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00:18 Bonsoir à tous, très heureux comme toujours de vous retrouver pour un nouveau numéro de Made in Africa, votre magazine économique 100% africain.
00:25 Ce numéro sera consacré aux champions de la tech africaine, ces entrepreneurs qui misent sur les nouvelles technologies sûrs le numérique pour lancer les produits innovants.
00:34 Selon un rapport d'IFC et de Google, l'économie numérique pourrait représenter près de 5,2% du PIB du continent africain à l'horizon 2025.
00:45 Une économie portée par des start-uppers qui rêvent d'égaler, voire même de dépasser les références américaines de la Silicon Valley.
00:53 Au sommaire, ce soir, enquête sur l'offensive de la tech africaine avec le portrait d'un scientifique avant-gardiste, Alain Capot-Chichy.
01:01 Il est l'inventeur d'un superphone qui n'a rien à envier aux smartphones venus d'Occident.
01:06 Un produit fabriqué en Côte d'Ivoire dans une usine qui, à plein régime, peut accueillir près de 200 ouvriers et sortir 4000 téléphones par jour.
01:14 Un superphone, vous allez le voir, qui sait parler des dizaines de langues vernaculaires.
01:19 Puis dans notre second replantage, direction le Bénin pour découvrir un autre entrepreneur africain hors d'une commune, Richard Gauthier-Otrado.
01:28 Sa start-up, Asware Tech, propose à la vente des montres connectées, des lunettes connectées, mais aussi des ordinateurs, peu importe les noms africains.
01:36 L'entreprise, qui a démarré ses activités en 2021, est en plein boom et vend même certains de ses produits en Chine.
01:45 "J'ai dit boom des start-up en Afrique", dit souvent Afrique anglophone ou Afrique du Nord.
01:49 Pour s'en convaincre, voici ce chiffre. Environ 80% des fonds levés dans les start-up en Afrique sont à destination de 4 pays.
01:56 Nigeria, Kenya, Egypte et Afrique du Sud.
01:59 Mais d'autres pays se distinguent.
02:01 Des pays d'Afrique de l'Ouest, comme la Côte d'Ivoire et le Bénin, celle d'ailleurs en Côte d'Ivoire, que nous avons suivi dans son quotidien, l'inventeur du superphone.
02:09 Alain Caposcicci pour l'essor de la tech en Afrique, un reportage de Bernard Samel Pomme et Romane-Emilie Coffi.
02:16 Abidjan, commune des deux plateaux.
02:23 Dans cette rue, une boutique propose des téléphones peu communs.
02:27 Ici sont exposés pour être vendus différents modèles du nouveau venu sur le marché, la marque Open.
02:35 Un téléphone capable de converser.
02:38 Quel est mon numéro ?
02:40 Ce téléphone Alain Caposcicci, l'inventeur l'a baptisé superphone en raison des prouesses de Moïse.
02:53 Une super application dont l'une des nombreuses particularités est de parler la langue vernaculaire de son utilisateur.
03:01 Le superphone est doté d'une super intelligence, mais ça parle aussi les langues africaines.
03:07 Je choisis par exemple le Baoulé.
03:10 Bonjour.
03:19 Je laisse alluer, il va me répondre.
03:23 Baoulé, Wolof ou encore Aoussa, une centaine de langues ont déjà été cataloguées.
03:33 Et le constructeur veut atteindre 1000 d'ici un an.
03:37 Le but, faciliter l'inclusion technologique aux personnes analphabètes.
03:42 En Côte d'Ivoire, elle représenterait 40% de la population.
03:47 Mais le superphone ne s'arrête pas là.
03:50 Il apprend à connaître son utilisateur.
03:53 Pour cela, il suffit juste de renseigner le téléphone sur ses préférences.
03:58 Dès que je l'ajoute, j'ai une liste qui permet de pouvoir voir que je préfère ça par rapport à tel autre.
04:06 Mais ça peut être aussi que je n'aime pas le sel, ça peut être aussi que je n'aime pas le rouge, etc.
04:11 Et dès que je l'ai configuré dans mon profil, il va être capable vraiment de reconnaître dans mes recherches
04:17 que ça, c'est les exceptions de Moïse qu'il doit prendre en compte dans la recherche globale.
04:23 Grâce à son intelligence artificielle, ce téléphone peut trouver des articles en ligne, envoyer de l'argent...
04:30 "Répondez simplement par oui ou par non."
04:34 ...juste par une commande vocale.
04:36 Et Alain Capochichi n'en est pas peu fier.
04:40 Nous n'avons pas fait un smartphone, nous avons fait un superphone.
04:44 On a fait des démos, vraiment, qui sont en ligne, que vous pouvez comparer.
04:47 Il y a plein de choses que le superphone n'arrive à faire que les smartphones même qui coûtent un million ne peuvent pas faire.
04:53 Le pari d'une technologie destinée à conquérir le monde.
04:59 Le rêve d'un scientifique africain en avance sur son temps.
05:04 Alain Capochichi, docteur en informatique, est aujourd'hui sous les feux de la rampe.
05:09 Grâce à son superphone.
05:13 Une invention qui séduit le monde entier.
05:17 Déjà plus d'un million de commandes en moins d'un an.
05:20 Inventeur mais aussi formateur.
05:23 Alain Capochichi veut démystifier les codes de la technologie pour en donner accès à un maximum de jeunes africains.
05:30 Peut-être de futurs as de la tech.
05:41 Vu du ciel le Vutib, le village des technologies de l'information et de la biotechnologie de Grand Bassam.
05:48 Et voici l'usine où est fabriqué le superphone.
05:52 L'unique en Côte d'Ivoire et présentée comme la plus importante en Afrique francophone.
05:58 Nous y retrouvons Alain Capochichi.
06:01 Ici le patron a édicté des règles pour pénétrer au cœur de l'usine.
06:06 Isoler la semelle des chaussures.
06:09 Puis passer par la chambre de ventilation.
06:13 Des étapes qui servent à se débarrasser des particules de poussière.
06:17 Dangereuse pour le bon fonctionnement du téléphone.
06:20 Des smartphones qu'Alain Capochichi fabrique ici depuis près d'un an.
06:29 Et le quinquagénaire y a mis sa matière grise.
06:32 Notamment dans la carte mère.
06:35 On est à l'étape de l'insertion de la carte mère.
06:38 Vous savez que le smartphone c'est comme un ordinateur.
06:41 Vous avez la carte mère qui est l'unité centrale.
06:43 C'est l'une des premières étapes.
06:45 Parce qu'un téléphone va être composé de plusieurs composants.
06:48 Et à chaque étape il y a une action de moins que quelqu'un chez la chaîne d'assemblage peut faire.
06:53 Pas possible d'en savoir plus.
06:57 L'invention est protégée par un secret industriel.
07:01 En assemblage, c'est un petit voyage qu'effectue le téléphone le long de la chaîne.
07:07 Au prochain arrêt, passage au peigne fin.
07:11 Au total, une petite dizaine d'étapes sont nécessaires pour parvenir au produit fini.
07:17 L'un des premiers téléphones dotés d'une intelligence artificielle conçue en terre africaine.
07:23 Mais son concepteur reconnaît, une bonne partie des composants n'est pas fabriquée sur place.
07:30 Quand nous parlons de téléphones 100% africains, c'est que le système d'exploitation,
07:34 la superbe des Suisses a été conçue tout au niveau africain.
07:38 Et ça parle et ça ressemble aux Africains.
07:40 Par exemple, la langue qui est dessus, ça ressemble aussi par rapport à notre manière d'utiliser le téléphone.
07:46 Mais bien entendu, les composants viennent, on ne les réinvente pas la roue.
07:51 Et tout le monde, dans le monde entier, assemble.
07:54 Quand vous prenez Apple, vous prenez du moins le Samsung, tout ça,
07:57 c'est des composants que tout le monde achète ailleurs.
08:00 L'usine ne produit pas encore en flux continu et procède davantage sur commande.
08:05 A plein régime, elle peut accueillir près de 200 ouvriers et sortir 4000 téléphones par jour.
