Macron va-t-il casser la République ? La chronique vidéo d'#OsonsCauser

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La réforme des retraites millésime 2023 fait face à un rejet inouï dans l’histoire de la Vème République. L'autoritarisme de son adoption par 49.3, la répression dans les manifestations font se demander si Macron ne va pas casser la république. Les explications de Ludo, d'Osons Causer.

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Transcript
00:00 Macron va-t-il casser notre République ?
00:02 En imposant par 49.3 sa réforme des retraites,
00:05 malgré la défiance des députés et malgré une opposition massive du pays,
00:09 Macron rompt avec l'esprit de la Ve République
00:12 et avec le pacte républicain au cœur de notre pays.
00:14 Et ça, c'est pas un jugement politique balancé comme ça en passant.
00:17 On va voir dans cette vidéo, en comparant la crise actuelle
00:21 aux autres grandes crises politiques de notre histoire récente,
00:24 de De Gaulle à Chirac en passant par Mitterrand,
00:27 on va voir que le sentiment que beaucoup de gens partagent,
00:30 que Macron, en forçant ainsi le pays, va beaucoup trop loin et que c'est pas démocratique,
00:34 ce sentiment se justifie au regard de l'histoire.
00:37 Pour défendre son passage en force, Macron a répété à l'envie
00:40 que ce qu'il a fait respectait la Constitution, que c'était totalement légal.
00:44 Le Conseil constitutionnel lui a donné raison,
00:46 mais c'est pas parce qu'une décision est jugée légale qu'elle est pour autant légitime.
00:50 Du point de vue du fonctionnement constitutionnel, tout va bien,
00:53 mais la démocratie ne vit pas simplement de la lettre de la Constitution.
00:57 La démocratie, elle vit aussi de l'esprit des institutions.
01:01 La lettre est respectée, mais l'esprit est bafoué.
01:04 En s'obstinant, en refusant de retirer son texte pour apaiser le pays,
01:08 Macron s'est écarté du chemin tracé par l'histoire et a aggravé la crise démocratique.
01:13 C'est hyper important de comprendre ce qui se joue aujourd'hui,
01:17 parce que ça pourrait avoir des grandes conséquences à l'avenir.
01:19 Je te le dis, je n'irai pas plus loin.
01:25 La réforme des retraites millésime 2023 fait face à un rejet inouï dans l'histoire de la Ve République.
01:31 Tous les syndicats, même la CFDT, sont unis contre cette réforme
01:35 depuis la première journée de mobilisation le 12 janvier.
01:38 Ça fait trois mois que les manifs se succèdent et battent des records.
01:41 La barre des 3,5 millions de manifestants a même été franchie à deux reprises selon les syndicats.
01:47 Et, fait rare, on retrouve des cortèges, des rassemblements et des manifs dans des villes petites et moyennes.
01:52 On en a vu à Soissons, à Vesoules, à Vierzon et même à Honfleur.
01:56 T'as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon. T'as voulu voir Vesoules et on a vu Vesoules. T'as voulu voir Honfleur et on a vu...
02:04 En parallèle, les journées de grève et de blocage se succèdent,
02:08 particulièrement dans le service public et dans les secteurs dits stratégiques,
02:12 les éboueurs, le transport et l'énergie.
02:14 C'est bien simple. Tant par son ampleur que par sa durée,
02:17 le mouvement d'opposition à la réforme des retraites de Macron,
02:20 c'est le plus grand mouvement social qu'a vu notre pays depuis au moins mai 60.
02:25 Ce que je vois en tant qu'historien, c'est que je pense que nous sommes en train de traverser,
02:30 depuis la fin du conflit algérien, la crise démocratique la plus grave que la France ait connue.
02:38 Ce mouvement social, il est appuyé par l'opinion publique.
02:41 Depuis l'annonce de la réforme en janvier, les sondages y montrent un rejet massif.
02:45 Entre 65 et 70% des Français s'y opposent et presque autant soutiennent la mobilisation.
02:51 Malgré des mois de pédagogie, le gouvernement a perdu la bataille de l'opinion.
02:55 Ses arguments en faveur de la réforme, les 1200 euros de retraite pour tous
03:00 ou la réforme favorable aux femmes, ont tous été montrés, pour ce qu'ils étaient, de grossiers mensonges.
