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Ivan Rioufol et Véronique Jacquier passent en revue l’actualité de la semaine dans #FaceARioufol

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00:00 Il est 20h, le Point sur l'information avec Isabelle Piboulot et ensuite face à Rioufol.
00:06 Pour défendre la réforme contestée des retraites, Emmanuel Macron reconnaît qu'il aurait dû
00:13 se mouiller davantage.
00:15 C'est ce qu'il a déclaré lors d'un échange avec des lecteurs du Parisien, un entretien
00:19 à quasiment un an jour pour jour après sa réélection.
00:22 Le chef de l'État, qui a réaffirmé sa confiance envers Elisabeth Borne, compte se réengager
00:28 dans le débat public en ces temps difficiles.
00:30 Les incivilités se multiplient dans le centre hospitalier d'Avignon.
00:34 Les insultes et les agressions physiques ou verbales sont devenues récurrentes.
00:39 Caméras de surveillance, patrouilles de policiers, la sécurité a été renforcée.
00:44 Mais les syndicats réclament une hausse des effectifs du personnel soignant.
00:48 Ils déplorent un manque de moyens pour soigner correctement les patients.
00:52 Et puis, nouvel épisode de tensions entre Moscou et Washington.
00:56 Les journalistes russes ne pourront pas suivre Sergeï Lavrov à l'ONU.
01:00 Le chef de la diplomatie russe sera présent à New York demain et mardi.
01:04 Mais les Etats-Unis ont refusé de délivrer des visas aux journalistes.
01:08 Sergeï Lavrov prévient "Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas cette décision
01:12 lâche de Washington".
01:14 Voilà pour le point sur l'information.
01:18 A la une de face à Riofolle, quel avenir pour Emmanuel Macron ?
01:23 Le chef de l'Etat se laisse 100 jours pour relancer le pays,
01:27 faire oublier la crise de la réforme des retraites.
01:30 Il entend ce soir se réengager dans le début des débats publics.
01:33 Immigration, emploi, santé, les grands chantiers s'accumulent.
01:37 Le temps défile et la colère du peuple ne s'estompe pas.
01:39 Un an après sa réélection, le changement, c'est maintenant ?
01:43 On en parle dans un instant.
01:44 A la une également, aux abonnés absents depuis sa prise de fonction,
01:47 Papandia, ministre de l'Éducation nationale, sort du silence
01:50 et multiplie les propositions polémiques.
01:52 Sa nouvelle cible, l'école privée.
01:53 Il entend mettre la pression sur ses établissements
01:55 pour imposer plus de mixité.
01:58 À quoi joue Pape Ndiaye ?
02:00 Élément de réponse dans cette émission.
02:01 Enfin, vous recevez, cher Yvan, ce dimanche, Clément Veil-Reynal,
02:05 chroniqueur judiciaire, auteur de "Rue Copernic".
02:07 L'enquête sabotée 43 ans après l'attentat à la bombe
02:11 faisant 4 morts.
02:12 La justice a condamné en son absence Hassan Diab à la perpétuité.
02:17 Vous reviendrez sur ce combat judiciaire.
02:20 Voilà le programme de face à Rioufol.
02:22 Cher Yvan, bonsoir.
02:23 - Bonsoir.
02:23 - Ravi de vous retrouver.
02:24 Véronique Jacquet, bonsoir.
02:25 - Bonsoir à tous.
02:26 - Ravi d'être avec vous ce dimanche.
02:29 Emmanuel Macron, qui a accordé un entretien fleuve aux Parisiens.
02:34 - Ouais, il n'y a pas eu le temps de le dire.
02:36 - Bah écoutez, 16 pages.
02:37 - 16 pages.
02:38 - Ah oui, beaucoup de choses.
02:39 Il était face à 11 Français.
02:42 Il est revenu sur les grands chantiers.
02:44 Il dit "j'aurais dû mouiller le plus le maillot
02:46 sur cette réforme de retraite, j'aurais dû être plus présent".
02:49 Vous comprenez que finalement, les ministres et la première ministre
02:51 n'ont pas fait le job.
02:52 Emmanuel Macron, qui s'est également exprimé lundi à la télévision
02:55 pour clore la réforme des retraites,
02:58 il s'est donné 100 jours pour gagner l'apaisement du pays
03:01 et renouer le contact avec les Français.
03:03 Est-ce que ces objectifs, 100 jours,
03:04 est-ce que ces objectifs, ils sont tenables ?
03:07 - C'est intenable.
03:08 Mais là, on est encore une fois dans le théâtre,
03:10 dans la communication, dans le bluff, dans le flanc.
03:12 C'est du flanc.
03:14 Les 100 jours, en général, on parle des 100 jours,
03:16 hormis les 100 jours de Napoléon qui avait vu sa défaite.
03:18 Et là, c'est peut-être bien effectivement le sort
03:20 qui lui sera promis, je n'en sais rien.
03:22 Mais les 100 jours, en général, viennent après un état de grâce,
03:24 c'est-à-dire qu'on donne, a priori, à celui qui vient d'être élu,
03:27 100 jours pour essayer de passer en force
03:30 les réformes les plus difficiles.
03:33 Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron a été réélu il y a maintenant un an
03:38 et qu'il n'a rien fait pendant un an.
03:40 Et donc, il n'y a pas un état de grâce,
03:42 mais même un état de disgrâce qui est vraiment très profond
03:46 et qui touche à sa personne.
03:47 Donc, je ne vois pas très bien comment en 100 jours,
03:49 il va pouvoir se rétablir, d'autant que...
03:53 Mais en même temps, on comprend effectivement,
03:54 à travers les propos qu'il a tenus, qu'il tiendra demain dans Le Parisien,
03:58 en disant qu'il veut mouiller sa chemise,
04:00 qu'il a donc choisi de se montrer à nouveau.
04:02 Plus on le déteste, plus il veut se montrer à nouveau
04:05 pour essayer de feindre auprès de son camp,
04:07 qui commence à se disloquer également,
04:08 en tout cas, une sorte de courage qu'il ne manque pas.
04:10 D'ailleurs, il a un certain courage physique
04:13 à aller affronter la foule, à affronter les injures détestables,
04:16 à affronter les colibés, etc.
04:18 On peut penser qu'il se donnerait là,
04:20 avec cette sorte de parcours du combattant,
04:25 une sorte d'allure christique presque,
04:27 qui viendrait aider à sa rédemption.
04:31 Je n'y crois pas un seul instant,
04:32 car dans le fond, il paye là son caractère très profond,
04:37 qui est un caractère très clivant, très...
04:39 Vous savez, Manuel Valls avait dit de lui, il est méchant.
04:42 Il avait dit ça avant qu'ils ne viennent lui brosser les souliers
04:47 pour revenir dans son camp.
04:48 Il avait dit de lui, il était méchant.
04:49 Et en fait, effectivement, c'est un petit peu ce caractère-là
04:52 qui se voit chez cet homme,
04:54 qui n'arrive à s'affirmer que dans la confrontation,
04:57 dans le clivage.
04:58 Alors, je vois que dans son interview,
05:00 il regrette d'avoir dit, de ceux qui passaient dans les gares,
05:04 de ceux qui ne sont rien,
05:05 il a reconnu qu'il y avait une faute à avoir dit ceci.
05:09 Il en assume d'autres.
05:11 Il assume, par exemple, traverser la rue pour obtenir un job.
05:16 Oui, d'accord. C'est très bien.
05:17 Mais moi, j'attendrai qu'il s'excuse pour dire,
05:19 j'ai bien envie d'emmerder ceux qui ne se sont pas fait vacciner.
