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Mardi 16 mai 2023, SMART JOB reçoit Cyril Sailly (cofondateur, Advizeo) , Sébastien Vernède (Associé, Sia Partners) , Flaubert Vuillier (fondateur, La Manufacture RH) , Dorothée Moisy-Gouarin (Directrice de l'Innovation, Innolab, ELSAN) , Caroline Adam (déléguée générale, SP2C) et Caroline André-Hesse (avocate en droit du travail & relations sociales individuelles et collectives)

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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job.
00:10 Votre rendez-vous emploi RH, c'est tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, manager son manager.
00:19 C'est parfois utile et on va en parler avec Flaubert Vuillier.
00:22 Il est le fondateur de la Manufacture RH. Il est notre invité.
00:26 Les entreprises s'engagent, notre rubrique est hebdomadaire.
00:28 On va s'intéresser aujourd'hui avec notre invité à la prévention des violences faites aux femmes
00:33 avec des guides pratiques, des vidéos, un accompagnement.
00:36 Et on fera le point avec Caroline Adam, déléguée générale de SP2C.
00:40 Le cercle RH, c'est le sujet du moment.
00:43 L'intelligence artificielle et en particulier TCHAP GPT ou GPT4, vont-ils remplacer les emplois ?
00:51 C'est un sujet d'inquiétude, notamment dans le secteur tertiaire.
00:55 On fera le point avec des acteurs de ces secteurs, notamment des avocats qui s'inquiètent.
01:00 On essaiera d'y voir un peu plus clair.
01:02 Fenêtre sur l'emploi pour terminer notre émission.
01:05 Energy Manager, c'est un nouveau métier sur l'efficacité énergétique.
01:09 On en parlera avec Cyril Sailly. Il est cofondateur de Adviseo.
01:13 Voilà le programme. Tout de suite, c'est bien dans Smart Job.
01:16 [Musique]
01:28 Bien dans Smart Job, on s'intéresse à nos managers.
01:32 Aux managers, et on en parle avec Flaubert Vuillier.
01:34 Bonjour Flaubert.
01:35 Bonjour Arnaud.
01:36 Ravi de vous retrouver. Fondateur de la Manufacture RH.
01:38 Vous avez choisi un thème qui est assez intéressant.
01:41 Vous vous êtes dit que ce n'était pas intéressant de se demander
01:46 comment nous, collaborateurs, on peut influencer ou accompagner notre manager.
01:50 Juste pourquoi vous avez choisi ce thème ?
01:52 Tout simplement parce qu'on voit le management de manière très unilatérale.
01:58 Dans un sens, top down, de haut vers le bas.
02:01 Il y a le manager, le sachant, qui sait, qui est en haut.
02:04 Puis il y a le manager qui est là pour exécuter.
02:06 Ça, c'est la vision qu'on a un peu trop souvent.
02:09 Moi, j'aime bien inverser aussi les choses et pousser les managers à manager leur manager.
02:16 C'est une notion qui est très importante.
02:18 C'est subtil ce que vous lancez comme sujet.
02:20 Parce que c'est aussi beaucoup dans la posture.
02:23 Parce que parfois, on se mord les lèvres devant son manager et on n'y va pas.
02:26 On hésite souvent et on hésite trop souvent.
02:29 Et je pense, je suis même persuadé que le manager a besoin d'une personne
02:34 qui est en dessous de lui, qui est avec lui, qui va lui apporter des choses.
02:38 Je pense qu'il faut sortir de cette posture de "je suis un simple exécutant".
02:42 Mais je suis plutôt un apporteur officiel de solutions, de propositions.
02:47 Ça veut dire quand même, Flaubert, que ça oblige celui qui va essayer de challenger son manager
02:52 d'avoir le bon ton.
02:53 Parce qu'il y a beaucoup de managers qui se plaignent parfois de réunions où ils ne sont pas challengés.
02:57 Ils se font taper sur la tête.
02:59 C'est très subtil la manière dont on va manager son manager.
03:03 C'est subtil, c'est fin, mais en effet, vous le dites, beaucoup de managers attendent ça.
03:08 Attendent d'être challengés.
03:10 Mais pourquoi ils attendent ça ? Parce qu'à un moment donné, leur collaborateur,
03:13 ça doit aussi être un sparring partner.
03:15 Alors pas sur le côté "je vais prendre des coups", mais plutôt si on voyait la chose de cette façon.
03:21 Et si moi, mon job, c'était d'aider mon manager à être encore meilleur,
03:25 de le rendre encore meilleur.
03:27 Et au passage, je vais grandir également.
03:29 C'est plutôt cette notion-là qu'il faut avoir en tête.
03:31 - Il faut quand même avoir le bon manager, Flobert.
03:33 Parce que vous avez certaines personnes qui, se sentant sachant,
03:37 se sentent même parfois un peu agacées.
03:39 Comment on fait concrètement ? Comment on s'y prend ?
03:43 - On doit le faire finement.
03:45 On n'est pas obligé de dire "non, je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu dis".
03:47 Mais on peut très bien amener un "et si on essayait de... ?"
03:51 "Tiens, j'ai imaginé que...", "Tiens, j'ai pensé à ça."
03:54 "Et si on faisait un peu différemment cette fois-ci ?"
03:56 On peut apporter des choses comme ça, plutôt que d'y aller frontalement.
03:59 Et puis, pour répondre à votre première question,
04:01 je pense que tout bon manager doit être capable d'avoir cette faculté
04:06 à être remis en question, mais plutôt en voyant le nivellement par le haut,
04:11 plutôt que de se dire "Tiens, il veut prendre ma place."
04:13 Non, il n'y a pas de sujet autour de ça.
04:15 - En fait, vous dites aux collaborateurs, et vous parlez évidemment aujourd'hui aussi aux managers,
04:19 le collaborateur doit être quasiment dans une posture d'associé
04:22 comme un associé dans une entreprise.
04:24 Il doit oublier sa posture de salarié.
04:26 C'est un peu ça que vous nous dites.
04:27 - Oui, c'est ça.
04:28 - Oublie ton statut d'exécutant, deviens acteur aussi de ta propre boîte, de ta propre mission.
04:34 - Ne sois surtout pas qu'un exécutant, et sois quelqu'un qui va en effet apporter des solutions
04:39 et qui est acteur des solutions qui vont pouvoir être mises en place au niveau de l'entreprise.
04:44 Le collaborateur doit impacter son manager et les décisions que son manager va prendre.
04:51 - Il faut aussi, réciproquement, puisque l'on voit bien l'idée d'une sorte de subtilité dans la posture,
04:56 mais il faut quand même être capable, quand on est un collaborateur, malgré tout d'écouter son manager.
05:01 Ça marche dans ce cas-là dans les deux sens.
05:03 - C'est évident.
05:04 - Non mais c'est évident, mais parfois on a...
05:05 - Ça va mieux en le disant ce qu'on dit.
05:07 Et en effet, quand on est collaborateur, on doit être capable d'entendre son manager.
05:11 Quand je dis "manager son manager", ça ne veut pas dire remettre en question tout ce qu'il va dire.
05:16 Mais à un moment donné, c'est être capable de prendre les devants.
05:19 Si on a un manager qui a tendance à ne pas répondre à nos questions,
05:22 on peut utiliser la technique du sans-avis contraire.
05:25 Ça fait trois fois que je pose la question sans avis contraire, demain je contacte le client.
05:30 Après, on va vite voir s'il y a une réaction du manager ou pas.
05:33 - Ça c'est un tips intéressant ça.
05:35 - Oui, c'est quelque chose qui doit être mis en pratique.
05:37 - Le manager qui regarde son téléphone pendant qu'on lui parle.
05:40 Là c'est un cas concret, c'est typique.
05:43 Qu'est-ce qu'on fait ? On marque un silence, on met une longue pause, on tourne les talons.
05:47 Qu'est-ce qu'on fait là ?
05:49 - On peut très bien lui dire "je continue, j'attends que tu termines ton message ou ton mail
05:53 et puis on reprend après".
05:55 - Vous concédez que c'est fréquent ça comme type de...
05:57 - Oui bien sûr, c'est très fréquent.