03:05 On a nous-mêmes démonté l'argument des déficits insoutenables.
03:10 La position de la rue et de l'opinion, elle a gagné le Parlement.
03:13 Bon, à vrai dire, Macron, comme il n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée,
03:17 il la voyait venir, la difficile bataille pour faire voter son texte.
03:21 Il a donc utilisé une astuce constitutionnelle pour contraindre au maximum les débats au Parlement.
03:30 Au lieu de présenter sa réforme des retraites comme un projet de loi réformant les retraites,
03:35 comme ça aurait été l'usage, il l'a présentée comme un correctif au budget de la Sécurité sociale.
03:40 Derrière ce choix, il y a deux idées.
03:42 D'abord, il a fait ça pour contourner la réforme constitutionnelle de 2008
03:47 qui limite à 1 le nombre de 49.3 possibles par année parlementaire,
03:52 sauf, sauf, sauf, sauf, sauf, pour les textes budgétaires.
03:55 En présentant la réforme comme un correctif au budget,
03:58 Born et Macron peuvent utiliser un 49.3 sur les retraites sans griller leur joker de 1 49.3 par an.
04:05 Deuxième intérêt pour Macron, c'est que sur un texte budgétaire, on peut activer un autre article,
04:11 le 47.1 de son petit nom, qui lui limite les débats à l'Assemblée à seulement 20 jours.
04:17 Ça fait autant de temps gagné pour que l'opposition ne critique pas son texte
04:21 et que le mouvement social ne se construise pas dans la société.
04:24 C'est l'utilisation de cet article, le 47.1, qui faisait penser à certains spécialistes
04:29 que le Conseil constitutionnel, qui juge si les lois sont conformes à la Constitution,
04:34 aurait pu rejeter la réforme de Macron.
04:36 Pourquoi ? Parce que limiter les débats à 20 jours,
04:39 ça peut se justifier pour un budget à adopter urgemment pour l'année en cours,
04:44 mais pas pour une réforme des retraites qui va s'appliquer pendant des décennies.
04:48 Un tel choix de société, il nécessite d'être vraiment débattu sereinement à l'Assemblée nationale.
04:52 Malheureusement, le Conseil constitutionnel, composé d'anciens présidents de la République
04:57 et de membres nommés par les pouvoirs précédents, il en a décidé autrement.
05:01 Bon, fallait peut-être pas en attendre grand-chose.
05:04 Comme on l'expliquait déjà dans une vidéo qui date de 2017, ça nous rajeunit pas,
05:09 les sages, même s'ils ont déjà cassé quelques lois liberticides,
05:13 ont aussi protégé à de nombreuses reprises les grandes fortunes, les grandes entreprises et les évadés fiscaux.
05:19 Bon, même si le Conseil a jugé conforme de passer une réforme des retraites sous la forme d'un correctif au budget,
05:24 il y a quand même un problème avec ce que vient de faire Macron.
05:27 En se cramponnant à la lettre de la Constitution pour passer et maintenir à tout prix sa réforme,
05:32 Macron trahit grandement l'esprit de notre Constitution de 58, rédigée par et pour De Gaulle,
05:38 et en ça, il prend le risque de briser le pacte démocratique au cœur de notre Ve République.
05:44 Se placer au-dessus des débats parlementaires et partisans, comme garant du lien avec le peuple et avec le pays,
05:51 c'est le rôle du Président de la République tel que pensé par De Gaulle.
05:55 Le Président, élu au suffrage universel, c'est le Président de tous les Français,
06:00 le garant de la stabilité du pays par-delà les vicissitudes politiques.
06:04 De Gaulle a rendu tout ça très clair en 1968.
06:07 Face à des grèves et des manifs immenses, De Gaulle impulse les Accords de Grenelle,
06:12 qui ont abouti à des grosses hausses de salaires.
06:15 Et pour apaiser vraiment le pays, il décide de dissoudre l'Assemblée nationale
06:20 pour convoquer de nouvelles élections législatives.
06:23 Pour De Gaulle, le Président, dans la Ve République, confronté à une crise majeure,
06:28 il doit parfois faire des concessions politiques et même convoquer de nouvelles élections
06:33 pour vérifier s'il a toujours, oui ou non, la confiance d'une majorité de Français.
