• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 20h21, France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:06 Bonsoir, ni vainqueur ni vaincu, dit Elisabeth Borne,
00:10 et les opposants veulent poursuivre la lutte,
00:13 la réforme des retraites validée pour l'essentiel par le Conseil constitutionnel.
00:19 Nous analyserons dans un instant la décision des singes,
00:23 les réactions politiques et syndicales,
00:25 que va faire, que peut faire le président Emmanuel Macron.
00:29 Présentation spéciale des informés avec un format spécial ce soir.
00:34 Tout d'abord avec vous Thomas Klee,
00:36 professeur de droit à l'université Paris 1, Panthéon, Sorbonne et Avocat.
00:41 Avec Jean-Pierre Camby, vous êtes constitutionnaliste,
00:44 professeur associé à l'université Paris-Saclay.
00:48 Avec Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info.
00:53 Béatrice Mathieu, rédactrice en chef à L'Express.
00:57 Jean-De Dieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
01:00 Et Véronique Reils-Soult, présidente de Backbone Consulting,
01:03 maître de conférences en communication de crise à Sciences Po.
01:06 Vous aurez évidemment, comme tous les vendredis, l'œil sur l'opinion.
01:11 Bonsoir à tous les 6 et bienvenue, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:15 Le Conseil constitutionnel valide donc pour l'essentiel la réforme des retraites
01:20 dans le report de l'âge légal à 64 ans.
01:24 Nous allons détailler dans un instant les décisions qui ont été prises par les 9 singes.
01:29 Une victoire pour Emmanuel Macron qui doit désormais renouer les fils du dialogue
01:34 et ça c'est plus compliqué.
01:36 Et un appel à poursuivre la lutte lancée par tous les opposants à la réforme.
01:41 L'intersyndicale demande ce soir au président de la République
01:43 de ne pas promulguer la loi.
01:46 Elle annonce qu'elle ne participera à aucune réunion avec l'exécutif
01:51 avant le 1er mai, jour de la prochaine mobilisation.
01:55 L'Elysée annonce que la loi, elle, sera promulguée dans les prochains jours.
01:59 Voilà donc le décor qui est planté, des rassemblements sont organisés dans toute la France.
02:04 Notamment, il y avait ce rassemblement sur le parvis de l'hôtel de ville à Paris
02:09 où vous trouvez Farida Noir, reporter à France Info.
02:12 Bonsoir Farida.
02:13 - Bonsoir.
02:14 - Oui, donc du monde sur le parvis de l'hôtel de ville mais du mouvement également Farida.
02:18 - Alors il n'y a plus grand monde pour tout vous dire sur ce parvis de l'hôtel de ville.
02:23 Au fait, la foule a tenté à un moment de prendre la rue de Rivoli, là il y a une quarantaine de minutes,
02:27 pour partir en cortège sauvage mais ils ont été rapidement bloqués par les CRS
02:32 donc ils ont fait demi-tour et en faisant demi-tour sur ce parvis de l'hôtel de ville,
02:36 au fait, beaucoup sont partis et il y en a d'autres qui se dirigent actuellement apparemment
02:40 vers République et vers Bastille.
02:43 - Vers Bastille également, oui.
02:44 - Voilà, avant cette dispersion, j'ai quand même discuté avec ces militants, ces manifestants,
02:51 dans la foule tout à l'heure il y avait beaucoup de drapeaux syndicaux,
02:54 beaucoup de jeunes aussi qui scandaient "grève générale, grève générale".
02:58 Beaucoup expliquent que ça revient, que cette décision du Conseil constitutionnel,
03:02 c'est pas la fin, ça va en fait remobiliser les troupes comme au lendemain du 49.3
03:08 que le mouvement va se revigorer, qu'il y aura d'autres mobilisations, d'autres actions
03:13 et il y en a beaucoup qui ont dans le viseur la manifestation du 1er mai,
03:18 que le quinquennat aussi d'Emmanuel Macron est désormais entaché,
03:22 que chacun de ces mouvements, de ces déplacements,
03:25 ils seront chahutés à partir de maintenant,
03:28 que Macron aurait pu sortir la tête haute, c'est ce que me disait aussi un militant.
03:33 Et puis concernant cette rencontre avec les syndicats qui est souhaitée par le Président,
03:38 je vous cite et ce sera la phrase de fin, ce militant,
03:41 vous en ferez la lecture que vous voulez mais j'imagine qu'elle est assez limpide,
03:45 ce n'est pas lui qui va les recevoir, c'est lui qui va être reçu.
03:48 Merci à vous Farida Noir, merci pour ce direct depuis le parvis de l'hôtel de ville,
03:54 voilà pour ces toutes premières réactions de la rue.
03:57 Nous verrons si cette mobilisation va se poursuivre et sous quelle forme,
04:00 mais tout d'abord cette décision des 9 sages, nous allons la résumer dans les grandes lignes,
04:06 c'est vous qui allez faire le job ce soir Jean-Pierre Camby,
04:09 vous êtes constitutionnaliste, quelles sont les grandes lignes de ce qui a été décidé par les sages ?
04:16 Alors le recours portait principalement sur l'absence de sincérité,
04:20 sur l'impossibilité d'utiliser le petit véhicule de la loi de financement rectificative
04:30 pour accrocher les gros wagons de la réforme du régime des retraites.
04:37 S'y ajouter des critiques sur le cumul 49-3, 47-1, vote bloqué, etc.
04:48 Voilà, tous les arguments sont des arguments de procédure.
04:54 La première chose que l'on puisse dire c'est que il est totalement anormal
05:00 de faire jouer au conseil constitutionnel un rôle qui n'est pas le sien.
05:06 C'est un peu comme si on demandait au juge, et chasissons nos procédures au juge de touche,
05:12 de venir remplacer le goal pour les tirs au but et uniquement pour la coupe du monde de football.
05:18 Que dites-vous ce soir donc Jean-Pierre Camby, quel est votre regard finalement ?
05:22 Vous estimez que ce qui a été décidé par le conseil constitutionnel à vos yeux est conforme ?
05:27 Tout à fait, le conseil constitutionnel n'a fait qu'appliquer sa jurisprudence,
05:33 c'est une très vieille jurisprudence, elle date de 1960 pour les premières décisions,
05:38 consistant à dire "ce que j'ai à regarder c'est si la procédure est dans les clous de ce qui est prévu,
05:46 c'est-à-dire de la loi organique sur les lois de financement de la sécurité sociale".