05:59 Après, c'est aussi un mode de fonctionnement, il peut y avoir une urgence qui tombe.
06:03 Mais à un moment donné, oui, on doit être capable de faire passer des messages de manière assez fine.
06:08 - Donc il faut être à la fois polagraté mais subtil,
06:11 dans l'onctuosité mais quand même dans une forme d'initiative très active.
06:16 C'est un étiage très fin pour ne pas se mettre en danger quand même.
06:20 Parce qu'on est quand même noté et l'augmentation passe par le manager quand même.
06:23 - Oui mais au final, si on apporte des choses à son manager, le manager il n'est pas bête.
06:28 Si sur les dossiers, si sur les sujets, grâce au fait d'être challengé,
06:33 grâce aux solutions que mon collaborateur va m'apporter, je ne suis pas bête moi.
06:38 Si je performe mieux, évidemment que je vais récompenser là où les personnes qui m'aident dans ma tâche au quotidien.
06:45 - Avant de nous quitter, Flaubert, vous le vivez forcément en tant que consultant à la Manufacture RH,
06:50 on a aussi beaucoup de managers qui vous disent que globalement, ils ont face à eux des gens totalement apathiques
06:55 et qui viennent faire écho à ce que vous nous décrivez dans cette chronique.
06:58 C'est-à-dire des personnes qui ne sont plus ni réactives, ni intéressées, totalement désengagées.
07:04 Ça c'est compliqué pour le manager. Et là il n'est plus challengé. Il a face à lui, il a du vide.
07:09 - C'est un vrai sujet aujourd'hui ce désengagement.
07:12 Après, on pourrait mettre une petite pierre aussi dans le jardin du manager.
07:17 Engager son équipe, ses collaborateurs, c'est un peu le job quotidien du manager.
07:23 Donner envie à ses équipes.
07:26 Le sujet c'est comment moi en tant que collaborateur, je vais arriver à influencer les décisions que prend mon manager
07:33 pour qu'il prenne de meilleures décisions pour lui, pour l'entreprise et pour moi.
07:37 - Et que moi je sois bien.
07:38 - Et ça passe aussi, il faut le reconnaître, par une forme d'égoïsme, de bien-être au travail.
07:41 - Bien sûr. Et ce bien-être au travail, on peut avoir plein de choses en entreprise.
07:45 Des bonnes conditions de travail, un bon salaire, des bons outils.
07:48 - Si le manager n'est pas là.
07:49 - Mais si la relation managériale n'est pas là, il va manquer quelque chose.
07:53 Et ce désengagement dont vous parliez peut en effet peut-être venir de cette mauvaise relation managériale.
08:00 - Il faut savoir manager son manager. J'ai rajouté savoir.
08:03 Donc vraiment dans l'attitude et dans le ton.
08:06 - On dirait que c'est presque un art de manager son manager.
08:08 - Je suis assez d'accord. C'est un vrai travail très fin, très subtil.
08:11 Merci Flaubert Vuillier de nous avoir éclairé sur ce sujet, fondateur de la Manufacture RH.
08:16 Et je vous dis à très bientôt évidemment.
08:18 - A bientôt Arnaud.
08:19 - Notre rubrique suivante c'est les entreprises qui s'engagent.
08:21 Vous connaissez cette rubrique chaque semaine, une entreprise engagée.
08:24 Alors à la fois pour l'emploi mais aussi sur des sujets évidemment liés à la lutte contre le sexisme notamment ou aux violences.
08:30 Et on en parle juste après dans notre rubrique justement "Les entreprises s'engagent".
08:33 [Générique]
08:40 Les entreprises s'engagent à la rencontre d'entreprises de structures engagées justement en direction de l'emploi
08:46 mais aussi sur des sujets de société notamment les violences faites aux femmes.
08:50 Et on en parle avec Caroline Adam. Bonjour Caroline.
08:52 - Bonjour.
08:53 - Ravie de vous accueillir.
08:54 Déléguée générale de SP2C. D'abord un petit mot sur SP2C parce que c'est un acronyme.
08:59 Vous représentez quoi ? Les professions des centres d'appel ?
09:02 - Exactement. Ce que le grand public appelle les centres d'appel.
09:05 Nous on dit centre de contact puisqu'on gère plusieurs canaux de communication.
09:09 Maintenant vous avez les chats, les réseaux sociaux.
09:10 - J'appelle ma banque, j'ai déjà le premier filtre. C'est un centre de contact.
09:13 - Exactement. Tous les métiers de la relation client. Mais tous les secteurs d'activité ont maintenant...
09:18 - Tous. Tous. Et ce qui d'ailleurs fait parfois grincer des dents. C'est pour ça que c'est un vrai sujet.
09:22 Mais on va s'intéresser aux violences faites aux femmes.
09:24 Le public que vous représentez aujourd'hui c'est 100 000 salariés francophones.
09:28 - Exactement.
09:29 - 55 000 en France.
09:30 - Absolument.
09:31 - C'est la grande majorité des femmes.
09:32 - Et oui. Plus de 70 % sont des femmes. Ce qui veut dire qu'on a plus de 36 000 salariés femmes en France.
09:38 - Ca veut dire que c'est un sujet dont on va parler qui les impacte.
09:42 Question rituelle parce que je la pose à tous les invités qui viennent dans cette rubrique.
09:45 Pourquoi SP2C a choisi de s'intégrer et de s'engager dans ce réseau des entreprises qui s'engagent ?
09:51 - Alors pour tout vous dire, on a une collaboratrice, Fadila Mirgani,
09:54 qui fait du mécénat de compétences dans les entreprises s'engage.
09:57 Puisque c'est un secteur qui est impliqué en termes de RSE depuis plus de 20 ans,
10:01 qui a son propre label. C'est un secteur qui gère de l'humain.
10:04 80 % de la valeur ajoutée c'est de l'humain. Ce sont nos conseillers clients.
10:07 Donc il nous fallait absolument nous intégrer dans des modèles sociaux importants.
10:11 - Les violences faites aux femmes, comment vous, je dis lobby mais ce n'est pas un mot vulgaire dans ma bouche,
10:17 en tout cas l'organisation qui structure tous ces secteurs ou toutes ces entreprises,
10:21 est-ce que vous avez des remontées concrètes ?
10:23 Est-ce que vous avez des choses qui vous ont fait dire on a une alerte, il faut être très vigilant ?
10:27 Violence sur le lieu de travail mais aussi violence conjugale.
10:30 - Principalement. En fait, c'est effectivement le terrain.
10:34 Ce sont les DRH groupes, je pense notamment à Karine Branger de chez Armatis,
10:37 qui est extrêmement engagée sur le sujet, qui m'alerte pendant le confinement.
10:41 Elle arrive dans le secteur, elle me dit "Caroline, 70 % de femmes,
10:45 ça veut dire que potentiellement on a plus de 10 000 femmes qui sont concernées par des violences faites contre elles
10:51 majoritairement par leur conjoint ou leur ex-compagnon.
10:55 Il faut se saisir du sujet parce qu'avant l'entreprise était un lieu où on soufflait.
10:59 Avec le confinement et maintenant le développement du télétravail,
11:02 - On est reparti chez soi. - Exactement.
11:04 Et donc il faut maintenir le lien social, il faut communiquer, il faut agir.
11:08 Donc c'est comme ça que ça a commencé.
11:10 - On agit comment ? Parce que vous avez des remontées,
11:12 il y a effectivement Karine Branger, DRH du groupe Armatis, qui soulève ce sujet,
11:17 et c'est vrai pour d'autres. Comment vous faites, vous, l'organisation centrale ?
11:21 - Alors, la première chose, c'est avec les partenaires sociaux au niveau national, on se mobilise.
11:26 On met en place une ligne téléphonique d'urgence, de soutien psychologique 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
11:32 La deuxième étape, c'est de communiquer. Je vous remercie de nous avoir invitées aujourd'hui
11:35 pour essaimer les bonnes pratiques, pour donner des idées aux entreprises qui ont envie de s'engager sur le sujet.
11:40 - Ça veut dire que des cas pratiques, DRH est alerté,
11:44 parce que c'est toujours très compliqué les signaux.
