Allocution d'Emmanuel Macron : quelles conséquences aura les déclarations du président dans la rue ?

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00:00 18h16, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:03 On accueille Catherine Ney, éditorialiste à Europe 1. Bonsoir Catherine.
00:06 On est toujours avec des syndicalistes, des journalistes.
00:09 On évoque cette prise de parole d'Emmanuel Macron tout à l'heure à 20h.
00:12 Les Français ne semblent pas en attendre grand-chose.
00:14 En tout cas, on va revenir sur ces semaines de manifestations,
00:17 de tensions sociales autour de la réforme des retraites
00:20 et aussi de violences avec Vincent Fandese.
00:22 Ils étaient déjà plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rue
00:27 il y a près de trois mois, le 19 janvier dernier.
00:30 Première des douze journées de mobilisation à l'initiative de l'intersyndicale.
00:36 Le 31 janvier, les 7 et 11 février.
00:38 Des appels particulièrement suivis dans l'éducation ou dans les transports.
00:44 Dans les rues, toujours autant de monde et quelques tensions en marge des cortèges.
00:49 Le ton monte mi-février lorsque Laurent Berger appelle
00:53 à une mobilisation exceptionnelle le 7 mars.
00:56 On va mettre le pays à l'arrêt, alors ça veut dire quoi ?
00:58 Ça veut dire des manifestations massives.
01:00 À Calais, Bordeaux, Lille ou Paris,
01:03 près de 1,3 million de personnes descendent dans la rue.
01:06 Certaines branches commencent alors à se mobiliser,
01:09 comme les éboueurs à Paris ou les raffineries.
01:13 Le 16 mars marque un tournant dans le mouvement de protestation.
01:16 Le gouvernement utilise le 49.3, des rassemblements sont organisés.
01:21 Plusieurs soirs de suite, des milliers de personnes se mobilisent
01:25 à la place de la Concorde à Paris.
01:26 Ces manifestations dites sauvages déjeunent.
01:30 Des permanences de députés sont prises pour cible.
01:32 La porte de la mairie de Bordeaux partiellement incendiée,
01:35 le siège de LVMH brièvement envahi.
01:38 En région comme à Paris, les manifestations sont émaillées de tensions.
01:42 Banques et magasins se barricadent,
01:44 la brasserie La Rotonde où Emmanuel Macron avait fêté sa victoire en 2017
01:48 est prise pour cible le 6 avril.
01:51 Une semaine plus tard, après la validation du Conseil constitutionnel,
01:55 d'autres manifestations sont organisées.
01:58 L'entrée du commissariat de Rennes est incendie.
02:01 Alors que le mouvement semble s'essouffler,
02:03 l'intersyndicale appelle à une mobilisation massive le 1er mai prochain.
02:09 Le commissaire Lebas, un tout petit mot,
02:10 il y a encore un risque de violence et il n'est évidemment plus à exclure.
02:14 Oui, je crains qu'on puisse affirmer qu'il est quasi permanent,
02:17 parce qu'on voit quand même depuis plusieurs années cette violence
02:19 qui vient s'infiltrer à la marge des cortèges,
02:22 c'est le terme exact, les cortèges en eux-mêmes ne sont pas tous violents,
02:25 mais on voit bien que ça sert de prétexte à certains casseurs,
02:28 aux délinquants, comme je les appelle, à venir semer le désordre.
02:30 Et puis la manifestation du 1er mai à venir,
02:32 historiquement, elle a toujours été d'ampleur et difficile.
02:36 On a eu des 1ers mai difficiles,
02:38 celui où l'ancien secrétaire général de la CGT s'était fait gazer par la police,
02:42 il y avait une énorme nébuleuse black bloc qui s'était mis à la tête du cortège,
02:45 il avait fallu intervenir et couper la tête de cortège
02:48 pour séparer le black bloc des organisations syndicales,
02:52 bon, ça n'avait pas plu à certains,
02:53 mais il vaut mieux l'usage de la force de la police
02:55 que de laisser un black bloc s'en prendre aux représentants syndicaux.
02:57 Donc le 1er mai sera une manifestation à risque, vu le climat actuel.
03:00 - Catherine Nès, cette montée de la violence,
03:02 il faut la mettre en miroir avec l'impuissance de l'État,
03:05 l'impuissance d'Emmanuel Macron.