06:37 Et De Gaulle lui-même, après, a tenté de réinventer les institutions.
06:43 Il a échoué et il a démissionné.
06:45 Je crois que l'épisode de 1968 montre au contraire qu'il y a eu de la part des institutions
06:51 le sens de ce que voulait dire gérer une crise.
06:53 Cet esprit de la Ve République, il a été suivi par d'autres présidents dans d'autres contextes historiques.
06:59 Quand Mitterrand a voulu, en 1984, reprendre la main sur l'école privée,
07:04 les énormes manifestations du mouvement dit de l'école libre, soutenues par toute une partie de la droite,
07:10 lui ont fait retirer son projet de réforme et accepter la démission du gouvernement Maurois.
07:15 Le président Chirac a lui aussi cédé, par deux fois, pour apaiser le pays.
07:19 La première fois, c'était en 1995, quand, tout fraîchement élu,
07:23 il propose une réforme des retraites et un plan de réforme de la Sécu, le plan Juppé.
07:28 S'en suivent des grèves et des manifs monstres pendant l'hiver
07:31 et, malgré un front syndical fissuré par la sortie du mouvement de la direction de la CFDT,
07:38 Chirac y décide malgré tout de retirer la réforme des retraites de son plan Juppé.
07:43 La deuxième fois où le président Chirac a privilégié l'écoute et l'apaisement à son propre agenda politique,
07:49 c'était en 2006, lors du mouvement d'opposition contre le CPE,
07:53 un contrat précaire spécialement conçu pour les jeunes.
07:56 Ce projet a généré une telle opposition massive de la jeunesse et des syndicats
08:00 que, malgré l'adoption de son projet par 49.3,
08:04 Chirac a quand même décidé de retirer son projet et d'accepter la démission du gouvernement Vilpin.
08:10 On voit donc que dans des contextes historiques très différents,
08:13 de 68 à 2006, des présidents de droite comme de gauche
08:18 ont décidé de suivre l'esprit de la constitution de la 5ème République
08:22 et de mettre leur propre agenda politique de côté,
08:25 d'accepter la démission du gouvernement ou même de convoquer de nouvelles élections,
08:30 le tout pour écouter et apaiser le pays.
08:33 Bon là je vous entends, vous allez me dire "ouais bon, y'a plein de présidents avant Macron
08:37 qui ont pas du tout retiré leur projet de loi malgré une forte opposition et un gros mouvement social".
08:42 Alors c'est vrai, le président Chirac, il a pas retiré sa réforme des retraites en 2003,
08:47 Sarko il a pas retiré la sienne en 2010,
08:50 et Hollande il a cédé ni face à la Manif pour tous en 2013,
08:53 ni face au mouvement de la loi travail en 2016.
08:56 Vous avez raison, retirer son texte pour écouter et apaiser le pays, c'est pas une règle.
09:00 Mais la question à se poser, c'est pourquoi dans ces cas-là, les textes n'ont pas été retirés ?
09:05 Et vous verrez, la réponse elle est méga intéressante et elle éclaire notre contexte actuel.
09:09 Si ces textes ont été maintenus, c'est ou qu'ils avaient le soutien d'une majorité claire
09:13 dans l'hémicycle et dans l'opinion, ou que le mouvement social était lui-même divisé.
09:18 En 2010, la réforme des retraites est très impopulaire et combattue par un mouvement social massif,
09:23 mais en face, le président Sarkozy bénéficiait d'une majorité claire dans l'hémicycle.
09:28 En 2013, la Manif pour tous était assez populaire à droite et à l'extrême droite,
09:32 mais en face, le mariage pour tous, il était soutenu par une majorité claire dans l'hémicycle
09:37 et parmi le peuple français.
09:39 En 2016, cette fois, le mouvement social est fissuré, la loi travail est soutenue par la CFDT
09:45 et une grande partie du Parti Socialiste.
09:47 Idem, en 2003, la réforme des retraites est soutenue par la CFDT
09:51 et par une large majorité de députés, cette fois venues de la droite.
09:55 Quand on compare la situation de Macron en 2023 à celle de tous ses prédécesseurs,
09:59 eh bien un constat s'impose.
