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00:00 Les agriculteurs face à la sécheresse, on en parle depuis ce matin sur France Bleu Azur et on est maintenant
00:05 avec le président du syndicat agricole FDSEA dans les Alpes-Maritimes.
00:09 Bonjour Jean-Philippe Frère.
00:10 Bonjour.
00:11 Mon ressenti de citadin ce matin c'est qu'il a beaucoup plu depuis samedi. Votre ressenti à vous de cultivateur,
00:16 ça fait du bien ou c'est juste une goutte d'eau ?
00:18 C'est juste une toute petite goutte d'eau, voilà, ça va servir simplement pour donner un petit peu à boire
00:24 à la nature et aux arbres mais si vous regardez les sols et que vous grattez sous un arbre c'est rentré de
00:29 15 à 20 mm seulement.
00:31 Les deux tiers du département sont en la sécheresse renforcée depuis vendredi dernier, décision de la préfecture.
00:36 Pas de lavage de voiture en dehors des stations, on n'arrose pas la pelouse, on limite dans le jardin, c'est suffisant ça d'après vous ?
00:41 C'est suffisant, de toute façon on peut pas faire plus.
00:45 Malheureusement maintenant comme je dis toujours les arrêtés sont pris mais il faut les faire appliquer derrière.
00:49 Voilà, la problématique c'est que chacun respecte les règles, la grande majorité des gens le font
00:54 mais il va falloir quand même faire de la surveillance et s'assurer que les arrêtés sont bien remplis.
00:59 Vous avez sans doute froncé les sourcils ces jours-ci en entendant l'humi
01:03 chez nos amis de BFM, un des représentants de ce syndicat d'hôtellerie et restauration chez nous,
01:07 dire que c'est aux locaux azuréens de faire des efforts et se restreindre pour préserver les touristes
01:13 de cette sécheresse pour qu'ils profitent en clair de notre belle côte d'Azur.
01:17 Est-ce que nos agriculteurs sont moins importants que nos touristes ?
01:20 Pas du tout, d'abord c'est une décision que je trouve
01:25 bien dramatique parce que ça prouve bien que ce monsieur a une méconnaissance totale de ce qu'il est en train de se passer
01:30 et la réussite des économies elle se fait pas en opposant les gens.
01:34 Tout le monde doit faire un effort, bien sûr que les gens qui vivent là l'année le font déjà
01:38 mais le touriste vient dans notre département et il fera les mêmes efforts que tout le monde.
01:43 Voilà, il faut la réussite de cette économie d'eau
01:46 avec les enjeux que nous allons avoir, il faut qu'elle soit partagée par tout le monde, y compris les orientations qu'on va prendre.
01:52 On compte environ 400 maraîchers aujourd'hui dans nos Alpes-Maritimes, vous m'arrêtez si les chiffres ne sont pas bons.
01:57 L'été dernier, une vingtaine d'agriculteurs a dû déposer le bilan parce que l'eau a été coupée.
02:02 Est-ce que c'était une première et puis surtout est-ce que ça risque de se reproduire à l'avenir ?
02:05 Alors le bilan c'est deux personnes, par contre ils ont perdu entièrement leur récolte donc ça fait d'un impact économique énorme.
02:12 Bien sûr que ça peut se reproduire et d'ailleurs
02:15 je vous le dis, il y a quelques jours il y a une commune du département
02:19 alors on attend de voir le contrôle de la légalité si ça va passer, qui vient de prendre un arrêté au conseil municipal
02:24 interdisant l'installation d'agriculteurs maraîchers sur la commune. Donc ça veut dire jusqu'où ça va.
02:28 Vous le verrez un petit peu plus tard, aujourd'hui j'attends que ça passe.
02:32 - Si il y a un arrêté, ça veut dire que c'est officiel ?
02:34 - C'est un arrêté mais il faut que ça passe derrière, la commune l'a pris,
02:37 maintenant il faut que ça passe au contrôle de la légalité puis nous on réagira
02:41 le moment voulu si le contrôle de la légalité le laisse passer. En tous les cas on montra au créneau parce qu'il n'y a pas de raison
02:46 qu'on interdise l'agriculture, si on doit interdire on interdit tout comme l'ont fait les pays de faïence, je vais mettre les pieds dans le plat
02:51 au niveau de la constructibilité et les permis de construire, à un moment donné si on interdit on interdit pour tout le monde.
02:57 - Mais vous n'y direz pas où c'est ?
02:58 - C'est pas que je vous le dis, c'est dans le département et c'est une commune...
03:00 - Vous y direz juste après, là puis on ira voir France Bleu Azur et on en parlera demain.