05:23 Parce que là, avec ce fiasco, quasiment ce fiasco des vaccins,
05:26 j'aurais bien aimé qu'il esquisse une sorte d'autocritique.
05:31 Et puis, je l'ai entendu, donc, lundi, dire,
05:33 je vais vers l'apaisement, 100 jours d'apaisement.
05:37 Et Le Monde, le lendemain, donnait une petite phrase de lui qui disait,
05:40 il faut être dur avec ceux qui veulent nous crever la paillasse.
05:45 Donc, on voit qu'à chaque fois, malgré tout,
05:47 dans ce tempérament très narcissique,
05:49 il ne supporte pas la critique.
05:50 Il ne supporte pas d'être mis en question.
05:52 D'ailleurs, il ne supporte pas d'assumer ses propres responsabilités.
05:54 Vous avez laissé comprendre qu'il disait de sa première ministre
05:58 qu'elle était la première responsable, dans le fond, du fiasco des retraites.
06:01 C'est un petit peu ce qu'on croit comprendre.
06:02 Donc, il a cette position d'un homme qui est ressenti,
06:09 en tout cas, comme n'aimant pas le peuple,
06:11 en tout cas, le peuple ordinaire, le petit peuple.
06:14 Et donc, c'est une des raisons qui me fait dire
06:18 que, naturellement, cet apaisement sera inatteignable.
06:20 L'autre raison est qu'au-delà même de sa personne,
06:23 il paye ce qu'il est.
06:24 Il paye le symbole de ce qu'il représente depuis maintenant six ans,
06:28 c'est-à-dire une oligarchie,
06:30 c'est-à-dire un homme qui a été choisi, dans le fond, par un système,
06:34 un système financier, un système politique, un système mondialiste,
06:37 et que c'est également ce système-là qui est rejeté par les électeurs,
06:41 par une partie des Français qui attendent d'un pouvoir qui se rapproche de lui.
06:46 Or, ce pouvoir-là, plus il avance,
06:50 plus il se détache précisément des préoccupations des gens ordinaires.
06:53 Et d'autant plus que le macronisme est devenu, à l'heure,
06:57 est devenu une sorte d'idéologie liquide, d'idéologie flasque,
07:02 d'idéologie molle dans laquelle on met tout et n'importe quoi.
07:05 Alors, rappelez-vous que quand Emmanuel Macron est arrivé sur la scène politique en 2016,
07:10 j'avais moi-même à un moment applaudi parce que l'on disait de lui
07:13 qu'il était le produit de la société civile
07:15 et qu'il était le produit d'un progressisme révolutionnaire.
07:18 Et le président avait écrit un livre qui s'appelait "Révolution"
07:21 et on allait voir ce que l'on allait voir.
07:23 En fait, on s'est aperçu naturellement que cette société civile était une société très privilégiée,
07:27 celle d'une sorte de gagnant de la mondialisation
07:32 et qu'à travers le macronisme, le quoi qu'il en coûte qui en est sa substance même,
07:39 a montré, le quoi qu'il en coûte, pardon, le en même temps,
07:44 le quoi qu'il en coûte en était une autre chose,
07:46 mais que le en même temps qui était quand même la substance du macronisme,
07:49 c'est-à-dire cette manière d'être hors dehors des partis,
07:51 d'être en dehors de la droite et de la gauche
07:53 et d'aller dans le sens du vent en fonction des péripéties du moment,
07:57 que ce "en même temps"-là a rendu une doctrine totalement illisible.
08:02 Il n'est peut-être pas besoin de vous faire des dessins,
08:05 mais cela se voit sur les grands projets,
08:07 sur les trois grands projets qu'il a annoncés lundi,
08:10 dans lesquels il y aura en vrac et le travail et l'ordre républicain
08:14 et le progrès pour mieux vivre,
08:17 qui sont tous des procédés de communication.
08:20 J'ai cru comprendre également que dans l'interview qui paraît demain,
08:23 il engrange encore à nouveau d'autres sujets épars afin de feindre le mouvement.
08:28 Et d'ailleurs, lui-même a dit "je n'ai pas le droit de m'arrêter".
08:31 Donc il est dans ce que Taguiaf avait appelé le bougisme,
08:36 c'est-à-dire qu'il feint le mouvement pour ne pas tomber,
08:38 comme pour faire du vélo, si vous vous arrêtez, vous tombez.
08:40 Et donc il est dans la perspective d'une sorte de canard sans tête, si je puis dire.
08:45 Et naturellement, cela pose un certain nombre de problèmes.
08:49 - 16 pages de "en même temps", Yves-Henri Huffold.
08:51 Je peux vous assurer que ça...
08:54 Et je rejoins votre position quand vous dites que ça rend illisible
08:56 un peu le projet d'Emmanuel Macron.
08:59 Il explique qu'il aurait dû mouiller le maillot,
09:01 que finalement ses ministres n'ont pas fait le job.
09:04 Mais en même temps, il accorde toute la confiance à la première ministre.
09:08 Explique-t-il ?
09:10 Au moins, a-t-il reconnu la colère exprimée contre sa réforme ?
09:13 Et d'ailleurs, il a dit "on peut tout à fait contester le président,
09:15 mais on doit toujours lutter contre la violence et l'incivisme".
09:18 - C'est-à-dire que le grand problème d'Emmanuel Macron, outre sa personne,
09:22 c'est son approche du réel.
09:26 Encore une fois, je pense qu'il a un problème avec le réel.
09:28 Il vit dans une sorte de métavers.
09:30 Et là, je me suis félicité, en effet, qu'il ait enfin compris qu'il y avait une colère.
09:34 J'avais plaisanté à un moment donné, ici même, sur ce plateau,
09:38 de la manière dont au Salon de l'agriculture, il avait dit à nouveau
09:41 "je ne sens pas la colère".
09:43 C'était il y a quelques mois.
09:44 Après l'avoir dit six mois avant que les Gilets jaunes ne déboulent sur les Champs-Élysées,
09:47 il avait dit la même chose, "je ne sens pas la colère".
09:49 Donc là, on voit qu'au moins, il prend acte de cette irritation profonde.
09:56 Mais en même temps, il dit qu'il ne voit pas qu'il y a une crise de la démocratie.
09:59 Donc c'est un faux aveu.
10:01 C'est un aveu qui est un aveu à demi-mot.
10:04 Et pour le reste, je suis désolé de dire qu'il va contourner le réel à nouveau,
10:09 comme il le fait depuis toujours.
10:10 C'est-à-dire que je l'ai entendu dire également, d'une manière un peu fanfaronne,
10:17 "ne rien lâcher, c'est ma devise", parlant des retraites.
10:21 On peut lui reconnaître peut-être en effet qu'il n'a pas lâché sur les retraites.
10:23 C'est une affaire entendue.
10:25 On pourrait d'ailleurs s'interroger de savoir pourquoi cet homme
10:28 qui s'en appelle toujours à la diversité, ne veut pas prendre en considération
10:33 les diversités des situations individuelles de ceux qui partent en retraite.
10:37 De faire une retraite comme ça abrupte, à 64 ans pour tous,
10:40 ça pouvait être également questionné.
10:42 Mais au-delà de cela, je suis prêt à démontrer qu'il a lâché sur tout.
10:48 Il n'a peut-être pas lâché sur les retraites, mais il a lâché sur tout le reste.
10:51 C'est-à-dire que celui qui se présentait comme étant réformiste
10:53 et qui allait transformer la France, ne l'a pas transformé en six ans.