05:50 Dès lors que c'est dans les clous, le conseil constitutionnel ne peut plus se payer le luxe
05:56 d'aller censurer le dispositif, s'il l'avait fait il serait sorti de son rôle.
06:03 Thomas Klee, notre autre juriste sur ce plateau, ce soir retraite à 64 ans, report de l'âge validé,
06:12 référendum d'initiative partagée rejeté, index senior rejeté,
06:17 ce sont les grandes décisions, les grandes lignes des décisions prises par les sages.
06:21 Oui, c'est une décision qui est assez volumineuse, elle fait 120 considérants,
06:25 dans cette décision, effectivement, ce que vous avez dit, il y a bien d'autres choses,
06:28 il y a le détail minutieux des arguments procéduraux qui étaient évoqués par les recourants
06:34 et qui sont effectivement écartés les uns après les autres,
06:37 mais tout de même il y a au considérant 70 un élément qui est intéressant,
06:41 qui est dit que aucun de ces éléments à lui seul ne suffit à invalider la décision,
06:46 mais l'utilisation combinée, je cite, "l'utilisation combinée des procédures mises en oeuvre
06:51 a revêtu un caractère inhabituel", comme le Conseil constitutionnel,
06:56 là tempère un peu sa propre décision pour dire, on ne peut pas les écarter,
07:00 mais c'est vrai que la somme des éléments de procédure,
07:03 la procédure utilisée par le gouvernement est surprenante.
07:07 Mais cela dit, pour aller dans le sens de ce que vient de dire mon collègue Jean-Pierre Camby,
07:11 je crois que la décision qui a rendu ce soir, elle était attendue en réalité,
07:15 il y a eu une forme d'hystérisation autour du débat par rapport au Conseil constitutionnel
07:20 qu'on nous a annoncé, qu'on a préparé comme une sorte, qu'on a fait attendre,
07:26 on n'a jamais vu d'ailleurs dans la Ve République une décision du Conseil constitutionnel autant attendue,
07:30 elle a été attendue quasiment comme une finale de coupe du monde,
07:33 avec une sorte de rétro-planning, de suspense, qui était à mon avis tout à fait exagéré,
07:40 il y a une part de mystification dans ce qui était prévu,
07:44 parce que, en réalité, on a voulu faire jouer au Conseil constitutionnel un rôle qui n'est pas le sien,
07:49 le Conseil constitutionnel, ce n'est pas le troisième tour de l'échange parlementaire,
07:54 ce n'est pas la corde de rappel de ceux qui ont perdu dans l'hémicycle,
07:59 ce n'est pas ça le rôle du Conseil constitutionnel.
08:01 Donc je crois quand même que tout le monde, d'ailleurs c'est très intéressant,
08:05 on s'est investi sur le sujet, on a assisté à 64 millions,
08:09 on est maintenant 64 millions de constitutionnalistes,
08:11 et on pourrait d'ailleurs espérer qu'on est un peu plus au sein du Conseil constitutionnel lui-même,
08:15 parce qu'il n'y a quand même aucun constitutionnaliste au sein du Conseil constitutionnel.
08:18 - Parmi les neuf seuls.
08:19 - C'est quand même une particularité à la française,
08:22 mais moi je suis très content que les gens s'emparent du droit,
08:26 parce que le droit c'est l'affaire de tous.
08:28 - Allez, nous poursuivons ce tour de table dans un instant,
08:30 20h11, Minute sur France Info, tout d'abord c'est le Fil Info avec vous, Emmanuel Langlois.
08:35 - Et le Conseil constitutionnel valide donc l'essentiel de la réforme des retraites,
08:40 dont le fameux report de l'âge de départ, à 64 ans,
08:44 les sages qui rejettent six propositions au total,
08:46 parmi lesquelles l'index senior, ainsi que la première demande de référendum d'initiative partagée déposée par la gauche,
08:53 le mois dernier sur le maintien de l'âge légal à 62 ans,
08:57 une seconde demande déposée hier par la gauche doit faire l'objet d'une nouvelle décision des sages,
09:02 et ce sera le 3 mai prochain.
09:04 Il n'y a ni vainqueur ni vaincu, réaction d'Elisabeth Borne sur Twitter,
09:09 la lutte continue et doit rassembler ses forces,
09:11 affirme au contraire Jean-Luc Mélenchon pour Marine Le Pen.
09:15 Le sort de la réforme n'est pas scellé,
09:18 131 rassemblements d'opposants à la réforme des retraites ont été recensés ce vendredi soir dans toute la France,
09:24 quelques incidents ce soir à Paris, dans le centre-ville, où des poubelles ont été incendiées.
09:30 Dans le reste de l'actualité, le corps sans vie d'un enfant retrouvé dans la rivière Sèvres à New York,
09:35 il correspond à la description de l'enfant autiste de 7 ans, porté disparu depuis dimanche dans la ville,
09:41 des analyses complémentaires sont en cours.
09:44 Et puis la sonde européenne Joyce s'est séparée avec succès de la fusée Ariane 5 cet après-midi à 1500 km d'altitude,
09:51 une trentaine de minutes après son décollage depuis Kourou en Guyane,
09:55 et en direction de Jupiter et de ses lunes glacées,
09:58 Joyce qui n'atteindra sa destination finale que dans 8 ans environ.
10:03 Un mot de tennis, l'italien Yannick Signeur a facilement disposé de son compatriote Lorenzo Musetti en 276262
10:11 pour rejoindre Holger Rouneux en demi-finale du Masters 1000 de Montécart.
10:15 Le double tenant du titre, Stefano Tsitsipas, le grec, s'incline quant à lui en quart de finale face à l'américain Taylor Fritz.
10:22 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
10:31 Nous poursuivons ce tour de table autour de la décision des sages du Conseil Constitutionnel.
10:35 Une première réaction au passage, le soulagement du député Renaissance du Gers, Jean-René Cazeneuve sur France Info.
10:41 Soulagement, je crois que c'est le mot, effectivement.
10:44 Notre système de retraite par répartition est sauvé et c'est pour nous le plus important.
10:49 C'était quand même le sens de cette loi et donc nous allons retrouver l'équilibre nécessaire de notre système de retraite
10:56 de manière à pouvoir continuer à payer les pensions des retraités.
11:00 La deuxième remarque, c'est que nous prenons acte des décisions du Conseil Constitutionnel.
11:08 Vous savez que nous l'aurions fait de toute façon, quelle que soit leur décision.
11:12 Et je voudrais vraiment, j'appelle vraiment à ce que chacun respecte la décision du Conseil Constitutionnel.
11:18 Beatrice Batteu, ce n'était qu'une décision. Il y a eu trop de pression autour de ce Conseil Constitutionnel.
