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On en doute pas, le Sahara est vaste, très vaste et il regorge d'énormes ressources naturelles. Cet espace immense dont tout le monde veut s'en accaparer.
Les pays qui en possède une partie, sont ils en train de profiter de cette richesse? ce qui est sûr le constat de guerre et de banditisme est clairement présent dans la zone.
Qui profite réellement de cet espace? Certes celui qui en profite détient une grande partie de la puissance économique mondiale.

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00:00:00 Comment dire...
00:00:07 C'est une façon de présenter les choses, de manière générale, le combat de la France contre le terrorisme et pour la démocratie,
00:00:14 qui est, peut-être qu'on peut en parler, qui est épouvantablement fallacieuse, car en réalité, je vais être parfaitement clair là-dessus,
00:00:22 la présence militaire française au Mali, en aucun cas, ce n'est pour combattre le terrorisme et pour défendre la démocratie.
00:00:30 Ça, c'est de la communication de la part des autorités françaises et de la part de l'armée française.
00:00:36 Enfin, de l'armée française, entendez-moi bien, je parle de l'armée en tant qu'institution, je ne parle pas des soldats.
00:00:40 Mais les motifs réels ne sont pas ceux qu'on nous raconte.
00:00:43 En fait, je voudrais simplement revenir, si vous le voulez bien, sur les motifs invoqués et les motifs réels, parce que ça, ça me paraît important à souligner.
00:00:51 D'abord, est-ce que c'est pour combattre le terrorisme islamiste ?
00:00:54 Ben non, ça se prouve facilement, le Qatar est un financeur massif du terrorisme, et pourtant, il n'y a pas d'intervention militaire française au Qatar.
00:01:02 Vous voyez ? Donc, ce n'est pas ça.
00:01:04 Est-ce que c'est pour combattre...
00:01:06 Il y a moins de poches de djihadistes au Qatar qu'au Sahel, sur le terrain.
00:01:11 Mais je vous parle, en termes de dangerosité de propagation du terrorisme, le Qatar est infiniment plus dangereux que les combattants du nord du Mali.
00:01:19 Vous comprenez ? En termes de... Et pourtant, il n'y a pas d'intervention militaire française au Qatar.
00:01:24 Donc, ce n'est pas pour ça.
00:01:25 Ce n'est pas non plus pour combattre l'islamisme, parce qu'une grande puissance islamiste, dangereusement islamiste aujourd'hui, c'est l'Arabie Saoudite, et l'Arabie Saoudite, la France lui vend des armes.
00:01:34 Ce n'est pas non plus pour rétablir la démocratie ou pour défendre la démocratie au Sahel, parce que, je ne vais pas vous l'apprendre, au Sahel, l'armée française bombarde les rebelles qui combattent la dictature de Déby au Tchad.
00:01:48 Donc, la France n'est pas un défenseur de la démocratie au Sahel. Ce n'est pas vrai non plus.
00:01:52 Donc, une fois qu'on a éliminé toutes ces pistes-là, qu'est-ce qui reste comme véritable motif ?
00:01:55 Vous allez vous poser la question.
00:01:56 C'est simple. C'est pour protéger l'accès de certaines grandes firmes françaises aux ressources stratégiques du Sahel.
00:02:03 Je vais vous prendre deux exemples pour que ce soit... C'est dommage qu'on n'ait pas une carte, ce serait plus clair pour les gens qui regardent.
00:02:07 On aurait dû le faire avant. Peut-être qu'on en a, si on m'entend réagir éventuellement.
00:02:11 Je ne sais pas, mais en fait, si vous regardez la carte du Mali, et puis vous avez la Mauritanie, et puis vous avez le Niger,
00:02:19 si vous regardez attentivement, au Niger, vous avez Areva qui exploite des gisements d'uranium, en particulier pour les centrales nucléaires françaises.
00:02:29 Et en Mauritanie, qu'est-ce que vous avez ? Vous avez l'exploitation du pétrole par une firme qui est totale.
00:02:34 Et entre ces deux zones, vous avez quoi ? Vous avez le nord du Mali, où vous avez une situation de révolte.
00:02:39 Donc oui, effectivement, il y a un intérêt direct qui est de l'ordre de l'accès des ressources, qui est un intérêt géoéconomique, si vous me passez l'expression.
00:02:47 Et donc c'est ça le motif fondamental de la présence militaire française au Sahel, au Sahel, parce qu'ils ne sont pas qu'au Mali,
00:02:53 et non pas des considérations sur la défense des droits de l'homme.
00:02:57 Tous les hommes qui se sont penchés sur le Sahara ont estimé que d'immenses richesses dorment aujourd'hui sous le sable.
00:03:13 Richesses minières, richesses pétrolières.
00:03:17 Mais les moyens techniques financiers à mettre en œuvre pour l'exploitation rationnelle de ces richesses sont d'une importance telle
00:03:29 qu'aucune des régions limitrophes n'est capable de les réunir seules.
00:03:35 Précisément, M. le ministre, que peut-on attendre dans les prochaines années de la mise en valeur du Sahara ?
00:03:41 Nous attendons beaucoup de la mise en valeur rationnelle des régions sahariennes.
00:03:47 Mais je voudrais vous dire, ou plutôt recommander à tous, la prudence.
00:03:55 Le Sahara, en effet, regorge de beaucoup de richesses.
00:04:00 Mais pour le moment, pour l'instant, ce sont des richesses mortes.
00:04:05 Il nous faut des moyens financiers, des concours techniques, du travail.
00:04:13 Néanmoins, nous sommes en droit de dire que le Sahara, rationnellement exploité, peut constituer des sources immenses de richesses,
00:04:29 non seulement pour les habitants du Sahara, pour les populations riveraines, mais également pour l'ensemble de l'Union française.
00:04:39 Ce qu'il faut retenir surtout, c'est la source de pétrole, la source énergétique,
00:04:48 si capitale à l'indépendance politique de la France et partant de l'ensemble franco-africain.
00:04:56 Nous voulons en effet, par l'exploitation des richesses pétrolières,
00:05:03 rendre à la France et à l'ensemble de l'Union française leur indépendance vis-à-vis de l'étranger en matière énergétique.
00:05:14 C'est un facteur très important dont il faut tenir compte quand on pense, quand on songe à la mise en valeur des régions sahariennes.
00:05:25 Qui aura l'Afrique, dominera le monde. C'est une vérité.
00:05:32 Parce que qui aura l'Afrique, sera maître des matières premières dans le monde.
00:05:40 Soit qu'il développe ces matières, valorise ces matières premières pour son économie,
00:05:48 ou soit qu'il empêche que ces matières premières parviennent aux camps adverses.
00:05:55 Et vous savez que l'histoire de la guerre contre le terrorisme en Afrique,
00:06:00 la version officielle, présentée, entretenue, financée à travers des médias, des instituts, etc.
00:06:09 elle donne très peu d'espace à une expression pour une autre analyse, pour voir autre chose.
00:06:15 Dans cette guerre du terrorisme, il y a deux points qu'il faut bien voir.
00:06:22 C'est-à-dire, c'est quoi réellement cette guerre ?
00:06:25 Ce qui est agité, comme je l'ai dit, l'écran médiatique, mettons-le de côté, regardons concrètement.
00:06:32 L'enjeu c'est quoi d'abord ? Parce qu'il faut aussi s'entendre sur cet enjeu dont on ne dit pas.
00:06:37 C'est quoi l'enjeu ? C'est quoi les bandits terroristes ? Non.
00:06:41 L'enjeu c'est cet espace qui part de quoi ? Qui part des champs gaziers de l'Algérie, du gaz,
00:06:48 que la France prend pour son chauffage, et qui traverse et qui va de l'autre côté.
00:06:53 L'autre extrémité c'est quoi ? C'est le Niger et c'est les mines d'Areva.
00:07:01 Les mines d'uranium d'Areva que la France achète à très bon prix.
00:07:07 Deux ampoules sur trois en France s'allument grâce à l'uranium du Niger.
00:07:14 Cet espace est sujet aujourd'hui à des convoitises.
00:07:17 Ça c'est indéniable.
00:07:19 Aujourd'hui la Chine est toute puissante, elle arrive.
00:07:22 La Turquie est en Libye.
00:07:25 Les Russes sont en Libye.
00:07:27 L'Iran s'intéresse de plus en plus aux mines d'Areva, aux mines d'uranium.
00:07:33 Trois fois le président iranien a été au Niger pour des comptes.
00:07:37 Ils veulent des exploitations d'uranium.
00:07:40 Donc la France est inquiète parce que cet espace-là de tout temps était contrôlé par la France.
00:07:47 Et surtout les richesses qui sont dans ces sous-sols sont même pas exploitées,
00:07:53 mais gardées en réserve.
00:07:55 C'est gardé en réserve.
00:07:57 S'ils veulent, ils disent qu'il n'y a pas de financement d'exploitation.
00:08:01 Non, c'est pas exploité.
00:08:03 Mais seulement ils disent qu'on ne veut pas les exploiter.
00:08:06 Mais on veut vous empêcher, vous aussi Africains, de les exploiter.
00:08:09 Parce que sinon, si on vous laisse, les Russes vont venir vous proposer quelque chose, vous allez dire oui.
00:08:14 Les Turcs vont vous proposer, les Chinois.
00:08:17 Mais si vous sortez tous, nous on a quoi ?
00:08:19 Donc, personne ne touche à cette zone.
00:08:21 C'est une zone qu'on garde en réserve pour pouvoir justifier nos déplacements.
00:08:26 Il faut bien justifier que le Mali accepte une base militaire chez lui, il n'en avait pas.
00:08:30 Donc, il faut augmenter, articuler et présenter de manière dangereuse cette affaire.
00:08:37 Janvier 2013.
00:08:41 4000 soldats français sont déployés au Mali.
00:08:44 Leur mission ? Arrêter l'avancée vers Bamako de rebelles djihadistes et indépendantistes tuaregs.
00:08:50 Les Français ne sont plus les seuls à avoir des intérêts dans la région.
00:08:57 Ils doivent maintenant composer avec les investisseurs chinois et de nouveaux venus, les Américains.
00:09:03 La France-Afrique est devenue le monde Afrique.
00:09:12 Car l'Afrique est maintenant un pion essentiel sur l'échiquier mondial du 21ème siècle.
00:09:18 Le Mali est un des pays les plus dangereux.
