• il y a 8 mois
Christophe Cordier, directeur départemental de la police nationale

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Transcription
00:00 C'est le 6/9, France Bleu Men.
00:03 Il est 7h44, soyez-toutes et tous les bienvenus.
00:06 Yann Estenet, l'invité de France Bleu Men ce matin,
00:08 est le directeur départemental de la police nationale.
00:11 Bonjour Christophe Cordier.
00:13 Bonjour messieurs, bonjour à vos auditeurs.
00:15 La préfecture d'Allesart a adressé hier le bilan 2023 de la délinquance.
00:19 On ne va pas y revenir en détail,
00:21 mais attendons-nous quand même, si vous le voulez bien, sur deux enseignements.
00:24 Le premier, c'est le nombre de faits de violence,
00:26 violences intrafamiliales, sexuelles, sur mineurs, qui augmente,
00:30 plus 13% en zone police, c'est-à-dire Le Mans, Allonne et Coulennes.
00:35 Qu'est-ce qui explique cette progression ?
00:37 C'est intéressant, puisque ce qui montre bien aussi,
00:41 il faut prendre un peu de recul avec les statistiques,
00:43 puisque effectivement une progression de 13%, ça paraît important.
00:47 Mais en réalité, il y a eu les services de l'État,
00:53 les services de police, les services de la justice,
00:55 ont abordé le thème des violences intrafamiliales,
00:58 maintenant depuis plusieurs années,
01:00 avec beaucoup plus de déficacité et de répression.
01:04 En réalité, il n'y a pas plus d'agresseurs sexuels en 2023 qu'en 2022.
01:11 En revanche, ils sont beaucoup mieux identifiés,
01:13 ils sont beaucoup mieux pris en compte.
01:16 Le nombre de plaintes a augmenté aussi, c'est ce que vous dites,
01:19 et ça fait consoler les statistiques.
01:21 Il y a évidemment la libération de la parole,
01:25 il y a le travail des associations,
01:27 il y a le travail de la justice, il y a le travail des services de police,
01:30 il y a une meilleure prise en compte de la victime, bien meilleure,
01:32 et surtout il y a une plus grande répression.
01:35 Je reprends les chiffres qui ont été donnés aussi hier par Mme le procureur de l'art public.
01:40 Rendez-vous compte, un détenu sur trois à la Maison d'Art et des Croisettes,
01:45 lié pour des motifs de violences intrafamiliales, c'est énorme.
01:49 - Autre délinquance qui augmente, les vols de voitures
01:53 qui sont en augmentation à la fois en zone gendarmerie et en zone police.
01:58 Quelles sont les motivations des voleurs ?
02:00 Est-ce que c'est pour faire du trafic ou c'est une simple opportunité pour se déplacer ?
02:05 - Alors, il y a les deux phénomènes bien sûr,
02:08 mais le vol de voiture par opportunisme reste constant à mon sens.
02:14 On a affaire aussi à des réseaux organisés de voleurs de voitures.
02:20 Récemment, il y a eu une équipe de voleurs de Pôle Catalytique qui ont été identifiés.
02:27 - Ça se rend vogue !
02:28 - Voilà, c'est ça.
02:29 Oui, avec les métaux rares qui se trouvent dans les Pôles Catalytiques
02:33 et a été interpellée une équipe de l'Est.
02:37 Pour les voleurs de voitures, c'est pareil.
02:39 Il y a des réseaux très organisés avec des voitures qui sont volées.
02:44 Souvent, c'est le même type de voiture.
02:46 - Clio 4, la voiture la plus volée.
02:48 Pourquoi ? Des petites voitures plus faciles à voler ?
02:51 - Plus faciles, aussi.
02:53 D'abord, je pense qu'ils maîtrisent la technique du vol.
02:55 Ce sont des méthodes électroniques.
02:58 Il y a des réseaux aussi de revente de ce type de voiture.
03:02 Et ce sont des voitures qu'on revoit aussi dans des containers
03:05 sur des ports français à l'exportation.
03:08 Ce sont des équipes qui organisent des voleurs de voitures.
03:12 - Christophe Cordier, désormais les particuliers que nous sommes
03:16 peuvent porter plainte depuis chez eux
03:19 grâce à un nouveau dispositif testé en SART.