11:24 C'est vrai que vous parliez d'hystérie du moment. Hystérisation, même l'hystérie de ce moment qui était attendue comme un événement majeur.
11:37 Ça a été très très monté aussi au cours des derniers jours par la gauche. Il y a une pression qui a été très très alimentée.
11:46 Je pense qu'il y a un point qui n'est pas une surprise, c'est-à-dire que les cavaliers législatifs ont été retoqués,
11:55 que ce soit l'index senior, le CDI senior, la retraite anticipée pour certains fonctionnaires.
12:04 Et là, on va voir comment ça va être repris dans la nouvelle loi travail qui va commencer à être discutée,
12:10 même si on voit bien que pour le moment, il n'y a aucune discussion qui soit possible avant le 1er mai.
12:16 Oui, à l'instant, validation de la réforme des retraites. J'en appelle au Président de la République qu'il ne faut pas promulguer cette loi.
12:22 Vient de lancer Laurent Berger de la CFDT sur TF1. Nous évoquerons dans un instant les réactions politiques et syndicales à ce qui s'est passé aujourd'hui.
12:31 Franck de Dieu, tour de table suite avec vous. Cette décision des sages du Conseil Constitutionnel, elle était attendue en quelque sorte ?
12:38 Oui, elle était attendue, mais si vous voulez, vous avez parlé de rôle inhabituel, vous avez parlé de confier à des juges un rôle qui n'était pas le leur.
12:49 Et ça prouve bien qu'il y a quand même une forme d'ambiguïté. Moi, je ne suis pas un juriste.
12:54 Mais effectivement, vous avez... Historiquement, le Conseil Constitutionnel n'est pas considéré comme un juge constitutionnel.
13:01 C'était un contre-pouvoir au Parlement. Nous avons notre tradition historique, plutôt roussoïste. La loi, c'est l'expression de la volonté générale.
13:11 Il n'y a rien au-dessus du Parlement. Et donc le Conseil Constitutionnel, historiquement, il a toujours un petit peu été négligé.
13:17 Donc on peut assumer le fait qu'il y a une ambiguïté politico-juridique au sein même du Conseil Constitutionnel et qui est liée d'ailleurs à leur propre légitimité.
13:28 C'est-à-dire qu'ils ont une légitimité qui est indirecte. Ils sont nommés par des personnes, les grands présidents de l'Assemblée, présidents de la République, présidents du Sénat.
13:41 Donc effectivement, ils ont une légitimité politique. Et cette ambiguïté-là, eh bien parfois, elle apparaît au grand jour. Et c'était le cas aujourd'hui.
13:48 - Julie Marie Leconte, il y a eu hystérisation à vos yeux ?
13:51 - Il faut faire attention quand on parle d'hystérisation. Revenons sur plusieurs points. D'abord, certes, neuf "sages" nommés par différentes instances du pouvoir.
14:04 Mais derrière, une armée tout de même de juristes qui travaillent. Donc on ne peut pas résumer les décisions du Conseil Constitutionnel au fait que les sages auraient été nommés par des pouvoirs,
14:18 dont d'ailleurs, historiquement également, ils s'affranchissent. Par ailleurs, quand on parle d'hystérisation du débat, attention, pas seulement du côté de la gauche.
14:29 Si on veut rester dans cette idée-là, l'exécutif lui-même a martelé depuis des jours et des semaines que les décisions du Conseil Constitutionnel marquaient la fin du chemin démocratique de ce texte.
14:43 La fin d'un chemin démocratique, on ne peut pas considérer que ce serait seulement anecdotique. La fin d'un chemin démocratique, c'est un moment important dans une démocratie et pour la République.
14:56 Sauf que ce soir, à la fin de ce chemin présenté comme la fin du chemin démocratique par l'exécutif, on se retrouve dans une situation où la question de la sortie de crise politique reste entière.
15:12 Véronique Rilsoult pour rebondir sur ce que disait tout à l'heure Thomas Klee, 68 millions de constitutionnalistes ont échangé là.
15:20 C'est sûr. Non, pas 68 millions, mais les chiffres sont assez éloquents. Parce que vous avez eu plus de 300 000 messages justes avec le mot Conseil Constitutionnel qui dégage...
15:29 Devenu un succès populaire, c'est ça.
15:31 Un succès populaire. Vous avez eu 100 000 messages jusqu'à 18h et depuis 200 000 messages. Donc le sujet s'enflamme.
15:37 Après, quand on regarde le mot réforme des retraites, là, c'est 600 000 messages dans la journée. Donc on voit que c'est un sujet qui est plus qu'explosif.
15:44 Et au sein de réforme des retraites, vous avez près de 300 000 messages, 350 000 exactement, qui appellent à la manifestation ou qui parlent de manifestation.
15:52 Quand on regarde la nature des échanges, au-delà du fait qu'il y a énormément d'appels en province et d'organisations pour qu'il y ait des manifestations,
16:00 globalement, les internautes ne sont pas forcément étonnés. Ils disent qu'ils attendaient la validation.
16:06 Les deux points sur lesquels ils insistent beaucoup et qui nourrissent leur colère, c'est le RIP, qui pour eux était le point d'attente, le point sur lequel ils espéraient beaucoup.
16:14 D'ailleurs, on a sorti un sondage hier pour Le Figaro qui disait que 74% des Français disaient que si c'était validé, ils se voyaient signés et abondés sur ce référendum,
16:24 en tout cas sur la pétition qui menait au référendum. Et puis après, il y a le sujet des fameux cavaliers sociaux qui sont très commentés en disant
16:31 « ça prouve bien qu'on l'a pris à l'envers, donc il ne faut pas lâcher ». En tout cas, les 66% des Français qui étaient encore mécontents hier,
16:38 dont beaucoup disaient qu'ils n'allaient pas participer, eh bien là, quand on lit les messages, on voit qu'ils ont plutôt envie de manifester et de s'exprimer.
16:47 – Jean-Pierre Camby, vous diriez que la composition de ce Conseil constitutionnel, les Neuf Sages, Thomas Klee, est trop politique à vos yeux ?
16:56 Il n'y a pas assez de techniciens ? Du coup, ça menait peut-être un petit voile, un petit doute autour de ce Conseil constitutionnel ?
17:03 – Je crois qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais système de nomination des membres. Nommés à vie pour la Cour suprême des États-Unis,
17:12 nommés par leur père pour la Cour italienne, il n'y a pas de bon ou de mauvais système. Il y a des bonnes et des mauvaises nominations.
