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00:00 Elisabeth Borne a présenté la feuille de route du gouvernement pour les 100 prochains jours.
00:04 C'était hier.
00:05 Tous les thèmes y sont passés, de l'emploi à l'environnement, passant par l'éducation.
00:09 Et on en parle ce matin avec le député insoumis de la 3e circonscription de la Gironde, Loïc Prudhomme.
00:14 Bonjour Loïc Prudhomme.
00:15 Bonjour.
00:16 Dans ce catalogue d'annonces hier de la part d'Elisabeth Borne, on en attendait sans doute
00:20 une un peu plus que les autres, celle concernant la loi immigration qui devait être le nouveau
00:24 gros dossier du gouvernement après la réforme des retraites.
00:26 C'est finalement repoussé, à l'automne, dit la Première Ministre.
00:30 Est-ce que c'est un aveu d'échec selon vous ?
00:31 Avant tout, avant de parler de cette loi immigration en particulier, je voudrais juste souligner
00:35 la déconnexion de la Première Ministre.
00:37 Le pays vit au rythme des casserolades et finalement fait comme si tout ça était derrière
00:44 nous et que personne ne voulait plus le retrait de la réforme des retraites.
00:47 Donc je pense que c'est le premier point à souligner.
00:49 Et effectivement c'est un aveu d'échec après avoir mis le pays dans un état de chaos indescriptible.
00:54 La Première Ministre, le gouvernement, le président sont aux unes et unes passes.
00:58 Et ça se voit avec cette question de la loi immigration.
01:01 Je voudrais juste rappeler pourquoi elle le repousse, parce qu'elle n'a pas de majorité
01:04 pour la faire voter et que juste ce qu'elle ne dit pas c'est que c'est aussi cette situation,
01:09 une victoire de la NUPES de juin dernier où nous avons pu avoir une assemblée recomposée
01:15 avec une grande partie de la gauche présente sur les bancs qui empêche aujourd'hui d'avoir
01:20 une majorité pour faire passer ces textes qui sont aujourd'hui franchement insupportables,
01:25 qui font la course à l'extrême droite.
01:27 Je suis plutôt satisfait de fait qu'on arrive à mettre en échec ce gouvernement, au moins sur ce texte.
01:32 On est satisfait aussi qu'Elisabeth Borne ne veuille pas avoir de nouveau recours au 49-3.
01:36 C'est une des explications qu'elle donne pour repousser ce projet ?
01:38 Oui, en fait elle le dit à demi-mot.
01:40 Elle dit qu'elle avait promis mais que ce n'est pas encore si sûr que ça.
01:43 Bref, comme toujours les promesses de Mme Borne tiennent à peu près deux jours avant qu'elle revienne dessus.
01:47 Donc je ne serais pas surpris qu'elle nous dégaine un 49-3 à l'occasion si vraiment la nécessité s'en faisait sentir.
01:54 Vous l'évoquiez évidemment, tous les opposants à la réforme des retraites restent mobilisés
01:58 avec une grande mobilisation annoncée pour le 1er mai.
02:02 Vous l'évoquiez aussi, on est dans une impasse.
02:04 Est-ce que c'est le baroud d'honneur des opposants à cette réforme ?
02:07 Non, je pense que c'est plutôt le chant du signe du gouvernement.
02:10 Plutôt que cette annonce des 100 jours, ce n'est pas un baroud d'honneur.
02:14 Le 1er mai sera une mobilisation historique et personne n'est décidé à tourner la page, je vous l'ai dit.
02:19 Et personne dans le pays, ni les organisations syndicales, ni les opposants, ni les organisations politiques.
02:23 Nous aurons des initiatives dès la reprise des travaux parlementaires le 2 mai prochain,
02:27 dans les prochaines semaines, pour proposer des abrogations de ce texte dans son entier ou partiellement.
02:34 Donc on mènera la bataille jusqu'au retrait de la réforme des retraites.
02:38 Ce n'est pas un baroud d'honneur, c'est une étape supplémentaire.
02:41 Et à chaque fois que le président ou la première ministre s'exprime,
02:45 il nous donne encore un peu plus d'énergie et de force pour aller jusqu'au bout et au retrait.
02:49 Mais ce statu quo, ce bras de fer, il peut durer longtemps Loïc Prudhomme ?
02:53 Jusqu'au retrait, ça peut aller assez vite.
02:55 Le gouvernement va vous rétorquer jusqu'à ce qu'on continue à avancer et qu'on maintienne cette réforme ?
03:01 Non, mais on a un gouvernement qui est complètement illégitime, qui n'a plus aucune autorité sur le pays.
03:06 Plus personne n'écoute ce que dit la première ministre, ni le président,
03:08 ni les journalistes, ni les opposants politiques n'y portent le moindre crédit.
03:12 Donc à un moment, il va falloir effectivement qu'on sorte de cet impasse.
03:16 Nous, on a proposé des solutions politiques pour sortir de ces impasses
03:20 avec une solution politique pacifique, et notamment la question de la dissolution se repose.
03:26 Et puis il faut maintenant aller au-delà de ces institutions qui sont complètement sclérosées,
03:31 qui nous mettent dans ces situations insupportables pour tout le monde.
