SMART BOURSE - Planète marché(s) du vendredi 21 avril 2023

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Vendredi 21 avril 2023, SMART BOURSE reçoit Jean-Louis Cussac (Trader pour compte propre, Perceval Finance Conseil) , Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)

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00:00 *Musique*
00:10 Les 3 sorciers de Smartbourse sont convoqués comme chaque 3ème vendredi du mois pour l'échéance.
00:15 Une échéance mensuelle aujourd'hui, celle du mois d'avril qui s'est déroulée dans une ambiance plutôt calme,
00:21 c'est le moins qu'on puisse dire, avec à la clé un nouveau record pour le CAC 40.
00:26 Le précédent datant d'à peine 48 heures. Philippe Béchat est avec nous en plateau,
00:31 président des Econoclast, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien. Bonsoir Philippe.
00:34 - Bonsoir.
00:35 - A vos côtés Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil. Bonsoir Jean-Luc.
00:38 - Bonsoir, vous allez voir.
00:39 - Merci d'être là et merci à Romain Dobry, évidemment d'être là lui aussi, à distance pour cette échéance.
00:45 Romain, on est ravi de vous retrouver en visioconférence, vous êtes membre de la CELU, Info d'expert de Bourse Directe.
00:51 Romain, quel est le bilan que vous dressez de cette échéance du mois d'avril ?
00:56 Juste, si je refais le film, il faut se souvenir la précédente échéance du mois de mars, c'était le vendredi 17 mars.
01:03 On était une semaine après la chute de SVB puis de signature dans le secteur bancaire américain.
01:11 On était à 48 heures de la chute de Crédit Suisse et de son rachat en urgence par UBS.
01:17 Et à l'époque, il faut quand même le dire, rien n'était évident pour les jours et les semaines qui ont suivi.
01:24 Et c'est vrai que quand on fait le bilan des quatre semaines qui se sont déroulées depuis le 17 mars,
01:30 c'était difficile à l'époque de se dire que le bilan serait aussi positif pour les indices actions.
01:35 Bonsoir à tous. Effectivement, 9,38% de hausse depuis cette période tendue.
01:43 647 points sur l'indice 440 futur et donc une compensation à 7 558,20 points.
01:52 Donc effectivement, un scénario qui était assez étonnant, en tout cas surprenant.
01:59 On a progressé au cours de cette échéance avec toujours, et on l'expliquait à l'époque,
02:05 de la protection, de la prudence, du scepticisme de la part des opérateurs.
02:09 Ça reste le cas à ce soir. Il y a toujours pas mal de couverture dans les portefeuilles,
02:14 notamment sur les options sur actions aux États-Unis. On a un tout petit peu plus de complaisance
02:20 à l'entame de l'échéance du mois de mai, mais ça reste relativement équilibré.
02:23 Sur le mois de juin, en revanche, un peu moins encore. Ceci dit, c'est compréhensible compte tenu des niveaux de marché
02:29 qu'on achète moins de couverture sur les niveaux actuels.
02:32 Ce sera intéressant de voir comment on entame la nouvelle échéance de mai et de voir le comportement.
02:37 Mais effectivement, un petit retrassement serait à envisager.
02:40 Là où c'est intéressant aussi de détailler, c'est que du côté des futurs, il y a eu de la participation,
02:46 il y a eu de l'intérêt. Sur l'indice CAC 40, d'une échéance à l'autre, jusqu'à hier soir en tout cas,
02:51 on a connu plus de 8 % de hausse de la position ouverte sur le futur. C'est du soutien.
02:56 Alors ça n'est pas énorme. Par exemple, dans le courant de la baisse d'avril à mai dernier,
03:00 on avait eu 20 % de hausse de la position ouverte dans la baisse. Donc vous voyez, 8, c'est un soutien.
03:06 Si on regarde le S&P, sur la période équivalente, c'est à peu près 6 % de hausse de la position ouverte.
03:11 En revanche, sur l'euro stocks, c'est un peu plus mitigé. Déjà, on a une position ouverte globale qui est relativement moyenne.
03:17 Depuis la période de septembre à décembre, on avait une moyenne de contrats futurs ouverts de 4 900 000 contrats futurs.
03:26 Là, depuis le début de l'année, la moyenne est à 3 900 000. Donc il y a quand même 20 % d'intérêt en moins.
03:30 Et il ne se reconstruit pas énormément. Quand on est passé sur l'euro stocks de 4 060 à 4 230, il n'y a pas eu de soutien.
03:39 Du côté du futur K40, c'est à l'écoute là de 4 230 qu'on a connu 2 % de hausse de la position sur les futurs.
03:46 Donc du soutien, c'est un peu plus mitigé de ce côté-là. Alors c'est un peu à mettre en balance dans un marché qui a pas mal progressé,
03:56 d'autant plus qu'on a eu du soutien du côté des volumes un peu, mais pas extraordinaire depuis le débordement des 7 385 points sur le K40 cash,
04:05 qui était vraiment le plafond de verre puisque c'était les tops de 2022 et puis aussi les tops du début d'année.
04:11 Donc peut-être un mouvement à consolider. En tout cas, ça reste bien entendu haussier et solide dans l'immédiat,
04:18 mais des petites fragilités à surveiller, notamment aussi du côté de la couverture et du VIX.
04:23 C'est intéressant Romain, cette différence de soutien ou d'intérêt entre le CAC et l'Eurostox 50.
04:29 L'Eurostox étant quand même un indice large européen qui est regardé par des investisseurs globaux.
04:35 Est-ce que ça veut dire qu'il y a quelque chose de spécifique peut-être aujourd'hui autour du CAC 40 et que quand on achète le CAC,
04:42 on n'a pas forcément envie d'acheter toute l'Europe ?
04:45 Il y a une question de taille aussi. Le CAC 40, c'est beaucoup plus petit. C'est 20 fois plus petit que l'Eurostox.
04:51 Donc c'est plus facile de faire monter la position ouverte de 8 %.
04:55 Ce qui est intéressant en tout cas à noter, c'est qu'on l'avait expliqué et commenté largement ensemble.
05:02 La hausse qu'on avait connue de septembre à mi-janvier et même un petit peu après,
05:07 s'était faite surfondre à chaque short. Des grosses mains qui s'étaient débouclées.
