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00:00 Il y a 10 mois, jour pour jour, leur maison brûlait lors de l'incendie de Landyras.
00:03 Aujourd'hui, l'Assemblée nationale examine une proposition de loi visant à renforcer
00:08 la prévention et la lutte contre les incendies.
00:11 Ce matin, avec vous, Marie Roarch, on prend la nouvelle de Corinne et Christophe Vido.
00:15 Bonjour Christophe Vido.
00:16 Bonjour.
00:17 On était à vos côtés il y a 10 mois, juste après l'incendie de votre maison à Guillaus.
00:21 Qu'est-ce qui s'est passé en 10 mois ? Est-ce que les choses ont beaucoup évolué pour vous ?
00:26 Ça a évolué, mais pas peut-être à la vitesse à laquelle on l'aurait souhaité.
00:32 Donc aujourd'hui, si vous voulez, l'expert, l'assurance a joué son rôle, c'est-à-dire
00:38 qu'on a eu une partie du remboursement de la maison, la valeur réelle, mais on se heurte
00:45 aux autorisations de démolition et de reconstruction aujourd'hui.
00:49 Donc on en est à un point, si vous voulez, où on nous a donné 2 mois après avoir redéposé
00:58 le dossier à la site administrative.
01:00 Au bout d'un mois, on nous a dit "ah, il faudrait rajouter ça, il vous manque ça,
01:05 il vous manque ça".
01:06 Donc les papiers sont renvoyés cette semaine, mais là ça repousse encore d'un mois.
01:12 Donc 2 mois.
01:13 Plus, plus, plus.
01:14 On n'arrête pas quoi.
01:15 - Près d'un an après l'incendie, vous vivez où du coup ? Parce que votre maison, elle
01:22 n'existe plus la maison aujourd'hui à Guillaus.
01:23 - Non, elle vient d'être rasée parce qu'elle était squattée.
01:26 Aujourd'hui, nous sommes sur la Braid.
01:31 Nous logeons sur la Braid, dans une très jolie petite maison d'ailleurs, qui est payée
01:37 par l'assurance.
01:38 - L'objectif c'est de revenir à Guillaus pour vous ?
01:40 - Oui.
01:41 - De reconstruire au même endroit ? - Oui.
01:43 - Sans peur que ce qui s'est passé au mois de juillet 2022 puisse se reproduire ?
01:49 - Sans peur, sans crainte, il nous tarde.
01:51 Il nous tarde vraiment.
01:52 Et on espère que d'ici la retraite, c'est-à-dire dans 2 ans pour moins, on puisse y habiter.
01:58 - Et comment on va 10 mois après un événement pareil, avec, vous le disiez, toutes ces
02:03 formalités administratives.
02:05 J'imagine qu'il y a des hauts et des bas pour le moral.
02:07 - Il y a des hauts et il y a des bas.
02:10 Je ne peux pas dire que ça va très bien.
02:12 C'est vrai que les anxiolytiques aident beaucoup, la psy aide beaucoup.
02:16 C'est le parcours du combattant.
02:19 C'est vrai que ma femme et moi-même, nous sommes quand même assez abattus.
02:23 Il y a un travail énorme de paparazzi derrière.
02:28 C'est au quotidien qu'il faut mettre un papier devant l'autre, appeler.
02:36 C'est très très difficile.
02:38 C'est un travail de fourmi et en même temps, ça nous ramène à chaque fois devant cette
02:43 problématique.
02:44 C'est-à-dire qu'on va vous raser la maison, on va vous demander de faire ça, on va vous
02:51 demander de faire ça.
02:52 C'est très difficile.
02:53 C'est très difficile mentalement.
02:54 Là, on sombre un petit peu.
02:56 - C'est quoi le plus difficile ? C'est de se remettre du traumatisme ou c'est d'essayer
03:00 d'avancer malgré toutes ces difficultés, toutes ces formalités, vous le disiez ?
03:03 - C'est surtout d'avancer.
03:05 D'avancer, d'essayer d'avancer.
03:07 - Aujourd'hui, l'Assemblée nationale examine une proposition de loi visant à renforcer
03:12 la prévention à la lutte contre les incendies.
03:14 Vous entendez ce matin le témoignage de notre invité Christophe Vido, habitant de Guillausse,
03:18 sinistré de l'incendie de l'été dernier.
03:20 Justement, Jeannelle l'évoque à l'instant.
03:21 Cette proposition de loi qui est étudiée aujourd'hui à l'Assemblée nationale, elle
03:24 vise notamment à améliorer le débroussaillage, à obliger, à contraindre les propriétaires
03:30 à débroussailler leurs parcelles.
03:31 Vous viviez en bordure de forêt à Guillausse.