11:47 Beaucoup de femmes ne s'expriment pas sur ce sujet.
11:50 Mettre des lunettes de soleil, c'est un cliché, mais pour cacher les violences.
11:53 Comment on fait ? Comment on détecte les signaux faibles et comment on les gère ensuite ?
11:56 - Alors, principalement, on communique, on sensibilise,
11:59 on dit qu'on a des références sur chaque site pour ouvrir.
12:02 C'est un lieu de parole, l'entreprise. L'entreprise doit devenir un lieu ressource.
12:06 C'est-à-dire un lieu de parole, un lieu d'écoute.
12:08 C'est un lieu où, par exemple, on peut faire venir les agents de police, si nécessaire, pour porter plainte.
12:14 On peut faire venir des associations, des acteurs externes, pour discuter, trouver des solutions.
12:20 Il faut que l'entreprise devienne un lieu de ressource, un lieu de sécurité pour faire ses démarches.
12:24 - Je voulais quand même qu'on dise un mot sur le violentomètre.
12:27 Ça, c'est un outil très visuel qui gradue des zones vertes jusqu'au rouge le plus vif,
12:34 qui permet de situer là où on est. C'est-à-dire qu'une femme voit ce violentomètre,
12:38 elle se dit "moi, je suis là". - C'est ça.
12:41 - Et ça gradue et ça situe l'enjeu, on est d'accord ? - Absolument.
12:44 - On fait quoi ? On l'affiche dans toutes les entreprises ? On en parle ?
12:47 - Alors, on l'affiche, on le distribue.
12:49 Alors, quand je dis "on l'affiche", ça ne sert à rien à côté du lavabo, dans les toilettes,
12:53 parce qu'il faut pouvoir en prendre connaissance de façon confidentielle.
12:56 Donc, c'est vraiment dans le cabinet de toilettes qu'il faut l'afficher.
12:59 Nous, on a 30% de notre population, ce sont des jeunes femmes de moins de 26 ans.
13:02 Et donc, c'est peut-être leur première relation affective.
13:05 Et donc, pour savoir si cette relation est saine, on se dispute de temps en temps.
13:10 Ça arrive à tout le monde, ce n'est pas bien grave.
13:12 Par contre, il m'empêche de sortir, il y a quand même quelques signaux d'alerte.
13:15 Donc, ça permet de graduer.
13:17 - Un mot sur le lieu d'écoute. C'est intéressant ce que vous dites.
13:20 Le télétravail est notamment dans les centres d'appel ou les centres de contact,
13:23 je vais utiliser le bon mot, ce sont des femmes qui sont retournées à leur domicile.
13:28 Aujourd'hui, on nous dit que le télétravail s'est institutionnalisé,
13:32 c'est-à-dire que ces femmes sont restées à leur domicile, on est d'accord ?
13:34 - Alors, pour 49% des heures, elles sont télétravaillées aujourd'hui dans les centres de contact en France.
13:39 - Donc, complexité pour les DRH de pouvoir un peu plus les accompagner parce qu'elles sont chez elles.
13:45 C'est compliqué juridiquement.
13:46 - Alors, oui et non. Pourquoi ?
13:48 Parce qu'il y a de plus en plus de réseaux sociaux internes aux entreprises
13:52 où ça permet de passer l'information, les numéros de téléphone d'urgence.
13:55 Et on impose certaines réunions, soit en présentiel, soit en distanciel,
13:58 où elles doivent être là pour passer les messages, pour peut-être s'isoler.
14:02 - Vous avez quelques chiffres, alors évidemment c'est toujours très compliqué de les dévoiler,
14:06 mais de statistiques de nombre de personnes qui aujourd'hui, à travers votre réseau,
14:10 on parlait de 55 000 collaborateurs, Triss, ont été victimes, touchées et accompagnées ?
14:16 - Alors, ce que je peux vous dire, puisque je n'ai que les chiffres aujourd'hui d'Armatis,
14:19 qui suisse, qui a vraiment mis en place un groupe de travail sur le sujet.
14:22 Les autres le font, mais ne le suivent pas forcément statistiquement.
14:25 Par an, c'est entre 200 et 250 femmes qu'ils arrivent à accompagner
14:29 face aux violences, effectivement, dont elles sont victimes.
14:32 - Et donc, comme Wicker était venu, et son patron était venu nous en parler,
14:35 ça veut dire que très concrètement, l'accompagnement, c'est une prise en charge,
14:39 on quitte le domicile, ça veut dire que ça disrupte même la relation au travail,
14:43 puisqu'on a ces outils de travail à la maison ? Enfin, c'est compliqué quand même.
14:47 - Ça s'accompagne. C'est un vrai choix, je pense, de sociétés et d'entreprises.
14:51 Il faut des gens engagés, et c'est le cas.
14:53 Et c'est peut-être même plus simple aujourd'hui en télétravail.
14:56 - Vous m'autorisez à faire un coup de chapeau à Armatis,
14:59 qui est à la pointe, qui est une entreprise à la pointe,
15:02 même si les autres sont engagées.
15:04 Celle-ci, effectivement, est très engagée.
15:06 Elle avait d'ailleurs été dans le cadre du Journée internationale,
15:09 c'était en novembre dernier.
15:11 Merci en tout cas, Caroline Adam, de nous avoir rendu visite.
15:13 Ce délégué général, pas secrétaire générale, de SP2C,
15:17 c'est combien d'entreprises avant de nous quitter au total dans ce réseau ?
15:19 - Plus de 60 entreprises, mais c'est surtout 70-75% du marché français,
15:24 soit 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
15:26 - Ça représente énormément de collaborateurs, 55 000 collaborateurs en France.
15:31 - Absolument.
15:32 - Merci de nous avoir rendu visite. - Merci à vous.
15:33 - On fait une courte pause et on va se tourner vers un sujet.
15:35 Alors là aussi, qui peut-être impacte d'ailleurs les centres de contact,
15:39 l'intelligence artificielle.
15:41 Bah oui, des robots commencent déjà à parler pour vous répondre.
15:44 C'était les chatbots, l'intelligence artificielle,
15:46 et on arrive à chat GPT.
15:47 Qui impacte ? On va revenir sur certaines études
15:49 qui nous parlent d'une suppression de 300 millions d'emplois dans le monde.
15:53 Ça inquiète, on en parle, on va faire le point avec nos invités,
15:56 des experts de ce dossier.
15:58 Juste après la pause, vous retrouverez Le Cercle RH.
16:00 Le Cercle RH, notre débat pour essayer d'y voir un peu plus clair
16:16 sur cette intelligence artificielle.
16:18 Alors ça, c'était presque déjà un vieux sujet.
16:20 L'IA, on en parle depuis presque 4-5 ans.
16:22 Mais là, ce qui se durcit, c'est avec le chat GPT.
16:25 Alors vous êtes tous allés visiter, télécharger l'application
16:29 pour voir, on l'a tous fait, pour voir si dans nos secteurs d'activité,
16:33 ils seraient capables, on parle de chat GPT avec la grève des scénaristes
16:37 aux Etats-Unis, puisqu'on commence déjà à produire des scénarios,
16:40 de livres d'une sorte d'intelligence qui remplacerait finalement
16:44 les activités tertiaires des salariés.
16:46 Études de JP Morgan ou de Goldman Sachs, 300 millions d'emplois
16:50 dans le monde seraient menacés par l'intelligence artificielle.
16:53 On va peut-être relativiser avec mes invités.
16:56 Caroline Andréès, merci d'être avec nous.
16:58 Vous êtes avocate en droit social cabinet IAH,
17:00 alors avocate praticienne, et en même temps, un des métiers
17:03 dont on dit qu'il pourrait disparaître,
17:05 et on va en parler avec vous dans quelques instants.
17:07 Dorothée Moisy-Gouarin, merci d'être avec nous.
17:10 Vous êtes directrice de l'Innovation en charge de l'InnoLab
17:13 chez Elsan, Elsan des médicaments, le secteur ?
17:18 L'hospitalisation. L'hospitalisation.
17:20 L'hôpital privé. L'hôpital privé.
17:22 On va revenir sur votre... c'est de l'open data,
17:24 c'est un laboratoire ouvert, c'est ça ?
