Commerces visés lors des manifestations: "Il y a une peur qui s'installe" estime Thierry Fontaine (UMIH)

  • l’année dernière
Thierry Fontaine, président de l'UMIH du Rhône (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) était l'invité de BFMTV pour réagir aux dégradations dont font l'objet les commerces lors des manifestations.

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Transcript
00:00 Aujourd'hui, nos moments, les hôteliers, les restaurateurs,
00:05 il y a un ras-le-bol, évident.
00:07 Il y a une peur qui s'installe, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on annonce des manifestations,
00:11 c'est la peur, ils nous appellent pour savoir si on n'a personne pour protéger leur vitrine
00:15 avec des panneaux de bois, est-ce qu'ils sont assurés, c'est toutes ces questions-là.
00:20 Derrière, on nous appelle pour savoir si on ne connaît pas des serroliers,
00:23 des gens pour changer les vitres rapidement, du gardiennage.
00:27 Il faut savoir que, facile de dire, c'est les assurances qui vont payer.
00:30 Les assurances, quand vous êtes cassé une ou deux fois dans votre commerce,
00:34 au bout d'un moment, à la date anniversaire de votre contrat, on résilie votre contrat.
00:39 Et quand vous allez en chercher un autre, dans une autre compagnie,
00:41 on vous demande si vous avez des sinistres dans les cinq dernières années.
00:44 Et là, évidemment, vous êtes obligé de dire "oui, j'ai eu des sinistres",
00:47 sinon votre contrat, il est caduque et vous n'êtes pas assuré.
00:50 Et quand vous dites que vous avez des sinistres, aujourd'hui, vous avez des surprimes.
00:55 Donc ça peut aller au double, au triple, au quadruple.
00:57 Il faut savoir que les assureurs, ils ne perdent jamais.
00:59 Donc, quand on casse des commerces en disant "les assurances payeront ce qu'on touche", c'est faux.
01:03 On touche le commerçant, on touche à sa vie, c'est souvent des commerçants.
01:07 Ce ne sont pas des sociétés du CAC 40, les restaurateurs.
01:11 Ce sont des petits indépendants qui ont souvent moins bien gagné leur vie
01:16 que les manifestants et les black blocs qui cassent.
01:20 Donc, aujourd'hui, oui, on fait du mal à la vitalité économique,
01:24 mais surtout à ses familles, parce qu'il y a un commerçant qui dépose le bilan
01:27 parce qu'il ne peut plus exploiter, parce qu'on lui a cassé,
01:30 parce que tout ça, au bout d'un moment, ce commerçant, je suis désolé,
01:33 mais c'est ses biens personnels qui sont en caution, c'est sa maison qui perd,
01:38 c'est ses crédits qu'il ne peut plus rembourser, c'est tout ça et ça l'emmène au fond.
01:41 C'est les études de ses enfants.
01:43 Il faut penser à tout ça.
01:44 On n'est pas des gros entrepreneurs qui avons une cinquantaine d'entreprises.
01:48 Non, c'est faux.
01:49 C'est des petits commerces qui sont en 2, 3, 5, 10 salariés maximum.
01:53 On fait vivre ce pays, on fait vivre l'économie, on emploie du monde,
01:58 on emploie des salariés.

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