Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h45, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
Category
📺
TVTranscription
00:00 700 millions de chinois et moi et moi et moi
00:04 J'avais ma vie, mon petit chémin
00:08 Mon masque de tête, mon masque de poing
00:11 Bonjour Olivier Cachin, alors vous êtes journaliste, musical et auteur
00:15 Vous publiez avec votre camarade Éric Jeanjean "Dutronc, une vie en chanson"
00:19 Alors tout d'abord, qu'est-ce qu'il représente Jacques Dutronc pour vous, pour le petit garçon de l'époque ?
00:24 Pour moi, c'est mon tout premier souvenir, c'est le premier 45 tours que j'ai acheté
00:28 C'était "Larsen" avec la photo de Georges Descrières
00:31 Ah oui, "Larsen du Pain"
00:33 Premier générique de la première saison de ce feuilleton
00:37 C'est un succès fou d'ailleurs cette chanson-là
00:40 Énorme, il y a eu deux, il y a eu "Larsen" d'abord et puis après "Gentleman Cambrioleur" c'est la deuxième qui a été pour influer
00:46 Avec un sujet qui est probablement révolutionnaire, c'était un générique de...
00:49 Bah oui mais il y avait ce côté un petit peu James Bond comme ça, c'était vraiment...
00:53 Le feuilleton tenait vachement avec le générique
00:55 C'est toujours un peu ironique dans sa façon de faire et là on le reconnaît tout de suite
01:00 Alors pourquoi d'après vous, sa musique, la musique de Jacques, ses chansons ont-en marqué les français ?
01:05 Bah je crois qu'il s'est vraiment... Il s'est placé dans l'époque
01:09 Il y a aussi un côté intemporel quand on voit une chanson comme "L'Opportuniste" par exemple
01:13 Qui a été reprise à plusieurs reprises
01:16 Chaque fois on a l'impression que c'est celui qui fait la reprise qui l'a écrite tellement c'est d'actualité
01:20 C'est quelque chose qui reste indémodable
01:22 Ce qui est amusant aussi, qu'on ne sait pas forcément, c'est que ses débuts dans la musique
01:28 Et sa carrière de chanteur, c'est un peu le fruit du hasard
01:31 Je ne sais pas si vous savez ça, vous, bande de jeunes, mais...
01:35 Il va vous expliquer ça, Olivier
01:39 Bah oui alors c'est effectivement, il a gagné un concours de circonstances
01:41 Puisque d'abord il a été très malade, il est resté 6 mois au lit, c'est comme ça qu'il a appris à jouer de la guitare
01:46 Et quand il était guitariste, en fait il ne voulait pas être chanteur
01:49 Et ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu, non pas un quiproquo, mais un changement de programme
01:52 Puisqu'il y a un artiste qui devait chanter les chansons qui avaient été écrites par Jacques Lanzmann
01:56 Ça n'a pas fonctionné et son producteur a dit "bah tiens, pourquoi tu ne chanterais pas toi ?"
01:59 Et il est devenu chanteur, enfin escroc, pas chanteur, comme il le dit lui-même
02:03 Parce qu'il a en quelque sorte été par accident une star
02:06 Dans la vie il y a des cactus, vous connaissez ça ?
02:10 Le monde entier est un cactus
02:13 Il est impossible de s'asseoir
02:17 Dans la vie il y a des cactus
02:20 Alors ça c'est une formule, vous ne pouvez pas savoir, à l'époque elle était devenue célèbre
02:23 Reprise par le chef de l'État, le président Pompidou
02:26 Et ça va conduire Jacques à se produire à l'Élysée pour un concert un peu spécial quand même
02:32 C'était plus que spécial parce qu'effectivement il y avait Brigitte Bardot, il y avait François Zardy
02:36 Et l'idée qu'a eu Jacques c'est de faire son mini-répertoire à vitesse accélérée
02:41 Et Brigitte Bardot qui disait à François Zardy "mais dis-lui d'arrêter, c'est pas possible"
02:45 Comme elle dit, elle a une très belle formule pour parler de Jacques
02:48 Elle dit "essayez de le comprendre, c'est courir après le vent"
02:51 Il y a aussi Serge Gainsbourg dont vous parlez dans ce livre
02:55 Qui a été très proche de Jacques Dutronc
02:58 Alors c'était pas gagné au début entre deux ?