17:26 Tout à fait, c'est un living lab sur lequel on va mener
17:29 des expérimentations pour identifier les bons cas d'usage
17:31 pour l'innovation et les déployer de la bonne façon.
17:33 Donc c'est à vous que je pose la question en premier,
17:35 parce qu'on va commencer par la science, et puis je présente,
17:37 évidemment, parce que je vois Sébastien qui se dit
17:39 "mais il n'a pas à présenter". Sébastien Vernet,
17:41 vous êtes associé chez SIA Partners,
17:43 vous étiez venu dans notre émission.
17:45 Dorothée, vous qui avez une vision très large du sujet,
17:49 il n'y a pas une journée, il n'y a pas un article
17:51 qui nous dit que le CHAP-GPT va détruire
17:54 des pans entiers de notre économie et de nos emplois.
17:57 Commençons par le début. Est-ce qu'il y a une part
17:59 de vérité dans tout cela quand on voit que 300 millions
18:01 d'emplois risquent de disparaître ?
18:03 Alors, l'IA aujourd'hui, comme vous le disiez
18:07 en introduction, elle n'est pas nouvelle dans le monde
18:09 de la santé, en particulier dans le monde des hôpitaux
18:11 que je représente. On a déjà vécu des transformations
18:13 similaires sur tout ce qui est deep learning,
18:17 avec notamment un impact sur tout ce qui est
18:19 le monde de l'imagerie et de la radiologie.
18:21 Et ce qu'on a observé, c'est plutôt une transformation
18:24 des métiers qu'une suppression des métiers,
18:26 dans un contexte quand même, chez nous, il faut le rappeler,
18:28 notre secteur d'activité, il est quand même en très forte
18:30 tension de ressources humaines, et donc on va plutôt
18:32 chercher à soutenir ces professionnels de santé
18:35 pour les accompagner dans leur... - Pour les augmenter.
18:37 - Pour les augmenter. Donc nous, on préfère parler
18:40 de l'IA pour augmenter les pratiques.
18:43 - Juste un mot, parce que chacun va être
18:45 challengé sur ce chap GPT, j'y viens tout de suite,
18:48 puisque c'est le sujet, j'imagine que vous l'avez testé,
18:50 et que vos chercheurs, que ceux qui travaillent
18:53 dans votre lab, s'y sont penchés.
18:56 Il y a des risques quand même, qu'en appuyant sur le bouton
18:59 et en posant la bonne question, on supprime des emplois,
19:02 quand même, on le voit, des études comptables,
19:04 une analyse juridique structurée,
19:07 certains l'ont même fait en cours de philo,
19:09 il y a quand même ce risque-là, il existe.
19:11 - Alors, il faut être très nuancé dans tout ce qui est
19:14 intelligence artificielle, il y a quand même des sujets
19:16 de garantie humaine, chap GPT, il faut le rappeler,
19:19 c'est quand même un modèle statistique,
19:21 donc qui n'a pas la vérité sur tout,
19:23 et donc il faut être très vigilant à la façon
19:25 dont on va l'utiliser, et aujourd'hui, encore,
19:28 tout un champ de recherche a identifié le bon cas d'usage
19:30 pour qu'il ait vraiment un impact bénéfique
19:33 sur les métiers de la création, sur les métiers de la comptabilité,
19:36 ce n'est pas forcément les mêmes cas d'usage,
19:38 et donc, effectivement, ce qu'on dit, c'est que
19:40 chap GPT va toucher tous les métiers,
19:43 mais sans doute sur une partie bien précise des tâches,
19:46 donc ça ne va pas les supprimer, ça va, encore une fois,
19:49 sans doute les augmenter et leur permettre de se focaliser
19:51 sur d'autres tâches.
19:53 - Caroline, vous êtes avocate dans un cabinet,
19:56 c'est votre métier, vous avez fait des études,
19:58 vous avez étudié, vous avez ouvert des livres,
20:00 vous avez passé le CAPA, vous avez prêté serment,
20:03 et on nous dit que les notaires, les avocats,
20:06 tous ces métiers pourraient disparaître
20:09 au profit d'un logiciel extrêmement puissant,
20:12 chap GPT, qui pourrait rendre des études,
20:15 des analyses aussi fines. Est-ce que ça, quand même,
20:18 ça va vous traverser, ce sujet ?
20:20 - Non, non, mais bien sûr, ça nous traverse,
20:23 bien sûr, on a des réflexions dessus,
20:25 mais je pense qu'il faut, ici, encore relativiser.
20:28 C'est-à-dire que, oui, chap GPT a une capacité
20:31 à analyser une masse énorme de données
20:36 de manière extrêmement pertinente
20:39 et de manière, surtout, extrêmement rapide.
20:41 Ce qui est certain, c'est que, finalement,
20:44 nos clients, ils peuvent télécharger l'application,
20:47 ils vont poser la question qu'ils posent à leur avocat
20:50 et ils vont avoir une réponse structurée par chap GPT.
20:53 - On a eu Siri avant, on oublie, c'est un Français qui l'a inventé,
20:56 c'était le début, en fait, du chap GPT.
20:58 Où se trouve la tour Eiffel ?
21:00 Et il nous répondait tout de suite.
21:02 - Exactement. Après, effectivement, on a une analyse pertinente,
21:06 un résumé des données, une analyse de jurisprudence applicable
21:09 qui va être rendue par chap GPT,
21:11 mais l'avocat, ça n'est pas que ça.
21:13 Donc, je rebondis sur ce que disait Dorothée,
21:16 à savoir la complémentarité.
21:18 De toute façon, on ne peut pas voir chap GPT
21:20 comme un concurrent parce que, si on voit chap GPT
21:22 comme un concurrent, finalement, c'est la fin de tout.
21:24 Donc, il faut qu'on voit chap GPT...
21:26 - Il faut se battre ?
21:28 - Non, comme un outil qui va permettre de faire évoluer nos compétences.
21:31 Et, effectivement, il va avoir un impact sur notre métier,
21:34 probablement en ce qui concerne, je dirais,
21:36 la base du système pyramidal d'un cabinet d'avocats,
21:39 c'est-à-dire les collaborateurs, les paraligaux,
21:42 les collaborateurs les plus jeunes et les paraligaux,
21:44 qu'on va nécessairement faire évoluer le métier.
21:46 - Mais oui, mais il faut les upgrader, comme on dit.
21:48 - La question de la facturation,
21:50 puisque, évidemment, le client n'a plus du tout envie
21:52 de payer pour des recherches qu'il peut faire lui-même depuis chez lui.
21:55 Mais, en revanche...
21:57 - C'est une petite révolution, ça, aussi, le pricing,
21:59 la manière dont vous allez adresser une facture
22:01 en disant "moi, je rajoute ma valeur ajoutée", c'est ça, en fait ?
22:03 - Mais oui, mais, en fait, c'est quand même ça, le métier de l'avocat.
22:06 Il faut revenir aussi à qu'est-ce que le métier d'un avocat.
22:09 Le métier d'un avocat, c'est pas de dire le droit.
22:11 Le métier d'un avocat, c'est d'être le partenaire de l'entreprise
22:14 et de l'interpréter, d'ailleurs, d'interpréter le droit.
22:17 Donc, tout ce qui est empathie, ce qui est intuition,
22:20 ce qui est connaissance du client,
22:22 ce qui est analyse et recul de la jurisprudence,
22:25 des raisons pour lesquelles le juge a statué dans un sens et pas dans un autre...
22:28 - Ça, il l'a pas, il l'aura pas, ça ?
22:30 - Chat, GPT, il l'aura pas.
22:32 Et donc, effectivement, il y a une transformation de nos métiers,
22:35 ça, je peux pas nier, mais néanmoins,
22:38 notre métier ne va pas disparaître.
22:40 Mais le client cherchera autre chose, il va chercher la valeur ajoutée,
22:43 ce qui est quand même ce qu'on facture en général.