10:56 C'est-à-dire qu'il ne l'a pas désendetté, mais il l'a au contraire endetté.
11:00 Il n'a pas naturellement essayé de suppléer à l'effondrement des services publics.
11:05 Il n'a rien tenté de résoudre sur les grands sujets du moment.
11:09 Et sur l'immigration, je l'ai entendu dire, et il le redit demain,
11:12 je crois bien qu'il va s'occuper, qu'il va s'attaquer à l'immigration clandestine.
11:18 Mais ce n'est pas l'immigration clandestine qui est le premier sujet aujourd'hui des Français.
11:21 C'est l'immigration légale. C'est à l'immigration légale qu'il faudrait s'attaquer à l'accession
11:26 à la nationalité qui est ouverte à tous.
11:28 C'est à cette immigration qui fait venir près de 500 000 personnes par an.
11:31 Alors, et sur l'immigration clandestine, je l'ai, donc il, naturellement, il faut,
11:39 le premier, le ministre de l'Intérieur va s'agiter beaucoup à Mayotte,
11:42 parce que Mayotte devient un petit peu l'épicentre de ce que représente en effet
11:46 une immigration clandestine qui est en train de subvertir un département français, certes.
11:52 Mais vous avez vu qu'également au Parlement européen,
11:54 les députés de la majorité macroniste ont refusé d'avaliser une grande décision,
12:01 d'ailleurs qui a été prise un petit peu dans l'indifférence générale du Parlement européen,
12:05 de financer des murs afin de protéger l'Europe.
12:08 C'est-à-dire que là, on tombe vraiment dans ce qui était rejeté comme une abomination.
12:13 Il n'y a pas si longtemps que cela, et singulièrement par les macronistes
12:15 qui s'accrochent encore à cette fiction de dire que l'on pourrait limiter l'immigration clandestine
12:23 simplement par des mots et par des jolies phrases.
12:26 Et donc on est là effectivement dans cette incongruité-là.
12:32 Un projet de loi sur l'immigration avant l'été et qu'il ne sera pas finalement réduit.
12:37 Vous savez que là aussi, on était dans l'incompréhension sur ce fameux projet de loi.
12:42 Véronique Jacquier, est-ce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron peut convaincre,
12:47 100 jours c'est suffisant avec tous ces chantiers-là ?
12:50 Il ne veut pas faire en 100 jours ce qu'il n'a pas fait en 6 ans, ça c'est sûr.
12:54 Et il y a quelque chose moi qui me marque, c'est qu'un président normalement
12:57 quand il prend la parole, que cette parole doit être présidentielle,
13:02 on est censé se dire "tiens que va-t-il annoncer pour que nous avancions ensemble,
13:06 que nous réformions le pays ?"
13:07 Et on a l'impression maintenant que les Français se disent
13:09 "oh là là, mais qu'est-ce qu'il va nous annoncer encore ?"
13:11 C'est-à-dire que dès le départ, la posture de 3 Français sur 4,
13:15 puisqu'un sondage est paru ce matin sur CNews,
13:17 où le président de la République était impopulaire pour 3 Français sur 4,
13:21 eh bien c'est "qu'est-ce qu'il va nous annoncer encore ?"
13:23 Et donc on a ce sentiment que les Français sont exaspérés et ne l'écoutent plus.
13:26 Pourquoi ? La première chose, c'est sur la forme,
13:29 c'est qu'on est d'accord avec tout ce qu'il dit.
13:31 Bien entendu il faut réindustrialiser le pays, bien entendu,
13:34 le travail, l'ordre républicain, l'écologie,
13:37 bon le progressisme, ça c'est autre chose,
13:39 mais on est tous d'accord sur le fait qu'il faut avancer sur ces valeurs cardinales,
13:43 on est tous d'accord sur le fait qu'il faut remettre en marche les services publics.
13:47 En revanche, en revanche, malgré tout ce qu'il dit,
13:51 et ça dès le début d'ailleurs de son premier quinquennat,
13:54 il avait dit "nouvelle méthode pour que nous avancions tous ensemble",
13:57 et on voit bien au bout de 6 ans qu'il n'y a toujours pas de nouvelle méthode
14:00 et qu'on n'avance toujours pas tous ensemble,
14:02 il a dit des dizaines de fois "je vais me réinventer, je vais gouverner avec vous",
14:06 il a dit après les gilets jaunes, il a dit après le Covid,
14:09 il a dit dès sa réélection et tout de suite après les élections législatives,
14:13 il ne cesse de le dire et on voit bien en fait que ça ne prend plus.
14:16 Après sur le fond, et ça c'est beaucoup plus grave,
14:18 alors pourquoi il ne peut pas avancer, pourquoi finalement le macronisme ne décolle plus
14:23 et ne décollera pas ?
14:25 Un, parce que bien entendu il n'a pas de majorité,
14:27 deux, parce qu'il veut faire des alliances, il faudrait qu'il aille les chercher à droite,
14:31 or il envoie en permanence des signaux à son petit résidu de gauche progressiste,
14:38 ne serait-ce justement que quand il parle de progrès, comme une nouvelle valeur cardinale,
14:42 et donc en fait quelque part les Français ne comprennent plus ce président
14:45 parce qu'il se rêve en Obama, il se rêve un peu en Obama français,
14:48 pour une gauche à l'américaine, mais chez nous je pense que ça ne fonctionne pas
14:51 et surtout le pays va tellement mal que ça ne peut pas prendre racine.
14:55 Ensuite deuxième chose pour aller sur le fond,
14:57 comme l'a dit Yvan, il n'y a effectivement pas de réforme précise,
15:00 il n'y a pas de cap, par exemple, souvenez-vous lundi il a dit,
15:03 les services d'urgence d'ici 2024 on va régler le problème,
15:07 enfin les services d'urgence qui sont engorgés, il faut une vraie réforme de l'hôpital,
15:13 il faut de fait donc s'attaquer à la médecine de ville,
15:16 enfin c'est tout un ensemble qui doit être pris, mais sérieusement à bras le corps
15:20 et on voit que ça n'est toujours pas le cas en six ans.
15:22 Et pourtant souvenez-vous ce qu'il avait dit au moment du Covid,
15:25 il avait dit que c'était le nerf de la guerre pour réformer ce pays
15:28 et même pour qu'il acquière une nouvelle souveraineté
15:30 par rapport à la question des médicaments etc.
15:32 Bon, on voit bien qu'il a de plus en plus de mal à être crédible ce président.
15:36 Yvan Rioufol, comment voyez-vous l'avenir d'Emmanuel Macron ?
15:40 L'avenir d'Emmanuel Macron m'importe peu à vrai dire,
15:43 mais ce qui m'importe c'est l'avenir de la France.
15:45 Or l'avenir d'Emmanuel Macron est lié aujourd'hui,
15:47 enfin l'avenir de la France est lié à celle d'Emmanuel Macron
15:50 et la question que l'on doit se poser c'est de savoir
15:52 qu'est-ce qu'il va pouvoir faire durant ces quatre ans qui viennent.
15:54 Il y a encore quatre ans à tenir, quatre ans à tenir sans majorité,
15:57 quatre ans à tenir sans projet, quatre ans à tenir sans idéologie fixe
16:02 et sans projet fixe, sans idée.
16:04 Et donc naturellement on peut être très inquiet
16:09 et on voit bien un petit peu la stratégie qui se dessine à nouveau.
16:12 C'est une stratégie qu'il avait appliquée après les gilets jaunes,
16:16 qu'il avait appliquée également après le Covid,
16:19 c'est-à-dire une stratégie qui consistera à instrumentaliser des peurs,
16:22 la peur du populisme pour les gilets jaunes,
16:24 la peur de la peste noire pour le Covid.