00:09:21 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:24 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:27 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:30 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:33 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:36 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:39 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:42 Il est un des pays les plus dangereux.
00:09:45 L'occupation qui englobe le Sahara au nord et les savannes au sud est devenue le nouveau front de la guerre internationale contre le terrorisme.
00:09:52 Mais le récit officiel de la guerre contre la terreur masque-t-il une bataille d'une toute autre envergure ?
00:10:02 Il y a des ressources en abondance.
00:10:09 Il y a du gaz, du pétrole, du coltan, de l'or, du cuivre.
00:10:13 Et la liste ne s'arrête pas là.
00:10:16 Toute la période actuelle est marquée par ce qu'on pourrait appeler un nouveau scramble pour l'Afrique.
00:10:22 C'est-à-dire un nouveau partage de l'Afrique.
00:10:25 La guerre pour contrôler les ressources du 21e siècle a déjà commencé.
00:10:32 Déjà au 13e siècle, l'empire du Mali s'étendait sur une grande partie de l'Afrique occidentale.
00:10:41 Il était fabuleusement prospère.
00:10:44 Le sel, l'ivoire et l'or en avaient fait un carrefour majeur du commerce de l'époque.
00:10:49 Mais très vite, ces richesses ont attisé les conquêtes.
00:10:53 Nous avons le sentiment d'être en continuité d'une histoire.
00:11:00 Nous sommes la transition entre l'Afrique du Nord et l'Afrique qui touche l'océan, l'Afrique forestière.
00:11:08 Ce point de vue fait que nous avons une position stratégique essentielle.
00:11:14 Qui contrôle le Mali contrôle l'Afrique de l'Ouest, pour ne pas dire l'Afrique.
00:11:19 C'est une position absolument claire.
00:11:22 Et donc, cet espace devient un espace de convoitise.
00:11:26 Dans les années 60, la découverte de gigantesques réserves de pétrole dans le golfe de Guinée
00:11:32 attire un nouvel acteur dont les besoins sont énormes.
00:11:36 Les Etats-Unis.
00:11:39 Les Etats-Unis investissent économiquement, mais aussi militairement sur le continent africain,
00:11:48 devenu le nouveau champ de bataille de la guerre froide.
00:11:52 Pour contrer les intérêts soviétiques, les Américains soutiennent secrètement des rébellions armées en Ethiopie et en Angola.
00:12:04 Après l'effondrement de l'Union soviétique, les Etats-Unis restent la seule superpuissance au monde.
00:12:10 Ils lancent en 1992, dans le cadre de l'ONU, une intervention dite humanitaire dans la corne de l'Afrique.
00:12:17 Un territoire hautement stratégique.
00:12:21 Ils envoient en Somalie 28 000 soldats dans le but de mettre un terme à une guerre civile.
00:12:28 L'opération, qui prend fin deux ans plus tard, se termine par un désastre.
00:12:33 Des soldats américains sont capturés et tués, et les images de leurs corps mutilés sont diffusées par les médias du monde entier.
00:12:41 Pour les Etats-Unis, c'est une humiliation.
00:12:49 L'armée se retire.
00:12:52 En 2002, le Pentagone a dressé une série de cartes qui délimitaient toute cette partie de l'Afrique comme un couloir terroriste.
00:13:01 Le discours officiel du Pentagone était que ces terroristes étaient venus d'Afghanistan, dont ils avaient été chassés par les forces américaines.
00:13:09 On sait maintenant que ces terroristes ont été chassés par les forces américaines.
00:13:13 Le discours officiel du Pentagone était que ces terroristes étaient venus d'Afghanistan, dont ils avaient été chassés par les forces américaines.
00:13:21 On sait maintenant que c'était faux.
00:13:24 Ils étaient passés par le pays de Ben Laden, le Soudan, et pour rejoindre des terroristes en Afrique du Nord, ils étaient arrivés par cette ceinture en forme de banane.
00:13:38 Jeremy Keenan, un professeur et essayiste britannique, a passé 40 ans à étudier le Sahara.
00:13:45 Il soutient que le discours de l'engagement militaire des Etats-Unis pour la région n'est pas seulement sécuritaire.
00:13:52 Il y a eu à cette époque aux Etats-Unis quelque chose de plus important peut-être que le 11 septembre.
00:14:01 La publication de ce qu'on appelle communément le rapport Cheney.
00:14:05 C'était le premier ordre exécutif donné par le président Bush après son arrivée au pouvoir.
00:14:11 Et il consistait à faire le point sur la crise énergétique aux Etats-Unis.
00:14:15 En 1997, l'importation de l'énergie et du pétrole dépassait le niveau de 50%.
00:14:21 Psychologiquement, c'était un seuil critique.
00:14:24 Ce rapport se focalisait sur les futures ressources de pétrole et naturellement sur l'Afrique,
00:14:30 qui promettait de devenir le premier fournisseur de pétrole de qualité susceptible d'alimenter les infrastructures américaines.
00:14:37 Encore plus que le Golfe.
00:14:40 Si bien que d'un seul coup, l'Afrique a pris une importance cruciale pour la classe politique à Washington.
00:14:47 Et plus particulièrement le Sahel, avec au nord, en Algérie et en Libye, les plus grandes réserves pétrolières d'Afrique,
00:14:56 et au sud, celles du Golfe de Guinée.
00:15:00 De surcroît, le Sahara serait riche de gisements pétrolifères encore vierges.
00:15:06 Soudain, on s'est mis à parler officiellement du développement d'Al-Qaïda dans cette région d'Afrique.
00:15:17 Et c'est ce qui a permis aux Etats-Unis de justifier un nouveau front contre le terrorisme en Afrique.
00:15:26 Détruire et défendre les menaces transnationales,
00:15:30 prévenir les conflits à venir,
00:15:32 soutenir les efforts de réparation des catastrophes et de la sécurité des Etats-Unis.
00:15:38 C'est la mission du commandement de l'Afrique.
00:15:42 Ils se sont dit qu'il leur faudrait un poste de commandement séparé, un QG qui se concentrerait sur l'Afrique.
00:15:49 Le gouvernement Bush, c'est Donald Rumsfeld qui était à la tête du Pentagone à l'époque,
00:15:55 a décidé de créer ce poste de commandement exclusif.
00:16:00 Les Etats-Unis sont le seul pays au monde à avoir divisé la planète en secteurs militaires distincts
00:16:06 qu'ils surveillent et dans lesquels ils possèdent des bases.
00:16:09 Il y a Northcom, Pacom, Southcom, Ucom, CENTCOM, et maintenant, Africom.
00:16:18 Africom.
00:16:23 Derrière ses intentions déclarées de lutter contre le terrorisme et de fournir de l'assistance humanitaire,
00:16:29 Africom s'est implanté sur tout le continent en organisant des exercices militaires avec un nombre croissant de pays africains.
00:16:41 Mais est-ce là la seule raison d'être d'Africom ?
00:16:46 Pékin
00:16:49 Pékin s'est fermement établi comme un contrepoids aux intérêts français et américains sur le continent.
00:16:55 A partir des années 2000, la Chine va les prendre de vitesse, comme dans le reste du monde,
00:17:00 en devenant le plus gros partenaire commercial de l'Afrique.
00:17:14 Les Chinois sont arrivés sur ce continent au moment où toutes les puissances occidentales,
00:17:19 et en particulier les Français, étaient en train de donner des leçons aux Africains
00:17:23 en disant qu'il fallait faire des élections, qu'il fallait aller à la démocratie,
00:17:27 et puis surtout il y avait les plans d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale.
00:17:32 Les Chinois sont arrivés et ont dit aux Africains "Nous on ne vous donne pas de leçons,
00:17:36 on ne s'ingère pas dans vos affaires politiques, les dettes, on vous donne tout l'argent,
00:17:41 finalement les Occidentaux c'est très bien, ils ont annulé les dettes, ils ont passé l'ardoise,
00:17:46 mais nous, auprès de nous, on vous donne des prêts énormes à taux zéro".
00:17:52 Donc ils ont fait le contraire de ce qu'ont fait les Français et les Occidentaux,
00:17:57 et ils sont devenus les rois du pétrole, c'est de cas de le dire,
00:18:00 ça veut dire qu'ils ont accès à toutes les matières premières stratégiques.
00:18:03 Dans ce câble diplomatique de 2010 révélé par Wikileaks,
00:18:09 un assistant du secrétaire d'état américain qualifie la Chine de concurrent économique agressif,
00:18:14 pernicieux et dépourvu de morale.
00:18:17 L'objectif réel des Etats-Unis en Afrique est de mettre en place des mécanismes
00:18:32 qui assurent l'accès à des ressources stratégiques essentielles aux industries clés américaines,
00:18:37 ainsi que l'accès au pétrole, afin de se poser comme contrepoids à la Chine.
00:18:43 La Chine se livre elle aussi à une course pour acquérir le plus de minerais,
00:18:50 de pétrole et d'autres ressources naturelles possibles pour ses industries.
00:18:54 Les Etats-Unis, bien qu'ils ne soient peut-être plus une puissance industrielle majeure,
00:19:00 ont une industrie militaire qui dépend largement de minerais qui ne se trouvent qu'en Afrique.
00:19:07 Africom va être le moyen de consolider les intérêts américains sur le continent africain.
00:19:12 Mais quand le Pentagone veut installer son poste de commandement sur le terrain,
00:19:16 les choses ne se passent pas comme prévu.
00:19:19 Les Américains cherchaient à établir le siège d'Africom,
00:19:24 ainsi qu'un siège de la CIA pour l'Afrique au Mali.
00:19:28 Le problème c'est que les Africains ont une position commune actuellement
00:19:35 de refuser l'établissement de nouvelles bases militaires.
00:19:38 Cette opposition a obligé les Américains à installer la base de commandement d'Africom
00:19:44 à des milliers de kilomètres de là, à Stuttgart en Allemagne.
00:19:49 La résistance contre toute présence militaire américaine
00:19:54 est longtemps menée par un leader africain charismatique et fort riche.
00:19:58 Le même qui a depuis des décennies une sérieuse épine dans le pied de l'Occident.
00:20:03 Dès le début de sa carrière en tant que dirigeant politique,
00:20:09 Muammar Gaddafi s'est opposé à toute présence militaire étrangère en Afrique.
00:20:14 Une des premières choses qu'il a faites après son arrivée au pouvoir en 1969
00:20:19 a été d'expulser les bases militaires britanniques et américaines de Libye.
