90 Minutes Info du 02/05/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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Transcription
00:00:00 Bienvenue sur notre antenne, nos invités sont là, prêts à bondir sur tous les thèmes de débat dans un instant,
00:00:07 juste après le rappel des titres avec Adrien Spiteri. Bonjour Adrien.
00:00:11 Bonjour Nelly, bonjour à tous. L'Inter-Syndical appelle à une quatorzième journée d'action le 6 juin prochain,
00:00:20 au lendemain des manifestations du 1er mai, le but se faire entendre des députés.
00:00:25 Ils examineront le 8 juin une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites.
00:00:31 La contribution vie étudiante et de campus va augmenter, elle est indexée sur l'inflation,
00:00:37 plus 5 euros dès la rentrée de septembre. Les étudiants devront désormais débourser 100 euros contre 95 l'année dernière,
00:00:45 une hausse décriée par les syndicats. Et puis l'Allemagne lance un abonnement unique à 49 euros dans les transports en commun,
00:00:53 il est valable depuis hier. Le ticket offre un accès illimité aux bus, métros, trains locaux et régionaux,
00:01:00 objectif aider la population face à l'inflation et favoriser l'usage des transports moins polluants.
00:01:06 Bienvenue à ceux qui nous rejoignent dans 90 minutes info, nos invités aujourd'hui, on a plaisir à accueillir.
00:01:13 Jean Messia, bonjour Jean. Bonjour Nelly. Président de l'Institut Apollon.
00:01:17 Vous avez créé maintenant une autre structure. C'est la façon dont on évolue, ça s'appelle maintenant l'Institut Vivre Français.
00:01:25 Je vous laisse deviner pourquoi. C'est dit. Jean-Claude Dassier est là également. Bonjour Jean-Claude, ça va bien ?
00:01:30 Oui. Vous avez été en vacances parlementaires vous aussi ? Parce qu'on va aller à l'Assemblée dans un instant.
00:01:35 Non, pas de vacances parlementaires. J'ai été accablé par les images que nous avons diffusées hier.
00:01:39 Eh bien on va en reparler effectivement. C'est sans doute ce qui nous a le plus frappé, le plus marqué hier.
00:01:45 Bonjour Louis-Marguerite. Bonjour. Je rappelle que vous êtes député Renaissance de Saône-et-Loire.
00:01:48 Merci d'avoir répondu à notre invitation. Et Sandra Buisson, bonjour.
00:01:51 Pour revenir justement sur ce qui s'est passé hier, vous étiez là avec nous pour le commenter en direct.
00:01:56 Ça n'a sans doute pas été la journée historique sur laquelle misaient les syndicats, mais évidemment on se souviendra, hélas,
00:02:01 ai-je envie de dire, de ce 1er mai, pour le degré de violence commise par les Black Blocs, plus agressifs que jamais,
00:02:06 avec à l'arrivée d'innombrables dégâts sur leur parcours, que ce soit à Lyon, à Nantes, à Paris.
00:02:12 Et puis je vous parlais de l'Assemblée avec la reprise des travaux et les questions au gouvernement. En voici une.
00:02:19 Si le 1er mai n'avait rassemblé autant de participants, si de leur très grande majorité, grâce aux organisations syndicales,
00:02:24 les cortèges se sont déroulés dans une ambiance conviviale, des incidents et des violences ont éclaté dans plusieurs villes,
00:02:30 nous le déplorons et nous affirmons notre soutien à l'ensemble des blessés.
00:02:34 Mais cela ne doit pas masquer la réussite de cette mobilisation. Vous espériez que les Français se démotivent.
00:02:40 Cela, peut-être même qu'ils ne puissent plus se rassembler et que la mobilisation s'essouffle.
00:02:44 Bien au contraire, nous étions des millions. Des millions pour dire non à la retraite à 64 ans.
00:02:50 Des millions pour revendiquer la hausse des salaires. Des millions pour vous demander, enfin, de nous respecter.
00:02:56 Car ce succès, madame la Première ministre, c'est aussi le vôtre.
00:02:59 Après 6 ans d'une politique de destruction des droits sociaux et de construction d'un climat de défiance sociale et de mépris,
00:03:06 les Français sont descendus dans la rue pour vous dire "stop".
00:03:09 Eh bien, nous pouvons répondre à cette demande des Français, à cette mobilisation.
00:03:14 Le 8 juin prochain, à l'occasion de la journée d'initiative parlementaire du groupe Lyott,
00:03:19 l'Assemblée nationale pourra enfin voter contre cette réforme.
00:03:22 Vous avez fui le vote. Vous l'avez empêché. Le 8 juin, vous ne pouvez pas vous dérober.
00:03:28 Alors, madame la Première ministre, si cette Assemblée adopte la loi abrogant la réforme des retraites,
00:03:33 vous engagez-vous, dès le soir même, à retirer cette réforme et à appliquer cette décision.
00:03:39 Merci, madame la Présidente. La parole est à madame la Première ministre.
00:03:44 Merci, madame la Présidente. Mesdames et messieurs les députés,
00:03:50 madame la Présidente Cyrielle Chatelain,
00:03:53 il y a un peu plus de deux semaines, le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites.
00:04:00 Il a notamment affirmé la pleine constitutionnalité de la procédure parlementaire retenue
00:04:06 pour faire face à l'obstruction auquel votre groupe et votre intergroupe a participé.
00:04:13 Il a ainsi apporté une réponse claire, juridique et définitive à tous les faux procès menés par certains.
00:04:21 Cette décision a mis fin au chemin démocratique de cette réforme des retraites.
00:04:27 Hier, certains de nos concitoyens sont descendus dans la rue pour exprimer leurs revendications, leurs inquiétudes.
00:04:35 Nous devons les entendre, nous devons leur répondre.
00:04:39 Ces revendications, madame la Présidente Chatelain, vous le savez, dépassent largement la réforme des retraites.
00:04:45 Les manifestants, les travailleurs, les Français veulent une meilleure prise en compte de leurs attentes vis-à-vis du travail.
00:04:52 Ils veulent des perspectives de carrière réelles, des engagements sur la formation ou les reconversions,
00:04:59 des salaires revalorisés, une prévention de l'usure professionnelle ou des mesures sur l'emploi des seniors.
00:05:05 Sur beaucoup de ces sujets, nous avons déjà agi.
00:05:08 Je vous rappelle que la réforme des retraites permet notamment la création d'un fonds de prévention de l'usure professionnelle d'un milliard d'euros
00:05:15 et prend de premières mesures pour favoriser l'emploi des seniors.
00:05:19 Mais nous voulons aller plus loin et travailler avec les partenaires sociaux
00:05:23 à bâtir un nouveau pacte de la vie au travail qui répondent aux attentes des travailleurs
00:05:29 et offrent des réponses concrètes à leurs attentes.
00:05:32 Alors, madame la Présidente Chatelain, le progrès social ne viendra pas du bruit des casseroles
00:05:37 mais bien de l'action résolue et bien de la discussion avec les partenaires sociaux.
00:05:42 C'est le sens de la feuille de route que j'ai présentée la semaine dernière. Je vous remercie.
00:05:47 Merci beaucoup, madame la Première Ministre.
00:05:49 La parole est à madame la Présidente.
00:05:53 Merci, madame la Présidente. Je pense qu'il faudrait parfois savoir écouter la sagesse des casseroles qui vous offrent une porte de sortie.
00:05:58 Retirez votre réforme.
00:06:00 Madame la Première Ministre, ne vous cachez pas derrière le Conseil constitutionnel.
00:06:04 Le Conseil constitutionnel a décidé en droit. Je vous ai posé une question politique. J'attends une réponse politique.
00:06:10 Si le 8 juin, cette Assemblée abroge la réforme des retraites, est-ce qu'enfin vous la retirez pour pouvoir apaiser le pays ?
00:06:18 Je remercie madame la Présidente.
00:06:22 La parole est à madame Eleonore Carrois.
00:06:28 Voilà, on a bien saisi que le bras de fer sur le plan politique continuait de s'engager entre une partie de l'opposition et Elisabeth Borne.
00:06:38 Jean-Claude Dacier, juste une réaction rapide. On voit qu'Elisabeth Borne, elle veut se projeter sur la suite.
00:06:42 Clairement, elle parle déjà de la séquence qu'elle souhaite ouvrir avec les partenaires sociaux pour discuter des autres sujets
00:06:46 parce que pour elle, le chapitre retraite est clos en fait.
00:06:50 Je crois qu'elle a raison et je partage son sentiment, à tort ou à raison, c'est mon avis.
00:06:55 Je pense que l'espoir a changé de quand on le sentait, au ton notamment qu'utilisait madame Borne.
00:07:02 Et pourquoi ? La journée intersyndicale est repoussée très très loin. Au 6 juin, d'ici là, espérons-le, on va voir repartir les discussions.
00:07:15 Les discussions et les négociations entre les syndicats et le pouvoir.
00:07:19 Mais ce qui, à mon avis, a fait basculer le climat général dans ce pays est le fait de voir s'éloigner la réforme des retraites qui est acquise de toute façon.
00:07:30 Et ce qu'il conviendrait de faire pour que la journée d'hier ne se reproduise pas, c'est la violence incroyable qu'on a vue à l'antenne.
00:07:38 Tous les gens qui regardaient ce spectacle ne pouvaient pas y croire.
00:07:43 On ne peut pas, c'est mon sentiment, on ne peut pas continuer à tolérer qu'à chaque manifestation parfaitement respectable, politiquement souhaitée et souhaitable,
00:07:55 1 500, je n'en sais rien, 2 000 individus pratiquent la violence insurrectionnelle telle qu'ils l'ont pratiquée hier.
00:08:05 Mais c'est le plus grave sans doute, pardonnez-moi d'être un peu long, je n'ai pas entendu ni au sein du RN, le porte-parole d'un ancien journaliste, je ne sais plus où,
00:08:16 ni Philippe Ballard, je n'ai pas entendu M. Mélenchon, évidemment, je n'ai pas entendu une seconde condamner des attaques contre la police que personnellement je n'avais jamais vu.
00:08:31 Même en 68, on n'a jamais vu ça.
00:08:35 Bardelal a condamné, et bien bravo à lui, ça ne m'étonne pas de lui.
00:08:39 Ça vous étonne ?
00:08:40 Hélas non.
00:08:41 Du RN de manière générale, enfin bon, le RN et le camp national tout entier soutiennent les forces de l'ordre depuis des années, ce n'est pas un secret.
00:08:46 Oui enfin sauf que là on n'a pas entendu grand-chose.
00:08:49 Le discours dominant c'était quoi ? Oui on regrettait les violences contre la police, mais au fond c'était Macron qui était responsable.
00:08:57 Ce n'est pas sérieux de dire les choses comme ça, vous les avez mal écoutées.
00:09:00 Je ne pense pas que ça ait été dit de ce côté-là de l'échiquier.
00:09:03 Je viens de les écouter tout à l'heure.
00:09:05 Vous ne les avez pas écoutées du tout, puisque vous dites de n'avoir pas écouté Jordan Bardela condamner les violences.
00:09:09 Celui-là je l'ai raté, ça peut arriver.
00:09:11 Oui ça peut arriver.
00:09:12 Philippe Ballard je crois ne s'est pas exprimé aujourd'hui, peut-être parce qu'il n'a pas eu d'invitation à le faire dans les médias.
00:09:16 J'aimerais, puisque vous nous avez donné l'occasion, revenir à cette journée émaillée de violences, avec une montée en puissance clairement,
00:09:23 dans la détermination de ceux qui avaient envie d'en découdre et de s'attaquer aux forces de l'ordre.
00:09:28 Retour en images et puis on les commentera, et notamment avec les chiffres d'interpellation et de blessures aussi, c'est important.
00:09:34 Sandra Buisson, à tout à l'heure.
00:09:36 En flamme après le jet d'un cocktail Molotov, à terre secourue par ses collègues qui tentent de l'éteindre,
00:09:43 le tout encerclé par des manifestants radicaux.
00:09:46 Cette image témoigne de la violence des affrontements lors de ce 1er mai à Paris.
00:09:50 Crèvement brûlé au visage et aux bras, ce membre d'une compagnie d'intervention sera transporté à l'hôpital.
00:09:56 Ses jours ne sont pas en danger.
00:09:58 Comme lui, d'autres membres des forces de l'ordre ont sérieusement été blessés.
00:10:04 Image forte, toujours à Paris, celle de ce CRS inanimé, traîné par ses collègues après le jet d'un projectile.
00:10:10 Un impact violent, comme l'atteste l'état de son casque.
00:10:13 Des charges de Black Bloc qui se sont multipliées dans le cortège parisien.
00:10:20 Et ce, quel que soit le moment.
00:10:22 Exemple, lorsque ces forces de l'ordre, en cadre des pompiers, appelaient pour éteindre un feu, allumé par ces radicaux.
00:10:28 A Nantes ou encore à Lyon, les forces de l'ordre ont également connu une journée sous haute tension.
00:10:34 Comme dans plusieurs villes, le canon à eau a été utilisé pour disperser les éléments perturbateurs.
00:10:39 Si les images ne suffisent pas, je vous parlais à l'instant de ce nouveau stade franchi dans le degré de violence.
00:10:46 Ce qu'a confirmé Laurent Nunez.
00:10:49 La singularité de la journée d'hier par rapport aux 12 précédentes, c'est qu'hier, il y avait un niveau de violence dans ce pré-cortège,
00:10:56 chez les casseurs, chez les individus ultra, qui a dépassé largement le niveau de violence qu'on avait constaté sur les 12 dernières manifestations.
00:11:04 Pourquoi ? Parce qu'ils étaient plus nombreux ?