10:01 Le président Macron cumule à la fois la légitimité politique la plus faible
10:05 et le mouvement social d'opposition le plus fort.
10:07 La légitimité la plus faible.
10:09 Même si Macron ne veut plus entendre parler du second tour,
10:12 il a été mal élu en face de l'extrême droite.
10:14 Il n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale
10:17 et il a été contraint d'utiliser le 49-3 et d'autres outils constitutionnellement discutables
10:23 pour faire adopter sa réforme des retraites.
10:25 L'opposition la plus forte, on a vu les plus grandes manifestations depuis des dizaines d'années,
10:29 des grèves longues, un front syndical uni même trois mois après le dépôt du texte
10:34 et un fort rejet des Françaises et des Français qui ne s'est pas affaibli avec le temps.
10:39 De Gaulle, Mitterrand, Chirac, tous ces présidents ont su mettre leur agenda politique de côté
10:45 pour jouer l'apaisement alors qu'ils se trouvaient dans des situations politiques
10:49 bien moins difficiles que celles que rencontre Macron.
10:52 Macron qui a pu dérouler depuis 2017 le gros de son programme,
10:55 supprimer l'ISF, mettre la flat tax, réformer l'assurance chômage,
10:59 le parcours suple, le service national universel et j'en passe.
11:02 Ce Macron qui avait promis le soir du second tour de ne pas être le candidat d'un camp
11:07 mais d'être le président de tous les Français.
11:09 Ce Macron-là, il bafoue complètement l'esprit de la Constitution,
11:14 s'entête et décide de maintenir coûte que coûte sa loi.
11:17 En réalité, il fait même pire, il se radicalise et jette de l'huile sur le feu
11:22 au risque de diviser encore plus le pays.
11:24 Macron dans son discours, il a qualifié les manifs spontanés
11:28 et les blocages d'action de factions et de factieux.
11:31 Ni les factieux ni les factions dans la République.
11:33 Il critique les syndicats qui n'ont proposé aucun compromis
11:36 alors que lui-même n'a jamais accepté aucun compromis sur le financement des retraites.
11:40 Je regrette qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis.
11:44 Le ministre de l'Intérieur, Barmanin, il qualifie l'opposition nubs
11:48 et en particulier la France insoumise, d'être sur une pente d'ultra-gauche des années 70
11:53 et de pratiquer le terrorisme intellectuel.
11:55 Je constate qu'il y a aussi une tendance dans nos démocraties
11:58 à vouloir s'abstraire du principe de réalité.
12:01 Barmanin menace aussi la Ligue des droits de l'homme de lui couper ses subventions.
12:05 Bref, au lieu de jouer l'apaisement,
12:07 le pouvoir attaque frontalement l'opposition et le mouvement social.
12:11 Au point que le boss de la CFDT, syndicat qui, on l'a vu,
12:15 a une position de compromis et de négociation avec le pouvoir,
12:18 tape du poing sur la table et demande le respect.
12:21 Et moi je vais vous dire ce soir, j'en ai assez là.
12:23 Ça fait deux fois qu'on pointe la CFDT en termes de responsabilité.
12:26 Il n'en aura pas trois. Ça suffit maintenant.
12:28 Et donc je ne pointe personne.
12:29 Mais ce qui est sûr, c'est que ce qui est en train de se passer aujourd'hui dans notre pays,
12:32 oui ça fait monter le Rassemblement national.
12:34 La violence contre les oppositions, elle est malheureusement pas que verbale.
12:37 La violence de la répression contre les manifestations, elle est montée d'un cran.
12:41 Matraque, nasse, grenades, gaz et même de possibles attouchements sexuels.
12:45 Maintenant, il y a même des violences policières contre des adolescents qui veulent bloquer leur lycée.
12:50 Pourquoi la police se permet-elle ce niveau de violence contre des manifestants
12:54 qui souvent n'ont rien de violent ?
12:56 Et bien peut-être pour faire peur et décourager le peuple d'exercer son droit à la manifestation.
13:02 Ainsi, les mobilisations ne faiblissent pas,
13:04 forcées de constater que la violence policière fout la frousse.
13:07 Selon un sondage récent, 53% des personnes interrogées craignent d'aller en manifestation par peur des violences.
