Fitch - "Dire que la chute de cette note est la faute de la CGT, c'est hypocrite." - C.H. Gallois

  • l’année dernière
Avec Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit | Auteur du livre « Les Illusions économiques de l’UE »

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-05-01##

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Transcript
00:00 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03 Le fait du jour.
00:04 - La France, la France, ça va très très très très bien en ce moment.
00:08 Parce que vendredi, vendredi, hein, vendredi dernier,
00:12 l'agence Fitch a dégradé la note qu'elle attribue à la France de AA à AAA+.
00:18 Alors moi, quand j'ai vu ça, écoutez, j'ai plus mangé, j'ai plus bu, j'ai plus dormi.
00:24 Comment j'étais AA et maintenant je suis AA+, AA moins, pardon.
00:29 Non, non, AA moins, qu'est-ce que je raconte ? AA+ !
00:32 J'aurais été heureux, j'aurais goinfré, pas du tout, voilà.
00:36 Baisse de la note de crédit française, bon, pas de conséquences immédiates, paraît-il, mais...
00:41 Enfin, attention, agence de notation, on va en parler avec Charles-Henri Gallois.
00:46 Bonjour.
00:48 - Bonjour André Bercov.
00:49 - Bonjour.
00:50 Vous êtes président de Génération Frexit, on vous a déjà reçu avec plaisir,
00:54 auteur du livre "Les illusions économiques de l'Union européenne".
00:58 Mais alors dites-moi, ça signifie quoi ?
00:59 D'abord, rappelons très très rapidement ce qu'est une agence de notation,
01:04 notamment Fichet, il y a évidemment SP, Standard & Poor's, Moody's et autres.
01:09 Et en fait, qu'est-ce qu'elle fait ?
01:10 Qu'est-ce qu'elle évalue très exactement dans les pays auxquels elle s'adresse ?
01:14 - Alors, elle évalue la solidité, en fait, de titres financiers, en l'occurrence,
01:21 pour ce qui est de l'État français, elle évalue la solidité de la dette d'État française.
01:26 - D'accord.
01:26 - Si on se rappelle, il y a dix ans, on était AAA, on était passé AA+, AA,
01:32 et désormais, depuis vendredi par l'agence de notation Fich,
01:36 nous sommes passés à AA-.
01:38 Et il y a plusieurs raisons qui expliquent cela.
01:42 J'ai vu d'ailleurs les macronistes dire que ce serait de la faute de la CGT.
01:47 J'ai vu...
01:48 - Oui, de la faute au Covid et à la CGT, c'est ça.
01:52 - Exactement.
01:53 J'ai vu le soi-disant économiste Nicolas Bouzou qui nous expliquait
01:57 que la France irait très bien, ou même que Bruno Le Maire,
02:00 que ce serait limite un complot, que tout va très bien,
02:02 mais ce serait de la faute de la CGT et de la faute des manifestations.
02:06 Alors, je ne suis pas là pour défendre la CGT,
02:08 mais en fait, j'ai l'impression que ces gens-là n'ont pas lu exactement la note de Fich
02:12 qui explique très clairement les différents facteurs,
02:15 qui explique pourquoi la note française est dégradée.
02:18 - Alors, allons-y, Charles-Henri Gallois.
02:20 Alors, définissons en quoi la note française est déclarée,
02:24 enfin a été diminuée et quels sont les facteurs ?
02:28 - Alors, il y en a plusieurs, il y en a au moins trois.
02:32 Le premier, c'est que la croissance annoncée par le gouvernement,
02:36 1,3% cette année, 1% l'année prochaine,
02:39 eh bien Fich n'y croit pas,
02:41 ils estiment que ça va être 0,8% cette année
02:44 et 1% l'année prochaine, donc des perspectives de croissance qui sont moindres.
02:47 Mais surtout, rappelez-vous,
02:49 vous avez expliqué qu'il fallait faire la réforme des retraites
02:51 justement pour plaire au marché financier,
02:54 pour ne pas baisser la note française.
