• l’année dernière
Ivan Rioufol et Véronique Jacquier passent en revue l’actualité de la semaine dans #FaceARioufol

Category

📺
TV
Transcription
00:00 C'est un groupe divisé en deux, un groupe affaibli, un groupe de jeunes, en majorité,
00:05 qui comptaient, encore une fois ce soir, montrer leur protestation contre cette réforme des retraites.
00:10 Au niveau de la typologie des personnes qui manifestent aujourd'hui, nous avons effectivement
00:14 une majorité de jeunes, quelques militants Tifa, Black Blocs, vous les connaissez maintenant,
00:19 ces personnes toutes vêtues de noir.
00:21 Mais nous avons également des manifestants plus modérés, des manifestants habillés
00:26 normalement, un petit peu plus âgés, habitués des manifestations, puisque nous couvrons
00:31 maintenant ces événements depuis plusieurs jours et nous avons rencontré à nouveau
00:35 des personnes que nous connaissions dans d'autres manifestations.
00:38 Donc c'est véritablement une manifestation sauvage mais organisée, encore une fois,
00:43 grâce à l'appel des réseaux sociaux lancés il y a quelques heures, quelques jours.
00:47 Nous avons pu discuter avec un manifestant que nous avons reconnu des autres jours.
00:53 Ce dernier nous a dit qu'effectivement la place de la Concorde était une mauvaise
00:57 solution pour pouvoir manifester sauvagement puisque depuis les actions de jeudi dernier,
01:01 cette place de la Concorde est totalement quadrillée par les forces de l'ordre.
01:04 Encore tout à l'heure, nous y sommes passés, cette place de la Concorde en face de l'Assemblée
01:09 nationale, en bas des Champs-Elysées, est totalement quadrillée par les forces de l'ordre,
01:13 CRS et gendarmerie.
01:14 Les personnes qui veulent y pénétrer doivent montrer les pattes blanches, les touristes
01:19 ayant des gros sacs à dos doivent les ouvrir pour montrer à ces forces de l'ordre s'ils
01:23 représentent un danger ou non.
01:25 Résultat, ces manifestants ont décidé d'arriver ici, à Châtelet-Léal, un coin pour eux.
01:31 A priori, en tous les cas, c'était leur volonté, c'était un coin, selon eux, plutôt
01:35 sûr, un coin plutôt pratique pour pouvoir échapper aux forces de l'ordre puisque vous
01:39 avez de nombreux bosquets, de nombreuses petites rues alentours.
01:41 Mais finalement, au bout de dix minutes seulement de marche, ce cortège s'est fait piéger
01:46 en quelque sorte dans cette rue adjacente de Châtelet-Léal.
01:50 Ce que je peux vous dire, c'est que depuis le début de cette manifestation, nous entendons
01:55 des chants antifascistes, des chants anti-Emmanuel Macron, des chants anti-retraite.
02:00 Et pour la première fois, étant donné que les forces de l'ordre, qui sont quand même
02:03 accro, il faut le reconnaître, ont tenté de nous, les journalistes, de nous exfiltrer
02:09 de cette manifestation.
02:11 Ces personnes, ces manifestants, ont demandé aux forces de l'ordre de nous laisser filmer
02:15 et en scandant, laisser filmer les journalistes.
02:17 C'est inédit.
02:18 Est-ce que ça montre peut-être un changement d'opinion sur les journalistes ? Nous ne
02:23 le savons pas.
02:24 Mais en tout cas, ici, la situation reste figée à côté de Châtelet-Léal.
02:29 – Merci beaucoup, Augustin, pour toutes ces précisions.
02:33 Augustin Donnadieu, en direct du Forum des Halles à Paris.
02:36 Vous le vivez depuis la fin de soirée, 18h sur CNews.
02:40 Un nouveau rassemblement, quatrième rassemblement spontané.
02:44 On continue d'en parler, face à Rioufol, bien évidemment ce soir avec Yvan Rioufol.
02:49 Bonsoir, mon cher Yvan.
02:50 – Bonsoir.
02:51 – Avec vous, ce soir, Véronique Jactier.
02:52 Bonsoir, Véronique.
02:53 – Bonsoir à tous.
02:54 – Peut-être un mot pour commencer sur ces images.
02:57 Quatrième rassemblement spontané, Yvan, à la veille d'une journée décisive pour
03:01 le gouvernement, le débat sur les motions de censure et cette intérogation également
03:06 ce soir.
03:07 Le gouvernement, selon vous, est-ce qu'il peut tomber demain ?
03:09 – Ah ben, on n'en sait rien, bien entendu.
03:12 Mais oui, si cette motion de censure est votée, le gouvernement tombe par définition.
03:16 Non seulement le gouvernement tombe par définition, mais il est possible également qu'il puisse
03:20 y avoir une dissolution à la suite, c'est-à-dire que les Français soient amenés à trancher
03:24 ce débat-là.
03:25 Car ce que nous vivons là est une crise de la démocratie.
03:28 Et cette crise de la démocratie ne se tranchera qu'en fonction de la souveraineté du peuple
03:33 sous le juge ultime.
03:35 Et pour l'instant, le juge ultime, c'est prié de se taire.
03:37 Et donc, il y a eu une énorme maladresse dont tout le monde convient aujourd'hui,
03:41 à avoir eu recours à ce 49-3.
03:43 Alors même que le président de la République avait dit qu'il voulait le débat, et ce
03:47 49-3 a montré précisément quelle est la faille de cette démocratie.
03:51 Mais c'est une faille qui est ancienne, on va y revenir tout de suite, cette faille
03:54 de la démocratie, qui en l'occurrence a fait en sorte que les députés ont été
03:58 sommés de se taire parce qu'ils allaient voter contre la réforme.
04:01 Et donc, c'est ceci qui est insupportable.
04:02 Alors, il ne faut pas se méprendre sur ce que l'on voit dans ces manifestations,
04:06 c'est tout à fait résiduel pour l'instant.
04:08 Et ce sont des manifestations spontanées dans lesquelles les syndicats d'ailleurs
04:11 ont perdu la main, parce que ce sont là visiblement des gilets jaunes, ou des reliquats
04:14 de gilets jaunes, avec beaucoup d'extrême-gauche.
04:16 Je dis gilets jaunes parce que j'entends les chants des gilets jaunes, qui avaient
04:20 été repris par l'extrême-gauche, qui avaient repris le mouvement initial des gilets jaunes.
04:23 Mais on peut s'attendre effectivement à ce qu'il y ait des sortes de petites, non
04:27 pas des guérillas urbaines, parce que c'est très paisible pour l'instant, mais enfin
04:29 des petites manifestations spontanées et urbaines, comme ça, qui viennent déstabiliser
04:34 en haut quatre coins de Paris les forces de l'ordre, avec éventuellement des recours
04:37 à la force et à la violence, parce qu'en effet, parmi ces gens-là, il y a quand même
04:41 également beaucoup de black blocs, beaucoup de casseurs, enfin on en a vu les dégâts
04:44 très précédemment.
04:45 Je vous propose, Yvan, justement, dans un instant, de revenir sur le rapport des Français
04:48 à la politique.
04:49 Sont-ils fâchés ? Visiblement oui, à la fois quand on voit ces images, mais il y a
04:52 aussi un récent sondage qui a été publié dans Le Monde, vous allez nous éclairer justement
04:57 sur cette question-là.
04:58 Mais avant, peut-être Véronique Jacquier, votre réaction à ces images.
05:02 À la veille, je le disais, de cette journée décisive pour le gouvernement, avec cette
05:06 motion de censure, et peut-être un gouvernement qui pourrait tomber.
05:08 Alors ce ne sont pas les personnes qui sont rassemblées ce soir, de toute façon, qui
05:13 vont influencer le gouvernement ou qui vont influencer les députés qui vont voter demain.
05:17 Ce qui me paraît intéressant dans la motion de censure, bien entendu, c'est qu'on a
05:21 le sentiment que le climat mortifère initié par cette réforme des retraites fait bouger
05:26 les lignes, c'est-à-dire que l'on voit vraiment l'explosion définitive du Front
05:30 républicain avec lequel on nous a bassinés pendant des années, puisque la motion portée
05:34 par Charles de Courson, qui est maintenant député Elliot, a les voix de la NUPES et
05:39 à la fois du Rassemblement National, et ça n'émeut plus personne, c'est-à-dire
05:42 ceux qui ne veulent vraiment pas de cette réforme disent "oui, oui, mais chic, chic,
05:46 ils sont tous ensemble, pourquoi pas faire tomber ce gouvernement, et encore une fois,
05:49 ce sont les républicains qui vont être faiseurs de roi".
05:51 Donc on se rend bien compte qu'on est dans une crise de régime, dans une crise politique,
05:57 que Emmanuel Macron doit reprendre la main, soit parler aux Français, soit effectivement
06:01 initier un référendum, soit initier une dissolution, même si ça va être compliqué
06:07 pour lui parce qu'il ne va pas trouver de majorité, de toute façon, il n'aura pas
06:10 de majorité, et puis même s'il y avait dissolution, avec qui constituerait-il un
06:15 nouveau gouvernement, et même s'il y avait remaniement, sur quel personnel politique
06:20 pourrait-il s'appuyer.
06:21 Donc on est dans une crise politique majeure, ces images pour moi ne changent pas la donne,
06:26 mais elles témoignent bien entendu d'un climat éruptif avec une minorité qui vient
06:30 de l'ultra-gauche, qui est malheureusement très active et qui nuit de toute façon à
06:34 l'image de la France, parce que ces images-là, on les voit partout dans le monde et c'est
06:37 désastreux.
06:38 Là aussi, on y reviendra sur les manifestants, et des manifestants parfois jeunes, Yvan,
06:42 mais avant cette question, je le disais, les Français, sans doute, ils sont fâchés
06:45 avec la politique, c'est d'ailleurs ce que révèle une étude OpinionWay qui a été
06:50 publiée jeudi dans Le Monde, la confiance dans la politique, elle est au plus bas, mon
06:54 cher Yvan.