08:12 Un challenge qui a nécessité de forts engagements financiers.
08:16 Environ 4 milliards de francs CFA, dont une partie subventionnée par l'État de Côte d'Ivoire.
08:23 Un investissement qui vise à rendre son téléphone compétitif.
08:27 Là, vous voyez un peu sur quoi ça va ressembler dans la main du consommateur.
08:32 Et cette chaîne, vraiment, répond aux normes internationales en matière de fabrication.
08:37 Nous sommes, par exemple, certifiés Intel et Microsoft,
08:40 ce qui nous permet vraiment de fabriquer pour le monde international.
08:44 Pour sortir ce téléphone, Alain Capochichi y a travaillé durant sept longues années.
08:51 Et aujourd'hui, son innovation est plébiscitée dans le monde entier,
08:54 à commencer par les pays les plus industrialisés.
08:57 C'est vraiment important que les Africains commencent à se dire que nous aussi, on peut exporter nos technologies.
09:05 Moi, j'ai été très surpris quand les États-Unis, une entreprise de télécommunication américaine,
09:11 fait tout de moins pour me parler et finit par dire,
09:16 "Mais aux États-Unis, il y a 28 millions de mots d'analphabètes, je veux que vous soyez distribués aux États-Unis."
09:21 Et donc, vraiment, j'ai compris qu'il faut créer une innovation, c'est vrai,
09:27 mais il faut vraiment inventer un produit de rupture.
09:30 C'est ça qui permet une adoption et une sollicitation qui facilite vraiment la vie de l'entrepreneur.
09:35 Un entrepreneur qui n'hésite pas à sillonner les boutiques
09:40 où sont vendues les téléphones open, comme celle-ci,
09:43 où Alain Capochichi vient prendre la tendance des ventes.
09:46 Comment ça va? Ça va bien, c'est un grand plaisir.
09:49 Madame, ça va?
09:50 Alors, le téléphone open, est-ce que ça sort? Est-ce que les gens sont intéressés?
09:54 J'ai vu plein de téléphones là.
09:55 Donc, vraiment, nous, on tient aussi à vous remercier,
09:57 parce que, bon, vous avez accepté d'héberger le produit,
10:00 participer à la promotion, pour nous c'est important.
10:02 On doit soutenir les trucs qui viennent de chez nous.
10:05 Il ne faut pas toujours partir à Dubaï, commander à Dubaï, partir en Chine, commander en Chine.
10:10 Souvent, nous aussi, on doit créer.
10:11 En tout cas, moi, je suis fier de la marque.
10:13 Une marque qui s'expose auprès des géants de l'industrie,
10:17 dans près de 200 boutiques partenaires.
10:20 Un téléphone vendu 60 000 francs CFA.
10:24 Un prix entre 2 et 10 fois moins cher que ceux de la concurrence venant d'Asie ou d'Amérique
10:31 et aligné sur le même segment des téléphones intelligents.
10:35 Ce qui le rend plus accessible au pouvoir d'achat de sa cible africaine.
10:41 Pour l'heure uniquement commercialisée en Côte d'Ivoire et au Bénin,
10:45 l'enjeu pour son promoteur est de le rendre plus présent sur le continent.
10:49 Que ce soit au Sénégal, en Égypte, en RDC, en Afrique du Sud, au Kenya.
10:56 Arrivé à Maïe, vraiment, en Afrique.
10:59 Et donc, aujourd'hui, on a des partenaires qui viennent et qui nous sollicitent.
11:03 Ce qui permet, il finit en fait, de répondre à la demande,
11:06 parce que notre usine actuellement ne peut plus, avec les 4000 unités de jour,
11:10 satisfaire la demande, la commande actuelle.
11:12 Grâce à son téléphone, Alain Capochy chiffre fin des émeutes.
11:16 Pourtant, ce scientifique béninois de père et de mère n'en est pas à son premier coup d'éclat.
11:22 Voilà une vingtaine d'années qu'il a créé sa propre université, l'Institut Serco.
11:29 Une école axée sur les métiers de la terre.
11:33 Ici, la technologie est omniprésente,
11:36 notamment dans des machines de réalité virtuelle ou encore des robots.
11:41 C'est important que la technologie soit immersive, que le jeu soit plongé dans la technologie.
11:46 Et donc là, par exemple, vous avez un robot.
11:49 Et ce robot-là, c'est vraiment important pour nous,
11:52 parce qu'on va utiliser Moïse, qui est sur le téléphone, qui est dans les objets,
11:59 pour saluer de Moïse à l'accueil, pour pouvoir vraiment parler en langue au besoin, etc.
12:04 Donc c'est important que le jeune, avant de développer des outils, puisse voir le robot en réel.
12:08 Donc c'est plusieurs millions qu'on investit, mais on veut que la technologie soit accessible
12:12 et qu'il puisse tapoter dans la tête des robots pour dire « bon, je suis capable de te fabriquer aussi ».
12:16 L'Institut accueille chaque année sur ce campus en moyenne 120 étudiants, retenus sur concours.
12:27 Nous suivons Alain Capot, qui tient à nous montrer l'une de ses plus grandes réussites,
12:32 la salle de gaming ou de co-construction.
12:36 En permanence, une vingtaine de jeunes s'emploient ici à créer des jeux vidéo.
12:41 Ces jeunes érudits en sont à leur huitième création.
12:52 Ça c'est vraiment l'une de nos belles réalisations, sur l'histoire de la reine Abla Poku.
12:58 Ils ont fait vraiment un jeu de bout en bout.
13:01 On appelle ça ici la salle de la piscine.
13:04 La salle où on va se tromper, on va construire surtout,
13:10 mais on va devenir excellent parce que c'est comme quelqu'un qu'on a jeté dans l'eau,
13:15 il va patauger et il finira par réussir si il a envie.
13:18 Nos jeunes ont accès aux mêmes ressources que les Américains.
13:21 Ils ont accès aux mêmes cours que les Européens.
13:24 Et à la fin, aujourd'hui, ils ont près de 30 000 certifications.
13:28 Et les universités qui donnent les cours, c'est Harvard, c'est MIT, c'est Stanford, etc.
13:34 Voici à quoi ressemble le produit film.
13:42 Un jeu pour lequel Alain Capot Chichi se prend souvent d'envie.
13:48 Former des génies tout en se divertissant, dans une école pas comme les autres.
13:53 Car ici, l'on peut suivre plusieurs filières à la fois,
13:57 et les étudiants apprennent tous seuls, sans aucun professeur.
14:01 Les certifications s'obtiennent en ligne.
14:04 Une école qui permet même à ceux qui ne disposent pas assez d'argent
14:09 d'effectuer leur cursus gratuitement.
14:12 Pour entrer dans ses frais, l'Institut se rémunère une fois l'étudiant inséré à un milieu professionnel.
14:18 Une approche innovante qui a permis à Alain Capot Chichi d'être récompensé en 2005
14:26 du célèbre prix TOEIP, attribué aux 10 jeunes les plus remarquables du monde.
14:32 Un prix qu'ont reçu avant lui le président américain Kennedy,
14:36 ou encore le célèbre chanteur Elvis Presley.
14:39 Une destinée hors du commun pour ce fils du Bénin,
14:43 qui bien avant de devenir entrepreneur, songeait déjà à former des talents sur le continent.
14:49 À 18 ans j'ai créé Serco, j'étais en classe de terminale.
14:52 J'avais compris qu'il y avait un besoin à l'époque qu'il fallait que je résolve,
14:56 parce qu'il y avait beaucoup d'enfants que j'encadrais pour le soutien scolaire,
15:00 mais qui n'arrivaient pas à aller au collège.
15:02 J'ai été très surpris quand j'ai eu le trophée TOEIP en 2005.
15:06 C'était pour le leadership dans l'éducation,
15:09 parce qu'à moins de 25 ans, sans école, j'avais près de 30 000 élèves.
15:16 J'avais accompagné beaucoup de jeunes qui n'avaient pas les moyens d'aller à l'école
15:22 et qui avaient une seconde chance pour exceller dans l'informatique et dans l'éducation globalement.