00:20:24 Et la position de Gaddafi jouissait d'un soutien politique considérable sur le continent.
00:20:30 Nelson Mandela partageait quasiment le même point de vue.
00:20:35 Il n'était pas question que des forces africaines soient commandées par des représentants militaires étrangers
00:20:40 ni que des militaires étrangers occupent une partie de l'Afrique ou opèrent sur son sol.
00:20:51 Gaddafi a joué une partie complexe avec les pays occidentaux.
00:20:55 Le président Ronald Reagan le qualifie de « chien fou du Moyen-Orient »
00:21:00 et tente de l'assassiner en 1986 en bombardant son palais.
00:21:04 Sans succès.
00:21:07 Les immenses réserves pétrolières que Gaddafi a nationalisées quand il a pris le pouvoir
00:21:13 lui assurent une véritable indépendance et un ascendant sur l'ensemble du continent.
00:21:19 À partir des années 1990, Gaddafi est devenu une sorte de sommité,
00:21:25 une voix prépondérante et sûrement l'une des plus fortes à défendre l'intégration africaine absolue.
00:21:31 Il était considéré dans toute l'Afrique comme le successeur de Kwame Nkrumah
00:21:37 en ce qui concerne la vision de l'unité africaine.
00:21:40 Et ce n'était pas que des belles paroles.
00:21:45 Gaddafi tenait non seulement à accélérer ce processus d'intégration, mais aussi à le financer.
00:21:53 L'argent du pétrole libyen permet à Gaddafi de développer des projets ambitieux.
00:22:01 300 millions de dollars pour le premier satellite panafricain RASCOM
00:22:06 et 30 milliards pour le plus grand système d'irrigation au monde
00:22:13 en puisant dans les immenses réserves d'eau douce sous le Sahara,
00:22:16 il transforme des dizaines de milliers d'hectares de désert libyen en terres agricoles.
00:22:21 Gaddafi démontre ainsi que l'Afrique peut se développer sans passer par les banques occidentales
00:22:28 ou le Fonds monétaire international.
00:22:30 À coût de dizaines de milliards de dollars,
00:22:37 la Libye a financé un grand nombre d'institutions économiques comme la Banque africaine de développement
00:22:43 ou le Fonds monétaire africain.
00:22:45 L'Afrique allait développer ses propres solutions, mettre en place ses propres programmes.
00:22:53 Donc l'Afrique, du point de vue de Gaddafi et sous son leadership,
00:23:01 est ainsi devenue de plus en plus un bloc
00:23:04 et non plus une série de nations individuelles disparates
00:23:07 avec lesquelles on pouvait négocier en tête à tête
00:23:10 et qu'on pouvait monter les unes contre les autres.
00:23:13 Lorsque Gaddafi est élu président de l'Union africaine en 2009,
00:23:20 les Américains s'inquiètent.
00:23:22 Dans un câble révélé par Wikileaks,
00:23:25 ils notent que la Libye va chercher à utiliser la présidence de Gaddafi
00:23:29 pour le glorifier et promouvoir son projet d'États-Unis d'Afrique.
00:23:33 Les multinationales américaines ont aussi leurs problèmes avec le dirigeant libyen.
00:23:38 En particulier lorsqu'ils décident d'annuler un contrat d'un milliard de dollars avec Bechtel,
00:23:44 la plus grande entreprise de travaux publics aux États-Unis,
00:23:47 qui entretient des liens étroits avec Washington.
00:23:50 Le fait qu'une compagnie ayant le savoir-faire et l'assise financière de Bechtel
00:23:55 ne soit pas parvenue à décrocher ce contrat
00:23:58 est un avertissement pour les entreprises américaines et occidentales
00:24:01 qui cherchent à s'implanter sur le marché libyen en pleine expansion.
00:24:05 Ainsi que pour les autres entreprises américaines qui envisageraient d'y investir.
00:24:10 Gaddafi se met aussi à dos la France.
00:24:17 Après avoir été courtisé par le président Nicolas Sarkozy,
00:24:21 le dirigeant libyen annule de gros contrats d'armement.
00:24:28 On oublie à quel point Sarkozy avait déroulé le tapis rouge à Colonel Gaddafi en décembre 2007
00:24:34 et que Colonel Gaddafi en échange lui avait promis 14 milliards de dollars de contrats.
00:24:40 Il y avait une shopping list absolument incroyable.
00:24:43 Finalement, Gaddafi a ridiculisé Nicolas Sarkozy
00:24:46 parce qu'il n'y a rien eu du tout ou très très peu de choses par rapport à ce qui avait été promis.
00:24:56 En mars 2011, alors que le printemps arabe se répand en Afrique du Nord,
00:25:00 la France et les Etats-Unis décident d'agir.
00:25:03 Le Conseil de sécurité des Nations Unies donne son aval.
00:25:11 La protection des droits de l'homme justifie la guerre.
00:25:14 Nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du Colonel Gaddafi
00:25:23 contre la population de Benghazi.
00:25:26 C'est la première guerre d'Africom et son commandant en chef est le premier président afro-américain.
00:25:42 Pour reprendre les mots du gouvernement Obama,
00:25:48 le rôle des Etats-Unis dans la guerre contre la Libye consistait à diriger par derrière.
00:25:53 Mais le plus intéressant, c'est que la guerre a été ouverte et dirigée d'abord par Africom,
00:25:58 puis la mission a été reprise par l'OTAN.
00:26:01 En d'autres termes, ceux qui mènent les opérations à l'OTAN
00:26:11 sont eux-mêmes dirigés par les Etats-Unis qui commandent officiellement l'OTAN.
00:26:15 En plus de ça, après l'arrêt des bombardements
00:26:19 et avoir fait l'éloge des alliés en Libye,
00:26:22 Obama a révélé qu'un certain nombre de bombardements français
00:26:27 avaient en réalité été effectués par des pilotes américains.
00:26:31 L'intervention en Libye est aussi une façon d'envoyer un message aux autres Etats-nations africains.
00:26:43 S'ils se lancent dans un processus de défiance radical
00:26:47 visant à une indépendance radicale dans un processus nationaliste et anti-impérialiste,
00:26:53 il pourrait y avoir des conséquences qui ne sont plus de l'ordre de l'hypothèse.
00:26:57 Cela revient à envoyer le signal clair aux Etats-Africains
00:27:01 qu'il y a des limites dans lesquelles ils doivent opérer
00:27:04 et qui ont été fixées par les opérations militaires américaines.
00:27:08 En intervenant en Libye,
00:27:13 en intervenant quelques mois plus tard au Mali,
00:27:18 la France veut réaffirmer son rôle de puissance internationale
00:27:25 qui a le droit de siéger comme membre permanent au Conseil de sécurité.
00:27:30 Je crois qu'on ne le dit pas souvent,
00:27:33 mais je crois que l'objectif essentiel de la France est de dire « nous sommes une grande puissance ».
00:27:38 Peut-être que nous n'avons pas la puissance économique que nous avions avant,
00:27:42 mais nous sommes un grand acteur pour la paix et la stabilité dans le monde.
00:27:47 Dans ces confrontations en Normalie,
00:27:52 personne ne sait exactement ce qui s'est passé
00:27:54 puisque les médias ont été tenus à l'écart de la guerre.
00:27:59 Donc il n'y a pas d'image autre que celle qui a été livrée par l'armée française.
00:28:09 Il fallait montrer que l'armée française était extrêmement efficace.
00:28:14 Son matériel militaire, c'est mieux que le salon de bourget,
00:28:18 on dit les avions etc. c'est beaucoup mieux de les voir en opération.
00:28:21 Donc les opérations, le renseignement, tout ça était magnifiquement préparé
00:28:28 et c'est pour ça que ça donnait à la France un label d'efficacité.
00:28:36 Conna, où ce qu'il en reste aujourd'hui.
00:28:39 La ville est un endroit clé pour comprendre ce qui s'est réellement passé
00:28:43 pendant l'opération Serval.
00:28:45 Conna a été le théâtre d'une bataille décisive
00:28:48 avec les combattants islamiques du groupe Ansardine.
00:28:51 C'est ici qu'ils ont été encerclés par les troupes françaises.
00:28:55 Un mémorial en hommage aux premiers soldats français tués pendant ces affrontements
00:29:01 a été érigé sur l'unique route qui permet d'entrer et de sortir de la ville.
00:29:05 Mais ce qui n'a pas été immortalisé est le fait que sur cette même route,
00:29:11 un convoi de véhicules transportant des centaines de combattants islamiques
00:29:15 et leur chef, Iyad Aghali, a réussi à s'échapper sous le nez des français.
00:29:19 Sur le terrain, de nombreux témoins du groupe ont été témoins.
00:29:27 Sur le terrain, de nombreux témoins du conflit se posent des questions.
00:29:32 De l'attaque de Gouana.
00:29:34 On a considéré que la France ne voulait pas exterminer les islamistes.
00:29:40 Les islamistes ont été repoussés, c'est tout.
00:29:43 Ils sont repartis d'où est-ce qu'ils sont venus.
00:29:46 Ils sont rentrés par les grandes portes du Sahara du Nord, du désert du Nord.
00:29:51 Et ils sont là encore dans les Nord.
00:29:54 Ils sont là encore dans les Nord.
00:29:58 Et ils sont là encore dans les Nord.
00:30:02 La question qui saute aux yeux, c'est ces pick-up,
00:30:09 qu'est-ce qu'ils sont devenus au lendemain du début de l'intervention Serval.
00:30:13 Il n'y a qu'une seule route qui conduit vers le Nord.
00:30:16 Il aurait été facile avec les moyens aériens dont dispose la France de les intercepter.
00:30:21 Donc il semble bien qu'il y a eu une dimension politique très forte dans cette intervention
00:30:28 qui a été plus importante que la dimension militaire.
00:30:32 Les français, à travers la firme Areva,
00:30:47 exploitent les mines d'Arlite, qui sont à 300 km de la frontière malienne,
00:30:54 en face du Nord du Mali.
00:30:56 Donc ça a été invoqué comme une des causes de l'intervention française
00:30:59 parce que c'est une région sensible.
00:31:01 Et en même temps, au sud d'Arlite,
00:31:05 il y a d'énormes gisements inexploités d'uranium.
00:31:08 Et du point de vue de la France, il y a la volonté de garder la main sur les ressources d'uranium
00:31:14 qu'elle n'exploite pas pour le moment dont elle retarde l'exploitation,
00:31:19 mais pour empêcher d'autres d'avoir accès à ces ressources.