22:45 - Sébastien Vernet, CIA Partners,
22:47 j'évoquais ce chiffre de 300 millions d'emplois dans le monde,
22:50 Goldman Sachs, étude très récente de mars 2023,
22:53 donc c'est vraiment l'actualité,
22:55 mais en lisant et en préparant l'émission,
22:57 je découvrais qu'on avait pas tout à fait les mêmes chiffres,
22:59 qu'on trouvait 80 millions, 300 millions,
23:01 et qu'on est un peu dans un débat d'exégèse
23:03 sur combien de salaires d'emploi vont être...
23:05 C'est quoi, 300 millions, c'est le bon chiffre,
23:07 ou il y a d'autres chiffres ?
23:09 - Alors, je vais revenir un peu en arrière.
23:11 En 2013, il y a une étude qui a été publiée
23:13 par Oxford, des gens brillants, très structurés,
23:15 qui prédisaient qu'à un horizon de 10 ans,
23:17 donc en 2023, aujourd'hui,
23:19 il y aurait la moitié des emplois aux Etats-Unis
23:21 qui seraient menacés en raison de l'automatisation.
23:23 - C'est vrai.
23:25 - Aujourd'hui, on est dans une situation où aux Etats-Unis,
23:27 comme en France, et vous le disiez, Dorothée,
23:29 il y a des grosses tensions sur le marché du travail.
23:31 Donc moi, je suis très prudent, hein,
23:33 je crois que c'est un peu le maître mot aujourd'hui, nuance,
23:35 très prudent sur la réalité des impacts sur l'emploi.
23:37 Ça va transformer profondément la façon dont on travaille.
23:39 Je pense qu'il y a peu de doute là-dessus.
23:41 Et en fait, juste pour revenir...
23:43 - Et dont on étudie, je m'autorise à le rajouter,
23:45 dont on étudie, puisque si on passe le bac
23:47 avec Tchad GPT, comme on avait autorisé la calculette
23:49 il y a 30 ans, enfin, le bac, vous voyez ce que je veux dire.
23:51 - Tout à fait.
23:53 - On achète quoi ?
23:55 - Ce qui a changé avec Tchad GPT, c'est l'interface
23:57 homme-machine. - Exactement.
23:59 - En fait, l'IA, vous le disiez, ça existe depuis très longtemps,
24:01 il y a des applications très concrètes.
24:03 Ce qui a changé avec Tchad GPT, c'est une déferlante,
24:05 ça fait 6 mois que l'outil est sur le marché public,
24:07 c'est la simplicité d'interface.
24:09 Et maintenant, on a des réponses hyper structurées.
24:11 Un peu comme l'iPhone. Vous aviez déjà des smartphones,
24:13 plein de technologies.
24:15 Steve Jobs arrivait avec son concept d'écran tactile
24:17 hyper intuitif et d'application,
24:19 et ça a totalement transformé la façon dont on interagit
24:21 avec la machine. Moi, je fais vraiment le parallèle
24:23 avec ça, même si les applications sont très différentes.
24:25 En fait, ça va transformer la façon dont on travaille,
24:27 et je rejoins ce que vous disiez. On va être augmenté.
24:29 Les avocats, comme les consultants, comme les journalistes,
24:31 notre métier, c'est de structurer,
24:33 d'ordonner... - Enfin, nous, on nous écrit
24:35 les articles à la place, quand même. Vous avez vu,
24:37 les articles sont plutôt assez bien faits.
24:39 On peut se faire du bait. - Mais cette partie
24:41 structurée, ordonner les informations,
24:43 ça va être totalement remplacé par le CGPT et ses équivalents.
24:45 Ce qu'on va apporter, nous, c'est la valeur intellectuelle,
24:47 c'est l'expertise, c'est la nuance,
24:49 c'est l'intelligence émotionnelle,
24:51 l'empathie, la connaissance des clients.
24:53 Et ça, je pense que tous ces métiers auront encore
24:55 beaucoup de valeur. - Dorothée, côté inolable,
24:57 Elsan, certains parlent d'une
24:59 destruction créatrice tchoumpéterienne,
25:01 un peu comme on l'avait évoqué
25:03 avec l'arrivée des robots qui fabriquaient des voitures,
25:05 et on s'est dit, il n'y aura plus d'ouvriers.
25:07 En effet, il y en a eu moins, il faut le reconnaître.
25:09 Vous êtes d'accord avec cette idée
25:11 que ça ne détruit pas, mais
25:13 c'est de la destruction créative
25:15 ou créatrice ?
25:17 - C'est ce qu'on vient de dire.
25:19 C'est vraiment de la transformation
25:21 de certaines activités,
25:23 avec la perspective de supprimer des tâches
25:25 qui sont peu
25:27 créatrices de valeur, pour se focaliser
25:29 vraiment sur celles qui ont de la valeur.
25:31 - Mais ça vous impacte dans les hôpitaux. Vous manquez
25:33 de salariés, de main-d'oeuvre,
25:35 des aides-soignantes, mais vous êtes aussi
25:37 dans la réflexion de vous dire, comment j'accompagne
25:39 - je mets les guillemets, il n'y a rien de péjoratif -
25:41 les petites mains d'une entreprise
25:43 qui faisait des tâches répétitives,
25:45 et celles-ci ne vont plus avoir d'emploi. On le sait.
25:47 Comment vous les accompagner pour
25:49 les replacer et redonner
25:51 du sens à leur vie ?
25:53 - Nous, je pense qu'on est moins impacté,
25:55 parce qu'on est
25:57 quand même sur un secteur
25:59 d'activité avec de la main-d'oeuvre très qualifiée,
26:01 et
26:03 beaucoup de relationnels humains.
26:05 Et nous, ce qu'on voit, c'est que
26:07 quand on travaille pour optimiser certaines tâches,
26:09 c'est du temps qui est redonné auprès du patient.
26:11 Quand la secrétaire,
26:13 elle ne passe plus de temps à retranscrire
26:15 le compte-rendu médical du médecin
26:17 qui lui aura dicté, parce que la retranscription
26:19 se fait automatiquement, c'est du temps
26:21 qu'elle va pouvoir passer avec le patient
26:23 pour l'organiser, pour le rassurer.
26:25 - Et avec les équipes. - Et avec les équipes.
26:27 Donc je pense que nous,
26:29 notre secteur d'activité,
26:31 il est peu concerné par ces
26:33 éléments de suppression de postes.
26:35 Et notamment, parce que j'y reviens, ce qui se dit sur
26:37 ChatGPT, c'est que sans doute ça va révolutionner
26:39 un certain nombre de tâches, mais que finalement
26:41 ça ne représentera que 10%
26:43 de 80% des postes.
26:45 - Donc on joue à se faire peur comme on s'est fait
26:47 peur avec la robotisation, parce que c'est vrai qu'on avait
26:49 évoqué à la fin des lampes à huile
26:51 et le passage de l'électricité,
26:53 la fin de tous ces métiers. A chaque rupture
26:55 technologique d'innovation,
26:57 on a des angoisses existentielles.
26:59 Mais là, il y a quand même,
27:01 c'est plus qu'existentiel, c'est quand même très concret.
27:03 Je le redis, dans les cabinets d'avocats,
27:05 chez les experts comptables, j'allais dire tous ceux qui sont
27:07 là dans l'organisation.
27:09 A l'époque, on avait des tiroirs métalliques,
27:11 maintenant les choses sont informatisées, mais il y a quand même des humains
27:13 derrière ces postes d'ordinateurs.
27:15 On sait qu'ils vont disparaître.
27:17 - Oui, mais je trouve assez intéressant,
27:19 vous faisiez le parallèle avec la révolution industrielle.
27:21 De tout temps, on a eu des révolutions
27:23 dans les modes de travail, et effectivement,
27:25 on s'est dit, c'est la fin
27:27 des ouvriers. En réalité,
27:29 non, ce n'a pas été la fin des ouvriers, mais en revanche,
27:31 il y a eu des ouvriers qui étaient plus qualifiés.
