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00:00 "Europa Matin" 7h46 sur Europa, le Club Culture Lionel Gougelot.
00:06 Avec Nicolas Caron notamment pour les livres ce matin.
00:09 Le livre que vous nous suggérez Nicolas, alors ce n'est pas un roman mais ça se lit comme un roman.
00:13 Oui, ça s'appelle "Tokyo Crush", coédition Les Arènes et Komon,
00:18 ou Komon je sais pas comment on dit, une maison d'édition spécialisée dans le Japon toute nouvelle.
00:22 Et justement regardez comme c'est beau, c'est la couverture, c'est le format qui a attiré mon oeil.
00:26 Et l'auteur s'appelle Vanessa Montalbano.
00:29 Alors "Tokyo Crush" c'est donc une histoire d'amour au Japon ?
00:32 Si on veut, c'est l'histoire vraie de Vanessa Montalbano.
00:36 En 2016 elle part avec son chien Edgar au Japon, elle est française, elle est jeune,
00:39 elle profite du programme, vous savez vacances-travail, au moins pour un an.
00:43 Elle est simple, là-bas elle se trouve un petit boulot mais elle ne parle pas la langue.
00:47 Elle avait trouvé un appart en fouillant sur le web mais elle a pris ce qu'elle pouvait.
00:50 Sans compte bancaire local et surtout avec un chien c'est très très compliqué.
00:54 Alors elle se retrouve dans un quartier vraiment très mal famé,
00:57 la maison tremble plusieurs fois par semaine à cause des ministres acoustismiques.
01:00 Mais au bout de quelques semaines elle trouve un appart, un autre appart,
01:05 le quartier est beaucoup plus chouette, les gens sont gentils, ça va mieux, elle flâne, elle profite.
01:09 Mais il faut absolument qu'elle parle japonais maintenant.
01:11 Pour ça il faut rencontrer des gens, c'est connu.
01:14 Elle est célibataire alors elle s'inscrit sur Tinder, l'appli de rencontre.
01:18 C'est là que ça devient très drôle, très intéressant.
01:20 Pourquoi ? Parce qu'elle va raconter ses rendez-vous amoureux ?
01:22 Exactement, mais surtout elle parle des différences de cultures,
01:24 les messages des japonais qui matchent avec elle, c'est-à-dire qui acceptent l'invitation à discuter,
01:29 sont très courtois, mais trop robotiques, administratifs,
01:32 parce qu'il y a le système de politesse très codé, le kaïgo, il faut apprendre tout ça.
01:36 Pas pareil chez nous.
01:37 Oui alors vraiment on n'est pas chez les gros lourds.
01:38 En boîte de nuit elle raconte qu'elle se fait aborder par des types,
01:41 elle leur fait juste signe qu'elle n'est pas intéressée,
01:43 immédiatement les gars présentent leurs excuses pour le dérangement et souhaitent une bonne soirée.
01:48 Alors sur Tinder on se met en valeur d'une drôle de façon,
01:50 là-bas les hommes donnent leur poids en général,
01:52 on se décrit comme ayant un visage sel ou sauce soja.
01:55 Certains donnent leur groupe sanguin, d'ailleurs ces rencards lui posent souvent la question,
01:59 très important, ça est terrible aussi les groupes sanguins,
02:01 ça dit la compatibilité entre les gens, comme les signes du Zodiac pour d'autres, vous voyez.
02:06 O son groupe c'est leaderné, optimiste, confiante, mais aussi arrogante,
02:11 mais par exemple les B sont exclus, victimes même parfois de harcèlement,
02:14 et ensuite il y a des combinaisons, possible ou non.
02:17 Vanessa donc elle est O, impossible qu'une histoire ait lieu avec un AB,
02:21 même pas la peine d'y penser, ça marchera jamais.
02:23 Elle raconte ses rencontres, les situations improbables, les love hotel,
02:27 c'est drôle mais c'est surtout un prétexte pour parler de la culture japonaise,
02:30 et ça devient passionnant.
02:31 - Oh ça a l'air bien !
02:32 - Autre ambiance que stupeur et tremblement de Valérie Noton, donc c'est choquant.
02:35 - Bah si y a les mêmes découvertes un peu étonnantes comme ça,
02:38 où on se dit tiens c'est comme ça que ça marche là-bas, c'est intéressant.
02:41 - Ouais effectivement. Tokyo Crush donc c'est bien ça.
02:43 - Sauf que Tokyo Crush c'est vrai, c'est un reportage presque.