15:27 L'éducation. Un mot d'ordre pour cet expert qui entend toucher un maximum d'Africains.
15:34 Et en cela, le téléphone qu'il a conçu peut être d'une grande utilité.
15:39 Pour le démontrer, retour à l'usine d'assemblage de Grand Bassam,
15:45 pour découvrir la carte multifonction.
15:49 Une carte téléphone, qui peut aussi servir de porte-monnaie électronique,
15:54 ou encore de carte santé.
15:56 Est-ce que vous n'aurez pas quelques cartes multifonctions à me prêter
16:00 pour que je puisse montrer un peu comment ça marche ?
16:02 Voilà, donc là vous avez quelques cartes multifonctions avec des QR codes.
16:07 Donc ces cartes-là sont des cartes comme des smartphones que tout le monde peut avoir.
16:11 Donc on suppose que vous n'avez pas de téléphone.
16:14 Mais vous avez quelqu'un dans la famille, dans le quartier, dans le village qui a un téléphone.
16:18 Je vais prêter un téléphone pour montrer comment ça marche.
16:21 Donc ce téléphone-là ne peut pas être open. Donc ça peut être n'importe quel téléphone.
16:25 Cette carte qui coûte 500 francs permet à son détenteur d'avoir accès à ces données,
16:30 une sorte de téléphone virtuel.
16:33 On va passer la carte derrière.
16:36 Vous avez vu, paf ! Vous avez une des personnes de la famille qui peut utiliser directement la personne.
16:44 On met son numéro de passe et tout le téléphone devient son téléphone.
16:47 10 000 personnes dans la famille, ou bien dans le village, ou bien dans le quartier,
16:51 tout le monde peut être équipé.
16:53 Alain Kaposhishi espère ainsi connecter toute l'Afrique.
16:57 À l'heure où 50% de la population n'a pas encore accès à Internet.
17:02 De retour sur le plateau de Made in Africa.
17:10 Pour débattre ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir Alain Kaposhishi, concepteur du téléphone open.
17:16 Didier Annie, manager en charge d'Orange Fab Côte d'Ivoire et Leslie OCT,
17:21 cofondatrice de M-Studio, créateur de startups,
17:24 qui nous apportera son expertise en technologie.
17:28 Madame, messieurs, bonsoir.
17:30 Bonsoir.
17:31 Alors, je vais poser la première question par rapport à la dernière scène que nous venons de voir, Alain Kaposhishi.
17:37 La petite carte, est-ce que ça signifie que dans une même famille, chacun a sa carte et on peut avoir un seul téléphone ?
17:43 Absolument. C'est-à-dire qu'il faut comprendre que même si aujourd'hui le smartphone coûte au moins 50 dollars,
17:48 donc au moins 30 000 francs CFA, ça reste inaccessible.
17:52 Donc, il faut trouver le moyen pour que tout le monde, toute l'Afrique, soit connecté.
17:56 Et là, trouver un téléphone, tout ce type de QR code, c'est vraiment quelque chose d'important pour nous.
18:02 Et donc, la même personne dans une famille, peut-être le papa a le téléphone
18:08 et toutes les autres personnes en fait ont la carte QR code.
18:11 Et quand je veux envoyer de l'argent, je passe juste la carte et tout le profil devient mon profil.
18:16 Et je peux envoyer, recevoir de l'argent, parler, avoir accès à mon compte à fait des commandes et tout,
18:22 et vendre des produits et tout. Et donc, ça c'est vraiment important pour nous de rendre la technologie accessible.
18:28 Alors concrètement, ceux qui me regardent, je me dis, qui se disent comme moi, ça fait rêver.
18:32 Et avec cette carte, quand j'ai accès à mes données, ça peut parler également plusieurs langues ?
18:35 Absolument.
18:36 L'accès à Moïse.
18:37 Absolument. Et Moïse, c'est vraiment l'innovation qu'on a apporté.
18:40 Pour nous, c'est la super application, qui rend l'intelligence au téléphone.
18:45 On va vérifier avec nos experts.
18:47 Disiez, Annie, un téléphone pas intelligent, super intelligent, qui parle les langues africaines,
18:54 est-ce que vous pensez que c'est une première ?
18:56 Oui, c'est une première. Parce que jusqu'à présent, on était habitué à avoir des téléphones qui venaient des Etats-Unis,
19:02 d'Europe, qui étaient plus ou moins adaptés pour les besoins de ces territoires-là.
19:08 Avoir un téléphone qui prend en considération nos dialectes et qui nous offre un service sur mesure, je pense que c'est unique.
19:18 Alors, Leslie, votre particularité, vous, avec votre expérience, c'est d'identifier des innovations qui pourront très vite être portées à échelle.
19:25 Quel est le regard que vous portez sur cette innovation ? Un téléphone qui parle des langues locales.
19:29 Déjà, c'est une très belle innovation qui répond aux vrais réels besoins de la société.
19:34 Nous, à M-Studio, on est très axés sur le mobile, donc tout ce qui est software, parce qu'on pense que c'est ce qu'il y a de plus scalable.
19:41 Aujourd'hui, quand on regarde les statistiques de l'UEMOI, 70% des connexions seront via smartphone d'ici 2025.
19:47 Donc, il nous faut donc créer des applications mobiles fonctionnelles et qui répondent à la majorité de la population en Afrique.
19:53 Donc, on voit ce secteur informel qui grandit de plus en plus.
19:56 Ces femmes dans les marchés, ces jeunes dans des emplois précaires qui ont besoin d'applications pour s'éduquer,
20:02 pour avoir accès à la santé via la télémédecine, etc.,
20:06 aussi pouvoir vendre leurs produits en ligne, pouvoir se faire payer par mobile money.
20:10 Donc, on va vraiment, nous, développer des solutions concrètes.
20:13 Quand on écoute Leslie, quand on écoute Didier, on se dit "Il a trouvé l'idée du siècle".
20:18 Vous allez rentrer quand en bourse pour qu'on puisse participer à la richesse de votre société ?
20:24 Nous, c'est clair qu'on se projette d'ici trois ans d'être une licorne africaine.
20:28 Et ça, ce n'est pas juste une vue de l'esprit. Il faut construire ça.
20:33 Et là, déjà, je suis heureux de vous dire qu'on a aujourd'hui des connexions très importantes, par exemple avec Nokia.
20:41 Donc, aujourd'hui, on vient de signer un partenariat avec Nokia pour vraiment intégrer la super application dans tous les téléphones Nokia.
20:47 - Waouh ! Ça va vite ! - La fixation vocale et autres.
20:49 Et tout ça va vite parce qu'en réalité, à la base, ce n'est pas pensé pour être juste africain.
20:53 Il faut qu'aujourd'hui, les jeunes africains puissent penser au-delà de l'Afrique et dire qu'on est capable de faire des choses parce qu'on n'a pas de complexes à avoir.
21:01 Et l'avantage, c'est qu'aujourd'hui, les technologies sont ouvertes pour tout le monde.
21:04 C'est-à-dire que les tendances écologiques qu'on voit aujourd'hui aux États-Unis ou bien en Afrique, dans un village quelque part, on peut avoir accès aux mêmes ressources.
21:13 Ce qui ne s'est jamais passé, du moins, quand on regarde l'histoire du monde.
21:16 Alors, on a envie de savoir. On a les smartphones et on a le superphone.
21:20 C'est ça.
21:21 Concrètement, qu'est-ce qui fait qu'un superphone n'est pas un smartphone ?
21:26 Voilà.
21:27 Allons-y directement dans le cas d'Open et de Moïse, qui a le système d'exploitation qui tourne sur les smartphones.
21:32 C'est ça. En fait, quand on dit smartphone, c'est censé être intelligent.
21:35 Alors que les téléphones qu'on a actuellement dans les mains qui coûtent un million ne sont pas du tout intelligents.
21:39 Parce que l'intelligence, c'est quoi ? C'est une capacité à résoudre des problèmes.
