L'intersyndicale a-t-elle un avenir selon vous ? - Les débats du matin

  • l’année dernière
Avec Guillaume Bigot et Eric Revel
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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-05-02##

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00:00 A 8h46 sur Sud Radio, on ouvre les débats avec vous au 0826 300 300
00:05 et puis avec nos éditorialistes bien sûr Eric Revel et Guillaume Bigot
00:09 qui nous ont rejoué. On va commencer par parler, ça se passe en ce moment même,
00:13 l'intersyndical, les syndicats donc réunis pour parler de la suite
00:17 justement de cette mobilisation contre la réforme des retraites.
00:20 Pour savoir un petit peu aussi s'ils vont accepter ou pas
00:23 la main tendue d'Elisabeth Borne, reçue ou non du côté de Matignon.
00:27 Ils vont devoir se mettre d'accord à ce sujet-là.
00:30 Eric Revel, cet intersyndical, peut-être un moment critique,
00:34 important en tout cas très clairement pour la suite.
00:37 Oui parce que jusqu'à présent, et ça faisait des années,
00:40 il faudrait répéter que les syndicats n'avaient pas avancé unis
00:43 dans une mobilisation aussi longue.
00:46 Donc c'est vrai que c'est peut-être un tournant après cette grande manif
00:49 du 1er mai. D'ailleurs Laurent Berger, il y a 2-3 jours,
00:53 expliquait que si la Première Ministre, sur des sujets
00:59 qu'il intéressait, demandait à voir les syndicats, il irait lui.
01:02 Il n'oubliait pas une chose aussi, c'est que Laurent Berger,
01:05 après Philippe Martinez, il va passer la main à la CFDT aussi,
01:09 que la CGT, sur une ligne très dure avec sa nouvelle patronne,
01:14 c'est que Laurent Berger, je pense, et sa successeuse ou successrice,
01:19 je ne sais pas comment on dit, veut incarner quand même,
01:22 veut continuer d'incarner un syndicat réformiste.
01:25 Donc là oui, effectivement, on est peut-être à un moment critique,
01:28 puis disons un mot quand même, avant que Guillaume nous livre son analyse,
01:32 que franchement, le spectacle auquel on a assisté hier, 1er mai,
01:37 avec des forces de police, sur lesquelles on lance des cocktails Molotev,
01:42 agressés de manière absolument hallucinante par des voyous,
01:46 par des délinquants, je sais bien que les syndicats
01:49 et leur service d'ordre n'y sont pour rien,
01:51 mais franchement, c'est un spectacle absolument terrifiant,
01:54 lamentable, et cette violence, on n'en peut plus.
01:57 - Oui, c'est ce que vous disiez d'ailleurs dans votre éditorial, Guillaume Pigot, tout à l'heure.
02:01 - Oui, ces capuches noires, là,
02:03 ça n'a rien à envier aux chemises noires des années 30, c'est sûr.
02:07 Donc ça, on est absolument d'accord avec Eric,
02:11 pas de boule de cristal pour savoir si l'intersyndical va éclater ou pas.
02:17 Seule chose qu'on pourrait peut-être se dire,
02:20 c'est que d'abord, c'est Mme Léon, maintenant, qui a succédé à M. Berger,
02:24 mais Mme Léon n'est pas nécessairement sur la même ligne que M. Berger.
02:27 - Ce sera à partir de juin, officiellement.
02:29 - Voilà, et que... Ah, vous avez raison.
02:31 Mais en plus, il me semble que les uns comme les autres,
02:36 y compris la CGT de Mme Binet,
02:38 pourraient tactiquement avoir un intérêt à aller à la table des négociations,
02:42 parce que ce qu'ils veulent obtenir et ce qu'ils veulent arracher du gouvernement,
02:46 c'est au moins, je dirais, le lien entre les salaires,
02:52 l'augmentation de tous les salaires et l'augmentation de l'inflation,
02:54 de sorte à réindexer à nouveau les salaires sur l'inflation.
02:57 - Pas seulement le SMIC, mais l'ensemble des salaires.