02:55 Moi, j'expliquais que ce n'était pas vrai, tout simplement,
02:57 parce que le gain supposé de la réforme des retraites,
03:00 c'est environ 10 milliards d'euros par an
03:02 et ça, c'est une goutte d'eau par rapport à la gavégie
03:06 qui a eu lieu sous la Macronie.
03:08 Je rappelle quand même, pour reprendre les termes
03:10 de notre ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dans son dernier roman,
03:13 la Macronie et Bruno Le Maire en particulier,
03:15 a dilaté les finances publiques françaises comme jamais.
03:18 C'est plus de 600 milliards d'euros de dettes.
03:20 Donc, vous voyez bien que là-dedans, le trou créé...
03:22 - Et 3 000 milliards d'euros de dettes publiques.
03:26 - Et fils explique là-dedans que l'endettement français
03:31 était le plus élevé des pays qui étaient notés AA.
03:36 Donc, c'est pour ça qu'il était normal, en réalité, de dégrader la note.
03:41 Et la dépense publique française a été énorme.
03:44 Et ce qui est intéressant, c'est qu'est-ce qu'ils expliquent
03:45 au sein de la dépense publique française.
03:47 Il y a notamment deux éléments qui devraient mettre la puce à l'oreille.
03:50 Il y a évidemment la dette d'EDF qui est énorme
03:54 du fait du marché de l'Union européenne de l'électricité,
03:56 de la reine qui a mis EDF dans une panade énorme.
04:00 Et l'État, maintenant, a dû mettre la main à la poche
04:04 et doit mettre l'État à la poche.
04:05 Ça, ça coûte beaucoup d'argent.
04:06 Et Fitch le met très clairement.
04:08 Et il y a un autre point qui est mis en avant.
04:10 J'en ai parlé d'ailleurs sur les antennes de Sud Radio.
04:13 C'est la stupidité énorme d'avoir continué
04:16 à émettre des emprunts indexés sur l'inflation,
04:18 notamment à partir de 2015,
04:20 alors que précisément la politique monétaire de la BCE,
04:23 à partir de 2015, vivait à relancer l'inflation.
04:25 - Charles-Henri Gallois, qui était le ministre des...
04:28 - Attendez, vous m'entendez là ?
04:31 Vous m'entendez ?
04:33 Charles-Henri Gallois, est-ce que vous m'entendez ?
04:35 - Oui.
04:35 - Oui, je voulais savoir...
04:36 - Oui, je vous entends, je vous entends.
04:37 - ... à l'époque, le ministre,
04:41 c'était sous, donc, 2015, c'était François Hollande, président,
04:45 qui était le ministre qui a...
04:48 - ... émis de l'économie.
04:49 - Oui.
04:50 C'était déjà Emmanuel Macron ou encore Arnaud Montebourg ?
04:54 - C'était Emmanuel Macron.
04:55 - D'accord.
04:56 - C'est pour exemple, c'était Emmanuel Macron.
04:59 Emmanuel Macron émise de l'économie depuis 2014.
05:01 Et ensuite, vous avez le fameux génie de l'économie, Bruno Le Maire,
05:04 à partir du moment où Emmanuel Macron est devenu président de la République.
05:07 - Absolument.
05:07 - Et il faut quand même savoir qu'en 2019-2020,
05:11 la France empruntait à taux fixes, à des taux négatifs ou nuls,
05:15 et ils ont continué à émettre des emprunts indexés sur l'inflation,
05:17 ce qui n'a absolument aucun sens d'un point de vue financier.
05:20 Et ce coût-là, par exemple, pour l'année 2022, c'était 16 milliards d'euros.
05:24 C'est absolument énorme, surtout si on compare ça à la maigre économie
05:27 à horizon 2030 de la réforme des retraites,
05:29 qui a mis la France sans dessus dessous.