21:43 Et l'intelligence, pour qu'elle marche, elle doit être situationnelle.
21:47 C'est-à-dire que quand je dis, par exemple, au smartphone que vous avez dans les mains,
21:53 vous dites, par exemple, je veux manger, ok,
21:56 quelque soit, nous tous qui sommes sur le plateau, on aura les mêmes réponses.
22:00 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en réalité, il nous délivre juste quelque chose.
22:04 Alors que dans le superphone, en réalité, contrairement de Moïse au smartphone,
22:08 dans le superphone, il va prendre en compte vos goûts, vos préférences, vos moyens,
22:13 quand ils ont la géolocalisation de là où vous êtes.
22:15 C'est-à-dire qu'il va s'adapter à la situation dans laquelle vous êtes.
22:18 Didier Agnew, vous pouvez réagir sur ça.
22:20 Est-ce que concrètement, ce superphone présenté comme tel peut égaler, surpasser ce qu'on appelle smartphone ?
22:29 Je pense qu'il n'y a pas de doute là-dessus, dans la mesure où, comme le professeur disait,
22:34 nous sommes dans un environnement, la technologie est ouverte.
22:37 Et tout ce que les Européens, les Américains peuvent faire, en Afrique, on peut le faire.
22:42 Tout à l'heure, dans le reportage, on parlait de formation d'Harvard, de Stanford.
22:48 Si les meilleurs sont à MIT ou à Harvard ou à Stanford,
22:52 le jeune Africain ici qui a accès à ces ressources-là est en mesure de produire quelque chose de même niveau.
22:57 Est-ce que vous pensez que c'est possible qu'on envisage un jour la production de composants sur place ?
23:03 Je pense que c'est possible. Est-ce que c'est à horizon court terme ?
23:06 Ça, je ne pense pas. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui doivent se mettre en place.
23:10 Le focus principal, je pense, du ministère de l'Économie numérique en ce moment, en Côte d'Ivoire,
23:14 c'est de booster des startups qui sont plus scalables, qui n'ont pas forcément besoin de hardware.
23:19 On le voit avec la loi Startup, avec le Startup Boost Capital qui vient d'être lancé.
23:24 C'est possible, ça va prendre du temps.
23:26 Ça, c'est quoi ? C'est notre téléphone ?
23:29 Oui.
23:30 Attendez que je le touche.
23:32 Alors, c'est vendu quand même à 60 000 francs à peu près.
23:36 À 60 000, c'est quand même entre 2 et 10 fois moins cher.
23:40 Il y a une concurrence qui est là. Comment vous faites ? C'est quoi votre modèle en fait ?
23:43 Notre modèle en fait n'est pas lié qu'au téléphone.
23:47 Le téléphone n'est qu'un moyen pour nous. Derrière, comme je l'ai dit, il y a la super application.
23:51 Quand vous faites des commandes vocales, vous achetez un produit, vous transférez de l'argent.
23:55 À chaque fois que vous faites une action, nous gagnons de l'argent.
23:57 Non pas avec vous, mais avec l'opération que vous faites.
24:00 Donc, c'est vraiment un modèle où je peux donner le téléphone gratuitement, je gagne de l'argent.
24:03 L'État ivoirien a fait beaucoup d'efforts par exemple pour mettre en place la zone franche
24:08 où nous sommes les honorés de droits de douane à l'importation et à l'exportation.
24:11 Mais le problème, c'est que quand moi j'exporte sur la côte d'Ivoire,
24:14 je suis, j'ai la TVA, j'ai celui qui importe le produit à travers mon entreprise
24:20 parce que moi je vends un peu comme si je suis à l'international dans la zone franche.
24:23 Celui-là n'est pas compétitif.
24:25 Expliquez-nous clairement. Vous produisez au niveau de la zone franche, vous êtes exonéré.
24:29 Lorsque ce que vous produisez rentre sur le marché ivoirien,
24:32 c'est-à-dire que quand ça sort de la zone franche pour rentrer même au marché de Benjerville,
24:36 il y a des taxes ?
24:37 Il y a des taxes.
24:38 Des droits de douane.
24:39 Et figurez-vous que le produit, s'il sort en côte d'Ivoire, va coûter plus cher
24:42 que s'il va dans un autre pays par exemple et on ne prend pas par le cordon douanier.
24:45 Voyez un peu.
24:46 Donc, ça fait qu'en réalité, ça n'a pas de sens.
24:48 Que le vitime soit à côté, mais quand je sors un produit, c'est 50% plus cher
24:53 que si par exemple je l'exporte au Bénin ou bien je l'exporte dans un autre pays.
24:56 Didier, concrètement, une question pour vous.
24:59 Est-ce que vous avez une forme de liste des difficultés aujourd'hui
25:03 qui sont rencontrées dans l'écosystème du développement des startups ?
25:07 De ma fenêtre, je dirais que les difficultés, pour moi, je pourrais les classer en trois catégories.
25:17 D'abord, il y a les difficultés au niveau de la structuration.
25:20 Parce que quand vous prenez un entrepreneur qui est tech, souvent c'est un ingénieur,
25:23 il a une logique tech, mais il oublie que quelque part, une entreprise, c'est une entreprise.
25:29 Le produit, il a beau être bon, il a beau fonctionner, il faut gérer l'entreprise
25:32 et cette compétence de manager, les gens ne l'ont pas forcément.
25:36 Donc, il y a un besoin à ce niveau.
25:38 Ensuite, il y a l'accès au marché.
25:40 Parce qu'on a des entrepreneurs qui ont des produits qui fonctionnent,
25:45 mais qui n'ont pas la confiance des potentiels clients.
25:49 Parce qu'en général, on se dit que la startup est jeune, l'équipe est jeune,
25:53 on a du mal à leur faire confiance.
25:55 Donc, ça, c'est une deuxième difficulté.
25:57 Et la troisième difficulté, c'est le financement pour passer à l'échelle.
26:01 Parce que dans nos écosystèmes francophones, on a très peu d'investissements
26:06 ou de levées de fonds pour des startups francophones.
26:09 Leslie, votre vision sur le développement, la vision de M-Studio en particulier,
26:15 sur le développement de la tech dans les 5-10 prochaines années ?
26:18 Alors oui, je rejoins un peu les challenges que Didier a énumérés.
26:22 Il y a un problème de financement.
26:24 Et on sait très bien qu'une startup, si au tout début de son lancement,
26:27 elle manque de financement, elle ne va pas pouvoir mettre sur le marché
26:30 son application ou son produit.
26:32 Donc, on intervient très tôt, dès le stade d'idéation,
26:35 avec déjà un premier financement de 15 000 euros.
26:37 Et ensuite, une fois que la startup a validé son idée sur le marché,
26:40 l'entrepreneur a droit à un financement du studio de 750 000 euros sur deux ans.
26:45 Mais en plus, tout un accompagnement en nature d'une valeur de 1 million d'euros.
26:48 Donc, ce sont des bureaux gratuits pour qu'ils puissent être concentrés sur leur startup.
26:52 Mais c'est une vision qui matche et financement et assistance technique au jour le jour.
26:57 Et il faut se positionner en cofondateur avec les entrepreneurs.
27:00 Didier, Annie, votre regard sur les 5 prochaines années, le développement de la tech ?
27:06 Mon regard, je pense que la tendance ne va pas s'inverser.
27:10 On aura de plus en plus de produits qui tournent autour de la tech.
27:14 Déjà, on se rend compte que même les entreprises classiques
27:17 sont de plus en plus en train de s'orienter sur la technologie.
27:20 On a des directions de transformation digitale qui se créent.
27:24 J'espère en tout cas que de plus en plus de jeunes seront menés à s'intéresser à tous ces métiers de la tech,
27:30 parce que c'est l'avenir.
27:32 Didier, Annie, merci beaucoup.
27:34 Alain Capouchichi, votre regard sur le futur ?
27:37 L'avenir, d'abord sur l'Afrique.
27:39 L'Afrique, c'est un marché.
27:40 Il faut savoir qu'en 2100, 40% de la population mondiale sera africaine.