03:06 - Non, c'est quand même quelque chose qui est spécifique à la France,
03:13 parce que dans tous les pays européens où la réforme des retraites a été faite,
03:19 tous les gouvernements qui ont augmenté l'âge de la retraite ont été battus,
03:24 presque tous, mais il n'y a pas eu ces violences.
03:27 Il y a quelques jours, en Angleterre, le gouvernement a décidé
03:32 qu'en 2026, on serait à 67 ans.
03:37 On n'a pas vu qu'en casser les... Non, il y a quelque chose qui est spécifique à la France,
03:45 qui est, je veux dire, depuis mai 68, il y a quelque chose de révolutionnaire,
03:51 qui s'est amplifié avec les Gilets jaunes, ça c'est une évidence.
03:58 - Et qui est en lien avec la personnalité d'Emmanuel Macron ?
04:01 - C'est-à-dire que oui, d'une certaine manière, parce qu'il a été maladroit
04:07 dans ses déclarations, mais est-ce que c'est vraiment ça ?
04:09 Il y avait un malaise diffus, il y avait aussi le sentiment que le pays ne marche pas,
04:14 que tout est compliqué, que les services publics ne marchent pas,
04:18 que l'école régresse, que la santé publique ne va pas bien,
04:22 que pour avoir des papiers, des cartes d'identité,
04:26 on ne sait plus, il faut changer de département, rien n'est organisé.
04:30 Je crois qu'il est victime d'une désorganisation,
04:32 et ça, je crois que là, de ce point de vue-là, le gouvernement a raté les choses.
04:36 Donc tout ça qui entre en jeu pour susciter cette violence.
04:40 - Je crois qu'on est en ligne avec Gaspard Ganser.
04:42 Bonsoir Gaspard Ganser, ancien conseiller de François Hollande.
04:45 Vous avez sans doute préparé un certain nombre de discours à l'époque pour l'ancien président.
04:50 Là, Emmanuel Macron est dans une impasse.
04:51 Est-ce qu'il y a des mots-clés qu'il faut qu'il prononce ?
04:54 Les Français sont très sceptiques.
04:55 Honnêtement, ils n'attendent pas grand-chose de ce discours ce soir.
04:58 - Oui, c'est vrai qu'on peut être un peu sceptique,
05:01 parce que même si une allocution présidentielle,
05:04 c'est toujours un moment solennel avec une audience très importante,
05:07 certainement supérieure à 10 millions de téléspectateurs,
05:10 les Français ont bien compris qu'il n'y aurait pas de retrait de la réforme,
05:15 et que celle-ci irait au bout, avec toute la colère qui va avec.
05:20 Donc le président de la République, j'espère qu'il trouvera le ton de la sincérité, de l'humilité.
05:25 J'espère qu'on verra plus le président en action que le président comédien,
05:30 parce que s'il commence à dire une nouvelle fois,
05:33 comme il a pu le dire par le passé,
05:35 "J'ai changé, j'ai entendu la colère des Français, on va changer de méthode",
05:39 le problème c'est que ça fait 6 ans qu'il est au pouvoir,
05:41 donc les gens ont du mal à le croire.
05:43 Donc sa seule chance de s'en sortir, c'est s'il met un genou à terre,
05:47 mais avec sincérité et honnêteté,
05:49 et s'il arrive à relancer de la discussion politique
05:52 sur des sujets essentiels pour les Français,
05:54 comme le pouvoir d'achat, l'écologie, la sécurité, et bien d'autres encore.
05:59 Mais il faudra qu'il accepte aussi qu'on observe un délai de calme,
06:04 d'apaisement et de viduité,
06:06 parce qu'il est évident que les gens ne vont pas recommencer comme avant,
06:09 du jour au lendemain, après des mobilisations si importantes,
06:11 qui ne sont pas finies d'ailleurs.
06:12 Vous restez avec nous bien sûr.
06:14 Il y a eu le sentiment qu'il a brusqué le pays, Louis de Raguenel,
06:17 que cette réforme-là a été imposée,
06:19 qu'elle n'a pas été votée par le Parlement,
06:22 ou que le débat ait été volé aux Français finalement.
06:24 En fait, je pense que le problème, réellement, c'est la méthode.