05:32 Donc, d'expliquer que ce serait de la faute de la CGT,
05:35 que ce serait de la faute des manifestations,
05:36 non, c'est de la faute d'une gestion des finances publiques qui est catastrophique.
05:39 Quand je parlais du marché de l'Union européenne de l'électricité,
05:41 le bouclier tarifaire, ça coûte 45 milliards d'euros.
05:44 Mais en fait, on subventionne ce marché-là,
05:48 alors que la France produit l'électricité qui est la moins chère au monde.
05:51 Et donc, on paye 45 milliards d'euros par dogmatisme européen,
05:55 plutôt que de sortir du marché de l'Union européenne de l'électricité.
05:59 Eh bien, on préfère faire des chèques.
06:00 Eh bien, tout ceci, ça a un coût,
06:02 et c'est ce que Fitch, notamment, a pris en compte à la notation.
06:04 - Alors, dites-moi, Charlie Rigalois,
06:06 vous n'avez pas votre haut-parleur sur le téléphone,
06:09 parce que de temps en temps, on vous entend un tout petit moment en réverbération.
06:12 Mais ça va, on vous entend.
06:14 Mais je voulais savoir, par rapport à ça,
06:17 est-ce que l'Espagne et le Portugal,
06:24 faisant partie de l'Union européenne, comme nous, comme la France,
06:27 sont sortis du marché européen de l'électricité ?
06:30 Et comment il se fait que nous, nous n'en sommes pas sortis ?
06:33 - Alors, on ne l'a pas fait, encore une fois, par dogmatisme pro-européen,
06:39 il n'y a pas plus le pro-Union européenne qu'Emmanuel Macron,
06:42 mais en fait, en réalité, ils ne sont pas vraiment sortis.
06:44 C'est quelque chose de plus subtil qui a été fait,
06:46 c'est-à-dire qu'eux, ils subventionnent directement le prix du gaz.
06:50 Et comme vous savez que le prix de l'électricité,
06:52 dans le cadre de ce marché, est indexé sur le prix du gaz,
06:56 ça fait baisser mécaniquement le prix de l'électricité.
06:58 Et la différence par rapport au bouclier tarifaire,
07:00 c'est que, comme ils font baisser le prix gros de l'électricité,
07:04 ça le fait baisser à la fois pour les entreprises et pour les particuliers,
07:07 alors que le bouclier tarifaire, on paye très cher,
07:10 ça touche uniquement les particuliers.
07:12 Vous savez que les entreprises payent un fric de dingue là-dessus,
07:15 et vous avez notamment des boulangers qui font faillite et d'autres,
07:18 parce que le prix de l'électricité, le prix de gros en France,
07:21 est à des niveaux exorbitants.
07:22 – Oui, et alors, ce qui est extraordinaire,
07:24 vous le disiez un peu plus tôt,
07:26 c'est qu'on a effectivement présenté cette réforme des retraites
07:30 en disant qu'il fallait la faire,
07:31 d'ailleurs le président Macron l'a dit lui-même,
07:33 il fallait la faire, en fait,
07:34 et c'était surtout au-delà des 62 et 64 ans,
07:38 parce que justement, les agences de notation
07:40 et les investisseurs, surtout les investisseurs étrangers,
07:43 eh bien, il fallait rassurer les investisseurs étrangers.
07:47 Et comme par hasard, effectivement, Fiches te baisse de AAA à A-.
07:52 Alors, ce n'est pas encore la panique,
07:54 ce n'est pas encore que les investisseurs ne vont pas quitter
07:58 et reprendre leur magot,
08:00 mais c'est quand même très significatif ça,
08:03 de, je dirais, de l'écart avec la réalité,
08:06 enfin, de la déconnexion.
08:09 – Moi, j'expliquais depuis le début, de toute façon,
08:12 que c'était un faux débat, l'histoire des marchés financiers.
08:15 – Oui.