02:46 - Oui oui c'est ça, c'est une histoire vraie.
02:47 Vanessa Montalbado est donc aux éditions Les Arènes, merci Nicolas.
02:51 Les sorties cinéma, Nori Choleva.
02:54 Laurie cette semaine vous nous parlez d'un choc des générations,
02:57 là on était dans le choc de culture, là c'est le choc des générations.
03:00 - Ça s'enchaîne bien avec le film "Quand tu seras grand",
03:02 c'est le nouveau long métrage d'Andréa Bescon et Éric Méteiller.
03:05 Vous savez c'est le couple de réalisateurs à qui l'on doit les chatouilles,
03:09 leur précédent film absolument bouleversant sur les abus sexuels,
03:12 "César" de la meilleure adaptation en 2019.
03:15 Cette fois ils racontent une autre histoire poignante, intergénérationnelle,
03:19 celle d'un EHPAD qui va accueillir une classe d'enfants pour partager leur cantine.
03:22 Alors au début forcément c'est pas si simple,
03:24 et pourtant ça va donner vie à de très jolis moments de partage.
03:27 - La municipalité m'a demandé si c'est possible d'utiliser la cantine de l'EHPAD pour les enfants.
03:33 - Bonjour !
03:34 - On vous parle de tous nos problèmes et là vous en rajoutez d'un nouveau.
03:37 - Mais attends c'est quoi ce sujet ? On va quand même pas bouffer ?
03:39 - On est en sous-effectif vous aussi ?
03:41 - On vient d'arriver, je vous agresse pas moi.
03:42 - 6 résidents sur 10 n'ont jamais de visite.
03:44 Ces enfants, c'est une chance de les avoir.
03:46 - C'est très humain, c'est vraiment la marque de fabrique d'Andréa Bescon et Éric Metteye.
03:52 On retrouve au casting Vincent Macagny et Aïssa Maïga qui sont parfaits.
03:55 C'est une jolie leçon de vie, chacun apprend de l'autre.
03:57 Les anciens donnent des conseils aux enfants et vice versa.
04:00 Et puis surtout c'est un film social qui montre la réalité des EHPAD aujourd'hui,
04:03 avec notamment ce manque de moyens et de personnel.
04:06 - Oui, ce problème criant effectivement.
04:08 Alors dans un tout autre style, radicalement différent même,
04:11 un film d'horreur avec Joachim Fenix.
04:14 - Et même un film d'horreur qui divise, c'est vrai.
04:16 On change complètement d'ambiance avec "Beau is Afraid".
04:18 C'est un film dérangeant, effrayant, perturbant, signé Ari Aster.
04:22 Pour vous donner une idée, c'est lui qui avait réalisé le film "Midsommar".
04:25 Alors là, on se retrouve encore dans une dimension d'horreur psychologique.
04:28 L'histoire, je vous dis tout de suite, elle est impossible à résumer.
04:31 Puisqu'en fait, c'est un énorme cauchemar.
04:33 On se retrouve comme dans un rêve, dans des situations improbables,
04:36 des endroits effrayants qui n'ont aucun lien entre eux.
04:38 C'est ce que le film raconte.
04:40 On assiste à ce cauchemar que vit Beau, un homme parano, névrosé,
04:43 joué par Joachim Fenix, qui livre quand même, il faut le dire,
04:46 j'ai envie de le dire aussi, comme toujours, une performance assez dingue.
04:49 Le film est long, il faut aussi le préciser.
04:51 C'est trois heures, c'est une expérience de cinéma, de malaise, de tension.
04:54 Mais on reste quand même curieux de voir jusqu'où le réalisateur va aller.
04:58 Il va loin, très loin.
05:00 Soit on adore, soit on déteste.
05:01 - Il y en a qui détestent.
05:02 - Il y en a qui détestent, je sais.
05:03 - Avec Supertramp dans la bande originale, la musique de Supertramp.
05:07 - Oui, tout à fait.
05:07 - Merci Laurent Chalet.
05:08 - À samedi, Clap sur Europe 1.
05:10 - Oui, à 17h.
05:11 - Avec Olivier Marchalin, l'ancien flic, maintenant réalisateur, succès et acteur aussi.
05:16 - Et pour le film Pour l'Honneur qui sortira le 3 mai.
05:19 Parce que nous, sur Europe 1, chez Laurie, on parle des films avant qu'ils sortent, évidemment.
05:22 - Oui, c'est ce qui fait l'intérêt d'Europe 1 et de Laurie Cholevert.