17:22 Maintenant, le procès qui est fait à la composition du Conseil…
17:26 – Ça a été dit, politisé…
17:27 – Il est habituel, il est habituel. Chaque fois que le Conseil s'est trouvé dans ce genre de situation, pour le CPE, pour la loi immigration,
17:39 on a critiqué, évidemment, la composition du Conseil. Une fois encore, comment la défendre ? Indépendance totale,
17:48 il faut éviter de nommer des gens trop jeunes, compétence technique, évidemment.
17:53 Est-ce que la secrétaire générale de l'Assemblée nationale n'a pas la compétence technique pour statuer sur des questions de procédure ?
18:02 Est-ce que l'ancien directeur de cabinet du président du Sénat n'a pas la compétence ?
18:08 Évidemment, ils l'ont délibéré à neuf. Et je crois que ce que l'on peut défendre, une fois encore,
18:20 ce n'est pas la philosophie choisie en 1958. Elle est bonne ou elle est mauvaise ? Elle fait partie de la Constitution.
18:27 La tradition rousseauiste est terminée. Le Conseil constitutionnel l'a balancée depuis des années. Par conséquent...
18:37 – Selon quelle légitimité ? – Attendez, attendez, attendez.
18:39 Relancez pas parce qu'on va avoir le fil info dans un instant.
18:41 – La légitimité, elle est liée à la qualité des décisions rendues. Et la qualité des décisions rendues,
18:50 elle est liée à la qualité du raisonnement juridique.
18:53 – Et pour vous, le compte y était ?
18:55 – Pour moi, le compte y est totalement. On se fixe par rapport à la loi organique,
19:01 ce qu'elle dit sur les recettes et les dépenses, on y est. Le Conseil ne pouvait pas censurer.
19:07 – Allez, 20h22, nous poursuivons là-dessus. Dans un instant, nous sommes un petit peu en retard.
19:11 Le fil info, le retour avec vous, Emmanuel Langlois.
19:14 [Musique]
19:16 – Et c'est sans doute un tournant du quinquennat d'Emmanuel Macron.
19:18 Après trois mois de crise, le Conseil constitutionnel valide l'essentiel de la réforme des retraites,
19:24 dont le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
19:28 Les neuf sages qui censurent néanmoins six dispositions de la loi, dont l'index et le CDI senior.
19:34 Il bloque également une première demande de référendum d'initiative partagée déposée par la gauche.
19:39 Une seconde demande sera étudiée le 3 mai.
19:43 Selon l'Élysée maintenant, Emmanuel Macron devrait promulguer dans les prochains jours la loi.
19:48 Et ce soir sur TF1, Laurent Berger, le patron de la CFDT,
19:51 affirme que les syndicats n'iront pas à la rencontre après l'invitation du chef de l'État à recevoir ces syndicats.
19:58 Il en appelle par ailleurs au président de la République à ne pas promulguer cette loi sur la réforme des retraites.
20:04 Après quasiment trois mois de vastes manifestations et de grèves contre la réforme,
20:09 la première ministre Elisabeth Borne, elle juge sur Twitter qu'il n'y a ni vainqueur ni vaincu.
20:14 Le peuple a été ignoré, mis de côté, regrette de son côté.
20:18 A l'inverse, le député La France Insoumise, François Ruff.
20:22 L'intersyndical qui assure que le combat n'est pas fini et demande au chef de l'État, on le disait, de ne pas promulguer la loi.
20:28 Les syndicats qui appellent à faire du 1er mai un raz-de-marée populaire et historique à l'occasion de la journée de la fête du travail.
20:36 Dans l'actualité également, de nouveaux suspects, deux jeunes hommes de 22 et 23 ans,
20:40 mis en examen et placés en détention provisoire ce soir dans l'enquête pour assassinat
20:44 ouverte après la mort de Leslie et Kevin, ce couple des deux cèvres dont les corps avaient été retrouvés au début du mois de mars dernier.
20:51 Parmi les réactions ce soir, celle d'Alexis Corbière, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis,
21:06 pour qui le rejet demeure et rien ne s'arrête. Il était l'invité du 18-20 France Info.
21:11 Une colère évidemment, c'est une mauvaise décision qu'a pris le conseil constitutionnel,
21:15 mais le désaccord demeure, le rejet populaire demeure et rien ne s'arrête.
21:19 On a le droit de faire de la politique et que les choses soient claires, il est constitutionnel qu'on a le droit de manifester,
21:26 il est constitutionnel qu'on a le droit de faire grève et aucune décision ne peut dire à un peuple maintenant
21:31 "c'est fini et vos désaccords doivent être enterrés". Non, il faut continuer.
21:36 Voilà, il faut continuer, nous dit Alexis Corbière. D'autres réactions ce soir à venir.
21:39 Thomas Clé, pas d'accord avec Jean-Pierre Camby ?
21:42 Ni avec Alexis Corbière d'ailleurs. Un constitutionnaliste de plus ce soir, Alexis Corbière donc.
21:47 Non, avec Jean-Pierre Camby, non, un point de désaccord.
21:51 Moi je crois que, autant sur la décision de ce soir, je pense que c'est une décision qui est bien rédigée,
21:55 qui est bien construite, qui est bien charpentée et qui répond à chacun des arguments,
21:58 autant je considère que ce conseil constitutionnel et cette composition est illégitime et même doublement illégitime.
22:05 Elle est illégitime de par ses conditions de nomination, c'est-à-dire c'est un peu le fait de trois princes,
22:10 président de la République, président de l'Assemblée Nationale, président du Sénat,
22:13 qui choisissent parfois d'anciens ministres dont on ne connaissait pas l'appétence pour le droit constitutionnel.
22:18 C'est le cas par exemple de Madame Gourault, qui est peut-être excellente, mais qui est une prof d'histoire.
22:23 Pour vérifier la constitutionnalité des lois, il vaut mieux avoir un constitutionnaliste.
22:28 Et puis, deuxième illégitimité, il n'y a pas de constitutionnaliste au conseil constitutionnel.
22:33 C'est quand même aberrant de le dire comme ça, c'est une singularité à la française.
22:37 Il n'y a même que trois juristes sur neuf membres, il y a trois juristes.
22:40 Les juristes sont minoritaires. Alors moi je ne pense pas qu'il faut qu'il n'y ait que des juristes.
22:44 Je pense que c'est bien qu'il y ait des gens qui viennent aussi de la société,
22:47 qui aient éventuellement une expérience politique, mais il faut quand même,
22:49 de cette instance suprême qui est là pour nous donner la constitutionnalité des lois,
22:53 si on pouvait avoir un constitutionnaliste ou deux dans cette instance, ça ne me semblerait pas complètement délirant. Voilà.