08:16 [bruit de son]
08:18 Ah, on vous entend très mal, là.
08:21 On vous entend très mal.
08:22 [bruit de son]
08:24 Attendez, Charles-Henri Gallois, on vous entend très mal, là,
08:27 il y a un problème de, ici, on va essayer de vous,
08:31 attendez, on va essayer de vous retrouver.
08:33 Oui, allez-y, allez-y.
08:36 – Oui, j'expliquais que, moi, depuis le début,
08:39 cette histoire des marchés financiers, c'était une vaste blague,
08:41 parce que, pour la simple et bonne raison
08:43 que les marchés financiers vont garder la dépense publique dans la globalité.
08:47 Fitch, dans sa note, explique très clairement, d'ailleurs,
08:49 que le déficit public français, pareil,
08:51 est le plus important de tous les pays, noté AA,
08:54 et ça, ce n'est pas la réforme des retraites qui va changer ça.
08:57 La réalité, pourquoi elle a lieu, cette réforme des retraites,
08:59 et je l'ai dit depuis le début, évidemment, je le maintiens,
09:02 j'ai fait plusieurs vidéos là-dessus, avec toute preuve à l'appui,
09:05 qui explique que cette réforme des retraites est exigée par l'Union européenne,
09:08 notamment en contrepartie du fameux plan de relance de l'UE.
09:13 Et la vraie pression est du côté de l'Union européenne,
09:16 les marchés financiers, 10 milliards d'économies,
09:19 quand vous avez un déficit public qui est de plus de 150 milliards,
09:22 c'est une goutte d'eau.
09:23 Le problème n'est pas là, on pourrait trouver des économies ailleurs,
09:27 que ce soit sur, évidemment, la stupidité de l'émission
09:31 de la dette publique indexée sur l'inflation,
09:33 que ce soit également sur ce fameux bouclier tarifaire.
09:36 Évidemment, toutes les dépenses qui ont eu lieu pendant le Covid,
09:39 au début, quand on ne savait pas trop, on peut comprendre qu'il y a de la prudence,
09:43 mais au bout d'un moment, il faut savoir l'argent,
09:44 ces 200 milliards qui ont été déversés, c'est un argent absolument énorme,
09:49 et là aussi, il y avait des économies à faire.
09:51 Le problème, ce n'est pas la réforme des retraites,
09:53 je veux dire, on peut trouver des économies par ailleurs,
09:56 on peut d'ailleurs, même si on veut boucler et boucher
09:59 le léger déficit de la réforme des retraites,
10:02 il y a d'autres réformes à faire que celle-ci,
10:04 des réformes beaucoup plus justes, donc le problème est plus global,
10:07 c'est un problème de gestion calamiteuse des finances publiques,
10:10 on nous avait vendu, encore une fois, Emmanuel Macron comme le Mozart de la finance,
10:14 en réalité, c'est le Beethoven de la dette,
10:17 il n'y a aucun président qui a augmenté la dette publique comme il l'a fait.
10:21 – Mais alors, Charles-Henri Gallois, pourquoi l'Union Européenne
10:23 aurait-elle exigé qu'on en appuie sur la dette,
10:26 que l'État français appuie sur la réforme des retraites ?
10:29 Pourquoi ça a été ça qui a été choisi,
10:32 et ça avec les résultats que l'on sait,
10:34 jusqu'à aujourd'hui, le 1er mai,
10:36 où des millions de gens défilent encore contre la réforme des retraites,
10:40 même si la loi a été promulguée ?
10:43 – Alors, c'est très simple, pourquoi c'est le même tarif pour tous les pays ?
10:48 Parce que dans le cadre du plan de relance de l'Union Européenne,
10:50 la Commission Européenne et les pays du Nord
10:52 avaient demandé des contreparties, en fait, à l'obtention des fonds.