05:12 Et on avait connu ce mouvement-là. Donc il était légitime de penser si on remontait
05:16 et si on avait des niveaux de retracement, c'est ce qu'on espérait, 6830 étant un niveau d'entrée
05:21 probablement graphiquement assez idéal pour revenir, qu'on aurait pu avoir de la participation.
05:26 Et c'est là où pour l'instant, on sait que ces gros acteurs du marché ne sont pas intervenus sur cette zone-là
05:32 ou en tout cas pas de façon très significative et très lourde. Ça reste en tout cas à confirmer.
05:37 Donc est-ce qu'on a besoin d'y voir plus clair avec la saison des publications des entreprises
05:41 qui va s'intensifier, avec les réunions des banques centrales, Détroit et 4 mai ?
05:45 Je résume, mais la Fed, le 3 et la BCE, le 4. Donc en tout cas, il y a un petit manque de participation
05:51 et un peu d'attentisme de la part de ces gros acteurs dont on pensait qu'ils seraient preneurs
05:56 d'un marché retraçant à 6800 points.
05:59 Jean-Louis, est-ce que c'était une échéance ennuyeuse ?
06:04 Un petit peu.
06:05 La volatilité n'a fait que s'éteindre depuis un mois.
06:08 Alors la fois dernière, nous avions, quand nous étions ici,
06:13 nous avions une volatilité entre 21, 22, 23. Là, on est à 13, 14, 15.
06:20 Donc là, on parle de la vol pour le marché parisien.
06:22 Oui, sur le CAC 40.
06:24 D'accord, parce qu'on a la référence du VIX américain.
06:27 Ce n'est pas tout à fait les mêmes niveaux, mais c'est la même tendance peut-être.
06:30 La volatilité des options américaines, elle est très changeante en fonction de l'échéance.
06:35 Vous avez des options tous les jours. Après, vous en avez tous les trois jours.
06:40 Puis après, vous en avez toutes les semaines.
06:43 En fonction aussi des événements qui sont attendus,
06:46 vous pouvez avoir un pic de vol payé sur trois semaines et puis un peu moins à quatre semaines, etc.
06:53 Bon, ça, c'est quand même assez particulier.
06:58 Mais vous dites que la vol du marché parisien a baissé de 10 points.
07:01 Oui, elle a baissé de 10 points à peu près.
07:04 C'est vrai qu'on était remonté sur un pic de vol aussi.
07:07 Mais elle a tendance à varier très sensiblement.
07:12 Je vous l'avais expliqué la fois dernière, les acteurs se protègent.
07:18 Ils sont acheteurs d'options. Ils ne sont pas vendeurs de poutres, par exemple, comme il l'était en 2019.
07:24 Et du coup, si même le marché devait baisser, c'est le boulot des market makers qui ne fragilisera pas trop.
07:31 Il n'y aura pas d'effet domino comme il y a eu à cette époque-là.
07:34 Parce qu'ils savent faire leur boulot, ils le feront au prorata du temps et de la baisse.
07:39 Ils ne vont pas tarder à réagir, tarder à réagir comme l'ont fait à l'époque les clients finaux.
07:45 Donc, si vous voulez, la solidité est toujours extrêmement importante.
07:49 Ce mot, je l'emploie depuis... C'est vraiment dans l'histoire.
07:55 C'est la première fois sur deux ans que je dis à ce point-là que le marché est solide.
08:00 Et je ne me suis pas trompé. Et en fait, je continue à le dire, même si on est à 7500.
08:06 Donc, il n'y a pas de changement majeur. On a évidemment l'impression que les acheteurs sont un peu à bout de souffle.
08:14 Mais on a également des vendeurs potentiels qui n'appuient pas sur le bouton, pour plusieurs raisons.
08:23 Probablement qu'ils ne sont pas suffisamment investis et qu'ils ont peur de s'exposer davantage à une hausse du marché.
08:34 Et ça, je pense que c'est la principale raison. Après, c'est compliqué de se faire une idée précise de la situation.
08:45 Il y a tellement de problèmes qu'on se dit qu'il peut y avoir des bonnes nouvelles, presque.
08:50 Regardez, les bancaires, ça n'a pas fait de problème. Taïwan, quand il y a eu les manœuvres autour de Taïwan,
08:55 le dimanche, je me souviens, ils avaient priceé une baisse des marchés. Le lundi, c'est comme si...
09:01 – Il y avait 16 jours. – Ah oui, mais là, il y avait zéro problème.
09:05 Donc, c'est un marché vraiment où, en plus, là, on a les dividendes qui vont peut-être être un soutien aussi psychologique.
09:13 Alors, par exemple, on vient de passer de avril à mai. Là, on est sur mai. Il y a un spread, un écart de prix de 72 points.
09:19 C'est-à-dire qu'on anticipe, si vous voulez, par rapport à l'indice CAC 40 cash, le contrat à terme futur qui, lui, donne la valeur potentielle,
09:29 donc, à l'échéance en fonction des événements. Les événements sont des dividendes qui vont être distribués.
09:36 Aujourd'hui, donc, vous avez le futur qui price moins les dividendes plus le taux d'intérêt.
09:43 Donc, aujourd'hui, il y a un peu plus de 90 points de dividendes et un peu plus de 20 points de taux d'intérêt.
09:51 Donc, on se retrouve à 72 d'écart. Le taux d'intérêt va se réduire pour ratatemporis.
09:56 Et les dividendes, au fur et à mesure que c'est distribué. Donc, ça, c'est à prendre en considération.
10:01 Après, sur le reste, on a vu ce mois-ci des achats, donc, sur Sanofi, L'Oréal, des fortes progressions des valeurs qui n'avaient pas trop...
10:10 Alors, surtout Sanofi, qui n'avait pas beaucoup progressé. Sanofi, elle pèse quand même 6,7 du CAC.
10:15 C'est une grosse pondération. Ça crée une hausse de 0,9 % du CAC. Bon, LVMH, on en a tellement parlé.
10:23 Mais Sanofi, c'est vrai qu'elle n'était plus dans les radars depuis des mois et des mois et des mois.
10:28 — Boring. Ennuyeux. — Et là, elle sort du lot. Et aujourd'hui, elle surperforme encore. Donc c'est plutôt pas mal.