27:33 Et aujourd'hui, encore une fois,
27:35 on va vers une modification du travail,
27:37 et ce, quel que soit le secteur d'activité
27:39 concerné. Et donc, en fait,
27:41 la question n'est pas forcément en se focalisant
27:43 sur la santé, le cabinet d'avocats
27:45 ou la banque, par exemple, qui est encore aussi
27:47 un secteur d'activité qui est
27:49 particulièrement concerné. - Je ne vais pas citer,
27:51 mais la banque est très impactée aussi. - Voilà. Mais en général,
27:53 en fait,
27:55 il faut aujourd'hui que les entreprises,
27:57 et là, je pense que les entreprises
27:59 ont besoin des avocats, typiquement, on rentre
28:01 dans quelque chose que JGPT
28:03 ne pourra pas résoudre, il faut que
28:05 les entreprises se disent, voilà les outils
28:07 qui vont arriver chez moi et qui
28:09 vont nécessairement être intégrés
28:11 dans mon mode de fonctionnement, parce que sinon, je vais
28:13 perdre de la compétitivité vis-à-vis de mes
28:15 concurrents. Ces outils vont
28:17 impacter de telle ou telle manière telle et telle
28:19 catégorie de salariés, telle et telle catégorie
28:21 de compétences, et donc je dois dès
28:23 aujourd'hui négocier avec
28:25 mes représentants du personnel des
28:27 accords, notamment de gestion des emplois
28:29 et des parcours professionnels, mettant en place
28:31 des systèmes de formation,
28:33 des systèmes potentiellement de départ
28:35 volontaire pour les salariés qui ne souhaiteraient pas
28:37 être embarqués dans la vague
28:39 intelligence artificielle.
28:41 Et donc aujourd'hui, on a des
28:43 outils, je crois que le maître mot
28:45 aujourd'hui pour les entreprises, ça doit être anticipation.
28:47 Et donc, je dois
28:49 dès aujourd'hui réunir mes représentants
28:51 du personnel, définir en quoi
28:53 mes métiers d'aujourd'hui vont être
28:55 impactés par ces nouveaux développements
28:57 et comment je peux adapter
28:59 la main d'oeuvre qui est aujourd'hui la mienne
29:01 à ces nouveaux développements. - C'est la gestion
29:03 des carrières, des parcours professionnels
29:05 et des carrières, avec l'arrivée
29:07 de CHAP-GPT, parce qu'il y a déjà la gestion
29:09 des parcours et des carrières, ça existe,
29:11 mais je pense que ça accélère.
29:13 Quand même sur la relation
29:15 au travail, si un partenaire
29:17 a aussi un regard, on nous dit
29:19 que la hausse du PIB mondial
29:21 annuel pourrait progresser de 7%,
29:23 et donc ça améliorerait
29:25 la productivité, l'IA en général,
29:27 et CHAP-GPT peut-être,
29:29 ça pose quand même la relation au travail des collaborateurs,
29:31 de ce que l'on fait,
29:33 de notre travail, on est en train de nous dire,
29:35 peut-être qu'on nous angoisse, mais
29:37 vous n'aurez plus de boulot
29:39 et on a des études parallèles qui nous disent
29:41 les Français veulent de plus en plus la semaine de 4 jours,
29:43 ils veulent consacrer plus de temps
29:45 au loisir, tout ça vient quand même
29:47 percuter sur une manière, une relation au travail
29:49 qui est bouleversée.
29:51 Ce qui est sûr, c'est qu'on va avoir une explosion
29:53 de la productivité sur beaucoup de tâches,
29:55 et souvent sur des tâches qui n'étaient pas passionnantes,
29:57 vous le disiez, transcrire un compte rendu,
29:59 demain, ça va être
30:01 extrêmement simple, et d'ailleurs on parle
30:03 beaucoup de CHAP-GPT depuis tout à l'heure,
30:05 si CHAP-GPT a fait
30:07 tant le buzz, et pas
30:09 Google ou Microsoft, c'est parce que
30:11 CHAP-GPT c'est un petit acteur,
30:13 il pouvait se permettre de ne pas être fiable.
30:15 On l'a vu aujourd'hui quand on pose des questions à CHAP-GPT,
30:17 parfois il dit des bêtises, ou parfois il dit pas la même chose.
30:19 - Vous avez raison, et Google ne peut pas se le permettre.
30:21 - Et Google ne peut pas se le permettre.
30:23 Ce qui nous attend dans l'année qui vient,
30:25 c'est le dernier kilomètre de cette intelligence
30:27 artificielle générative. - C'est la perfection.
30:29 - C'est arriver à la fiabilité, à l'accès aux données,
30:31 CHAP-GPT se base sur des données qui datent de 2021,
30:33 donc qui sont très anciennes, donc il n'y a pas de lien
30:35 en direct avec Internet, donc ce que sont
30:37 en train de faire en ce moment deux acteurs,
30:39 Google, qui a annoncé cette nuit d'ailleurs
30:41 l'ouverture de son Google Bar, alors pas en français
30:43 mais en anglais, japonais, coréen,
30:45 et Microsoft qui a annoncé lundi
30:47 son copilote qui sera intégré dans Microsoft Teams
30:49 notamment. Ce dernier kilomètre,
30:51 ça va être d'arriver à la fiabilité,
30:53 notamment pour permettre d'intégrer
30:55 ça dans notre quotidien.
30:57 Il y a cinq ans, quand vous connectiez une réunion
30:59 à distance, vous appuyez un numéro de téléphone
31:01 avec un code. - C'est vrai. - Ça nous semble la préhistoire.
31:03 Je pense que ce sera la même chose
31:05 pour les outils type Microsoft Copilot
31:07 ou Google Bar. Demain, quand on fera un compte-rendu
31:09 de réunion, personne ne se rappellera
31:11 qu'on devait reprendre les notes
31:13 et tout mettre en forme.
31:15 - On a déjà oublié qu'on passait des coups de fil dans des cabines
31:17 téléphoniques pour caler nos reportages
31:19 et qu'on avait un calepin avec un stylo
31:21 avec un agenda de A à Z.
31:23 - Et sur Microsoft Teams, tout le monde s'y est mis,
31:25 même les salariés. Il y a quand même
31:27 beaucoup de transformations
31:29 de façon de travailler qui sont
31:31 acceptées assez facilement. - Je ne sais pas si vous êtes sur ces sujets
31:33 de sociologie, puisque vous êtes sur des sujets d'innovation,
31:35 de technologie pour accompagner évidemment
31:37 votre secteur, mais il y a aussi un rapport
31:39 au travail qui est impacté. C'est-à-dire que ceux
31:41 qui s'intéressent au sujet ou qui l'entendent
31:43 d'une oreille se disent
31:45 "Est-ce que je vais encore avoir un travail pour ceux
31:47 qui veulent continuer dans 10 ans ?"
31:49 Ça génère des angoisses quand même ces sujets.
31:51 Vous vous les portez
31:53 sur le plan positif, mais reconnaissons que ça peut
31:55 aussi susciter des inquiétudes.
31:57 - Je pense que ça
31:59 s'utilise du questionnement
32:01 parce que c'est le propre de toutes les incertitudes
32:03 liées à l'innovation.
32:05 C'est vrai que c'est notre devoir aussi
32:07 d'expliquer aux utilisateurs
32:09 comment l'utiliser de la bonne façon.
32:11 Je pense que chez nous, ça suscite aussi beaucoup de questionnements
32:13 par rapport aux questionnements autour
32:15 de la fiabilité. Nous, on prend quand même en charge
32:17 des patients, on hospitalise des patients.
32:19 On ne peut pas se permettre, comme
32:21 vous l'évoquiez, de se tromper.
32:23 Donc nous, les questionnements, ils sont aussi par rapport
32:25 à comment utiliser correctement
32:27 l'outil. Et je pense que c'est là-dessus qu'il faut
32:29 réorienter les questionnements
32:31 et les accompagner.
32:33 - L'accompagnement est très important.
32:35 La formation, l'identification, j'y reviens.
32:37 Au bon cas d'usage, il faut aussi
32:39 leur expliquer que pour faire
32:41 un diagnostic chez un GPT,
32:43 ce n'est pas le bon outil. En revanche,
32:45 pour retranscrire et faire...
32:47 - Vous me rassurez.
32:49 - Chez nous, c'est un secteur
32:51 très réglementé. Les médecins ont l'habitude.
32:53 Un outil pour être utilisé,
32:55 il doit être certifié, il doit suivre un processus
32:57 réglementaire. Et donc,
32:59 ces questionnements-là,
33:01 on l'a fait avec le digital,
33:03 on l'a fait déjà avec l'IA,
33:05 le deep learning sur l'imagerie.