06:55 On en a encore une fois cette démonstration, avec cet usage du 49.3, qui est un déni
07:00 de démocratie, ça a été dit par beaucoup de commentateurs, mais c'est vrai, c'est
07:03 un déni de démocratie dans la mesure où le gouvernement a sommé les députés de
07:06 se taire, et le gouvernement n'a pas voulu entendre que les députés puissent refuser
07:10 cette réforme.
07:11 Or, si naturellement, cette réforme avait tous les... les députés étaient tout à
07:17 fait en droit de refuser naturellement une réforme mal bâtie, on y reviendra peut-être
07:20 tout à l'heure.
07:21 Et donc, ce déni de démocratie peut être vu également comme une sorte de bras d'honneur,
07:24 nous avions parlé des bras d'honneur qui commençaient à s'installer au cœur de
07:28 la République, d'ailleurs j'avais annoncé que ce bras d'honneur serait celui du 49.7
07:31 parce que déjà il était visible dès la semaine dernière qu'il y avait une incertitude
07:35 auprès des républicains qui n'avaient pas envie de cautionner à ce point une réforme
07:38 mal faite.
07:39 Et donc tout ce terreau est un terreau très explosif, et on le voit, très incendiaire,
07:45 et d'ailleurs les poubelles en feu en sont un exemple très flagrant, et cela remet...
07:50 cela met en question le sentiment de dépossession, dans le fond de dépossession démocratique
07:56 de toute une partie d'un peuple qui n'arrive plus à s'exprimer depuis des années, c'est-à-dire
08:00 que la dernière fois qu'il s'est exprimé dans un référendum c'était en 2005, et
08:03 en 2007 son choix de référendum, de refuser la constitution européenne, avait été retoqué
08:08 par une loi qui avait réécrit ce qu'ils avaient décidé de contester.
08:13 Donc voilà, nous sommes dans ce contexte-là, et c'est dans ce contexte-là en effet qu'a
08:17 été publié, le même jour d'ailleurs que le 49.7, mais c'était un hasard de calendrier
08:21 sans doute, cette étude de la Fond Apolle pour le Cevipof, c'est-à-dire le centre
08:27 de recherche de Sciences Po, qui montre qu'en effet les Français sont fâchés, terriblement
08:32 fâchés avec la politique, et qui disons, un sentiment de méfiance qui est généralisé.
08:37 Alors, sentiment de méfiance vis-à-vis de l'Union Européenne, sentiment de méfiance
08:40 grandissant vis-à-vis du Président de la République, 27% des gens maintenant ne lui
08:44 font confiance simplement, sentiment de méfiance vis-à-vis des partis politiques, 5 ou 6%
08:48 des gens soutiennent ou font confiance aux partis politiques, sentiment de méfiance
08:52 vis-à-vis même des propres concitoyens eux-mêmes, donc une société totalement éclatée, et
08:57 deux tiers, ce qui est le plus grave dans ce sondage, c'est que, et ce qui explique
09:02 ce qui va se passer là, c'est-à-dire que, parce que ce qui se passe là n'est pas
09:06 simplement superficiel, il y a une raison très profonde, c'est que les deux tiers
09:09 aujourd'hui des Français estiment que la démocratie ne fonctionne plus, les deux
09:13 tiers des Français, ce qui est énorme.
09:14 Vous avez des sondages similaires par exemple en Allemagne, c'est 40% simplement des Allemands
09:18 sont déçus de la démocratie, et en Italie 58%, là c'est les deux tiers des Français,
09:23 et les Français sont, de tous les peuples d'Europe aujourd'hui, ceux qui s'intéressent
09:29 le moins à la politique.
09:30 Les Français se sont fâchés avec la politique, ils ne sont plus que 50% à faire confiance
09:34 en la politique alors que nous étions un peuple éminemment politique jusqu'à présent.
09:37 Et le deuxième point intéressant qui ressort de ce sondage et qui donne un petit peu, si
09:41 vous voulez, une trame d'analyse de ce qui va se passer maintenant pour ces jours prochains,
09:46 c'est que les Français non seulement rejettent le monde politique, qu'ils jugent comme étant
09:50 inefficace et en tout cas pas à la hauteur des événements, mais ils estiment que c'est
09:55 à la société civile elle-même de revenir dans le débat, de revenir dans le débat
09:58 directement, alors par des moyens qui resteraient à définir, ou indirectement par des associations,
10:05 des syndicats ou ce que sais-je encore.
10:08 Et donc il est tout à fait intéressant de voir que ce rejet des élites, de ces élites
10:12 incapables, qui est vraiment la définition du populisme, montre en effet que ce populisme
10:18 dont on nous disait qu'il était résiduel, qu'il n'était qu'extrémiste, etc. est quelque
10:22 chose qui s'installe au cœur même également de cette contestation d'une démocratie confisquée.
10:27 Alors on va en voir les conséquences, mais cela pourrait naturellement laisser comprendre
10:34 qu'il y aurait une démocratie en danger par ce populisme, parce qu'on nous dit que ce
10:39 populisme-là serait suscité par une extrême droite, sauf que cette même étude de la
10:42 Franc d'Apolle montre qu'au contraire, si les Français sont réceptifs à cette définition
10:47 du populisme, c'est-à-dire qu'ils rejettent une élite incapable, mais qu'ils ne rejettent
10:51 pas l'élite en règle générale bien sûr, en revanche les Français sont tout à fait
10:55 attachés à la démocratie.
10:57 Ils sont une grande majorité à refuser l'homme fort, à refuser l'homme providentiel et
11:03 l'homme qui pourrait être l'homme tyrannique dans le fond.
11:06 Alors je vous poserai la même question dans un instant Véronique Jacquier.
11:09 Vous annoncez souvent, mon cher Ivan, un temps révolutionnaire pour parler de notre
11:13 époque.
11:14 On voit ces images d'ailleurs plutôt calmes au Forum d'Ehal en direct.
11:18 Donc à Paris, est-ce que c'est ce que l'on vit depuis des semaines, ce temps révolutionnaire
11:23 que vous annoncez ?
11:24 C'est vrai que j'annonce souvent cette révolution parce qu'on a le sentiment de vivre une période
11:29 pré-révolutionnaire, voire révolutionnaire.
11:31 Pour l'instant, naturellement, nous ne sommes pas dans une révolution, mais nous sommes
11:33 déjà dans une révolte et nous sommes déjà effectivement dans une crise de régime.
11:37 Et nous sommes dans une révolte qui a quand même des ressorts qui pourraient être pré-révolutionnaires
11:41 dans la mesure où aujourd'hui, cette grande maladresse qui a été de faire usage du 49.3
11:46 élargit le cercle des mécontents.
11:48 C'est-à-dire que non seulement la révolte d'aujourd'hui est une révolte sociale, à
11:52 travers la contestation des retraites, mais c'est devenu une révolte politique, une révolte
11:58 démocratique précisément par le fait que vous avez toute une partie d'un peuple oublié
12:02 qui réclame également sa voix au cœur du débat démocratique.
12:05 Cela élargit le périmètre qui avait été réduit, et je l'avais beaucoup critiqué
12:10 à travers la contestation des retraites, qui avait été réduit à des processions
12:15 de partis progressistes, de syndicats progressistes, des partis de gauche qui excluaient de leur
12:23 mouvement toute une partie précisément de la frange dite incommodante qui est notamment
12:29 du Rassemblement National.
12:30 Voilà encore une autre grave crise de la démocratie d'ailleurs, de voir que les partis
12:34 politiques eux-mêmes refusent de constater que les 42% qui ont voté pour Marine Le Pen
12:38 font partie du spectre politique.
12:40 Eh bien là aujourd'hui, le spectre s'élargit.
12:42 Alors je ne sais pas du tout si naturellement tous les Français maintenant vont se reconnaître
12:45 quand même dans cette grave atteinte qui a été portée à la démocratie parlementaire,
12:50 même si encore une fois cette atteinte est constitutionnelle, on est bien d'accord avec
12:54 tout ça.
12:55 C'est le centième 49-3 qui a été imposé depuis la Vème République et tout ceci est
13:02 dans les normes, on est bien d'accord.
13:03 Mais simplement, ça se fait dans un contexte encore une fois totalement inflammable et
13:09 qui montre quand même que le gouvernement aujourd'hui est totalement déconnecté.
13:13 Alors pour moi le premier acte si je voulais d'une possible révolution française avait
13:19 été cette survenue des Gilets jaunes il y a 4 ans, qui était née alors d'une crise
13:25 fiscale cette fois-ci, mais également qui portait en elle une crise civilisationnelle.
13:29 C'était toute cette France oubliée, cette France silencieuse qui venait pour porter,
13:32 en portant un gilet jaune pour dire qu'elle existait dans le fond et qui était venue
13:35 jusqu'à Paris sur les Champs-Elysées pour montrer que la province, la France girondine
13:40 savait également mener des révoltes tandis que les parisiens se calfeutraient dans leurs
13:44 étages en s'effrayant de ces gueux-là.
13:47 Alors peut-être est-ce que l'on va arriver à cette gilet jaunisation pour reprendre
13:51 maintenant une sorte de cliché qui est très à la mode dans les commentaires et de voir
13:55 que l'acte 2 pourrait être prorogé par cette réforme, par cette contestation démocratique
14:03 encore une fois qui dépasse très largement maintenant de mon point de vue les retraites.
14:06 Il est possible en effet que le mouvement s'élargisse à ce point et qu'on en arrive
14:11 à une sorte de mouvement révolutionnaire qui viendrait en tout cas bouleverser les
14:15 modes de gouvernance, mais il faut aussi se heurter aux évidences.
14:19 D'abord c'est que pour l'instant les violences qui sont commises par ces groupes extrêmes
14:23 sont très répulsives, on n'a pas du tout envie de s'identifier à ceci, d'autant
14:27 qu'ils s'en prennent maintenant à des élus à leur permanence.