10:35 Donc l'idée qu'on peut se faire de ce marché, c'est que pour l'instant, je sais pas s'il est avec des vents portants,
10:42 mais il est sur un trampoline, tout simplement. C'est-à-dire que vraiment, à chaque fois, on voit...
10:47 Il s'enfonce un peu. Et puis hop, il repart comme une balle. Et c'est incroyable, parce que le trampoline est bien adapté, je trouve, comme image,
10:54 parce que vraiment, les bancaires, boum boum, Taïwan, boum boum, à peine, alors à peine. Et toutes les mauvaises nouvelles sont un peu éjectées.
11:02 On a aux États-Unis un changement de psychologie. On commence à s'inquiéter sur les annonces des sociétés, les perspectives.
11:11 Les investisseurs deviennent assez perplexes, interrogatifs. Ils se posent des questions. Et on voit que le S&P 500, il a du mal à décoller.
11:22 Il franchit pas les 4 200. Alors il monte facilement. Puis tout d'un coup, une petite... Bon, c'est vrai que Tesla a été une mauvaise nouvelle.
11:30 Mais il a reperdu comme ça 2% en peu de temps, à 1,5%. C'est plus laborieux. C'est plus laborieux. Mais c'est vrai que nous, en Europe, c'est extraordinaire.
11:38 A noter aussi que cette fois-ci, la plus grosse pondération de l'eurostock 50, ce n'est plus ASML, c'est LVMH.
11:47 Ah ! En pondération de l'indice, hein. D'accord. Parce qu'en market cap, j'imagine qu'il n'y a pas photo. Ça, c'est sûr. Mais en pondération de l'indice, c'est LVMH
11:54 qui devient le premier poids au sein de l'indice eurostock. De peu, mais ils sont passés devant. ASML a baissé et LVMH est au top.
12:03 C'est le flottant qui compte. Le flottant. Le poids est flottant. Bien sûr.
12:10 Philippe, votre bilan de cette échéance. Encore une fois, je reviens un peu. J'ai été assez obsessionnel sur la question de la volatilité quand même.
12:17 Notamment la divergence de vol entre un marché obligataire qui bouge avec le move toujours très élevé et un marché action qui, lui, ne fait que monter avec un VIX qu'on a vu,
12:28 je parle sous votre contrôle, Philippe, sous 17 cette semaine. Oui. On n'avait plus vu depuis peut-être l'automne 21, au début 2022. Presque deux ans.
12:36 Quand le S&P était à 4 500 et plus. Tout à fait. N'oublions pas que l'évolution des indices boursiers est pilotée par le VIX.
12:46 On commence d'abord par regarder quel est le risque. Et puis une fois qu'on a vu que le risque va bien, on achète des actions.
12:52 Alors le « on », je le réduis maintenant à quelques mains, quelques grosses mains. Et je rebondis sur le vocabulaire et la sémantique de Jean-Louis.
13:04 Il y a effectivement le mot formidable, incroyable. Cette construction de marché est parfaitement solide.
13:11 Alors la construction du marché devrait en théorie, quand on ouvre des bouquins d'économie, être le reflet le plus éclairé, le plus anticipatif des données dont on dispose.
13:24 Donc nous avons devant nous une magnifique panthère. Et le marché nous décide un bulldog. C'est un très beau dessin de bulldog.
13:37 Mais ça n'a rien à voir avec la panthère. Voilà. C'est tout. Et un marché qui décide...
13:44 Je suis pas sûr de bien comprendre l'image. Mais oui, je vous laisse aller.
13:47 C'est-à-dire que la construction est tellement parfaite qu'elle ne peut évidemment pas être le reflet de la psychologie humaine.
13:53 Mais là, le marché ne décide même pas ce qu'il a devant lui. Il y a une panthère et il décide un bulldog. En gros, c'est ça.
14:03 Alors maintenant, pour savoir où nous en sommes, le CAC à 7 568 vient donc de prendre exactement 4000 points depuis le 20 avril 2013.
14:19 Le CAC 40 Global Return était à 7 500 et vaut maintenant 22 250. Il fait donc x3 quand le CAC fait 2,2.
14:32 Il mesure donc là, entre 2,2 et 3, quand même l'impact formidable des dividendes sur 10 ans.
14:39 Et ça veut dire que sur 10 ans, il y a eu des crises, il y a eu tout ce qu'on veut.
14:42 Mais les dividendes ont effectivement continué d'être extrêmement abondants, généreux.
14:47 Et on peut comprendre qu'effectivement, il y a une certaine affection pour les actions.
14:51 Maintenant, est-ce que cette construction apparemment solide, est-ce que ce bulldog tient la route ?
14:58 Il tient sur 5 piliers. Il tient sur 4 valeurs du luxe, les 5 avec les 6 lords.
15:03 On rajoute Sanofi, on peut mettre Total parce que c'est l'une des plus grosses capes.
15:07 Il y a 6 ou 7 valeurs au sein du CAC. Autrement dit, il y a 1/7, 15% des valeurs du CAC qui font 100% de la performance.
15:18 Sur le S&P, j'ai regardé le Nasdaq, j'ai remarqué, j'ai regardé également, c'est même pas 15% de valeur du S&P 500 qui font 100% de la performance.
15:28 Donc on est sur une construction avec des piliers très solides, mais qui tiennent, qui sont une toute petite base pour un bâti qui est très grand.
15:42 Donc tout ça est extrêmement, à mon avis, instable malgré tout. C'est solide, mais instable.
15:49 Cette concentration, cette faible contribution, ça fait quand même des mois, des trimestres et peut-être même des années qu'on vit avec ce sujet du poids
15:58 et de la contribution très étroite qu'on peut avoir dans la performance des indices.
16:02 C'est toujours vrai, ça s'exacerbe et c'est forcément quand même un point de vue vulnérabilité potentielle.
16:09 C'est un point de vue, oui, c'est techniquement un point de vue vulnérabilité.
16:13 Et puis psychologiquement, qu'est-ce que ça peut refléter aussi ?
16:15 Bon, alors c'est vrai qu'on ne peut pas ne pas avoir de LVMH, de Hermès et de L'Oréal, sinon on ne peut pas reproduire le benchmark.
16:23 C'est tout simple, mais pareil pour les GAFAM.
