Sophie Binet est rédactrice en chef de l'édition de L'Humanité du 28 avril 2023. Mobilisation - déjà "historique" - du 1er mai prochain, mais aussi mort des travailleurs sur leur lieu de travail, sécheresse et gestion de l'eau, la secrétaire générale de la CGT a pris la plume sur un certains nombre de sujets qui lui tiennent à cœur.
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00:00 Pourquoi et comment on peut encore gagner concrètement ?
00:02 Les gens viendront manifester s'ils pensent que ça sert encore à quelque chose.
00:06 Et c'est ça la stratégie du gouvernement,
00:09 c'est d'entretenir un discours sur ces piliers, ces premiers liés,
00:13 on passe à autre chose, c'est fini.
00:15 La mobilisation est loin d'être perdue d'abord parce qu'il y a des acquis
00:19 qui sont là d'ores et déjà.
00:21 Premier acquis, la bataille des idées,
00:23 puisque la réforme des retraites est repoussée par la quasi-totalité de la population.
00:27 Et en plus qu'il y a de plus en plus de salariés,
00:31 une majorité de personnes qui sont pour la retraite à 60 ans,
00:34 donc on voit qu'il y a une aspiration pour des alternatives de progrès.
00:38 Deuxième acquis, le fait que les syndicats et la CGT
00:41 aient été remis à la place qui leur revient, à savoir au centre,
00:45 contrairement à ce que voulait faire Macron
00:47 qui n'a de cesse que de marginaliser le syndicalisme
00:49 et de nous enfermer à l'entreprise.
00:51 Et puis le troisième acquis, c'est que le gouvernement
00:54 n'a plus de majorité politique et sociale,
00:56 qu'il y a une défiance profonde dans le pays
00:58 et que tout le monde s'accorde à dire
01:00 qu'on ne sait pas comment Macron va finir son quinquennat.
01:02 Ensuite, cette réforme des retraites,
01:04 donc on a une radicalisation du pouvoir
01:06 avec un pouvoir qui passe en force malgré cette mobilisation massive.
01:10 Je pense important de dire que ça serait impossible
01:13 dans la majorité des pays européens, ça ne pourrait pas exister.
01:16 C'est d'ailleurs ce que nous disent tous nos camarades syndicalistes ailleurs en Europe
01:20 qui seront très nombreux et nombreuses à être le 1er mai à venir nous soutenir.
01:23 Ils nous regardent avec des yeux ronds en disant
01:25 "mais c'est incroyable ce qui se passe chez vous,
01:27 si on avait fait la même mobilisation chez nous en une ou deux semaines,
01:31 la réforme aurait été retirée".
01:33 Donc c'est une radicalisation du pouvoir en France
01:36 qui est inquiétante avec une crise démocratique
01:39 et une crise de régime aussi,
01:41 des questions à se poser sur la Constitution.
01:43 Il y a le 3 mai le Conseil constitutionnel
01:45 qui va statuer sur le référendum d'initiative partagée.
01:48 Et puis le 8 juin prochain, il y a un rendez-vous qui est très important
01:51 puisqu'il y a une proposition de loi d'abrogation
01:53 qui a été déposée à l'Assemblée nationale.
01:55 Donc nous travaillons à maintenir le rapport de force
01:59 jusqu'au 8 juin prochain pour que cette proposition de loi puisse être adoptée.
02:02 Et pour ça, il faut qu'on soit le plus nombreux et nombreuses possible
02:05 dans la rue le 1er mai prochain.
02:07 Ça sera un 1er mai inédit, exceptionnel, historique.
02:12 C'est la première fois que tous les syndicats appellent à manifester le 1er mai.
02:16 On aura la présence de près de 100 syndicalistes des 5 continents
02:21 qui viendront nous soutenir.
02:23 Donc il faut vraiment juste se dire, voilà, le 1er mai, il faut que j'y sois.
02:27 C'est the place to be le 1er mai, c'est dans la rue.
02:30 [musique]