Lundi 22 mai 2023, SMART IMPACT reçoit Adrien Pages (cofondateur, MORFO)
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00:00 [Musique]
00:06 Smart Ideas avec Adria Pages, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Bienvenue, vous êtes le co-fondateur de Morpho, créé en 2021 avec Pascal et Hugo Asselin.
00:15 Et l'idée de départ, Smart Ideas, c'était quoi votre idée de départ ? Racontez-moi.
00:19 Alors l'idée de départ, c'est qu'on s'est rendu compte avec mes deux associés
00:22 qu'il y avait un besoin de restauration de nos écosystèmes forestiers et non-forestiers un peu partout sur la planète
00:27 mais qu'il y avait des grosses barrières face à cette restauration,
00:31 donc des barrières économiques, opérationnelles, scientifiques
00:33 et qu'il fallait du coup apporter une solution si on voulait répondre à l'urgence.
00:37 Donc à partir de ça, on s'est mis à collaborer avec des scientifiques
00:39 et on a développé Morpho qui aujourd'hui restaure principalement zones tropicales et subtropicales.
00:45 Donc des projets de reforestation avec des drones, c'est ça ?
00:49 Pourquoi les drones sont particulièrement bien adaptés à cette ambition, à ce défi ?
00:55 Alors effectivement, on a les drones qui sont une partie de nos solutions.
00:59 Les drones sont adaptés à ce défi parce qu'on a un enjeu opérationnel, on a un enjeu de coût
01:03 et en fait souvent on ne va pas restaurer dans son jardin, on va restaurer dans des zones qui sont complexes
01:07 et il faut pouvoir accéder à ces zones-là, il faut pouvoir aussi planter rapidement, au meilleur moment
01:12 et de manière précise.
01:14 Et en fait le drone permet de cocher toutes ces cases-là
01:16 et de passer à l'échelle la restauration des écosystèmes forestiers.
01:20 D'accord, il va... Pardon, je peux vraiment poser une question de B aussi à Absolu ?
01:24 Il va lâcher les graines au bon endroit, au bon moment, rapidement ?
01:28 C'est vraiment ça ?
01:29 Alors au bon endroit, au bon moment, c'est exactement ça
01:32 et pour le faire, on fait des analyses au préalable, donc sur les terrains qu'on doit restaurer.
01:36 On utilise de l'image drone, satellite et des analyses sur site.
01:39 Mais c'est aussi du largage de capsules, c'est-à-dire qu'on vient larguer des capsules
01:44 dans lesquelles on a mis des graines qui vont permettre de faciliter la pousse
01:48 parce que si vous lâchez une graine comme ça, ça ne va pas être si facile pour elle.
01:53 Quelles sont les grandes étapes d'un projet de reforestation ?
01:56 Alors, ça se passe en quatre étapes.
01:58 On a une première étape qui est l'étape d'analyse que je décrivais.
02:02 Ce qui est extrêmement important, c'est de comprendre la zone qu'on doit restaurer.
02:05 Chaque zone est différente et chaque mètre carré d'un autre mètre carré va être différent.
02:08 Donc il faut vraiment le comprendre.
02:09 Ensuite, on vient mixer ces données avec des catalogues d'essence,
02:13 donc d'espèces de plantains qu'on a étudiées dans le laboratoire pour avoir de la connaissance
02:18 et on vient créer des schémas de plantation.
02:20 Donc ça, c'est la deuxième étape.
02:21 Ça, c'est important. Adapter les essences aussi, de ne pas planter n'importe quoi, n'importe où.
02:25 C'est une évidence, sauf qu'il y a eu quelques aberrations commises dans quelques endroits de la planète.
02:30 Alors, c'est ça parce que déjà, le premier point, c'est surtout de recréer l'écosystème natif,
02:36 l'écosystème en place.
02:37 On n'introduit pas de nouvelles espèces.
02:39 Et le deuxième point, et ça, c'est ce que personne ne faisait jusqu'à maintenant,
02:42 c'est qu'on vient planter la plus grande diversité possible.
02:45 Mais ça présente énormément de challenges parce qu'il faut connaître les essences,
02:47 il faut être capable d'avoir les semences et puis il faut être capable de les comprendre.
02:51 Donc nous, on essaie de reproduire cette biodiversité au maximum.
02:54 Et on ne plante pas que des arbres, on plante tout type d'espèces végétales.
02:57 Donc ça, c'est le deuxième point.
02:58 Donc on a ces schémas de plantation.
02:59 Ensuite, on a la phase d'encapsulation avec des machines et de plantation avec nos drones.
03:03 Et après, la dernière phase, c'est la phase de suivi.
03:05 Ce qui est très important, c'est de se dire que quand on vient restaurer une forêt,
03:09 ce n'est pas je plante la forêt, puis je pars et puis voilà, Adrien ne que pourra.
03:13 C'est je plante la forêt, puis je la suis.
03:16 Éventuellement, j'interviens à nouveau.
03:17 Puis je vois ce qui se passe.
03:19 J'amène de la transparence, j'amène de la compréhension, j'amène de l'analyse.
03:22 Donc aujourd'hui, on a un logiciel qui retranscrit toutes ces données.
03:24 Et l'idée, c'est de dire, vous plantez une forêt avec nous,
03:27 mais vous allez être capable de voir cette forêt et de voir cette forêt pousser.
03:30 Éventuellement, ne pas pousser d'ailleurs, si jamais il y a des problèmes, parce que ça peut arriver.
03:35 Mais en tout cas, on amène de la transparence.
03:37 Et du coup, au fil du temps, on a de la donnée.
03:40 - Où se mènent vos premiers projets et qui sont vos clients ?
03:45 - Alors aujourd'hui, nous, on travaille principalement en Amérique latine et en Afrique équatoriale.
03:50 Donc, on travaille en Guyane française, au Brésil, au Gabon, au Sénégal, Côte d'Ivoire, Ghana.
03:56 On a appelé un peu partout sur la planète, mais on ne peut pas tout faire.
04:00 Et aujourd'hui, nos clients, alors on a trois types de clients.
04:03 On a un premier type de clients qui sont des industriels, principalement les industries extractives.
04:08 On a après des institutions publiques, des gouvernements ou des municipalités, des régions.
04:15 Et le troisième point, c'est des entreprises privées qui souhaitent contribuer à des projets environnementaux.
04:23 Donc, vont financer des projets de restauration où il n'y aurait pas forcément de fonds publics pour le faire.
04:27 - Vous avez levé, je crois, 4 millions d'euros en décembre dernier.
04:31 Quelle ambition avec cette levée de fonds ?
04:34 - La première ambition de cette levée de fonds, c'est de répondre à la demande de nos clients.
04:38 Donc, d'être capable de se déployer sur un maximum de terrain, de consolider notre équipe en termes de chercheurs.
04:44 Il faut alimenter en fait en données scientifiques et être capable de publier, de démontrer ce qu'on est en train de faire.
04:50 C'est aussi une montée en compétences du coup au niveau de nos opérations.
04:55 Donc, en fait, c'est s'équiper et améliorer nos process.
04:59 Voilà. Donc, aujourd'hui, c'est une phase d'accélération finalement.
05:03 - Merci beaucoup, Adrien Pagès et bon vent à Morpheau.
05:07 Vous avez fait voyager en Amérique latine, en Afrique, au Brésil.
05:11 C'était super. Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:15 Un grand merci à toutes et à tous de votre fidélité à BeSmart, la chaîne des audacieuses et des audacieux.
05:21 Et je vous dis à demain, évidemment. Salut !
05:23 ♪ ♪ ♪