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00:00 La France bouge, la pépite du jour.
00:04 La mélodie des quartiers pauvres, me suis quand je monte au casse-pipe,
00:08 pour m'en sortir je dois faire des louvres, maintenant je veux vivre plus,
00:11 survivre au courant des semblants des croix.
00:15 - Davidson, cette chanson c'est votre frère qui chante, c'est ça ?
00:18 - C'est bien ça, ouais, Joker.
00:20 - Qui s'appelle "La mélodie des quartiers".
00:22 - Exactement.
00:23 - C'est de là qu'est né le nom de votre projet, qui est né en 2020 à Paris.
00:29 Vous n'avez pas fait de longues études, vous êtes tout de même arrêté au BTS,
00:33 donc deux ans après le bac.
00:35 Vous aviez un souhait dans la vie, c'était d'être riche.
00:39 - Exactement.
00:40 C'est mon souhait quand on me demandait qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petit.
00:44 C'était je veux devenir riche, maintenant je ne savais pas comment, par quels biais.
00:48 - Donc vous êtes devenu producteur.
00:50 - Et il s'avère que mon frère aime la musique,
00:52 et dès qu'il a commencé à apprendre le micro, je l'ai accompagné.
00:56 Et du coup maintenant je suis producteur de musique.
00:58 - Vous êtes producteur de musique, mais pas seulement,
01:00 puisque vous avez fondé cette association "La mélodie des quartiers".
01:05 Alors c'est quoi ? Vous aussi vous allez pitcher, est-ce que vous êtes prêt ?
01:08 - Prêt.
01:09 - Allez on vous écoute.
01:10 - Alors "La mélodie des quartiers" c'est une association qu'on a créée en 2020,
01:13 lors du confinement, il n'y avait plus de concerts, on n'avait plus rien à faire.
01:17 Je suis papa, et mon petit frère aussi est papa.
01:20 Et on s'occupe beaucoup de nos enfants, on est papa seul,
01:23 on s'occupe beaucoup de nos enfants une semaine sur deux.
01:25 Et j'achetais beaucoup de livres à ma fille,
01:27 et il s'avère qu'à travers une conversation,
01:30 elle s'est rendue compte qu'elle avait de la chance,
01:33 et que moi non, quand j'étais petit,
01:35 et je lui ai dit que je vais créer une association pour aider tous les enfants.
01:38 Donc à travers l'art et la culture.
01:40 Donc moi je suis producteur, comme je vous ai dit, à travers mon frère.
01:44 Je touche au stylisme, à la musique, et à plein d'autres métiers autour.
01:50 Et les livres, la lecture, c'est ce qui m'a le plus touché,
01:53 vu que je lis beaucoup de livres à ma fille.
01:55 On a fait une collection qui s'appelle "Il y a ma famille" pour les 06 ans,
01:58 qu'on a distribué à hauteur de 5000 livres en 2021.
02:02 En 2022, en décembre dernier, on a offert 50 000 livres à travers la France,
02:07 et ça grâce à nos fonds qu'on avait grâce à la musique.
02:10 Et là, depuis le mois dernier, grâce à la fondation TF1,
02:13 on a pu avoir des collaborateurs grâce à une dame extraordinaire
02:19 qui s'appelle Samira Djoadi, L'Oréal, ADP, etc.,
02:23 qui nous ont aidé à financer les livres, et on en a offert 150 000.
02:27 - Donc d'abord merci pour votre pitch David Sennalé,
02:29 vous êtes le fondateur de la mélodie des quartiers,
02:31 donc vous, vous utilisez votre succès et celui de votre frère dans la musique
02:36 pour pouvoir rétablir un petit peu cette inégalité concernant la lecture auprès des enfants.
02:44 150 000 livres distribués à la rentrée scolaire, c'est votre objectif aujourd'hui ?
02:49 - Oui, en fait on les a distribués déjà, en gros c'est le tome 2,
02:52 une BD qui s'appelle "Melvin de Paris", qui retrace l'enfance de mon petit frère, Joker,
02:56 de son vrai prénom Melvin.
02:58 - J-O-K apostrophe A-I-R pour les auditeurs.