33:07 - Ça marche très bien d'ailleurs.
33:09 - Mais il faut prendre le temps à chaque fois d'analyser,
33:11 comme vous le disiez, Caroline,
33:13 quels sont les bons cas d'usage, là où
33:15 chaque GPT est bénéfique, là où il ne l'est pas.
33:17 Et quand il est bénéfique, quelles sont
33:19 les organisations, les process qu'on met en place
33:21 pour avoir de la sécurité,
33:23 de la qualité dans l'exercice.
33:25 - Vous l'avez utilisé, chaque GPT, juste une question un peu
33:27 basique, mais vous l'avez testé, vous,
33:29 vous êtes pratique praticienne dans vos domaines respectifs,
33:31 vous l'avez fait ? - Bien sûr, c'est intéressant,
33:33 mais je voudrais juste rebondir sur la notion de sécurité
33:35 qui, à mon avis, est extrêmement importante.
33:37 - Et encore plus... - Si on prend la profession
33:39 d'avocat, évidemment, ça n'a absolument rien
33:41 à voir avec l'avis des patients, on a
33:43 une responsabilité professionnelle.
33:45 Chaque GPT n'a pas cette responsabilité professionnelle.
33:47 Donc, quand le client va se dire,
33:49 "Je vais aller sur l'appli, je vais poser
33:51 la question que je pose à mon avocat",
33:53 avant d'aller utiliser la réponse
33:55 obtenue auprès de son supérieur
33:57 hiérarchique en disant, "C'est vers là que la société
33:59 doit avancer, ou voilà la position juridique
34:01 qui doit être prise", il faudra
34:03 toujours quand même l'œil de l'avocat
34:05 qui engage sa responsabilité professionnelle.
34:07 - Oui, c'est vrai. - Et qui est
34:09 donc garant d'une certaine sécurité.
34:11 - Dans un cadre juridique. - Quand j'ai
34:13 utilisé une fois chaque GPT,
34:15 parce que je voulais voir
34:17 quelle serait l'approche de cette question,
34:19 et en l'occurrence,
34:21 les termes sont très importants
34:23 dans la profession d'avocat, je ne vous apprends rien,
34:25 il y avait des inexactitudes
34:27 qui auraient pu conduire.
34:29 - Préjudiciables. - Exactement.
34:31 - Ce n'est pas la vie d'un homme ou d'une femme, mais il y a danger.
34:33 - Exactement. Il y avait un vrai risque
34:35 professionnel s'il y avait retranscription.
34:37 - Vous, les sociétés de conseil,
34:39 parce qu'il y a aussi un gros travail que font
34:41 les sociétés de conseil, SiaPartner en particulier,
34:43 mais c'est là aussi d'anticiper, c'est-à-dire
34:45 de se projeter.
34:47 Comment vous vous anticipez ? Parce que le conseil
34:49 est aussi impacté. Vos secteurs
34:51 et le vôtre sont impactés de la même manière.
34:53 - Chez SiaPartner, ça fait 5 ans
34:55 maintenant qu'on a inventé un concept.
34:57 C'est mon président Mathieu Cortoccus
34:59 qui l'a inventé, qui s'appelle le consultant augmenté.
35:01 Nous, on croit beaucoup que notre métier,
35:03 il peut être augmenté de beaucoup
35:05 d'expertises ou d'apports différents de la technologie.
35:07 On travaille avec la data, on travaille aujourd'hui
35:09 bien sûr avec l'IA générative.
35:11 Et ce qu'on fait, et ce que vont faire je pense beaucoup d'entreprises,
35:13 c'est de passer de ces outils hyper généralistes
35:15 à des outils très spécialisés.
35:17 C'est-à-dire faire avaler, entre guillemets,
35:19 à un outil d'intelligence artificielle
35:21 toute notre matière qu'on produit nous en tant qu'humains
35:23 pour qu'ensuite l'IA puisse générer
35:25 des contenus qui soient pré-mâchés,
35:27 préparés sur la base de toute l'expertise
35:29 qu'on a pu connaître et surtout...
35:31 - Dans les secteurs respectifs de chacun.
35:33 - Oui, mais surtout ajouter notre expertise.
35:35 C'est-à-dire qu'on l'a tous fait,
35:37 chez LGPT, ça produit quelque chose qui est bien,
35:39 qui est structuré, qui est clair.
35:41 Mais où il n'y a pas l'apport d'intelligence
35:43 qu'on peut avoir au regard d'une expertise,
35:45 d'une expérience, de la connaissance d'un client par exemple.
35:47 - Il y avait du positif sur ce plateau.
35:49 - Tout n'est pas noir tel que les choses
35:51 sont décrites aujourd'hui dans les médias
35:53 parce qu'il faut évidemment peut-être aussi
35:55 attendre que les outils soient d'une stabilité absolue
35:57 puisque vous l'évoquiez, on ne le dit pas assez,
35:59 il fait encore des erreurs, JabGPT.
36:01 Et l'erreur n'est pas permise dans votre secteur.
36:03 - Tout à fait. Et encore une fois,
36:05 je reviens à la notion de bon cas d'usage.
36:07 Il ne va pas être bon partout, il faut trouver
36:09 le bon cas d'usage. Sur le deep learning
36:11 en imagerie, nous on l'a identifié.
36:13 Sur la détection de fractures, il est bon.
36:15 Il y a toujours une garantie humaine derrière
36:17 qui vérifie, qui analyse.
36:19 Et comme le disait Caroline,
36:21 qui intègre aussi les autres éléments.
36:23 Il peut faire des tâches de manière assez...
36:25 De toute façon, il répond à la question qu'on lui a posée.
36:27 Prendre en compte après les trois autres questions
36:29 qui vont arriver en parallèle,
36:31 les autres points de vue, il va falloir
36:33 apprendre où est-ce qu'il a vraiment de la pertinence.
36:36 - Kasparov97, quand il avait perdu,
36:38 vous vous souvenez, contre la machine
36:40 qui pesait IBM à l'époque, une tonne et demie.
36:42 Kasparov avait quand même perdu la partie
36:44 en se levant avec fracas, je ne sais pas si vous vous rappelez
36:46 mais c'était déjà les débuts de polémiques
36:48 sur ces sujets-là, la machine va remplacer
36:50 le cerveau de l'humain. On aura toujours besoin
36:52 de nos cerveaux, c'est ça que vous nous dites.
36:54 Merci à vous trois de nous avoir éclairés.
36:56 Merci à vous Dorothée Moisy-Gouarin,
36:58 directrice de l'innovation en charge de l'Innolab
37:00 chez Elsan, je l'ai bien prononcé,
37:02 me semble-t-il. Merci à vous Caroline Andréès,
37:04 cabinet IH, avocate en droit social.
37:06 Et merci à vous Sébastien Vernet,
37:08 SCIA Partner, associé chez SCIA Partner.
37:10 Vous êtes un consultant augmenté, c'est ça vous ?
37:12 - Exactement.
37:14 - C'est très impressionnant. On tourne une page
37:16 et on se tourne évidemment vers Fenêtre sur l'emploi.
37:18 [Générique]
37:30 Et on termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi
37:32 et un nouveau métier.
37:34 Oui, un nouveau métier, Energy Manager.
37:36 On n'en avait jamais entendu parler.
37:38 C'est un métier autour de l'efficacité
37:40 énergétique et j'accueille
37:42 Cyril Sailly. Bonjour Cyril. - Bonjour.
37:44 - Co-fondateur de Adviseo.
37:46 Et c'est vous qui avez inventé ce métier ?
37:48 - J'ai été un des premiers en France
37:50 effectivement à poster
37:52 des offres de recrutement sur
37:54 le métier d'Energy Manager en 2015.
37:56 - Je trouve ça la création de votre entreprise.
37:58 - La date de création d'Adviseo.
38:00 - Energy Manager,
38:02 quand les premières annonces sont arrivées,
38:04 il y a des gens qui vous ont dit "mais attendez, je ne comprends pas,
38:06 vous deviez quand même faire un beau
38:08 paragraphe pour expliquer quand même".