27:45 L'Afrique est un marché.
27:47 Il y a tellement de problèmes en Afrique que si on utilise les technologies, on va se réveiller.
27:53 Et c'est ça qu'il faut dire aux jeunes.
27:55 Aujourd'hui, on sait que les tendances technologiques comme l'intérêt artificiel, les big data,
27:58 la réalité augmentée, les objets connectés, la blockchain et autres,
28:02 ça ne s'enseigne pas dans nos universités.
28:05 Et donc, on forme nos jeunes pour le passé alors qu'il faut les former pour l'avenir.
28:09 Et c'est important de dire que si l'avenir doit être vraiment africain,
28:12 que nos enseignants doivent se reconstruire.
28:16 Notre système doit cesser d'être obsolète.
28:19 Et qu'on forme les jeunes pour que l'Afrique puisse se relever
28:24 et donner ces chances-là de moins aux jeunes.
28:26 Et donc, moi, je suis optimiste.
28:27 Alors, on l'a vu, Alain Capouchichi, lui, se veut être un fer de lance de la tech en Afrique,
28:32 que ce soit dans la conception de produits tels que son superphone
28:35 ou dans la formation de futurs champions.
28:37 L'homme que nous allons vous présenter maintenant s'inscrit dans la même lignée,
28:41 avec ses montres mais aussi ses lunettes connectées.
28:44 Sa start-up basée au Bénin rencontre un franc succès.
28:47 Richard Odjrado, le Steve Jobs africain, un reportage signé Samuel Trazier et Niki Kwame.
28:52 À Cotonou au Bénin, cette salle de boxe s'apprête à accueillir des boxeurs assez particuliers.
29:01 Hello, coucou, ça va ? Allez, on casse tout ici aujourd'hui.
29:06 Allez, les gars, venez, venez, venez.
29:08 C'est top, c'est top !
29:09 Ces personnes ne sont pas des athlètes, mais les employés de la start-up Ice World Tech,
29:15 menée par leur dirigeant.
29:17 Go, très bien !
29:19 Une entreprise spécialisée dans la création de solutions technologiques
29:24 qui s'est donnée comme objectif d'accélérer le développement numérique du continent.
29:29 Ça permet de resserrer les liens entre les collaborateurs.
29:32 Et puis, un esprit sain dans un cancer, c'est toujours mieux.
29:36 Vous savez, nous sommes des Asuka, nous allons conquérir l'Afrique et le monde entier.
29:40 Il faut être fort, il faut être en bonne santé. Voilà !
29:44 Et pour conquérir le monde entier, Richard Odjrado compte sur ses objets connectés.
29:50 À quelques encablures de la salle, sur la plage de Fidrosé,
29:55 la team Ice World Tech achève sa séance sportive.
29:59 Le regard posé sur une montre, pas comme les autres.
30:03 La montre Ice World V7.
30:06 Elle protège notre smartphone, pour ne pas le perdre, mais mieux.
30:10 Lorsque vous faites du sport, vous pouvez connaître l'activité cardiaque
30:13 et le nombre de pas que vous faites, le nombre de calories que vous brûlez.
30:16 On peut connaître la tension artérielle, la saturation de l'oxygène dans le sang.
30:20 Ça, c'est capital.
30:21 Autre innovation, les lunettes connectées ont multiples fonctionnalités.
30:26 Richard ne manque pas de créativité pour concevoir ses gadgets.
30:31 Allô ?
30:33 Ouais, comment tu vas ?
30:35 Là, je viens de décrocher un appel sans toucher à mon téléphone,
30:39 sans même regarder le téléphone, juste avec mes lunettes et sans écouteurs.
30:43 En fait, c'est tout l'intérêt des lunettes connectées.
30:45 Vous pouvez être au volant, imaginez, vous n'avez pas besoin de regarder votre téléphone pour décrocher.
30:49 Vous restez concentré sur la voix et connecté.
30:51 Il suffit de faire un geste, tac, vous faites ça, tac, juste appuyer sur le bouton
30:56 et vous décrochez vos appels, vous pouvez relancer des appels, vous pouvez raccrocher,
31:01 vous pouvez même écouter de la musique.
31:03 L'Afrique connaît un véritable abond numérique porté principalement par des jeunes,
31:10 comme Richard Gauthier-Otrado.
31:12 Son rêve, contribuer au développement du continent en créant de la valeur
31:18 et en faisant émerger de nouveaux champions.
31:21 Ses équipements high-tech sont conçus pour réveiller la créativité,
31:26 favoriser la performance, apporter de la sécurité au quotidien
31:31 et rendre la vie plus simple avec une touche de fun.
31:34 Portrait du geek béninois qui veut devenir le roi de la tech en Afrique.
31:40 Le monde est un monde
31:42 Le monde est un monde
31:44 18h, le soleil se couche sur Cotonou.
31:52 C'est le moment choisi par Richard pour nous faire visiter son showroom flambant neuf,
31:58 ouvert il y a juste quelques mois.
32:00 - Alors ça va ?
32:02 - Tout se passe bien ?
32:03 - Oui ça va très bien.
32:04 - Salut Romaric.
32:05 - Bonjour monsieur, vous allez bien ?
32:07 - Très bien.
32:08 - Vous êtes de retour chez ASO Tech.
32:09 - Exactement.
32:10 - Parfait.
32:11 - On va vous parler de l'Amazon.
32:12 - Ah d'accord, ça vous parle Amazon ?
32:15 - Oui ça me plaît.
32:16 - C'est une belle machine.
32:17 Au-delà d'une machine, c'est carrément un collaborateur.
32:20 Parce que nous on ne fait pas des ordinateurs, on fait des collaborateurs.
32:24 Des ordinateurs vendus à partir de 200 000 francs,
32:28 des montres connectées à 150 000 francs
32:31 et des lunettes connectées à seulement 50 000 francs CFA.
32:36 Plus que des objets, c'est une révolution qui est en marche.
32:40 Dans ce showroom, vous trouverez des équipements high-tech de dernière génération,
32:46 à des coûts accessibles à tous.
32:48 - Je suis venu dans l'optique de me trouver un ordinateur un peu plus performant.
32:53 Déjà à la base avec un budget de 300 000,
32:56 mais là j'ai quelque chose de 280 000 en plus d'une garantie de deux ans, c'est parfait.
33:03 Pour se différencier, l'entreprise mise donc sur des prix abordables.
33:07 Mais pas seulement.
33:09 Ses produits mettent en valeur le continent et sa culture.
33:13 Un subtil mélange entre tradition africaine et technologie futuriste.
33:18 - Ce qui fait notre particularité, c'est qu'au-delà des équipements,
33:22 nous faisons la promotion des valeurs africaines.
33:24 C'est pour ça que dans le showroom, vous allez trouver des ordinateurs
33:27 qui portent des noms comme Amazon, qui représente fièrement le Bénin.
33:31 Vous allez trouver Mandela en référence au président Nelson Mandela de l'Afrique du Sud.
33:36 Ici, vous allez voir des ordinateurs comme Ablapoku, qui représente la Côte d'Ivoire.
33:41 Ici, vous avez la tablette Abudjan, juste à côté, la tablette Ouaga.
33:46 Et tout ça, c'est ce que nous faisons à IceWatch Tech.
33:49 C'est en 2021 que la belle histoire de cette entreprise a démarré,
33:54 avec une montre à connecter.
33:56 La IceWatch V7, qui est une montre dotée du dispositif anti-vol préventif.
34:01 Elle vous aide lorsque votre smartphone s'éloigne de vous de plus de 3 m.
34:05 Démonstration. Je dépose mon smartphone et je m'éloigne.
34:10 Elle apporte une solution pratique et sécurisée aux millions d'utilisateurs de smartphones dans le monde.
34:25 Pour l'heure, ces gadgets sont produits hors du Bénin.
34:28 Il n'y a que l'assemblage qui est fait localement, du moins pour l'instant.
34:33 Le lendemain matin, nous retrouvons l'entrepreneur à ses bureaux.
34:42 Dans la salle d'à côté, ses collaborateurs assemblent les prochains ordinateurs destinés à la vente.