00:31:23 Les français étaient favorables et travaillaient à une certaine autonomisation du Nord Mali,
00:31:31 Touareg, par rapport à Bamako,
00:31:35 pour forcer le sud à accepter d'être plus docile aux dictates de la France
00:31:43 et dire au Nord "c'est grâce à nous que vous avez cette autonomie,
00:31:48 donc on travaille la main dans la main".
00:31:50 Donc c'est trouver dans ces deux partenaires des avantages.
00:31:54 Dans cette partie d'échec, la France n'est pas seule.
00:32:02 Et c'est bien loin du Sahara que se décide le futur économique de la région.
00:32:07 Des représentants des groupes pétroliers,
00:32:09 des experts du capital risque et des responsables africains en charge de l'énergie
00:32:14 se retrouvent à Londres, capitale financière de l'Europe,
00:32:17 pour discuter de contrats et rêver de gros profits.
00:32:20 Bonjour Mesdames et Messieurs et bienvenue à ce 11ème forum de l'Afrique indépendante.
00:32:29 Malgré le chaos, les guerres et les révolutions,
00:32:33 l'intérêt des Occidentaux reste considérable
00:32:36 pour ce qui pourrait être la plus grande réserve non exploitée de pétrole sur le continent.
00:32:40 L'Eldorado du Sahel, le bassin de Taoudeni,
00:32:45 qui s'étend de la Mauritanie à l'Algérie, couvrant le Nord Mali.
00:32:49 Il existe des gisements en quantité non négligeable,
00:32:54 mais dans une zone très vaste, peut-être plus grande que le Texas
00:32:57 ou équivalente aux deux tiers de l'Europe.
00:32:59 Il y a donc très peu de puits dans cette zone,
00:33:01 en tout cas pas assez pour faire une estimation.
00:33:04 Il faudra beaucoup de temps pour connaître les ressources exactes de ce bassin.
00:33:08 Malgré un déclin récent de l'importation de gaz et de pétrole africain vers les États-Unis,
00:33:14 les intérêts des grands groupes énergétiques américains pour l'Afrique n'ont pas diminué.
00:33:19 Les besoins de l'Asie et de l'Europe ne cessent de croître.
00:33:23 Près de 2000 milliards d'investissements dans le pétrole et gaz africain
00:33:26 sont prévus au cours des deux prochaines décennies.
00:33:33 On sait tous qu'on va vers une raréfaction des ressources pétrolières
00:33:37 et que ces derniers grands bassins pétroliers d'Afrique
00:33:45 vont avoir une importance croissante au fil des années
00:33:49 et qu'il est très important de se prépositionner pour l'exploitation de ces ressources.
00:34:00 En mai 2014, Obama annonce qu'il va consacrer 5 milliards de dollars supplémentaires
00:34:05 à la lutte contre le terrorisme mondial.
00:34:08 Mais en se transformant en mission de formation et d'advice en Afghanistan,
00:34:12 notre réduction de présence là-bas nous permet d'adresser plus efficacement
00:34:15 les menaces qui se présentent dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
00:34:18 Donc, plus tôt cette année, j'ai demandé à mon équipe de sécurité nationale
00:34:22 de développer un plan pour un réseau de partenariats
00:34:25 de l'Asie du Sud jusqu'au Sahel.
00:34:27 130 ans après la Conférence de Berlin,
00:34:35 un nouveau partage du continent africain s'effectue
00:34:38 pour garantir l'approvisionnement en pétrole, en minéraux stratégiques,
00:34:41 en terres arables et même en eau sous les sables du désert.
00:34:45 C'est pour cela que la véritable histoire de l'intervention de l'OTAN en Libye reste à écrire.
00:34:54 Mais elle découle de cette affaire de financement ?
00:34:57 Non, mais pas du tout, parce que la France à elle seule ne pouvait pas mener cette intervention.
00:35:02 Les Britanniques aussi y ont été associés.
00:35:05 Il fallait qu'il y ait les États-Unis qui y ont été associés,
00:35:08 l'ensemble des pays de l'OTAN, même la Norvège y a été associé,
00:35:12 le Qatar y a été associé, les Émirats Arabes Unis y ont été associés,
00:35:17 l'Arabie Saoudite y a été associée.
00:35:19 Mais vous avez été au cœur du système libyen, vous avez été au cœur de l'État Libyen.
00:35:23 Oui, mais je vais vous dire pourquoi.
00:35:26 Je pense que Qadhafi a signé son arène mort
00:35:31 lorsqu'il a décidé de créer une monnaie commune à l'Union Africaine.
00:35:37 Car je vous rappelle que la Libye fait partie de l'Union Africaine.
00:35:41 Que le siège de cette banque, de la banque qui devait émettre cette monnaie,
00:35:45 avait déjà été fixé au Cameroun.
00:35:49 Je vous rappelle que dans le cadre du financement de cette banque,
00:35:53 l'État Libyen apportait 90% du capital requis.
00:35:59 Ce qui permettait ainsi à l'Union Africaine de sortir des griffes,
00:36:03 ou des pays membres de l'Union Africaine,
00:36:05 de sortir des griffes des bailleurs de fonds internationaux
00:36:09 dont l'aide repose sur le dollar.
00:36:12 Ça a été pour lui une erreur cardinale.
00:36:15 Car à partir du moment où il a pris cette décision...
00:36:17 C'était en quelle année ?
00:36:18 C'était en 2008-2009.
00:36:21 Car à partir du moment où il a pris cette décision,
00:36:24 il a heurté de front les intérêts des États-Unis et du dollar américain.
00:36:29 Et vous avez un deuxième élément.
00:36:31 Du temps du régime, les compagnies pétrolières étaient strictement encadrées.
00:36:36 Elles avaient des zones qui étaient exploitées certes,
00:36:41 mais elles avaient un quota de production qu'elles ne pouvaient pas dépasser.
00:36:45 Il y avait des conditions financières extrêmement sévères.
00:36:49 Prenez l'exemple de Total.
00:36:51 Total devait reverser à l'État libyen plus de 85%
00:36:56 du résultat de l'exploitation des zones pétrolières.
00:37:00 À partir du moment où le régime tombait,
00:37:03 chaque compagnie a fait ce qu'elle a bien voulu faire.
00:37:07 [Silence]
00:37:32 Une des choses principales que j'ai entendues à la première fois
00:37:38 au moment de la guerre, et que j'ai été choqué,
00:37:42 c'est que un médiateur français qui est venu en Libye
00:37:46 m'a dit personnellement
00:37:49 « Pourquoi avez-vous dû penser et soutenir la monnaie africaine,
00:37:55 la monnaie unifiée africaine ? »
00:37:57 Le Monde Ouest voit ces efforts économiques
00:38:02 initiés par Kadafi en Afrique
00:38:05 comme très dangereux et déstabilisant
00:38:10 pour la sécurité européenne,
00:38:12 pour la sécurité économique et pour la dominance,
00:38:15 l'impuissance et la dominance que l'Europe a sur l'Afrique.
00:38:18 Peu de gens pensent que
00:38:21 un projet comme celui de Libye
00:38:23 pour établir le marché commun africain
00:38:26 et la monnaie unifiée africaine
00:38:29 sont les principaux raisons
00:38:32 ou l'une des raisons principales
00:38:34 de l'intervention de la NATO en Libye.
00:38:37 [Silence]
00:38:47 Plus de spéculation a été menée sur les raisons
00:38:49 pour la réintervention de la NATO en Libye.
00:38:51 Et comme l'a rappelé Laura Emmett,
00:38:53 l'organisation a peut-être essayé de prévenir Kadafi
00:38:55 de se barrer de l'Américain.
00:38:58 [Bruit de moteur]
00:39:04 « Selon certains, c'est à propos de protéger les civils. »
00:39:07 « Nous ne devons pas tolérer ce régime
00:39:09 en utilisant une force militaire contre ses propres gens. »
00:39:12 « D'autres disent que c'est à propos de l'huile. »
00:39:14 « La seule raison qu'ils sont intéressés par Libye
00:39:16 c'est la huile. »
00:39:18 « On dirait qu'on serait en Irak
00:39:20 si l'export de l'huile était en brocoli. »
00:39:23 Mais certains sont convaincus que l'intervention en Libye
00:39:26 est à propos de la monnaie.
00:39:28 Spécifiquement, le plan de Kadafi
00:39:30 pour introduire le dinar en or.
00:39:32 Une seule monnaie africaine
00:39:34 fabriquée de l'or.
00:39:35 Une véritable partage de la richesse.
00:39:37 « C'est une des choses que vous devez planer
00:39:39 presque en secret. »
00:39:41 « Parce que dès que vous dites
00:39:43 que vous allez changer de dollar
00:39:45 à autre chose,
00:39:47 vous allez être attaqués. »
00:39:49 « Il y a eu deux conférences sur ce sujet. »
00:39:51 « Une en 1996 et une autre en 2000. »
00:39:53 « C'était la conférence World Mataba,
00:39:55 organisée par Kadafi. »
00:39:57 « Tout le monde était intéressé. »
00:40:00 « Je pense que les pays de l'Afrique étaient intéressés. »
00:40:03 Kadafi n'a pas abandonné.
00:40:05 Au cours des mois qui suivent de l'intervention militaire,
00:40:07 il a appelé les nations africaines et musulmanes
00:40:10 à se joindre pour créer cette nouvelle monnaie
00:40:13 qui rivaliserait le dollar et l'euro.
00:40:15 Ils vendraient de l'huile et d'autres ressources
00:40:18 autour du monde seulement pour les dinars en or.
00:40:21 C'est une idée qui changerait
00:40:23 la balance économique du monde.
00:40:25 La richesse des pays dépendrait
00:40:27 de leur or, pas de leur traite.
00:40:30 Libye a 144 tonnes d'or.
00:40:33 Le Royaume-Uni a doublé ça,
00:40:35 mais 10 fois la population.
00:40:37 « Si Kadafi avait l'intention
00:40:39 de repriser son or,
00:40:41 ou autre chose que le pays
00:40:43 vendait dans les marchés mondiaux
00:40:45 et acceptait autre chose comme monnaie,
00:40:47 ou peut-être lancer une monnaie en or,
00:40:49 ce genre de geste ne serait pas accueilli
00:40:52 par les élites du pouvoir responsables
00:40:54 de contrôler les banques centrales.