14:29 Et donc je ne sais pas si l'apathie générale va être secouée par ce moment-là, mais
14:40 en tout cas ce qui est amusant à voir c'est que moi j'étais, dès que le 49-3 a été
14:49 décidé jeudi, je me suis précipité place de la Concorde par instinct pour voir si les
14:53 gens allaient s'y rendre également.
14:55 Et en effet beaucoup de gens par instinct historique se sont rendus dès 16h30, j'y
15:00 étais vers 16h30, il y avait déjà beaucoup de monde pour essayer de revivre dans le fond
15:04 sur cette place historique-là, qui avait vu Louis XVI être guillotiné d'ailleurs,
15:08 pour revivre les grands moments historiques de la France.
15:12 C'est pour ça que je dis que nous vivons un moment, non pas révolutionnaire, ce serait
15:15 exagéré, mais en tout cas un moment historique qui pourrait devenir révolutionnaire avec
15:19 tous les excès d'une révolution.
15:20 En tout cas moi je me pose une question, est-ce que la France est réformable dans ce contexte-là,
15:23 vous me répondrez dans un instant, mais je vous pose la même question Véronique, est-ce
15:27 que vous parleriez d'un temps révolutionnaire aussi que nous sommes en train de vivre ces
15:33 derniers jours ?
15:34 Non moi je ne parlerais pas d'un temps révolutionnaire, cela dit oui les Français sont désespérés,
15:40 voient leur pays s'appauvrir, voient leur quotidien s'appauvrir, et il y a un grand
15:46 paradoxe puisque on a eu quand même beaucoup d'argent donné comme ça, gratuitement,
15:53 quoi qu'il en coûte ces trois dernières années, et pour autant on voit bien qu'il
15:57 n'y a toujours pas de politique qui est efficace pour changer le quotidien des Français, puisque
16:03 la campagne présidentielle se jouait sur le pouvoir d'achat alors qu'il y avait ô
16:06 combien de grands sujets, de grandes questions civilisationnelles à régler et tout du moins
16:11 à faire avancer.
16:12 Donc il y a quand même un climat de jacquerie mais vous ne direz pas qu'il y a un climat
16:18 révolutionnaire.
16:19 En revanche ce qui est vrai et ce qui est une spécificité française c'est que les
16:23 Français ne sont pas fâchés avec la politique mais avec les politiques.
16:27 Pourquoi ? Parce que le péché original de la Macronie c'est que, alors c'est surtout
16:32 Emmanuel Macron d'ailleurs qui est visé, on le voit, alors il y a aussi quand même
16:36 des députés, des élus à travers leur permanence, des menaces de mort notamment à travers des
16:40 députés LR également, Agnès Évraine qui a été visée aujourd'hui, mais c'est surtout
16:46 la personnalité du président qui est quand même, disons les choses, haï et elle l'était
16:51 déjà au moment des Gilets jaunes.
16:52 Ce qui se passe c'est que le péché original de la Macronie c'est que ce n'est pas un courant
16:57 politique qui n'a pas produit d'idées d'ailleurs.
17:00 On n'est pas capable de dire quelle idée émane de l'entourage d'Emmanuel Macron ou
17:04 d'Emmanuel Macron lui-même.
17:05 C'est un courant qui est purement sociologique et c'est un courant de technocrate qui ne
17:10 connaît pas le peuple, qui est très loin du peuple et on a donc un gouvernement qui
17:15 se barricade derrière les institutions de la Ve République.
17:18 Donc ça donne quand même ce climat que nous voyons, c'est-à-dire des gens qui descendent
17:22 dans la rue pour se faire entendre et paradoxalement un président qui ne se montre plus, qui n'est
17:27 plus visible et Elisabeth Borne aussi qui pour l'instant s'efface.
17:31 Mais le deuxième péché original de la Macronie, et on le voit à travers ces images, c'est
17:35 qu'aucune leçon sincère n'a été tirée de la crise des Gilets jaunes.
17:38 On n'a plus 17 milliards d'euros à donner, on n'a plus de quoi calmer la colère des
17:45 gens parce qu'on est dans une crise qui est encore plus grave que celle d'il y a 3-4
17:50 ans.
17:51 Et puis la dernière chose c'est que le système politique ne produit plus d'adhésion populaire.
17:56 On le voit, on est en panne, on est en panne de politique mais de la façon de faire de
18:00 la politique tout simplement parce qu'on a affaire à des communicants et des technocrates
18:03 et pendant ce temps, les agitateurs qui sont pourtant pas très nombreux, les agitateurs
18:07 d'extrême gauche, prennent la main sur le terrain.
18:09 Et effectivement on le voit sur ces images en direct du Forum des Halles à Paris, des
18:15 jeunes plutôt, et des jeunes qui se réclament du communisme.
18:19 C'est ce que vous avez remarqué, on va y revenir dans un instant, mais cette question
18:22 "la France, est-ce qu'elle est réformable ou pas ?" On a le sentiment que c'est impossible.
18:27 En l'état actuel des choses, elle ne l'est plus parce qu'en effet ce que l'on voit apparaître
18:31 c'est une oligarchie, c'est-à-dire c'est un petit groupe de personnes qui s'est écaparé
18:34 du pouvoir, une sorte de caste qui rejette, quoi qu'il arrive, les expressions du peuple
18:39 hors de la démocratie, c'est bien l'expression du peuple, le gouvernement du peuple par le
18:43 peuple pour le peuple.
18:44 Il faut peut-être revenir à cette définition essentielle.
18:46 Donc je pense qu'en effet la France n'est plus réformable en l'état et que si malgré
18:51 tout Macron arrive à faire passer cette réforme, si la motion de censure est rushée, ce sera
18:56 une victoire à la pire use bien sûr, d'autant qu'en plus Macron a très mal défendu le
19:01 jour même où il justifiait le 49-3, il a très mal défendu cette réforme des retraites
19:05 en disant que c'était une réforme qui était urgente car elle était faite pour, je le
19:09 cite, parce que les risques financiers et économiques étaient trop grands.
19:13 C'est-à-dire que c'est une réforme, et on l'avait déjà dit ici, qui est faite
19:16 pour rassurer les marchés financiers, qui est faite pour rassurer ceux qui nous font
19:20 crédit, qui est faite pour rassurer l'Allemagne, qui assure effectivement également notre
19:23 stabilité dans nos taux d'intérêt à pour l'instant 3%, ce qui est déjà énorme.
19:27 Mais on peut quand même faire cette objection au président de la République que qui est
19:31 celui qui n'a pas voulu réformer l'État au point de le désendetter, qui est celui
19:35 qui a au contraire ajouté à l'endettement de l'État avec 300 milliards d'euros
19:41 dépensés dans cette crise du Covid qui de mon point de vue a été une crise qui a été
19:46 hystérisée, qui aurait pu faire à l'économie une grande partie de ces 300 milliards, c'est
19:49 le président de la République lui-même.
19:51 C'est la faute du président de la République lui-même donc de justifier le fait qu'il
19:55 y ait effectivement à rassurer les marchés financiers, c'est en fait faire porter sur
20:00 le peuple français la faute initiale du président de la République qui n'a pas été bon gestionnaire
20:05 en tout cas de cet État-là.
20:06 Et donc je trouve que c'est un peu insupportable à entendre, d'autant que également, pour
20:12 reprendre quand même les arguments qui sont avancés à travers ceux qui rejettent cette
20:16 réforme de retraite, moi je suis pour une réforme de retraite bien entendu, mais si
20:20 j'aurais été député, je me serais en tout cas abstenu ou peut-être aurais-je voté
20:24 contre.
20:25 Parce qu'il y a également tout cet impensé qui est sur ces 10 millions de français qui
20:30 ne travaillent pas, qui sont écartés du travail, qui ne veulent pas travailler ou
20:33 qui en tout cas vivent sur le dos des autres, et c'est 10 millions de français, on pourrait
20:36 d'abord les inciter à revenir dans le monde du travail avant que de penser à vouloir
20:41 plumer encore davantage les 27 millions de ceux qui travaillent pour les 67 millions
20:45 qui restent.
20:46 Donc vous voyez, il y a eu, ou les 23 millions, je ne sais plus exactement.
20:49 Donc voilà, il y a toute cette irritation de l'opinion qui me fait dire que effectivement
20:54 la réforme, toute réforme aujourd'hui me paraît impossible, que le président de la
20:58 République est condamné.
20:59 Alors on dit qu'il va sans doute parler lundi ou mardi, mais parler pour dire quoi ? Si
21:03 c'est pour refaire une politique de la communication comme il l'avait fait après les gilets jaunes.
21:07 Ça passera peut-être pas.
21:08 Avec des grands débats qui ne résoudront rien, je pense que ce sera tout à fait contre-productif.
21:14 Donc je crains que le président de la République, encore une fois, si cette motion de censure
21:19 est rejetée, ne soit amené à malgré tout écouter encore davantage les peuples.
21:24 Parce que ce que veut dire le peuple aujourd'hui est un peuple très majoritaire, à 80% maintenant,
21:28 c'est en effet qu'il doit retirer cette réforme.
21:30 On va parler de cette jeunesse dans un instant que l'on voit dans les cortèges ces derniers
21:34 jours.
21:35 La France, Véronique, elle est irréformable selon vous ?
21:39 Non, bien entendu, elle est tout à fait réformable.
21:42 La France, il suffit juste du courage, mais un vrai courage de la part de nos hommes politiques.
21:47 Là, on se rend bien compte qu'on n'a pas affaire à des hommes qui sont à la hauteur
21:51 de la constitution de la Vème République, et les habits sont trop grands pour la classe
21:57 politique actuelle.
21:58 Il suffit d'écouter Michel Debré, d'ailleurs, il y a un petit passage de l'INA en ce moment
22:04 qui tourne beaucoup sur les réseaux sociaux, il faut l'écouter, très intéressant effectivement.
22:08 Tout à fait, où il explique que l'essence de la démocratie c'est le conflit.
22:12 S'il n'y a pas de conflit, on est dans un état totalitaire, et ça se termine souvent
22:16 en bain de sang.