10:57 En contre-parenthèse, là-dessus, c'est une arnaque gigantesque pour la France,
11:00 on va payer 103 milliards d'euros pour en récupérer 37,
11:04 donc c'est 66 milliards de pertes,
11:05 pour en plus devoir faire une réforme des retraites.
11:07 Mais en fait, chaque pays devait appliquer pour obtenir les fonds
11:12 les recommandations émises par la Commission Européenne.
11:15 En 2019 et 2020, hors des recommandations 2019 de la Commission Européenne,
11:19 pour la France, vous aviez la réforme des retraites,
11:22 mais vous aviez d'ailleurs la même chose en Belgique et la même chose en Espagne.
11:26 Ce qui est assez amusant, c'est qu'en France, on essaye de nous dire
11:28 que ce soit des médias ou les politiques que l'Union Européenne
11:32 n'aura rien à voir là-dedans, mais en Espagne et en Belgique,
11:35 c'est assumé dans les titres des médias,
11:37 vous avez partout "pour obtenir les fonds du plan de renforcement de l'Union Européenne",
11:40 "la Belgique doit faire une réforme des retraites",
11:42 "l'Espagne doit faire une réforme des retraites".
11:43 Dans la France, on fait comme si l'Union Européenne n'existait pas,
11:47 en fait, que ça disparaissait,
11:48 et que ce serait Emmanuel Macron tout seul qui pourrait faire cette réforme,
11:51 mais la réalité, ce n'est pas celle-là.
11:52 Et je l'avais dit, d'ailleurs, c'est la campagne présidentielle
11:55 avant l'élection d'Emmanuel Macron,
11:56 que s'il était élu, de par les nécessités
12:00 et de par les exigences de l'Union Européenne,
12:01 vous auriez une réforme des retraites,
12:03 et c'est pour ça, quelque part, c'est assez amusant
12:05 de voir des personnes qui ont appelé à voter Emmanuel Macron au deuxième tour,
12:09 maintenant s'indigner de cette réforme des retraites.
12:11 Il fallait être conséquent, et pour ma part,
12:13 j'avais appelé, évidemment, à faire barrage à Emmanuel Macron,
12:16 parce que je considérais, et je continue de le penser, évidemment,
12:19 que c'était le danger principal pour la France, c'était Emmanuel Macron,
12:22 et on le voit avec cette réforme des retraites,
12:24 qui est à la fois injuste et très mauvaise.
12:27 - En tout cas, les répercussions se font encore sentir,
12:32 et notamment aujourd'hui, et probablement demain.
12:35 Je ne dirai pas quelles sont vos dix élections,
12:40 et votre préférence, puisque vous êtes président de la génération Frexit,
12:43 en tout cas, vous annoncez la couleur sans aucun problème.
12:48 Mais à votre avis, aujourd'hui,
12:51 comment vous avez ressenti le fait que,
12:53 quand Emmanuel Macron est allé en Chine,
12:56 il a amené avec lui, j'allais dire, dans ses bagages,
12:59 mais nous ne le soyons pas,
13:00 irrespectueux Ursula von der Leyen ?
13:04 - Il avait, effectivement, sa babysitter.
13:07 C'est dramatique d'un point de vue d'image international pour la France.
13:11 C'est-à-dire que toutes les grandes puissances de ce monde
13:14 ont intégré que la France n'existait plus,
13:17 et que c'était l'Union Européenne qui prenait les décisions à sa place.
13:21 Je veux dire, quand le proviniste allemand Olaf Scholz est allé en Chine,
13:24 il n'a pas ramené avec lui Ursula von der Leyen.
13:27 C'est absolument dingue d'avoir fait ça.
13:29 Je pense qu'Emmanuel Macron, par une sorte de défaut narcissique,
13:33 a dû se dire "ça va faire bien,
13:36 ça montre justement que l'Union Européenne est avec moi".
13:38 Mais pour toutes les chancelleries à travers le monde,
13:41 ça acte la fin de l'indépendance et de la diplomatie française,
13:45 et c'était assez pathétique de le voir à chaque fois
13:49 planquer d'Ursula von der Leyen.