06:27 C'est-à-dire que je suis convaincu que si cette réforme des retraites
06:30 avait été adoptée avec le 49.3 au mois de septembre,
06:33 je suis convaincu qu'il n'y aurait pas eu autant de monde dans la rue
06:36 et autant de violence.
06:37 Pourquoi ?
06:37 En fait, Emmanuel Macron a longtemps cru
06:39 qu'il finirait juste par sa personnalité,
06:43 par sa force personnelle,
06:44 à convaincre les opposants à la réforme des retraites,
06:46 sauf qu'en fait, il avait un mur en face de lui,
06:48 des gens qui ne voulaient absolument pas bouger.
06:50 Et donc, en fait, souvenez-vous, au début,
06:52 la réforme des retraites devait être adoptée fin septembre, début octobre.
06:55 Ce qu'il a dit, en fait, il dit, on va repousser l'échéance
06:58 et donc le moment où sera débattu le taxe.
07:00 Sauf que du coup, qu'est-ce qui se passe dans la tête, par exemple,
07:03 de mon voisin de gauche qui est le leader de la CFTC ?
07:05 Vous vous dites, on va avoir du temps,
07:08 peut-être qu'Emmanuel Macron va vouloir négocier,
07:10 peut-être qu'il va vouloir renoncer.
07:12 Et donc, mine de rien, en se faisant comme ça,
07:15 vous mobilisez les gens et vous mobilisez de l'espoir
07:18 contre cette réforme.
07:19 Et donc, en fait, Emmanuel Macron se retrouve complètement acculé.
07:22 Un, il ne vous satisfait pas du tout.
07:25 Deux, il a laissé entendre aux Français
07:27 qu'il y avait peut-être de l'espoir de renoncer à certaines choses.
07:30 Et troisièmement, il finit en fait par sauver sa réforme
07:32 en utilisant tous les artifices de la carcasse de la Ve République,
07:36 avec des artifices législatives, enfin réglementaires,
07:39 avec le Conseil constitutionnel.
07:41 Et ce sont tous ces ingrédients-là qui donnent le sentiment aux Français
07:44 que cette réforme est passée en force.
07:47 Je vais vous dire, ça va peut-être paraître absurde,
07:49 et je t'arrive simplement d'un mot là-dessus.
07:50 Je suis convaincu qu'au mois de septembre prochain,
07:53 pour faire adopter le budget, le gouvernement passe par le 49-3.
07:56 Ça ne met absolument pas autant de monde dans la rue.
07:59 La question, ce n'est pas celle du 49-3.
08:01 C'est celle de ce 49-3 utilisé dans ce contexte-là,
08:05 où on a donné de l'espoir aux gens,
08:06 et où, in fine, le président n'a pas eu d'autre choix que de l'utiliser.
08:10 Sinon, il prenait le risque de perdre totalement la face.
08:12 C'était quand même sa seule promesse de campagne.
08:14 - Monsieur Chabanier, vous, les syndicats,
08:17 vous n'allez pas pour l'instant en rendez-vous avec Emmanuel Macron, on est d'accord ?
08:20 - Non, ça, on ne va pas en rendez-vous avec Emmanuel Macron,
08:22 parce qu'aujourd'hui, franchement, être convoqué demain,
08:26 alors que la loi a été promulguée dans la nuit de vendredi à samedi,
08:29 ça voudrait dire tourner la page sur l'histoire des retraites.
08:31 Et on ne peut pas tourner la page
08:33 quand on a mis trois mois les personnes dans la rue.
08:35 Ce n'est pas possible.
08:36 Mais là où je ne suis pas d'accord avec Louis,
08:38 c'est qu'au mois de septembre,
08:40 quand ça doit faire un passage en force,
08:43 je pense qu'il y aurait eu à peu près la même colère
08:45 et autant de personnes dans la rue.
08:47 Le pari qu'ont fait Emmanuel Macron et la première ministre a été
08:50 si on fait deux mois de négociations,
08:54 on va pouvoir sûrement se mettre d'accord au moins avec une partie des syndicats,
08:59 parce qu'on fera quelques efforts sur la pénibilité, les carrières longues.
09:02 C'était ça le pari.
09:03 C'est-à-dire, c'était le pari de pouvoir ne pas avoir un front uni contre eux,
09:07 alors que le passage en force au mois de septembre,
09:09 il y avait d'office un front uni.