22:17 Et il dit que le président de la République est là pour régler les conflits entre le
22:23 gouvernement et le parlement, quand justement, il y a, quand on ne respecte pas, comme ça
22:28 a été le cas, le vote pour le parlement, et qu'il n'y a pas 36 solutions pour s'en
22:33 sortir.
22:34 Il faut effectivement revenir au peuple, écouter le peuple, lui donner la parole.
22:37 Alors le président, il a le choix entre, il a 4 solutions, avant de passer à une réforme,
22:42 et on se rend bien compte que pour réformer le pays, maintenant, il faut qu'il y ait
22:45 une véritable adhésion populaire.
22:47 Une adhésion populaire, il ne l'a pas.
22:48 Alors pour sortir de l'impasse de la réforme des retraites, il faut bien entendu qu'il
22:52 attende la décision du Conseil Constitutionnel, parce qu'on peut avoir des surprises de
22:55 ce côté-là.
22:56 Il a le référendum, la dissolution qui est possible, on se rend bien compte, comme je
23:03 l'ai dit encore, qu'il se barricade à l'Elysée et à travers les institutions,
23:06 sans doute parce que c'est là aussi l'un des péchés originaux de la Macronie.
23:10 Depuis 6 ans, il a peur du suffrage populaire, tout simplement.
23:14 Il avait déjà évoqué ces questions avec Ivan au moment des Gilets jaunes.
23:18 Voilà, il a peur de la rue, il a peur de ce bon sens peut-être populaire.
23:22 Si vous nous rejoignez face à Rioufol, nous suivons les événements en direct du Forum
23:28 des Halles, 4e rassemblement ce soir.
23:31 On continue d'en parler avec vous, Ivan Rioufol.
23:33 Avant de recevoir votre invité, ce sera à 20h30, on ira retrouver Augustin Donadieu
23:39 pour voir l'atmosphère, pour sentir l'atmosphère qu'il y a sur place.
23:42 Ce que vous avez remarqué, Ivan, c'est que dans ces manifestations contre les réformes
23:46 des retraites, vous avez été surpris par ces jeunes, beaucoup de jeunes qui se réclament
23:50 du communisme notamment.
23:52 Alors, est-ce que ça vous inquiète, cette jeunesse qui se réclame du communisme ?
23:57 Comment ? On passe encore quand ce sont des vieux 68ards qui se retrouvent et qui chantent
24:02 l'international comme au bon vieux temps.
24:04 On se dit dans le fond que ce sont des nostalgiques qui n'arrivent pas à changer et on peut excuser ça.
24:08 Les jeunes, ça vous inquiète davantage ?
24:09 Là, ça m'inquiète davantage parce que d'abord, cela montre quand même l'effet
24:14 d'une propagande qui est vraiment une propagande qui est promue notamment par l'éducation nationale.
24:19 Parce que ces jeunes-là, naturellement, sont formatés par une éducation.
24:22 Et puis, malgré tout, il faut quand même rappeler ce qu'est le communisme.
24:25 Combien de millions de morts, Ivan ?
24:27 Entre 50 millions de morts et 100 millions de morts, je ne sais pas.
24:30 Il faudrait, vous savez, Courtois avait fait un livre sur le livre noir du communisme qu'il
24:35 faut relire parce qu'il disait tout de ces crimes horribles.
24:38 Donc, le communisme, ce sont des morts, des millions de morts.
24:42 Le nazisme aussi.
24:43 Mais si on avait à faire peut-être la comparaison entre le nazisme et le communisme, je pense
24:47 que le nazisme, c'est 25 millions de morts.
24:49 Et on dit 50 millions de morts ?
24:51 Oui.
24:52 Et le génocide des juifs.
24:54 Mais ne rentrons pas là-dedans.
24:56 Ce sont des comparaisons sordides.
24:58 Mais en tout cas, ce que l'on voit, c'est que le communisme n'ayant pas connu précisément
25:02 son urainbert, c'est-à-dire ce procès qui a fait le procès du nazisme, qui a fait reconnaître
25:07 à l'Allemagne sa culpabilité et qui a fait qu'aujourd'hui, aucune figure du nazisme
25:12 n'est en effet honorée.
25:14 Dieu merci.
25:15 Vous vous rendez compte qu'il y a des autres figures du communisme qui le sont encore,
25:19 que l'on passe sous silence ces goulades, que l'on passe sous silence les tortures,
25:24 les libertés d'expression qui ont été bafouées, etc.
25:28 J'en passe et des meilleures.
25:29 Et donc je trouve épouvantable en effet de remarquer que dans ces manifestations-là,
25:33 peut-être même dans celles que l'on voit ici, c'est-à-dire des manifestations qui
25:37 sont suscitées par l'extrême-gauche, on y voit le marteau et la fossile, on y voit
25:41 des portraits de Che Guevara et on y entend des jeunes qui se réclament en effet du communisme,
25:47 comme l'actrice féministe Adèle Haenel l'a fait également.
25:53 Alors ce n'était pas dans le corps d'une manifestation, mais c'était à propos d'un
25:58 soutien à la réforme, à la contestation des retraites où elle avait dénoncé un
26:02 gouvernement composé de violeurs, une caste bourgeoise raciste et patriarcale et qui appelait
26:07 à renverser le monde capitaliste pour un monde communiste.
26:10 Donc vous dites quand même que c'est assez effrayant de voir à quel point cette jeunesse-là
26:16 a été, de mon point de vue, lobotomisée, c'est-à-dire qu'il n'est pas capable
26:20 de faire une lecture critique de ce passé épouvantable, d'autant que pour rajouter
26:25 à la sauce, Jean-Luc Mélenchon lui-même a cru bon le 14 mars dernier, c'était
26:30 mardi, à l'occasion du 140e anniversaire de la mort de Karl Marx, il a tweeté sa gratitude
26:39 intacte sur celui qui a été l'initiateur de toute cette horreur communiste.
26:47 Alors je veux bien reconnaître dans le marxisme en effet une lecture commode de l'histoire
26:50 à travers sa dialectique sur la lutte des classes et là-dessus les historiens peuvent
26:54 s'accorder pour dire que ça peut être en effet une lecture rationnelle de certains
27:00 conflits mais enfin je trouve également assez déplorable que l'on en arrive à tracer
27:04 encore des lauriers à celui qui a alimenté précisément cette idéologie totalitaire.
27:08 Et donc nous sommes dans cette idéologie totalitaire qui alimente ces violences et
27:14 ces dialectiques qui veulent sinon la dictature du prolétarien maintenant mais la dictature
27:18 des minorités en passant par la force naturellement et la violence.
27:21 On vous sent inquiet ce soir Yvan Réaufold, vous ne craignez tout de même pas un retour
27:24 du communisme.
27:25 Je ne crains pas un retour du communisme, je crains un retour du totalitarisme.
27:29 Et je vois par exemple Edoui Plenel qui est la quintessence de cet islamo-gauchisme a
27:36 sorti un livre à nouveau aujourd'hui pour mettre en garde sur la vigilance d'un retour
27:43 à l'extrême droite et au fascisme.
27:45 L'extrême droite et le fascisme dans son esprit étant tous ceux qui défendent la
27:49 France.
27:50 Moi je prends exactement les mêmes arguments de Plenel pour mettre en garde, pour mettre
27:53 en vigilance contre un retour de l'extrême gauche, de cette extrême gauche sectaire,
27:59 de cette extrême gauche qui veut censurer précisément tous ceux qui défendraient
28:03 des idées qui pour Plenel notamment seraient des idées fascistes, en l'occurrence de
28:09 vouloir défendre une culture, une histoire, une France fragile.
28:13 Et je mets en garde contre ces éléments là, je pense que les nouveaux fascistes ce
28:17 sont précisément ces antifascistes là.
28:19 Véronique Jaquiez, est-ce que vous également vous craignez ou vous observez d'un mauvais
28:23 oeil en tout cas ce retour de cette jeunesse communiste ?
28:26 En tout cas il y a une jeunesse qui est fascinée par la révolution française, alors à cause
28:32 de la propagande que l'on voit poindre dans l'éducation nationale depuis plus de 30
28:38 ans bien entendu, avec une vision qui n'est pas très équilibrée des choses, donc il
28:41 y a cette espèce de fantasme de l'égalité qui donne quelque chose de, à mon sens, de
28:47 très inégalitaire finalement, mais voilà où nous en sommes.
28:50 Et c'est quand même quelque chose de très franco-français cette espèce de fantasme
28:54 d'extrême gauche telle qu'on le voit là sur nos images avec les jeunes qui sont dans
28:58 la rue, parce que la révolution française a vraiment été la matrice totalitaire du
29:05 communisme.
29:06 Lénine par exemple s'est inspiré de ce qui avait été malheureusement fait dans le cadre
29:12 des guerres de Vendée, quand il a effectivement initié le communisme tel qu'il a fait.
29:17 Pol Pot est venu étudier en France et avait très très bien étudié la révolution française
29:23 avant de faire des milliers de morts dans son pays le Cambodge.
29:26 Donc on a cette matrice fantasmatique purement française qui malheureusement nourrit cette
29:32 jeunesse telle qu'on la voit actuellement dans la rue.
29:35 Alors le drame aussi de la France c'est qu'on n'a pas fait le Nuremberg du communisme, de
29:39 toute façon, c'est-à-dire qu'on continue à magnifier une certaine forme de totalitarisme
29:45 à l'école, lors des études.
29:49 Et puis n'oublions pas que l'intelligentsia française en 1953 a été une pluie d'hommages
29:56 lors des obsèques de Staline.
29:57 Donc voilà, on vit toujours sur ce passé sans l'avoir détricoté, sans l'avoir purement
30:03 critiqué et avec une forme de bienveillance assez malsaine vis-à-vis de cette jeunesse
30:08 qui est capable de tout casser, soi-disant au nom de grandes idées.