03:22 La vision plainte.
03:24 Est-ce que ça marche ?
03:26 - Oui, ça marche beaucoup.
03:28 Le département de la SART est le premier département expérimental.
03:32 C'est une expérimentation qu'on mène depuis un peu moins de 4 mois maintenant.
03:37 Les victimes qui utilisent ce moyen,
03:41 puisque de chez eux, du domicile, de votre canapé,
03:45 vous pouvez maintenant déposer plainte avec votre téléphone portable,
03:48 avec votre PC, sur quasiment l'ensemble des délits.
03:53 - Quasiment ?
03:55 - Quasiment.
03:56 En fait, la loi permet que les délits puissent passer par ce moyen-là.
04:01 Mais bien évidemment, l'enquêteur aussi.
04:03 Vous évoquiez tout à l'heure les violences intrafamiliales.
04:06 Les violences intrafamiliales, par exemple,
04:08 il faut un contact physique avec l'enquêteur.
04:11 Mais la vision plainte est un outil supplémentaire au service du public.
04:18 - Quels sont les avantages ?
04:20 - Les avantages, c'est que ça permet...
04:22 Récemment, on discutait avec une victime,
04:25 elle était en télétravail de chez elle,
04:28 elle n'a pas eu à se déplacer,
04:30 elle a fait un dépôt de plainte de son salon.
04:33 C'est vraiment un outil supplémentaire au service du public.
04:36 - Et ça commence à prendre ?
04:38 - Et ça commence à prendre,
04:39 puisque actuellement, 10% de nos plaintes passent par ce système-là.
04:43 - Un dispositif qu'Emmanuel Macron veut généraliser
04:46 à l'ensemble du territoire, c'est ce qu'on souhaite.
04:49 Donc, dispositif testé en certes.
04:51 Vous avez sous vos ordres un peu plus de 400 policiers
04:54 qui, eux aussi, peuvent être victimes de violences.
04:56 Je pense notamment au refus de tempérer,
04:58 c'est-à-dire le refus de s'arrêter un contrôle.
05:01 Ils augmentent en France, est-ce que c'est aussi le cas dans l'agglomération du Mans ?
05:04 - Absolument.
05:05 En Sarthe et notamment sur l'agglomération urbaine Mansel,
05:10 en 2023, les refus d'obtempérer ont augmenté de 30%.
05:15 Là aussi, c'est beaucoup.
05:17 C'est aussi une action policière pour lutter contre les refus d'obtempérer.
05:23 C'est très délicat, puisque l'idée aussi,
05:25 c'est d'éviter aussi le sur-accident.
05:27 Voilà, et notamment quand ça se passe en ville.
05:29 - Qui sont ceux qui refusent d'obtempérer ?
05:31 - Les profils sont très variés.
05:33 En fait, il y a tous ceux qui contestent l'autorité,
05:38 pour qui se faire poursuivre par un véhicule de police,
05:41 finalement, ce n'est pas si grave que ça dans leur esprit.
05:44 - Une forme de jeu, de défi ?
05:46 - Je ne sais pas s'il y a une forme de jeu.
05:48 Dans la plupart des cas, c'est des défauts de permis de conduire,
05:51 c'est des défauts d'assurance,
05:52 donc évidemment ils refusent le contrôle.
05:54 Mais pour certains, à mon sens, une minorité,
06:00 mais ça peut être aussi un jeu, oui.
06:01 - Avec des conséquences qui peuvent être dramatiques.
06:04 Un dernier mot sur les Jeux Olympiques, c'est l'actualité,
06:06 évidemment, est-ce que vous aurez, vous, des policiers mobilisés l'été prochain ?
06:11 - Oui absolument, on a un volume assez conséquent de policiers
06:14 qui potentiellement sera projeté sur la plaque parisienne.
06:18 - Un volume conséquent, c'est-à-dire ?
06:20 - Je pense qu'un quart de nos effectifs seront projetés sur la plaque parisienne.
06:26 - C'est pareil, en région parisienne, pour sécuriser notamment les sites
06:29 et venir en renfort.
06:31 Merci beaucoup, commissaire Christophe Cordier,
06:34 directeur départemental de la police nationale.

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