16:27 Là, ça va être la peur du chaos et de la chienlit
16:30 pour les manifestations de casserole,
16:34 qui reproduisent d'ailleurs avec une sorte de visibilité sonore
16:37 ce qu'étaient les gilets jaunes avec la visibilité visuelle
16:40 de ce pléonasme-là, afin de faire comprendre
16:43 que vous n'êtes pas toute une partie d'une population
16:45 qui cherche par tous les moyens à se faire entendre
16:47 de ce pouvoir sourd et aveugle.
16:49 Donc on voit bien qu'il y a des grands axes
16:53 qui vont être à nouveau remis, exploités par ce président-là,
16:58 mais cela ne va pas pouvoir tenir.
16:59 Je pense qu'un président ne peut pas tenir seul face à un peuple
17:03 qui se détourne de lui à ce point-là.
17:05 Et encore une fois, ce n'est pas simplement ce président-là
17:07 qui pose problème, c'est tout ce qu'il représente
17:10 de 40 ans dans le fond de pouvoir politique
17:12 qui s'est détaché des réalités,
17:14 qui s'est détaché d'une partie d'un peuple
17:16 qui était considéré comme étant un peuple infréquentable.
17:19 Donc je pense que le président de la République
17:21 ne peut pas faire l'économie d'aller vers le peuple
17:25 à travers des élections législatives, à travers des référendums.
17:29 J'ai entendu qu'il voulait peut-être relancer des référendums,
17:32 mais certainement pas, en tout cas sur les retraites.
17:34 Je ne suis pas sûr qu'il le fasse non plus.
17:36 J'entends dire également que Nicolas Sarkozy
17:39 se présenterait et serait prêt à être le prochain Premier ministre.
17:44 Ce serait une situation totalement incongrue.
17:46 J'entends bien naturellement qu'il est quasiment en situation de cohabitation,
17:50 mais la cohabitation ne peut s'établir qu'à travers l'expression d'un vote,
17:55 à travers des législatives.
17:56 Il faudrait donc qu'il y ait d'abord un vote à travers des législatives
17:59 avant que le président ne désigne un autre Premier ministre.
18:02 Ce ne pourra donc pas être Nicolas Sarkozy.
18:05 Et on verra bien qui sortirait vainqueur de cette élection des législatives.
18:08 Si c'était le Rassemblement national qui sortait vainqueur des législatives,
18:12 ce serait naturellement une personnalité du Rassemblement national
18:15 qui devrait être Premier ministre.
18:16 Mais pour l'instant, on n'en est pas là du tout.
18:17 Et on voit bien qu'à cette perspective épouvantable
18:20 que d'avoir à questionner le peuple et à cette perspective épouvantable
18:22 que d'avoir à admettre qu'il y aurait une alternative,
18:27 peut-être avec le Rassemblement national pour l'instant,
18:29 en attendant que les droits de se réveillent,
18:30 mais pour l'instant, elles se tirent dans les pattes.
18:32 Je pense qu'on est prié d'attendre et d'attendre dans le chaos.
18:37 En un mot, Véronique Sainte-Maie.
18:39 On peut imaginer, je ne suis pas Madame Irma,
18:40 mais on peut programmer ce qu'il va nous annoncer.
18:43 Il va nous annoncer un pléthore de conventions citoyennes.
18:45 Il va essayer de faire jouer plein pot le Conseil national de la refondation,
18:51 le temps le tout en essayant de squeezer un peu le Parlement.
18:54 Et voilà, une pseudo démocratie participative,
18:56 alors qu'il ne s'est pas donné aux Français les moyens de s'exprimer via le référendum.
19:00 Tout ça va donner encore des situations très incongrues pendant les quatre ans qui viennent.
19:03 Il compte bien retourner sur le terrain dès la semaine prochaine.
19:05 Il y aura aussi des petits débats.
19:07 On a vécu les grands débats après les Gilets jaunes, c'est couché d'une souris.
19:11 Petit débat, on verra ce qui va se passer.
19:14 Papandiaï, il nous reste quelques minutes.
19:15 On a pris le temps vraiment de rester sur Emmanuel Macron.
19:18 Mais Papandiaï, ministre de l'Éducation, a annoncé son intention dans le Figaro
19:22 d'imposer des pourcentages de mixité sociale dans les établissements privés sous contrat.
19:27 Que vous inspire, Yvan, cette annonce ?
19:30 Écoutez, je ne comprends pas Papandiaï.
19:31 Très franchement, je trouve cet homme dangereux.
19:33 Je trouve, je suis prêt à le qualifier de naufrageur.
19:36 Non seulement il ne sauve pas l'école, il ne cherche pas à la sauver du naufrage
19:41 et de tout ce que l'on peut connaître du désastre éducatif.
19:45 Alors, ça ne date pas de lui, naturellement.
19:46 Enfin, du désastre éducatif, du désastre des transmissions d'eux-mêmes,
19:50 de savoir lire, lire, écrire, compter.
19:52 C'est devenu quelque chose d'inatteignable pour une partie des sixièmes.
19:55 Et donc, plutôt que d'avoir à s'attaquer à ceci,
19:57 je l'observe qu'il essaie de mettre de l'idéologie en disant
20:01 qu'il faut maintenant éduquer les jeunes élèves à l'éducation sexuelle
20:05 ou au paritarisme ou à l'égalité hommes-femmes, etc.
20:08 Et qu'en plus de ceci, il est en train d'accuser, enfin, il est en train de vouloir,
20:13 plutôt que de régler le problème de l'école multiculturelle,
20:18 dans le fond, qui est très liée à une immigration qui ne s'intègre plus,
20:21 plutôt que d'avoir à régler ce problème-là,
20:23 il voudrait importer les mots dont souffre cette école publique
20:27 dans l'école privée qui, pour l'instant, est vue comme un refuge
20:29 par un certain nombre de familles,
20:30 dont des familles d'ailleurs d'origine immigrée qui y mettent leurs enfants
20:35 parce que ces écoles privées privilégient davantage l'ordre et le respect des maîtres.
20:41 Or, à vouloir maintenant imposer des mixités,
20:45 il n'ose pas dire le terme de quota,
20:47 mais d'imposer des mixités sociales au cœur des écoles privées
20:52 qui, pour l'instant, tiennent vaille que vaille,
20:54 seraient à nouveau mettre les maîtres, me semble-t-il,
20:58 la tête sous l'eau encore davantage afin de les égaliser dans leur perspective
21:04 avec le désastre de l'école publique.
21:06 Donc, je trouve que ceci est totalement aberrant,
21:09 d'autant plus aberrant qu'il prend d'autres décisions
21:11 qui mettent en cause, qui ébranlent également le combat
21:14 qui avait été lancé par son prédécesseur sur la laïcité.
21:17 Donc, je trouve que cet homme devient très dangereux.
21:18 Vous faites allusion, quand vous parlez de laïcité,
21:20 aux nouvelles missions d'Evolu au Conseil des sages de la laïcité.
21:24 Oui, c'est ça.
21:25 C'était un conseil qui avait été mis en place en 2019
21:29 pour donner des armes à l'éducation nationale
21:30 afin de répondre aux offensives de l'islam politique
21:33 au cœur de l'éducation nationale.
21:34 On avait bien vu que l'éducation nationale avait été lamentable,
21:38 notamment pour prévenir, pour ne pas prévenir précisément,
21:41 l'assassinat, l'égorgement, la décapitation de Samuel Paty.
