ÉDITO - Emmanuel Maron isolé pour les commémorations du 8-Mai 1945: "Son parti à lui est incapable de mobiliser, quel contraste avec le slogan de campagne 'Avec vous'

  • l’année dernière
Les images de la remontée des Champs-Elysées par Emmanuel Macron lors des commémorations du 8-Mai 1945 ont frappé. Le président de la République s'est retrouvé plus seul que jamais, isolé, coupé des Français.

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00:00 Ce sont des images frappantes, pour un peu on se serait cru revenu au temps du Covid,
00:04 des Champs-Elysées vides, un quartier bouclé, un président pour le moins isolé,
00:08 alors protégé diront ses partisans, coupé des Français diront ses adversaires.
00:12 Ces images sont assez inédites, elles traduisent une situation politique particulière,
00:16 on sort d'un conflit social dur, tout le monde le sait,
00:18 ça n'est d'ailleurs toujours pas terminé,
00:20 le président avait fait le choix de retourner sur le terrain auprès des Français,
00:23 mais ça se heurte à une réalité.
00:25 À la différence de ses prédécesseurs, c'est ça qui est le plus frappant je trouve,
00:27 c'est que même du temps où Nicolas Sarkozy par exemple était très rejeté dans l'opinion,
00:31 il y avait toujours au premier rang quand même des militants,
00:33 l'UMP, le parti présidentiel de l'époque, était capable d'aligner des Français,
00:37 or aujourd'hui même si le président de la République continue de bénéficier d'un socle,
00:41 dans l'opinion selon les sondages, son parti à lui est incapable de mobiliser.
00:48 Quel contraste tout de même quand on se souvient du slogan de campagne il y a un an,
00:51 vous vous en souvenez ? Avec vous, regardez.
00:54 Un slogan qui paraît tellement périmé que Renaissance vient d'ailleurs d'en choisir un nouveau.
00:58 Pour nous, reste à savoir qui s'y reconnaît.
01:02 Alors les Champs-Elysées étaient vides, mais à Lyon il y avait du monde,
01:05 les opposants à la réforme des retraites se sont mobilisés,
01:08 il n'y avait pas de vide du coup.
01:09 Non mais ils étaient tenus à bonne distance par les forces de l'ordre
01:13 dans une mise en scène qui se répète chaque semaine et désormais bien rodée.
01:16 La préfecture du Rhône avait interdit tout rassemblement dans un large périmètre
01:19 autour du mémorial de la prison de Montluc à Lyon.
01:22 C'est désormais le cas à chaque déplacement présidentiel.
01:24 Entre nous on se demande un peu combien de temps va durer cette pantomime.
01:27 Emmanuel Macron lui reste droit dans ses votes,
01:30 ce n'est pas de sa faute semble-t-il considérer, plutôt celle des autres.
01:34 Regardez, il était interpellé hier par un sénateur écologiste sur ce sujet.
01:37 Écoutez sa réponse.
01:39 Merci d'être là.
01:40 Merci à toi.
01:41 C'est compliqué.
01:44 Je pense que l'esprit civique gagnerait à être largement diffusé.
01:49 Et je pense qu'on a fait la raison.
01:50 Je suis d'accord.
01:51 Ces moments-là, je pense que toutes formes...
01:56 Les fautes de ton ne sont jamais bonnes.
01:58 Les fautes de ton en général.
01:59 Voilà, les sourires sont un peu figés.
02:01 Les sourires crispés, les fautes de ton, les fautes d'image peut-être aussi.
02:05 Ça traduit une difficulté à tourner la page
02:07 parce qu'Emmanuel Macron a cherché à gagner du temps
02:09 en se donnant 100 jours pour apaiser.
02:11 Mais il n'a tiré aucune leçon politique de la crise qui a secoué le pays.
02:14 Il n'y a eu aucun acte fort, aucune décision forte.
02:17 Certains projets ont été décalés comme la loi sur l'immigration par exemple.
02:20 D'autres qui étaient dans les tuyaux refont surface.
02:21 L'industrie verte ou le grand plan contre la fraude fiscale, puis bientôt sociale.
02:25 On en parlait avec Nicolas tout à l'heure.
02:27 Mais tous vont se heurter aux mêmes difficultés
02:29 car l'isolement présidentiel est aussi un isolement politique au sommet de l'État.
02:32 On sait qu'il y a de mauvaises relations avec sa première ministre.
02:35 Les poids lourds du gouvernement le soutiennent bien sûr,
02:37 mais ils pensent déjà à la suite.
02:38 Les alliés de la majorité, comme le MoDem, se rebifent.
02:40 Le président isolé est un président coincé.
02:43 Et dans la majorité, beaucoup de voix commencent à s'élever
02:46 pour réclamer un geste fort avant la rentrée.

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