22:59 Oui, là-dessus, Franck Dedieu ?
23:01 Non mais 68 millions de constitutionnalistes, c'est peut-être un peu beaucoup,
23:04 mais 50 personnes qui ont le droit de déterminer ce qui va changer la vie au quotidien des millions de gens,
23:11 et bien là, je suis désolé, il y a un problème.
23:13 Je ne suis pas d'accord non plus avec Franck Dedieu, je ne suis d'accord avec personne.
23:16 L'avis de Jean-Pierre Camby là-dessus ?
23:18 Ils le font parce que la constitution leur dit de le faire.
23:26 Si on n'est pas d'accord avec ces institutions, on peut en changer.
23:30 En 58, le Conseil constitutionnel, il est apparu comme une anomalie historique.
23:36 Depuis, si je puis me permettre, il a fait son trou.
23:41 Il a prouvé qu'il était à sa place dans les institutions de la Vème République.
23:47 On peut évidemment critiquer.
23:49 Autour de cette table, je pense qu'on sera tous d'accord pour dire que
23:53 la présence des anciens présidents de la République pose incontestablement un problème institutionnel.
23:59 Il ne devrait pas y avoir un dispositif pareil.
24:03 Qu'est-ce qu'ils font ? Heureusement, actuellement, il n'y en a aucun.
24:06 Sinon, vous imaginez la critique supplémentaire.
24:08 Bien entendu, on peut s'interroger sur telle, telle, telle nomination.
24:13 Est-ce qu'elle est bonne ? Est-ce qu'elle est mauvaise ? Etc.
24:15 On peut faire tout cela.
24:17 Mais la place institutionnelle du Conseil constitutionnel,
24:21 aujourd'hui, elle est garantie dans le cadre des institutions.
24:25 Et la preuve, c'est que toutes les démocraties nouvelles,
24:29 lorsqu'une démocratie sort d'un régime totalitaire,
24:34 la première chose qu'elle fait, c'est d'instaurer un contrôle de constitutionnalité de la loi.
24:39 Et pour vous, ce contrôle y était, aujourd'hui, indubitablement.
24:43 - C'est ce que vous nous dites, Jean-Pierre Camby.
24:45 Je vous fais entendre une réaction, parce que certains contestent ce qui s'est produit aujourd'hui.
24:50 Il s'agit de Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT.
24:54 Je rappelle que l'intersyndicale n'acceptera pas l'invitation lancée ce vendredi
24:59 par Emmanuel Macron à venir discuter mardi prochain.
25:02 Pas d'échange avant le 1er mai.
25:04 Voici Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT,
25:08 et elle nous dit comment elle a réagi à la loi.
25:11 - La loi, elle sort encore plus déséquilibrée et violente qu'auparavant,
25:17 avec des hypocrisies centrales,
25:19 puisqu'on fait croire qu'on pourrait travailler deux ans de plus jusqu'à 64 ans.
25:23 Et de l'autre côté, on n'impose aucune obligation de faire travailler des seniors.
25:28 Et on sait que les entreprises licencient à tour de bras les salariés de plus de 60 ans.
25:32 Donc nous, nous avons un message, l'ensemble des organisations syndicales,
25:36 nous appelons le président de la République à retrouver la sagesse,
25:40 à faire preuve d'écoute et à comprendre ce qui se passe dans le pays
25:44 et à ne pas promulguer cette loi.
25:46 - Julie Marie Lecomte, un coup pour rien on a envie de dire ce soir, non ?
25:49 - Non, pas vraiment. Non, non, pas un coup pour rien.
25:53 Le report de l'âge légal à la retraite à 64 ans est validé.
25:58 Le texte, effectivement, est amputé de ses mesures sous-sèches.
26:04 - Un coup pour rien pour avancer.
26:07 - Pour renouer le dialogue.
26:09 - En tout cas, là, ce soir, on est dans une situation d'impasse
26:13 puisque la prochaine étape, pointée d'ailleurs dans le communiqué
26:16 qu'adresse le gouvernement à l'ensemble des rédactions, donc à travers nous, aux Français,
26:21 le gouvernement, dans ce communiqué, fait de la rencontre et de la reprise du dialogue
26:27 avec les syndicats, la prochaine étape.
26:30 Et ce soir, les syndicats disent non.
26:33 C'est-à-dire que si l'exécutif s'attendait à voir le Front syndical s'effondrer ce soir,
26:38 ça n'est pas le cas.
26:41 Donc la question reste entière de la manière dont maintenant on reprend ces mesures sociales
26:45 qui font un équilibre, pour le dire vite, du texte.
26:49 Est-ce qu'on les reprend très vite dans un texte, sans repasser par un dialogue syndical ou pas ?
26:54 Est-ce qu'on mise sur le fait qu'il sera possible néanmoins de remettre les syndicats
26:59 autour de la table ? Par quel processus ? Avec quel argument ? Ce soir, on ne le sait pas.
27:04 - Mot de la fin sur le Conseil constitutionnel avec vous, Jean-Pierre Canuy.
27:08 - Eh bien, tout ce que je puis dire, c'est que c'est pas la prolongation du débat.
27:16 Le débat, il a eu lieu. Il a eu lieu dans les conditions qu'ont choisies le gouvernement.
27:21 Ces conditions ont été contestées et ces conditions ont été validées.
27:26 C'est, je crois, la seule conséquence qu'on puisse tirer de cette décision.
27:32 Au-delà, dire que le président ne doit pas promulguer la loi, s'il n'avait pas voulu le faire,
27:39 il avait les moyens de ne pas le faire depuis longtemps.
27:43 Donc je pense que là, la partie parlementaire et la partie contrôle de constitutionnalité est achevée.
27:52 Maintenant, la réouverture d'un dialogue est toujours possible. Elle est souhaitable.
27:58 Mais on peut espérer que cette décision apaise un peu le conflit dans le pays.
28:03 - Allez, merci Jean-Pierre Canuy. Je vous libère, constitutionnaliste, professeur asocial,
28:06 l'Université Paris-Saclay. Merci de nous avoir éclairés. Je vous libère également, vous, Julie, Marie Lecomte.
28:12 Il est 20h31 sur France 1.
28:15 (Générique)
28:21 - Et l'info, c'est avec vous. Bonsoir, Sophie Echelle.