00:40:56 Ça serait quelque chose qui causerait
00:40:58 sa démission immédiate et la nécessité
00:41:00 d'autres raisons pour le faire sortir
00:41:02 de son pouvoir. »
00:41:04 Cela s'est déjà passé.
00:41:06 En 2000, Saddam Hussein a annoncé
00:41:08 que l'huile irakienne serait vendue
00:41:10 en euros, pas en dollars.
00:41:12 Des sanctions et une invasion ont suivi.
00:41:14 Certaines disent que les Américains
00:41:16 étaient désperats de prévenir OPEC
00:41:18 de transporter l'or dans tous
00:41:20 les pays membres de l'Union Européenne.
00:41:22 « L'or du Royaume-Uni est gardé ici,
00:41:24 dans un sacrement secoué
00:41:26 à la profondeur du Banque d'Angleterre.
00:41:28 Comme dans la plupart des pays développés,
00:41:30 il n'y a pas assez d'or pour aller autour.
00:41:32 Mais ce n'est pas le cas dans des endroits
00:41:34 comme Libye et dans beaucoup des États-Unis.
00:41:36 Un dinar d'or aurait donné aux riches
00:41:38 d'huile africains et du Moyen-Orient
00:41:40 le pouvoir de se faire tourner
00:41:42 à leurs clients énergétiques
00:41:44 et de leur dire « Désolé,
00:41:46 le prix a augmenté et nous voulons de l'or ».
00:41:48 Certaines disent que les États-Unis
00:41:50 et leurs alliés NATO
00:41:52 n'ont pas vraiment pu laisser ça se passer.
00:41:54 Laura Emmett, RT, Londres.
00:41:56 « D'un côté,
00:41:58 la plus grande armada du monde,
00:42:00 formée de 28 pays,
00:42:02 les plus puissants du monde,
00:42:04 compte 6 millions d'habitants
00:42:06 en Libye.
00:42:08 Un milliard d'habitants
00:42:10 dans les pays qui composent l'OTAN,
00:42:12 grosso modo,
00:42:14 28 nations puissantes
00:42:16 et qui sont
00:42:18 en train de se faire tourner
00:42:20 à leurs clients énergétiques
00:42:22 et à leurs clients.
00:42:24 28 nations puissamment armées,
00:42:26 que pouvait-on faire ?
00:42:28 Je crois qu'ils pensaient
00:42:30 que la guerre
00:42:32 durerait 15 jours.
00:42:34 Ça a duré 8 mois.
00:42:36 26 000 sorties d'avions,
00:42:38 10 000 frappes aériennes,
00:42:40 50 000 morts.
00:42:42 Voilà.
00:42:44 Et puis,
00:42:46 les résolutions qui ont été adoptées
00:42:48 en 1932,
00:42:50 qui ont été adoptées
00:42:52 en 1932,
00:42:54 et puis les résolutions qui ont été adoptées
00:42:56 en 1973 ont commencé à être violées.
00:42:58 On passe à la résolution 1973
00:43:00 qui parlait de
00:43:02 non-fly zone
00:43:04 basée sur la protection
00:43:06 des civils
00:43:08 à régime change.
00:43:10 C'est-à-dire
00:43:12 qu'au Conseil de sécurité,
00:43:14 ils nous ont menti.
00:43:20 Voilà la situation.
00:43:22 Ce qui explique qu'en Syrie,
00:43:26 dès qu'ils ont voulu faire la même chose,
00:43:28 ils ont eu deux vétos.
00:43:30 Même pas un seul, deux vétos.
00:43:32 Lorsqu'un président de la République
00:43:34 française interdit...
00:43:36 Moi, je suis tombé
00:43:38 sur le dos
00:43:40 quand j'ai entendu ça.
00:43:42 Vous savez que l'Union africaine,
00:43:44 qui était à l'époque présidée par
00:43:46 Son Excellence le Président Obiang...
00:43:48 Obiang Duman Basogo de la Guinée équatoriale...
00:43:50 de la Guinée équatoriale,
00:43:52 avait...
00:43:54 à propos de la Libye,
00:43:56 avait une solution
00:43:58 négociée à proposer.
00:44:00 Ils ont formé une délégation
00:44:02 pour y aller.
00:44:04 Et Sarkozy leur dit "je vous interdis de monter
00:44:06 dans l'avion parce que si vous passez l'espace,
00:44:08 je vous flingue".
00:44:10 Et bien ça, ça s'appelle de l'irrévérence,
00:44:12 c'est de l'irrespect.
00:44:14 On ne parle pas comme ça
00:44:16 à des pays qui sont souverains.
00:44:18 Ce n'est pas que des mots, ça a un sens.
00:44:20 Bon, vous savez que
00:44:22 il y a beaucoup de gens,
00:44:24 ils ont la jalousie
00:44:26 sur le bien,
00:44:28 la richesse des Africains.
00:44:30 Aujourd'hui,
00:44:32 la crise économique qui secoue
00:44:34 aujourd'hui le pays européen,
00:44:36 ils tentent de changer
00:44:38 l'ordre mondial.
00:44:40 Ils tentent de changer les moyens
00:44:42 comme ils veulent.
00:44:44 Ils ont des pays qui n'ont pas de possibilité
00:44:46 de sauver la situation de la crise.
00:44:48 Aujourd'hui, voyez-vous le problème
00:44:50 de la Libye ? On a reparti
00:44:52 les revenus pétroliers.
00:44:54 Ça, c'est pareil comme...
00:44:56 - Vous voulez dire que les États occidentaux
00:44:58 se sont repartis de la Libye ?
00:45:00 - Oui, oui, aujourd'hui ils veulent changer l'ordre mondial.
00:45:02 - Ils se sont repartis de la Libye ?
00:45:04 - Pour trouver la richesse. C'est le problème qui arrive.
00:45:06 Ça, les complicités que la Guinée,
00:45:08 parce que la Guinée
00:45:10 est un pays riche.
00:45:12 Certains États ou certains organismes
00:45:14 ou entreprises ont besoin de la richesse
00:45:16 de la Guinée équatoriale.
00:45:18 - Vous les connaissez ? - Non, je ne peux pas parler...
00:45:20 - On a souvent dit que vous faisiez...
00:45:22 - C'est l'intention.
00:45:24 - Vous faites l'objet de pression,
00:45:26 Monsieur le Président, de la part des États occidentaux ?
00:45:28 - Oui, toujours. - Toujours ?
00:45:30 - Oui. - Comment ça se manifeste ? - Bon, politiquement.
00:45:32 - Ah bon ? - Oui.
00:45:34 - C'est-à-dire, par exemple, comme le bien mal acquis, par hasard ?
00:45:36 - Bon, c'est...
00:45:38 Le problème du bien mal acquis, c'est récent.
00:45:40 C'est récent.
00:45:42 Oui, toujours, j'ai de la pression.
00:45:44 Avec certains pays,
00:45:46 l'ancienne puissance coloniale,
00:45:48 peut-être que je suis aujourd'hui
00:45:50 comme membre du pays
00:45:52 du CEMAC.
00:45:54 - La Communauté économique et monétaire va faire semblant.
00:45:56 - Oui, oui, oui. Parce que la Guinée
00:45:58 équatoriale tente d'imposer une situation
00:46:00 pour avoir
00:46:02 la transparence
00:46:04 dans la situation du CEMAC.
00:46:06 Parce qu'il n'y a pas de transparence.
00:46:08 - La gestion des institutions de la CEMAC,
00:46:10 la Communauté économique et monétaire, la Banque centrale...
00:46:12 - Oui, par exemple, les mêmes...
00:46:14 Banque centrale.
00:46:16 Les revenus, c'est-à-dire les intérêts,
00:46:18 ne correspondent pas à l'Est africain.
00:46:20 - Ah bon ? - Oui !
00:46:22 - Mais qui les détourne, ces revenus ? - Je ne sais pas.
00:46:24 - M. le président, vous avez une idée.
00:46:26 - Non, non. Je sais.
00:46:28 - Vous avez une idée. C'est l'ancienne puissance colonisatrice,
00:46:30 la France ? - Oui, oui, oui.
00:46:32 - La France, entre autres. - Oui, oui. Vous savez que j'avais
00:46:34 une discussion
00:46:36 avec le président Girard.
00:46:38 Parce que j'avais mis notre
00:46:40 moyen économique à un banque, à un américain.
00:46:42 On m'avait accusé d'avoir violé
00:46:44 la convention,
00:46:46 la règle de la CEMAC.
00:46:48 J'étais obligé d'apporter tout notre
00:46:50 argent. - Votre trésor. - Oui, oui.
00:46:52 Mais j'ai demandé l'intérêt
00:46:54 pour pouvoir
00:46:56 gérer bien le fonds de la Guinée équatoriale.
00:46:58 - Éclairez mon ignorance, M. le président.
00:47:00 Comment la France intervient
00:47:02 dans la CEMAC, dans la Banque des Etats d'Afrique centrale ?
00:47:04 - Vous savez que la France aussi,
00:47:06 c'est un pays membre de CEMAC.
00:47:08 Oui. Parce que
00:47:10 la protection de la
00:47:12 monnaie...
00:47:14 - Garantie par la France. - Garantie
00:47:16 par la France. Parce que la France, il y a des bénéfices aussi.
00:47:18 - Et elle tire de gros bénéfices ?
00:47:20 - Oui, oui, oui. C'est ça. - Beaucoup trop pour vous.
00:47:22 - Oh, je crois que je parle seulement
00:47:24 pour le fonds de la Guinée équatoriale.
00:47:26 Je ne peux pas touser les autres pays.
00:47:28 - Et maintenant, vous avez droit au chapitre, puisque vos fonds sont
00:47:30 importants au sein de cette Banque des Etats d'Afrique centrale.
00:47:32 - C'est ça. C'est le problème. - C'est pour ça que vous avez demandé
00:47:34 la rotation. - Oui, oui, c'est le problème.
00:47:36 Parce que j'ai demandé la rotation.
00:47:38 Aujourd'hui, le gouverneur, c'est la Guinée équatoriale.
00:47:40 C'est un citoyen de la Guinée équatoriale.
00:47:42 Ça, il ne plaît pas
00:47:44 à plusieurs gens
00:47:46 d'être membre de la CEMAC,
00:47:48 que la Guinée soit le pays
00:47:50 qui retient aujourd'hui le gouverneur.