21:45 Et donc, il y avait là une défense d'une laïcité offensive
21:51 qui ne voulait pas transiger, dans le fond,
21:54 avec les exigences de visibilité de cet islam politique.
21:57 Or, par une série de nominations et par des objectifs
22:01 qui ont été dévolus par Pape Ndiaye à cette structure,
22:06 on se rend compte que Pape Ndiaye était en train d'aller
22:08 vers une conception à l'anglo-saxonne,
22:11 une conception communautariste,
22:12 une conception à des accommodements raisonnables
22:16 qui cassent naturellement,
22:17 d'autant qu'il a donné pour mission à cette commission
22:22 de défendre davantage le racisme et les discriminations.
22:28 C'est-à-dire, ce sont des arguments qui peuvent être instrumentalisés,
22:32 qui sont instrumentalisés par tout cet islam politique
22:36 qui, précisément, dès qu'il est attaqué,
22:38 se prétend être victime de racisme ou de discrimination
22:41 afin de pouvoir s'asseoir dans son différentialisme.
22:45 Et donc, je trouve en effet épouvantable, dans le fond,
22:50 que face à cette école qui tombe, qui se noie sous nos yeux,
22:55 on ne lui envoie pas des bouées,
22:57 mais plutôt on lui met des pierres à nouveau au pied,
23:00 en tout cas, pour la noyer davantage.
23:03 En 30 secondes, Véronique Jacquy, à quoi joue Pape Ndiaye ?
23:05 Alors, je partage complètement le constat d'Ivan, bien entendu.
23:08 Deux remarques.
23:09 Un, le ministre de l'Éducation nationale,
23:11 oui, est un déconstructeur,
23:12 alors qu'il met ses enfants à l'école alésienne.
23:14 Donc, il y a quand même un gros paradoxe.
23:16 Deux, le classement PISA.
23:18 Vous savez, le fameux classement PISA, dès les années 2000,
23:20 disait que les élèves français n'étaient pas au niveau, etc.
23:24 Donc, ça fait 23 ans qu'on répète les mêmes choses.
23:27 Donc, en fait, il y a un problème avec ce ministre de l'Éducation nationale,
23:30 si j'ose dire.
23:31 Quand je dis problème, c'est évidemment par rapport aux attentes
23:33 pour relever un niveau.
23:35 Le deuxième problème, si j'ose dire, c'est que depuis 23 ans,
23:37 on a quand même une administration qui est complètement idéologisée,
23:41 qui est pour un égalitarisme exacerbé.
23:44 Et donc, en fait, derrière Pape Daï,
23:47 il y a le fait qu'on laisse toutes les clés à l'administration.
23:50 Ça, c'est un problème très franco-français.
23:53 Et voilà qu'il faut aussi faire la révolution
23:56 de cette administration centralisée.
23:58 La publicité, dans un instant, vous allez recevoir Clément Veil-Reynal,
24:02 journaliste, chroniqueur judiciaire.
24:04 Et vous allez revenir sur l'un de ses ouvrages,
24:07 "Rue Copernic, l'enquête sabotée",
24:09 puisque la justice a rendu sa décision vendredi
24:13 en condamnant la perpétuité en son absence à Sainte-Diab.
24:17 Ça va être un entretien passionnant, donc restez avec nous.
24:19 20h30 sur CNews, dans un instant, c'est la suite de "Face à Rioufol".
24:28 Mais avant cela, le point sur l'information, Isabelle Piboulot.
24:31 La forme de l'inflation n'est pas pour tout de suite.
24:36 Concernant les prix des produits alimentaires,
24:38 la situation restera difficile jusqu'à la fin de l'été,
24:42 prévient Emmanuel Macron dans "Le Parisien".
24:44 Les prix de l'alimentation ont grimpé de près de 16% en mars,
24:48 près de 15% en février.
24:50 Face à ces envolées, le chef de l'État a plaidé
24:53 pour que le travail paye mieux,
24:55 renvoyant la balle aux employeurs et au dialogue social.
24:59 Le logement subit un choc d'une violence folle,
25:01 c'est ce qu'affirme la présidente de Next City dans le JDD.
25:05 Plus de 4 millions de personnes sont mal logées en France,
25:08 selon le patron du MEDEF.
25:10 La crise du logement devrait être la grande cause nationale
25:13 de ces prochaines années pour Emmanuel Macron.
25:16 Le gouvernement présentera des propositions
25:18 pour répondre à cette crise le 9 mai prochain.
25:21 Et puis au Soudan, plusieurs pays évacuent leurs ressortissants
25:25 et leurs diplomates.
25:26 Parmi eux, la France, l'Allemagne, les Etats-Unis,
25:29 le Royaume-Uni ou encore la Suède.
25:31 D'après Paris, deux avions avec une centaine de personnes
25:34 à leur bord chacun ont quitté Khartoum.
25:37 Depuis le 15 avril, les combats entre armées et paramilitaires
25:40 font rage au Soudan, avec plus de 420 morts et 3 700 blessés.
25:46 - Chère Isabelle, pour le Point sur l'information,
25:48 on est toujours avec Yvan, bien sûr, avec Véronique,
25:50 et nous recevons Clément Veil-Reynal.
25:52 Merci d'être avec nous.
25:53 - Bonsoir.
25:54 - Bonsoir, vous êtes journaliste, chroniqueur judiciaire.
25:56 Vous avez écrit, entre autres, "Le fusillé du mur des cons".
26:00 - Ça, c'était il y a 10 ans.
26:01 - Ça, c'était il y a 10 ans, mais c'est comme si c'était hier.
26:04 Et rue Copernic, l'enquête sabotée.
26:06 Je rappelle que 43 ans après l'attentat à la bombe
26:10 faisant 4 morts rue Copernic, la justice a condamné
26:14 vendredi, en son absence, à Sainte-Diab, à la perpétuité.
26:18 Pourquoi avoir invité, cher Yvan, Clément Veil-Reynal ce dimanche ?
26:22 - Pour deux raisons.
26:23 Parce que c'est un journaliste qui a du flair.
26:25 C'est toujours intéressant d'avoir un journaliste
26:27 qui sent bien les choses.
26:27 En plus, c'est un journaliste qui a beaucoup travaillé
26:29 sur les opérations de désinformation,
26:31 sur les opérations de propagande médiatique.
26:33 Et puis surtout, et qui avait dénoncé le mur des cons il y a 10 ans.
26:38 Mais surtout, il a eu ce flair invraisemblable, il y a 3 ans,
26:41 de percevoir à travers cette enquête, l'attentat de la rue Copernic.
26:45 Donc c'était il y a 43 ans, 4 morts.
26:49 Cela visait la synagogue de la rue Copernic.
26:51 Et immédiatement, on avait été accusé des mouvements néo-nazis,
26:54 des mouvements nazis.
26:56 Et Clément Veil-Reynal a fait une enquête très approfondie
26:59 pour montrer d'abord qu'il y avait eu une désinformation
27:01 sur cette piste-là.
27:03 Il faudra savoir pourquoi est-ce qu'on a voulu s'aveugler
27:06 sur ce nouvel antisémitisme islamique.
27:08 Et puis surtout, sur l'incroyable légèreté qui a été celle
27:12 de cette enquête sur l'attentat lui-même,
27:15 qui a duré 43 ans et qui a débouché aujourd'hui
27:20 sur une condamnation de quelqu'un dont deux juges d'instruction
27:23 ont prononcé un non-lieu.
27:24 Et donc, ce quelqu'un qui avait été arrêté est reparti au Canada.