00:11:05 Ils étaient d'abord plus nombreux, il y avait plus de militants radicalisés, et ils avaient manifestement beaucoup plus envie d'en découdre.
00:11:11 J'ai 250 fonctionnaires de police ou militaires de gendarmerie qui sont blessés, 259 blessés, dont 31 qui ont été conduits à l'hôpital.
00:11:23 C'est énorme. On a eu affaire à des casseurs très déterminés.
00:11:28 Et donc, à l'arrivée, Sandra Buisson, les chiffres en attestent.
00:11:32 540 interpellations au niveau national, 406 membres des forces de l'ordre blessés et 61 manifestants blessés au niveau national.
00:11:42 De l'avis de différents policiers qu'on a pu contacter, c'était la manifestation la plus violente depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites à Paris et à Lyon.
00:11:52 Notamment, un policier m'a confié qu'il n'a pas vu autant de magasins détruits et pillés depuis longtemps à Paris.
00:11:58 Il était sur le terrain hier et m'a dit que c'était la haine.
00:12:02 2 000 radicaux violents, ce chiffre n'avait pas été atteint depuis le début de la contestation.
00:12:07 Ils étaient présents dans un précortège très conséquent, 20 000 personnes, et ont même réussi à y former 4 Black Blocs.
00:12:14 Parmi eux, quelques dizaines d'ultra-radicaux étrangers, selon le préfet de police de Paris.
00:12:20 Un policier m'a dit avoir arrêté deux Allemands, vu des Espagnols et surtout beaucoup de femmes parmi les individus violents.
00:12:26 Autre particularité, à Nantes comme à Paris, contrairement aux autres manifestations,
00:12:31 les cibles des dégradations n'étaient plus seulement les symboles du capital,
00:12:35 symboles visés par les membres de l'ultra-gauche, mais aussi des boutiques de vélos, de matériel informatique, tout y passait.
00:12:43 Jean Messia, semaine après semaine, et sachant qu'encore une fois, hier, c'était particulièrement poussé à son paroxysme, cette violence,
00:12:52 semaine après semaine, il y a une sorte de fatalisme à se dire "ça va casser".
00:12:57 Mais il y a une forme d'impuissance aussi des pouvoirs publics aujourd'hui à pouvoir endiguer cette violence.
00:13:01 Que peut-on faire à partir de maintenant ?
00:13:03 Vous savez, je correspondais avec une chaîne arabe ce matin, qui me demandait dans quelle mesure et quand le ministre de l'Intérieur allait démissionner,
00:13:11 le ministre de l'Intérieur français.
00:13:13 Il me disait que dans n'importe quelle démocratie, les grandes démocraties dont on connaît,
00:13:17 quand on a ce genre de violence, y compris des violences à répétition, pratiquement toujours des mêmes personnes,
00:13:24 parce qu'il y a 2000 radicaux, mais il y en a beaucoup d'entre eux qui ont été identifiés,
00:13:28 pour certains qui ont déjà été traduits plusieurs fois devant les tribunaux, et qui reviennent.
00:13:33 Donc si vous voulez, nous avons assisté hier à la faillite, une fois de plus, de la doctrine du ministre de l'Intérieur, ou en tout cas de ses directives.
00:13:44 Donc pour vous, il doit y avoir un aveu d'échec ?
00:13:46 Il y a un aveu d'échec, d'autant plus que si vous voulez, on a véritablement, vous avez utilisé les bons mots,
00:13:51 on a véritablement, si vous voulez, un aveu d'impuissance. Pourquoi ?
00:13:55 Je ne suis pas sûr que les ordres qui sont donnés aux forces de l'ordre par le pouvoir politique soient les bons,
00:14:02 puisqu'on voit tout le temps sur ces images, les policiers, en tout cas un grand nombre de fois,
00:14:06 les policiers reculer face à des attaques extrêmement violentes, à des tentatives d'assassinat.
00:14:11 Ça, c'est la première chose. Quand vous avez un grand syndicat de la magistrature qui affirme que si ces individus qui sont arrêtés,
00:14:20 quel que soit leur profil, s'ils sont déférés devant les tribunaux, eh bien ils seront relaxés,
00:14:25 parce qu'ils considèrent que par principe, ces individus sont dans l'action politique et non pas dans l'action violente.
00:14:31 On organise quand même un écosystème, sans parler d'ailleurs des manifestants, puisque ces gens qui arrivent, les ultra-violents,
00:14:37 on ne voit pas les manifestants essayer de les chasser, même dans le précortège. J'entends les précortèges,
00:14:41 mais le précortège, ce n'est pas des gens d'extrême droite, c'est des gens qui manifestent,
00:14:45 qui sont aussi de la coloration politique et syndicale de ceux qui manifestent par ailleurs.
00:14:50 Donc il n'y a pas non plus de rejet massif de ces individus, bien au contraire,
00:14:54 ils ne sont même pas parfois protégés par certains manifestants qui les alertent des charges des forces de l'ordre, etc.
00:14:58 Donc on a un écosystème, à la fois sur le terrain et institutionnel,
00:15:02 qui fait que ces radicaux se sentent, comment dirais-je, impunis et non sanctionnés.
00:15:08 Donc ils ont open bar pour caillasser, pour violenter, pour agresser la tête des munis.
00:15:13 - Attendez, attendez, attendez, Louis Marguerite, au-delà des pouvoirs publics et de l'exécutif,
00:15:18 est-ce qu'il y a un souci aujourd'hui, parce que c'est ça qui pointe au fond, sur le plan légal,
00:15:21 c'est-à-dire qu'il y a une impuissance légale, tout simplement ?
00:15:24 - C'est à toi de répondre. - C'est Louis Marguerite qui va répondre.
00:15:28 - D'abord, pardon, je ne partage pas du tout, du tout ce que vous m'avez dit.
00:15:31 - Mais moi non plus, je vous le confirme. - OK, OK, il y a un autre.
00:15:34 Je ne savais pas que vous étiez spécialiste du maintien de l'ordre, mais je vois que...
00:15:37 - Mais franchement, c'est Fauré Zola. - Vous, le grand spécialiste, vous allez vous exprimer.
00:15:40 - Non, justement, je dis ça avec beaucoup de prudence, que précisément, je ne suis pas un spécialiste du maintien de l'ordre.
00:15:44 Déjà, simplement, juste, penser pour le policier qu'on a vu, qui était sous les flammes,
00:15:47 et qui a sans doute peut-être des séquelles, et donc je ne sais pas qui va aller voir son conjoint,
00:15:52 ou sa conjointe, ses enfants, ses proches, pour lui dire qu'il aura peut-être des séquelles.
00:15:55 C'est très compliqué, donc vraiment penser, évidemment, et heureusement,
00:15:58 et heureusement, ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé,
00:16:00 que les groupes de gauche à l'Assemblée nationale ont condamné.
00:16:03 Il était temps, et heureusement qu'ils l'ont fait.
00:16:05 Maintenant, est-ce qu'il y a un souci ? On a quand même une législation qui existe.
00:16:08 Je ne dis pas que tout est suffisant, que c'est parfait,
00:16:10 sinon on n'aurait pas les images qui sont actuellement à l'écran.
00:16:13 Mais là, le seul point que je partage avec vous, c'est qu'effectivement,
00:16:15 il y a des individus qui viennent de l'étranger, notamment de groupuscules allemands,
00:16:19 effectivement, des informations dont on dispose, qui sont par définition,
00:16:22 par définition, et d'autres sans doute, par définition, pas les bienvenus sur le châne national.
00:16:26 Effectivement, il faut qu'on ait une justice.
00:16:28 Je rappelle juste, pour que tout le monde ait bien en tête,
00:16:31 que nous avons quand même une justice qui, quoi qu'on en dise, exécute quand même les peines.
00:16:34 Plus de 92% des peines sont exécutées en France.
00:16:37 Je vous donne les chiffres, il faut peut-être regarder dans le détail.
00:16:40 On va le voir cet après-midi.
00:16:42 On va le voir, mais j'entends bien.
00:16:44 Et je dois dire que, alors peut-être que ce n'est pas satisfaisant,
00:16:47 ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire,
00:16:48 mais malgré l'extrême violence à laquelle nos forces de sécurité,
00:16:51 nos forces de l'ordre sont exposées, on a malheureusement sans doute échappé au pire.
00:16:55 C'est-à-dire que s'il n'avait pas été là, et si on n'a pas adapté nos méthodes,
00:16:58 je cite notamment le sénateur Jérôme Durin, qui est sénateur dans mon département,
00:17:01 et avec qui je ne partage pas grand-chose, et qui en plus s'oppose à la forme des retraites.
00:17:04 Il a été observateur à la brave MDR, il a été interviewé par vos confrères hier soir et ce matin.
00:17:10 Il a sans doute, il est revenu sans doute sur son jugement,
00:17:14 enfin je le sais, il le précisera mieux que moi, justement sur le fait que,
00:17:17 finalement c'était un peu plus compliqué que ça de commande dire de l'ordre,
00:17:19 et que ce n'était pas les forces de l'ordre qui étaient allées au contact volontairement.
00:17:22 Jean, un petit complément de réponse, très court.
00:17:24 La réponse est très simple, c'est qu'effectivement, moi je partage la douleur,
00:17:28 et j'ai beaucoup de sympathie pour le policier qui a été grièvement blessé,
00:17:32 mais vous voyez que la réaction de la classe politique par rapport à ce policier
00:17:37 qui est pratiquement été immolé par le feu, n'est pas du tout la même que si c'était agide à manifestants.
00:17:42 Donc vous voyez bien que la police est globalement inhibée,
00:17:45 la police est inhibée dans son action parce qu'elle sait que si elle agit avec vigueur,
00:17:50 elle sera immédiatement regardée.
00:17:51 Justement, j'allais y venir, on parlait du maintien de l'ordre,
00:17:54 on parlait du souci sur le plan légal, est-ce qu'il y a un souci politique également ?
00:17:59 Il y avait le match d'Armanin-Mélenchon à distance,
00:18:02 désormais il y a le match, vous ne l'avez peut-être pas suivi parce que ça s'est passé il y a une demi-heure dans l'hémicycle,
00:18:07 Léaument d'Armanin, regardez encore une fois comment du côté de LFI,
00:18:13 on rejette la responsabilité systématiquement sur la police aujourd'hui.
00:18:19 Vous abimez la démocratie en utilisant la police,
00:18:24 non pour garantir le droit à manifester, mais pour le réprimer.
00:18:28 Votre bilan, c'est la violence.
00:18:31 Ça suffit, policiers brûlés, journalistes frappés, manifestants mutilés, les coupables, c'est vous !
00:18:40 Nous apportons notre soutien à tous les blessés, vous opposez le peuple au peuple, pas nous !
00:18:46 Monsieur le député Léaument, vous nous avez habitués.
00:18:49 Vous nous avez habitués, là où vous nous avez moins habitués, c'est pas tellement votre haine anti-police,
00:18:55 c'est que vous n'avez même pas un mot pour les trois militants du Parti communiste qui ont été agressés par les blocs blocs.
00:19:01 Et puis je vous le disais, je vais vous faire réagir à ça Jean-Claude,
00:19:04 juste avant il y avait un tweet dans la même veine de Jean-Luc Mélenchon,
00:19:08 quelques heures plus tôt, qu'on a évidemment beaucoup commenté, regardez.
00:19:12 Il nous dit, le leader des Insoumis,
00:19:16 "Le maintien de l'ordinaire a tourné, une fois de plus, à une absurde violence générale.
00:19:20 D'Armanin, on est 100% responsable."
00:19:22 C'est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres.
00:19:25 "Les policiers devraient se méfier d'un chef aussi lamentable."
00:19:28 En somme, on essaie à gauche de retourner la police contre son ministre.
00:19:32 C'est classique, monsieur Mélenchon a pris la parole je crois hier, il n'a pas dit un mot de cela.
00:19:37 Aujourd'hui, il rajoute "d'Armanin", il rajoute la responsabilité de la police.
00:19:41 Le député de France Insoumise a dit la même chose à l'Assemblée il y a quelques minutes.
00:19:47 Il semble quand même qu'ils sont un peu en difficulté.
00:19:50 Il y a un décalage entre les images que chacun a pu voir et puis le discours politique qui vient se greffer là-dessus.
00:19:57 Ou je le répète, c'est pour ça que les propos de mon camarade Jean m'ont un peu troublé tout à l'heure.
00:20:03 C'est que le responsable c'est d'Armanin et évidemment tout de suite derrière c'est Macron.
00:20:08 Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas du tout le spectacle auquel les Français ont assisté hier.
00:20:14 Et la question qui s'est posée autour de ce 1er mai historique, mais pour les mauvaises raisons, c'est qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
00:20:22 En effet, peut-être qu'on pourra y commencer à y répondre.
00:20:25 Il y a eu une époque où on a essayé d'empêcher ces manifestants violents de nuire.
00:20:32 Là manifestement, il n'y a plus aucun motif juridique qui les amène à faire attention à ce qu'ils font.
00:20:39 Encore une fois, la violence que nous avons observée hier, si le gouvernement ne réagit pas, si l'Assemblée nationale ne réagit pas,
00:20:48 tirons l'échelle, n'en parlons plus, ce pays va connaître un déclin accéléré, c'est son problème.
00:20:55 Encore une fois, les images qu'on a vues sont inacceptables.
00:20:58 On voit bien la tentation à gauche de Marguerite d'opposer l'institution aux hommes qui la composent.
00:21:04 C'est ce qu'a déjà fait dans d'autres truits précédents Jean-Luc Mélenchon.
00:21:07 Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça peut prendre ce genre de choses ?
00:21:09 D'abord, c'est soit extrêmement dangereux, soit...
00:21:12 On est habitué aux pitreries et aux scandales de la France insoumise.