16:25 Mais est-ce que par ailleurs, on n'a pas aussi une tendance à acheter des dossiers dont on se dit, là au moins il y a de la profondeur, de la liquidité, alors qu'il n'y en a pas par ailleurs ?
16:34 Donc on a plus 16,5 sur le CAC, on a plus 1,6, 10 fois moins, sur l'indice des mid-cap.
16:42 Donc on voit qu'il y a aussi cet investissement qui se fait parce qu'on est obligé.
16:48 Là, la Fed vient de remettre 150 milliards sur le tapis après l'affaire SVB.
16:53 Pouf, arrivent à nouveau des centaines de milliards.
16:56 Il y en a 140 qui sont repartis depuis 4 semaines. Le bilan est là, baissé de 140 milliards.
17:00 Heureusement, et c'est ce que refait le VIX, justement.
17:04 Mais en tout cas, les liquidités n'ont pas toutes été réépongées.
17:07 Elles sont tombées entre quelques mains, et pour moi, c'est ces quelques mains qui font le marché.
17:12 Mais elles sont prudentes, elles ne vont pas aller ramasser des valeurs à moins de 10 milliards ou sans marché, parce que si ça tournait mal, on ne peut pas sortir.
17:22 Donc on rentre dans le marché, mais en regardant la porte de sortie la plus proche et la largeur de la porte.
17:28 - Jean-Louis, vous n'êtes pas d'accord sur l'idée que trop peu de valeurs contribuent à la performance et que c'est potentiellement une vulnérabilité à un moment pour ces indices boursiers ?
17:37 - Non. Moi, la non-vulnérabilité du marché, je peux la démontrer.
17:41 Ça s'explique. Ce n'est pas une chance que d'avoir eu raison de le dire.
17:46 C'était vraiment une constatation de choses très précises, basées sur notamment, évidemment, la volatilité implicite.
17:55 Le comportement des différents acteurs par rapport au marché. Et donc, toute la hausse s'est faite dans la prudence complète.
18:05 C'est pour ça qu'il n'est pas... C'est-à-dire que vous pouvez même avoir une très mauvaise nouvelle.
18:09 Le marché peut baisser. Je ne dis pas qu'il ne peut pas baisser. Je dis qu'il ne baissera jamais, comme s'il y avait eu des ventes de poutres, des ventes de...
18:19 - Non. Je dis juste que, structurellement, tout le monde n'est pas forcément très à l'aise avec l'idée qu'effectivement, ce sont 10 valeurs aux États-Unis et 10 ou 15 valeurs en Europe qui font toute la performance.
18:31 Mais c'est une question ouverte. Ça fait un moment qu'on vit avec ce sujet-là. Ce n'est pas nouveau.
18:36 - Non, mais c'est vrai que le CAC 40, c'est le CAC 8 ou 7, ou 8, 10. C'est comme ça.
18:46 Mais il y a une raison. C'est que ces valeurs-là sont les plus belles. Elles offrent une bonne visibilité. Il faut bien que l'argent ait quelque part.
18:57 Donc aujourd'hui, ce que l'on observe aussi dans la prudence des investisseurs – et tu l'as signalé en disant que le CAC 1000 et Small, il est à la ramasse –, c'est qu'ils vont vers la qualité.
19:09 Et ils ne prennent pas le risque. - Il y a de la qualité dans les 1000 et Small aussi.
19:13 - Mais c'est pas la même utilité. - Il y a une sensibilité autour d'un carré plus importante, une sensibilité à l'emprunt.
19:20 Si la crise bancaire avait été partie en vrai, il y a une sensibilité plus forte et une fragilité plus forte de ces sociétés.
19:29 - Romain, sur la vulnérabilité avec cette concentration, encore une fois, c'est un sujet dont on parle régulièrement avec vous trois autour de la table.
19:37 Et puis quand même revenir aussi sur la question de la volatilité et cette baisse continue du VIX jusqu'à le voir sous 17 en début de semaine.
19:45 Peut-être d'ailleurs au moment où on s'est parlé en début de semaine, Romain, avec la question toujours à ce niveau de vol, si on prend le VIX comme référence.
19:53 Quel qualificatif est-ce qu'on met derrière ce niveau de volatilité ?
19:58 - Pour ce qui est de la volatilité, effectivement, un plus bas cette semaine sur le VIX à 16,32. On reste, on entre en zone d'optimisme.
20:06 On l'a fixé de façon arbitraire entre 15,40 et un petit peu au-delà de 18. Donc on met un pied et en clôture pour la première fois depuis octobre 2021.
20:20 Sur ces niveaux-là, en clôture. Donc il y a de l'optimisme. On n'est plus dans le pessimisme. On n'est plus dans le scepticisme.
20:28 Donc voilà, il y a de l'optimisme qui se met en place. C'est assez classique. Ça avait entraîné des niveaux de retournement lorsqu'on était en janvier 2022.
20:38 Pour l'instant, effectivement, pour moi, ce n'est pas la même construction. Dès qu'on a un petit coup de stress, ça remonte. On est à 17,40 ce soir.
20:45 Ce n'est pas une volatilité complaisante. Complaisant, ce serait sous 15,40 et jusqu'à 12 et quelques sur le VIX.
20:51 Ce n'est effectivement pas le cas pour l'instant et on voit que ça se retend un peu. Alors qu'il y a un petit rappel à l'ordre à court terme, c'est possible.
20:59 Et effectivement, cette notion de participation, on la voit aussi sur le Nasdaq, toujours, qui est très concentré avec les gars femmes en tête
21:08 et beaucoup de valeurs du Nasdaq qui n'ont pas encore participé à ce mouvement. Alors je me trahis puisque je ne dis pas encore.
21:14 On peut y voir une vulnérabilité ou une possibilité de rattrapage. Et c'est peut-être ça qui va se jouer dans les jours qui viennent,
21:22 encore une fois, avec la densité des rendez-vous à venir et une possibilité de retracement un petit peu.
21:27 Alors pas sur les indices américains qui ont du mal à décoller, effectivement. Le S&P est bloqué sous des niveaux de résistance.
21:33 4132, on l'a évoqué plusieurs fois. Et puis une zone située aux alentours de 4200 points, en effet. Sur le Nasdaq, c'est 13200 autour.