27:28 Oui, parce que quand vous parlez de légèreté,
27:29 il faut d'abord rendre hommage à plusieurs magistrats
27:33 et à tous les policiers qui, depuis 43 ans,
27:35 ont mené une enquête digne d'un thriller,
27:38 que je raconte dans mon livre,
27:40 qui a permis d'identifier l'un des suspects
27:44 qui aujourd'hui est coupable, puisqu'il a été condamné,
27:46 et de dire, oui, c'est le retrouvé,
27:49 retrouvé monsieur Hassan Diab, un citoyen libanais
27:51 qui avait refait sa vie au Canada,
27:53 qui était devenu professeur d'université,
27:56 de sociologie à l'Université d'Ottawa.
27:58 Et il faut rendre hommage à tous ces magistrats
28:01 qui ont fait une enquête de fourmi,
28:03 une enquête du 20e siècle.
28:04 À l'époque, il n'y a pas d'ADN, pas de caméra de surveillance,
28:07 pas de téléphonie.
28:08 Ils retrouvent des indices infimes,
28:10 puis des pièces plus importantes,
28:12 puis des témoignages, et ils retrouvent Hassan Diab
28:14 qui a refait sa vie au Canada.
28:16 Et il faut leur rendre hommage parce que leur enquête a permis,
28:21 on fait un bref résumé de ce qui s'est passé,
28:23 a permis en 2014 d'obtenir l'extradition de Hassan Diab,
28:27 les autorités canadiennes ont accepté,
28:29 bien que Hassan Diab avait obtenu la nationalité canadienne,
28:32 l'ont extradé, il est arrivé en prison en France.
28:36 Seulement voilà, au bout de trois ans,
28:40 il y a eu un turnover obligatoire au pôle antiterroriste,
28:43 de nouveaux juges d'instruction ont examiné le dossier.
28:46 Et tout ça, je le détaille dans mon livre,
28:49 sous un prétexte, il faut le dire, d'une légèreté incroyable.
28:55 Ils ont accordé un non-lieu à M. Hassan Diab
28:59 qui a pu sortir de prison, c'était en 2018,
29:02 sortir de prison le jour même, prendre l'avion, le parquet,
29:06 il faut le dire, s'est arraché les cheveux, a fait appel le jour même,
29:09 mais la procédure était ainsi faite que ça ne pouvait pas bloquer
29:11 la libération de M. Hassan Diab.
29:14 Et quelle a été la conviction de ces deux juges d'instruction
29:16 qui ont succédé donc au juge d'instruction au Trébili qui lui avait accablé ?
29:19 Il y avait des éléments extrêmement centraux qui là,
29:22 après, ont été rappelés par la Cour d'assises vendredi dernier,
29:26 ce qui a entraîné la condamnation.
29:27 Il y avait des indices, plus que des indices,
29:29 des charges très sérieuses qui ont entraîné la condamnation de M. Hassan Diab.
29:33 Eh bien, les nouveaux juges d'instruction, en 2018,
29:38 se sont basés sur des témoignages, il faut le dire, très fantaisistes,
29:43 très légers, brusquement.
29:46 M. Hassan Diab, qui refusait de parler jusqu'à présent, a dit
29:48 "Ah mais, il y a des gens qui peuvent attester de ma présence à Beyrouth
29:51 le jour de l'attentat".
29:53 Ils produisent ces témoins, ce sont d'anciens,
29:56 même pas des camarades, d'anciennes connaissances de l'Université de Beyrouth
30:00 qui disent, qui arrivent devant les juges d'instruction français,
30:03 qui disent "Oui, nous nous souvenons, Hassan Diab, il y a 36 ans,
30:08 était dans l'amphithéâtre avec nous, le jour de l'attentat,
30:13 où à peu près..."
30:14 Et donc, ça a suffi à leur faire croire ?
30:16 On leur pose quand même quelques questions, on leur dit "Mais,
30:19 vous le connaissiez bien, c'était un bon ami à vous ?"
30:22 "Non, pas plus que ça, mais on se rappelle, il était là."
30:24 Et sur la foi de ces seuls témoignages,
30:28 Hassan Diab a été libéré et il s'est retrouvé au Canada.
30:30 Entre-temps, comme je vous le disais, le parquet a fait appel,
30:34 l'appel a fini par arriver devant la Chambre de l'instruction,
30:38 qui a annulé, c'était exceptionnel en matière d'antiterrorisme,
30:42 c'est une première, la Chambre de l'instruction, en 2021,
30:45 annule le non-lieu des juges et renvoie Hassan Diab
30:48 devant une cour d'assises qui explique le procès qui s'est déroulé
30:51 durant trois semaines à Paris.
30:53 Seulement voilà, l'oiseau s'était envolé, si j'ose dire,
30:56 et Hassan Diab était libre, il y avait un non-lieu,
30:59 on ne pouvait plus renvoyer comme ça un mandat d'arrêt
31:02 de manière automatique, ce qui explique,
31:04 voilà la situation invraisemblable dans laquelle on se retrouve aujourd'hui.
31:08 La cour d'assises spéciale de Paris,
31:11 compétente en matière de terrorisme, à l'issue d'un procès extrêmement sérieux,
31:15 extrêmement argumenté, a donc condamné Hassan Diab,
31:18 en estimant qu'il était bien l'ancien membre du FPLP,
31:21 l'organisation terroriste palestinienne,
31:24 qui avait posé la bombe, rue Copernic,
31:26 et qui avait dévasté la rue, tué quatre personnes, fait 40 blessés.
31:30 Mais M. Hassan Diab est aujourd'hui en liberté au Canada.
31:34 Il se présente, il a encore donné une interview
31:37 avant hier soir à la télévision canadienne,
31:39 il se présente comme le Dreyfus canadien,
31:42 comme un universitaire innocent, victime d'une situation kafkaïenne,
31:47 et aujourd'hui, il n'est pas sûr du tout
31:50 que l'on puisse obtenir à nouveau une extradition.
31:54 C'est en ce sens que le titre de mon livre,
31:56 c'est "Rue Copernic, l'enquête sabotée".
31:59 Absolument.
31:59 Et ce qui est très intéressant également dans votre livre,
32:02 c'est que vous montrez comment, dans le fond,
32:05 une opération de manipulation de l'opinion
32:08 a été montée dès le départ de cet attentat,
32:11 et on verra ensuite cette manipulation de l'opinion
32:14 prendre corps dans d'autres attentats par la suite,
32:17 afin de montrer une piste fausse,
32:19 la piste de l'extrême droite, toujours l'extrême droite,
32:21 en l'occurrence c'était la piste nazie,
32:23 afin de disculper cette piste palestinienne
32:27 qui était déjà quasiment une évidence dès le départ.
32:29 Rappelez-nous, quels étaient les ressorts dans le fond
32:32 de cette opération-là,
32:34 et qui en étaient dans le fond les instruments,
32:36 enfin les instrumenteurs ?
32:38 Alors pour ceux qui s'en souviennent,
32:39 pour ceux qui ont vécu cette période,
32:41 qui était à Paris, en France,
32:43 dans les années 80, en octobre 80,
32:45 il faut se rappeler que dès le soir de l'attentat,
32:48 un mot d'ordre un peu aussi mystérieux qu'automatique
32:51 est lancé, repris en chœur par les médias,
32:55 repris par les politiques,
32:56 repris par toutes sortes de relais d'opinion,
32:58 on dit "ce sont des néo-nazis qui ont visé cette synagogue,
33:03 qui ont commis cet attentat antisémite,
33:04 ce sont des néo-nazis qui ont posé la bombe".
