Jeudi 23 mars 2023, Florence Duprat reçoit dans SMART LEADERS Jérome Albus Directeur Commercial Europe Banque et Crédit.
Tink :
La plateforme d'open banking de Tink permet de se connecter à plus de 2 500 institutions européennes
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La plateforme d'open banking de Tink permet de se connecter à plus de 2 500 institutions européennes
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00:00 [Générique]
00:08 Les français ont du mal à joindre les deux bouts selon une étude.
00:11 Plus d'un quart estiment que leur salaire ne leur permet pas de couvrir les dépenses essentielles, les dépenses courantes.
00:17 On va en parler avec mon invité, Jérôme Albus. Bonjour.
00:20 Bonjour.
00:21 Vous êtes directeur commercial de TINC et c'est vrai que vous avez réalisé sur ce sujet une étude avec OpinionWay.
00:28 Alors, qu'est-ce qui ressort de cette étude ?
00:29 Oui, tout à fait. En fait, on s'est rendu compte en interrogeant un petit peu plus de 1 000 personnes sur la France
00:34 qu'il y avait de grosses inquiétudes. L'inflation, évidemment, la crise, la crise économique qui s'enchaîne, la crise géopolitique.
00:41 Et beaucoup de français se retrouvent dans des situations assez précaires, assez compliquées à gérer,
00:46 avec, comme vous venez de le dire, à peu près 25%, 27% pour être précis, qui disent ne pas avoir les moyens de finaliser leur mois
00:56 dans des conditions raisonnables.
00:58 Oui, un sentiment qui pourrait encore être plus prégnant avec l'inflation qui pourrait encore galoper au mois de mars.
01:05 Exactement. C'est ce qu'on attend, c'est ce qui inquiète tout le monde. Donc, on essaie de travailler sur des solutions pour améliorer tout ça.
01:12 Alors, justement, on va en parler parce que ce qui ressort quand même de cette étude, c'est aussi le manque d'accompagnement des banques.
01:18 Oui, c'est vraiment le sentiment, en fait, qui ressort des particuliers et des entreprises qui disent les banques connaissent beaucoup de choses sur nous,
01:25 ont accès à beaucoup d'informations et finalement, on ne se sent pas trop accompagnés, épaulés, elles pourraient faire mieux.
01:30 Alors, vous, justement, qu'est-ce que vous proposez comme solution pour améliorer cette situation ?
01:38 Alors, nous, on travaille beaucoup avec les banques et on travaille sur la donnée bancaire, la donnée du particulier et de l'entreprise,
01:44 avec des outils d'intelligence artificielle qui ont vocation à analyser cette donnée pour mieux comprendre les problématiques des clients
01:52 et mieux les accompagner, en fait, avec des services ultra personnalisés en fonction de situation de vie, de situation dans le temps,
02:01 de contraintes qu'ils peuvent avoir et surtout en leur permettant d'anticiper ces problèmes que les clients pourraient avoir.
02:08 Alors, concrètement, par exemple ?
02:10 Alors, concrètement, ça veut dire être capable d'anticiper que quelqu'un va arriver sur un découvert en fin de mois
02:15 parce qu'on analyse ces dépenses récurrentes, on va analyser ces dépenses habituelles et on est capable d'anticiper qu'il va y avoir un découvert.
02:22 Et du coup, ça permet d'agir, d'anticiper, de travailler avec le client et quand je dis le client, je parle bien de la personne en particulier,
02:30 pas d'une masse de personnes, mais de cette personne-là pour ultra personnaliser le service en lui apportant, par exemple,
02:35 soit un prêt à la consommation, soit une capacité de fractionner ses paiements, ses dépenses et ainsi de suite.
02:40 En fait, on anticipe les problèmes à venir.
02:42 On anticipe les problèmes à venir.
02:44 Alors, ça c'est possible via votre plateforme d'open banking ? Comment ça fonctionne ?
02:48 Alors, l'open banking, en fait, c'est comme son nom l'indique en anglais, si on veut le traduire un petit peu en français,
02:53 c'est l'ouverture du système bancaire.
02:55 C'est une plateforme qui a vocation à ouvrir la donnée de la banque, la donnée finalement qu'on considérait de la banque,
03:01 mais qui est la donnée du client, pour qu'il puisse la récupérer, se l'approprier et la partager avec d'autres acteurs du marché, du marché financier notamment.
03:10 TINC est cette brique intermédiaire qui permet cela.
03:13 Qui permet cela, évidemment, avec le consentement du client qui va aller chercher sa donnée et la redistribuer, par exemple, à un acteur du crédit.
03:20 Ce que ça veut dire par là, c'est qu'un acteur du crédit a souvent des difficultés à estimer le salaire réel d'une personne,
03:28 notamment avec des salaires qui peuvent être un peu en dent de scie, pour des gens qui se retrouvent dans des périodes de chômage.