03:01 - Et dans les histoires, mon petit frère était fan de Titeuf,
03:05 donc on a créé notre Titeuf à nous,
03:07 et le but en fait c'est que son plus grand souhait, son plus grand rêve,
03:10 est de devenir un artiste.
03:12 - Il raconte ça dans la BD ?
03:14 - Dans la BD en fait il y a toutes les petites péripéties qu'il a vécues quand il était petit,
03:17 donc toutes les petites bêtises qu'il faisait.
03:19 - C'est quasiment réel hein ?
03:20 - Oui, oui c'est quasiment réel, on s'inspire dans la vie réelle.
03:23 Tous les personnages sont vrais, donc je suis dedans aussi.
03:26 Il me fait beaucoup de mal.
03:29 - Bon alors c'est quoi votre profil, c'est quoi votre personnage ?
03:32 - Je suis le grand frère en fait qui subit et qui se fait toujours attraper,
03:35 et Melvin c'est le petit malin qui se fait jamais attraper.
03:38 - Il est malin ?
03:39 - Il est très malin de nous tous les jours.
03:40 - Il est même un petit peu surdoué.
03:42 - Aujourd'hui vous recherchez des financements ?
03:44 - Oui on recherche des financements,
03:46 donc pour le tome 2 on a eu la chance d'avoir L'Oréal, Aéroports de Paris, Snipes, Accor,
03:52 et on a offert du coup 150 000 livres.
03:55 Et pour le prochain on veut faire un spécial Jaws olympique,
03:59 on veut toucher en fait tous les enfants primaires et collégiens,
04:03 donc là ça sera à hauteur de 15 000 livres à offrir.
04:06 - L'objectif c'est quoi, c'est que les enfants aient le goût de la lecture ?
04:09 - Le but c'est que c'est qu'ils aient le goût de la lecture, le toucher du livre,
04:12 et surtout en fait ce qu'on n'apprend pas vraiment à l'école,
04:15 c'est l'espoir, la confiance en soi.
04:18 - Ça c'est sur le contenu, c'est par rapport à ce que raconte votre frère dans le livre ?
04:21 - Exactement.
04:22 - Quel regard portez-vous là-dessus, allez Nabil Zerfa de l'école Cortrage-Mé sur la mélodie des quartiers ?
04:27 - Tout ce qui est là pour stimuler,
04:32 d'un point de vue culturel, d'un point de vue sportif etc,
04:36 c'est vraiment essentiel.
04:38 C'est aussi important que l'eau et l'air, je pense que c'est vital.
04:42 Si on reprend, effectivement nous aussi on avait mis il y a quelques années,
04:46 mais là c'est sur un autre métier, les bibliothèques de rue,
04:48 qui fonctionnent énormément, les enfants ont besoin de toucher,
04:51 d'avoir ce rapport physique.
04:52 - Oui, il n'y a pas que les écrans.
04:54 - En plus on vient de pays où on raconte des histoires, le griot,
04:59 mais c'est quelque chose de très important.
05:01 Effectivement mettre un écran c'est pas forcément...
05:04 - Philippe Audoux, ça vous inspire quoi la mélodie des quartiers ?
05:07 Vous êtes très complémentaires tous, on est dans le sport, le cinéma,
05:11 musique, livres avec Davidson.
05:14 - La lecture c'est fondamental.
05:16 - Vous les faites lire, vos sportifs ?
05:18 - On les fait lire, notamment pendant les camps de vacances
05:21 qu'on organise l'été, dans notre centre de vacances en Drôme-Provençal,
05:25 mais la lecture c'est fondamental, c'est par la lecture
05:28 que s'acquiert la connaissance, le savoir, l'imagination, la créativité.
05:34 C'est une initiative merveilleuse.
05:37 - Vous restez avec moi tous les trois,
05:39 Davidson, on me disait que vous avez des besoins,
05:41 c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles vous êtes ici,
05:43 à la France Bouche, vous avez besoin,
05:46 vous avez déjà des partenaires, vous les avez cités,
05:48 mais vous en cherchez de nouveau pour développer vos actions,
05:51 donc on va demander à Nathalie Carré, dont c'est le métier,
05:54 d'accompagner le développement des entreprises et des associations.
05:57 Bonjour Nathalie.
05:58 - Bonjour Elisabeth, bonjour tout le monde.