02:59 - Exactement, comme c'était le cas jusqu'en 1983.
03:02 Donc, en fait, casser vraiment, briser complètement cette logique,
03:07 on va dire, de privilégier le remboursement de la dette.
03:10 Bon, la question n'est pas de savoir si c'est bien ou pas de faire ça,
03:13 la question c'est que, tactiquement, ils pourraient avoir intérêt à faire ça.
03:15 Alors, comme ils savent que le gouvernement ne peut en aucun cas l'accepter,
03:19 évidemment, ça leur fournirait un prétexte.
03:21 Pourquoi aussi ? Parce qu'au moins jusqu'au 8 juin,
03:23 moment où il y a la niche de l'IOT et le projet de loi qui vise à annuler la réforme des retraites,
03:29 ils peuvent toujours, au moins tactiquement, gagner ce temps-là.
03:32 - Alors, on va accueillir justement 0826-300-300 Guy, qui nous appelle de Toulon,
03:38 qui voulait réagir à ce sujet. Bonjour Guy.
03:40 - Bonjour. Écoutez, moi, ce que je dirais,
03:45 moi j'ai été employeur toute ma vie,
03:47 je n'ai jamais eu affaire aux syndicats parce que j'avais une entreprise de moins de 10 salariés.
03:53 Et ce que je dirais, ce que sont en train de faire les syndicats,
03:57 c'est de faire ce qu'a fait la NUP.
04:01 Donc, c'est peut-être pas une mauvaise idée d'essayer de s'entendre,
04:04 même si on a des désaccords sur certaines choses.
04:07 C'est pas parce que j'ai été employeur que je refuse d'entendre les requêtes.
04:11 Moi, je n'ai pas attendu d'avoir le président qui nous explique qu'il faut donner des dividendes,
04:16 même avec ma petite entreprise, je l'ai toujours fait.
04:19 Les employés, les derniers, c'était très bien, avec jusqu'à 17 mois de salaire.
04:23 Voilà. Vous savez, tous ces gens qui sont en politique,
04:26 ils n'ont pas de leçon à me faire.
04:27 Les syndicats, ils ont une chose qu'il faut bien réfléchir.
04:32 C'est que si vous voulez représenter le peuple réellement,
04:35 parce qu'ils ne le représentent pas du tout, en réalité, et surtout pas les travailleurs,
04:39 il faudrait qu'ils se posent de réelles questions.
04:42 Entre autres, pourquoi on a laissé faire des contrats de 30 heures
04:47 qui sont un esclavagisme complet pour les salariés qui le pratiquent.
04:53 Parce que très souvent, ce sont des gens, des femmes, qui sont dans la grande distribution,
04:57 qui travaillent 6 jours par semaine avec des horaires coupés, et personne ne dit rien.
05:02 Vous comprenez ? Parce qu'il faut bien qu'il y ait des esclaves pour faire tourner le monde.
05:05 Et ça, ça a toujours été...
05:07 Donc, quand on entend le monsieur qui a parlé tout à l'heure,
05:10 qui était dans le bâtiment, qui avait une petite retraite,
05:13 moi, j'ai un de mes salariés qui n'a pas travaillé beaucoup avec moi,
05:15 il n'y a que 650 euros de retraite.
05:18 Il n'y a que 700 qu'on doit...
05:20 On doit quelqu'un qui a travaillé toute sa vie.
05:23 Voilà. Donc, je veux dire, tout est comme ça.
05:26 Donc, quand vous regardez autre chose, il n'y a pas très longtemps,
05:29 quand j'étais encore en activité, un jour j'étais chez un monsieur
05:33 qui s'est mis à m'expliquer que lui, gardien de prison,
05:37 quand il a commencé à travailler, il avait deux smics,
05:40 il m'a dit "Maintenant, je suis un smic et demi."
05:43 Alors, est-ce que les syndicats trouvent ça normal ?
05:46 Le jour où ils feront des bons combats,
05:48 le jour où ils soulèveront de bons problèmes,
05:51 ça sera pas mal.
