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Transcription
00:00 - Louis Sgoua, bonjour. - Bonjour.
00:01 - On va parler de séries. Vous aimez la Scandinavie ?
00:03 - Oui, carrément.
00:05 - Alors c'est des séries scandinaves.
00:06 On en a mis une sur deux dans le mille.
00:09 - Alors bon, vous ne regardez pas de séries,
00:10 mais ça vous évoque quoi tout de même,
00:12 quand je vous parle de séries scandinaves ?
00:13 Vous savez que c'est assez apprécié au monde ?
00:15 - Moi, je pense que ça m'évoque quelque chose.
00:17 D'abord, c'est beaucoup de styles, c'est très bien écrit,
00:20 et la lumière est bleutée, comme si on était tout le temps
00:22 avec une lumière polaire dans les bleus, dans les verts.
00:25 - Oui, des tableaux un peu sombres.
00:26 Mais vous pensez à quelle série ? Vous en avez en tête ?
00:28 - Non, parce que comme je ne reçois jamais de Scandinave,
00:30 ce n'est pas la peine que je regarde la série.
00:31 J'ai perdu quatre heures.
00:32 - Je vous pose la question parce que j'ai l'impression
00:34 que beaucoup de gens savent que les séries scandinaves sont super.
00:37 Mais à part Burgen, on est assez incapable d'en citer.
00:40 Même vous, Anissa, qui êtes spécialiste des séries.
00:43 On va rectifier ça.
00:44 Vous connaissez peut-être le terme "nordique noir"
00:47 qui désigne la vague des séries scandinaves,
00:48 qui a déferlé sur le monde entier.
00:50 Ça, c'est depuis les années 2000-2005.
00:54 Alors comme pour la littérature, les scandinaves,
00:55 ils ne sont pas tellement connus pour des séries riantes,
00:58 pas des séries lumineuses.
00:59 Ce sont les rois du drame et surtout du polar en livre.
01:02 Ça a donné des succès internationaux
01:03 comme la série "Millennium" de Stieg Larsson.
01:06 En série, ça donne des intrigues très, très noires
01:09 où il est souvent question de mystérieux assassins
01:11 qui ne peuvent s'empêcher de découper des gens en marge.
01:15 - Vous commencez d'ailleurs par nous présenter
01:17 une série danoise très sombre et loisir.
01:19 - Oui, "The Nurse", en français, "L'infirmière".
01:21 Mais ce n'est pas traduit.
01:24 Ça veut dire "l'infirmière", mais la série s'appelle "The Nurse".
01:26 Alors même si dans cette série, les victimes ne sont pas découpées,
01:29 elles sont tout de même très, très décédées,
01:33 l'intrigue se concentre autour d'une infirmière respectée,
01:36 mais dont le comportement intrigue de plus en plus ses collègues.
01:38 - Qu'est-ce qui se passe ?
01:41 - On a eu trois décès.
01:42 Les patients font des arrêts cardiaques
01:44 et tombent comme des mouches dans notre service.
01:47 - John n'a jamais eu de problèmes cardiaques.
01:49 - Il se passe un truc vraiment anormal dans ce service.
01:54 - Je pense que Christina s'en prend aux patients.
01:56 - Vous demandiez si on ne pourrait pas soupçonner
01:59 un petit peu cette infirmière.
02:00 Vous avez raison, parce que Christina s'en prend bien aux patients.
02:03 En fait, sans vous spoiler, c'est le synopsis,
02:05 elle a été condamnée pour trois meurtres
02:07 et une tentative d'homicide, cette infirmière.
02:09 C'est une histoire vraie qui fait froid dans le dos,
02:11 qui a défrayé la chronique au Danemark.
02:14 Alors typiquement, cette série est très caractéristique
02:17 de la patte nordique qui fait le génie de ces fictions.
02:19 Puisque vous disiez tout à l'heure, Philippe,
02:21 comme dans les séries "The Killing" ou "The Bridge",
02:23 les épisodes se découpent en grands tableaux gris et sombres,
02:26 parfois bleutés.
02:27 Le rythme est assez lent et pourtant on est pris en haleine
02:30 par la complexité des personnages, on est attiré par leur noirceur.
