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La droite modérée est arrivée en tête des élections législatives en Grèce. Nicolas Bouzou fait le point sur une question d'actualité économique.

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Transcription
00:00 Europe.
00:02 - Bonjour Nicolas Bouzou. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous. - Alors il y avait des élections en Grèce hier, c'est la droite modérée
00:08 qui est arrivée en tête. - Voilà la droite modérée, le parti Nouvelle Démocratie qui est au pouvoir depuis
00:13 quatre ans. Alors il n'est pas certain qu'ils puissent former une coalition, il y aura peut-être de nouvelles élections, mais je voulais prendre prétexte de cette élection pour
00:20 faire le bilan de la crise grecque qui a frappé le pays et puis comprendre les leçons à en tirer pour nous.
00:25 Vous vous en souvenez bien évidemment, la Grèce avait été victime de la crise financière dès 2008,
00:30 avec un endettement public qui avait explosé, des taux d'intérêt qui s'étaient envolés et qui avaient mis le pays dans une situation
00:36 critique, impossibilité de payer les retraites, les dépenses de santé.
00:40 En 2010, la zone euro et le FMI ont aidé le pays pour qu'il puisse faire face à ces
00:45 échéances et puis on a eu ce moment très critique en 2015 avec
00:50 l'élection de Syriza, c'était le parti de gauche radical mené par Alexis Tsipras qui avait
00:55 promis de renverser la table, de combattre l'Europe, d'effacer la crise, comme tout ça a été
01:00 simple et possible. Bon évidemment il n'en a rien fait et d'ailleurs il était candidat aux élections hier et il a été sanctionné, c'est ce souvenir
01:06 qui a été
01:08 sanctionné dans les résultats de l'élection d'hier. - Alors justement, quelle est la situation
01:11 économique de la Grèce aujourd'hui ? Est-ce que les choses sont revenues à la normale ? - Et bien non, clairement pas.
01:16 Alors c'est sûr, si on regarde simplement les chiffres de 2022 et 2023, ils sont plutôt bons, mais la vérité c'est que l'économie grecque n'a jamais récupéré de la
01:24 crise. Le revenu par habitant, Dimitri, est aujourd'hui inférieur de 15% à ce qu'il était à son niveau d'avant crise. Les salaires ont baissé de
01:31 30%. Le taux de chômage diminue un peu, mais enfin il est toujours à plus de 11% de la population active.
01:37 La dette publique, pareil, elle baisse très lentement, mais enfin elle est toujours à
01:42 66% du PIB, donc clairement non, le pays n'a toujours pas récupéré de la crise. - Quelle leçon tirer de cette tragédie grecque ?
01:48 - Écoutez, il y a des signes avant-coureurs à une crise et il faut les traiter avant qu'il ne soit trop tard. La perte de
01:53 compétitivité, la diminution des exportations, l'hémorragie d'emplois industriels, des déficits publics non contrôlés, voilà des choses qu'il faut traiter.
02:00 Exactement, alors la France n'est évidemment pas aujourd'hui dans la situation de la Grèce, mais si on ne maîtrise pas notre dépense
02:07 publique et si on revenait sur les politiques favorables aux entreprises, on pourrait parfaitement y arriver dans 10 ans. Et là on le voit bien,
02:14 eh bien
02:15 des années de redressement et de bonne politique ne sont pas suffisantes pour effacer les séquelles
02:19 d'une crise comme ça. C'est vraiment ça la leçon grecque et donc ne l'oublions pas. - Il y a une échéance à Bercy qu'on attend avec fébrilité.
02:25 - Le 2 juin. - La note de Standard & Poor's. - La note de Standard & Poor's, on y reviendra. - La France sera-t-elle dégradée ? On aura l'occasion de reparler, effectivement.
02:32 Merci beaucoup. - A demain. - Signature Europe 1, Nicolas Bouzeau, 7h22.

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