30:11 Moi je pense qu'il serait quand même temps effectivement de se poser les vraies questions
30:18 et de dire à cette jeunesse "mais engagez-vous, engagez-vous au service des pauvres et de
30:22 la pauvreté parce qu'il y a quand même 9 millions de pauvres dans notre pays".
30:24 Et ça me paraît beaucoup plus urgent que de vouloir faire le grand soir.
30:27 Il est 20h30, bienvenue.
30:29 Si vous nous rejoignez face à Arioufol, vous voyez nous suivons en direct ce quatrième
30:34 rassemblement qui se tient ce soir à Paris au Forum des Halles.
30:37 Dans un instant, votre invité, Yvan Rufol, Jérôme Rivière, chef d'entreprise, ancien
30:41 député UMP, député européen, premier responsable du Rassemblement National à avoir
30:45 rejoint Éric Zemmour en janvier 2002, qui a rompu avec lui après sa défaite, il sera
30:51 avec nous dans quelques instants.
30:53 Il répondra aux questions d'Yvan Rufol.
30:55 Mais avant, nous allons faire un détour, retrouver Augustin Donadieu au Forum des Halles pour
31:00 faire un point sur la situation.
31:02 Quelle est l'atmosphère en ce moment même, mon cher Augustin, au Forum des Halles à
31:06 Paris ?
31:07 Écoutez Olivier, la situation évolue très peu depuis tout à l'heure finalement.
31:12 Les forces de l'ordre ont resserré ce groupe de manifestants qui se trouvait dans cette
31:17 rue.
31:18 Vous voyez à l'image, les pompiers sont arrivés pour prévenir tout départ d'incendie,
31:22 comme c'est le cas depuis maintenant plusieurs soirs dans les rues de la capitale et un petit
31:26 peu partout en France.
31:27 Avec Laurence Elaria, regardez, on va vous montrer cette première rue.
31:29 Vous l'avez vu avec ce groupe déjà scindé en deux, bloqué dans cette rue depuis maintenant
31:34 45 minutes, une heure, dans la rue juste à côté, une rue parallèle, c'est le même
31:39 groupe toujours scindé en deux, qui se retrouve lui aussi bloqué.
31:42 C'est une stratégie gagnante ce soir pour les forces de l'ordre puisque l'objectif
31:46 des autorités, c'est d'affaiblir ce groupe, d'affaiblir la contestation de ce groupe
31:51 et la colère de ce groupe, prêt à en découdre.
31:54 Tout à l'heure, il s'est rassemblé entre 18 et 19h ici à Châtelet-les-Halles, en plein
31:59 cœur de la capitale, il a commencé son trajet au travers des routes adjacentes de Châtelet
32:07 aux alentours de 19h et là la situation a complètement échappé aux forces de l'ordre
32:11 puisque absolument rien n'était prévu.
32:13 Cette manifestation a répondu à un appel sur les réseaux sociaux d'il y a quelques
32:18 jours, quelques heures maintenant.
32:20 Mais depuis 19h15, la situation est totalement figée avec un groupe scindé en deux, dans
32:26 deux rues différentes des forces de l'ordre qui bloquent l'accès à la fois au bout et
32:32 à l'entrée de cette rue et on a pu constater quelques interpellations de personnes.
32:37 Alors peut-être représentait-elle un danger, peut-être était-elle recherchée, nous n'avons
32:42 pas la réponse pour le moment mais tout semble figé.
32:44 Les touristes peuvent à nouveau emprunter les rues qui ne sont pas bloquées.
32:48 Comment cela va évoluer, nous le saurons dans les prochaines minutes mais les manifestants
32:53 en tous les cas semblent s'être calmés et semblent s'être résignés à cette situation.
32:58 Visiblement ce rassemblement ce soir n'aura pas lieu comme il l'aurait souhaité.
33:01 Merci beaucoup Augustin pour toutes ces précisions.
33:05 On vous retrouve d'ici 25 minutes pour faire un nouveau point sur la situation.
33:08 Augustin donne adieu donc en direct du Forum des Halles pour cette nouvelle manifestation
33:13 non déclarée à Paris ce soir face à Riofol.
33:16 Bienvenue si vous nous rejoignez, ça continue.
33:18 Et Yvan Riofol, c'est l'heure de recevoir votre invité.
33:22 Ce soir nous a rejoint autour de ce plateau Jérôme Rivière.
33:25 Bonsoir, merci d'être avec nous.
33:27 Vous êtes chef d'entreprise ancien député UMP, député européen.
33:31 On vous connaît comme étant le premier responsable du Rassemblement National à avoir rejoint
33:35 Éric Zemmour en janvier 2002.
33:37 Vous avez rompu avec lui après sa défaite et vous écrivez un livre, Zemmour, main voyons,
33:42 une plongée inédite au cœur de la Zemmourie aux éditions du Rocher me semble-t-il.
33:47 Yvan, nous vous répondez aux questions d'Yvan Riofol dans un instant mais avant cette question
33:52 disons pourquoi ce choix d'avoir invité ce soir Jérôme Rivière.
33:55 Je pense qu'il est temps aujourd'hui d'analyser avec tous les documents que l'on peut avoir
34:00 à notre disposition la fulgurante ascension d'Éric Zemmour qui a côtoyé à un moment
34:04 le deuxième tour, il ne faut quand même pas l'oublier, il était à près de 20% dans
34:08 les sondages, il a pu même s'imaginer, j'imagine, président de la République et puis qui s'est
34:13 effondré, honorablement jusqu'à 7%, mais effondré malgré tout après l'invasion de
34:18 l'Ukraine par la Russie.
34:20 Donc Éric Zemmour a publié son livre "Documents que je recommande", jeudi, je n'ai pas dit
34:26 mon dernier mot, dans lequel il explique avec une vision très journalistique précisément
34:31 son parcours politique et dans lequel il explique également quelles ont été selon lui les
34:36 raisons de sa chute, pour lui les raisons de sa chute tiennent en fait à l'hostilité
34:40 des médias et précisément à cette guerre déclenchée par la Russie, mais dans le même
34:49 temps et même en lui volant la politesse, Jérôme Rivière a fait paraître "Mercredi",
34:54 est-ce que c'était voulu ou pas, je n'en sais rien, en tout cas un livre également
34:58 pour donner votre vision effectivement de l'échec, parce qu'il faut bien l'appeler
35:03 ainsi, de l'échec d'Éric Zemmour, en creusant aussi ses failles et en essayant
35:08 tout ceci pour essayer de nous faire comprendre quelles ont été en effet les motivations
35:13 qui ont conduit les Français dans le fond à se détourner au dernier moment d'une
35:17 personnalité qui même avait époustouflé beaucoup de monde.
35:20 Et donc ma première question est de savoir pourquoi dans le fond l'avez-vous rejoint
35:25 alors que vous aviez un poste important au Rassemblement National et que vous avez rejoint
35:30 Zemmour, je crois que c'était en janvier 2021.
35:34 Non, 2022.
35:35 D'abord merci de cette invitation, vous avez la gentillesse de le rappeler, effectivement
35:45 lorsque je rejoins Éric Zemmour je suis le président du groupe du Rassemblement National
35:49 au Parlement européen, à l'époque c'est le seul groupe parlementaire, on est 23 députés,
35:53 et si j'y vais c'est certainement pas par opportunisme, parce qu'à l'époque
35:58 Éric Zemmour est aux alentours de 11% dans les sondages, mais j'y vais par conviction,
36:02 la conviction qu'il peut bousculer les choses et que le diagnostic qu'il fait de la situation
36:07 française est le bon.
36:09 Et je pense qu'il est le seul à exprimer clairement que l'élection présidentielle
36:15 est l'occasion de trancher un débat de civilisation.
36:17 Et son diagnostic, rappelez-le pour l'été.
36:20 C'est un vrai enjeu de civilisation, c'est-à-dire que nous avions des choix à faire et à arbitrer,
36:26 au même moment Marine Le Pen que je soutenais, en tout cas j'étais dans son parti politique,
36:32 elle était en train en campagne en expliquant qu'elle souhaitait nationaliser les autoroutes,
36:36 je trouvais que ça n'était pas à la hauteur des enjeux d'une élection présidentielle.
36:39 On le voit ce soir, il y a bien des véritables enjeux importants à trancher en France et
36:45 il me semblait qu'Éric Zemmour, par le diagnostic efficace qu'il faisait, allait pouvoir amener
36:50 des solutions.
36:51 D'ailleurs avec ce livre, j'ai souhaité montrer pourquoi en fait c'était devenu
36:55 malheureusement une impasse, tant sur la forme que sur le fond.
36:59 Je ne le dis pas avec gaieté de cœur, puisque j'ai vraiment cru qu'on était avec une
37:03 nouvelle offre politique qui nous permettrait de déboucher sur une réforme de la France.
37:09 Malheureusement, ça n'est pas le cas.
37:11 Il y a un paradoxe dans votre livre, c'est que vous êtes très sévère en effet avec
37:15 Zemmour, incontestablement.
37:17 D'ailleurs, Zemmour est moins sévère avec vous dans son livre, parce qu'il parle un
37:20 peu de vous pour dire que vous étiez déçu, que vous aviez une sorte de jalousie vis-à-vis
37:24 d'un de vos concurrents, je ne sais plus lequel.
37:26 Passons là-dessus.
37:27 Donc il vous épargne pas mal, vous ne l'épargnez pas, mais en revanche vous êtes très dithyrambique
37:32 paradoxalement pour Marine Le Pen que vous aviez quitté.
37:36 Comment expliquer cette contradiction dans le fond de votre propre erreur de jugement,
37:40 de votre double erreur de jugement, si je comprends bien, de vous être trompé sur Marine
37:43 Le Pen, puis de vous être trompé, si je vous entends, sur Eric Zemmour ?
37:49 Alors sur le fond, je ne regrette pas le choix que j'ai fait à l'époque, parce que je
37:55 pense que Marine Le Pen n'était pas à l'époque en situation de pouvoir gagner cette élection
37:58 présidentielle et qu'elle n'apportait pas de réponse à l'enjeu essentiel qui était
38:02 l'enjeu de civilisation qu'il nous faut trancher et qu'on n'a toujours pas tranché.