21:42 On a quand même progressé de 23 % sur le Nasdaq par rapport à ses tops. Et cette concentration-là, elle ne nous paraît pas dangereuse
21:50 dans la mesure où il y a des potentiels de rattrapage sur d'autres titres. Alors si on regarde à Paris, il y a encore pas mal de valeurs
21:56 qui ont du potentiel de hausse et qui sont toujours des titres intéressants. Téléperformance, Capgemini, Dassault, système Worldline,
22:05 réagit ponctuellement avec son annonce avec Rédéric Kohl. Et donc il y a encore un foyer de valeurs qui pourraient repartir.
22:13 Et puis on le voit quand les valeurs de l'automobile baissent violemment, près de 8 % hier pour Renault. Stellantis en forte baisse,
22:21 et Michelin aussi. C'était les 3 plus fortes baisses de l'indice qu'il y a. Dans des volumes 2 ou 3 fois supérieurs à la moyenne,
22:26 les indices tiennent quand même. Et ce sont des secteurs qui sont encore pas très chers et que les opérateurs vont et décident,
22:35 et en tout cas disent qu'ils veulent ramasser sur des niveaux de repli. Il faut dire qu'une valeur comme Renault, elle avait pris plus de 100 % en un an.
22:42 Donc il est un peu légitime qu'elle retrace un peu et que quand le secteur bouge un peu, qu'il y ait un peu de mouvement et un peu de volatilité,
22:51 alors qu'on est au pitch, ça retrace de façon un petit peu marquée. Donc pour moi, j'y vois plutôt une séquence pour l'instant,
22:58 qui est à prendre comme une accumulation sur le S&P et des niveaux qui sont plutôt, encore une fois, et je suis assez d'accord avec Jean-Louis,
23:06 de construction qui se font avec pas de complaisance encore, même si un tout petit peu d'optimisme à court terme pourrait être contrebalancé
23:14 par des petits trous d'air. On le sait que souvent, autour des échéances, il y a des éléments techniques qui se mettent en place.
23:19 Alors une petite nouvelle dans le week-end, un marché un tout petit peu plus complaisant à très court terme pourrait entraîner un petit retracement,
23:25 retourner vers 7 385 points sur l'indice CAC 40 cash. Ce serait assez légitime. Ça fait 2 % de retracement.
23:32 Ce n'est pas une baisse compte tenu de la hausse qu'on connaît. C'est juste une consolidation. Et là, de voir comment on va réagir sur ces niveaux-là.
23:39 Donc pour l'instant, le marché reste haussier, constructif. C'est vrai qu'aussi, du côté des marchés américains, on est en retard.
23:45 Et si on arrive à dépasser ces niveaux et ces plafonds de verre, il y a du potentiel aussi assez fort qui pourrait contribuer à entraîner nos indices à nouveau.
23:52 Donc globalement, pour l'instant, et tant qu'on est au-dessus de ces niveaux-là, on n'a pas d'alerte et plutôt de la possibilité à d'autres valeurs de rattraper.
23:59 Par ailleurs, pour conclure, on voit aussi qu'on a pas mal de small et big caps qui se comportent plutôt bien depuis quelques heures, quelques jours.
24:07 On a des valeurs comme Esquerre qui a très bien publié, qui est très en retard. On a des valeurs comme GTT. Je suis d'accord, on en parlait.
24:12 Effectivement, Rémi Cointreau, il y a Ubisoft qui a bondi pas mal depuis plusieurs jours.
24:16 Alors ce n'est pas énorme encore, mais il se passe des choses sur ces titres-là et il y a manifestement du cash et de l'intérêt qui se met en place.
24:24 Jean-Louis.
24:25 Je voudrais rebondir encore sur la volabilité implicite. Il y a un truc très important dans l'observation justement de cette vol implicite.
24:31 Parce qu'on dit qu'elle est à 15, elle est à 17. Alors quand on dit 15 sur le CAC, c'est à la monnaie, à 3 mois, enfin 1 mois, 2 mois, 3 mois.
24:39 Et le VIX, ok, on regarde un petit peu, il y a un mélange d'options. Mais ce qu'il faut regarder, c'est ce qu'on appelle le smile level.
24:48 C'est-à-dire quelle est la volatilité anticipée si le marché perd 3-4%. Alors 2, 3, 4%.
24:57 Donc en gros, si vous voulez, vous avez le marché s'il baisse, normalement, la volatilité qui est aujourd'hui pricée doit être celle qu'on aura si on va à ce niveau de prix.
25:08 Eh bien très très vite, que ce soit sur le marché, surtout sur le marché américain, alors qu'on est à 15 par exemple sur une option à la monnaie, on va se retrouver très vite à 20, 30.
25:19 Ça déclare très vite.
25:20 Ça grimpe très vite.
25:21 Une petite baisse du marché peut entraîner une remontée importante du niveau de volatilité.
25:26 On price une volatilité, c'est pricé, très vite qui remonte à 20, 25, 30 et ça, ça fait partie des choses qui permettent de dire "Waouh, le marché reste hyper méfiant".
25:39 Et donc solide.
25:40 Et donc solide.
25:42 Philippe, qu'est-ce qui vous intéresse ? Je vous ouvre un peu le champ des possibles. Bon, il faut peut-être qu'on dise un mot des matières premières.
25:49 C'est vrai que début du mois d'avril, il y a la décision de l'OPEB+, le stress bancaire, donc ça a fait bouger quand même le pétrole, l'or, les précieux, etc.
25:58 On se disait "Tiens, peut-être que le mois d'avril va marquer un peu une rupture avec la baisse quand même du compartiment matières premières en général qu'on observe depuis plusieurs mois maintenant".
26:08 C'est moins évident quand je regarde, je ne sais pas, les cours du pétrole.
26:12 Voilà, on s'est plutôt éloigné des 80 dollars à la baisse pour le WTI et on n'est pas allé voir 90 dollars sur le Bren, loin de là.
26:19 Je dirais qu'on vit un étonnement. On va revenir sur l'or qui est passé, depuis notre dernière venue, on est passé de 1870 à 2060.
26:34 Bon, dans le même temps, les taux ont repris 50 points.
26:38 Alors je voulais bien que l'or fasse quelque chose entre le 16 et le 20 mars avec des taux revenus autour de 30 sur nos OAT, pas beaucoup plus que 3,20 sur le 10 ans américain.