28:24 - Bonsoir. Des manifestations en cours partout en France pour protester contre la décision du Conseil constitutionnel
28:30 qui a validé l'essentiel de la réforme des retraites, y compris le report de l'âge légal de départ à 64 ans,
28:36 rassemblement à Rennes, Lyon, Grenoble et Paris aussi, où un cortège improvisé se dirige vers la place de la Bastille,
28:42 alors que la situation est en train de se tendre avec les forces de l'ordre.
28:46 Ce soir, l'intersyndical demande solennellement à Emmanuel Macron de ne pas promulguer sa réforme des retraites.
28:52 Ce sera fait dans les prochains jours, selon l'Elysée.
28:55 Le SMIC augmentera d'un peu plus de 2% au 1er mai, annonce Elisabeth Borne aujourd'hui en visite dans un supermarché en Neury-Loire.
29:02 Revalorisation mécanique en raison de l'inflation, ce n'est pas un coup de pouce du gouvernement.
29:07 Dans le détail, cela représente une augmentation d'environ 30 euros par mois.
29:11 Deux nouvelles personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire dans le cadre de l'enquête pour assassinat,
29:17 ouverte après la mort de Kevin et Leslie.
29:19 Ce jeune couple disparu dans les Deux-Sèvres en novembre et dont les corps ont été retrouvés début mars.
29:24 Trois autres suspects sont toujours incarcérés dans cette affaire.
29:27 La sonde spatiale européenne Joues est en route vers Jupiter et ses lunes glacées.
29:32 Après un report hier, elle a bien décollé à bord d'une fusée Ariane 5 cet après-midi,
29:36 puis s'est séparée de cette fusée avec succès pour continuer son voyage. Son voyage durera environ 8 ans.
29:42 Et puis un mot de football, avec le retour de la Ligue 1 ce soir, coup d'envoi de la 31e journée, Toulouse reçoit Lyon à 21h.
29:50 France Info
29:52 20h21, France Info, les informés, Jean-François Aquilli.
29:59 Nous sommes après la décision du Conseil constitutionnel, édition spéciale des informés de France Info,
30:08 avec Thomas Cley, professeur de droit à l'Université Paris 1, Panthéon, Sorbonne et Avocat,
30:13 avec Béatrice Mathieu, rédactrice en chef à L'Express, Franck Dedieu, le directeur adjoint de la rédaction de Marianne et Véronique Relsult,
30:20 la présidente de Backbone Consulting. Nous allons poser la question ce soir,
30:26 quelles sont les réactions chez les politiques, dans les syndicats, que va faire Emmanuel Macron ?
30:32 Les opposants, il faut le dire, et bien il reste ce soir très remonté, chose entendue, dans les manifs un peu partout en France.
30:41 Je suis complètement scandalisé par le choix qui vient d'être fait, qui est un déni de démocratie absolue pour moi.
30:46 C'est vraiment ne pas tenir compte de la majorité des Français, des citoyens de notre pays.
30:52 Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se passe quand la démocratie elle est cassée comme ça ?
30:56 Qu'il y a un pouvoir qui ferme les yeux, qui se bouge les oreilles et qui fonce tout droit dans le mur ?
31:02 On se doutait que c'était ce qui allait se passer, mais je pense que même si on s'attendait à ce scénario,
31:07 c'est quand même important de montrer qu'on est là et qu'on ne lâchera pas.
31:10 Aujourd'hui on s'est foutus de moi, parce que je pense que Macron ne nous entend pas.
31:15 Il n'a pas compris que la France c'était nous. Maintenant qu'est-ce qu'il cherche ?
31:20 Il cherche que les jeunes mettent le camp à feu et à sang.
31:22 Véronique Ressoult, vous venez d'entendre cet habitant du camp qui nous dit "Macron ne nous entend pas".
31:28 Est-ce que, au fond, et je sais que vous scrutez l'opinion publique en permanence,
31:33 la réforme des retraites, l'opposition à cette réforme, ne s'est pas muée peu à peu en opposition à la personnalité du président Emmanuel Macron ?
31:41 Ce qui est certain, c'est qu'au début, quand on regardait dans les manifestations, dans les messages, c'était plutôt Madame Borne et Monsieur Dussopt.
31:47 Et aujourd'hui c'est Emmanuel Macron, les deux autres noms ont presque disparu des discussions,
31:52 même si on peut encore parler de Madame Borne, c'est lui qui incarne la réalité d'eux.
31:56 Et d'ailleurs, les manifestants attendent de sa part un geste pour dire qu'il ne va pas appliquer cette loi.
32:03 Et donc c'est pour les Français, finalement, lui qui incarne cette réalité.
32:07 Mais au-delà de la réforme des retraites, c'est aussi des discussions qui sont plus sur...
32:12 On n'est pas entendu, d'ailleurs, la fameuse chanson "On est là", qu'on entendait tout à l'heure dans l'extrait que vous avez passé,
32:18 est le symbole de cette réalité, de dire "Entendez-nous",
32:21 sachant que ça fait des semaines et des semaines que les sondages, quels que soient les instituts,
32:25 égrènent une réalité qui est "Les Français ne veulent pas de cette réforme",
32:29 et donc ils ont l'impression qu'ils ne sont pas entendus,
32:32 même s'il y a un sujet de respect des instances démocratiques,
32:36 ils ont cette impression-là, et donc aujourd'hui ils sont plutôt en colère.
32:40 Pour autant, ça ne veut pas dire qu'ils vont descendre dans la rue, on y reviendra.
32:43 – Pour réagir, pour rebondir sur ce que vous venez d'expliquer, Véronique Ressous,
32:47 je vous propose de réécouter cette phrase, ce propos d'Emmanuel Macron,
32:52 cette allusion lors de sa visite ce matin du chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
33:00 nous étions avant la décision du Conseil constitutionnel.
33:04 – Le cap qu'on avait ouvert était un peu…
33:07 Le "Connais-je entendu" il y a 4 ans, quand on a dit "il faut le faire en 5 ans",
33:11 mais c'est quand on fixe un cap avec une ambition qu'on fait bouger l'impossible,
33:15 et vous êtes tous en train de le faire, je dis en train parce que je touche…
33:20 Il faut qu'on y arrive, l'année devant nous ne sera pas plus simple, mais elle sera décisive.
33:25 – On avance. – Et vous pouvez être fiers de ce que vous avez déjà fait.
33:29 – Merci, et on continue. – Et transmettez-le à tous les compagnons.
33:31 – Et on ne lâche rien, merci monsieur le président. – Ne rien lâcher, c'est ma devise.