34:48 Allô les gars, ça va ?
34:51 Ça va.
34:52 Ça vous lui vient ?
34:53 Super.
34:54 C'est le dispositif ?
34:55 J'espère.
34:56 Il faut mettre le tuveau là.
34:58 Mais bien faire les choses comme on a l'habitude de le faire.
35:01 Richard travaille avec beaucoup de rigueur et met un point d'honneur à la qualité du produit qu'il veut le plus durable possible.
35:10 Ok, ça veut dire que le modèle FIFA, on en a 42 qui sont assemblés avec succès.
35:17 Donc là, ça fait 6 qui sont en test et il y a 2 qui sont revenus au service changement de pièces.
35:23 Toujours checker. Ne jamais faire passer au showroom un produit qui rentre en changement de pièces.
35:32 On veut que le client ait un produit au top. C'est ça notre ADN.
35:36 Dans cette unité, sont assemblés des ordinateurs portables et des ordinateurs de bureau.
35:43 Les équipes d'Acework Tech montent en moyenne 50 ordinateurs par jour, à raison de 20 minutes par ordinateur.
35:52 Une quantité qu'ils comptent multiplier par 60 dans les mois à venir pour atteindre 3000 ordinateurs par jour.
36:00 Ici, c'est la chaîne d'assemblage des ordinateurs portables.
36:05 Là, ça commence avec l'écran, les circuits internes, à savoir la carte mère, les 4 réseaux, les connecteurs, qui sont assemblés sur le châssis.
36:14 Une fois fini avec ce châssis, on le passe à l'opérateur qui est à ce niveau.
36:19 Il connaît à savoir le disque dû, les batteries.
36:22 Une fois fini, il passe à l'opérateur qui continue à faire l'installation du système et sa série de batteries de test,
36:27 afin qu'on soit sûr du produit qui sort d'ici pour le showroom.
36:31 Ces jeunes sont en grande majorité recrutés à leur sortie des écoles polytechniques.
36:37 Puis, leurs aptitudes sont renforcées sur place par des experts en la matière.
36:43 Le but c'est de faire le transfert de compétences et de technologies.
36:47 Donc, il faut qu'en Afrique, on ait davantage de jeunes qui puissent trouver du boulot sur le continent.
36:51 C'est ce que nous faisons au Bénin.
36:52 On va s'installer à Bidjan, on va s'installer à Kinshasa, on va s'installer à Dakar, afin de développer le capital humain de chaque pays africain.
37:00 Richard voit loin. Le jeune entrepreneur ne veut pas se limiter qu'à l'assemblage des pièces.
37:07 Le but c'est de monter une usine beaucoup plus grande, avec une meilleure capacité,
37:13 et avec la possibilité aussi de fabriquer les 4 mais, les motherboards, ici, localement,
37:19 et bien sûr, les autres équipements, électroménagers.
37:23 En thème d'investissement, dans la première phase, on va parler de 3-4 millions d'euros,
37:28 et après on va passer de 10 à 12 millions d'euros.
37:31 Pour concrétiser ses ambitions, Richard Osrado a monté un plan d'action.
37:41 Cet après-midi, dans la salle de réunion de l'entreprise, le GIC béninois reçoit des investisseurs tunisiens.
37:48 Objectif, signer un partenariat pour la construction de sa prochaine usine et la conception locale.
37:55 D'autres équipements, tels que les climatiseurs et des téléviseurs.
37:59 On compte bien vous ajouter, et l'agir de notre famille.
38:04 Avec vous, nous allons ensemble bâtir ce rêve africain.
38:08 Brillons ensemble, let's shine together, et soyez les bienvenus parmi nous.
38:13 Aes World Tech ambitionne de devenir la marque high-tech numéro 1 en Afrique dans les 15 prochaines années.
38:21 Mais pour y arriver, elle doit réussir à produire localement.
38:26 Aujourd'hui, nous sommes à flé tendu, vous savez, nous n'arrivons même pas encore à satisfaire la demande que nous avons.
38:32 Et quand on dit satisfaire la demande, on parle de quoi ? De 25 000, 30 000 produits.
38:36 Donc il faut aller chercher des supports, il faut aller chercher des personnes qui ont l'expérience,
38:40 qui ont la technologie pour faire le transfert de compétences, le transfert de technologies.
38:44 C'est tout bénéfique pour toute l'Afrique.
38:46 Et nous allons répondre à un besoin de plus de 600 millions de personnes.
38:50 600 millions de personnes à satisfaire en équipement informatique et électroménager made in Africa.
38:57 Un défi que compte bien relever le groupe Vega en partenariat avec Aes World Tech.
39:04 On appartient à ce continent, on est africain.
39:07 Et notre savoir-faire, qu'on est en train déjà d'exporter vers d'autres continents,
39:13 vaut mieux le fructifier dans notre continent par des alliances comme ce qu'on est en train de faire avec Aes World Tech.
39:22 Et notre apport, il ne va pas être que financier.
39:24 On va être une bibliothèque ouverte, sans tabou, parce que les connaissances, ça se partage.
39:31 Pour construire cette usine, Richard a déjà ciblé un site qu'il veut montrer à ses partenaires.
39:38 Direction la zone industrielle de Glaudiguet, située à 45 km de Kotonou.
39:47 C'est dans cette zone, aménagée selon le modèle d'une ville d'affaires intégrée, que l'entrepreneur envisage de monter son usine.
39:57 On a envie d'être ici, et puis il y a des incitations et des coûts qui sont relativement très compétitifs.
40:04 Ça semble intéressant tout ça, et je pense que je suis heureux d'avoir amené mes partenaires ici aujourd'hui.
40:10 Et c'est sûr qu'on va faire quelque chose de bien ensemble.
40:13 Le prochain reportage, ce sera dans notre usine.
40:15 Ce sera dans notre usine, yes !
40:17 Richard Autradot se prépare à bâtir un empire technologique sur le continent.
40:23 Mais tout cela était inimaginable il y a encore quelques années.
40:28 Ce matin, il nous emmène dans le quartier où tout a commencé.
40:50 Richard se souvient du jour où tout a basculé.
40:53 Un déclic, né d'une expérience malheureuse.
40:57 J'ai eu un problème, et on m'a volé mon smartphone.
41:01 Je suis sûr que vous avez certainement oublié votre smartphone quelque part, ou on vous l'a déjà volé, et ça arrive à tout le monde.
41:06 Et j'apporte une solution, je me rends compte que ma solution devient la solution que des millions de personnes veulent.
41:12 Et là, ça devient un produit, et c'est la jeunesse de Ice Water Tech.
41:16 Né de père, commerçant d'appareils électroménagers et électroniques à Abidjan,
41:21 Richard Autradot est contaminé par le virus de la technologie dès l'âge de 14 ans.
41:27 L'entrepreneur se définit comme solutionneur.
41:31 Moi, les problèmes m'inspirent, et leur apporter des solutions, c'est toute ma passion.
41:36 Le parcours pour atteindre ce niveau n'a pas été de tout repos.
41:41 Mais sa passion l'a amené à rafler de nombreuses distinctions en seulement deux ans.
41:47 Il y en a plusieurs qui m'ont particulièrement manqué.
41:50 Pourquoi ? Parce que vous imaginez quand vous êtes une entreprise de high tech,
41:55 une marque high tech africaine qui arrive à décrocher le prix de la meilleure innovation des objets connectés depuis Londres,
42:03 ça rend fier. Et lorsqu'on regarde, ça nous donne envie d'aller loin.
42:07 Ça nous pousse, ça nous amène en fait à montrer l'exemple à toute la jeunesse africaine,
42:12 que c'est possible, on peut conquérir le monde entier dans les technologies à partir de l'Afrique.
42:18 De sa création en juin 2021 jusqu'à décembre à de la même année,
42:23 S-World Tech écoule 300 produits sur le marché, avec un chiffre d'affaires avoisinant les 32 millions de francs CFA.
42:32 En 2022, ce sont près de 2000 produits qui sont vendus à environ 74 millions de francs CFA.