06:00 - Vous êtes chargée d'entrepreneuriat à la Chambre de Commerce et d'Industrie,
06:02 quels conseils pourriez-vous donner à Davidson ?
06:05 - Alors il faut certes trouver de nouveaux partenaires,
06:07 mais il faut également fidéliser les premiers,
06:09 et dans les deux cas, il va falloir montrer pas de blanches.
06:11 Alors je m'explique, votre association est jeune,
06:13 mais elle a déjà des actions à son actif,
06:15 il faut donc commencer à en faire le bilan pour deux raisons,
06:17 rassurer les partenaires actuels sur le bon usage de leurs dons,
06:20 et inciter de nouveaux partenaires à rejoindre le mouvement.
06:23 En effet, lorsqu'une entreprise a investi du temps,
06:25 son image ou de l'argent dans une cause,
06:27 elle doit aussi rendre des comptes de son côté,
06:29 elle doit donc avoir une vue claire sur vos réalisations,
06:31 et aujourd'hui il s'agit plus seulement de faire un bilan d'activité,
06:34 mais aussi un bilan d'impact.
06:36 Alors, vous annoncez quatre missions sur votre site internet,
06:38 et quelles sont les actions menées pour chacune d'entre elles ?
06:41 Pour quels résultats ? Combien d'ateliers réalisés ?
06:44 Pour combien d'enfants ? Combien de BD distribués ?
06:46 En quoi ces BD ouvrent l'horizon culturel des enfants ?
06:49 À qui vous les offrez ?
06:50 Idéalement, pour que l'association se pérennise avec ses partenaires,
06:53 il faudrait suivre l'évolution des enfants qui participent à vos actions,
06:56 est-ce que la lecture de vos BD ou la participation aux ateliers,
06:59 par exemple, a déclenché chez eux une meilleure confiance en eux,
07:02 une orientation vers des activités artistiques qu'ils s'interdisaient peut-être ?
07:05 Bref, quel impact concret au-delà des chiffres ?
07:08 Le dernier point important sont les projets que vous allez mener
07:11 dans les deux ou trois ans à venir,
07:13 histoire que les partenaires puissent se projeter sur plusieurs années,
07:15 et analyser si vos projets sont compatibles avec leurs valeurs et leurs projets.
07:19 Alors peut-être que dans vos recherches de partenaires,
07:21 vous pourriez solliciter du mécénat de compétences
07:24 pour vous aider à construire ces outils d'impact.
07:26 Et vu que sport dans la ville fait ça particulièrement bien,
07:30 peut-être que son équipe partenariat peut apporter du temps et des compétences
07:35 à la mélodie des quartiers pour passer ce premier cap.
07:37 Que répond Philippe Audoux ?
07:39 Bien sûr.
07:40 C'est vrai que l'association a la chance d'être accompagnée par beaucoup d'entreprises,
07:46 70% de nos ressources sont des ressources en mécénat,
07:50 je rejoins tout à fait ce qui a été dit par Nathalie à l'instant,
07:54 il faut pouvoir faire la démonstration de son impact, c'est très important.
07:58 Et puis j'ai bien aimé aussi le point sur la vision.
08:02 Je pense que pour emmener des entreprises, même des partenaires publics,
08:05 d'avoir une vision, d'avoir un projet, d'avoir un cap, c'est absolument fondamental,
08:10 parce que ça entraîne l'interne, toutes les équipes qui s'investissent dans le projet,
08:14 les jeunes, les éducateurs, et puis ça entraîne l'externe bien sûr,
08:17 les partenaires, et c'est toujours plus facile de soutenir un projet
08:20 quand on sent qu'il y a un souffle et une vision.
08:23 - Votre objectif, Davidson, c'est donc...
08:25 Vous avez déjà distribué 150 livres à la rentrée, mais c'est le tome 2.
08:29 - Oui, c'est le tome 2 et le tome 3, et on est en train de les bosser.
08:32 - Nathalie, quelles suggestions ?
08:34 - Eh bien la question c'est ce qu'il faut distribuer, vous avez parlé de 15 000 longs livres,
08:38 ou est-ce qu'il faut prendre par la main 150 000 jeunes grâce à un livre,
08:42 mais aussi à l'image de Joker ?