03:01 Non, c'est François Zardy qui les a présentés au début
03:04 Jacques ne voulait pas et en fait ils sont devenus très très proches
03:07 Et Gainsbourg a écrit dès les années 60 des chansons pour lui, enfin 70
03:11 Oui mais alors ce qui est formidable aussi c'est que quand il a écrit un titre pour lui
03:18 Le titre c'était "Merde en France"
03:21 "Merde in France"
03:23 Alors sur scène il chantait ça avec des copains à lui
03:36 Mais des vrais copains de la vie, c'était le boucher, le chauffeur de taxi
03:39 Ils avaient des balais à la main
03:41 Le balai des balais
03:43 Alors Gainsbourg, toujours lui, il a été crédité comme barman, pas comme parolier
03:51 Oui parce qu'en fait ce qui s'est passé c'est que c'était Jacques qui avait eu l'idée du titre de la chanson
03:55 Et il a dit "il n'y a que Gainsbourg qui peut faire ça"
03:57 Gainsbourg vient, formidable, super idée Jacques
03:59 Et pendant un an ils vont se voir, toutes les semaines, beaucoup picoler
04:03 Et jamais écrire une ligne
04:05 Et finalement Gainsbourg a été éjecté du studio
04:08 Les paroles, ce n'est pas vraiment des paroles, c'est ce qu'on appelle du lavabo
04:11 C'est de la phonétique, donc il n'y a pas de vraies paroles
04:14 Et sur la pochette, comme il voulait quand même créditer Gainsbourg, il y a marqué "Barman 2. Gainsbourg"
04:18 C'est un peu du yaourt à l'échelle de la chanson
04:21 On n'essayait pas d'assomper, c'est très difficile à faire
04:23 Quand on parle de Jacques Dutronc, il faut aussi parler du tronc fils, bien sûr
04:29 C'est grâce à Thomas qui a eu sa carrière à lui
04:32 Il n'a pas eu besoin de son père pour devenir un star
04:34 Il a toujours eu une proximité avec son père
04:36 Quand il chante "J'aime pas Paris", évidemment on pense à "Il est 5h, Paris se veille"
04:39 Et puis la dernière tournée qui a eu du tronc et du tronc, c'est grâce à Thomas
04:42 Parce qu'en 2010 il avait fait une tournée des Zénith
04:45 Normalement c'était fini et c'est Thomas qui a réussi à le convaincre de remonter sur scène
04:48 Non mais ça faisait des années que j'entendais des gens le dire
04:50 "Il faut remonter sur scène avec ton fils, ça serait fondamental"
04:55 Et ça a marché
04:57 Ça a marché, toute la tournée était sold out, 40 dates incroyables
04:59 Et puis c'était très émouvant de les voir sur scène
05:01 Il y avait une complicité entre les deux
05:03 Ils l'appellent son "papounet" quand même
05:05 C'était vraiment super son histoire
05:07 Et vous qui écrivez sur Dutronc depuis pas mal d'années
05:09 Est-ce que vous avez réussi à percer le mystère Dutronc ?
05:12 Parce qu'il y en a un quand même
05:14 Cet homme était tellement pudique qu'il en devient mystérieux
05:16 Il a un mystère
05:18 Une fois qu'on a dit qu'il était effectivement timide derrière son vernis de cynisme
05:22 Qu'il y avait beaucoup de choses derrière les Ray-Bans et le cigar
05:24 Je crois qu'on ne percevra jamais ce mystère
05:26 Même lui ne sait pas, d'ailleurs dans la préface Thomas a dit
05:28 "J'ai essayé de comprendre, je n'y suis pas arrivé non plus"
05:31 On le salue, il regarde de temps en temps cette émission
05:34 Il est le président du Femme Cup de William Mabizi
05:37 Porte-toi bien mon président, à bientôt
05:40 A part ça, ça s'appelle "Dutronc, une vie en chanson"
05:44 Et c'est publié chez Hugo Doc
05:46 C'est écrit par Olivier Cachin et son camarade Eric Jean-Jean
05:50 Préface, vous l'avez entendu, de Thomas
05:52 Allez, on passe maintenant à l'heure du journal People
05:55 Merci Olivier
05:56 Merci
05:57 [Musique]