00:21:15 Ça fait depuis dix mois qu'on les voit à l'Assemblée nationale.
00:21:19 Ils surfent sur ce climat insurrectionnel qu'ils entretiennent et au fond, ça les arrangerait bien.
00:21:23 Mais je voudrais juste qu'on en revienne au fait, au-delà d'ailleurs de l'immense majorité des gens qui ont défilé pacifiquement.
00:21:28 Je le rappelle, on connaît, c'est très bien et je respecte infiniment cette contestation.
00:21:32 Ce qu'ils ont reçu, les policiers qu'on voit sur votre écran et les gendarmes mobiles,
00:21:35 ce sont des clous, des marteaux, des cocktails Molotovs, plus en l'air pour faire de l'éclairage,
00:21:40 mais directement sur eux. C'est ça la réalité.
00:21:42 Donc là, on ne se parle pas de pour ou contre la réforme des retraites,
00:21:45 de pour ou contre tel ou tel droit acquis, on pourrait y revenir.
00:21:49 Mais là, on se parle d'une attate à l'intégrité physique de gens qui ont choisi de servir l'État
00:21:54 et qui acceptent de mettre leur vie en danger pour cela.
00:21:57 C'est ça dont il s'agit et ça, effectivement, il faut le condamner très fermement.
00:22:00 On l'a fait, il faudrait juste rassurer Jean Messiaen, par toute la majorité présidentielle,
00:22:04 on l'a fait et on l'a fait très clairement.
00:22:05 Jean Messiaen, il y a quand même un problème dans le sens où on a l'impression qu'il n'y a plus de notion d'État de droit,
00:22:10 de réplique à une violence provoquée, c'est-à-dire que les policiers devraient ne plus rien faire.
00:22:15 En somme, il y a une forme de délégitimation de l'action même de maintien de l'ordre aujourd'hui.
00:22:22 Non mais l'État de droit, vous savez, c'est devenu une notion vaseuse
00:22:27 qui ne sert qu'à soutenir tout ce qui détruit la France.
00:22:30 Ce n'est plus un État de droit protecteur de la France et des Français,
00:22:34 ni même d'ailleurs des libertés publiques.
00:22:36 C'est devenu, si vous voulez, un concept qui est un concept antinational d'une certaine façon
00:22:42 et qui est agité en tant que tel par tous les partis d'ailleurs qui brocardent la police,
00:22:46 qui critiquent les institutions dès lors qu'elles cherchent à protéger la France et les Français.
00:22:51 Ça, c'est la première chose.
00:22:52 La deuxième chose, c'est que les casseurs que nous avons vus dans cette manifestation,
00:22:56 ce sont véritablement des milices néofascistes.
00:23:00 C'est-à-dire que ce sont des gens qui s'entraînent dans des camps à faire une guerre civile en quelque sorte.
00:23:06 C'est ce qu'on a vu parce que quand on pense à mettre de l'huile dans un cocktail Molotov
00:23:12 pour qu'il s'accroche le plus possible à l'uniforme des policiers afin qu'il soit parfaitement immolé,
00:23:18 là, on n'est pas dans des violences classiques de type qui seraient échaudées ou légères.
00:23:24 - Le président de la République, Mme la Twitter hier, il a dit qu'on veut tuer les femmes d'autres.
00:23:27 - On est véritablement... - Qu'est-ce qu'on fait ?
00:23:31 - Qu'est-ce qu'on fait ? Effectivement, à violence illégitime, la République doit opposer sa main lourde et ferme
00:23:39 pour les traquer, les traduire en justice et les embastiller. Or, ce n'est pas ce qui est fait.
00:23:44 - 500 interpellations.
00:23:47 - Attendez de voir.
00:23:49 - Il y a des termes un peu plus proutonqués.
00:23:51 - On a vu que c'est bien. Qu'est-ce qui va se passer ?
00:23:55 - Nous allons voir.
00:23:57 - On va s'embastiller. On peut trouver un autre terme.
00:23:59 - Moi, je vois... Enfin, tout le monde voit d'ailleurs. Tout le monde voit quoi ?
00:24:03 Il voit que d'une manif sur l'autre, les casseurs sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents.
00:24:07 A chaque fois, vous nous dites "oui, il y a eu 100 interpellations, 300 interpellations, 1000 interpellations, ça n'empêche pas".
00:24:12 Moi, je suis juste sur des résultats. Ce qu'on voit à la télé, ce que tout le monde a vu à la télé, ça a existé.
00:24:17 Donc, c'est la preuve aussi que votre gouvernement n'agit pas...
00:24:21 - Jean-Claude Gnassier, on en parlait tout à l'heure, la réponse de la justice également.
00:24:26 Au-delà même des interpellations, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui découle de ces interpellations ?
00:24:31 Écoutez ce qu'on disait, tiens, on y revient.
00:24:33 Jordan Bardella, l'interview que vous avez ratée, c'était ce matin.
00:24:36 - Je pense que maintenant, il faut sévir et qu'il faut une certitude des peines.
00:24:41 Et je pense qu'il faut des peines de prison fermes lorsqu'on s'en prend aux forces de l'ordre.
00:24:46 Je veux dire, l'atteinte à l'intégrité physique, qui plus est lorsqu'elle concerne un fonctionnaire de l'État
00:24:52 et un fonctionnaire de la République française, doit être beaucoup plus sévèrement sanctionné.
00:24:56 Et nous, nous plaidons pour la sévérité la plus totale en la matière.
00:24:59 Donc, il y a un acte administratif qui consiste à dissoudre les milices antifas.
00:25:02 Et puis, deuxièmement, il faut que la justice soit implacable avec ceux qui touchent à des fonctionnaires de la République française.
00:25:07 - C'est une piste, c'est une piste, le Marguerite, il faut en venir à ça.
00:25:10 - Sa réaction est parfaite.
00:25:11 - On a l'impression qu'il découvre le monde, Jordan Bardella, pardon.
00:25:14 - Mais pourquoi c'est pas fait alors ?
00:25:17 - Mais c'est fait, on en dissout.
00:25:19 - Il n'est pas au pouvoir.
00:25:20 - Non, il n'est pas au pouvoir et heureusement qu'il n'est pas au pouvoir.
00:25:22 - Oui, mais vous êtes au pouvoir et voilà ce qu'on a d'accord.
00:25:25 - Mais c'est parce que nous avons... Non mais attendez, personne n'a dit qu'on se satisfaisait des images.
00:25:29 On a commencé, un, pour les condamner, d'avoir des pensées pour nos policiers et nos gendarmes.
00:25:32 Et évidemment, il faut le combattre très sévèrement.
00:25:34 Je ne veux pas dire autre chose, il faut le combattre très sévèrement.
00:25:37 Mais la réalité, c'est que c'est fait.
00:25:38 La réalité, c'est pourquoi on en a beaucoup.
00:25:40 Pourquoi on en a beaucoup ? C'est parce qu'on est devenus aussi intérofertiles à ça.
00:25:44 Parce qu'on est dans un pays européen dans lequel il y a ces manifestations.
00:25:47 Il y a aussi un appel à d'autres formes de contestation qui viennent de partout en Europe
00:25:52 et qui viennent effectivement s'agréger.
00:25:54 Donc je ne dis pas que c'est satisfaisant.
00:25:55 - Je peux vous poser une question ?
00:25:56 - Oui, allez-y.
00:25:57 - Imaginez que les milices dites antifa et d'ultra-gauche qui ont sévi hier dans la manifestation
00:26:04 avaient été des milices d'extrême droite avec des camps d'entraînement d'extrême droite.
00:26:08 Est-ce que vous croyez qu'à la fois votre pouvoir,
00:26:11 je ne parle même pas des médias convenus et convenables,
00:26:13 est-ce que vous croyez que la réaction du système médiatico-politique qui dirige la France
00:26:18 aurait été la même ?
00:26:19 Moi, je vous dis que non.
00:26:20 Et je vous aurais dit, et je vous dis avec certitude,
00:26:22 si c'était agi de milices d'extrême droite, je peux vous dire que Gérald Darmanin à la minute...
00:26:30 - Est-ce qu'il y a des réactions à ce géométrie variable ?
00:26:34 - Pour ce qui me concerne, ce serait le même traitement.
00:26:37 - Je comprends, mais ce n'est pas l'imposition.
00:26:39 - Envoyez votre série à Gérald Darmanin.
00:26:41 - Merci, merci.
00:26:42 - Merci, merci.
00:26:43 - Allez, on s'interrompt quelques minutes.
00:26:44 Merci Jean-Claude.
00:26:45 Vous revenez dans un instant.
00:26:47 On va parler de la loi anti-casseurs, celle qui avait été retoquée
00:26:51 par le Conseil constitutionnel il y a quelques années.
00:26:53 On va s'interrompre et puis on va y revenir avec Sandra.
00:26:56 Il serait question de la remettre sur le métier.
00:26:58 A tout de suite.
00:26:59 - Évidemment.
00:27:00 - La reprise de notre débat, ce sera juste après le JT de Mickaël Dorian.
00:27:06 Bonjour Mickaël.
00:27:07 - Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:27:08 Dans l'actualité, cet après-midi, les syndicats annoncent une nouvelle journée
00:27:12 de manifestation contre la réforme des retraites.
00:27:15 L'intersyndical s'est accordé et lance un appel pour le mardi 6 juin,
00:27:19 deux jours avant la présentation de la proposition de loi du groupe Lyot
00:27:23 pour abroger le texte sur les retraites.
00:27:25 Dans l'actualité également, la tension monte à l'Assemblée nationale.
00:27:28 Au lendemain des manifestations du 1er mai, Gérald Darmanin a été vivement
00:27:32 interpellé par le député insoumis de l'Essonne, Antoine Lomant.
00:27:35 C'était lors des questions au gouvernement.
00:27:37 On écoute le député suivi de la réponse du ministre de l'Intérieur.
00:27:40 - La violence !
00:27:41 Vous abimez la démocratie en utilisant la police,
00:27:45 non pour garantir le droit à manifester, mais pour le réprimer.
00:27:49 Votre bilan, c'est la violence.
00:27:51 Ça suffit !
00:27:53 Policiers brûlés, journalistes frappés, manifestants mutilés,
00:27:58 les coupables, c'est vous !
00:28:00 - J'avoue que je n'ai pas tout compris de votre question,
00:28:03 sauf que vous n'étiez pas content et que vous n'aimiez toujours pas la police.
00:28:06 Je regrette très sincèrement, monsieur le député,
00:28:08 que pour la première question au gouvernement,
00:28:11 après des violences absolument inacceptables,
00:28:14 qui ont blessé 405 policiers et gendarmes hier,
00:28:19 dont un policier qui aurait pu, comme chacun a vu à sa télévision,
00:28:26 mourir parce qu'on envoie un cocktail Molotov sur sa tête
00:28:29 et qu'il est brûlé au deuxième degré,
00:28:31 que vous n'ayez pas un mot pour eux, pour ces pères et mères de famille,
00:28:35 démontre votre humanisme.
00:28:37 - Gérald Darmanin qui était sur RMC ce matin.
00:28:47 Le ministre de l'Intérieur a annoncé vouloir durcir la loi anti-casseurs.
00:28:51 Les précisions dans un instant, dans 90 minutes.
00:28:55 Ces casseurs, que l'on appelle aussi Black Blocs,
00:28:58 on les retrouve également chez nos voisins européens,
00:29:01 en Angleterre, en Allemagne ou encore aux Pays-Bas.
00:29:04 Dans ces pays aussi, la police peine à les maîtriser.
00:29:07 Mais vous allez voir que d'un pays à l'autre,
00:29:09 les méthodes sont quelque peu différentes.
00:29:11 Somaïa Labidi.
00:29:12 - Si tous les États européens insistent sur l'apaisement
00:29:18 lors des manifestations, d'un pays à l'autre,
00:29:20 l'approche n'est pas la même face aux Black Blocs.
00:29:23 Parmi les pays où les méthodes sont les plus offensives,
00:29:27 il y a les Pays-Bas.
00:29:28 La police y tire parfois à balles réelles.
00:29:31 Comme à Rotterdam, en novembre 2021,
00:29:34 où deux personnes ont été blessées par balles
00:29:36 lors d'une manifestation contre les mesures sanitaires qui a dégénéré.
00:29:40 Autre exemple chez nos voisins allemands,
00:29:43 où la police utilise très peu d'armes dissuasives,
00:29:45 telles que les LBD, les gaz lacrymogènes ou les grenades assourdissantes.
00:29:49 Dès les premières tensions,
00:29:51 la police allemande encercle les individus violents
00:29:54 et procède au corps à corps avec les manifestants radicaux.
00:29:57 Ailleurs, la volonté de désescalade prime,
00:30:01 comme en Belgique, où les canons à eau
00:30:03 sont systématiquement présents pour éviter les affrontements.
00:30:06 En Angleterre, la majorité des policiers n'est pas armée
00:30:09 et les armes intermédiaires sont largement interdites.
00:30:12 La stratégie opérante, celle de l'encerclement,
00:30:14 afin d'isoler les éléments perturbateurs.
00:30:17 Autre moyen pour les policiers anglais,
00:30:19 les caméras embarquées ou portatives qui capturent les images.
00:30:23 Très utile pour les tribunaux,
00:30:25 lorsque les individus ne sont pas cagoulés.
00:30:28 Voilà pour ces images du Royaume-Uni en pleine manifestation.
00:30:33 Le Royaume-Uni qui se prépare à un tout autre événement,
00:30:36 le couronnement de Charles III.
00:30:38 Vous allez voir que de nombreux britanniques
00:30:40 se pressent actuellement dans les cuisines
00:30:42 pour apprendre à réaliser la quiche préférée du nouveau roi.