38:06 Derrière sur le...
38:08 C'est sévère, je pense être simplement présenté une réalité de ce que j'ai pu
38:13 vivre dans cette campagne.
38:14 Eric Zemmour, Eric, comme j'aime bien le dire, la différence entre Eric et Zemmour, entre
38:20 l'intellectuel, le polémiste brillant qui nous a fait rêver sur CNews absolument tous
38:24 les soirs quand il expliquait les sujets d'actualité politique avec le talent qu'on lui connaît,
38:32 le personnage Zemmour en politique, la transformation n'a pas eu lieu.
38:37 Il n'a pas réussi à devenir cet homme politique.
38:40 C'est d'ailleurs dans un commentaire récent de son livre que faisait Marine Le Pen qui
38:47 expliquait que ce qu'elle lui reprochait, ce que reprochait Eric à Marine Le Pen, c'était
38:52 de ne pas s'occuper des idées.
38:53 Elle lui disait "mais derrière les idées, il y a des gens".
38:55 Et ce que j'ai découvert, c'est qu'en fait, effectivement, Eric Zemmour n'a pas réussi
39:01 à avoir de l'empathie et à s'adresser aux Français.
39:04 La France, c'est une très belle idée et on souhaite, en tout cas je souhaite sauver
39:07 la France, mais on ne sauve pas la France sans les Français.
39:10 On ne fait pas les choses contre les Français.
39:12 Et il n'a pas pris cette mesure et cette dimension.
39:16 Voilà, c'est important.
39:17 Est-ce que vous ne dites pas ça parce que, dans le fond, Zemmour a perdu ? Pourquoi
39:21 est-ce que vous auriez pu quitter Zemmour avant qu'il ne perde ? Et pourquoi est-ce
39:25 que vous lui avez dit à l'époque ?
39:28 Alors je lui dis d'abord, pendant une campagne, ne quittez pas un candidat parce que c'est
39:35 vraiment donner un coup de poignard dans le dos.
39:36 Il y a un moment où ce n'est pas quelque chose qui se fait.
39:39 D'autre part, je suis allé le voir un certain nombre de fois pour lui expliquer ce qui ne
39:42 me paraissait pas correct.
39:43 Et sur la forme, il n'a pas réussi à faire un parti politique parce qu'il a perdu très
39:49 honorablement 7% pour quelqu'un qui n'a jamais été candidat à une élection présidentielle.
39:53 Ce n'est pas du tout déshonorant.
39:55 Derrière, il a souhaité aller à l'élection législative, ce qui n'était pas une bonne
39:58 idée.
39:59 Il aurait dû avec l'image de l'ensemble des candidats qui allaient aux élections
40:01 législatives.
40:02 Il n'a pas constitué d'équipe.
40:05 Il n'a pas su s'organiser.
40:07 Et il a en plus ce que j'ai vécu de l'intérieur et que j'ai trouvé particulièrement désagréable
40:12 venant de la part d'un homme qui, souvenez-vous, en 2006 avait écrit ce livre "Premier sexe"
40:18 dans lequel il critiquait la couplisation de la société française en se moquant de
40:22 ces hommes politiques qui faisaient venir leur épouse au premier rang.
40:24 Et il a en fait donné la totalité des clés de son mouvement à sa compagne, celle qui
40:30 nous a présenté comme étant sa compagne, se laissant un peu manipuler et laissant l'organisation
40:37 de ce qui aurait pu être un parti politique à un clan de gens qu'il adore beaucoup,
40:43 mais qui n'ont pas comme vision de servir les Français.
40:46 Véronique Jacquet.
40:48 Moi je suis un petit peu dubitatif quand je vous entends parce que pourquoi vous engagez
40:52 et donc dans une campagne avec ce que ça représente, vous connaissez quand même la
40:57 politique, vous connaissez les forces et les faiblesses des hommes politiques, ils en ont
41:00 tous et vous écrivez maintenant un livre pour le désinguer.
41:04 C'est quand même vraiment pas élégant.
41:06 Non mais qu'est-ce que ça apporte ? Qu'est-ce que ça apporte d'ailleurs au climat politique,
41:10 à l'avenir de la droite, à l'avenir de Zemmour de le désinguer comme ça ? Vous
41:13 voyez ce que je veux dire ?
41:14 D'abord je ne pense pas le désinguer.
41:15 Vous savez c'est Camus qui disait ne pas nommer les choses.
41:18 Il s'est ajouté au meilleur du monde.
41:21 Je souhaite nommer les choses.
41:23 Il a amené beaucoup d'élan à des jeunes gens qui sont venus dans cette campagne.
41:26 On a vu des choses extraordinaires, notamment au Trocadéro quand on avait plus de 100 000
41:31 personnes qui sont venues.
41:32 Ce n'est pas suffisant.
41:33 On ne peut pas parler uniquement à un fan club.
41:36 C'est comme Mélenchon qui ne parle qu'à ses gens dans la rue.
41:39 Il faut parler aux Français.
41:40 Et vous l'évoquiez tout à l'heure, il y a peu de solutions pour résoudre ces crises,
41:43 c'est de parler à l'ensemble des Français en leur redonnant la parole.
41:45 Mais pardonnez-moi, mais vous rendez quand même très vite les armes.
41:49 La politique c'est le temps long.
41:51 Vous pourriez vous dire je reste à ses côtés pour la prochaine bataille ou pour les prochaines
41:55 batailles.
41:56 Vous êtes un soldat qui désertez bien vite je trouve.
41:59 Écoutez, je ne pense pas déserter.
42:01 Je fais de la politique non pas comme une profession, non pas comme un métier, parce
42:05 que ce n'est pas la conception que j'ai chose.
42:07 Et je l'ai toujours fait par conviction, la raison pour laquelle j'ai pris des risques.
42:10 Si je ne prenais pas de risques et si je voulais accompagner quelqu'un dans une situation confortable,
42:16 je me taisais et je restais patron de mon groupe au Parlement européen.
42:19 La réalité c'est que je fais les choses de façon entière.
42:21 Et je considère qu'aujourd'hui, il n'apporte pas une solution à la crise que nous connaissons.
42:26 Vous savez, après la campagne, il continue une radicalisation qui est de nous proposer
42:31 finalement le négatif de Jean-Luc Mélenchon.
42:34 Ce n'est pas comme ça qu'on va résoudre les problèmes des Français.
42:36 Moi, je ne veux pas d'une France qui soit soit les wokistes, soit l'anti-wokisme au
42:43 sens le plus caricatural.
42:45 Je souhaite qu'on puisse s'adresser à l'ensemble des Français pour en avoir une majorité
42:50 plus saine.
42:51 Ce n'est pas la démarche qu'il emploie aujourd'hui.
42:52 J'aimerais comprendre concrètement.
42:54 Quand vous faites ces reproches-là, vous les faites, j'imagine, également à l'époque,
42:57 à son entourage ou à lui-même, ou à Éric Zemmour lui-même.
43:01 Est-ce qu'il vous entend ? Est-ce que vous êtes seul à les faire ? Comment ça se passe ?
43:04 Vous nous dites que son entourage était resserré au point qu'il était dans une bulle.
43:08 Est-ce que vous arriviez malgré tout à approcher cette bulle-là ?
43:11 Ou est-ce que franchement...
43:12 Les choses ont évolué au cours de la campagne.
43:15 Quand je les rejoins, sont venus avec moi Gilbert Collard, Marc Spierbacas,
43:18 des parlementaires européens.
43:20 Vous avez un mouvement qui était là.
43:21 Vous avez Philippe Devilliers qui était présent, extrêmement présent dans cette campagne.
43:25 Et les premiers jours de la campagne...
43:27 Vous vous rendez hommage à Philippe Devilliers qui est resté jusqu'au bout.
43:30 Où est-il aujourd'hui ? Où sont-ils tous ces gens-là aujourd'hui ?
43:33 Ils ne sont plus là.
43:34 Vous voyez bien qu'aujourd'hui, l'expression de ce qu'est Reconquête,
43:38 c'est une expression qui est extrêmement étriquée.
43:41 C'est tout.
43:42 J'ai vécu des partis politiques.
43:43 Je sais comment fonctionne un parti politique.
43:45 Aujourd'hui, ça ne fonctionne pas Reconquête comme un parti politique,
43:48 mais comme un club de fans.
43:52 Et ça, ça pose problème.
43:53 - Est-ce que Reconquête peut se corriger ?
43:57 Est-ce que Zemmour peut se corriger ?
43:59 Est-ce que Zemmour peut, si on vous suit dans votre analyse,
44:02 de dire qu'il n'a pas compris, qu'il n'a pas réussi à adhérer à une partie d'un peuple...
44:07 Il a quand même adhéré 7%, ce n'est pas rien.
44:10 Est-ce qu'il pourrait se corriger ? Est-ce qu'il pourrait poursuivre son destin ?
44:13 - Moi, je pense qu'Éric Zemmour est un fabuleux polémiste,
44:17 un très bon intellectuel et que son rôle était là.
44:20 Aujourd'hui, la mutation en homme politique ne s'est pas faite
44:26 et ce n'est pas quelque chose qui s'apprend au cours du temps.
44:30 On est capable de parler français ou on n'est pas capable de parler au français.
44:34 Reconquête, après, que ce soit l'outil qui puisse permettre demain
44:38 à d'autres personnalités d'émerger, peut-être, c'est ce que je dis.
44:40 D'ailleurs, vous avez au milieu de cette équipe Marion Maréchal
44:43 qui la rejoint et qui pourrait probablement incarner quelque chose.
44:48 Le personnage d'Éric Zemmour, aujourd'hui,
44:51 me semble plus taillé pour être un intellectuel
44:54 que pour être le tête de file d'une élection politique.
44:57 Avant de rejoindre Éric Zemmour, à l'époque où j'étais encore
45:02 député RN au Parlement européen, j'avais souhaité et j'avais dit
45:06 que je pensais qu'il aurait pu être à Marine Le Pen
45:09 ce que Raymond Haron avait été au général de Gaulle.