00:47:52 Parce que le gouverneur,
00:47:54 il tentait d'imposer la règle
00:47:56 de transparence.
00:47:58 - Il me semble souvent que les Africains
00:48:00 ont peur d'être indépendants.
00:48:02 Qu'ils ont peur
00:48:04 d'être indépendants.
00:48:06 Par exemple,
00:48:08 je suis en train
00:48:10 d'étudier avec le président
00:48:12 Bian, comment
00:48:14 faire pour créer,
00:48:16 au niveau de l'Afrique,
00:48:18 une banque d'investissement.
00:48:20 Les Africains
00:48:22 ont les moyens
00:48:24 d'avoir
00:48:26 une banque qui soit totalement
00:48:28 indépendante.
00:48:30 On n'est jamais totalement
00:48:32 indépendants dans le monde éclaté
00:48:34 où nous vivons. Mais je veux dire,
00:48:36 de prendre l'initiative.
00:48:38 De prendre l'initiative.
00:48:40 Au lieu d'être tout le temps
00:48:42 dans une politique de magicité,
00:48:44 nous pouvons prendre des initiatives
00:48:46 nous-mêmes.
00:48:48 Là-dessus, aussi, nous sommes d'accord.
00:48:50 Donc,
00:48:52 vous voyez,
00:48:54 aujourd'hui,
00:48:56 je pense que notre
00:48:58 appartenance à l'Afrique,
00:49:00 qui est le continent le moins développé
00:49:02 du monde,
00:49:04 doit s'exprimer à terme
00:49:06 très concret. Et tant que
00:49:08 nous ne prenons pas en main
00:49:10 notre indépendance
00:49:12 et notre capacité
00:49:14 à agir nous-mêmes,
00:49:16 nous ne nous en sortirons pas.
00:49:18 L'Afrique,
00:49:20 qui a connu l'esclavage,
00:49:24 c'est parce qu'il y avait
00:49:26 une révolution
00:49:28 commerciale
00:49:30 qui a eu comme conséquence l'esclavage,
00:49:32 donc la première révolution du capitalisme.
00:49:34 L'Afrique, qui a connu
00:49:36 une deuxième conséquence,
00:49:38 la révolution
00:49:40 industrielle,
00:49:42 ça a donné
00:49:44 la colonisation.
00:49:46 Et actuellement, nous sommes dans la troisième révolution,
00:49:48 la révolution numérique.
00:49:50 Donc l'Afrique doit tirer les leçons du passé.
00:49:52 Quand vous regardez l'histoire africaine,
00:49:54 vous vous rendez compte
00:49:56 que c'est à cause du capitalisme
00:49:58 pendant
00:50:00 cinq siècles que nous se font.
00:50:02 Donc,
00:50:04 si ces capitalistes sont
00:50:06 encore puissants, et on ne sait pas
00:50:08 s'organiser pour faire
00:50:10 face à cette puissance,
00:50:12 nous allons encore tomber dans un
00:50:14 esclavage sur notre propre continent.
00:50:16 Parce que, ce qui
00:50:18 m'a étonné,
00:50:20 ce qui m'a fait rire,
00:50:22 est-ce que les Africains sont conscients ?
00:50:24 Les états africains sont conscients ?
00:50:26 Je me pose une question, élite politique comme intellectuelle.
00:50:28 Regardez l'Union africaine,
00:50:30 le dernier forum,
00:50:32 le 30e
00:50:34 sommet, où on a
00:50:36 voté, on a nommé Kadhameu
00:50:38 comme président.
00:50:40 Le thème, c'était
00:50:42 lutter contre la corruption, pour la corruption,
00:50:44 pour que l'Afrique se développe.
00:50:46 Mais regardez un sujet accessoire,
00:50:48 quand d'autres puissances
00:50:50 parlent,
00:50:52 comment se préparer
00:50:54 pour faire face
00:50:56 à la guerre qui va éclater.
00:50:58 Non, les Africains
00:51:00 se retrouvent auprès de la corruption.
00:51:02 Donc, les Africains sont encore dans ce qu'on peut appeler les secondaires.
00:51:04 Or, l'essentiel
00:51:06 est géopolitique.
00:51:08 Il y a de vraies puissances qui émergent.
00:51:10 Il y a des acteurs non étatiques qui sont plus puissants que les états,
00:51:12 qui risquent de faire
00:51:14 plus mal que
00:51:16 les puissances étatiques.
00:51:18 Regardez,
00:51:20 on ne suit pas des informations ici.
00:51:22 On ne suit pas
00:51:24 des informations, mais on ne lit pas beaucoup.
00:51:26 Je pense que c'est le travail de l'élite.
00:51:28 J'ai dit, on vient de connaître
00:51:30 un passé douloureux avec le capitalisme.
00:51:32 Nous devons être attentifs pour voir,
00:51:34 pour suivre de plus près
00:51:36 ces mutations, pour éviter
00:51:38 que l'histoire se répète.
00:51:40 À Davos,
00:51:42 il y a eu beaucoup d'interventions.
00:51:44 Des hommes d'affaires,
00:51:46 c'est en Suisse à Davos,
00:51:48 des hommes d'affaires, des militaires,
00:51:50 des diplomates, des intellectuels,
00:51:52 des journalistes.
00:51:54 Et là-bas,
00:51:56 on parle d'une crise économique.
00:51:58 Cette crise va éclater cette année.
00:52:00 Quand la crise va éclater,
00:52:02 résultat, il y aura la guerre.
00:52:04 Et aujourd'hui,
00:52:06 toutes les grandes puissances
00:52:08 se préparent à la guerre.
00:52:10 Il n'y a que l'Afrique qui ne comprend pas.
00:52:12 L'Afrique est dans l'accessoire.
00:52:14 Il faut combattre la corruption.
00:52:16 Alors que la guerre
00:52:18 est à la porte.
00:52:20 C'est un peuple qui n'a pas tiré les leçons de l'histoire.
00:52:22 Qui a connu
00:52:24 un passé douloureux.
00:52:26 Quand Trump,
00:52:28 le président américain,
00:52:30 a fait le premier tour en Asie,
00:52:32 la Chine,
00:52:34 les Philippines et autres,
00:52:36 la Corée du Sud,
00:52:38 Trump est passé par les grandes bases militaires
00:52:40 à Hawaï.
00:52:42 Il a mis les troupes américaines
00:52:44 en alerte.
00:52:46 Automatiquement,
00:52:48 la Chine a répondu.
00:52:50 La Chine, le président Xi Jinping,
00:52:52 a demandé à l'armée chinoise
00:52:54 de se préparer,
00:52:56 de faire exercice à balayers.
00:52:58 Pour se préparer à la guerre.
00:53:00 Au même moment,
00:53:02 le président Poutine
00:53:04 demande à l'industrie de l'alimentation
00:53:06 de se préparer à la guerre.
00:53:08 Et la dame,
00:53:10 Mme Merkel,
00:53:12 de l'Europe,
00:53:14 l'allemande,
00:53:16 a parlé que la Chine,
00:53:18 l'Europe, doit se préparer
00:53:20 à avoir
00:53:22 une force militaire à bord de l'OTAN
00:53:24 pour faire face
00:53:26 à ces menaces
00:53:28 de la stabilité du monde.
00:53:30 Je vais encore plus loin.
00:53:32 Le monde arabe,
00:53:34 le président,
00:53:36 le vice
00:53:38 d'Equid,
00:53:40 d'un prince arabe,
00:53:42 a organisé l'Arabie saoudite.
00:53:44 Il a organisé à peu près
00:53:46 47 pays musulmans
00:53:48 pour faire une coalition
00:53:50 militaire,
00:53:52 sinite, contre les chiites.
00:53:54 Donc l'Iran avec les autres.
00:53:56 Donc tout le monde se prépare à la guerre.
00:53:58 Il n'y a qu'en Afrique
00:54:00 où les gens prient pour la paix,
00:54:02 où les gens créent des chaos,
00:54:04 où les gens
00:54:06 se battent
00:54:08 contre la corruption.
00:54:10 Donc nous sommes, je ne sais pas ce qui nous arrive,
00:54:12 nous sommes aveuglés.
00:54:14 Nous sommes aveuglés.
00:54:16 Donc nous, qui lisons souvent,
00:54:18 devons tirer l'attention.
00:54:20 Parce que, vous savez,
00:54:22 après chaque guerre,
00:54:24 les puissants,
00:54:26 les gagnants,
00:54:28 se partagent toujours
00:54:30 les espaces, les butins.
00:54:32 On redessine les frontières.
00:54:34 Or, quand vous venez dans le cas
00:54:36 de l'Afrique aujourd'hui,
00:54:38 vous prenez
00:54:40 le nord de l'Afrique.
00:54:42 Vous avez une base américaine.
00:54:44 Vous avez la base française.
00:54:46 L'Allemagne va s'installer aussi avec sa base.
00:54:48 Vous prenez la cour de l'Afrique.
00:54:50 Vous avez la Chine.
00:54:52 La Chine qui a compris pour ses intérêts.
00:54:54 Elle doit les défendre.
00:54:56 Vous avez la Turquie. Vous avez le Japon.
00:54:58 Ils ont des bases.
00:55:00 Or,
00:55:02 ces gens-là ne vont pas se battre
00:55:04 pour notre bien.
00:55:06 Le jour où la guerre va éclater,
00:55:08 ils vont trouver un compromis.
00:55:10 C'est partager l'Afrique.
00:55:12 Nous sommes sur ce que j'appelle...
00:55:14 Nous sommes en train de préparer
00:55:16 le partage de l'Afrique
00:55:18 130 ans après.
00:55:20 Il faut que les gens tirent les sons du passé.
00:55:22 Un passé récent.
00:55:24 La Libye, on peut voir déjà
00:55:26 trois États.
00:55:28 Oui, déjà.
00:55:30 Les quatre circulent.
00:55:32 La Libye.
00:55:34 Est-ce que la Libye...
00:55:36 Est-ce que...
00:55:38 C'est le même peuple.
00:55:40 Même religion.
00:55:42 Qui a fait la guerre? C'est l'Occident.
00:55:44 Pourquoi? L'Occident l'a fait
00:55:46 pour écarter la Chine du jeu
00:55:48 et des aimants contre le pétrole.
00:55:50 Donc, le capitalisme connaît des mutations.
00:55:52 On s'en fout de vous.
00:55:54 Passe dans l'imaginaire
00:55:56 des géopolitologues occidentaux.