00:30:46 Car Charles III et Camilla l'ont annoncé,
00:30:48 une quiche sera servie lors du couronnement reportage
00:30:51 Mathilde Ibanez.
00:30:53 Une quiche revisitée sans lardons,
00:30:57 à base d'épinards, de fèves et d'estragon.
00:31:00 Voici les ingrédients indispensables pour réussir la quiche royale.
00:31:04 Et c'est dans cette école de cuisine
00:31:06 que des britanniques impatients se pressent ici
00:31:09 pour apprendre la recette de ce plat français
00:31:11 qui sera à l'honneur pendant tout le couronnement.
00:31:14 J'ai bien aimé, c'est très bon.
00:31:16 La salade complétait très bien la quiche et l'estragon aussi.
00:31:20 C'était une herbe intéressante à mettre dans la quiche
00:31:22 et c'était un bon équilibre.
00:31:24 L'estragon était très unique,
00:31:28 parfait pour célébrer le couronnement comme il se doit.
00:31:30 Oui, très bon.
00:31:32 Je préfère la quiche au poulet du couronnement.
00:31:35 Je ne suis pas un grand fan du poulet de la reine,
00:31:38 bien que nous l'ayons mangé plusieurs fois.
00:31:40 Mais ce n'est pas mon plat préféré.
00:31:42 J'aime bien la quiche.
00:31:44 Car si le roi Charles III préfère un plat végétarien,
00:31:48 sa mère, la reine Elisabeth II, avait choisi, elle,
00:31:51 un poulet poché au curry pour son couronnement en 1953.
00:31:55 Je me demande vraiment comment les gens en Australie,
00:31:58 en Inde abordent ce plat.
00:32:00 En fait, c'est un plat assez bon marché.
00:32:02 J'espère donc que beaucoup de gens le cuisineront le week-end prochain.
00:32:05 Une recette et des épices typiques de la gastronomie française.
00:32:10 Un joli clin d'œil pour la reine d'Angleterre
00:32:12 et son amour pour l'Hexagone.
00:32:15 Et de quoi vous mettre en appétit en cette fin d'après-midi.
00:32:18 L'actualité continue évidemment sur CNews.
00:32:20 C'est en compagnie de Néline Hénac.
00:32:22 C'est un peu tôt pour le dîner.
00:32:23 On l'en est plutôt au goûter.
00:32:24 On va sortir de là et on va prendre un thé.
00:32:27 Bon, allez, merci quand même, Mickaël.
00:32:29 À demain.
00:32:30 Je vous disais qu'on revenait en grande partie sur les images
00:32:34 d'une rare violence, d'une extrême violence
00:32:36 qui ont régné hier dans les rues de la capitale.
00:32:39 On n'oublie pas aussi que ça s'est passé à Nantes, à Lyon,
00:32:42 également avec des scènes de saccage assez impressionnantes.
00:32:45 Et donc cette question, faut-il remettre sur le métier
00:32:48 une loi anti-casseurs qui en son temps avait été retoquée
00:32:51 par le Conseil constitutionnel ?
00:32:53 Visiblement, Gérald Darmanin y réfléchit sérieusement.
00:32:56 Regardez le tweet qu'il a posté.
00:32:59 "Il faut que nous reprenions d'ici une loi anti-casseurs.
00:33:01 On interdit aux ligues à venir dans les stades.
00:33:03 On doit interdire aux casseurs de venir dans les manifestations."
00:33:06 Ça tombe sous le sens et pourtant,
00:33:08 ça fait un certain nombre d'années maintenant, Sandra Buisson,
00:33:10 qu'on a abandonné cette idée.
00:33:12 Oui, alors il faut savoir d'abord qu'interdire à quelqu'un
00:33:14 de manifester en amont de la manifestation,
00:33:16 c'est possible dans le cadre judiciaire.
00:33:18 C'est-à-dire que, par exemple, quand vous êtes soupçonné
00:33:20 d'avoir commis des faits répréhensibles,
00:33:22 dans l'attente de votre procès, vous pouvez être laissé libre
00:33:25 sous contrôle judiciaire avec une interdiction de manifester.
00:33:28 C'est ce qui est arrivé à un étudiant à Rennes.
00:33:30 Son profès est prévu le 26 avril.
00:33:33 Il a une interdiction de manifester et de sortir de chez lui
00:33:36 entre 22h et 7h du matin.
00:33:38 Même chose au moment du jugement.
00:33:40 Si vous êtes condamné, la peine peut être assortie
00:33:42 d'une interdiction de manifester pendant plusieurs mois.
00:33:44 C'est ce qu'on a constaté lors des comparutions immédiates
00:33:47 au moment des Gilets jaunes.
00:33:49 Là, ce que veut Gérald Darmanin, ce que demandent
00:33:51 les syndicats de police depuis plusieurs années,
00:33:53 c'est que les préfets, eux, de leur côté,
00:33:55 puissent interdire à quelqu'un d'aller manifester
00:33:57 s'il est connu de la police ou des renseignements
00:33:59 comme étant un individu violent en manifestation.
00:34:01 C'était la mesure phare de la loi anticasseur du printemps 2019.
00:34:05 On est à ce moment-là en plein dans le mouvement des Gilets jaunes.
00:34:08 Mais cette mesure particulière de l'interdiction administrative
00:34:11 de manifester, elle est censurée par le Conseil constitutionnel.
00:34:14 Le texte prévoyait que le préfet puisse interdire de manifestation
00:34:18 toute personne présentant une menace d'une particulière gravité
00:34:21 pour l'ordre public.
00:34:23 Si cette personne bravait cette interdiction,
00:34:25 elle était passible de six mois de prison
00:34:27 et 7500 euros d'amende.
00:34:29 Et le préfet pouvait aussi vous inscrire
00:34:32 au fichier des personnes recherchées.
00:34:34 À ce moment-là, les défenseurs des libertés publiques
00:34:36 ont dénoncé une atteinte à la liberté d'aller et venir,
00:34:39 aux droits d'expression collectif et de réunion
00:34:41 qui sont protégés par la Constitution.
00:34:43 Alors, pourquoi est-ce que cette interdiction administrative
00:34:46 de manifester telle qu'elle a été rédigée à ce moment-là
00:34:49 a été censurée ?
00:34:50 Selon le Conseil constitutionnel,
00:34:52 les préfets auraient eu trop de marge pour décider
00:34:54 des motifs justifiant l'interdiction.
00:34:56 Au vu de cela, des motifs susceptibles de justifier
00:34:59 cette interdiction, des conditions de la contester,
00:35:01 s'apportaient, selon le Conseil constitutionnel,
00:35:04 une atteinte aux droits d'expression collectif
00:35:06 des idées et des opinions qui n'étaient ni adaptées,
00:35:08 ni nécessaires, ni proportionnées.
00:35:10 Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura jamais d'accord
00:35:13 du Conseil constitutionnel pour une interdiction administrative
00:35:15 de manifester.
00:35:16 On l'a vu par exemple pour les drones.
00:35:18 Le Conseil avait mis un veto à une première loi
00:35:21 et finalement les drones ont été acceptés
00:35:25 tel que la légalisation a été faite dans une loi à postériorité.
00:35:29 Cela ne veut pas dire que ça ne pourra jamais arriver.
00:35:31 C'est juste que tel que c'était libellé,
00:35:33 les conditions qui étaient prévues dans cette loi anticasseur
00:35:36 au printemps 2019 n'étaient pas conformes.
00:35:38 Est-ce qu'on peut imaginer que les choses vont évoluer,
00:35:40 Louis-Marguerite, sachant que le contexte aussi a changé
00:35:43 et que la gravité des exactions est quand même plus importante ?
00:35:47 Si elles peuvent évoluer de façon à permettre
00:35:50 à la fois aux préfets ou leurs délégataires
00:35:52 ou les forces de police, aux gendarmeries
00:35:54 de pouvoir agir mieux, plus et de façon plus puissante,
00:35:57 bien sûr.
00:35:58 Tout l'enjeu, mais ça a été très bien expliqué à l'instant,
00:36:00 c'est de trouver le juste équilibre entre la suspicion d'une personne
00:36:04 et sa capacité à pouvoir aller ou se mouvoir librement.
00:36:08 Il y a plusieurs sujets qui permettent notamment d'encadrer cela.
00:36:11 C'est la capacité à reconnaître les personnes.
00:36:13 Vous savez que dans la loi, il y avait eu la capacité,
00:36:15 on n'a plus le droit de manifester à visage couvert.
00:36:17 C'est-à-dire que ça a été validé dans la loi anticasseur ?
00:36:19 Absolument.
00:36:20 C'est le premier élément.
00:36:21 Et puis vous avez toujours la possibilité de faire des fouilles
00:36:24 avec des barrages filtrants à l'entrée des manifestations.
00:36:26 C'est possible pour enlever tout ce qui est marteau, clé à molette,
00:36:29 tout ce qui, par définition, n'a pas lieu d'être dans une manifestation
00:36:33 qui est réputée pacifique.
00:36:34 Donc voilà.
00:36:35 Si on peut aller plus loin, compte tenu des limites constitutionnelles
00:36:38 qui nous sont imposées par la Constitution,
00:36:40 et qui sont imposées d'ailleurs à n'importe quel pays démocratique,
00:36:42 par ailleurs, je tiens à le préciser, ce n'est pas une spécialité française,
00:36:44 eh bien évidemment, il faudra le faire.
00:36:45 Il faut par ailleurs que ces délits soient sévèrement sanctionnés
00:36:49 et par ailleurs que, notamment ceux qui sont nationalités étrangères,
00:36:51 n'ont juste rien à faire sur notre sol pour y commettre les exactions
00:36:53 auxquelles on a insisté.
00:36:54 Jean-Messiah, vous y croyez à une nouvelle mouture de la loi anti-casseurs
00:36:57 et que répondez-vous sur cette notion de liberté d'aller et venir,
00:37:02 qui est quand même quelque chose d'essentiel au regard du droit français,
00:37:06 mais qui est de plus en plus contestable au regard de ceux qui disent
00:37:09 "ça va trop loin les exactions".
00:37:11 Si la liberté d'aller et venir, c'est la liberté d'aller immoler un policier
00:37:15 et de se tirer en courant.
00:37:18 Il y a toujours une liberté d'aller et venir,
00:37:20 où il y a un moment où il faut que le coup près de la loi et de la sanction
00:37:22 et de la justice tombent.
00:37:24 Ça c'est la première chose.
00:37:25 La deuxième chose, c'est que moi je suis toujours fasciné par le système,
00:37:29 en tout cas les représentants du gouvernement,
00:37:32 qui nous expliquent en permanence pourquoi on ne peut pas faire
00:37:36 contre certaines catégories.
00:37:38 Donc si on dit "les casseurs, il faut les arrêter,
00:37:41 il faut les traduire devant la justice,
00:37:43 il faut leur donner des peines exemplaires pour pas qu'ils recommencent",
00:37:46 vous allez avoir toute une bronca pour vous expliquer que l'État de droit
00:37:49 nous empêche de trouver toutes les agressives possibles et imaginables
00:37:53 pour essayer de dire "l'État de droit nous interdit".
00:37:56 En revanche, on constate que quand c'est d'autres publics,
00:37:59 d'une autre couleur politique, alors là, ça se met en branle,
00:38:02 mais comme un mécanisme huilé comme une horloge suisse.
00:38:05 Et là ça transiste pas.
00:38:07 On arrête, on interdit, on embâche.
00:38:10 Soit vous m'avez pas écouté, soit vous êtes une particulière...
00:38:13 Non, non, vous n'êtes pas ministre de l'Intérieur.
00:38:15 Vous n'êtes pas au gouvernement jusqu'à nouvel ordre.
00:38:18 Je représente la majorité, donc vous savez que je soutiens le gouvernement.
00:38:21 Soit vous êtes de mauvaise foi, soit vous m'avez pas écouté, sans doute un peu des deux.
00:38:24 Vous avez dit "proportionné".
00:38:26 Non, j'ai dit que si on pouvait aller plus loin, on le ferait.
00:38:29 Oui, oui, mais attendez, vous êtes commentateur politique, vous êtes au pouvoir.
00:38:34 Tout l'enjeu, je vais pouvoir partager avec vous.
00:38:37 Alors laissez-le argumenter, sinon on va pas s'en sortir non plus.
00:38:42 On peut travailler de fond, on a essayé de le faire en 2019,
00:38:45 et ça a été retoqué, ça a été expliqué, mais juste à l'instant.
00:38:47 Si on peut aller encore plus loin, on le ferait.
00:38:49 Et par ailleurs, il y a les questions des sanctions à ne pas être appliquées.
00:38:51 Je ne parle pas que de vous, je parle de vous, mais je parle aussi de l'état de droit.
00:38:57 Le Conseil constitutionnel fait partie de l'état de droit.
00:38:59 On constate que le Conseil constitutionnel freine des cas de fer quand il s'agit de certains publics.
00:39:03 Ça vous a pas échappé, ce n'est pas le gouvernement.
00:39:05 Mais justement, j'ai dit l'état de droit, donc ça inclut le gouvernement, mais ça le dépasse.
00:39:09 Donc il y a aussi le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État,
00:39:11 toutes les institutions vous expliquent pourquoi c'est impossible d'agir contre certains publics.
00:39:16 Sur la question des drones, effectivement, la loi sur les drones avait été retoquée dans un premier temps.
00:39:21 Il a fallu forcer, quand on a vu ce qui s'est passé au moment des manifestations en Saxony...
00:39:26 On l'a fait, et ça a été confirmé par le tribunal administratif il y a deux jours.
00:39:29 Mais attendez, vous avez vu la loi, la police a le droit d'utiliser les drones,
00:39:35 mais vous avez vu dans quelles conditions ?