42:40 Pour cette année 2023, la start-up vise le milliard de francs CFA,
42:46 grâce à ses 35 000 équipements high tech qu'elle compte vendre sur tout le continent et au-delà.
42:52 L'ex-patron de Barr est conscient du chemin parcouru et en est fier,
42:59 mais ne compte pas se reposer sur ses lauriers.
43:03 Quand on quitte un entré-coucher de 4 à 5 mètres carrés pour être aujourd'hui dans les locaux dans lesquels on est aujourd'hui,
43:09 avoir de si belles machines qui défient toutes les performances au monde,
43:15 franchement on ne peut qu'être fier.
43:17 Le fait d'avoir vendu nos ordinateurs de marque africaine à deux entreprises,
43:23 elles sont en Chine, donc deux entreprises chinoises qui achètent des ordinateurs de marque africaine
43:29 pour les valeurs et les performances de ces machines, c'est juste waouh !
43:35 En fait, moi c'est ma plus grande fierté.
43:38 Vous imaginez, les Chinois consomment nos produits, pourquoi pas nous-mêmes ?
43:42 Ce chef d'entreprise est avant tout un homme de terrain.
43:46 Ce jour-là, il termine sa journée par un service après-vente dans la commune de Calavi, à 20 minutes de Cotonou.
43:55 Ah là là, comment ça va mon cher ?
43:58 Welcome, welcome !
44:00 Merci, merci, merci, merci.
44:01 Super content de te recevoir dans nos locaux.
44:03 Ça fait plaisir, ça fait plaisir, ça fait plaisir.
44:06 Je n'attendais que ça, de voir comment tout se passe bien chez vous.
44:10 Super !
44:11 C'est rare, assez rare, qu'un promoteur de son rang puisse se déplacer vers une start-up naissante
44:20 pour pouvoir s'acquérir du service, enfin de la qualité de ce qu'il a servi
44:28 et de s'assurer que le fonctionnement est vraiment à plein régime.
44:34 Cette jeune start-up a acheté des ordinateurs chez AS4Tech,
44:39 mais veut aller plus loin en lui confiant la fabrication de tablettes connectées pour les écoles du Bénin.
44:45 Nous envisageons couvrir l'ensemble des élèves sur le territoire national
44:51 et nous savons que nous avons plus de 3 millions d'élèves au plan national.
44:56 Et pourquoi pas nous étendre dans la sous-région, couvrir toute la CDAO avec AS4Tech pour la production de ces tablettes.
45:06 Un développement vertueux, c'est l'objectif de Richard Oudrado,
45:11 qui veut être le fer de lance de l'essor du numérique sur le continent.
45:17 Retour en plateau et nous a rejoint sur ce plateau de Media Africa,
45:26 Richard Oudrado, en personne, le geek, notre invité spécial venu du Bénin, bon arrivée.
45:31 Merci Stéphane.
45:32 Écoutez, la Côte d'Ivoire, ce n'est pas un nouveau pays pour vous, vous avez vécu des années ici.
45:35 Oui, bien sûr, c'est mon pays de cœur.
45:38 Alors, nos invités, quel est le regard que vous portez sur ce reportage ? Vous, Lestie, d'abord.
45:43 Déjà, c'est la félicité, je pense qu'il y a un vrai changement de culture et de mindset à faire auprès du consommateur
45:49 pour pouvoir justement atteindre les objectifs de la high tech.
45:53 Déjà, on est très habitué à consommer international, peut-être parce qu'il y a justement un sentiment de confiance.
45:58 Il faut donc vraiment recommencer à communiquer, déjà sur la qualité du produit et aussi sur le service après-vente
46:04 parce que ça, je pense que c'est un avantage de taille.
46:07 Oui, Annie.
46:09 Moi, la chose que je remarque, c'est qu'il a identifié un problème et il a su apporter une solution.
46:18 Et c'est ce qu'on demande à tous les entrepreneurs.
46:21 Parce que dès le moment où vous arrivez à cerner les problèmes des personnes, vous allez forcément rencontrer le succès derrière.
46:27 Je reste avec vous Annie pour cette question.
46:30 Est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a une véritable révolution numérique et technologique au niveau africain qui est en marche ?
46:35 Oui, il y a une révolution qui est en marche parce que déjà, on a des exemples de personnes qui réussissent.
46:41 Donc forcément, ça incite les autres à se lancer.
46:45 Il y a quelques années, la plupart des jeunes rêvaient juste d'avoir une place dans un bureau.
46:51 Aujourd'hui, quand on voit son promotionnaire réussir dans les affaires, réussir à se construire sa vie,
46:59 on a tout de suite envie de le limiter.
47:01 Donc forcément, le moyen le plus efficace aujourd'hui pour se lancer dans l'entrepreneuriat, c'est la technologie.
47:08 Leslie, à l'époque, on parlait de fractures numériques entre les pays plus avancés, européens ou asiatiques, et l'Afrique.
47:15 Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, l'Afrique est en train de combler son retard ?
47:18 Oui, absolument, sans aucun doute.
47:20 Et on le voit, ce sont des jeunes qui sont justement dans ces usines, qui travaillent au jour le jour pour produire les 50 machines par jour.
47:26 Donc définitivement, oui.
47:28 Alors dites-nous, quels sont selon vous les pays aujourd'hui en Afrique qui tirent l'innovation technologique et qui tirent leur épingle du jeu ?
47:37 Oui, vous l'avez dit, on a les "Big Five", on va dire, donc Nigeria, Afrique du Sud, Egypte, Kenya et Ghana,
47:44 qui représentent comme vous l'avez dit 80% voire 90% de l'investissement en venture capital en Afrique.
47:51 Pour précision, l'Afrique de l'Ouest francophone, donc juste lui et moi, c'est 0,6%.
47:56 Il y a le fait que la plupart des fonds d'investissement sont internationaux, ils sont anglophones, ils ne sont pas francophones,
48:01 donc il y a aussi une barrière de la langue, une barrière culturelle.
48:04 Et en Afrique francophone, il y a des pays qui se distinguent ?
48:07 Ah oui, totalement.
48:08 Donc le Sénégal, avec aussi des initiatives publiques comme la DER,
48:12 la délégation qui vraiment travaille à mettre en place un écosystème pour booster les start-up.
48:17 C'est aussi du Sénégal que sort la seule unicorne en Afrique francophone.
48:21 Très récemment, il y a un rapport de AfriDigest qui partageait une liste de 24 fondateurs francophones
48:27 qui enlevaient plus d'un million de dollars et parmi cette liste, il y en avait 4 de Côte d'Ivoire.
48:32 Donc il y a quelque chose qui se passe.
48:34 Richard, qu'est-ce qui fait la particularité de vos produits ?
48:38 Alors on sait qu'il y a deux choses que vous avez dites.
48:40 J'ai bien noté, premièrement, au-delà d'une machine, on fait des collaborateurs.
48:44 Deuxièmement, le produit doit être au top, c'est notre ADN.
48:50 Bon, quand on a dit ça, au fond, qu'est-ce qui fait que vous êtes unique à S-World ?
48:56 Il y a en vrai trois facteurs.
48:59 Il y a le prix, donc le rapport qualité-prix.
49:01 Il y a le service après-vente, parce que le service après-vente ici, c'est un casse-tête,
49:05 généralement en Afrique.
49:07 Et la troisième chose, c'est notre ADN.
49:09 En fait, nous, on n'a pas de client, on n'a que des partenaires.
49:14 Donc on met l'humain au cœur de notre démarche.
49:17 Au-delà des machines, des équipements qu'on vend, des collaborateurs qu'on produit,
49:21 des valeurs humaines qu'on promet, comme par exemple la synergie.
49:25 Parce que nous, notre ennemi numéro un, c'est l'individualisme.
49:29 Il faut qu'on arrive à travailler ensemble.
49:30 C'est pourquoi notre slogan le dit, "Let's shine together, travaillons ensemble".
49:34 Alors, une particularité chez vous, Richard, c'est que vous êtes rapide.