00:55:58 L'Afrique,
00:56:00 c'est un continent
00:56:02 de manœuvres entre
00:56:04 grandes puissances.
00:56:06 Très souvent, on ligue les auteurs occidentaux.
00:56:08 Il y a dernièrement
00:56:10 un auteur russe
00:56:12 qui a publié un ouvrage
00:56:14 en 2015 sur
00:56:16 la guerre hybride.
00:56:18 Comment l'Occident fait...
00:56:20 Puis on parle de la guerre hybride ces derniers temps.
00:56:22 Oui, oui. Donc cette guerre hybride,
00:56:24 comment l'Occident fait pour empêcher
00:56:26 la Chine,
00:56:28 avec son projet
00:56:30 "Une ceinture, une route",
00:56:32 de s'étendre?
00:56:34 Donc, il y a déjà une compétition
00:56:36 entre l'Amérique
00:56:38 et la Chine.
00:56:40 Je ne dis pas un affrontement.
00:56:42 Je dis une compétition.
00:56:44 Donc,
00:56:46 la Chine a proposé
00:56:48 "Une ceinture, une route".
00:56:52 Dernièrement,
00:56:54 le président Trump a publié
00:56:56 je pense un truc sur...
00:57:00 Attendez, regardez...
00:57:02 Excusez-moi.
00:57:06 Oui, donc, ce que dit Moulouba.
00:57:08 La stratégie
00:57:10 de la sécurité nationale américaine
00:57:12 pour l'Afrique.
00:57:14 C'est fin 2017.
00:57:18 Et Trump dit...
00:57:20 Donc la stratégie pour les Américains.
00:57:22 La Chine est présente en Afrique.
00:57:24 Elle est dans les mines.
00:57:26 Qu'est-ce qu'il faut faire?
00:57:30 Il faut s'éconner en Afrique
00:57:32 pour
00:57:34 produire quelque chose de qualité
00:57:36 afin d'être comme
00:57:38 une alternative
00:57:40 à la Chine.
00:57:42 Donc il y a déjà une compétition
00:57:44 à ce niveau-là.
00:57:46 Est-ce que les Africains sont conscients?
00:57:48 C'est une guerre hybride.
00:57:50 C'est par rapport à "une ceinture, une route".
00:57:52 Dans cette guerre hybride,
00:57:54 l'Occident fait par tous les moyens
00:57:56 avec l'Amérique en tête
00:57:58 d'empêcher la Chine
00:58:00 d'investir en Afrique.
00:58:02 Qu'est-ce qu'il faut faire? Il faut créer des chaos.
00:58:04 Première...
00:58:06 D'instabilité.
00:58:08 Comme ça la Chine ne saura pas
00:58:10 s'installer.
00:58:12 Ce qui s'est passé en Libye,
00:58:14 avec la guerre,
00:58:16 la Chine avait beaucoup investi.
00:58:18 Il y avait près de 30 000 Chinois
00:58:20 qui ont été récupérés
00:58:22 par leur État.
00:58:24 Ce qu'ils ont fait au sud du Soudan,
00:58:26 où il y a du pétrole,
00:58:28 les gens sont entretus,
00:58:30 on ne sait pas l'exploiter.
00:58:32 Les Suds soudanais meurent de faim.
00:58:34 On voit des bienfaiteurs
00:58:36 venir donner à manger aux petits nègres
00:58:38 maigrichons avec des mouches
00:58:40 à la bouche.
00:58:42 Alors qu'ils sont assis sur une richesse.
00:58:44 Tout ça empêche la Chine
00:58:46 de mettre la main
00:58:48 sur la guerre des Brides.
00:58:50 Le deuxième cas de guerre des Brides,
00:58:52 c'est d'utiliser
00:58:54 soit
00:58:56 à l'intérieur,
00:58:58 c'est comme les cas chez nous,
00:59:00 les zones G, avec l'air médiat,
00:59:02 pour créer
00:59:04 un chaos
00:59:06 et empêcher que la Chine
00:59:08 puisse, comment dirais-je,
00:59:10 mettre en pratique
00:59:12 son projet
00:59:14 "une structure, une route".
00:59:16 C'est ainsi que vous voyez
00:59:18 chez nous les zones G,
00:59:20 financées par l'Occident,
00:59:22 qui vous réclament les élections,
00:59:24 qui vous réclament
00:59:26 le droit de l'homme,
00:59:28 qui font des manifestations
00:59:30 de manière régulière.
00:59:32 Ce n'est pas pour créer
00:59:34 la démocratie,
00:59:36 c'est pour créer un désordre,
00:59:38 pour que la Chine ne puisse pas
00:59:40 réaliser son projet.
00:59:42 Ça, la guerre des Brides.
00:59:44 On nous laisse entendre
00:59:46 que le besoin colossal
00:59:48 de matières premières
00:59:50 de la Chine
00:59:52 est une chance pour l'Afrique.
00:59:54 Ça veut dire que nous ne sortons pas
00:59:56 du schéma
00:59:58 qui consiste à donner,
01:00:00 à ouvrir les entrailles
01:00:02 de la terre africaine pour donner
01:00:04 la richesse de l'Afrique. On ne sort pas de ce schéma.
01:00:06 On change seulement
01:00:08 d'interlocuteur. Ce n'est même pas
01:00:10 d'interlocuteur, on appelle cela
01:00:12 le...
01:00:14 le... un développement...
01:00:16 ce n'est plus unipolaire,
01:00:18 ce n'est pas bipolaire,
01:00:20 c'est multipolaire.
01:00:22 La multiplication
01:00:24 des interlocuteurs avec le Brésil,
01:00:26 la Chine, la Russie et le reste
01:00:28 est considérée comme une chance pour l'Afrique.
01:00:30 C'est grave, pourquoi ?
01:00:32 Parce que...
01:00:34 on n'a pas
01:00:36 on n'a pas réglé le problème
01:00:38 du paradigme, on n'a pas questionné
01:00:40 le paradigme, on ne l'a pas remis en question
01:00:42 mais on nous invite à
01:00:44 entrer là-dedans, mais seulement
01:00:46 à engranger de l'argent
01:00:48 pour des ressources dont la
01:00:50 surexploitation débouche
01:00:52 sur une catastrophe écologique.
01:00:54 On est déjà dans la catastrophe écologique
01:00:56 mais on demande à l'Afrique d'entrer
01:00:58 dans ce schéma-là pour continuer
01:01:00 à offrir l'uranium,
01:01:02 le pétrole, le coltan,
01:01:04 l'or dont les autres ont besoin.
01:01:06 Donc la grande bataille qui s'annonce
01:01:08 entre l'Occident
01:01:10 et l'Orient, entre les États-Unis
01:01:12 et la Chine,
01:01:14 bien sûr l'Europe cherche sa place là-dedans, mais ça c'est
01:01:16 un autre débat. Donc c'est cette
01:01:18 bataille qui s'annonce, on demande
01:01:20 à l'Afrique d'être présente pour offrir
01:01:22 pour offrir
01:01:24 aux demandeurs des matières
01:01:26 premières ce dont ils ont besoin.
01:01:28 Alors,
01:01:30 l'illusion de l'émergence de l'Afrique,
01:01:32 les pays qui émergent,
01:01:34 le Brésil,
01:01:36 la Russie, l'Inde, la Chine,
01:01:38 quand on regarde
01:01:40 la dimension, c'est des sous-continents
01:01:42 ou des continents.
01:01:44 Nous, nous sommes 53 micro-états,
01:01:46 de petits états,
01:01:48 qui n'ont pas réussi
01:01:50 à faire la paix à l'intérieur,
01:01:52 qui n'ont pas réussi à surmonter
01:01:54 les problèmes de frontières,
01:01:56 mais à qui on fait miroiter
01:01:58 le fait que rien que la
01:02:00 simple organisation des élections sur la démocratie.
01:02:02 L'Afrique, historiquement,
01:02:04 l'Afrique du Sud-Sahara,
01:02:06 a été fondamentale
01:02:08 pour la prospérité globale
01:02:10 des pays
01:02:12 avancés.
01:02:14 L'Afrique a un rôle
01:02:16 à jouer,
01:02:18 elle a un rôle
01:02:20 en tant que productrice de matériaux.
01:02:22 Nous ne permettrons pas
01:02:24 que l'Afrique du Sud-Sahara
01:02:26 s'en sorte.
01:02:28 Nous faisons tout pour garder
01:02:30 l'Afrique du Sud-Sahara,
01:02:32 où elle est, impoverie.
01:02:34 C'est absolument important
01:02:36 pour la prospérité de tout le monde.
01:02:38 Donc, nous devons nous en tenir compte.
01:02:40 Et cela signifie
01:02:42 que toutes les structures économiques,
01:02:44 toutes les institutions globales
01:02:46 et l'économie
01:02:48 que nous enseignons à tous,
01:02:50 sont toutes conçues pour garder l'Afrique
01:02:52 exactement où elle est.
01:02:54 Et que ce soit l'Europe,
01:02:56 les Etats-Unis ou maintenant la Chine,
01:02:58 c'est toujours le même.
01:03:00 Nous avons besoin d'une Afrique impoverie.
01:03:02 Parce que nous avons besoin
01:03:04 de ces matériaux rares
01:03:06 et nous en avons besoin.
01:03:08 C'est le message.
01:03:10 Cela ne veut pas dire
01:03:12 qu'il n'y a rien que les Africains peuvent faire.
01:03:14 Bien sûr qu'il y en a.
01:03:16 Mais c'est
01:03:18 l'opposition
01:03:20 qu'ils se battent.
01:03:22 C'est ce qu'il s'agit.
01:03:24 Parce que si l'Afrique
01:03:26 ne fait pas autre chose,
01:03:28 je vous assure que les standards de vie
01:03:30 de toutes celles et ceux d'Europe,
01:03:32 de l'Amérique du Nord et de l'Asie
01:03:34 vont tomber.
01:03:36 Et c'est un grand prix à payer.
01:03:38 Je vous assure
01:03:40 que l'Ouest ne va pas
01:03:42 le permettre sans une grande lutte.
01:03:44 Donc, c'est ce
01:03:46 que c'est fondamentalement.
01:03:48 Nous sommes des producteurs
01:03:50 d'idéologie.
01:03:52 Aux universités et aux institutions
01:03:54 nous sommes complicités
01:03:56 dans toute cette entreprise.