05:52 C'est pour ça que ça serait intéressant qu'ils s'entendent entre eux
05:55 et qu'ils mettent à plat tout ça,
05:57 de manière à ce que les choses avancent réellement.
05:59 Vous voyez ce que je veux dire ?
06:00 - Oui, Guy, je vais faire réagir justement Eric Reuvel à ce sujet-là.
06:03 D'ailleurs, peut-être que s'ils acceptent justement
06:05 les syndicats la main tendue par Elisabeth Borne,
06:07 en tout cas, il y a pas mal de sujets qui sont possiblement sur la table.
06:10 D'ailleurs, Sophie Binet de la CGT, hier,
06:12 laissait entendre qu'elle était effectivement
06:14 pas contre, a priori, de se rendre à Matignon, Eric.
06:18 - Oui, oui, c'est ça.
06:20 Mais Guy a raison, il y a plein de sujets qui sont sur la table
06:23 et qui montrent que les politiques, en fait,
06:25 la plupart, en tout cas, connaissent pas vraiment dans le détail
06:28 le monde du travail, et pour une raison très simple,
06:30 c'est que souvent, malheureusement, c'est un cas très français,
06:33 c'est pas vrai aux Etats-Unis ou en Angleterre,
06:35 souvent, on fait d'abord carrière en politique
06:37 avant même d'avoir fait une autre carrière ailleurs.
06:39 Donc c'est très compliqué de connaître le fond des problèmes,
06:43 notamment des travailleurs ou des employés,
06:47 parce que quand on a une politique de carrière,
06:49 par définition, on n'a pas une connaissance très épaisse
06:52 du monde de l'industrie, du monde du BTP, du monde de l'entreprise, etc.
06:56 Bon, maintenant, sur l'intersyndical, quand même,
07:00 je rejoins le point de Guillaume, c'est que,
07:03 alors on verra ce que va donner la...
07:06 Madame... enfin, j'ai oublié, pardonnez-moi son nom,
07:09 qui va succéder à une berger à la CFDT...
07:11 - Marie-Lise Léon.
07:12 - Oui, mais si elle incarne,
07:15 si elle continue d'incarner un syndicat réformisme
07:18 face à la CGT, Madame Binet, qui quand même s'enflamme
07:22 et donne l'impression qu'elle donne des gages,
07:25 parce que la CGT est en crise aussi,
07:27 donc il faut que Madame Binet donne des gages les plus durs possibles
07:29 pour satisfaire une partie de ses mandants à la CGT,
07:34 on risque d'avoir quand même deux chemins qui vont se séparer,
07:37 me semble-t-il, parce que la CFDT de Laurent Berger,
07:40 je vous le rappelle, elle était pour une réforme à point des retraites
07:44 dans le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
07:46 à l'époque d'Édouard Philippe,
07:49 donc, bon, voilà, il faut quand même regarder ça de près,
07:52 parce que si vous avez des syndicats qui continuent d'incarner
07:56 ce qu'ils ont incarné historiquement,
07:58 c'est-à-dire d'un côté le réformisme et de l'autre côté
08:00 ce que j'appelle le jusqu'au boutisme,
08:02 par définition, l'intersyndicale ne peut pas continuer sur ces bases-là.
08:06 Quant au salaire et à l'inflation, pardonnez-moi,
08:08 mais alors, Guillaume disait que ce n'était pas le sujet
08:10 de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose,
08:12 ben, quand même, il faut quand même s'interroger.
08:14 Évidemment qu'on manque de pouvoir d'achat en France,
08:16 évidemment que des toutes petites retraites, c'est absolument scandaleux
08:19 quand on a travaillé toute sa vie,
08:20 mais indexer les salaires et l'inflation,
08:22 c'est évidemment nourrir encore plus la spirale inflationniste
08:26 et au bout du compte faire perdre encore plus de pouvoir d'achat,
08:29 parce que la cavalcade entre salaire et inflation,
08:31 elle ne peut pas perdurer aussi longtemps que les 4 saisons d'Hivaldi.
08:37 Éric, je voudrais juste donner la parole rapidement au Standard 0826-300-300.
