 on en avait parlé. Bon, c'est terminé, faites attention
01:26:18 parce qu'il y a un coup d'État quand même à l'Académie,
01:26:20 avec François Seyrault, il prend le pouvoir, il veut tout.
01:26:22 - Ah, vous avez remarqué ? - Ah oui, ça ne m'a pas
01:26:24 échappé, et puis avec son ami, également,
01:26:26 dont j'oublie le nom,
01:26:28 qui vient de Lyon, qui avait
01:26:30 normal à Lyon. - Marc Lambron. - Marc Lambron,
01:26:32 bien sûr. Faites attention à tous les deux, ils ont de l'ambition.
01:26:34 Hein ?
01:26:36 J'ai une capacité
01:26:38 à me faire des amis, qui est géniale. Audrey
01:26:40 Missiraka était à la réalisation,
01:26:42 Éric Boismar était au son,
01:26:44 merci à Samel qui était à la vision, Marine
01:26:46 Lançon, que je remercie grandement
01:26:48 aujourd'hui, et Justine Serquera
01:26:50 qui était là. Merci vraiment, Daniel Rondeau,
01:26:52 vous êtes le bienvenu, vraiment, et
01:26:54 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:26:56 [Toujours le son de la musique]