09:10 Et c'est là où ils se sont trompés.
09:12 Mais ils se sont trompés aussi parce que tout a été mal expliqué.
09:15 Ils ont changé dix fois d'explication.
09:17 On nous a expliqué qu'on faisait une réforme des retraites au départ
09:19 pour sauver la protection sociale et trouver de l'argent pour la dépendance.
09:22 Et puis après, c'était pour faire une réforme juste.
09:24 Et comme ça ne marchait pas après, c'est parce qu'il fallait sauver le système
09:27 pour pas que le système par répartition meure.
09:29 Et au bout d'un moment, quand vous changez d'explication tous les quinze jours,
09:33 il n'y a plus aucune explication qui est comprise par les Français.
09:35 Et c'est bien normal.
09:36 La méthode et la communication a été catastrophique.
09:38 Alors le fond est très discutable et très injuste.
09:41 Alors quand vous avez un fond injuste et une méthode,
09:43 et une communication catastrophique, on arrive à ce qu'on est arrivé aujourd'hui.
09:47 Il y a eu beaucoup de ministres qui s'interrogeaient sur la décision
09:50 à mener du Conseil constitutionnel et qui pensaient à juste titre
09:53 que le Conseil pouvait censurer le texte au motif précisément
09:57 que beaucoup de ministres avaient induit en erreur les parlementaires
10:02 et donc qui avaient effectivement violé le principe de sincérité du débat.
10:05 Il y a déjà eu une censure par le Conseil constitutionnel à une certaine époque,
10:08 c'était dans les années 80, c'était sur la loi du budget.
10:10 Et 2012 avec la loi Duflo.
10:12 Exactement. Et donc effectivement, on pouvait attendre à ce que le Conseil
10:16 censure une fois de plus ce texte et ne l'a pas censuré puisqu'à considérer,
10:20 par un artifice juridique assez discutable,
10:24 que justement le fait d'avoir induit en erreur avait participé au débat justement,
10:27 il avait forcé justement les uns et les autres à porter la pierre à l'édifice
10:31 au débat démocratique.
10:32 Bon, c'était un argument plutôt discutable, mais vu que ce sont les sages...
10:37 Gaspard, encore un tout petit mot, vous qui avez conseillé des hommes politiques,
10:42 notamment un président, François Hollande, vous disiez tout à l'heure
10:45 qu'il faut qu'ils mettent un genou à terre, qu'ils fassent vraiment un acte de contrition,
10:49 mais est-ce que cela suffira ? Parce qu'encore une fois,
10:51 il y a beaucoup, beaucoup de marge de manœuvre à reconquérir auprès des Français.
10:56 Non, c'est sûr que ça ne suffira pas, mais il faut à l'évidence commencer par là.
11:00 Parce que ce qu'on reproche au président de la République,
11:03 en tout cas ce qu'un grand nombre de Français lui reprochent,
11:05 c'est une forme de distance, si ce n'est d'arrogance.
11:08 Et donc il doit montrer, reconnaître que tout n'a pas été parfait,
11:12 ni dans l'action, ni dans la décision, ni dans la communication.
11:15 Et que s'il veut que ces quatre prochaines années soient utiles,
11:18 il faut qu'il parle d'un peu d'humilité, mais ça ne suffira pas.
11:21 Il va vouloir trouver aussi le moyen de recréer de la confiance avec les parlementaires,
11:26 avec les partenaires sociaux et surtout avec les Français.
11:28 Et ça, ce sera en parlant de leurs sujets de préoccupation,
11:31 à commencer par le pouvoir d'achat, dont on parle finalement relativement peu
11:34 dans le discours politique à l'heure actuelle,
11:36 alors que c'est quand même le principal problème pour les Français à l'heure actuelle,
11:39 qui ont vu leur panier de course littéralement exploser
11:42 au cours des dernières semaines et des derniers mois.
11:44 Catherine Ney ?
11:45 Oui, c'est vrai que le président voulait passer par le 49-3 dès le mois d'octobre.
11:51 Et c'est Mme Borne qui a dit "mais non, laissez-nous négocier,
11:54 moi je suis une femme de gauche".