26:55 Et puis derrière, les taux, ils prennent le funiculaire. Les cours de bourse prennent le funiculaire.
27:00 Et puis l'or, il a pris le funiculaire aussi, comme si les taux, ça ne comptait plus. Voilà.
27:05 Donc ça, c'est... Ils en ont rebaissé il y a 48 heures à peine.
27:10 Un petit décalage dans la séquence qui vous laisse...
27:13 Non mais là, de nouveau, on a vécu une de ces périodes fastes où finalement tout monte, y compris même si les taux montent aussi.
27:21 Donc là, il faut réécrire tous les bouquins ou en tout cas, il faut inscrire à chaque fois chaque règle qu'on porte son exception parce qu'on est en train de les vivre toutes, les exceptions.
27:33 Voilà. Donc ça, c'est beau. C'est une démonstration in situ.
27:38 Donc l'or, je ne m'étonne pas qu'il rebaisse, mais je suis surpris qu'il soit allé par exemple aussi loin.
27:45 Par contre, le pétrole, finalement, n'est pas allé très au-delà des 84.
27:50 C'est un risque. Enfin, avec la décision de Le Pep, personne n'était tellement confortable.
27:54 On se disait « Tiens, est-ce que ce n'est pas le petit caillou dans la chaussure qui peut faire dérailler un peu la mécanique ? »
27:59 C'est surtout le caillou qui risquait de dérailler le narratif de l'inflation et vaincu.
28:08 Mais par contre, si on veut regarder un peu plus loin sur le pétrole, il y a eu cette annonce de la Maison-Blanche qui dit qu'ils veulent reconstituer des stocks
28:16 et les ramener à la moyenne des 20 dernières années. Bon, ça veut dire qu'il faut qu'ils doublent par rapport au niveau actuel.
28:23 Je ne sais pas où ils vont aller chercher ce pétrole, ni à quel prix. Donc je dis qu'il va falloir qu'on règle cette question.
28:30 L'autre question, alors là... – Ça peut prendre du temps. Ils ne sont pas obligés de le faire en 15 jours, quand même, la reconstitution.
28:35 – Oui, mais ça fait... – Oui, mais c'est un acheteur permanent.
28:37 – Ça fait déjà 6 mois qu'ils auraient dû commencer à reconstituer. Et puis ça y est, il ne se passe rien.
28:41 Et puis j'ai l'impression qu'ils sont coincés. Voilà. Donc ça, c'est une chose.
28:45 L'autre chose qui risque de coincer, c'est les taux. Les taux, parce que là, on parle d'une masse de dettes
28:53 qui va peut-être augmenter de 2 000 milliards aux États-Unis. C'est actuellement un petit peu la fourchette.
29:01 C'est-à-dire que pour que l'économie américaine ait un petit peu de marge pour maintenir en équilibre le vélo,
29:10 il va falloir qu'on continue de pédaler à 2 000. Mais 2 000, c'est 10% du PIB américain, quand même. Bon sang.
29:16 Mais c'est énorme. À nouveau, de quoi on a besoin pour maintenir... Ne serait-ce qu'une croissance zéro,
29:22 on aurait besoin d'injecter 10%. On est quand même très mal. Franchement, quand on en est là, c'est même pas du 1 pour 2, là.
29:30 C'est du 1 pour 5 ou pour 6. Et c'est... Forcément, moi, maintenant, je commence à être un petit peu inquiet.
29:37 — La dette vous inquiète, là. — Voilà. Ça m'inquiète. — C'est quand ils vont en parler, d'ailleurs,
29:41 du plan de la dette dans les prochaines semaines, là. — La dette des agents privés également, notamment dans l'immobilier commercial
29:49 dit immobilier de bureau. 15% de taux de vacances, Breston, New York, 30% à San Francisco. C'est juste énorme.
29:58 Sans loyer, il n'y a pas de remboursement. Donc là, il y a un moment où il faut qu'on regarde ça. Les cartes de crédit,
30:07 ils en sont déjà à 3,3 milliards de write-off depuis le 1er janvier. Ça veut dire qu'il y a déjà des tas de ménages qui...
30:15 Bon, ben voilà, ils peuvent pas, ils peuvent plus. Et clac. Ça fait quand même beaucoup, beaucoup tout ça.
30:22 Et ça se reflète pas encore dans les provisions des banques. Donc tout à l'heure, quand je vous parlais de ma Panthère,
30:27 j'avais une petite idée derrière la tête. C'est-à-dire que la Panthère qu'on voit, c'est plutôt une Panthère noire.
30:31 Récession, inflation pas forcément maîtrisée, des taux que les banques centrales prétendent ne pas vouloir rebaisser,
30:38 un plafond de la dette américaine qui va être relevé, mais où on mesure que pour maintenir l'économie américaine,
30:45 on va injecter 10% de PIB. C'est juste une hallucination. Ben voilà. Donc la Panthère...
30:50 - Les éléments que vous citez là, qui sont des éléments de risque... - Rien n'est passé, mais rien.
30:54 - Ah ben non, mais... - Voilà. - Et il y a ici et là une possible étincelle qui peut effectivement à un moment casser un peu la dynamique.
31:01 - Je sais pas, peut-être qu'à un moment la Panthère va se réveiller, j'en sais rien. - J'en lui le disais.
31:05 Tout le monde réfléchit à une masse de risques aujourd'hui. Enfin moi j'en parle quand même tous les jours dans l'émission.
31:10 J'ai l'impression que parfois on sort un peu déprimé par rapport d'ailleurs à la couleur du marché, qui n'est très positif.
31:14 Parce qu'on ne fait que parler de risque, d'inflation sur la croissance géopolitique.
31:18 - Et chaque fois qu'un vendeur tente d'avancer d'un pas, il y a le bulldog dont je parlais qui lui attrape le mollet et on arrête tout de suite.
31:27 Bon, le bulldog c'est la Banque Centrale.
31:29 - Les devises, on a testé un 10 sur l'euro/dollar ? - Sur le pétrole, Jean-Louis.
31:37 - On a fait un gap avec l'annonce de l'OPEP et là on revient peut-être sur un niveau de prix d'achat.
31:43 Globalement, je lisais des commentaires fondamentaux, des analyses fondamentales.
31:51 Ils sont tous quand même à penser que le pétrole peut aller vers les 95-100.