45:11 C'est-à-dire qu'il a une véritable capacité à insuffler des idées,
45:17 à faire bouger les réflexions des uns ou des autres
45:22 sur ceux qui se retrouvent dans cet espace politique.
45:25 Derrière, il n'est pas capable de les incarner.
45:27 – Et vous pensez que le divorce est irrémédiable, irréductible
45:31 entre Marine Le Pen et Éric Zemmour ?
45:33 Vous faites dire d'ailleurs à Marine Le Pen qu'elle voudrait le tuer.
45:37 – À l'époque c'est ce qu'elle s'était…
45:40 – Avec tous les guillemets, ce qui lui convient.
45:42 Mais est-ce qu'elle a dit ça ?
45:44 Dans quel était d'ailleurs le climat ?
45:49 – On se voyait à l'occasion d'un déjeuner où elle voulait me reprocher
45:52 de ne pas laisser m'investir dans sa campagne, en me disant
45:55 "tu dois bousculer, notre adversaire c'est Éric Zemmour".
45:59 C'est ce qui me faisait dire à l'époque qu'il représentait
46:01 effectivement un potentiel important.
46:04 Je vais vous dire pour ce qui est de l'avenir,
46:05 vous l'avez pointé du doigt avec Juscez, je me suis trompé.
46:08 Donc je ne ferai pas de pronostic, pas de diagnostic.
46:10 À un moment il faut savoir attraper un peu l'audace.
46:12 – Et vous vous arrêtez de la politique ?
46:14 – Aujourd'hui je suis parlementaire européen,
46:15 je termine mon mandat et on verra bien.
46:17 – Oui parce que je reviens sur ma réflexion initiale,
46:19 malgré tout vous êtes très aimable avec Marine Le Pen,
46:21 que vous aviez donc quittée.
46:22 Je me demandais dans le fond si ces petits messages subliminaux
46:25 que vous envoyez n'étaient pas à destination de Marine Le Pen,
46:28 pour dire dans le fond que vous faisiez repentance
46:30 et que vous étiez prêt à revenir au Bercail.
46:32 – Non, non, non, vraiment pas.
46:33 Je ne suis candidat à rien et j'avais simplement envie,
46:36 à l'issue de cette campagne où je suis parti,
46:39 comme beaucoup de ceux qui ont rejoint Éric Zemmour,
46:41 avec beaucoup d'enthousiasme, avec la certitude
46:44 qu'on pouvait faire basculer les choses,
46:45 j'avais envie d'expliquer pourquoi c'était devenu une impasse.
46:48 Je ne veux pas que ça se reproduise.
46:49 Vous savez, souvenez-vous de Nicolas Sarkozy,
46:52 quand il a été élu président de la République,
46:53 il avait réussi à faire venir ce peuple de droite,
46:56 à la fin d'un quinquennat il y avait une déception qui était terrible.
46:59 Pour Éric Zemmour, ça s'est fait le temps d'une campagne.
47:02 Il a réuni pendant un moment jusqu'à 18% des Français
47:05 dans l'opinion publique qui se reconnaissaient dans sa candidature
47:07 et qui disaient qu'il pouvait peut-être porter cette flamme
47:10 dont on a besoin.
47:11 Ça se termine de façon honorable à 7,
47:13 mais enfin c'est une défaite,
47:15 ce n'est pas une présence au second tour.
47:16 Et je pense qu'il n'est pas en situation,
47:18 en capacité à titre personnel, d'incarner ce désir de France
47:22 qu'ont exprimé un certain nombre de Français.
47:24 – Véronique Jacquet.
47:24 – Vous ne pensez pas qu'il puisse être une candidature de recours
47:27 si le pays allait vraiment très très mal ?
47:29 Parce que ce qui est paradoxal avec Éric Zemmour,
47:31 c'est que, effectivement, il a fait 7%,
47:33 mais ses idées étaient quand même largement partagées.
47:37 Il y avait quand même un spectre d'électeurs qui partageaient ses idées.
47:41 Ça ne veut pas dire qu'il votait ou qu'il voulait voter pour lui d'ailleurs.
47:43 Mais le constat qu'il faisait était partagé.
47:46 – Mais ce que je vous dis, il a, en tant qu'intellectuel,
47:50 une véritable contribution à faire.
47:52 Derrière, être un homme politique, ce n'est pas la même chose.
47:54 Être capable de ressentir les douleurs ou les inquiétudes des Français,
47:59 ce n'est pas la même chose.
48:00 Ce n'est pas les mêmes qualités, ce n'est pas les mêmes capacités.
48:04 Et j'ai découvert à travers ces moments de campagne,
48:07 qui sont des moments intenses, c'est pas son point fort.
48:11 C'est pas grave, tout le monde ne peut pas être un homme politique,
48:14 tout le monde ne peut pas être un président de la République.
48:16 Il a contribué, il peut de nouveau contribuer au débat,
48:20 mais en tant qu'intellectuel.
48:21 Je ne le vois pas du tout dans la peau d'un homme politique.
48:24 – Vous décrivez dans votre livre une scène qui a été contestée d'ailleurs
48:29 par Jordan Bardella, dans laquelle vous vous faites dire à Jordan Bardella
48:33 qui serait prêt dans le fond à quitter Marine Le Pen pour rejoindre Réex-Émours
48:37 si les sondages de l'époque s'effondraient de telle manière
48:40 qu'il dépasserait les 6% et qu'à 6% Jordan Bardella, donc proche de Le Pen,
48:46 vous aurait dit, dans ces cas-là, effectivement, on dira à Marine Le Pen
48:49 de se retirer pour laisser la place à Réex-Émours.
48:52 Est-ce que cette scène est contestée par Jordan Bardella ?
48:55 – C'est logique qu'il la conteste, je confirme et je signe.
48:57 Il y a quelques jours, il a pris des libertés au Parlement européen
49:02 en allant applaudir le président Zelensky et expliquant,
49:07 quelques jours suivants, dans un quotidien,
49:10 que la position du RN évoluait entre la Russie et l'Ukraine,
49:14 marquant une différence avec Marine Le Pen.
49:16 Il y a eu d'ailleurs beaucoup de commentaires sur le fait que c'était une façon,
49:19 et c'était la première fois qu'il se marquait de façon différente.
49:22 Ce que je rapporte qui est simplement un fait de campagne,
49:24 un échange qui a eu lieu, pourrait le laisser craindre
49:28 ou laisser craindre à Marine Le Pen qu'il prenne trop de libertés
49:32 et donc qu'il n'a pas d'autre, il ne peut rien faire d'autre
49:34 que de venir contester ce qui s'est produit effectivement à Perpignan,
49:40 dans le bureau du maire de Perpignan.
49:41 L'inquiétude existait, vous savez, les parlementaires européens s'interrogeaient,
49:47 à savoir "mais que se passe-t-il si la différence entre… "
49:51 – C'était à quelle époque ?
49:53 – C'était lorsque la montée d'Éric Zemmour était…
49:57 – Vous étiez encore au Rassemblement National ?
49:58 – J'étais encore au Rassemblement National, oui après on ne s'est plus parlé avec…
50:02 – Ah oui, c'était la rupture, et vous vous y avez passé ?
50:04 – C'était avant la rupture, exactement.
50:06 – Et quand vous passez le pas, quand vous quittez le Rassemblement National,
50:10 vous êtes le premier du Rassemblement National à le faire, qui vous suit ensuite ?
50:14 – Gilbert Collard trois jours plus tard, et Maxette Pierre-Bacasse,
50:17 député européen qui est aussi venu, et un peu plus tard Stéphane Ravier,
50:21 le sénateur de Marseille, il y a eu un mouvement.
50:23 – Et tous ceux-là sont restés chez Zemmour ?
50:26 – Gilbert Collard est parti, Maxette Pierre-Bacasse est parti,
50:29 Stéphane Ravier aujourd'hui est resté à Reconquête,
50:33 on l'aperçoit régulièrement dans des manifestations de Reconquête,
50:37 mais vous avez même ceux qui étaient là avant que des politiques
50:41 plus traditionnelles les rejoignent, je pense à Frédéric Poisson,
50:46 président du mouvement Via, qui était candidat aux primaires des Républicains,
50:50 qui avait rejoint Éric Zemmour, qui était très vocal,
50:52 on ne l'entend plus beaucoup aujourd'hui,
50:54 c'est un peu la même chose avec le président du CNIP Bruno Nord,
50:57 où sont-ils ? C'est ça la capacité à créer une équipe,
51:01 c'est de faire monter des gens qui ont sans doute des approches
51:04 un peu différentes, une vision un peu différente de la politique,
51:07 vous regardez la façon dont il a traité, et ça c'est un symptôme,
51:11 c'est un symbole, la façon dont il a traité Jacqueline Moreau,
51:17 c'est pas élégant, il a eu besoin d'elle, il était content,
51:22 elle était une des figures des Gilets jaunes,
51:25 lorsqu'il a fait son premier meeting, il était ravi de pouvoir annoncer
51:27 qu'elle était là, et d'aller dans une émission,
51:29 mais d'ailleurs face à vous, vous êtes vraiment rieux folle,
51:31 vous dire Jacqueline...
51:32 – Pour les téléspectateurs, Jacqueline Moreau a écrit un livre
51:34 qui s'appelle "Jacqueline qui ?" et il reprend effectivement
51:37 une réponse que Zemmour m'avait faite quand j'y avais posé la question,
51:39 de savoir s'il avait écouté les critiques que faisait Jacqueline Moreau
51:43 sur son indifférence supposée au peuple.
51:45 – Voilà, donc je pense que ça souligne la personnalité
51:49 qui est la sienne en politique, c'est une forme de mépris,
51:53 il a une très haute opinion de lui-même sur ses facultés intellectuelles,
51:59 ce que je ne lui dénie pas, ça n'autorise pas pour autant le mépris.