00:39:36 C'est comme si on freinait des cas.
00:39:37 Alors vous n'avez pas le droit de reconnaissance faciale,
00:39:40 vous n'avez pas le droit de transmettre les images en direct pour pouvoir arrêter des manifestations violentes.
00:39:45 C'est juste enregistré pendant 7 jours, à condition que ça ne soit pas effacé au bout de 7 jours.
00:39:50 Donc si vous voulez, tout ça est quand même vachement tiré par les cheveux.
00:39:53 Jean-Claude, est-ce que vous y croyez à la loi anti-casseurs sous une nouvelle forme, avec des réponses plus sévères ?
00:39:57 Déjà, je laisserai le soin au garde des Sceaux et à l'équipe gouvernementale
00:40:02 de préparer une loi qui soit convenablement écrite et qui ne soit pas recalée par le Conseil constitutionnel,
00:40:09 en attendant, parce que ça, ça demandera quelques mois, et peut-être davantage.
00:40:13 En attendant, si on avait déjà les moyens, je ne suis pas sûr qu'on les ait, de sanctionner sévèrement
00:40:18 les gens qui, hier, ont été arrêtés après avoir jeté des pavés d'un kilo ou d'un kilo et demi sur les flics,
00:40:26 d'avoir jeté les morceaux de ferraille pris on ne sait pas où sur les flics.
00:40:30 On ne parle pas de la liberté de manifester, on ne parle pas de la liberté de se mouvoir,
00:40:36 on parle de gens qui viennent systématiquement casser, et peut-être mieux, du flic en repartant, tué si possible.
00:40:45 Ce sont des révolutionnaires, ils ont le droit après tout, mais ils n'ont pas le droit de se comporter
00:40:51 comme ils se comportent depuis des années, et notamment comme ils ont dépassé les bornes hier.
00:40:56 Donc si déjà, il y avait quelques condamnations à de la prise en fer, ce soir ou demain,
00:41:01 auprès d'une dizaine ou d'une quinzaine, je saluerais cela comme un miracle. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas.
00:41:07 Sandra, on rappelle le nombre d'interpellations et donc de comparution immédiate, quand est-ce qu'on sera fixé ?
00:41:11 Alors, 540 interpellations au niveau France entière, les gardes à vue peuvent durer 24 à 48 heures,
00:41:16 donc a priori les premières comparutions immédiates ce n'est pas avant demain,
00:41:20 mais ce qu'il faut garder en tête aussi, c'est qu'on a tendance dans les médias à ne juger que par le nombre de comparutions immédiates,
00:41:25 sauf qu'il y a des enquêtes beaucoup plus longues qui se passent, et on n'est pas, nous médias, au rendez-vous de la finalité de ces enquêtes.
00:41:30 Par exemple, ce policier qui a subi le sujet de Coctel Molotov, c'est une enquête qui a été ouverte pour tentative d'homicide volontaire.
00:41:39 Il va y avoir du travail d'investigation judiciaire, ça ne va pas se faire en deux jours avec comparution immédiate.
00:41:44 C'est là que le type qui a jeté le Coctel Molotov, potentiellement on le retrouvera, on le cofferera.
00:41:49 C'est ce qui s'est passé pour les gilets jaunes de l'Arme de Triomphe, on les a retrouvés.
00:41:53 En fait, les médias se focalisent sur la réponse comparution immédiate, déjà il peut y avoir d'autres réponses judiciaires,
00:41:59 les CRPC, etc.
00:42:01 Il est dubitatif Jean-Messi à côté.
00:42:03 Non, mais moi je vous explique comment ça se passe.
00:42:05 Il y a eu le mouvement moins grave que le Coctel Molotov.
00:42:07 Mais balancez les cailloux, pas les cailloux, des pavés.
00:42:10 Je peux, je peux.
00:42:11 Non mais vous, on va la laisser finir, on répond après.
00:42:13 Besançon, pendant la manif contre la réforme des retraites, un individu, un radical, a tapé avec un skateboard sur la tête d'un policier qui était à terre.
00:42:23 Il est passé, dans son jugement, trois ans de prison ferme, incarcération dans la foulée.
00:42:27 Bravo, c'est bien.
00:42:29 Je pense qu'il va s'en souligner.
00:42:31 L'autre point, c'est que les faits soient constitués et prouvés, et que les preuves soient là, qu'il y ait des éléments à charge et qu'ils soient incontestables.
00:42:41 Et quand vous voyez qu'effectivement, sur une centaine d'interpellations, il y en a un tiers qui sont classés sans suite, faute d'éléments pouvant prouver la caractérisation des faits,
00:42:51 il y a un problème aussi dans la manière dont on a ou pas les éléments qui permettent de prouver que telle personne a fait tel acte.
00:42:58 Il y a aussi un état de droit qui doit s'adapter à la situation qu'on connaît aujourd'hui.
00:43:02 Mais sauf que l'état de droit, on peut le faire évoluer, mais ça reste le droit.
00:43:06 Et c'est très important ce qui vient d'être évoqué, parce qu'une tentative de homicide volontaire n'est pas pareil qu'une tentative de homicide involontaire,
00:43:11 ni qu'une tentative de blessure, ni que de blessure sur force de l'ordre, avec six constances ou pas aggravantes.
00:43:15 Je ne suis pas un spécialiste et je ne suis pas avocat.
00:43:17 Je dis juste simplement que la nuance doit être caractérisée. C'est pour ça que pour les faits les plus graves,
00:43:21 et en particulier celui qui nous a tous extrêmement choqués, on pense à nouveau à ce sujet,
00:43:25 il y a besoin parce que si on veut caractériser un crime, il faut plus de temps.
00:43:31 Mais Sandra, quand même, vous dites qu'il y a un tiers qui est classé sans suite, quand c'est classé sans suite, c'est classé sans suite.
00:43:37 C'est-à-dire que c'est fini, on ne revient pas. Il y a quand même deux tiers d'enquêtes qui restent ouvertes.
00:43:41 C'était ce qu'on avait constaté, je crois, le 16 mars. J'ai pris cet élément parce que,
00:43:49 alors je n'ai pas les chiffres sous les yeux, mais effectivement on avait constaté, c'était un tiers pour la réponse immédiate.
00:43:55 C'est-à-dire un tiers effectivement des gardes à vue, pour lesquels les éléments n'étaient pas suffisants en fait.
00:44:01 Ce n'est pas que la justice est laxiste, c'est qu'il n'y a pas les preuves.
00:44:05 Après, il faut pouvoir les incriminer aussi. Si vous n'avez pas d'éléments pour les incriminer, vous faites comment ?
00:44:09 Les images, certes, mais... Et puis il y a le temps médiatique, parce que nous on s'intéresse effectivement aux comparutions immédiates.
00:44:13 On ne va pas forcément mettre notre pied dans le space après la comparution immédiate.
00:44:17 C'est ça qu'il faut avoir à l'esprit.
00:44:19 C'est le serpent qui se mord la queue, parce qu'on ne peut pas, si vous voulez, en amont, s'empêcher de reconnaître les individus,
00:44:24 parce qu'on ne veut pas utiliser les drones à reconnaissance faciale.
00:44:27 On ne veut pas, si vous voulez, que les policiers puissent faire leur travail en direct grâce aux technologies modernes.
00:44:32 Donc évidemment, vous vous privez là d'une source d'information qui vous permettrait en aval de condamner les individus.
00:44:37 Ça y est, on évolue sur les drones.
00:44:39 On évolue sur les drones, mais avec les limites que j'ai dites tout à l'heure.
00:44:41 Encore une fois, parce que les gens ont gardé en mémoire que les manifestants et les révolutionnaires utilisaient des drones
00:44:46 quand les policiers, eux, avaient interdiction de s'en servir.
00:44:49 Donc c'est pour ça que le Conseil constitutionnel a évolué.
00:44:51 Mais sur le fond, l'évolution n'est pas très importante.
00:44:53 Ça c'est la première chose.
00:44:54 La deuxième chose, c'est que personne dans ce pays ne croit que la justice, en tout cas à ce stade et concernant les casseurs,
00:45:00 est d'une extrême sévérité.
00:45:02 Parce que quand vous nous dites qu'un tiers, effectivement, sont clairs, un tiers sur les...
00:45:06 C'est sur une journée donnée, c'est pas une généralité.
00:45:08 Peu importe, mais sur 100 personnes qui sont arrêtées dans ces manifestations,
00:45:13 in fine, combien sont condamnées à de la prison ?
00:45:15 On verra ça demain.
00:45:17 Je vous fiche mon billet que c'est une extrême minorité.
00:45:19 Justement, on verra pas ça demain, parce que toute la réponse judiciaire ne se fait pas en immédiate.
00:45:23 Donc ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas d'exemple.
00:45:25 Alors, attendez, attendez, mais pas tout au même temps.
00:45:27 C'est suite à des gestes qui sont condamnables.
00:45:29 On les a pas arrêtés par hasard.
00:45:31 On les a pas arrêtés parce qu'ils étaient là.
00:45:33 J'ai vu le cas, c'est ma collègue Julie Michaud qui était allée au procès d'un homme qui avait été reconnu...
00:45:38 En fait, il avait mis le feu à des éléments, à du mobilier urbain, enfin des poubelles lors d'un cortège sauvage.
00:45:45 Les policiers l'ont repéré, ils ont pas pu l'arrêter au moment,
00:45:49 ils l'ont retrouvé un peu plus tard dans la soirée, il avait un jogging rouge.
00:45:52 Et donc, ils ont stipulé effectivement qu'ils l'ont reconnu, etc.
00:45:56 Sauf qu'aucun élément ne corrobérait cette information,
00:45:59 que la vidéo qui avait été saisie ne le montrait pas sur les faits.
00:46:04 Et donc, oui, il a été relaxé parce qu'aucun élément ne permettait de prouver qu'il était là,
00:46:09 à ce moment-là, que c'était l'auteur de ce feu.
00:46:11 Il y a quand même un biais, si vous voulez, qui vise quand même à dédouaner.
00:46:14 On connaît la coloration politique d'un certain nombre de magistrats qui sont pas...
00:46:18 qui sont pas... en tout cas, qui sont une grosse minorité.
00:46:21 Je peux vous assurer que si c'est des militants d'extrême droite qui sont traduits devant ces juges,
00:46:25 ils torderaient le droit dans tous les sens pour les foutre en tôle.
00:46:28 Là, c'est pas le cas.
00:46:29 Allez, on va retourner à l'Assemblée.
00:46:31 Ça va vous permettre de vous poser un petit peu, de vous calmer, d'arrêter de vous interrompre.
00:46:35 Une nouvelle question sur les réformes des retraites, bien sûr.
00:46:37 Merci, madame la présidente.
00:46:39 Ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'Intérieur.
00:46:42 Monsieur le ministre, depuis plusieurs mois maintenant,
00:46:46 les nombreuses et massives manifestations qui se déroulent dans notre pays
00:46:50 en opposition à la réforme des retraites ont mis en lumière un autre débat
00:46:54 qui a été évoqué plusieurs fois cet après-midi,
00:46:57 celui de la doctrine d'emploi des forces de l'ordre et des violences,
00:47:01 de part et d'autre, qui accompagnent ces mobilisations populaires.
00:47:05 Bien entendu, et nous l'avons maintes fois répété,
00:47:09 nous condamnons sans aucune nuance toutes les violences d'où qu'elles viennent.
00:47:13 Il est absolument indiscutable que des fauteurs de troubles,
00:47:18 particulièrement bien organisés, se sont attaqués ces dernières semaines
00:47:22 à la police nationale, considérés par eux comme une cible privilégiée.
00:47:26 C'est bien entendu à la fois scandaleux et inacceptable.
00:47:30 Hier encore, plusieurs centaines de policiers en ont été les victimes,
00:47:33 vous l'avez rappelé tout à l'heure.
00:47:35 Mais il est tout aussi indiscutable que certains membres de la police nationale
00:47:39 ont adopté un comportement que je considère comme indigne de leur fonction
00:47:44 et indigne des valeurs qu'ils sont censés porter au sein de notre République.
00:47:49 Les médias ont largement relayé des images de manifestants pacifiques,
00:47:54 syndicalistes, retraités, salariés, étudiants, parfois même des familles,
00:47:59 aveuglément molestés, dans une stratégie de maintien de l'ordre
00:48:03 qui nous apparaît aujourd'hui, monsieur le ministre,
00:48:05 comme à la fois nébuleuse et incertaine.
00:48:08 A travers ces dérives, certes exceptionnelles,
00:48:11 c'est la liberté de manifester qui est mise en cause,
00:48:14 et ce faisant, toutes les valeurs sur lesquelles s'appuie notre pacte républicain.
00:48:20 Monsieur le ministre, pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
00:48:23 Ces policiers ont-ils agi, agissent-ils au coup par coup, spontanément,
00:48:29 de manière autonome, ou obéissent-ils à des instructions précises
00:48:34 qui ainsi participent à l'escalade de la violence ?
00:48:37 Dans l'un ou l'autre cas, vous en conviendrez.
00:48:40 Cela pose problème. Merci.
00:48:42 Je vous remercie. La parole est à monsieur Olivier Véran,
00:48:44 ministre délégué chargé du Renouveau démocratique
00:48:47 et porte-parole du gouvernement.
00:48:52 Merci, Madame la Présidente.
00:48:54 Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député Roger Vico,
00:48:57 merci d'abord pour votre question, merci surtout d'avoir condamné
00:49:00 les violences qui ont été constatées dans certaines villes de France
00:49:04 à l'occasion de ces manifestations. Je pense que c'est important.
00:49:07 Moi, je ne partage pas du tout ce que dit Mélenchon
00:49:10 quand il parle de "mauvaise république".