08:44 En effet, vous voulez donner le goût de livre, favoriser l'accessibilité culturelle,
08:47 faire découvrir les métiers de la culture au sens large,
08:50 mais également apporter de l'aide aux plus démunis,
08:52 peut-être que vous pouvez aller plus loin que distribuer des livres, voici une idée.
08:56 Pour chaque enfant, par exemple, à qui vous distribuez un livre,
08:58 vous l'inscrivez sur une sorte d'espace communautaire en ligne à créer,
09:01 avec l'accord parental, bien sûr.
09:03 Sur cet espace, vous incitez les enfants à dire s'ils ont lu le livre,
09:06 ce qu'ils ont ressenti, les idées que ça leur a donné.
09:09 Vous pouvez alors leur suggérer de nouvelles lectures,
09:11 et bien sûr les faire parler des ouvrages qu'ils ont lus.
09:13 Certes, un livre représente un coût, mais il y a les bibliothèques, les livres d'occasion, etc.
09:17 Vous pouvez aussi favoriser les échanges entre jeunes pour créer de l'entraide,
09:20 ils pourraient alors parler de leurs difficultés,
09:22 et sûrement qu'ensemble, ils trouveront des solutions.
09:24 Vous pouvez aussi créer des moments de partage,
09:26 où les jeunes peuvent partager, parler de leurs rêves,
09:28 ou vous pourriez les pousser à les réaliser.
09:30 Bien sûr, leurs stars préférées pourraient régulièrement les encourager,
09:33 via une vidéo ou un direct sur l'espace communautaire.
09:36 Mais vous pourriez aussi faire intervenir vos partenaires,
09:38 mais aussi des jeunes de leur quartier,
09:40 qui ont réussi à faire ce dont ils rêvaient,
09:42 qu'il s'agisse de création musicale ou autre.
09:44 Peut-être également qu'ils peuvent découvrir des techniques vocales
09:46 pour imiter leur chanteur préféré,
09:48 mais aussi leur expliquer que rien ne se fait sans une grande détermination,
09:52 et beaucoup de travail, etc.
09:54 Bref, un espace d'échange.
09:56 L'idée, c'est de garder le lien avec ces jeunes pour les soutenir,
09:59 les accompagner au fil des années,
10:01 et leur permettre de se dire que, eux aussi,
10:03 grâce à la mélodie des quartiers,
10:05 ils peuvent transformer leurs rêves en réalité.
10:07 Merci Nathalie.
10:08 Davidson, comme votre frère finalement, et vous ?
10:10 En fait, je ne vais pas préciser, mais on va directement dans les classes,
10:13 et on voit les élèves et les professeurs.
10:16 Il y a des élèves qu'on a vus dans la distribution du tome 1 en décembre,
10:19 qu'on a revus ce mois-ci,
10:21 et eux-mêmes, avec leurs parents,
10:24 redemandent à chaque fois les nouveaux tomes.
10:26 C'est incroyable.
10:27 On reçoit des emails de parents, de professeurs, du directeur,
10:30 qui adorent la BD,
10:32 et en vrai, c'est ce qui nous pousse à continuer.
10:34 Vous êtes vendue où, cette BD ? Elle est vendue partout ?
10:36 Elle est vendue sur le site internet du livre,
10:39 mais notre plus grand souhait, c'est de...
10:41 C'est qu'on la retrouve partout ?
10:43 Non, en fait, on ne le vend que sur notre site.
10:45 C'est une volonté que de l'offrir gratuitement pour l'instant.
10:48 D'accord.
10:49 Merci Nathalie Carré.
10:51 En tout cas, on a bien noté vos précieux conseils.
10:54 On vous retrouve demain pour une prochaine France Bouge.
10:58 Si vous aussi, vous avez envie de venir pitcher votre projet d'entreprise,
11:01 ici à Europe 1, il n'y a qu'une seule adresse,
11:03 Nathalie, est-ce que vous pouvez nous la rappeler ?
11:05 Alors c'est e1-lafrancebouge@europe1.fr
11:08 Comme tous les midis,
11:09 Premier juré, Solène Godin, Charlotte Barré-Camp et moi,
11:11 on lit toutes les candidatures reçues.
11:13 peut-être la chance d'être en route pour les trophées européens de l'avenir.