03:33 Vous voulez retourner y vivre d'ailleurs.
03:35 Qu'est-ce que vous pensez de ce texte ?
03:36 Est-ce que ça peut changer quelque chose en termes de prévention des incendies ?
03:39 - Pour moi, non.
03:41 Ça me semble un petit peu difficile à réaliser quand vous avez, si on prend notre exemple,
03:47 90 mètres sur un côté, on vous demande de nettoyer sur 6 mètres en profondeur.
03:52 Vous avez des pins, vous avez des souches.
03:55 Moi, j'ai une invalidité.
03:56 Je ne peux pas me déplacer comme je veux.
04:00 Donc là, si vous n'avez pas du matériel spécialisé, ou même ça peut être relativement
04:06 dangereux, je pense que ça va être très difficile.
04:10 - C'est un coût que les propriétaires comme vous, par exemple, ne pourraient pas supporter ?
04:14 - Non.
04:15 Pour vous donner, comme je vous disais tout à l'heure, un petit exemple, j'ai dû faire,
04:19 malheureusement, le cœur dans l'âme, faire abattre 9 chaînes.
04:26 Ça m'a coûté 7 000 euros.
04:28 Donc c'est un budget.
04:31 - Et du coup, il faudrait quoi ? Une solidarité ? On a entendu la députée de la Géronde,
04:35 Sophie Panonac, dire qu'il faudrait peut-être faire des syndicats de propriétaires pour
04:39 faire intervenir des professionnels sur plusieurs parcelles en même temps.
04:42 Ça pourrait aider ?
04:43 - Je pense.
04:44 Une solidarité, oui.
04:45 Dans les petits villages comme le nôtre, on pourrait peut-être se rencontrer, se retrouver.
04:51 Puis pourquoi pas, le week-end, s'entraider, nettoyer, etc.
04:55 Ça serait une bonne idée.
04:56 Et faire participer aussi les propriétaires.
04:59 Parce qu'on ne les entend pas beaucoup.
05:01 - Et les silviculteurs.
05:02 - Et les silviculteurs.
05:03 Voilà.
05:04 - Toutes ces mesures qui ont pu être prises depuis l'an dernier, évidemment, il y a eu
05:07 des actions qui ont été lancées.
05:09 On va avoir des moyens aériens prépositionnés en Géronde.
05:12 Cette loi de prévention des incendies, est-ce que c'est quelque chose qui peut vous rassurer
05:16 alors qu'on approche de l'été et que malheureusement on annonce de la sécheresse, à nouveau de
05:19 la chaleur ?
05:20 - Ça peut me rassurer.
05:24 Oui et non.
05:26 C'est-à-dire que nous, on n'a plus rien à brûler.
05:28 Il n'y a plus rien.
05:29 Si vous êtes venu sur Guillaume, autour, il n'y a plus rien.
05:31 Donc voilà, si vous prenez le cas de Dostin où ça continue à brûler, vous avez les
05:37 tourbières qui continuent à brûler, vous avez des fumées à plus de 300 degrés, oui
05:41 là ça peut m'inquiéter.
05:42 Les effondrements de sol.
05:43 Par contre, pour les autres, je pense qu'il faut rester prudent, très prudent même,
05:50 parce que les forêts sont quand même très sèches et qu'une allumette peut tout redéclencher.
05:56 - Vous avez un fils pompier professionnel en Géronde.
06:00 - Oui, sur Libourne, oui.
06:02 - Est-ce que ça vous inquiète pour lui aussi, vous qui avez été concerné de près, qu'il
06:05 y avait un fils qui est peut-être amené à lutter contre ces incendies ?
06:09 - Il en a vu d'autres.
06:10 C'est un ancien de Paris.
06:12 Depuis l'âge de 10 ans et demi qu'il est cadet, il en a 37.
06:16 Il ne faut pas s'inquiéter.
06:18 Si on s'inquiète, on arrête.
06:19 Il ne faut pas continuer.
06:20 Non, il est bien dans ses pompes, il n'y a pas de souci.
06:24 Mais c'est vrai que je m'inquièterais pour l'ensemble des pompiers.
06:29 Parce que ce n'est pas évident, ce sont des métiers qui sont difficiles.
06:33 Il n'y a pas que les incendies malheureusement.
06:35 Mais enfin, mon fils a participé au feu de Landiras.
06:41 Il y était, il a dormi même dans la maison qui était en feu avec ses collègues.
06:46 Et c'est vrai qu'il a été énormément touché.
06:50 - Merci beaucoup Christophe Hiddeau pour votre témoignage ce matin sur France Bleu, Géronde
06:56 à Aguillos l'été dernier lors de l'incendie Landiras. Merci beaucoup à vous.

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