33:07 Alors on désigne un groupe néo-nazi
33:10 aussi fantomatique qu'insaisissable,
33:12 mais il faut savoir que cette fausse piste
33:15 n'est pas à mettre sur le compte d'une simple
33:17 surenchère de la presse que l'on connaît
33:19 dans les premières heures quand on manque d'éléments.
33:21 Durant les semaines et les mois qui vont venir,
33:25 il va y avoir toute une floraison de tribunes
33:28 dans des journaux comme Le Monde,
33:29 chaque jour, chaque semaine,
33:31 on va avoir droit à des imprécations
33:34 sur la montée du nazisme en France,
33:37 il va y avoir une réelle manipulation politique.
33:39 Je me suis replongé dans la presse de l'époque.
33:41 Avec des manifestations ?
33:42 Oui, j'ai fait un peu un travail d'historien,
33:44 avec le recul, c'est insensé.
33:48 On va expliquer pendant tout l'automne,
33:50 pendant tout l'hiver, jusqu'à l'élection présidentielle de 1980,
33:54 on explique que la France est menacée par le nazisme,
33:57 que le président de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing,
34:00 est entouré de nazis,
34:02 que la police française elle-même
34:05 aurait laissé se perpétrer cet attentat
34:08 parce que la police est elle-même infiltrée par les nazis.
34:11 Donc il va y avoir une sorte d'intoxication de l'opinion publique.
34:14 Avec des grandes manifestations,
34:16 et vous dites également que la défaite de Giscard d'Estaing
34:19 serait due en partie à cette grande manipulation, selon vous ?
34:23 Ce n'est pas moi qui le dis,
34:24 ça a été après écrit partout, avec le recul.
34:26 Je rappelle qu'il va y avoir 200 000 personnes
34:29 qui vont manifester à Paris avec le MRAP,
34:33 notamment, et il n'y avait pas encore SOS Racisme à l'époque,
34:37 mais de toutes les organisations,
34:40 en tout cas les grandes organisations de gauche, d'extrême-gauche,
34:44 affiliées au Parti communiste,
34:45 vont prendre la tête de cette manifestation
34:47 et forcer de constater que l'ensemble de la société française
34:51 va tomber dans le panneau.
34:52 Mais que l'on comprenne bien, dès cette époque-là,
34:54 et très vite, la piste palestinienne était malgré tout une piste arrêtée.
34:58 Oui, alors ce que je vous disais, ce n'est pas moi qui le dis,
35:01 tous les historiens s'accordent à dire
35:03 que cet attentat de la rue Copernic
35:04 et la manipulation qui s'en est suivie
35:07 a joué certainement à peser dans l'élection présidentielle
35:11 qui est arrivée quelques mois plus tard,
35:12 la fameuse élection du 10 mai 1981,
35:14 et qui a vu l'élection historique
35:16 du premier président socialiste de la Ve République
35:19 et la défaite de Giscard d'Estaing.
35:23 Oui, oui, j'entends bien, mais ce procédé...
35:26 Oui, vous l'y rendez compte ?
35:29 Ce procédé de vouloir dissimuler dans le fond des origines...
35:32 Ah oui, oui, voilà.
35:34 ... est un procédé qui a également servi de prétexte à d'autres attentats.
35:37 Oui, on l'a vu.
35:39 Racontez-nous quels sont les autres attentats qui ont...
35:42 Comme vous l'évoquiez, il y a une énorme manipulation
35:47 puisqu'en fait, aujourd'hui, on sait que dès les premières heures,
35:49 les premiers jours de l'enquête, la police, elle, la brigade criminelle,
35:53 va identifier ce qu'il est convenu d'appeler une piste moyenne-orientale,
35:57 c'est-à-dire la piste d'un groupe palestinien.
36:02 Et quand on regarde un peu tout ce qui va se dérouler dans les années à venir,
36:07 c'est un peu l'objet de mon livre,
36:09 c'est qu'on s'aperçoit que cette manipulation
36:13 à propos de l'attentat de la rue Copernic
36:15 est un peu la matrice de toutes les manipulations à venir.
36:20 Vous savez, cette fable, ce chiffon rouge que l'on agite en disant
36:26 "Attention, attention, la France serait menacée par le fascisme,
36:30 la France serait menacée par l'extrême droite, par des néo-nazis",
36:35 c'est quelque chose après qui va revenir,
36:37 une sorte de fausse piste, d'intoxication.
36:39 Donnez-nous des exemples.
36:41 Par exemple, l'un des plus récents,
36:44 c'est, rappelez-vous au moment des attentats de Toulouse.
36:48 Mohamed Mera.
36:49 Mohamed Mera, c'est-à-dire de Montauban et de Toulouse,
36:52 un certain nombre de journaux très sérieux évoquent dans les premières heures
36:57 un attentat raciste qui viendrait d'un groupe pareil.
37:00 On invente un mystérieux groupe de soldats d'extrême droite
37:05 qui voudraient se venger.
37:06 Alors on dit "Regardez, les soldats de Montauban étaient tous noirs ou arabes,
37:09 donc c'est un attentat raciste".
37:11 Et puis, quand quelques jours après,
37:13 il y a l'attentat contre l'école juive à Toulouse,
37:16 on dit "Oui, oui", et on sait que c'est le même tireur,
37:18 puisque l'attentat se déroule selon les mêmes circonstances.
37:21 On dit "La piste d'un groupe d'extrême droite néo-nazis
37:26 est non seulement évoquée, mais martelée par un certain nombre
37:29 de spécialistes convoqués pour la circonstance,
37:33 sur les plateaux télé ou dans les colonnes de certains journaux".
37:36 Et on est le jacket.
37:37 Oui, on comprend bien la matrice de la propagande,
37:39 mais là, en l'espèce pour l'attentat de la rue Copernic,
37:43 qui avait intérêt à instrumentaliser à ce point ?
37:46 Est-ce que vous donnez des noms ?
37:47 Vous avez parlé du Parti communiste en tête d'une manif de 200 000 personnes,
37:50 mais est-ce qu'on peut dire qui avait vraiment intérêt
37:53 à faire monter cette peur de la peste brune, disons les choses ?
37:57 Je ne sais pas, je ne suis pas dans le...
38:00 Je me suis intéressé à l'enquête, je ne suis pas dans le cœur du complot,
38:03 mais il suffit de regarder qu'il y a bien eu une fausse piste absolument énorme,
38:08 une manipulation gigantesque.
38:10 Alors il faut savoir quand même que cette fable de nazis
38:14 qui menacerait les démocraties européennes,
38:18 dès les années 50, est une vieille fable du KGB.
38:22 Il s'agit effectivement de dérouter l'opinion,
38:27 de la dérouter de dangers qui sont autrement plus périlleux
38:32 et autrement plus éminents en disant "les fascistes, le fascisme relève la tête",
38:39 c'est ce thème, cette formule très éculée
38:43 "du ventre encore fécond de la bête immonde".
38:46 Et c'est vrai que c'est quelque chose qui revient périodiquement.
38:51 Alors bon, là on tombe peut-être dans le...
38:54 On ouvre d'autres fenêtres, on tombe peut-être dans le domaine de la polémique,
39:00 mais c'est vrai par exemple que depuis quelques décennies,
39:04 on a beaucoup entendu dans certains éditoriaux, dans certains courants de l'opinion,
39:10 on nous a beaucoup mis en garde contre un danger d'extrême droite,
39:13 contre une extrême droite qui viendrait menacer les libertés publiques,
39:17 notamment en France.