11:56 Bon, mais je crois que là, M. a raison en disant que la pédagogie a été quand même assez nulle.
12:01 Parce que moi je me souviens quand il disait "il n'y aura pas une retraite à moins de 1200 euros",
12:06 moi tout le monde a trouvé ça formidable.
12:08 Mais on se disait que là c'est une avancée qui va...
12:12 Et puis on s'est aperçu que ce n'était pas tout à fait ça.
12:14 Donc il y a eu des tas de ratés comme ça qui ont été très très préjudiciables
12:18 et qui ont sûrement énervé les gens.
12:20 Mais le 49-3 en soi, il ne faut pas oublier que lors de son premier quinquennat,
12:26 Emmanuel Macron voulait faire toute une autre réforme,
12:28 et en disant que jouer sur la mesure d'âge était ridicule,
12:32 c'était la réforme à points voulue par la CFDT.
12:35 Et on s'est aperçu que transformer 42 régimes en un seul régime
12:40 posait beaucoup de problèmes, il y avait beaucoup de gens lésés.
12:44 D'ailleurs cette loi est passée, bien qu'ayant une majorité, par un 49-3.
12:48 Et le Covid est arrivé, et comme par extraordinaire,
12:51 on l'a mis dans un tiroir et on n'en a plus parlé.
12:54 Et là après, Emmanuel Macron a dit pendant la campagne,
12:56 parce que ça a été la seule mesure qu'il a bien voulu annoncer,
12:59 que ça serait la retraite à 65 ans.
13:01 Mais qui a bougé face à des syndicats qui, eux, étaient un bloc de volonté négative
13:05 en disant "on ne touche à rien".
13:06 Dans le fond c'est le gouvernement, parce qu'on était à 65 ans,
13:09 on est passé à 64 ans, c'était déjà une ouverture.
13:12 Alors M. Chabanier, la réponse ?
13:14 Non mais c'est pas vrai que les syndicats ne voulaient rien.
13:15 Il y a plusieurs syndicats qui souhaitent une réforme des retraites,
13:18 parce que, comme on l'avait très bien dit, on a un système aujourd'hui
13:20 qui est tout sauf juste.
13:21 De toute façon, quand on a 42 régimes, par définition, ça ne peut pas être juste.
13:25 Et c'est pas simplement...
13:27 La réforme universelle par points a été souhaitée par la CFDT, par nous,
13:31 vous l'avez dit clairement.
13:33 Il y a eu un problème, une grosse erreur sur la réforme à points,
13:37 c'est quand Edouard Philippe a introduit l'âge pivot,
13:40 et à la limite, ce n'est même pas l'âge pivot en soi,
13:43 c'est que l'âge pivot entraînait une décote qui était pérenne.
13:46 C'est-à-dire, il vous manquait deux ans, vous preniez une décote pendant 25 ans,
13:49 si vous viviez 25 ans.
13:50 C'est là l'erreur.
13:51 Mais jusqu'à l'introduction de l'âge pivot, cette réforme par points,
13:55 elle pouvait avoir l'aval de trois organisations syndicales réformistes,
13:59 et il n'y aurait pas eu ce qu'il y a eu aujourd'hui.
14:01 L'idée, c'était que si on travaillait plus longtemps, on avait une retraite plus forte,
14:06 si on travaillait moins, c'était une retraite plus faible.
14:08 C'est exactement ce qui se passe en ce moment en Allemagne,
14:10 où les retraites sont bien moins bonnes qu'en France.
14:13 Alors, la retraite est à 65 ans, mais la moyenne d'âge de départ,
14:16 c'est 63 ans et 3 mois, comme d'ailleurs aujourd'hui en moyenne en France,
14:20 c'est 63 ans et 3 mois.
14:21 Mais c'est vrai que c'est avec une retraite qui a une décote.
14:25 Et on voit beaucoup en Allemagne de personnes qui sont sape tués à Géneres,
14:29 voire au-delà, qui font des petits boulots,
14:31 alors ce n'est pas ce qu'on souhaite pour la France.
14:33 C'est très difficile et de toute façon, c'est injuste,
14:37 parce que chaque cas, chaque personne est un cas particulier au fond.
14:40 Soit parce qu'il a une santé défaillante, parce qu'il n'est pas légal de l'autre,
14:44 et c'est très très compliqué.

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