00:49:12 Je suis convaincu qu'il n'y a pas de bonne et de mauvaise république.
00:49:16 Par contre, il y a sans doute des bons et des mauvais manifestants.
00:49:19 Les bons manifestants, c'est ceux qui viennent avec une revendication sociale,
00:49:22 un 1er mai ou un jour de mobilisation,
00:49:24 qui manifestent en famille parfois, entre collègues,
00:49:27 et qui veulent porter un message avec la parole publique.
00:49:30 Le mauvais manifestant, c'est celui qui, honnêtement, je pense,
00:49:33 se moque totalement de la cause pour laquelle il vient manifester,
00:49:36 mais qui vient armé avec des barres de fer, des boules de pétanque,
00:49:39 parfois des bidons d'essence, et qui vient là pour en découdre,
00:49:42 entre guillemets, peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.
00:49:45 Monsieur le député, face à cela, les forces de l'ordre ont un objectif.
00:49:48 Le 1er objectif, et je pense qu'il faut à chaque fois le marteler et le rappeler,
00:49:51 c'est de commencer par garantir la sécurité des manifestants eux-mêmes,
00:49:54 pour que les bons manifestants qui viennent revendiquer
00:49:57 puissent le faire en toute condition de sécurité.
00:50:00 Moi, je me mets à la place d'un CRS, d'un policier, d'un gendarme,
00:50:03 qui est couvert avec un casque pour pouvoir se protéger,
00:50:06 qui reçoit des boules de pétanque, qui reçoit parfois des bidons d'essence,
00:50:09 voire des cocktails Molotov, comme on l'a vu,
00:50:12 et qui arrive à conserver son calme et son professionnalisme
00:50:15 et à orienter toute son nation vers la protection des Français
00:50:18 qui manifestent librement dans nos rues.
00:50:21 Moi, franchement, ce qui me choque avant tout, c'est d'abord cela.
00:50:24 Et j'aimerais bien que 80% des prises de parole de la gauche
00:50:27 quand il s'agit de cela, viennent condamner d'abord
00:50:30 ceux qui agressent les policiers, avant de commencer par condamner
00:50:33 les policiers qui se défendent tant bien que mal.
00:50:36 Est-ce qu'il y a des abus ? Est-ce qu'il y a des situations de tensions ?
00:50:39 Est-ce qu'il y a des situations de débordements ?
00:50:42 Et à chaque fois qu'il y en a, qu'ils sont identifiés,
00:50:45 l'inspection générale des forces de police est saisie
00:50:48 et des procédures sont engagées. Parce que les policiers sont porteurs
00:50:51 de l'autorité de la République, parce qu'ils sont défenseurs non pas
00:50:54 de la mauvaise ou de la bonne République, mais de la République pour tous les Français.
00:50:57 Merci beaucoup, Monsieur le Ministre.
00:51:00 La parole est à Monsieur William Martinet pour la France Insoumise.
00:51:03 (Applaudissements)
00:51:06 Jean-Claude, en quelques secondes, un commentaire sur ce "oui mais" d'un député PS
00:51:09 qui dit "certes, il y a eu des violences exercées, etc.,
00:51:12 contre les policiers, mais les policiers eux-mêmes sont pas exemplaires".
00:51:16 Il y a toujours cette idée que les policiers n'ont pas de réponse proportionnelle.
00:51:20 C'est vrai qu'il peut arriver à des policiers de ne pas être exemplaires.
00:51:23 En général, ils sont traduits par l'IGPN ou par un autre organisme
00:51:27 directement ayant affaire à la justice, et l'enquête est en cours,
00:51:31 et parfois ils sont suspendus ou on connaisse de graves difficultés.
00:51:35 Mais le discours du député socialiste, c'est le discours éternel des députés socialistes,
00:51:40 50-50, dos à dos, et puis chacun repart dans son coin, et puis il a fait son boulot.
00:51:45 C'est pas bien, parce qu'on a vu hier, encore une fois,
00:51:48 moi je suis pas un défenseur absolu des forces de l'ordre,
00:51:52 mais quand je vois le spectacle d'hier et la manière dont ils ont été traités,
00:51:56 qu'un député socialiste se comporte comme ça n'est pas brillant.
00:52:00 En revanche, je trouve que Véran, avec les mois qui passent,
00:52:03 commence à avoir un discours de plus en plus, comment dire, politiquement malin.
00:52:09 Il est capable de répondre et de faire de la politique.
00:52:13 Je trouve qu'il va falloir le surveiller aussi celui-là.
00:52:15 Et puisqu'on parle de politique et de réponse à ce qui s'est passé hier,
00:52:18 notez que demain, j'ai oublié de vous le dire tout à l'heure,
00:52:21 Laurent Nunez, Préfet de police de Paris, sera l'invité de Laurence Ferrari
00:52:24 pour son interview politique de 8h15, donc on suivra avec attention sa réponse.
00:52:28 Petite interruption de séance pour nous aussi, et puis on revient.
00:52:31 Louis Marguerite, Jean Messia, vous aurez la parole à tout à l'heure.
00:52:33 Nous sommes de retour et avant de reprendre le débat,
00:52:40 je vous propose de se rafraîchir la mémoire avec les principaux titres de l'actualité,
00:52:44 en compagnie d'Adrien Spiteri à nouveau.
00:52:46 Le revenu de citoyenneté supprimé en Italie par le gouvernement de Giorgia Meloni,
00:52:54 il est remplacé par un chèque d'inclusion.
00:52:57 Cette aide bénéficiait à des millions de personnes pauvres dans le pays.
00:53:00 L'objectif est d'inciter les jeunes à trouver du travail,
00:53:03 une décision qualifiée de provocation par l'opposition et les syndicats.
00:53:08 Les soignants non vaccinés vont être réintégrés à partir de mi-mai en France,
00:53:13 annonce du ministre de la Santé François Braune.
00:53:16 Cette décision fait suite à l'avis favorable de la Haute Autorité de Santé donnée fin mars.
00:53:21 Pour rappel, les soignants avaient été suspendus,
00:53:24 faute de schéma vaccinal complet contre le Covid-19.
00:53:27 Et puis, clap de fin pour Morgane Parra.
00:53:30 Le demi de mêlée du Stade français va mettre un terme à sa carrière de joueur.
00:53:34 A la fin de la saison, il intégrera le staff technique du club parisien.
00:53:38 En 2011, il avait atteint la finale de la Coupe du Monde avec l'équipe de France de rugby.
00:53:44 Nous allons parler évidemment de ce qui s'est passé hier.
00:53:48 On a pris l'angle des forces de l'ordre avec ces violences et ce policier qui a été blessé
00:53:54 puisqu'il a été incendié par un cocktail molotov.
00:53:59 Et on va aussi prendre l'angle des commerçants parce qu'on a tendance peut-être à le perdre de vue aujourd'hui.
00:54:04 Mais il y a énormément de boutiques et pas seulement des banques,
00:54:08 pas seulement des agences d'assurance qui ont été prises à partie hier.
00:54:11 Mais sur toute une étendue de plusieurs centaines de mètres à Paris,
00:54:15 il y a eu des commerces qui ont été systématiquement saccagés.
00:54:18 Regardez les images de ce qui s'est passé hier.
00:54:21 Les images les plus saisissantes mises en lumière par Vincent Farandège.
00:54:26 Le long du parcours de la manifestation, les mêmes images.
00:54:31 Des vitrines brisées, taguées.
00:54:33 Les banques sont particulièrement prises pour cibles par les casseurs.
00:54:36 Mais d'autres commerces sont aussi parfois vandalisés, comme cette agence immobilière.
00:54:41 Les éléments perturbateurs ont réussi à pénétrer dans le bâtiment.
00:54:45 Le gérant de l'enseigne est venu tenter de nettoyer les lieux et constater les dégâts.
00:54:51 Il n'y a plus de vitrine.
00:54:53 Trois vitrines qui avaient été remplacées déjà l'année dernière.
00:54:56 On a pris des habitudes.
00:54:58 Demain, retour au commissariat et on recommence.
00:55:01 En fait, à un moment donné, tu te lèves le matin pour faire un boulot
00:55:05 et il y a quelqu'un qui considère qu'il peut casser.
00:55:09 Que les gens manifestent pour le 1er mai.
00:55:11 Je n'ai pas de preuve, mais dans ces conditions-là, non.
00:55:14 Pourquoi ?
00:55:16 Un ras-le-bol des commerçants situés entre la place de la République et la place de la Nation à Paris,
00:55:21 là où passent la plupart des cortèges.
00:55:23 A chaque manifestation, ils risquent la dégradation de leurs locaux.
00:55:27 Certains réclament que les cortèges empruntent plus souvent d'autres itinéraires.
00:55:31 Alors, évidemment, tout cela a un coût.
00:55:35 Jean-Claude Dassier, c'est ça le problème.
00:55:37 C'est que qui paie la facture à l'arrivée ?
00:55:39 On a entendu ce commerçant dire qu'on a déjà changé les vitres trois fois.
00:55:43 On met des vitres qui sont censées tenir la distance et résister aux assauts.
00:55:47 Bon, ça ne marche pas.
00:55:49 J'imagine que ce sont les assurances,
00:55:51 mais quand vous demandez une fois ou deux fois ou trois fois
00:55:55 à changer la vitrine ou à changer je ne sais quoi,
00:55:59 vous avez évidemment des tarifs qui augmentent.
00:56:01 Ce n'est plus supportable.
00:56:03 Vous avez donc toutes ces têtes vides,
00:56:05 ces gens qui veulent faire la révolution, on ne sait pas trop comment et pour faire quoi.
00:56:09 Têtes vides, têtes vides, crétins qui veulent s'en prendre et s'en prennent
00:56:13 à tout ce qu'ils appellent les symboles du capitalisme.
00:56:16 Il y a parfois de bons motifs de s'en prendre au fonctionnement,
00:56:19 parfois d'érape, du capitalisme.
00:56:21 Mais enfin, faire ce qu'ils font là n'a aucun sens, aucune portée.
00:56:25 C'est simplement... En plus de ça, je les soupçonne de s'amuser.
00:56:28 C'est un rendez-vous maintenant, se payer le flic.
00:56:32 Ils viennent avec du matériel, avec ce qu'il faut.
00:56:35 Ils veulent se payer le flic.
00:56:37 C'est une révolution à mon avis, je ne suis pas sûr que...
00:56:39 Donc c'est un défouloir pour eux en fait.
00:56:41 Je pense que ça les amuse, que c'est une espèce de défouloir.
00:56:45 Si on veut bien regarder le CV de ces jeunes gens,
00:56:48 il y en a probablement peu qui sont en train de réussir de brillantes études.
00:56:53 Ce sont des gens qui veulent mettre la société française par terre
00:56:56 et pendant qu'ils y seront, les sociétés européennes.
00:56:58 Pour faire quoi et pour mettre quoi, leur connaissance historique doit être relative.
00:57:03 Ils peuvent regarder ce qui se passait en Union soviétique il y a 10, 15 ou 20 ans,
00:57:07 ils se rendraient compte, peut-être que ça ne marche pas aussi facilement qu'ils le croient.
00:57:11 Mais bon, je leur fais sans doute là, c'est peut-être pas la peine de s'embarquer dans ces sujets.
00:57:16 Leur attitude est inacceptable et encore une fois, ça plaide.
00:57:20 J'espère que les négociations vont repartir.
00:57:23 J'espère qu'il y a matière à discuter et à améliorer la loi
00:57:26 et améliorer le départ en retraite d'un certain nombre d'acteurs, un certain nombre de gens.
00:57:31 Honnêtement, il faut faire une pause dans ces manifs qui à chaque fois nous amènent des résultats
00:57:36 qui sont contre-productifs pour les syndicalistes.
00:57:39 On ne les a même pas vus hier, pratiquement.
00:57:41 Oui, c'est vrai qu'on finit par ne plus en parler et surtout, ça fait mal au cœur,
00:57:44 Louis Mathurid, de voir même des supermarchés où les gens du Quartier font leurs courses.
00:57:49 Il y a des commerçants qui demandent maintenant que d'autres itinéraires soient empruntés
00:57:52 parce qu'au-delà du saccage lui-même, il y a aussi un manque à gagner.
00:57:55 Évidemment, parce qu'ils sont obligés de fermer la boutique ce jour-là.
00:57:58 Moi, j'ai vraiment une pensée pour eux parce qu'on a eu les Gilets jaunes en 2019.
00:58:02 On a eu la crise du Covid, certes, qui a été indemnisée, mais de fait,
00:58:05 ça a quand même été une vraie difficulté pour les commerçants
00:58:08 qui ont été obligés de fermer ou qui ont subi les conséquences du Covid.
00:58:11 On a maintenant toutes ces manifestations.
00:58:13 Et alors que ceux qui écrivent "nation de merde",
00:58:16 parce que c'était exactement ce qui était écrit dans une des images qu'on vient de voir à l'instant,
00:58:19 je vais leur demander s'ils sont contents d'avoir la couverture maladie,
00:58:23 qui est encore une des plus complètes dans le monde,
00:58:26 la couverture de l'assurance chômage, tous les systèmes d'amortisseurs sociaux qu'on a.
00:58:30 Mais on ne saura jamais.
00:58:31 Donc moi, j'ai une vraie pensée pour ces commerçants, ces artisans,
00:58:34 ces professionnels libéraux, ces professions indépendantes
00:58:36 qui mettent leur capital et qui se réveillent un matin
00:58:39 avec ce qu'on découvre sur les spectacles.
00:58:42 C'est extrêmement triste.
00:58:44 Et donc, effectivement, moi, je suis vraiment très choqué par ça.