13:15 Ce choix d'un maintien de l'ordre violent, il est pointé du doigt par des associations,
13:19 par le défenseur des droits, par le Conseil de l'Europe et par l'Organisation des Nations Unies.
13:24 En face, ces violences, elles sont complètement déniées par le pouvoir.
13:28 Pas un mot de Macron ou de Darmanin pour le cheminot de Sudray qui a perdu un oeil lors d'une manif à Paris.
13:34 Pas un mot pour les femmes qui ont dénoncé des attouchements sexuels de la part de la police.
13:39 Pas un mot pour arrêter les garde-à-vue au hasard.
13:42 Pas un mot pour la famille de Serge, le manifestant de Sainte-Sauline qui est dans le coma depuis des semaines.
13:48 Par contre, Macron, il n'a pas hésité à passer un coup de fil sympa
13:51 au propriétaire fraudeur fiscal de la brasserie La Rotonde
13:55 parce qu'il y a eu un petit départ de feu au-dessus de sa terrasse.
13:58 Avec Macron, c'est vrai, les vitrines passent avant les victimes.
14:01 Vous comprenez donc que quand on compare la stratégie de violence,
14:05 de passage en force et de condamnation de l'opposition qu'a Macron
14:09 au précédent qu'on a connu dans la Vème République,
14:12 eh bien, force nous est de constater une rupture et une rupture grave.
14:16 Contrairement à ses prédécesseurs de droite comme de gauche,
14:19 le président Macron, qui pourtant a une légitimité politique bien plus faible,
14:23 il a choisi de piétiner à la fois l'esprit de la Constitution de la Vème République
14:29 et les oppositions dans le pays, le tout au risque de briser la confiance dans nos institutions.
14:34 La gravité de ce choix politique, elle dépasse largement l'indignation
14:39 de spécialistes du droit constitutionnel ou du gaullisme.
14:42 En imposant seul contre tous sa réforme des retraites au mépris de notre histoire,
14:46 Macron ouvre la voie institutionnelle à une présidence d'extrême droite.
14:50 Comment le Parlement va-t-il s'opposer quand un président a pu tordre la Constitution
14:55 pour le mépriser à ce point ?
14:56 Comment faire pour lutter dans la rue quand des millions de personnes,
14:59 des millions de journées de grève posées, un front syndical uni sont traités comme une pécadille
15:05 et que la police reçoit un blanc-seing pour frapper, gazer et mutiler ?
15:09 Imaginons que l'extrême droite parvienne au pouvoir.
15:11 Qu'est-ce qu'elle va faire des institutions laissées dans cet État par le président Macron ?
15:16 Peut-être ce qu'elle veut.
15:17 L'entêtement d'Emmanuel Macron est peut-être en train de détruire bien plus
15:21 que notre système de bonne retraite.
15:23 Il est en train de casser notre confiance dans les institutions, dans la République
15:27 et de détruire nos derniers remparts constitutionnels contre l'extrême droite.
15:31 Je sais que c'est pas Jojo, mais j'aimerais finir sur une note d'espoir.
15:34 Tout n'est pas fini, l'histoire n'est pas close.
15:36 En maintenant la pression, en massifiant les cortèges et surtout les grèves et les blocages,
15:41 il n'est pas du tout impossible que malgré le fait que la loi soit votée
15:45 et validée par le Conseil constitutionnel, Macron finisse par retirer sa loi.
15:49 Chirac l'avait fait avant lui pendant le CPE.
15:51 Pour ça, pas de secret, ou on se met en grève, ou on donne de l'argent aux caisses de grève
15:55 pour soutenir le mouvement.
15:56 Et gros rendez-vous, prenez vos agendas,
15:59 l'intersyndical appelle à des manifestations massives le 1er mai.
16:02 Voilà, nous on a fait le max pour prendre un peu de recul sur la période
16:06 et développer le chemin funès vers lequel nous emmène Emmanuel Macron.
16:10 On vous invite vraiment, si ça vous a plu, à partager la vidéo au maximum,
16:13 à mettre un petit pouce vers le haut, à vous abonner et à commenter.
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16:34 Je vous dis à bientôt, sur internet ou dans la rue, le 1er mai.
16:37 Et puis promis, on lâchera rien.
16:38 A bientôt.
16:39 [Musique]

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