52:04 – D'accord, on a bien compris que vous étiez déçu, amer...
52:07 – Non pas amer, vraiment je ne le pense pas, je suis triste.
52:11 – Est-ce que vous ne le reconnaissez pas malgré tout
52:12 d'avoir apporté à la politique un élément essentiel
52:16 qui manquait à cette politique, c'est-à-dire une réflexion
52:18 sur notre propre destin, sur notre fragilité existentielle,
52:22 sur notre fragilité de civilisation ?
52:24 – Et ça il l'a fait sur cette chaîne régulièrement,
52:28 lorsqu'il est devenu un homme politique il ne l'a plus fait justement.
52:32 – Si, il l'a fait quand même, il a porté les foules malgré tout,
52:36 si, ça ne veut pas dire qu'il ne l'ait pas fait.
52:39 – Il a plus marqué, à mon sens, comme intellectuel et polémiste
52:44 que comme homme politique.
52:46 – Et est-ce que vous pensez que Marine Le Pen,
52:48 qui a priori n'est pas réceptive à ces genres d'idées,
52:54 est-ce que vous pensez que Marine Le Pen puisse s'ouvrir maintenant,
52:58 ou son entourage, à ces considérations ?
53:01 – Pour gagner il faudra rassembler, vous savez le projet
53:04 sur lequel j'ai rejoint Éric Zemmour à l'époque,
53:07 c'était de faire ce trait d'union entre les LR et le Rassemblement National.
53:12 D'ailleurs symboliquement au début de cette campagne,
53:15 dans des manifestations, sur des plateaux de télé,
53:18 j'avais la personne du Rassemblement National à ma droite,
53:20 la personne des LR à ma gauche, en fin de campagne,
53:23 on avait basculé complètement de l'autre côté,
53:25 et on s'était marginalisé par un excès de radicalité dans les propos.
53:30 Quelle était l'utilité de présenter un ministère de la remigration
53:34 quelques jours avant la fin de la campagne ?
53:35 Ça ne présentait aucun intérêt si ce n'est d'être…
53:37 – Ça c'était une idée de Pelletier, c'est de lui dont Zemmour dit
53:42 que vous étiez jaloux, je ne sais pas le nom.
53:45 En tout cas ce n'est pas une bonne idée,
53:49 peut-être que c'était pour imiter Trump qui était très radical,
53:52 mais Trump avait un rapport avec le peuple américain qu'Éric n'a pas eu.
53:56 C'est dommage de radicaliser et de caricaturer
54:01 les belles idées qu'il portait au départ de cette campagne.
54:04 – Quand Zemmour dit que son échec est dû à l'hostilité des médias
54:08 et à la guerre en Ukraine, vous contestez cette analyse ?
54:11 – L'hostilité des médias, dans ce cas-là, son succès de départ
54:15 est lié à l'affection que lui portaient les médias.
54:18 Je ne crois pas, je pense qu'effectivement les médias jouent leur rôle.
54:22 Plus qu'un autre, il était incapacité de savoir comment répondre à des journalistes,
54:25 c'est quand même quelque chose qu'il connaît bien,
54:29 le milieu médiatique, le monde médiatique.
54:31 Donc il sait quels sont les travers et les dangers
54:35 d'aller s'exprimer sur tel ou tel média.
54:39 Derrière la guerre en Ukraine, si bien sûr la guerre en Ukraine
54:41 a changé le narratif de cette élection présidentielle,
54:44 il était devenu beaucoup plus compliqué d'imposer le discours
54:49 sur lequel on souhaitait faire campagne.
54:51 Mais ce n'est pas suffisant pour analyser un échec.
54:53 Il faut savoir se remettre en cause quand il y a un échec.
54:55 C'est aussi parfois personnel un échec.
54:57 – Géronique ?
54:58 – Est-ce que vous ne lui reconnaissez pas quand même le mérite
55:00 d'avoir décomplexé la droite dans la bataille culturelle
55:05 qu'elle doit politiquement mener ?
55:09 – Comme polémiste, comme intellectuel, oui.
55:11 – Mais est-ce qu'il n'a quand même pas ouvert une brèche ?
55:13 Parce qu'on le voit là, l'ADN de Reconquête maintenant,
55:15 c'est d'être lanceur d'alerte sur le wokisme,
55:18 sur des sujets de société, sur le déclin de la France.
55:21 – Je vous entends, mais un parti politique, on n'est pas lanceur d'alerte.
55:24 Un parti politique, on est là pour…
55:26 C'est un peu le risque, c'est de devenir un mouvement
55:31 d'agitation propagande, d'agite propre.
55:33 C'est un petit peu ça d'ailleurs, ce que devient Reconquête.
55:35 Avec quelques succès, mais c'est pas ça un mouvement politique.
55:38 – Pardonnez-moi de vous couper Jérôme Rivière.
55:40 Dans un instant, on va représenter votre livre et vous remercier.
55:44 On arrive au terme de cette émission
55:46 et vous l'avez vécu depuis le début de la soirée.
55:48 Zemmour, ben voyons, donc c'est une plongée inédite
55:51 au cœur de la Zemmourie aux éditions du Rocher.
55:54 Vous le vivez en direct depuis 18h sur CNews,
55:57 ce quatrième rassemblement au Forum d'Ehal à Paris.
56:01 Avant de vous quitter, de vous remercier,
56:05 on va retrouver Augustin Donadieu sur place.
56:07 Cher Augustin, dites-nous, quelle est l'atmosphère ?
56:09 [Rires]
56:11 – Eh bien, l'atmosphère est très calme.
56:13 La situation est en train de se résorber
56:15 à l'heure où je suis en train de vous parler,
56:16 depuis maintenant 19h15.
56:18 Je vous le rappelle, cette foule qui s'est rassemblée
56:20 à l'appel des réseaux sociaux à Châtelet-Léal,
56:22 en plein cœur de la capitale,
56:23 ce groupe a été scindé en deux par les forces de l'ordre
56:26 sur leur parcours, dans les rues adjacentes au Châtelet-Léal.
56:30 Ce groupe est bloqué dans cette rue que vous voyez à l'image,
56:34 depuis maintenant plus d'une heure et demie,
56:36 presque deux heures, avec des forces de l'ordre au bout
56:39 et à l'entrée de cette rue.
56:41 Et depuis quelques minutes maintenant,
56:43 nous avons pu discuter avec des personnes
56:45 qui ont pu s'extirper de ce groupe,
56:48 puisque les forces de l'ordre appliquent une stratégie vraiment,
56:52 comment dirais-je, au compte-gouttes,
56:54 c'est-à-dire qu'ils sont en train d'extirper ces manifestants
56:57 au compte-gouttes pour véritablement éviter
57:00 de nouvelles dégradations dans les rues de la capitale.
57:04 Ce que je voulais vous montrer avec Laurence et Larrié,
57:06 ce sont cette couverture médiatique internationale
57:10 assez impressionnante depuis plusieurs jours maintenant
57:11 que nous couvrons ces événements,
57:13 depuis le déclenchement du 49.3 par Elisabeth Borne,
57:15 ces journalistes étrangers très nombreux,
57:17 des Italiens, des Tunisiens, des Espagnols, des Anglais,
57:20 qui viennent chaque soir filmer ce qui se passe
57:23 dans les rues de la capitale.
57:24 Mais ce soir, les forces de l'ordre semblent véritablement
57:27 avoir sifflé la fin de la partie pour ce rassemblement,
57:29 sauvage encore une fois, à l'appel des réseaux sociaux.
57:32 Merci beaucoup, Augustin Donadieu,
57:35 pour toutes ces précisions.
57:37 Augustin Donadieu en direct du Forum d'EHL à Paris,
57:39 où je vous le disais, 4e rassemblement.
57:40 Un mot Yvan Rufolle, une réaction peut-être ?
57:42 C'est la presse internationale qui est là pour 60 ou 100 personnes
57:47 qui ont mis le feu à une poubelle.
57:48 Et encore ce n'est pas sûr, c'est quand même un peu exagéré.
57:49 Effectivement, moins de monde ce soir.
57:51 Peut-être un dernier mot, Jérôme Rivière, ce soir,
57:53 la motion de censure qui doit être votée en quelques mots,
57:56 quelques secondes.
57:56 Le gouvernement, selon vous, est-ce qu'il peut tomber ?
57:59 Je le souhaite, parce que qu'on soit favorable ou défavorable
58:02 à la réforme des retraites,
58:06 la façon dont le gouvernement a tenté de mener cette réforme
58:09 est invraisemblable, pas acceptable.
58:12 D'ailleurs, même les LR qui sont favorables à la réforme
58:14 sont mécontents de la façon dont c'est fait.
58:16 On ne vote pas la confiance au gouvernement,
58:18 et on dit au président de la République qu'il faut une nouvelle équipe.
58:22 Et en tout cas, une journée à suivre demain sur CNews,
58:25 journée spéciale tout au long de la journée.
58:28 On suivra de très près cette motion de censure face à Rioufol.
58:32 C'est terminé, un grand merci Yvan Rioufol.
58:34 Une émission à revoir sur notre site www.cnews.fr.
58:38 Merci Jérôme Rivière, je rappelle votre livre.
58:41 Zemmour, Mainboyon, c'est aux éditions du Rocher.
58:44 Merci beaucoup Véronique Jacquet.
58:45 Tout de suite, on vous retrouve dans Enquête d'Esprit.
58:48 On parle de quoi ce soir ?
58:49 Saint-Joseph, parce que c'est la Saint-Joseph le 19 mars.
58:52 Mais comme ça tombe un dimanche, c'est demain la Saint-Joseph.
58:55 Saint-Joseph modèle pour les hommes d'aujourd'hui.
58:57 Il y a beaucoup à dire.
58:58 Et ça peut inspirer Saint-Joseph comme figure effectivement.
59:01 À 22h, Frédéric Tadei pour les visiteurs du soir.
59:04 Restez avec nous sur CNews.
59:06 Excellente soirée sur Notre-Dame.
59:07 ♪ ♪ ♪