• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Est-ce que l'argent public prévu pour la reconstruction de nos vallées après la tempête Alex a été bien utilisé ?
00:06 C'est ce qu'ont voulu vérifier deux députés des Alpes-Maritimes,
00:09 Alexandra Masson pour le Rassemblement National et Philippe Pradal pour la majorité présidentielle,
00:13 lors d'une mission parlementaire. Cette mission "flash" comme on dit, vient de s'achever.
00:18 Bonjour Alexandra Masson.
00:19 Bonjour.
00:20 Alors oui ou non, cet argent a-t-il été bien utilisé ?
00:23 Alors écoutez, avant toute chose, on a fait deux jours d'audition à la Confédération des Alpes-Maritimes
00:29 et dans la vallée de la Roya où nous avons auditionné un certain nombre de maires,
00:32 un certain nombre de directeurs des services techniques.
00:34 C'est important, en préambule je voudrais vraiment avoir une pensée pour tous les sinistrés des trois vallées,
00:40 la Vésubie, la Tignée et la Roya, parce que vous savez pas à quel point on a été surpris,
00:44 30 mois après la tempête, comme l'émotion était grande, comme l'émotion était encore vive et présente.
00:51 J'insiste parce que vraiment, ça a été quand même une surprise, on le sait,
00:54 parce que moi je suis régulièrement dans la Roya, mais là au moment des auditions en fait,
00:57 on a dû reprendre où c'était passé, entre autres de manière chronologique, au moment de la tempête.
01:01 Et le traumatisme existe toujours, on le vérifie régulièrement en hiver,
01:03 régulièrement aussi sur France Bleu Azur dans les trois vallées.
01:05 Alors oui ou non, du coup cet argent a-t-il été bien utilisé pour parler un petit peu d'une heure de la guerre ?
01:09 Alors, la mission Flash, qui est donc une mission que nous n'avons pas terminée,
01:12 nous avons terminé nos auditions, mais maintenant nous allons commencer la rédaction de notre rapport
01:15 avec mon collègue Philippe Pradal, de manière totalement transpartisane.
01:19 Alors la mission c'était pas de voir comment exactement étaient utilisés les fonds publics,
01:23 c'était voir à quel stade nous en étions effectivement de l'utilisation,
01:26 parce qu'il y a beaucoup d'argent effectivement qui a été débloqué par de nombreuses collectivités,
01:30 la CARF, le conseil départemental, l'Europe, la région, la métropole.
01:34 Ça représente des centaines de millions ?
01:35 C'est des centaines de millions.
01:36 Vous avez une enveloppe globale, vous savez, à peu près, aujourd'hui ?
01:39 On sait pas exactement en fait, parce qu'en réalité, engagés, il y en a pas tant que ça,
01:43 ça doit être un peu moins de la moitié, donc où les travaux ont réellement été réalisés,
01:46 il reste encore en réalité beaucoup à faire.
01:49 Et on s'est rendu compte, au moment des auditions,
01:52 qu'un an après, vous savez, le fonds de solidarité c'est en gros une année.
01:56 Et en fait, la première année, effectivement, beaucoup d'argent a été dépensé, assez rapidement,
01:59 et c'est vrai qu'on peut le constater, quand on monte, si vous allez régulièrement,
02:02 les routes sont plutôt de bonne qualité, ont bien été reconstruites.
02:05 Les derniers ponts, il y avait plus d'une vingtaine de ponts qui ont été détruits,
02:08 sont quasiment tous réinstallés, il en reste quelques-uns, mais enfin ça a bien avancé.
02:12 Le préfet de la reconstruction des vallées dit plutôt, lui, 80% des travaux déjà réalisés, vous dites 50% ?
02:16 Alors, on parle des travaux sur les voies de circulation, les travaux routiers.
02:21 Je vous donne un exemple, sur la petite commune par exemple de Fontan,
02:24 il y a beaucoup de travaux qui n'ont pas été réalisés, entre autres,
02:27 le fonds Barnier continue à travailler pour savoir quelles sont les maisons qui vont être définitivement détruites,
02:31 quelles sont les propriétaires qui vont être indemnisées,
02:33 mais il reste encore beaucoup de maisons à reconstruire,
02:36 il reste beaucoup encore de négociations à établir avec les particuliers,
02:40 et surtout, j'insiste aussi par exemple, il y a deux cimetières qui ont complètement, quasiment, à 90% disparues.
02:45 Notamment Saint-Martin-Véry-Bide, dont on parlait sur France Bleu la semaine dernière, et tendent à Saint-Dama.
02:48 Et tendent, on a un peu plus de 80% des corps sont partis, les sépultures n'ont jamais été retrouvées.
02:53 Je connais des gens à titre personnel qui sont vraiment impactés,
02:56 plus de la moitié de leur famille a disparu dans ce cimetière.
02:59 Et le cimetière, pour l'instant, pour des raisons administratives et juridiques, ne peut pas être reconstruit.
03:04 - Donc on est au milieu du guet, un peu ?
03:05 - On est, oui, plus qu'au milieu du guet, pour tout ce qui concerne vraiment la reconstruction dans les villages,
03:11 ce qui est en dehors des réseaux, et puis surtout tout ce qui concerne les propriétés privées.
03:15 - Dans la Vésubie et la Tinet, certaines entreprises ont stoppé leurs travaux.