39:18 Et il se trouve que tous ces prophètes, tous ces oracles qui nous ont mis en garde
39:23 n'ont pas vu venir par contre le danger du djihadisme et du terrorisme islamiste...
39:29 Mais pardon, mais vous allez quand même beaucoup plus loin,
39:31 parce que vous faites référence dans votre livre à un moment donné à un pacte
39:35 que vous qualifiez de honteux, passé par les autorités
39:39 afin de permettre à des organisations terroristes arabes
39:42 de s'installer sur le territoire français,
39:45 à condition qu'elles ne perpétuent pas d'attentats sur le sol français.
39:54 Oui, à travers l'affaire Copernic, j'ai essayé un peu d'élargir,
39:59 et je me suis rendu compte que cette affaire Copernic,
40:02 finalement permet de décrypter 50 ans ou plus d'un demi-siècle
40:07 de l'histoire du terrorisme, notamment palestinien, en Europe.
40:12 C'est l'une des thèses que je défends,
40:14 c'est que pour des raisons un peu mystérieuses,
40:17 je n'ai pas toutes les réponses,
40:18 pour un certain nombre de raisons,
40:19 le terrorisme palestinien constitue en France depuis des décennies,
40:24 et encore aujourd'hui, constitue l'angle mort de la lutte antiterroriste.
40:28 Parce que la libération intempestive de Hassan Diab,
40:31 qu'on a laissé repartir au Canada,
40:33 ça n'est pas un événement isolé,
40:34 ça n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein.
40:37 Je rappelle, rappelez-vous dans les années 70,
40:40 Abou Daoud, l'organisateur de l'attentat des Jeux Olympiques de Munich,
40:46 c'est pas rien, lors duquel 11 athlètes israéliens ont été assassinés.
40:50 Dans les années 76, je crois,
40:53 Abou Daoud est de passage par hasard à Paris,
40:56 il est interpellé par la DST,
40:58 il y a un scandale énorme,
41:00 et brusquement, les pouvoirs publics décident,
41:02 avec un habillage judiciaire bâti dans l'urgence,
41:07 d'expulser Abou Daoud, de l'exfiltrer en extrême urgence.
41:11 Il prend un avion pour Alger,
41:12 où il est d'ailleurs reçu comme un héros et un chef d'État.
41:15 Quelques années après, il y a, rappelez-vous, l'affaire George Abbash.
41:19 C'est une répétition de la même histoire,
41:24 c'est la deuxième époque, le deuxième épisode.
41:28 George Abbash, fondateur du FPLP,
41:30 le FPLP qui d'ailleurs est à l'origine de l'attentat de la rue Copernic,
41:33 le FPLP qui n'a pas fait que des attentats en Israël,
41:36 qui est responsable dans les années 70 et 80
41:39 de dizaines d'attentats sur le sol européen
41:41 qui ont fait des centaines de morts.
41:42 George Abbash, vous vous rappelez,
41:44 vient se faire soigner en 1993 à Paris.
41:47 C'était sous la présidence de François Mitterrand.
41:50 De nouveau, scandale d'État,
41:52 on lui dit de nouvel habillage judiciaire,
41:56 des juges d'instruction viennent le voir,
41:58 disent "non, finalement, on n'a aucun dossier contre vous,
42:00 mais surtout, vite, reprenez l'avion avant qu'on change d'avis".
42:03 Et George Abbash, effectivement, repart vers Tunis.
42:06 Et puis, vous le disiez,
42:09 il y a cet épisode assez incroyable que je relate dans mon livre,
42:13 il y a ce que j'appelle le pacte du Lido.
42:16 Vous vous souvenez, à Bounidal,
42:17 l'attentat de la rue des Rosiers, mais d'autres attentats aussi.
42:20 On disait "ah oui, mais à Bounidal, il est insaisissable,
42:23 on ne sait même pas où il est".
42:24 Il avait pignon sur rue dans plusieurs capitales arabes
42:27 comme Bagdad ou Alger, mais on disait qu'il était insaisissable.
42:30 Au même moment, en 1982-83,
42:34 la DST reçoit à Paris des émissaires d'Abounidal
42:38 et les emmène dîner, tenez-vous bien, au Lido.
42:43 Et entre deux numéros de strip-tease des Blue Bell Girls,
42:47 les responsables de la DST passent un accord avec Abounidal
42:52 et ils disent "bon, écoutez, on veut bien fermer les yeux
42:55 sur vos passages sur le territoire français,
42:57 vous ne serez pas interpellés, mais en échange,
43:00 vos bombes, vous allez les faire exploser chez le voisin,
43:04 en Italie, en Allemagne, en Belgique".
43:06 C'était avant Schengen.
43:07 Il faut dire à la décharge de la police française
43:09 que tout le monde faisait pareil.
43:11 Il y avait une sorte de lâcheté européenne.
43:14 Personne ne voulait voir ce terrorisme palestinien.
43:19 Et...
43:20 - Il nous reste une minute.
43:21 Donc vous nous décrivez une sorte de bienveillance
43:23 vis-à-vis de la cause palestinienne
43:25 partagée par les autorités françaises.
43:27 - Par certaines autorités.
43:28 - Par certaines autorités françaises.
43:30 Et est-ce que cette bienveillance a été jusqu'à occulter
43:32 ce nouvel antisémitisme, qui est un antisémitisme
43:34 porté par cet islam radical qui se dissimulait
43:39 derrière l'antisionisme ?
43:40 Parce que c'est bien de ceci aussi dont on parle.
43:42 - Oui, c'est...
43:43 Pour expliquer ça en une minute, oui, il faut...
43:47 Comment dire ?
43:49 Pourquoi est-ce qu'on ne voulait pas que ce soit des Palestiniens
43:52 qui aient fait...
43:53 Qui aient commis l'attentat de Copernic ?
43:55 Et pourquoi, par exemple ?
43:56 C'est une hypothèse.
43:57 Pourquoi s'est-on débarrassé de M. Hassan Diab
44:01 en lui disant "rentrez au Canada" ?
44:03 Parce qu'effectivement, il y a un halo idéologique
44:07 qui fait que quand vous percevez le terrorisme palestinien
44:12 à travers le prisme d'un romantisme révolutionnaire
44:16 en expliquant que c'est une cause juste
44:18 et qu'ils ont raison de se battre,
44:19 ça pourrait éventuellement se défendre,
44:21 en Israël face aux soldats israéliens,
44:23 c'est beaucoup plus difficile à justifier
44:25 quand ces mêmes Palestiniens posent des bombes
44:27 devant une synagogue du 16e arrondissement à Paris
44:30 pour tuer des Juifs.
44:31 Donc voilà peut-être pourquoi, effectivement,
44:36 voilà les non-dits de l'affaire de la rue Copernic.
44:40 - Ecoutez, un grand merci Clément Weyrenald.
44:43 Je rappelle votre ouvrage.
44:45 "Rue Copernic, l'enquête sabotée 1980-2023".
44:49 Merci à tous les trois dans un instant.
44:51 C'est "Enquête d'esprit" avec vous Véronique Lachiez.
44:54 Le sujet de ce soir ?
44:55 - On rend hommage aux cinq prêtres qui ont été béatifiés hier
44:58 en l'église Saint-Sulpice à Paris.
45:00 Cinq prêtres fusillés pendant la Commune.
45:03 - Merci beaucoup.
45:04 L'info se poursuit sur CNews.
45:06 Merci à Samira Chabi qui a préparé toutes ces émissions aujourd'hui.
45:10 À la semaine prochaine.
45:11 (Générique)