03:34 Ça peut être aussi des salaires qui sont sur des indépendants, donc un peu plus ou moins le mois suivant.
03:40 Il faut lisser.
03:41 Il faut lisser et si on a du mal à le faire avec des feuilles de paye, ça peut traîner, ça peut prendre des semaines.
03:46 Alors qu'avec l'open banking, pour un exemple précis, on se connecte à sa banque,
03:50 on a un retour de l'ensemble des revenus sur les 12 derniers mois en temps réel.
03:53 Et là, il y a une prise de décision qui peut être instantanée par rapport à un prêt à la consommation.
03:57 Ce qui est incroyable, c'est que les banques n'ont pas ce système-là en interne.
04:00 En fait, les banques n'ont pas ce système-là en interne parce qu'elles n'avaient pas vocation jusque-là.
04:04 Comme vous le savez, la banque avait plutôt tendance à protéger ses clients, et pour de très bonnes raisons d'ailleurs.
04:10 On ne veut pas de fuite de la donnée, mais elles vont, dans ce cas-là, ouvrir ces données-là,
04:16 de façon à les partager de façon extrêmement sécurisée avec d'autres acteurs.
04:20 Donc la banque, en tant que telle, effectivement, a accès à une certaine masse de données.
04:24 Elle n'a pas forcément accès aux données de la banque voisine.
04:26 Donc quelqu'un qui a plusieurs comptes, par exemple, ne va pas pouvoir donner la visibilité à la banque
04:32 auprès de laquelle elle veut faire un crédit à la consommation, sauf à partager ces données de la banque tierce.
04:37 Donc avec votre plateforme, c'est possible ?
04:39 Avec notre plateforme, c'est possible.
04:40 Donc il y a une vision plus globale.
04:42 Alors se pose aussi la question de la protection des données.
04:44 Oui, bien sûr.
04:45 RGPD, il y a des directives européennes aussi qui sont en place depuis 2018,
04:50 parce que l'open banking a commencé il y a une dizaine d'années dans certains pays,
04:54 peut-être encore un peu plus dans le sud de l'Europe.
04:56 Ce n'était pas forcément très réglementé, même si ça a toujours été très sécurisé.
04:59 En revanche, depuis 2018, la Commission européenne a mis en place une directive qui s'appelle la DSP2
05:05 et qui encadre tout ça de façon extrêmement rigide, en accord évidemment avec les banques
05:11 qui mettent à disposition ces données de façon très spécifique et des acteurs comme nous.
05:15 Et vous, vous accompagnez justement les banques à avoir accès à ces données,
05:19 mais aussi dans l'exploitation de ces données ?
05:21 Exactement. On a un peu une double casquette, c'est-à-dire qu'on va ouvrir cette banque
05:25 avec cette plateforme ultra sécurisée, maintenant en plus avec notre nouvel actionnaire,
05:30 dont on va parler peut-être dans un instant.
05:31 Oui, Visa justement. Alors qu'est-ce que ça change ?
05:34 Visa, ça change beaucoup de choses.
05:35 Déjà, ça change de passer d'un statut de petite entreprise,
05:38 même si c'est une entreprise qui grossit assez vite.
05:40 Tink, c'était il y a 100 personnes il y a 3 ans, c'est 600 personnes aujourd'hui.
05:44 Donc il y a eu une croissance assez importante sur l'ensemble du marché européen,
05:49 donc 18 pays couverts. Mais l'arrivée de Visa, qui est un groupe mondial,
05:53 forcément accélère les choses. Accélère les choses à la fois commercialement,
05:56 mais en plus accélère les choses au niveau de la sécurité.
05:59 Quand on paie avec Visa, on n'est pas inquiété par rapport au fait
06:02 que ces données vont être perdues ou corrompues.
06:06 Donc ça, évidemment, ça apporte énormément d'expérience et de confort pour les clients et les banques.
06:11 Voilà. Et ce qui fait que peut-être que ça va vous permettre d'accélérer les projets de développement ?
06:15 C'est l'ambition de passer d'un État européen, qui est déjà quand même pas mal,
06:21 à évidemment un niveau mondial. Mais ensuite, le gros avantage, je pense,
06:25 d'actionnaires comme Visa, c'est de se dire que l'open banking, finalement,
06:29 est sous les radars d'acteurs majeurs qui vont en faire une solution majeure.
06:34 Et ça va dépasser évidemment Tink, ça va dépasser Visa, puisque c'est vraiment
06:37 un mouvement qui est mondial, sur lequel beaucoup d'acteurs se positionnent.
06:41 Merci beaucoup, Jérôme Albus, directeur commercial de Tink, d'être venu sur le plateau de Smart Leaders.
06:47 Avec grand plaisir.
06:48 [Musique]