03:04 C'est aussi une bonne chose selon vous de prévoir des retenues d'eau pour les éleveurs comme c'est le cas
03:09 d'un projet en ce moment à Levins, on va d'ailleurs en parler avec le maire
03:13 invité à 8h15, des retenues d'eau, on a beaucoup parlé vous savez des méga bassines du côté des Deux-Sèvres, est-ce qu'il faut faire ça aussi chez nous
03:19 pour pouvoir arroser tout simplement ? Et vous savez de quoi vous parlez, vous produisez des olives vous ?
03:23 - Pas que l'arrosage, vous soulevez
03:26 une question importante, aujourd'hui on a un département qui est atypique
03:30 donc il va falloir, il n'y aura pas une solution, il y aura des solutions.
03:33 Mais en effet le monde agricole soutient les retenues d'eau importantes et je vais aller même plus loin que ça parce qu'un barrage aujourd'hui
03:39 est quelque chose qu'il va falloir réétudier, il y avait un vieux projet qui date de 28 ans dans l'Estheron, vous avez vu que l'Estheron est passé
03:45 en renforcé donc ce projet aurait été fait, je pense qu'on n'aurait pas le manque d'aujourd'hui.
03:49 Les barrages permettent aussi du turbinage, n'oublions pas qu'en hiver le lac de Saint-Cassien
03:53 nous a encore sauvé et toute la partie ouest du département est raccordée sur le lac de Saint-Cassien.
03:57 Voilà donc aujourd'hui nous on est ouvert à tout. - Mais là c'est une retenue collinaire en l'occurrence à Levins, c'est pas exactement la même chose.
04:02 - Mais c'est très bien, c'est très bien, elle est adaptée par rapport aux besoins du secteur, c'est pas que
04:08 aujourd'hui l'agriculture vit des moments difficiles, on est les premiers impactés parce que que ce soit les maréchaux, l'élevage, il n'y a pas d'eau, les bêtes
04:14 elles meurent, voilà donc là c'est vite réglé, le rendu il est direct mais il faut optimiser
04:19 pour tout le monde, voilà chacun un droit puis ces retenues d'eau serviront aussi
04:23 pour d'autres arrosages, on a besoin d'eau. - Les écolo qui vous écoutent ils viennent de cracher leurs biscottes là ?
04:28 - Non, pourquoi pas du tout, on travaille très bien avec eux, sachez qu'ils sont toujours
04:32 invités lorsque je fais des réunions parce que comme je l'ai dit, la réussite
04:36 pour tout le monde pour passer ce moment difficile dans les projets qui vont sortir et j'espère qu'ils vont sortir vite
04:41 parce que ça fait deux ans d'affilée que là on tourne en rond avec les arrêtés, quand on prend un arrêté c'est qu'on a été mauvais avant.
04:48 On partagera, on échange avec eux et je veux dire ils sont pas fermés, ils sont fermés sur un uto. Le tout c'est que ce soit
04:54 des outils qui soient ramenés à la réalité et aux besoins qu'on a du terrain, c'est pas pour se faire plaisir mais des décisions il faudra
05:00 les prendre donc on en parle tous ensemble, on se met 20-30 autour la table, les associations, les mondes agricoles,
05:06 les entrepreneurs, les collectivités, mais après à un moment donné quand on a tous décidé, ça sera la majorité
05:11 et on applique voilà, mais il faut le partager, je me répète la réussite
05:15 de tout ça c'est de partager les solutions et puis il faut s'ouvrir, vous savez il y a des pays qui manquent d'eau depuis des décennies
05:22 il faut aller un peu voir aussi ce qui s'est fait ailleurs, c'est ce qu'on a fait aussi
05:25 vendredi dernier, la journée qu'on a fait avec le président du département,
05:28 on a fait une journée sur l'eau où vous étiez présent, on a échangé justement sur ces possibilités.
05:32 - Bon vos olives en un mot elles vont comment pour finir ?
05:34 - Ah les olives, bien pour l'instant il y a les problèmes d'eau donc là il a un peu plu, on va arriver en pleine floraison,
05:39 on a des coltes, des salons. - On dit pourtant que c'est un arbre l'olivier qui fait, ça commode bien de la chaleur et de la sécheresse, plutôt.
05:45 - Tout à fait, l'olivier ça côte très bien, d'ailleurs c'est un bon méditerranéen, le seul problème c'est que ces longues périodes
05:50 en déficit hydrique
05:52 réagit directement sur la fructification, l'olivier ne produit plus, ça fait deux ans d'affilée, on a eu des calamités agricoles l'année dernière,
05:59 ça risque de se reproduire cette année, c'est la fructification, même en mettant de l'arrosage aux gouttes à gouttes, les températures de chaleur, les fleurs ont brûlé l'année dernière.
06:05 - C'est indicateur, même quand l'olivier souffre de la sécheresse c'est qu'on arrive vraiment à un point inquiétant, merci beaucoup
06:10 - Merci à vous. - Jean-Philippe Frère, président du syndicat de la FDSEA dans les Alpes-Maritimes, belle journée à vous, en espérant de la pluie, mais c'est pas pour tout de suite.