Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:11 À l'époque de la révolution industrielle,
00:13 t'avais le choix entre aller bosser aux mines,
00:14 ou aller bosser dans les champs,
00:16 ou aller à l'école et apprendre l'histoire de la romantique,
00:20 ou je ne sais trop quoi qu'est-ce,
00:21 et ça intéressait vraiment les enfants.
00:23 Maintenant, on a un smartphone dans notre poche,
00:25 on accède à peu près tout en deux, trois clics.
00:28 Et on continue de nous apprendre des choses qui, au final,
00:31 ne nous forgent pas à aller affronter
00:33 les différentes épreuves qu'on peut en rencontrer.
00:35 Je pense que ça serait plus utile d'avoir des cours de méditation
00:38 et de recherche de l'information à l'école.
00:40 - C'est comment ça arrivait à l'école ?
00:41 - Ouais, c'est bien, on tue un en avance.
00:43 Mais on est quand même du coup confrontés à ce que je disais,
00:45 des freins systémiques où c'est très long de réussir à transformer ces trucs-là.
00:48 - Ça m'avait un petit peu inspirée quand tu as dit
00:51 que les enfants aimaient bien donc aller à l'école,
00:53 ils étaient contents.
00:54 - Au début, j'avais envie de nuancer un peu le truc.
00:58 C'était en fait par rapport au fait que les familles n'étaient pas d'accord
01:04 de base que les enfants aillent à l'école.
01:06 Aussi les patrons parce que c'était une main d'oeuvre
01:08 qui était vraiment peu chère donc très rentable.
01:10 C'est encore très nouveau.
01:13 Il y a de plus en plus de personnes qui conscientisent énormément
01:17 le problème de l'obsolescence de l'éducation actuellement.
01:20 Surtout en France, on est quand même la cinquième puissance du monde
01:23 et notre système éducatif est tellement ancien
01:27 et ce n'est pas du tout stimulant pour beaucoup de personnes.
01:30 Combien de personnes ici, quand vous travaillez par exemple pendant 8 ans dans la journée,
01:34 vous ne savez plus ce que vous faites de l'information que vous avez lue en cours,
01:37 vous n'avez pas débattu, vous avez juste été des récepteurs.
01:41 Et donc, je me dis qu'il y a vraiment quelque chose à faire
01:43 parce qu'on ne se rend pas compte à quel point on ne trouve pas d'ailleurs
01:47 comment on fait pour mieux apprendre à chacun,
01:50 quel profil d'apprenti nous sommes.
01:53 Clairement parce qu'au final, on est tous différents, on est tous uniques
01:57 et on doit s'adapter à un seul système d'éducation et d'information.
02:04 Et voilà, ce que je pourrais dire c'est que le changement, c'est l'impérialité.
02:11 Souvent, on ne se rend pas compte, mais la non-éducation entraîne...
02:15 C'est des personnes ignorantes et les personnes ignorantes ne se rendent pas compte
02:18 à quel point elles peuvent être influencées et manipulables à cause de ça.
02:21 Et une trop grande société qui est ignorante
02:25 et donc est souvent manipulée par la peur, par les émotions,
02:29 sont donc une société un petit peu en danger.
02:33 Et une société qui peut être élevée, c'est par... comment dire...
02:38 par l'évolution et surtout l'élévation du niveau d'éducation.
02:42 Donc c'est pour ça que je trouve que c'est important.
02:45 Je crois qu'on a tellement intériorisé le fait qu'il fallait tout le temps qu'on soit productifs.
02:49 D'ailleurs, qui ici ne culpabilise pas quand il ne fait rien ?
02:53 Je trouve qu'on est vraiment la génération qui veut être partout, tout le temps,
02:58 tout le temps connecté, à l'infuse de tout.
03:00 Et au bout d'un moment, ce n'est pas possible.
03:02 Et du coup, on dépriorise et on se retrouve des fois à suivre des buzz,
03:05 à suivre des choses qui n'ont pas grand intérêt.
03:07 Quand je vois par exemple que ce qui intéresse le plus, ça va être le buzz,
03:10 comme tu as dit, la télé-réalité,
03:12 qu'il va y avoir plus d'audience à TPMP que par exemple, je ne sais pas, le JT,
03:17 je me dis, ok, à quel moment on peut plus légitimiser le contenu des informations,
03:23 généraliser en fait cette légitimité auprès des audiences plus jeunes ?