31:56 Donc si on considère qu'en effet le graphique reste haussier, mais cette structure de prix avec ce gap, ça casse un peu la vision, ça rend la lecture plus compliquée.
32:08 Mais le fait qu'on soit revenu un petit peu en arrière là, c'est un niveau d'achat potentiel.
32:13 - Romain, sur le pétrole et les matières premières ?
32:15 - Effectivement, sur le pétrole déjà, 80 à 40, probablement un point d'entrée.
32:21 On n'a pas complètement comblé le gap ouvert suite à l'annonce de l'OPEP, mais on n'était pas loin.
32:25 Et puis on note que la position ouverte spéculative sur le pétrole ne fait que baisser depuis 2 ans.
32:32 Or, depuis maintenant un mois, depuis fin mars, elle remonte un petit peu.
32:36 Ce n'est pas encore très significatif, mais il y a un coup d'arrêt dans le mouvement baissier.
32:40 Et par ailleurs, dans les mouvements de hausse qu'on a connus, il y a eu effectivement des volumes un peu plus lourds
32:44 que dans le mouvement de consolidation qu'on connaît depuis le début de la semaine.
32:47 Donc effectivement, quelque chose qui se passe de ce côté-là.
32:50 Et on voit que l'indice CRB, le panier de matières premières qui est composé de métaux précieux et de pétrole,
32:56 et de matières énergétiques, a rebondi pas mal depuis quelques temps
33:03 et est en train de peut-être construire une figure de retournement.
33:06 Ça fait partie des actifs qui nous intéressent.
33:09 Donc il y a quelque chose qui se joue sur ces niveaux-là.
33:12 Et un détail sur les matières premières, enfin ces métaux précieux cette fois-ci,
33:16 c'est l'argent qui a été buté contre une résistance importante à 25, 32,
33:20 et qui a déclenché un mouvement aussi fort en sortant du canal baissier au sein duquel il évoluait depuis plusieurs mois.
33:28 Pour moi, ça ouvre la voie à un mouvement de hausse complémentaire.
33:31 Et le mouvement idéal, ce serait d'aller rechercher une zone située entre 24 et 24,40
33:35 pour aller former ce qu'on appelle un throwback,
33:37 aller s'appuyer sur le bas du clavard néo du canal dont on s'est affranchi
33:41 et offrir un point d'entrée intéressant aussi.
33:43 Donc globalement, des choses qui se passent du côté des matières premières,
33:46 peut-être pas avec la même force.
33:48 Après l'argent, il y a encore du potentiel relativement important,
33:51 surtout l'argent, et sur le Brent, quelque chose de spéculatif à plus court terme effectivement.
33:56 Jean-Louis, sur l'euro/dollar, on a testé un 10 sans grand succès d'ailleurs,
34:01 on n'a pas cassé vraiment à la hausse ce niveau.
34:04 On l'a franchi temporairement, on est revenu en arrière, on reste tout de suite à 0,780/0,770.
34:09 Tant qu'on est au-dessus de ce niveau-là, moi je considère que le conseil,
34:12 qu'on conserve un maximum de chances de rebondir.
34:15 Sur le plan technique, ça reste haussier.
34:17 Première alerte, 1,0770, cassé.
34:20 Deuxième alerte, c'est 1,0480, là on passe baissier à coup sûr.
34:24 Neutralisation, baissier jusqu'à aller chercher à 1,0480.
34:28 Comme la fois dernière, ça avait plutôt bien marché.
34:30 Et puis, ce qu'on observe sur l'euro/dollar,
34:34 c'est vraiment une corrélation parfaite au taux souverain US,
34:39 dès que ça bouge entre les taux...
34:42 Il y a toujours un ensemble de facteurs qui font bouger les devises,
34:45 et là c'est le facteur différentiel de taux
34:47 qui explique totalement les mouvements de l'euro/dollar.
34:50 On le voit très bien, les taux montent aux Etats-Unis,
34:53 un petit peu par rapport à l'Europe,
34:55 le dollar remonte, inversement, etc.
34:58 Là vraiment, je trouve qu'il y a une corrélation très incroyable.
35:03 Parce que parfois on avait des mouvements spéculatifs dans tous les sens,
35:06 avec des divergences étonnantes, là vraiment...
35:08 Et d'ailleurs, ils se stabilisent bien,
35:11 et ils restent plus hauts,
35:13 puisque l'on considère que l'Europe va garder des taux plus élevés,
35:18 enfin plus élevés, plus longtemps, avant de rebaisser, etc.
35:21 Donc voilà, il y a une certaine logique parlementaire, une cohérence,
35:25 ce qui est rare, et peut-être le fait que la spéculation soit moins importante.
35:31 – Bon, le CAC est en train de clôturer à 7 577 points,
35:36 vous nous signalez Romain, effectivement,
35:38 c'est un clôture historique pour le CAC 40.
35:42 Philippe, moi je suis...
35:43 – On a reçu 3,8 milliards.
35:45 – 3,8 milliards ? – Seulement ?
35:46 – Ce n'est pas énorme pour une échéance mensuelle.
35:50 – Peut-être un petit besoin de consolider, effectivement, pour l'indice parisien.
35:55 On arrive peut-être au bout d'un mouvement à court terme,
35:58 encore une fois, consolider, on ne voit pas de signaux de faiblesse ou de retournement,
36:01 mais de marquer une petite pause en amont, aussi peut-être d'une semaine très chargée.
36:05 – Oui, ça va être même 10 jours, j'ai fait l'agenda tout à l'heure,
36:09 donc GAFAM évidemment, plus il y a 20 boîtes du CAC qui publient la semaine prochaine,
36:13 vendredi prochain il y a toutes les premières estimations de PIB qui sortent,
36:17 les estimations d'inflation avril zone euro,
36:21 et juste quelques jours après c'est réunion fête BCA.
36:24 Donc là il y a 10 jours intenses quand même,
36:26 qui vont sans doute marquer un peu les séances, on verra ce qu'il en est.
36:31 Philippe, je voulais qu'on parle du Japon.
36:33 – Oui peut-être. – Non mais j'en parle de plus en plus en ce moment.
36:37 – Oui mais quand on essaie de trouver une zone où il y a une certaine profondeur de marché,
36:45 de belles boîtes, des rendements…
36:47 – Troisième économie du monde quand même le Japon.