03:18 Enquête préliminaire en cours, il est question de détournement de fonds publics,
03:21 d'appris de faux, d'usage de faux, de recel.
03:23 Est-ce que ce problème a fait perdre un peu, voire beaucoup de temps,
03:26 à la réalisation de travaux très importants pour les gens là-bas ?
03:28 - Alors écoutez, en réalité, l'enquête préliminaire de tête a été ouverte le 13 mars.
03:32 Quelques suspensions, semble-t-il à titre conservatoire, ont été effectuées à la métropole sur un certain nombre de fonctionnaires.
03:38 À ce moment-là, effectivement, des marchés ont été suspendus,
03:42 je dis bien suspendus, pas résilés justement, c'est ce qu'on a appris au moment des élections.
03:45 - C'est une pause pour l'instant.
03:46 - C'est une pause.
03:47 Les maires, à juste titre, et les entreprises ont dit que c'était impossible de continuer comme ça,
03:51 parce qu'ils ne pourraient pas respecter les délais des marchés en cours.
03:54 Et les maires, effectivement, sont extrêmement contrariés,
03:56 parce qu'il faut savoir qu'on est quand même dans certaines configurations en montagne,
04:00 que l'hiver il est plus compliqué d'avancer sur ce type de chantier,
04:03 que là le printemps arrive et que c'est le moment ou jamais où il faut avancer.
04:05 Donc, a priori, un certain nombre de chantiers,
04:08 entre autres dans le périmètre de Saint-Martin-Vésubie,
04:11 ont repris là, il y a quelques jours, en tout cas c'est ce qu'on nous a indiqué pendant les auditions.
04:15 Au moment où je vous parle, nous n'avons pas plus d'éléments,
04:18 et ça ne concerne vraiment que les communes qui sont dans la métropole.
04:21 - Oui, absolument, c'est la métropole de Nice.
04:24 Est-ce que c'est compliqué de mener une telle mission,
04:26 avec Philippe Pradal, qui est à la fois député de la majorité,
04:29 et proche aussi de Christian Estroz, il faut le dire, et de la métropole de Nice, justement.
04:33 Il peut être jugé, en tout cas par certains, comme partie prenante, un peu dans cette histoire.
04:37 - Écoutez, déjà en préambule, cette mission a été décidée,
04:40 c'est moi qui l'avais proposée, au mois de décembre l'année dernière.
04:42 Donc vous voyez, au moment où on a décidé la mission,
04:44 il n'y avait absolument pas de problématiques sur la métropole.
04:47 Et non, il n'y a pas eu de difficultés particulières, nous sommes dans une mission transpartisane,
04:51 c'est très classique à l'Assemblée Nationale.
04:53 Et Philippe Pradal est quelqu'un que je connais depuis des années,
04:55 je sais que c'est quelqu'un de sérieux, et donc nous avons travaillé en bonne intelligence,
04:59 pour justement... - C'est possible donc, entre le RN et quelqu'un de la majorité présidentielle.
05:03 - Mais totalement, quand on est je pense très posé, très structuré,
05:06 et qu'on avance pour le bien du pays, je pense que c'est tout à fait possible de le faire.
05:10 Et surtout, j'insiste, nous nous sommes rendus compte au moment de ces auditions,
05:14 qu'il y avait quand même beaucoup de modifications législatives à faire suite à une catastrophe naturelle.
05:18 - Et vous allez y travailler. - Et j'espère que Philippe Pradal et moi-même,
05:21 et je suis sûre que nous y arriverons, nous déposerons de manière transpartisane des projets de loi,
05:24 entre autres pour décaler, vous voyez, les délais concernant les indemnisations sur les catastrophes naturelles.
05:29 Il y a beaucoup de délais sur une année, et on s'est rendu compte que c'était beaucoup trop tard.
05:33 - Pourquoi ? - Trop tôt, pardon, il faut au moins deux ans,
05:35 parce que les dossiers administratifs sont extrêmement lourds.
05:37 On a eu la détresse des maires, qui n'ont pas forcément les services,
05:41 ce sont des petites communes en interne qui les aident à remplir tous ces dossiers.
05:44 Et un an, c'est beaucoup trop court. Donc ça fait partie certainement des mesures que nous proposerons.
05:49 Puis également, on s'est rendu compte que sur le plan administratif,
05:52 les règles d'urbanisme, les règles environnementales, étaient extrêmement contraignantes.
05:56 Pour vous donner un exemple, il y a des communes qui sont toujours sous le Règlement National d'Urbanisme,
06:00 d'autres qui ont un PLU, et les zones qui ont été détruites aujourd'hui,
06:05 étaient dans les emprises constructibles, ils n'ont plus de zones constructibles,
06:08 alors ils doivent reconstruire des campings, pour certains des hôtels, des structures d'accueil.
06:12 Aujourd'hui, juridiquement, ils n'ont pas les documents.
06:14 Donc je pense qu'il va falloir trouver des régimes dérogatoires, en cas de catastrophe naturelle,
06:18 quand du foncier disparaît.
06:20 - C'est le millefeuille administratif français. Merci beaucoup.
06:22 - C'est catastrophique. - Alexandra Masson, députée RN,
06:25 et donc vous avez travaillé avec Philippe Radal sur une mission parlementaire
06:28 pour parler un petit peu de la reconstruction de nos vallées après la tempête Alex.
06:31 - Tout à fait. - Belle journée à vous. - Merci.