03:29 Je pense que même ce travail de documentation-là, il se fait de moins en moins.
03:33 On a tout un travail à faire derrière.
03:34 Et bien sûr, ce serait bien qu'on y soit accompagné depuis le plus jeune âge,
03:37 avec une éducation qui soit en phase avec cette logique-là.
03:41 Le mieux, c'est de nous contrôler nous-mêmes,
03:43 de nous contrôler nous-mêmes, notre consommation des informations
03:46 et savoir concrètement où est-ce qu'on veut se positionner face à une information,
03:50 quelle opinion avoir, se documenter pour aller plus loin.
03:53 La solution la plus simple, la plus efficace, c'est l'éducation.
03:56 Si vraiment on voit, on prend le problème d'un autre bout
04:00 et qu'on apprend les jeunes à apprendre par eux-mêmes,
04:03 qu'on leur apprend à aller chercher l'information,
04:06 qu'on les informe aussi sur les biais psychologiques qu'ils rencontrent,
04:09 c'est comme ça au final qu'on peut vraiment influencer
04:12 sur comment on interagit aujourd'hui avec les médias.
04:15 On n'est vraiment pas adapté à un environnement qui évolue super vite
04:19 et où les pouvoirs publics ont du mal à réagir,
04:21 sont toujours dans la réaction et jamais dans l'anticipation de ces phénomènes.
04:24 Donc l'éducation, c'est la base.
04:26 Moi, ce que je trouve vraiment problématique, c'est le déficit de l'attention
04:30 parce que c'est quand même hallucinant de voir à quel point nous, en tant que marketer par exemple,
04:36 on nous met tout de suite en tête que l'être humain a la mémoire d'un poisson rouge,
04:40 tu as quelques millisecondes pour le capter
04:43 et balancer ton message.
04:46 C'est l'idée de l'économie de l'attention justement
04:48 et je pense que les médias en sont conscients
04:50 et aussi tous ceux qui sont émetteurs de fausses informations,
04:54 je pense sur les réseaux sociaux aussi,
04:56 ils le savent et c'est justement eux qui nous bombardent
04:59 et qui savent justement comment nous attraper, nous cibler.
05:02 On est informé malgré nous et on a beau pourtant se protéger,
05:07 il faut faire je pense très attention à ça.
05:10 Je mettrais un accent sur justement l'éducation aux médias.
05:14 On dit souvent qu'il n'y a pas d'âge pour apprendre, ce qui est vrai,
05:20 et je modifie un peu la phrase en disant "il n'y a pas d'âge pour apprendre à s'informer"
05:25 parce qu'on dit souvent en parlant des cousins ou des petits en disant
05:29 "l'info, pas la peine de leur en parler, c'est pas de leur âge",
05:33 c'est trop tôt, c'est jamais trop tôt dans le sens où
05:36 plus t'es habitué à t'informer et à comprendre les mécanismes de l'information plus jeune,
05:43 plus tu vas être apte avec le temps qui passe à consommer
05:48 et à digérer le flux d'informations dont on a parlé.
05:52 C'est stupéfiant parce que finalement on a des outils incroyables,
05:56 on est là pratiquement en même temps qu'internet
05:58 et on n'a jamais eu de média aussi puissant et aussi instantané
06:02 avec autant d'informations en un seul et même lieu, qu'importe le format,
06:07 et finalement je me dis qu'on a vraiment de quoi pousser la réflexion,
06:11 de quoi changer de mentalité, de quoi évoluer,
06:14 de quoi s'enrichir et apprendre à apprendre,
06:17 et au final on a un système qui nous contraint un peu,
06:22 donc c'est aussi pour ça que certains peut-être n'arrivent pas à franchir ce cap,
06:26 mais je pense qu'il y a un gros, gros, gros travail à faire
06:29 pour qu'on puisse atteindre ce niveau de pleine conscience,
06:33 notamment vis-à-vis des médias,
06:35 mais aussi parce que ça va nous servir dans notre vie de tous les jours.
06:38 [Musique]