00:58:47 Il faut tout faire, tout mettre en œuvre pour les aider,
00:58:49 notamment auprès d'indemnisation d'assureurs,
00:58:51 parce que ce n'est pas forcément là que c'est le plus simple.
00:58:53 Et voilà. Et donc, je pense qu'effectivement, il faut tout faire en cette matière.
00:58:57 Mais c'est alors même que certains croient combattre
00:59:02 ce qu'ils appellent le grand capital qui n'existe pas.
00:59:04 Enfin, je veux dire, tout ça, c'est une vague notion.
00:59:06 Eh bien, en fait, ça attaque à ceux qui font tous les jours notre économie du quotidien.
00:59:10 Tous les jours, ce sont des centaines de milliers de Français,
00:59:12 voire des millions de Français qui rencontrent tous les jours des dizaines de millions de Français.
00:59:14 Donc, c'est ça l'économie de proximité.
00:59:16 Et moi, j'ai une vraie pensée pour eux parce que c'est le cœur battant de l'économie.
00:59:18 Jean, le problème, c'est que voilà, maintenant, quelle que soit la physionomie
00:59:23 ou le profil de ces personnes, on a l'impression que chaque semaine,
00:59:28 on attend la manif comme étant un lieu de défouloir, comme je le disais.
00:59:32 Et il y a un côté presque, comment dire, une forme d'impuissance à observer
00:59:37 ce qui va se passer avec fatalité et à se dire, de toute façon, il y aura de la casse.
00:59:43 Et puis quoi ? On en vient presque à souhaiter qu'il n'y ait plus de manif, en fait.
00:59:46 Le problème, si vous voulez, dans ce genre d'attitude et dans ce genre de dégradation,
00:59:51 c'est que, en fait, ceux qui commettent, ceux qui perpètent cette casse,
00:59:58 le font au nom de la lutte contre le saccage social opéré par le gouvernement.
01:00:04 Donc, au nom de la lutte contre le saccage social, ils mettent à sac les boutiques
01:00:10 de ceux qui sont par ailleurs victimes du saccage social du gouvernement.
01:00:13 Donc, en gros, les commerçants, si vous voulez, et les employés, les salariés
01:00:17 des succursales bancaires, parce que c'est eux qui trinquent.
01:00:20 Quand une succursale bancaire ferme et qu'elle met au chômage technique,
01:00:23 les gens qui y travaillent, ce n'est pas le patron de BNP,
01:00:27 ce n'est pas les détenteurs de ce qu'ils appellent le grand capital qui en souffrent.
01:00:31 C'est les petites mains qui, tous les jours, travaillent pour, souvent, un salaire
01:00:35 qui n'est pas suffisant, qui pâtissent de cela.
01:00:37 Donc, en fait, ils sont victimes d'une double peine, les commerçants et les employés
01:00:43 de ces succursales.
01:00:44 Et encore une fois, il n'y a pas que des banquiers.
01:00:46 Oui, c'est ce que je dis.
01:00:47 C'est que vous avez, effectivement, les commerçants qui peinent à vivre
01:00:50 du fruit de leur travail, surtout dans ce contexte extrêmement compliqué
01:00:54 d'une inflation massive, après tous les épisodes qu'on a connus
01:00:57 des Gilets jaunes, et effectivement de la crise du Covid, où ils étaient obligés
01:01:01 de fermer.
01:01:02 Aujourd'hui, ils subissent la casse sociale ou le saccage social de la réforme
01:01:07 des retraites qui les oblige à bosser deux ans de plus dans un contexte
01:01:10 où ils ne se sont même pas assurés d'avoir une retraite à taux plein,
01:01:12 parce que leur système de cotisation est tellement compliqué que peu d'entre eux
01:01:16 vont avoir une retraite à taux plein.
01:01:17 Et en plus, ils se prennent le saccage social direct de ceux qui détruisent
01:01:22 leur outil de travail.
01:01:23 Donc, c'est une situation qui est particulièrement compliquée.
01:01:25 Quant aux individus qui font ça, ce ne sont ni des révolutionnaires
01:01:28 ni même des militants.
01:01:29 J'appellerais ça, moi, des gros bourrins.
01:01:31 C'est-à-dire qu'ils ne comprennent rien, qu'ils font de la casse pour jouer,
01:01:36 parce qu'ils font mumuse.
01:01:37 Là, ils croient que la révolution, c'est de tout casser.
01:01:39 Mais qu'est-ce qui est le plus facile ?
01:01:41 D'aller casser une vitrine et dire "Vive la révolution".
01:01:43 C'est ça, la lutte sociale aujourd'hui ?
01:01:45 C'est grotesque.
01:01:46 Jean, on peut peut-être ajouter quand même, et ça, personne ne peut le contester,
01:01:50 c'est qu'il existe en France, même si on n'en a plus les moyens,
01:01:53 un État-providence, que nous sommes l'État, la nation, la plus généreuse,
01:01:58 la plus solidaire, notamment à l'égard des précaires.
01:02:01 Tout n'est pas parfait, qui le prétendrait ?
01:02:03 Mais c'est incontestable.
01:02:05 Donc ces jeunes gens ne savent même pas de quoi ils parlent.
01:02:08 Ce sont ou des enfants gâtés ou des imbéciles.
01:02:11 Et puis, il y a les pompiers, qui sont entravés dans leurs interventions,
01:02:15 qui courent toujours après les forces de l'ordre
01:02:17 pour tenter d'éteindre les feux sur le passage des radicaux.
01:02:21 Et hier, on a vu aussi cette scène d'un incendie
01:02:24 qui a été perpétré à la place de la Nation.
01:02:27 Fort heureusement, il n'y a pas eu de victime,
01:02:29 mais ça aurait pu très mal tourner.
01:02:30 Retour sur place d'une de nos équipes.
01:02:32 Maxime Lavandier pour le commentaire.
01:02:34 Ici, place de la Nation, entre le 11e et le 12e arrondissement de Paris,
01:02:37 les riverains sont excédés.
01:02:39 Excédés puisqu'ils subissent à chaque manifestation
01:02:41 des dégâts et des casses sur des commerces
01:02:44 ou encore sur cet immeuble en chantier incendié par des éléments radicaux
01:02:48 en marge de la manifestation contre la réforme des retraites.
01:02:51 On a pu voir des riverains qui passaient prendre des photos
01:02:54 ou juste encore constater des dégâts.
01:02:56 Ils ont pu nous entretenir avec eux.
01:02:58 Beaucoup d'entre eux ne nous cachaient pas leur consternation face à cela.
01:03:01 Je vous propose de les écouter.
01:03:03 Alors qu'on manifeste, d'accord, moi j'ai l'habitude à la Nation,
01:03:06 mais enfin quand on arrive à des dégradations comme ça, c'est scandaleux.
01:03:10 Moi j'en ai marre de ces casses.
01:03:11 J'ai viré un reportage à la télé.
01:03:13 Aux Etats-Unis, c'est 35 ans de prison
01:03:15 parce que c'est considéré comme du terrorisme.
01:03:17 Pourquoi on ne fait pas ça en France ?
01:03:19 C'est triste, c'est vraiment très très triste.
01:03:21 Et puis je trouve ça tellement débile de s'en prendre comme ça à des bâtiments.
01:03:25 Je ne pense pas que ça fera avancer les choses.
01:03:27 C'est un scandale, je trouve ça un paysage de dégradé comme ça.
01:03:32 Les biens d'autrui, je trouve ça assez méchant en fait.
01:03:36 Un constat également partagé par les commerçants,
01:03:38 nombreux ici, place de la Nation.
01:03:40 Il nous a raconté qu'ils ont dû fermer leurs commerces
01:03:42 bien avant l'arrivée du cortège pour ne pas être la cible des casseurs.
01:03:46 On voit que la colère monte, y compris du côté des riverains
01:03:49 qui n'ont rien demandé à personne.
01:03:51 On fait une petite interruption puis on retournera à l'Assemblée
01:03:54 parce qu'on a sur place une de nos équipes
01:03:57 qui va nous résumer un petit peu la reprise,
01:04:00 vous le savez, après une pause de deux semaines parlementaire,
01:04:02 la reprise des questions au gouvernement
01:04:04 et la teneur un peu des échanges aujourd'hui dans l'hémicycle,
01:04:07 sachant que maintenant, l'exécutif tente d'enclencher une nouvelle séquence
01:04:11 de reprise des discussions avec les syndicats.
01:04:14 Pour l'instant, rien ne dit que ça va fonctionner comme il le souhaite.
01:04:16 A tout à l'heure.
01:04:17 De retour avec vous pour la toute dernière partie de l'émission.
01:04:23 Je vous le disais, on va filer du côté du Palais Bourbon
01:04:25 parce qu'Élodie Huchard a suivi aujourd'hui la séance de questions au gouvernement.
01:04:29 Bonjour Élodie, ravie de vous retrouver délocalisée à l'Assemblée aujourd'hui.
01:04:34 On le rappelle, il y a eu une pause parlementaire d'une quinzaine de jours
01:04:37 mais les députés ont repris du service aujourd'hui
01:04:39 et toujours, encore et toujours, la réforme des retraites
01:04:42 qui, bien que désormais promulguée, cette loi s'invite toujours dans l'hémicycle.
01:04:50 Oui Nelly, clairement, ce qu'on voit c'est d'un côté le gouvernement
01:04:53 qui a très envie de tourner la page.
01:04:55 Aurore Berger, ce matin, la présidente du groupe Renaissance ici à l'Assemblée,
01:04:58 nous disait que pendant ces quinze jours de vacances parlementaires,
01:05:01 ses collègues sur les marchés dans leur circonscription
01:05:03 n'avaient pas du tout entendu parler de retraite.
01:05:05 Ils avaient entendu parler de pouvoir d'achat.
01:05:07 Signe qu'il était aussi le temps de passer à autre chose.
01:05:10 Mais autant vous dire que la séance de questions au gouvernement
01:05:12 a rappelé justement à l'exécutif que la réforme des retraites
01:05:15 était dans toutes les têtes.
01:05:17 Et évidemment, l'opposition qui n'a eu de cesse d'interpeller la première ministre
01:05:20 ou encore le ministre de l'Intérieur, évidemment aussi sur les manifestations violentes hier,
01:05:24 mais sur cette réforme des retraites.
01:05:26 Et ils appellent encore et toujours aux retraits de la réforme.
01:05:29 L'opposition, comme les syndicats d'ailleurs, est extrêmement déterminée.
01:05:32 Ils ne lâcheront rien.
01:05:34 Il y a deux échéances qui se rapprochent.
01:05:36 L'échéance du RIP, ça c'est demain.
01:05:39 Et puis la proposition de loi Lyot déposée le mois prochain
01:05:43 à l'occasion de la niche parlementaire.
01:05:46 Avec là quand même, j'imagine, un maigre espoir.
01:05:49 Mais on tente de s'y raccrocher, j'imagine.
01:05:52 Oui, parce que je vous le disais, l'opposition est prête à tout et est déterminée.
01:05:58 Alors en ce qui concerne le référendum d'initiative partagée demain,
01:06:01 on a pu interroger y compris d'ailleurs des députés de gauche
01:06:04 qui sont très peu optimistes quant à la décision du Conseil constitutionnel.
01:06:08 Mais Mathilde Panot disait ce matin,
01:06:10 "Après tout, c'est un moyen aussi d'utiliser tous les outils qu'on a à notre portée
01:06:14 et de montrer au gouvernement qu'on ne lâchera rien."
01:06:17 Et puis il y a effectivement cette date du 8 juin,
01:06:20 puisque le groupe Lyot, Libertés, Indépendants et Outre-mer
01:06:23 a déposé une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
01:06:26 Alors c'est, on l'avait vu, c'est aussi le groupe qui avait déposé la motion de censure.
01:06:30 Ils ont un avantage, c'est qu'ils sont beaucoup plus consensuels,
01:06:33 si je puis dire, que l'intergroupe de l'ANUPS ou que le Rassemblement national.
01:06:36 Mais problème, le même que pour la motion de censure,
01:06:39 si on ajoutait tous les groupes qui pourraient voter cette motion,
01:06:42 y a en tout l'ANUPS, le Rassemblement national et Lyot,
01:06:45 il manque encore au moins 35 voix, notamment des Républicains,
01:06:48 pour faire adopter cette proposition de loi.
01:06:51 Et puis il y a un inconvénient de calendrier qui peut paraître anecdotique,
01:06:54 mais qui a quand même son importance. Le 8 juin sera un jeudi.
01:06:57 On le sait, traditionnellement, les députés sont physiquement à Paris,
01:07:00 éventuellement le lundi, surtout le mardi et le mercredi, et le jeudi,
01:07:03 ils rentrent en circonscription. Et du côté des LR, on nous explique
01:07:06 que peut-être ça pourrait en arranger certains, de rentrer en circonscription,
01:07:09 mais il y a des réseaux sociaux qui sont occupés sur le terrain,
01:07:12 plutôt que de prendre part à un nouveau vote dans l'hémicycle.
01:07:15 - Alors ça, c'est pour la partie politique, mais l'intersyndicale,
01:07:18 elle n'a pas fini la partie non plus.
01:07:21 On va d'ailleurs se pencher sur cette question maintenant,
01:07:24 puisqu'on sait désormais qu'il y a un appel à mobilisation prévu le 6 juin prochain.
01:07:29 C'est ce qui s'est décidé lors de la rencontre de l'intersyndicale aujourd'hui,
01:07:32 pour définir un plan d'action commun, sans qu'on sache réellement
01:07:36 s'ils seront au diapason pour aller rencontrer Elisabeth Borne,
01:07:40 dès lors qu'elle lancera des invitations.
01:07:43 Laurent Berger, en tout cas, lui, pour la CFDT,
01:07:46 il n'a pas caché son envie d'y aller. Je propose de l'écouter.