36:50 – Oui. – Non mais enfin je veux dire c'est pas…
36:52 – Oui on l'oublie, on l'oublie un petit peu.
36:54 – Oui on l'oublie, on traite quand même un marché satellite,
36:56 mais bon c'est quand même un pays G7 dans le top 5 mondial quoi.
36:59 Donc moi ce que je regarde dans le panel des plus belles boîtes japonaises,
37:05 ce sont toutes celles qui effectivement sont assez liées à la croissance chinoise.
37:11 Voilà, si l'économie chinoise rouvre, c'est pas mal.
37:15 Les valeurs même pétrolières japonaises on devrait les regarder.
37:18 N'oublions pas qu'ils achètent du pétrole pas cher du tout.
37:21 À qui ? Aux Russes, mais oui.
37:23 Ils ont même renforcé leurs achats, donc c'est bien.
37:27 L'inflation au Japon, finalement elle arrive et elle plafonne à 3%.
37:33 On aimerait bien en être là nous aussi.
37:35 – C'est le sweet spot quoi.
37:37 – Pour l'instant c'est un petit peu effectivement le sweet spot.
37:39 Alors le Japon est en retard sur les indices US, sur l'Europe.
37:44 Il y a un indice dont on se parlait aussi avant de commencer l'émission,
37:48 qui est la Corée du Sud.
37:51 Alors bon 9% depuis le début de l'année, ça peut paraître…
37:55 – En ligne.
37:57 – C'est comparable peut-être à d'autres indices européens,
38:00 un peu moins performants que le CAC parce qu'il n'y a pas de luxe dedans.
38:03 Mais alors par rapport à 2022, où alors là ça avait été mais un massacre,
38:09 le Cospi il est juste 25% en dessous de ses sommets de 2022.
38:17 Vous imaginez là le rattrapage quand on parlait d'un Sanofi ou d'autres boîtes
38:21 qui ont un business solide, du rendement et tout.
38:25 Ben là en Corée on trouve aussi des boîtes solides avec du rendement
38:29 et qui sont tellement loin après avoir tellement dégueulé l'année dernière
38:33 parce qu'effectivement plus exposées certainement à la Chine,
38:36 aux fermetures, aux confinements etc.
38:39 Donc moi je mettrais bien un petit ticket sur le Japon et la Corée.
38:43 – Ça me fascine toujours parce que la Corée du point de vue des indices
38:45 et des fournisseurs d'indices est toujours considérée comme un pays émergent.
38:49 – Mais il faut aller là-bas pour se rendre compte que c'est pas le cas.
38:53 – Même sans aller là-bas je n'ai pas l'impression qu'on peut se mettre…
38:57 – C'est comme si vous comparez…
38:59 – … dans la même catégorie que des pays d'Amérique latinoise.
39:01 Non mais c'est des constructions, c'est des consensus de marché.
39:05 Mais ça me fascine toujours.
39:07 – Alors par contre ce qui pénalise un petit peu des groupes coréens
39:10 c'est comme ce sont des machins qui agrègent un petit peu tous les métiers.
39:13 – Oui, un peu trop conglomérat.
39:15 – On préfère des purs players mais bon c'est très très en retard.
39:18 Et franchement la Corée et le Japon c'est comme si vous comparez le Luxembourg et la Suisse.
39:22 Quand vous y allez vous flairez l'ambiance, vous vous dites
39:24 « quand même on a l'impression qu'on n'est pas dans le nord de la France ».
39:27 [Rires]
39:29 – Bon Jean-Louis pour conclure, marché qui semble évidemment topiche
39:34 puisqu'on est quand même en terrain inconnu quand on regarde le CAC 40 cash
39:37 mais vous dites ça reste solide, pas de signal technique de retournement.
39:42 Pour un trader ça reste…
39:44 – Ça reste achat systématique, moi ce que je fais c'est que tous les jours
39:49 j'achète tous les petits replis, ça marche.
39:52 Moi je suis un peu contrariante vers la fin, quand j'ai un actif financier
39:56 puisque j'avais acheté pas mal de valeur de rendement,
39:59 à un moment donné je me mets vendeur de futur en face de mes positions à action.
40:04 Et toute la journée qu'est-ce que je fais ?
40:06 J'achète parce que le sens prioritaire est acheteur.
40:09 Donc j'ai parfaitement absorbé la hausse des marchés grâce à ça,
40:12 portefeuille qui monte, donc là si vous voulez ça va,
40:15 mais c'est vrai qu'il n'y a pas de quoi prendre de grandes résolutions,
40:19 de grandes visions stratégiques, de monter quelque chose d'important,
40:24 éventuellement si les options, les calls continuent de vraiment pas être chers,
40:29 il va falloir acheter des calls, vendre du futur, faire des spreads, je ne sais pas,
40:32 il va falloir travailler à l'achat sur les options,
40:34 de toute façon c'est ce qu'on fait depuis quelques temps,
40:37 et puis il va falloir surveiller la communication des entreprises,
40:42 c'est-à-dire les résultats, mais la com qui va l'accompagner,
40:45 parce que là l'idée c'est quand même qu'on a une vision très positive de la suite,
40:51 très optimiste de la suite des événements,
40:53 alors qu'encore une fois je vous le dis, il y a un petit son, un petit bruit,
40:57 qui nous dit que les sociétés ne sont peut-être pas si à l'aise que ça
41:02 pour annoncer la suite des événements.
41:04 Romain, pour conclure avec vous, rapidement, ligne de conduite,
41:07 dans l'environnement qu'on vient de décrire ?
41:09 Tant qu'on est au-dessus de 7385 en clôture hebdomadaire sur le cash,
41:14 ça ouvre la voie à une poursuite haussière complémentaire,
41:16 un petit retracement serait le bienvenu, parce qu'on est effectivement un peu topiche,
41:20 un peu tendu, il n'y a pas de figure de retournement à court terme.
41:23 Merci beaucoup, merci messieurs, les trois sorciers qui sont avec nous
41:26 chaque troisième vendredi du mois dans Smart Bourse.
41:28 Romain Dobry, Bourse Direct, Philippe Béchade,
41:31 les Econoclast et la Bourse au quotidien et Jean-Luc USSAC, Perceval Finance Conseil.

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