38:10 Il a fallu que j'explique
38:12 le métier d'Energy Manager,
38:14 comment je l'entendais.
38:16 Et à l'époque, comme je l'ai dit,
38:18 il n'y en avait pas et donc il y avait
38:20 des gens qui faisaient du diagnostic énergétique,
38:22 de l'audit énergétique et le but du jeu
38:24 c'était effectivement de faire preuve de pédagogie
38:26 et d'expliquer que c'est très bien le papier,
38:28 mais ensuite il faut mettre en œuvre les actions
38:30 d'amélioration qui vont permettre de faire
38:32 des économies d'énergie et d'expliquer
38:34 comment ensuite on fait ça.
38:36 - C'est un enjeu central, vous l'aviez anticipé
38:38 parce qu'on n'a jamais autant parlé
38:40 de rénovation énergétique, même si c'est un peu compliqué
38:42 finalement à mettre en place.
38:44 Votre système est simple, Adviseo
38:46 fait un diagnostic du bâti
38:48 et c'est donc votre
38:50 Energy Manager qui se déplace, on est d'accord ?
38:52 - Exactement. - C'est lui qui va venir voir ?
38:54 - Qui va venir voir, qui va
38:56 étudier les installations, l'enveloppe
38:58 effectivement, identifier les actions
39:00 d'amélioration qu'on va pouvoir mettre en œuvre,
39:02 que ce soit des actions de sensibilisation,
39:04 que ce soit des actions de programmation,
39:06 d'usage sobre, le terme
39:08 sobriété énergétique, vous avez dû l'entendre parler
39:10 ces derniers mois,
39:12 pour faire en sorte du coup d'utiliser
39:14 le juste nécessaire en termes d'énergie
39:16 par rapport à ce qu'on souhaite en termes de confort
39:18 et d'exploitation du bâtiment.
39:20 - Oui, parce que l'hiver prochain va être dur encore. - Exactement,
39:22 et l'été aussi. - Et l'été par ailleurs
39:24 parce que certains ont monté leur clim.
39:26 - Exactement, et la sobriété énergétique, ça n'a pas lieu
39:28 qu'en hiver, ça a lieu également en été,
39:30 c'est d'ailleurs en ce moment même, nos Energy Manager
39:32 chez Adviseo préparent cet été qui risque
39:34 comme on l'a vu ces dernières années
39:36 d'être particulièrement
39:38 chaud. - Chaud, et on le voit
39:40 notamment à Perpignan avec des
39:42 restrictions d'eau très importantes.
39:44 Energy Manager, ça se définit
39:46 comme, c'est quelqu'un qui a des compétences évidemment
39:48 sur tous les enjeux techniques
39:50 et même technologiques, mais
39:52 il y a manager, c'est-à-dire qu'il est aussi capable
39:54 d'accompagner le client,
39:56 de lui proposer les bonnes solutions, c'est ça l'idée.
39:58 - Exactement, et donc c'est un métier assez complet
40:00 puisqu'il y a à la fois une notion
40:02 technique, puisqu'il faut savoir comment fonctionne
40:04 un bâtiment, de quoi il est composé,
40:06 comment est-ce qu'on peut l'améliorer, à la fois
40:08 dans son fonctionnement actuel, mais
40:10 son fonctionnement futur à travers des travaux,
40:12 et donc capacité de préconiser des travaux,
40:14 de rénovation au niveau
40:16 de l'enveloppe ou des systèmes techniques.
40:18 C'est également quelqu'un qui va être
40:20 en capacité d'analyser de la donnée,
40:22 puisque un bâtiment en exploitation
40:24 va générer
40:26 de l'information, de l'information sur son
40:28 usage, donc en termes de consommation
40:30 d'eau, d'électricité,
40:32 de gaz,
40:34 et donc l'énergie manager,
40:36 son travail va être aussi d'analyser ces données
40:38 et d'identifier les dérives énergétiques,
40:40 les anomalies qui font que du coup
40:42 il y a des potentiels d'économie d'énergie.
40:44 Et effectivement, par rapport
40:46 aux termes managers que vous employez,
40:48 il y a aussi la relation humaine qu'il y a
40:50 à la fois avec l'exploitant qui est tous les jours
40:52 entre guillemets la "main dans le cambouis"
40:54 au niveau des installations, et le client
40:56 lui-même qui attend
40:58 ces fameuses économies d'énergie.
41:00 - C'est un sujet important, donc j'imagine qu'il fait son diagnostic
41:02 puis une recommandation renvoyée au client,
41:04 à l'entreprise, à l'industrie, parce qu'il n'y a pas
41:06 que les particuliers, il y a aussi des
41:08 entreprises, des bâtiments
41:10 d'entreprises diverses.
41:12 Vous accompagnez ensuite
41:14 la mise en place des travaux, parce que souvent le client
41:16 en bout de chaîne se dit "moi je suis perdu,
41:18 je ne sais pas à qui m'adresser,
41:20 les techniciens ne sont pas toujours au niveau,
41:22 il y a eu quelques arnaques par ailleurs sur ces métiers,
41:24 comment je fais ?"
41:26 - C'est exactement le coeur du métier d'Adviseo,
41:28 c'est de ne pas se contenter
41:30 du diakaphocon, mais c'est surtout
41:32 de mettre en oeuvre les actions
41:34 avec les exploitants,
41:36 les mainteneurs. Chez Adviseo, nous on s'intéresse
41:38 non pas aux particuliers, mais
41:40 uniquement aux entreprises, donc l'immobilier
41:42 de tertiaire, que ce soit l'immobilier de bureau,
41:44 l'immobilier commercial,
41:46 avec les commerces, les magasins alimentaires,
41:48 non alimentaires, également
41:50 tout ce qui est dans le milieu de la santé ou du public,
41:52 avec les bâtiments
41:54 d'enseignement, et effectivement
41:56 on va faire un certain nombre de recommandations
41:58 sur l'usage, la sobriété,
42:00 sur les travaux, et ensuite on va accompagner
42:02 le client, on va suivre la mise en oeuvre
42:04 de ces actions d'amélioration,
42:06 on va identifier l'impact, exactement
42:08 sur les consommations,
42:10 et s'assurer que le client a son résultat.
42:12 - Et que ça correspond parfaitement à ce
42:14 qui avait été diagnostiqué ou préconisé,
42:16 puisque j'imagine qu'il y a une préco en disant
42:18 "je peux vous faire gagner 20-30%
42:20 d'économie d'énergie". Un dernier mot Cyril.
42:22 - Oui. - Allez-y, allez-y.
42:24 - Et notre travail c'est également
42:26 de discuter avec le client quand il y a des difficultés,
42:28 puisque malheureusement, on peut
42:30 préconiser pas mal de choses, et puis parfois
42:32 on se rend compte que c'est difficile
42:34 de mettre en oeuvre. Je prends un exemple très concret.
42:36 - Très rapide. - Les 19°C
42:38 de température de consigne en hiver,
42:40 c'est la théorie,
42:42 la pratique c'est qu'on voit que c'est souvent
42:44 difficile à maintenir. Maintenant, entre 19°C
42:46 et 23°C, il y a peut-être un juste milieu à atteindre.
42:48 - C'est ça, c'est ça. Il y a la théorie
42:50 et puis il y a la pratique. Merci Cyril Sailly,
42:52 entrepreneur,
42:54 cofondateur d'Adviseo, on aura compris
42:56 que vous traitiez de la chaîne globale
42:58 pour les entreprises, les bâtiments publics,
43:00 puisque vous évoquiez les écoles, qui sont
43:02 parfois des passoires thermiques. Merci
43:04 de nous avoir rendu visite, Cyril.
43:06 Merci à vous, merci de votre fidélité,
43:08 évidemment, et tous vos messages. Merci à toute
43:10 l'équipe qui m'a accompagné pour faire cette émission.
43:12 Théo à la réalisation, Sailly au son,
43:14 je remercie l'équipe de programmation,
43:16 Nicolas Juchat et Alexis, qui m'accompagnent
43:18 chaque jour. Merci à vous
43:20 et je vous dis à très très bientôt. Bye bye.
43:22 [Musique]

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