01:07:49 Et puis on aura peut-être un autre son de cloche avec un représentant de l'EFO dans un instant.
01:07:54 - Il y a deux rendez-vous encore qui permettent d'infléchir cette application de la loi.
01:07:59 Le premier, c'est mercredi, une décision du Conseil constitutionnel
01:08:02 sur le référendum des signatifs partagés. - Sur l'âge.
01:08:05 - Sur l'âge. Si jamais le Conseil constitutionnel validait ce référendum des signatifs partagés,
01:08:11 il y aurait une voie de dérivation pour dire "on fait les 9 mois de débat citoyen nécessaires
01:08:15 et la loi ne s'applique pas, on ne fait pas les décrets, on attend".
01:08:18 - Donc ça c'est mercredi. - C'est mercredi.
01:08:20 Le deuxième, c'est le 8 juin. Un groupe parlementaire qui s'appelle Lyott,
01:08:24 a une niche parlementaire et a proposé dans cette niche parlementaire
01:08:28 une proposition de loi qui serait l'abrogation de la loi qui vient d'être promulguée
01:08:33 par le président de la République. Et là, ce serait la première fois finalement
01:08:37 que le Parlement puisse se prononcer sur le contenu de cette loi.
01:08:41 - Bonjour Patrick Privat, merci d'être avec nous en direct.
01:08:44 Vous êtes trésorier confédéral de force ouvrière, merci beaucoup.
01:08:48 Laurent Berger, je rappelle, là on va se projeter un petit peu sur les invitations
01:08:52 qui seront lancées par Elisabeth Borne dans quelques jours a priori.
01:08:55 Laurent Berger, il dit "nous au fond maintenant, on prend acte de ce qui s'est passé",
01:09:00 même si, mise en corps, vous venez de l'entendre sur ce qui peut se passer
01:09:04 sur le plan institutionnel, mais on prend acte quand même de la promulgation de la loi.
01:09:08 Maintenant, il va peut-être falloir avancer sur d'autres sujets.
01:09:11 Est-ce que vous le rejoignez sur ces questions ?
01:09:14 - Bonjour tout d'abord et merci pour votre invitation.
01:09:18 Au moment où on parle, on n'a pas encore reçu formellement d'invitation
01:09:22 de la part de la Première Ministre. Donc nous ne connaissons pas les modalités
01:09:27 de cette consultation, si je puis dire.
01:09:30 - Oui, d'accord. Mais bon, si vous y allez, si par exemple votre syndicat consent à y aller,
01:09:37 de quoi voulez-vous parler ? C'est-à-dire que, est-ce que vous allez poser un préalable,
01:09:41 en l'occurrence la prorogation de la loi retraite, ou au fond, est-ce que comme la CFDT,
01:09:47 vous dites "il y a d'autres sujets", je crois que j'ai lu un extrait d'un de vos représentants
01:09:51 qui disait "on peut au fond aussi décider d'y aller pour parler de pouvoir d'achat,
01:09:57 de l'indexation des salaires, du dégel de l'indice sur les salaires".
01:10:03 Ce sont des choses sur lesquelles vous pensez que vous avez une marge de manœuvre
01:10:06 pour convaincre l'exécutif ?
01:10:08 - Mais nous pouvons discuter de tout pour ce qui concerne notre parti.
01:10:13 Je ne ferai pas les propos pour les parlementaires.
01:10:17 Chacun fera ce qu'il aura à faire de son côté.
01:10:21 Bien entendu, nous suivons le calendrier.
01:10:23 Vous aurez noté que nous avons appelé à une nouvelle mobilisation le 6 juin prochain,
01:10:30 le 10 dé si je puis dire, et que le 8 juin, il y a une nouvelle proposition de loi
01:10:35 qui sera déposée. D'ici là, nous allons rappeler à l'ensemble des parlementaires,
01:10:40 sur les territoires, ceux qui ont bien pu vouloir voter, que ce soit à l'Assemblée ou au Sénat.
01:10:48 Et que chacun n'oublie pas ce qui s'est passé pendant ces trois derniers mois.
01:10:52 Voilà ce que nous allons faire pour le moment.
01:10:54 Après, sur l'invitation, je vous dis, on peut discuter de beaucoup de choses.
01:10:57 On peut discuter du salaire, on peut discuter du SMIC,
01:11:01 on peut discuter du point d'indice dans la fonction publique.
01:11:04 D'ailleurs, l'ensemble des fédérations de fonctionnaires ont demandé la réévaluation
01:11:08 de la valeur du point d'indice dans la fonction publique.
01:11:11 Nous avons revendiqué, comme toujours, une augmentation du SMIC.
01:11:15 Le SMIC qui vient juste d'être augmenté depuis le 1er mai,
01:11:18 c'est simplement l'augmentation légale qui a été donnée. Il n'y a pas eu de coup de pouce.
01:11:23 D'accord, donc vous pensez que vous avez peut-être une marge de manœuvre de ce point de vue.
01:11:26 Mais vous misez encore, je le sens bien quand même à travers votre réponse,
01:11:29 sur la proposition de loi Lyot dont on disait tout à l'heure ici qu'elle avait quand même peu de chance de passer.
01:11:34 Donc de ce point de vue là, il y aura peut-être une impasse quand même.
01:11:37 Moi, je ne suis pas parlementaire.
01:11:39 Mais je fais mon travail syndical de mobilisation des équipes sur le terrain.
01:11:44 C'est ça que nous faisons aujourd'hui.
01:11:47 Et nous reprenons toujours notre opposition à cette réforme des revenus.
01:11:51 Une dernière question sur l'intersyndicale, dont on a beaucoup dit qu'elle a tenu la distance.
01:11:55 C'est un fait indéniable. Est-ce qu'elle est intacte ?
01:11:58 Est-ce que le fait que Laurent Berger se démarque grandement dans le propos de la CGT
01:12:03 peut sonner le glas de l'intersyndicale dans les semaines, les mois à venir ?
01:12:08 Il n'y a pas de glas de l'intersyndicale sur le dossier des retraites.
01:12:11 Vous avez eu un communiqué commun ce matin de l'ensemble de l'intersyndicale.
01:12:15 Donc vous voyez qu'il n'y a pas de glas de l'intersyndicale sur ce dossier de retraite.
01:12:19 Bien au contraire.
01:12:20 Comment vous êtes déterminé pour faire retirer ce projet ?
01:12:23 On prend rendez-vous dans quelques jours et on verra si effectivement vous répondez à l'invitation d'Elisabeth Borne
01:12:28 et en fonction des termes de l'invitation qui vous seront soumis.
01:12:31 Merci beaucoup Patrick Privat d'avoir répondu à nos questions.
01:12:34 Une petite réaction peut-être ?
01:12:35 Tiens, Louis-Marguerite, à ce qui vient d'être dit.
01:12:37 Absolument, moi je voudrais répondre à M. Privat et d'une manière générale à toutes les organisations syndicales
01:12:41 qu'il y a des tas de chantiers sur lesquels on va pouvoir travailler.
01:12:43 Et en fait, le dialogue n'a pas été rompu malgré évidemment la tension que nous venons de traverser
01:12:47 et dans laquelle nous sommes encore.
01:12:48 Notamment, je vais jusqu'au bout.
01:12:51 Il y a un accord mentionné.
01:12:54 Et d'ailleurs, ce n'est même pas grâce au gouvernement ou à la majorité.
01:12:57 C'est grâce à la responsabilité des organisations syndicales comme des organisations patronales.
01:13:01 Il y a eu un accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur.
01:13:04 C'est quoi encore ? En deux mots, c'est comment on redistribue mieux et à plus les bénéfices des entreprises.
01:13:09 Donc ça ne concernera pas absolument tout le monde, mais ça concernera beaucoup de salariés du secteur privé.
01:13:13 Il y a un projet de loi qui va être présenté par le gouvernement, le Conseil des ministres, puis à l'Assemblée nationale.
01:13:17 J'aurai l'honneur d'en être rapporteur et de le défendre à l'Assemblée nationale.
01:13:19 Donc voilà un sujet.
01:13:20 Et je précise que la plupart des organisations dont on est des signataires, y compris Forces ouvrières,
01:13:24 ça c'est très important.
01:13:25 Mais ce qu'il vous dit lui, c'est que l'un n'exclut pas l'autre.
01:13:27 C'est-à-dire qu'en gros, il y a deux dossiers concomitants à porter.
01:13:29 Enfin, si je me trompe, M. Privat est resté avec nous.
01:13:32 C'est pas parce qu'ils acceptent in fine de discuter salaire, etc., ce qui est aussi important pour les travailleurs,
01:13:38 qu'ils ne vont pas continuer à se battre sur les retraites.
01:13:40 Alors que l'exécutif aimerait fermer complètement ce chapitre.
01:13:43 Mais personne ne pense que…
01:13:45 La mesure d'âge, elle est terminée, le loyer voté.
01:13:47 Mais personne ne pense à ce moment.
01:13:48 Patrick Privat, vous n'avez pas beaucoup de soutien sur le plateau ?
01:13:50 Non, mais il fait semblant, M. Privet, qu'il y ait un discours syndicaliste parfaitement légitimé.
01:13:54 Allez, on va le laisser répondre.
01:13:55 Mais là, c'est fini. C'est bien.
01:13:56 Vous n'allez pas avoir beaucoup de soutien sur le plateau.
01:13:58 Ça, c'est pas le souci de ce point de vue-là.
01:14:00 Effectivement, M. le rappelé à l'instant, nous avons un accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur.
01:14:06 Nous sommes officiellement consultés sur ce texte la semaine prochaine.
01:14:09 Nous sommes signataires de cet accord.
01:14:11 Et nous entendons bien que cet accord soit intégralement retranscrit.
01:14:15 Il y a d'ailleurs, déjà, parce qu'on a le projet, un petit souci sur la retranscription.
01:14:21 Dans le préambule de cet accord, il est bien mentionné que le partage de la valeur ne saurait se substituer au salaire.
01:14:29 Nous souhaitions, ensemble des interlocuteurs et des partenaires sociaux, que ce soit retranscrit dans le Code du travail.
01:14:35 Or, dans le projet qui nous est présenté, ça n'est pas retranscrit.
01:14:39 Ça pose déjà un problème de méthode.
01:14:41 Alors que le gouvernement s'est engagé à retranscrire intégralement cet accord, déjà, il y a un petit souci sur ce problème.
01:14:48 Donc c'est quand même assez mal engagé, c'est ça que vous dites ?
01:14:50 Non, mais comment ça ?
01:14:51 Non, non, non, non, non, non, non.
01:14:52 On commence ce travail parlementaire, le gouvernement a fait déjà un excellent travail et de consultation.
01:14:56 C'est de la consultation importante.
01:14:58 C'est de la consultation ô combien importante.
01:15:00 Quand on dit à plusieurs reprises sur l'accord interprofessionnel que le salaire doit primer sur l'intéressement ou la participation, ça n'est pas anodin.
01:15:11 Et c'est signé de nombre d'organisations, toutes les organisations patronales et une majorité des organisations syndicales.
01:15:17 Vous faites référence, en fait, à la proposition d'Elisabeth Borne d'étendre l'intéressement et la participation aux entreprises de moins de 50 salariés.
01:15:23 Et vous dites, c'est pas ça la priorité, c'est d'abord on monte les salaires. Réaction de Jean Messiaen ?
01:15:28 Le problème, si vous voulez, c'est que ce monsieur a tout à fait raison de se méfier d'une certaine façon.
01:15:34 Parce que, évidemment, même si le dialogue n'est pas formellement interrompu, il y a quand même un contexte d'un manque de confiance des organisations syndicales vis-à-vis du gouvernement,
01:15:46 compte tenu de ce qui s'est passé avec la réforme des retraites.
01:15:49 La réforme des retraites continue indirectement à polluer et au-delà le dialogue social. On le voit.
01:15:56 Le gouvernement tente, évidemment, de sortir de l'ornière de la réforme des retraites pour décaler le dialogue social sur d'autres problématiques.
01:16:05 Mais on voit bien que même dans ces autres problématiques-là, il y a un effet boomerang, en quelque sorte, de la réforme des retraites
01:16:12 et de la conflictualité liée à la réforme des retraites sur ce nouveau dialogue.
01:16:16 Jean, soyons sérieux, la réforme des retraites est votée et personne ne la retirera. Ça, c'est terminé.
01:16:23 En revanche, ce choix du 6 juin est bien choisi. Je pense que ça préserve d'abord l'unité de l'intersyndical, que c'est important pour eux,
01:16:35 que c'est important pour la suite du dialogue. Pour moi, il ne fait pas l'ombre d'un doute que maintenant, la parole est à la négociation et à la discussion avec les syndicats.
01:16:48 Je ne doute pas que c'est ce qui va s'ouvrir dans les jours qui viennent.
01:16:51 Je suis d'accord avec le 6 juin, c'est la date du débarquement. Peut-être qu'on va débarquer le gouvernement, du coup.
01:16:56 Merci beaucoup. Merci Patrick Privat. On prend rendez-vous dans quelques jours.
01:17:01 On a bien senti que pour vous, le combat n'était pas terminé. Merci à tous les trois de m'avoir accompagné cet après-midi.
01:17:06 Dans un instant, bien sûr, Laurence Ferrari avec Punchline. Et regardez son invité de demain, c'est bien sûr Laurent Nunez.
01:17:16 Ce sera l'interview politique, mais ça, le rendez-vous est prêt pour demain à 8h15. En attendant, vous avez rendez-vous avec elle pour Punchline.
01:17:23 Excellente soirée sur notre antenne. On se retrouve demain à 15h30 pour ce qui nous concerne.
01:17:27 [Musique]

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