33:33 – "Ne rien lâcher", Béatrice Mathieu, c'est ma devise,
33:36 donc il parle de Notre-Dame de Paris, mais il pense à la réforme des retraites.
33:40 C'est Emmanuel Macron, il ne lâchera rien, il ne reculera pas en réalité.
33:45 – Ce qui est fou en fait en termes de communication, c'est-à-dire qu'il dit
33:49 "j'invite tes partenaires à venir discuter mardi", bon là ils ont déjà dit…
33:53 tout en disant "mais de toute façon je maintiens le cap, je ne lâcherai rien",
33:57 comme Elisabeth Borne la semaine dernière avait dit le week-end dernier
34:01 "on gardera, il n'y a rien à changer etc., on gardera", tout en invitant
34:06 un dialogue qui a duré une heure, mercredi matin avec les partenaires sociaux,
34:10 donc ça n'a servi à rien, et donc il est toujours dans cette dualité,
34:16 et de fait, si on revient à la méthode de la réforme et la façon dont s'est construite cette loi,
34:25 indépendamment de savoir si on est pour ou contre, indépendamment,
34:29 je reste juste sur la question de la méthode, il y a quand même une faute magistrale
34:36 du président de la République dans cette façon de cet enfermement,
34:40 et après une construction de la loi qui a été vraiment pour le coup mal faite avec…
34:45 – Vous dites "faute" ce soir, vous…
34:47 – Oui, faute dans la communication et après dans la construction même de la loi,
34:51 avec les erreurs sur, ou en tout cas les manquements sur les 1200 euros par mois,
34:58 sur la question des femmes, et cette loi, cette réforme a été extrêmement mal présentée,
35:07 donc la méthode doit être complètement critiquée.
35:11 – Changement de méthode, Thomas Kley, vous diriez que le président là,
35:14 il doit aller au bout de sa détermination, quoi qu'il en coûte ?
35:19 – Il dit qu'il ne va rien lâcher, mais on ne sait pas ce qu'il tient en fait,
35:24 parce qu'il est effectivement là très affaibli politiquement,
35:28 il aurait été beaucoup plus si ce soir le conseil constitutionnel
35:32 avait invalidé l'article 7 du projet de loi,
35:36 donc effectivement au fond le conseil constitutionnel aujourd'hui,
35:39 il avait le choix entre une crise sociale et une crise politique,
35:42 crise sociale si jamais, ce qui est en train peut-être d'émerger,
35:46 si en validant, et une crise politique en invalidant,
35:50 parce que le pouvoir exécutif s'est retrouvé totalement affaibli, démonétisé,
35:56 mais pour autant je pense que tout le monde a maintenant intérêt à passer à autre chose,
36:00 ce n'est pas vrai qu'il ne va pas promulguer maintenant,
36:04 qu'il va engager une nouvelle réflexion, non, il faut maintenant considérer…
36:08 – Passer à autre chose, c'est ça.
36:09 – Passer à autre chose, la loi va être promulguée dans les 48 heures,
36:11 ça a été annoncé par le président de la République,
36:13 alors moi je veux bien qu'on continue à bloquer etc.
36:15 mais je pense qu'il faut maintenant effectivement passer à autre chose
36:18 et essayer de renouer le dialogue avec des gens qui pour l'instant n'en veulent pas.
36:21 – Maîtrice Mathieu et Franck de Dieu aussi.
36:22 – Non mais il y a ce que, quand le président dit "il faut passer à autre chose"
36:27 et puis il y a ce que veulent les gens et ceux qui sont dans la rue,
36:29 je n'ai pas l'impression que dans les prochains jours
36:32 et dans les prochaines semaines ils veuillent passer à autre chose,
36:34 parce que en fait à travers cette réforme de la loi
36:38 c'est une agrégation de colères qui dépasse de loin
36:43 et même de très très loin la question des retraites,
36:46 et donc je pense que ça ne va pas passer.
36:47 – Qu'est-ce qui fait rentrer les gens chez eux un jour à terme à vos yeux ?
36:52 – Justement, je ne vois pas.
36:55 À partir du moment où le Conseil constitutionnel vide de la loi
37:01 les quelques points sociaux, et puis également remet, retoque
37:06 le référendum d'initiative partagée.
37:08 Alors il y aura un deuxième référendum d'initiative partagée,
37:11 donc le débat va se poursuivre.
37:13 – Début mai, oui.
37:14 – Début mai, donc effectivement on va avoir du temps
37:18 et il est possible qu'entre temps le mouvement s'essouffle,
37:21 mais rappelez-vous on a beaucoup parlé, et c'était intéressant,
37:24 parce que quand vous dites 48 millions de constitutionnalistes,
37:26 ça fait beaucoup.
37:27 – 68.
37:28 – Pardon 68.
37:29 – 68, sauf au Conseil constitutionnel.
37:30 – Ça fait beaucoup, mais c'est quand même pas mal aussi
37:32 que les Français s'intéressent à des considérations politiques, juridiques,
37:36 un peu comme lors du traité constitutionnel européen,
37:39 et je trouve que c'est la preuve quand même que les Français se sont emparés du sujet.
37:45 On a parlé de double légitimité, la légitimité incontestable
37:49 d'un président qui est élu et qui a avec lui le droit,
37:52 mais pour avoir une assise démocratique, juridique forte,
37:55 il faut avoir aussi le nombre, et le nombre ce sont les gens,
37:59 et là effectivement il y a un problème de légitimité.
38:02 Vous êtes face à un Conseil constitutionnel qui, à mon sens,
38:06 a sur le plan politique encore moins de légitimité,
38:09 et c'est d'ailleurs aussi votre analyse.
38:11 Donc quelque part vous avez une situation aujourd'hui
38:14 qui va être encore plus conflictuelle,
38:16 et j'y reviendrai parce que je sens que je suis un petit peu long,
38:19 sur les sorties politiques possibles pour Emmanuel Macron qui dit
38:23 "je ne lâche rien, mais moi j'entends les syndicalistes dire "on ne lâche rien".
38:27 Rappelez-vous c'est un slogan qu'on chante habituellement.
38:31 – Elle n'est pas longue mais intéressante c'est sûr, Franck de Dieu,
38:34 nous entendons dans un instant quelques réactions politiques,
38:36 20h41 sur France Info, c'est l'heure du "Fait l'info" avec Emmanuel Langlois.
38:41 – Les syndicats qui demandent à Emmanuel Macron
38:44 de ne pas promulguer la réforme des retraites
38:47 et n'accepteront pas de réunion avec l'exécutif
38:49 avant le défilé du 1er mai, après la validation par le Conseil constitutionnel
38:53 de l'essentiel de la réforme, dont le report de l'âge de départ de 62 à 64 ans.