13:51 Et d'ailleurs, vous avez vu que, contrairement à beaucoup d'effets d'annonce,
13:54 Emmanuel Macron n'a pas été reçu en grande pompe en Chine,
13:58 et n'a quasiment rien obtenu de ce qu'il voulait.
14:01 La Chine fait ses négociations pour ce qui est de l'Ukraine de son côté,
14:05 sans tenir compte des désidératas de la France et bien évidemment d'Emmanuel Macron.
14:09 - Sans parler de ce qu'elle fait avec l'Arabie Saoudite et l'Iran, etc.
14:13 Et on a vu qu'Ursula von der Leyen est rentrée de Chine comme une simple touriste,
14:18 et sans aucun apparat diplomatique.
14:22 - La Chine a bien montré ce qu'elle pensait de l'Union Européenne,
14:27 qu'elle ne le considérait pas comme une nation à un interlocuteur,
14:30 donc elle a relégué au rang qui devrait être le sien.
14:33 Il y avait vraiment qu'Emmanuel Macron qui voulait mettre l'Union Européenne en avant,
14:37 mais c'est quand même assez symptomatique,
14:39 parce que vous savez que derrière ça, il y a des sujets très sérieux,
14:42 je parlais des bénéficiaires, il y a des sujets très sérieux,
14:44 parce qu'on en parlait entre autres dans le fameux traité d'Aix-la-Chapelle et autres,
14:49 il y avait des élités côté allemand d'utiliser le siège de la France
14:55 comme un siège de l'Union Européenne,
14:57 ou même on peut aller plus loin, d'utiliser l'arme de dissuasion nucléaire française,
15:02 qui est le sacro-saint normalement de notre souveraineté,
15:05 d'européaniser tout ça, ce qui acterait définitivement la fin de la France
15:09 comme une grande puissance indépendante,
15:11 ce que Charles de Gaulle avait obtenu de main de maître après la seconde guerre mondiale.
15:17 - Il avait quitté l'OTAN aussi, on sait, et qui l'a fait rentrer.
15:20 Mais Charles-Henri Gallois, dernière question quand même,
15:23 est-ce que vous n'êtes pas un peu utopique,
15:26 et vous ne croyez pas que vous faites un peu exercice de naïveté en parlant Frexit ?
15:31 On a l'impression qu'en France, ce n'est pas du tout à l'ordre du jour,
15:34 en tout cas pour le moment, on parle de temps en temps de Frexit,
15:38 certains en parlent effectivement, comme Asselineau et d'autres,
15:42 mais on n'a pas l'impression que c'est ça qui fait vibrer les foules,
15:46 c'est le moins que l'on puisse dire.
15:47 - Le Frexit n'est pas une fin en soi, en fait,
15:50 je ne m'appelle pas Frexit pour le plaisir,
15:54 le Frexit n'est qu'un moyen.
15:55 La question c'est, est-ce qu'on veut que la France se réindustrialise,
15:58 est-ce qu'on veut que la France récupère sa souveraineté ?
16:01 Le Frexit là-dedans n'est qu'un moyen,
16:03 d'ailleurs la souveraineté ça va au-delà même du Frexit,
16:05 ce n'est qu'une étape, c'est comment on réindustrialise,
16:08 comment on remonte à un système de santé qui tient la route,
16:10 comment on obtient une France qui soit indépendante
16:13 d'un point de vue de la défense, d'un point de vue numérique,
16:15 d'un point de vue évidemment de l'énergie,
16:17 quand on voit la catastrophe de la gestion de l'énergie par l'Union Européenne,
16:21 la question c'est comment la France peut être à nouveau indépendante,
16:24 industrielle et donc recréer de l'emploi,
16:26 et le Frexit là-dedans n'est qu'un moyen.