08:42 Frédéric nous appelle de Bergéras,
08:44 concernant ces soignants non vaccinés qui vont pouvoir réintégrer
08:47 à partir de la mi-mai, ça concernerait 2000 soignants.
08:51 Bonjour Frédéric.
08:52 Oui, bonjour, rappel de votre équipe.
08:54 Votre témoignage nous est précieux,
08:56 puisque votre fille, je crois, a été concernée justement par cette suspension.
09:00 Elle a été suspendue,
09:02 et puis bon, pour pouvoir faire les petits boulots à côté,
09:05 du coup elle a été démissionnaire.
09:08 Voilà, donc effectivement, en moins de 10 ans, c'est un peu compliqué.
09:11 En cours d'année, c'est difficile,
09:13 parce que pour trouver un placement en crèche pour les enfants,
09:17 ça ne va pas être simple, déjà.
09:19 Mais enfin bon, ceci dit, c'est le temps.
09:22 Après plus de 500 jours, on n'est plus là deux mois près.
09:26 Les pauvres gens se sont débrouillés comme ils ont pu,
09:28 pour continuer à vivre.
09:30 Elle a prévu quoi, votre fille, justement, de reprendre ou pas ?
09:33 Je crois que je pose encore la question,
09:36 parce qu'elle a été un peu échaudée.
09:38 Je trouve quand même que c'est un truc,
09:40 on ne l'a pas mis assez en avant.
09:42 Si, peut-être sur les radios, oui, mais pas partout.
09:45 On n'a pas mis assez en avant le choc,
09:49 parce que là, on parlait à l'instant,
09:52 aussi des retraites.
09:54 J'ai bien vu le monsieur qui passait avant,
09:57 qui était un ancien patron aussi, comme moi.
09:59 Je veux dire qu'il n'y a pas de débat dans ce pays.
10:04 Quand vous avez l'histoire des vaccins,
10:07 moi aujourd'hui, quand je parle avec des gens,
10:09 il y a encore des gens qui sont dans le déni complet.
10:13 Vous avez les fact-checkers qui n'arrêtent pas
10:16 de dire que les livres sont antivax,
10:19 notamment de Madame Marion Caudé et compagnie.
10:21 Avec des informations comme ça, on n'est pas prêts d'avancer.
10:24 - Sur celui de radio, le débat est ouvert.
10:27 Je voudrais qu'on donne la parole rapidement
10:29 pour conclure à Guillaume Bigot sur cette question
10:32 de la réintégration des soignants non-vaccinés.
10:36 - Ce qui est vraiment triste dans cette histoire,
10:38 c'est que cette affaire complexe sanitaire, d'abord,
10:41 est devenue une affaire politique.
10:43 Et donc, ça a cristallisé des passions politiques,
10:45 même des haines, dans un sens comme dans l'autre,
10:48 avec des Frances qui ne se parlent plus.
10:50 Et que le gouvernement a utilisé,
10:53 a vectorisé cette affaire des vaccins
10:56 pour faire de l'autoritarisme.
10:58 Ce qui était tout à fait justifié et légitime dans un temps.
11:01 Une fois que la littérature scientifique a montré
11:04 que même vaccinés, on pouvait transmettre,
11:07 ça n'avait plus tellement de sens de maintenir
11:09 cette espèce de fatwa, si ce n'est par caprice personnelle
11:12 du président de la République.
11:13 - Précisons que ça faisait suite, fin mars,
11:15 à la décision de la Haute Autorité de Santé
11:16 qui disait effectivement qu'il n'y avait plus d'obligation
11:18 pour les soignants à se faire vacciner,
11:21 et bien ils conseillent toujours de se faire vacciner.
11:23 Merci beaucoup Guillaume Bigot,
11:25 merci Eric Revelle d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
11:28 Merci aussi à Guillaume Frédéric qui est avec nous au Standard de Sud Radio.
11:31 Vous continuez bien sûr à être avec nous.
11:33 Moi je vous souhaite une très belle journée sur Sud Radio.
11:35 Dans un instant, mettez-vous d'accord avec Valérie Expert.
11:37 A demain.
11:38 SUDRADIO.COM

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