01:03:58 Donc, le travail de beaucoup d'académiques
01:04:00 occidentales est de convaincre
01:04:02 les Africains qu'ils doivent continuer
01:04:04 à faire ce qu'ils font.
01:04:06 Et de leur montrer
01:04:08 que c'est leur faute que vous soyez pauvres.
01:04:10 Ce n'est pas notre faute.
01:04:12 C'est leur faute que vous soyez pauvres.
01:04:14 C'est ce que nous faisons
01:04:16 dans les institutions académiques.
01:04:18 Ce qui signifie clairement
01:04:20 et même très clairement
01:04:22 que l'Afrique doit rester à jamais
01:04:24 dans le sous-développement
01:04:26 ou le quasi-développement
01:04:28 afin d'assurer
01:04:30 le développement de l'Occident.
01:04:32 En fournissant
01:04:34 presque gratuitement
01:04:36 toutes les matières premières
01:04:38 dont l'Occident a absolument besoin
01:04:40 pour son développement,
01:04:42 son progrès, sa puissance
01:04:44 et son bonheur.
01:04:46 Le pompage
01:04:48 de l'Afrique par l'Occident
01:04:50 installe ici le sous-développement
01:04:52 et crée là-bas
01:04:54 le développement.
01:04:56 Ce pompage
01:04:58 continu signifie
01:05:00 que l'Occident
01:05:02 n'a aucun intérêt
01:05:04 à ce
01:05:06 que l'Afrique se libère
01:05:08 et se développe. L'Occident n'a aucun
01:05:10 intérêt à le faire.
01:05:12 Donc les aides
01:05:14 et les coopérations, c'est des
01:05:16 cadeaux empoisonnés
01:05:18 puisqu'en fait, c'est pour freiner
01:05:20 l'Afrique en réalité.
01:05:22 Et nous ne le comprenons
01:05:24 pas encore.
01:05:26 La cause profonde du sous-développement,
01:05:28 ce n'est pas
01:05:30 tellement ce qu'on raconte, corruption,
01:05:32 bonne gouvernance, etc.
01:05:34 Mais quelle est la cause profonde qu'on ne dit pas,
01:05:36 que les experts, même africains, ne disent pas
01:05:38 pour respecter les normes des critères
01:05:40 internationaux.
01:05:42 La cause profonde du sous-développement,
01:05:44 quelle est-elle de l'Afrique noire ?
01:05:46 C'est l'Occident.
01:05:48 Mais cette cause du sous-développement, c'est l'Occident.
01:05:50 Il ne faut pas chercher
01:05:52 le média à 14 heures.
01:05:54 Depuis le XIIIe siècle,
01:05:56 à travers la traite
01:05:58 négrière-atlantique,
01:06:00 des millions de Noirs sont pas
01:06:02 dans les conditions qu'on sait.
01:06:04 À travers
01:06:06 l'esclavage, c'est-à-dire traiter
01:06:08 des êtres humains sans droits humains
01:06:10 comme des animaux.
01:06:12 La colonisation.
01:06:14 Et on payait même les impôts.
01:06:16 On vous coupait les bras si vous n'avez pas payé les impôts.
01:06:18 Même mort.
01:06:20 La domination, l'apartheid,
01:06:22 la néocolonisation.
01:06:24 Alors, si l'Afrique possède,
01:06:26 voilà la question,
01:06:28 si l'Afrique possède la maîtrise
01:06:30 de ses ressources
01:06:32 minières,
01:06:34 de ses forêts,
01:06:36 de ses hydrocarbures,
01:06:38 de ses eaux
01:06:40 maritimes,
01:06:42 de ses terres arables,
01:06:44 alors l'Occident s'affaiblit
01:06:46 inéluctablement.
01:06:48 Donc, il faut,
01:06:50 pour le salut de l'Occident
01:06:52 et la domination
01:06:54 des damnés de la terre, comme disait Frantz Fanon,
01:06:56 il faut que
01:06:58 l'Afrique noire soit toujours
01:07:00 asservie,
01:07:02 infantilisée,
01:07:04 la néocolonisée
01:07:06 et du coup la sous-développée.
01:07:08 On intérêt à le faire
01:07:10 par tous les moyens,
01:07:12 tous les instituts, toutes les écoles,
01:07:14 tous les grands cerveaux européens
01:07:16 travaillent sur cette question-là.
01:07:18 Parce que si l'Afrique échappe,
01:07:20 nous sommes...
01:07:22 La question de l'Afrique
01:07:26 n'est donc pas le sous-développement
01:07:28 ou le développement, il faut ouvrir les yeux,
01:07:30 c'est pas notre question.
01:07:32 La question de l'Afrique,
01:07:34 on s'est trompé pendant des années
01:07:36 dans nos cours de sciences
01:07:38 de l'économie,
01:07:40 on s'est trompé. La question de l'Afrique
01:07:42 n'est pas le sous-développement
01:07:44 ou le développement. Nous n'avons pas nous
01:07:46 développer, ça se fait automatiquement.
01:07:48 L'enfant qui naît
01:07:50 ne se pose pas la question de respirer.
01:07:52 S'il a des bombes pour mieux, il respire automatiquement.
01:07:54 La question
01:07:58 de l'Afrique
01:08:00 est très nettement, il faut le dire,
01:08:04 la question du rapport de force
01:08:06 dans le monde contemporain.
01:08:08 La question du rapport de force
01:08:12 dans le monde contemporain. Je vais m'expliquer
01:08:14 sur ça en prenant des images.
01:08:16 Pot de terre,
01:08:18 c'est-à-dire la céramique, la poterie de terre,
01:08:20 pot de terre
01:08:22 contre pot de fer, qui gagne ?
01:08:24 Qui domine ?
01:08:26 Qui dirige ?
01:08:28 Qui fait la loi ?
01:08:30 C'est tout.
01:08:34 Car
01:08:36 les faibles,
01:08:38 je prends l'image de pot de terre,
01:08:40 les faibles, les pauvres,
01:08:42 les fragiles, les timides,
01:08:44 les balcanisés,
01:08:46 on attend, on attend quoi ? Les balcanisés.
01:08:48 Ne sont qu'aux pots de terre.
01:08:50 Il n'y a même pas de sécurité
01:08:56 d'un peuple africain.
01:08:58 On peut bombarder de l'espace.
01:09:00 Nous, on ne connaît pas l'espace.
01:09:02 On peut vous bombarder en étant
01:09:04 dans l'océan indien.
01:09:06 On peut vous atteindre.
01:09:08 Voyez-vous ?
01:09:10 Donc la question de l'Afrique
01:09:12 n'est pas encore une fois le développement,
01:09:14 mais la création
01:09:16 d'une puissance politique
01:09:18 africaine.
01:09:20 C'est ça, c'est tout.
01:09:22 La création d'une puissance politique
01:09:24 africaine
01:09:26 à l'échelle continentale.
01:09:28 Tout le reste se trouvera
01:09:30 sans délai de solution convenable.
01:09:32 Tout le reste, tout le reste.
01:09:34 Tout le reste.
01:09:36 L'industrialisation,
01:09:38 le développement, les routes,
01:09:40 tout le reste se trouvera.
01:09:42 Il faut
01:09:44 des états-nations
01:09:46 africains locomotives.
01:09:48 Parce qu'il faut
01:09:50 qu'il y ait ceux qui amènent le train aussi.
01:09:52 Il faut des états
01:09:56 africains, nations à l'heure
01:09:58 actuelle, des états-nations africains
01:10:00 même si nous sommes tous
01:10:02 des peaux de terre, mais il faut
01:10:04 que certains soient des locomotives.
01:10:06 C'est-à-dire des leaders.
01:10:08 Si on fait les statistiques honnêtement,
01:10:12 au moins 95%
01:10:14 de la jeunesse à l'opinion
01:10:16 majoritaire du continent, ils sont pour
01:10:18 l'état fédéral africain.
01:10:20 C'est-à-dire créer une puissance
01:10:22 politique africaine.
01:10:24 C'est ce qui nous manque le plus.
01:10:26 Parce qu'on peut avoir une puissance économique,
01:10:28 on peut avoir
01:10:30 le franc même,
01:10:32 la monnaie, etc., mais si on n'a pas de puissance
01:10:34 politique, on ne se protège pas
01:10:36 assez. Aujourd'hui, les États-Unis
01:10:38 ont la puissance politique,
01:10:40 la puissance économique, la puissance monétaire,
01:10:42 culturelle et scientifique. Mais ils ont
01:10:44 d'abord eu la puissance politique
01:10:46 qui a créé toutes ces autres puissances.
01:10:48 Nous, on nous dit de faire l'économie avec
01:10:50 les moyennes et plus des entreprises.
01:10:52 Mais on ne peut pas se développer avec une moyenne entreprise,
01:10:54 encore moins avec une petite entreprise.
01:10:56 On se développe avec des
01:10:58 grandes entreprises, avec la grande industrie.
01:11:00 On nous dit
01:11:02 qu'il faut faire le dialogue nord-sud.
01:11:04 Mais le sud est hyper développé.
01:11:06 Le nord est hyper développé. Le sud
01:11:08 n'est rien. Comment on va
01:11:10 dialoguer? Sur quelle base on va dialoguer?
01:11:12 C'est le dialogue du pot de fer et du pot de terre.
01:11:14 Et quand on voyage ensemble,
01:11:16 quand on se cogne, c'est le pot de terre qui sera
01:11:18 cassé. Donc tout ça,
01:11:20 ce qu'on nous raconte aujourd'hui,
01:11:22 la Banque mondiale, le Fonds monétaire international
01:11:24 et Bruxelles,
01:11:26 l'Union européenne à Bruxelles,
01:11:28 tout ce qu'ils nous racontent, c'est pour perpétuer
01:11:30 la domination du continent africain.
01:11:32 La jeunesse n'en veut plus.
01:11:34 Et je crois que c'est ça l'espoir. Nous voulons
01:11:36 bâtir une puissance politique africaine
01:11:38 pour résoudre ensemble nos problèmes
01:11:40 monétaires, économiques, scientifiques,
01:11:42 de sécurité même du continent africain.
01:11:44 Nous sommes des hommes qu'on est des êtres humains.
01:11:46 On doit se respecter soi-même
01:11:48 et que même si les autres ne vous respectent pas,
01:11:50 vous devez vous respecter soi-même et faire le bonheur
01:11:52 du continent africain. On s'en a trop souffert.
01:11:54 Il faut arrêter la souffrance.

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