Mathias Wargon, médecin urgentiste et chef de service à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, était l'invité de BFMTV pour réagir au plan de refondation du système de santé du gouvernement, visant notamment à désengorger les services d'urgences.
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00:00 entre décembre et janvier, le syndicat Samurgences de France a décompté 43 décès inattendus
00:04 dans les services d'urgence de 9 régions et 22 départements français.
00:07 Non mais cette question, elle nous concerne tous.
00:09 Non mais d'accord, mais alors, prouver qu'on meurt aux...
00:12 Moi, j'ai des patients qui meurent aux urgences.
00:15 Mais c'est un peu normal, j'ai des gens qui viennent et qui sont très malades.
00:18 La question, et puis ils meurent aux urgences, ils seraient aussi morts...
00:21 Est-ce qu'ils seraient morts à l'hôpital ou pas ?
00:23 Est-ce que c'est le fait qu'ils soient restés aux urgences qui font qu'ils sont morts ?
00:25 En vrai, c'est pas comme ça qu'on compte.
00:27 Oui, rester aux urgences, c'est mauvais pour la santé,
00:30 quand on reste longtemps aux urgences.
00:32 Maintenant, compter les morts, c'est de la com' de la part de Samurgences de France.
00:35 C'est la même histoire que vous racontez.
00:37 Rester aux urgences, c'est mauvais.
00:38 Oui, mais c'est à un mois, en fait.
00:39 Il est question de l'aval.
00:40 Mais c'est moins spectaculaire quand on dit
00:42 on a augmenté la mortalité ou la morbidité à un mois.
00:45 Attendre en urgence, c'est antinomique.
00:47 Quand on dit urgence, on pense qu'on va être pris tout de suite parce qu'on est une urgence.
00:50 Mais sauf que c'est pas vrai.
00:52 Sauf que, encore heureux qu'on arrive encore à prendre les gens urgents,
00:55 mais vous en avez très peu.
00:57 En gros, vous hospitalisez, ça dépend des centres d'urgence,
01:00 vous hospitalisez 20% de vos patients,
01:02 entre 15 et 25% pour aller vite.
01:04 Les autres, il y a une partie, il faut s'en occuper,
01:06 parce que c'est des suspicions de choses graves,
01:08 et une partie de gens qui peuvent attendre.
01:10 Quelqu'un qui vient aux urgences et qui crie parce que ça fait 4 heures qu'il attend,
01:14 c'est quelqu'un qui devrait être vu en ville
01:17 et qui devrait attendre le lendemain ou le surlendemain.
01:20 Voilà, il y a aussi ça, c'est qu'on a habitué les gens à venir aux urgences.
01:24 Alors, moi je ne suis pas pour réorienter les gens aux urgences
01:27 en les disant d'aller se faire voir.
01:29 Je suis pour qu'il y ait une réorientation éventuelle
01:32 par le Centre 15, par le SAS, qu'on appelait le service,
01:36 mais qu'on puisse les réorienter en leur proposant une solution.
01:39 Cette solution, elle peut être le médecin généraliste,
01:42 elle peut être l'infirmière de pratique avancée,
01:44 elle peut être le kiné, elle peut être plein de trucs.
01:46 Mais oui, il faut donner une solution aux gens,
01:48 mais une solution adaptée.