03:35 Et la 6ème République est à ce titre-là un avenir qui me semble désirable.
03:39 7h49 sur France Bleu, Géron Notre Invité, ce matin sur France Bleu, Loïc Prudhomme, député du département.
03:44 La première ministre a évoqué une forme de main tendue envers les oppositions
03:50 en parlant de pacte de vie au travail, de mesures pour améliorer la vie des salariés au travail.
03:55 Cette main tendue, c'est de la poudre aux yeux pour vous ?
03:57 Je crois que les syndicats ont répondu largement et avant moi hier,
04:01 en disant qu'après avoir méprisé tout le monde pendant cette question de la réforme des retraites,
04:06 n'avoir entendu et écouté personne, voudrait faire comme si de rien n'était,
04:10 puis dire "revenez à la table de négociation, on va se débrouiller, on va dealer des trucs sur la répartition de la valeur",
04:15 qui n'est d'ailleurs pas à la demande des syndicats, mais bien l'augmentation des salaires,
04:18 ou sur d'autres sujets, sur le travail.
04:21 Tout ça pour creuser finalement encore plus les inégalités.
04:24 Donc non, aujourd'hui, elle n'est pas en capacité de mener ces discussions tant que le passé n'est pas purgé.
04:30 Il n'a pas été question que de travail, hier, ou de retraite.
04:32 Elisabeth Borne a également parlé santé, avec un projet de loi de santé pour le mois de juin,
04:37 destiné à lutter contre les déserts médicaux.
04:40 Est-ce que c'est un signe que le gouvernement s'attaque à ce gros dossier, ce gros chantier,
04:45 qu'est la santé, le système de soins en France ?
04:47 Après avoir supprimé autant de lits, après avoir mis l'hôpital public dans un état de délabrement inédit,
04:53 personne ne croit à ces annonces.
04:56 Aujourd'hui, on a beau jeu de dire "on va lutter contre les déserts médicaux",
05:00 plus personne ne veut embrasser une carrière médicale.
05:02 C'est tellement mal payé, c'est tellement mal reconnu,
05:04 il y a tellement peu de budget pour l'hôpital public,
05:08 qu'on peut annoncer tout ce que l'on veut, si on n'y met pas des moyens budgétaires, ça ne fonctionnera pas.
05:15 Vous êtes inquiet, vous qui êtes élu girondin, de voir tous ces services qui ferment,
05:19 on en annonce presque tous les jours, c'est des fermetures ponctuelles évidemment,
05:21 pour l'instant en tout cas, mais est-ce que ça vous inquiète ?
05:24 Bien sûr, moi j'avais rencontré les soignants du CHU Pellegrin,
05:28 et notamment les médecins urgentistes, qui me disaient comment ces manques de moyens
05:32 se traduisaient concrètement par des pertes de chance quand vous rentrez aux urgences,
05:36 et que vous partez soit plus malade que quand vous êtes rentré,
05:38 soit malheureusement vous n'en revenez pas,
05:41 c'est-à-dire que vous pouvez mourir aux urgences,
05:43 donc oui c'est plus qu'inquiétant, on est dans une situation dramatique,
05:47 où cette perte de chance est chiffrée par les médecins à 20%.
05:50 Quand vous rentrez aux urgences de Pellegrin, il y a 60 000 personnes qui rentrent chaque année,
05:54 vous avez une chance sur cinq de repartir en plus mauvais état, ou de ne pas en repartir.
05:59 Si ça c'est pas alarmant, si c'est pas dramatique, si ça n'alerte personne,
06:02 franchement je ne comprends pas. Voilà où on en est aujourd'hui.
06:05 Une toute dernière question Loïc Prudhomme sur un autre dossier,
06:08 un autre gros bras de fer qui concerne lui tout le sud-ouest,
06:10 celui de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Dax, et Bordeaux et Toulouse,
06:13 réunion avec le préfet hier et les élus de Sud-Girond,
06:16 l'installation d'un comité de suivi, un préfet droit dans ses bottes lui aussi,
06:19 qui annonce que le projet est lancé, il ira à son terme,
06:22 elle peut se dégrader la situation dans le Sud-Girond selon vous ?
06:25 Alors le préfet, je vais dire, est dans son rôle, il utilise la méthode Coué,
06:29 en nous disant que le projet ira à son terme. Tout le monde est contre,
06:32 à part le président de la région et le préfet qui de fait essaye de nous faire avaler ce projet
06:37 avec force d'argument, en tout cas nous les démontrons,
06:40 quand je dis nous c'est tous les élus qui sont contre ce projet,
06:43 un par un pour dire que non ça n'est pas utile,
06:47 non ça n'est pas raisonnable climatiquement, environnementalement,
06:51 et que non le projet n'est pas fait.
06:54 Et on mènera toutes les batailles qu'il faut mener,
06:56 tous les recours qu'il faut mener pour donner une alternative à cette LGV,
07:00 pour vraiment des trains du quotidien qui servent les gens
07:03 pour aller sur leur lieu de travail, pour se déplacer chaque jour de la semaine.
07:06 Merci beaucoup Loïc Prudhomme, député de la France Insoumise
07:09 de la 3ème circonscription de la Gironde d'avoir été avec nous ce matin.

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