02:33 Ça c'est "The Nurse", c'est une série de quatre épisodes à voir sur Netflix.
02:36 - Et on l'a entendu, gros travail sur le son.
02:38 Alors on continue avec une série suédoise
02:40 qui s'attarde sur une autre histoire vraie.
02:42 - Oui, une autre histoire un peu moins sombre, mais tout de même.
02:44 Est-ce que vous savez d'où vient le syndrome de Stockholm, Arthur Teboul ?
02:47 - De Stockholm ?
02:49 - Oui ! Bonne réponse !
02:51 - Incroyable !
02:52 - On a de ses invités, il m'a scié !
02:54 - En fait, elle vient de Clark Olofsson,
02:58 c'est un bandit suédois.
02:59 Et la série Clark nous raconte le braquage d'une banque à Stockholm
03:03 qui l'a rendue célèbre en 1973.
03:05 Clark Olofsson prend en otage quatre employés
03:08 qui vont finir par s'attacher à leurs bourreaux
03:11 à tel point qu'ils vont même les suivre dans leurs cavales.
03:14 Il faut dire que ce bandit, tel qu'il est montré dans la série,
03:16 en tout cas, a un côté assez attachant.
03:17 - Je suis un braqueur de banque de renommée internationale.
03:20 C'est à cause de moi qu'on parle du syndrome de Stockholm.
03:22 Putain, ils auraient dû appeler ça le syndrome Clark Olofsson !
03:25 Si je ne pouvais pas être le meilleur à être le meilleur,
03:28 j'allais être le meilleur à être le pire.
03:30 - Alors Clark Olofsson, pour compléter le tableau,
03:33 il se définit comme un mélange d'Al Capone et de Fifi Brindassier.
03:36 Autant dire... - C'est un sacré mélange !
03:38 - C'est lui qui se définit lui-même. - Oui, c'est lui !
03:40 Il a un ego assez débordant.
03:42 Autant vous dire que ce drôle de personnage qui a une vie complètement dingue
03:45 méritait largement toute une série.
03:47 Cette fiction sur le Jacques Mérine suédois file à mille à l'heure.
03:50 C'est souvent très drôle.
03:52 C'est drôle parce que je précise que même s'il a passé plus de la moitié de sa vie en prison,
03:55 il n'a tué personne, contrairement à Jacques Mérine.
03:57 Ça s'appelle "Clark", 6 épisodes d'environ une heure à voir sur Netflix.
04:00 - Et on termine cette trilogie avec une fiction suédoise
04:03 qui cette fois est une série d'anticipation.
04:05 - Oui, une série qui est même considérée comme un modèle du genre.
04:07 Ça s'appelle "Real Humans".
04:09 Ça date de 2012, mais ça n'a pas pris une ride.
04:12 Alors, si vous aimez les fictions avec des robots humanoïdes,
04:15 vous ne pouvez pas passer à côté de cette série exceptionnelle.
04:18 - T'as toujours eu peur de la technologie ?
04:21 Je comprends très bien tes craintes, mais on vit une époque où tout est...
04:24 Modèle ?
04:26 - Alors, ici, les robots ont une apparence humaine
04:33 et ils ont été créés pour accomplir toutes les tâches domestiques,
04:36 sauf que ces humanoïdes... - Génial !
04:38 - Oui, alors, c'est génial, mais pas si génial que ça.
04:41 Parce que ces humanoïdes vont vite se lasser de faire la cuisine, de faire les courses.
04:44 - Oui, tu m'étonnes. - Ils vont arriver à plus de liberté.
04:46 Ça va très mal finir.
04:48 C'est une série violente et fascinante qui pointe du doigt
04:50 le côté sombre d'une société dysfonctionnelle.
04:53 C'est vraiment un classique.
04:55 En tout cas, c'est devenu un classique de science-fiction, à ne pas louper.
04:58 "Real Humans", les deux saisons sont à retrouver sur arte.tv.
05:01 - Merci beaucoup. Vous avez bien aimé la musique.
05:03 J'ai eu en tête que vous avez aimé bien le son.
05:05 Le son, il était très, très bien.