49:39 En 2017, on a e-Secours, pour pouvoir s'entraider.
49:43 En 2020, peut-être autour de Covid, on a ByeByeCovid, ce sont des applications.
49:48 Et puis en 2021, on a IceWorld.
49:51 D'où vient cette énergie en fait ?
49:54 Et vous n'avez pas 40 ans ?
49:56 Non, 34.
49:58 Bon, même pas 35 ans.
50:00 Alors, 2021, vous créez IceWorld.
50:02 Donc on n'a pas assez de recul.
50:04 Peut-être sur la performance, mais sur la durabilité, on ne sait pas.
50:08 Est-ce que vous pensez que vous avez justement mis en place des produits
50:12 qui vont être plus durables que d'autres produits qui sont dans le monde ?
50:17 Je vous donne juste deux chiffres.
50:19 Pour la Mac à la pomme, je ne vais pas dire le nom de la Mac,
50:24 ils ont un indice de réparabilité de 6/10.
50:27 Et chez IceWorld Tech, toutes nos machines sont à plus de 8/10.
50:31 Ça veut dire quoi ?
50:32 Plus on cherche à faire des machines plus fines, plus slim,
50:36 on compacte plus les composants et ça devient moins facile à réparer
50:41 et ça devient un problème pour l'environnement.
50:43 Donc nous, on vient résoudre plusieurs problèmes à la fois.
50:45 On ne fait pas forcément trop slim, mais les composants sont tous séparés.
50:48 Du coup, l'indice de réparabilité est plus élevé
50:51 et on résout le problème de déchet informatique,
50:53 donc le problème de l'environnement.
50:55 Alors, et ça, c'est quoi ?
50:56 Ça, c'est des lunettes connectées, par exemple.
50:58 Un très bon modèle, le modèle Aviator.
51:00 On va regarder.
51:01 Voici l'Arial.
51:03 Voilà.
51:05 Alors, je vais essayer.
51:07 Ça dit quelque chose.
51:08 Ça dit, par ON, vos lunettes sont allumées.
51:12 J'entends quelque chose.
51:13 Vous pouvez écouter de la musique à partir de votre téléphone
51:16 à plus de 20 mètres, 25 mètres, sans écouteur dans les oreilles.
51:20 Non, mais c'est très clair.
51:21 Attends, je ne sais pas si...
51:24 Bon, vous entendez aussi ?
51:25 Bon, alors, et si je veux parler ?
51:27 C'est pareil.
51:28 Il y a un micro aussi ?
51:29 Oui, tout est intégré dans les branches.
51:30 Vous décrochez en touchant juste votre manche là et c'est parti.
51:33 Et puis, je peux communiquer.
51:35 Mesdames et messieurs, la technologie à portée de main,
51:39 ça, c'est du made in Africa.
51:42 Nous avons des talents en Afrique et ça va rester juste à côté de moi.
51:45 Je ne veux pas que ça retourne chez lui.
51:47 Je suis prêt à payer le prix, ne vous en faites pas.
51:49 Voilà.
51:50 Alors, est-ce que votre travail, vous sentez qu'il y a un impact
51:55 sur l'intérêt que les jeunes ont à se tourner de plus en plus
51:58 vers les technologies ?
52:00 Oui, absolument.
52:01 On essaye aussi de mettre en lumière des entrepreneurs dans la tech
52:03 qui sont jeunes pour en inspirer d'autres.
52:05 Donc, par exemple, on essaye de faire des événements autour de thématiques
52:09 comme la fintech, comme l'e-commerce et mettre en avant des startups locales
52:12 que nous avons qui ont bien réussi.
52:14 On essaye aussi de faire des partenariats avec les écoles.
52:17 Donc, il faut parler, il faut montrer que c'est un métier viable,
52:20 qu'il y a un avenir.
52:21 Et aussi, être dans la tech, ce n'est pas juste être développeur.
52:23 Il y a un large parterre de métiers.
52:25 Donc, il faut commencer à cultiver ces choix-là très tôt
52:29 quand les jeunes sont justement au moment de choisir leurs études.
52:33 Alors, Richard, vous recrutez aussi des jeunes collaborateurs
52:36 à leur sortie des écoles polytechniques.
52:38 Et comment est-ce que vous les motivez à se tourner vers vous ?
52:42 Je crois qu'elle en a parlé tout à l'heure, c'est la culture d'entreprise.
52:45 En fait, on ne recrute pas.
52:47 On a une politique d'adhésion.
52:50 Donc, nos collaborateurs, ils adhèrent à notre vision,
52:52 à notre culture d'entreprise et ils ne se sentent pas en train de travailler.
52:56 Moi, au début, on m'a dit, ce n'est pas possible.
52:58 Écoute, tu es un jeune béninois.
53:00 Qu'est-ce que tu vas chercher dans la technologie, le hardware ?
53:03 Pour avoir du digital, du numérique, des applications,
53:05 il faut que ça tourne sur tes devices.
53:07 Et les devices, quand on les utilise, on génère des données.
53:10 Et ces données-là, c'est loin de la question économique.
53:13 C'est aussi une question de souveraineté numérique.
53:16 Parce que dans les devices, on génère des données.
53:18 Et ces données-là vont où ? Question.
53:22 Du coup, on a tout intérêt à faire des devices chez nous,
53:25 qui nous ressemblent et dont les données générées sont traitées chez nous.
53:29 Votre regard aujourd'hui sur les synergies,
53:32 c'est important qu'entre des startups que vous mettez en incubation,
53:36 que vous accélérez, il y ait des synergies entre elles.
53:38 Est-ce que ça fait partie de votre vision ?
53:40 Alors, oui.
53:41 Donc, on essaye d'avoir des startups assez complémentaires,
53:43 soit sur la cible.
53:44 Donc, peut-être qu'elles vont toutes les deux servir,
53:46 je dis n'importe quoi, les petits makis.
53:48 Donc là, on apporte des solutions complémentaires.
53:51 Ou encore, on sait que ce sont des gens qui souffrent de plusieurs problèmes.
53:54 Un problème axé à la santé, un autre problème qui est axé à l'éducation.
53:57 On essaye justement de leur apporter toutes ces solutions-là à travers le mobile.
54:00 Oui. Et vous, vos startups ?
54:02 Alors, vous, à la base, ça doit être synergique.
54:04 Mais est-ce qu'entre les startups, vous êtes parvenu à créer des synergies ?
54:09 Bien sûr, bien sûr.
54:10 C'est même un des principaux intérêts quand on rentre dans le programme d'Orange Fab.
54:14 Comme je disais, Orange Fab est présent dans 17 pays.
54:17 Et vous êtes une startup en Côte d'Ivoire.
54:19 Vous êtes dans un réseau avec des startups dans 17 pays.
54:22 Donc, vous voulez vous installer au Cameroun, au Sénégal.
54:26 On facilite, on encourage même les synergies.
54:30 Alors, oui, on rêve.
54:33 Notre prochain…
54:34 Alors, pour l'instant, on a oublié de dire notre prochain Steve Jobs.
54:37 Mais bientôt, ça sera peut-être notre Richard.
54:40 Notre prochain Richard.
54:41 Notre prochain Alain Capouchichi sera-t-il américain ?
54:45 Il va falloir qu'on arrive à ça.
54:46 Merci à vous, chers invités, d'avoir participé à cette émission.
54:49 Merci à vous aussi, chers téléspectateurs, de l'avoir suivi.
54:52 Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour un tout nouveau numéro de Made in Africa.
54:56 Vous pouvez retrouver cette émission sur notre site internet,
54:59 même adresse, www.rti.ci ou sur l'application RTI Mobile.
55:02 Vous pouvez aussi suivre nos émissions et nos activités sur les réseaux sociaux,
55:05 Made in Africa pour Facebook et Made in Africa TV pour Instagram et Twitter.
55:09 Merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission,
55:11 aux équipes de production d'Elephant Africa.
55:13 Merci également à la RTI pour la réalisation.
55:15 Je vous souhaite une excellente suite de programmes sur RTI.
55:18 [Musique]