16:28 - Sans parler, vous avez raison,
16:30 sans parler des achats avec Pfizer,
16:32 et du secret des SMS encore en trou sur la Vondelayen
16:35 et Albert Bourla, le PGI de Pfizer, on en a parlé.
16:38 - Oui mais sur la guerre en Ukraine,
16:39 c'est-à-dire que l'Union Européenne fait des coups d'État permanent
16:42 et s'arrange des pouvoirs qu'elle n'a même pas dans les traités,
16:45 et ça passe et ça va toujours plus loin,
16:48 et ça va toujours plus loin dans le sens de l'arrêt de la fin des nations
16:53 pour un super État-Union Européenne qui n'a aucune légitimité démocratique
16:58 et qui décide en dehors et contre les pâtes.
17:01 - Mais Charles-Henri Gallois, est-ce que c'est encore possible ?
17:04 Alors, réindustrialisation, souveraineté,
17:07 très franchement et lucidement aujourd'hui,
17:09 c'est encore possible pour la France ?
17:11 - Mais la France pourrait le faire, je veux dire,
17:13 en relançant notamment l'industrie nucléaire
17:16 qui devrait être normalement notre fer de lance,
17:19 c'est-à-dire que la France jouit d'une électricité,
17:21 d'une énergie, bon marché grâce au nucléaire,
17:24 ça doit permettre de pouvoir réindustrialiser,
17:26 mais ça ne suffit pas, il faut une monnaie
17:28 qui soit adaptée à la réalité économique du pays,
17:31 il faut évidemment pouvoir mettre des barrières douanières
17:33 parce qu'on ne peut pas mettre en concurrence
17:35 les salariés français payés au SMIC
17:38 avec des pays payés au lance-pierre,
17:40 on parle de l'Ukraine, c'est à 100 euros par mois,
17:42 ou même des pays comme la Chine,
17:44 évidemment que dans un cadre d'un libre-échange total
17:46 comme c'est celui de l'Union Européenne,
17:48 vous ne serez jamais assez compétitif
17:50 pour des pays où les salariés sont payés au lance-pierre,
17:53 c'est la même chose avec la concurrence déloyale,
17:55 d'ailleurs d'un point de vue migration
17:57 pour jouer à la baisse sur les salaires,
17:58 il faut revoir tout ce cadre-là
17:59 et ce cadre-là ne peut être différent
18:01 et la réindustrialisation ne peut marcher
18:04 que si on sort du dogme de l'Union Européenne
18:06 et je pense que c'est pour ça
18:08 que si on va au fond des choses,
18:10 réindustrialisation, politique migratoire, énergie,
18:15 la question d'un référendum sur l'appartenance à l'Union Européenne
18:17 devra inévitablement se poser
18:20 quel que soit le parti qui veut le mettre en place,
18:22 sinon vous allez faire comme Mélanie en Italie
18:26 ou d'autres, ou Tsipras en Grèce,
18:28 c'est-à-dire que vous allez faire de la communication
18:30 mais concrètement vous ne pourrez pas mettre en oeuvre votre politique.
18:32 On voit que dès qu'on veut faire une politique
18:34 un tant soit peu ambitieuse,
18:36 ça implique une rupture avec l'Union Européenne
18:38 et donc il faut y aller.
18:40 Pourquoi pas dire qu'on va renégocier
18:42 même si je n'y crois pas,
18:42 mais il faut que ça aboutisse
18:45 par référendum sur l'appartenance à l'Union Européenne
18:47 si on veut que la France reprenne le contrôle.
18:49 - Et on revient à la politique
18:50 et on revient, vaste programme,
18:52 et on revient aux engagements politiques
18:54 et aux choix politiques.
18:55 Écoutez, ça va être très intéressant à suivre,
18:58 en tout cas, merci Charles-Henri Gallois
19:01 pour vos éclaircissements.
19:02 Nous allons suivre tout ça
19:04 et surtout, qui votera, verra.

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