38:59 La CGT, elle, prévoit de se mobiliser les jeudis 20 et vendredis 28 avril prochains
39:05 à travers de nouvelles actions.
39:07 "Cette séquence-là n'est pas terminée", affirme Laurent Berger,
39:11 le secrétaire général de la CFDT, invité ce soir du 20h de TF1.
39:15 Autre réaction, "il n'y a ni vainqueur ni vaincu",
39:18 c'est ce qu'affirme Elisabeth Borne,
39:20 "la lutte continue et doit rassembler ses forces", réagit quant à lui,
39:24 Jean-Luc Mélenchon, le chef de file des Insoumis.
39:26 Pour Marine Le Pen, le sort de la réforme n'est pas scellé.
39:30 Sur France Info, Jean-René Cazeneuve, député Renaissance et rapporteur général
39:34 de la commission des finances à l'Assemblée, se dit soulagé
39:38 après cette décision du Conseil constitutionnel.
39:41 Plus de 130 rassemblements sont prévus ce soir dans toute la France.
39:45 Après cette décision annoncée peu avant 18h, à Paris,
39:49 les manifestants ont improvisé un cortège qui circule dans le centre de la capitale.
39:53 Aujourd'hui, situation tendue dans le cortège à Grenoble
39:56 où des grenades lacrymogènes ont été lancées par les forces de l'ordre
39:59 sur le trajet des manifestants.
40:02 A l'étranger, une frappe russe sur un immeuble d'habitation
40:05 a fait au moins 5 morts et 15 blessés, dont un enfant de 2 ans.
40:08 Ce vendredi, à Sloviansk, une ville de l'Est de l'Ukraine,
40:12 le gouverneur local prévient que 7 personnes
40:15 pourraient être encore ensevelies sous les décombres.
40:18 [Musique]
40:22 20h21, les informés, Jean-François Aquiline.
40:27 Parmi les réactions des personnalités politiques,
40:30 celle de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.
40:34 C'est une décision purement juridique, purement formelle,
40:38 mais qu'elle ne refermera pas sur le fond la fracture qui s'est créée
40:41 entre le président de la République et le peuple français,
40:44 et entre le gouvernement et la représentation nationale.
40:46 C'est une décision de forme, c'est une décision juridique
40:49 qui confirme aujourd'hui le fossé qui s'est creusé
40:51 entre nos dirigeants, nos responsables politiques et le peuple français
40:54 qui reste très majoritairement opposé à cette réforme des retraites.
40:57 Et je pense que cette décision formelle et juridique
41:00 ne réparera pas les 2 ans de vie qui sont enlevés par le gouvernement au peuple français.
41:04 Marine Le Pen ajoute que le sort politique de la réforme des retraites
41:07 n'est pas scellé. La leader du RN, pour qui il appartiendra
41:11 de préparer l'alternance qui reviendra sur cette réforme,
41:14 en gros, Véronique Relsoud, ses rendez-vous en 2027.
41:17 Je ne sais pas si l'opinion publique est déjà branchée là-dessus,
41:20 il y a quand même 4 ans devant nous.
41:22 L'opinion publique n'est pas branchée sur 2027,
41:24 les politiques le sont certainement, mais pas l'opinion publique.
41:27 En revanche, on peut dire que pour le moment,
41:30 tout ce conflit profite d'abord aux syndicalistes,
41:33 l'image des syndicalistes et des syndicats a vraiment progressé,
41:37 et bien sûr au RN, même si dans le fond, il s'exprime assez peu.
41:41 Les militants du RN s'expriment, mais ce ne sont pas
41:44 les militants les plus virulents et les plus actifs,
41:48 et globalement, ils en sortent plutôt bien.
41:52 Ils arrivent tranquillement.
41:55 - Un RN à bas bruit, qui progresse dans les enquêtes d'opinion.
41:59 - Oui, vraiment systématiquement.
42:01 - Et qui respecte les institutions.
42:03 - Ce qui est tragique, c'est que ce soit le RN
42:06 qui respecte les institutions. Ce que vient de dire Jardin de Mardela,
42:09 c'est une décision purement juridique, elle ne retire rien à la fracture.
42:13 C'est un commentaire bien plus digne que ceux de la FI.
42:17 Ils sont dans le respect des institutions depuis le début,
42:20 ils n'ont pas hystérisé le Parlement, ils n'ont pas fait de pitrerie au Parlement,
42:24 ils n'ont pas fait grand chose d'ailleurs, parce qu'ils n'ont rien à proposer, évidemment,
42:27 mais vis-à-vis des institutions, ils n'ont qu'à attendre et ramasser la mise
42:31 que vient leur verser la FI et la NUPES,
42:34 avec la complicité coupable du PS.
42:37 - Triste, pourquoi ?
42:39 - Parce qu'il fait partie de la NUPES, et qu'il a participé à tout ça.
42:42 - C'est quand même tragique. - C'est rendez-vous en 2027, cette histoire.
42:45 - Bien sûr, mais c'est ce qu'elle dit d'ailleurs,
42:48 il faudra préparer l'avenir et une alternance, etc.
42:51 Donc elle est en train de donner rendez-vous,
42:54 et je partage totalement ce que vous dites,
42:57 il y a un côté tragique, en fait, dans cette farce politique
43:01 que l'on est en train de voir sous nos yeux.
43:03 - Elle va réagir, Franck Delieu ?
43:05 - En rapport à la montée du RN, si on passe en revue,
43:08 je vais faire rapidement, les options qui restent à l'exécutif.
43:11 Vous avez premièrement la dissolution, et là, il faut bien avouer
43:14 que les sondages montrent que la NUPES resterait stable,
43:18 Renaissance baisserait, et ça ferait le jeu du RN,
43:21 donc pas possible.
43:23 Vous avez la théorie du texte par texte, peut-être va-t-on en parler,
43:27 demain un texte de nature plus sociale, après demain un texte de nature plus régalienne.
43:32 - Piégeux. - Pardon ?
43:34 - Très, parce qu'à chaque fois, vous allez devoir compter sur des LR qui sont évanescents,
43:41 vous allez avoir au sein de la majorité parlementaire des dissensions,
43:47 et enfin, alors là, très piégeux, je suis d'accord avec vous,
43:50 et enfin, troisième option, c'est une sorte de coalition à la Mitterrand 88,
43:55 qui consiste à dire "je vais faire l'ouverture avec des centristes,
43:58 Macron ferait des ouvertures avec des LR,
44:01 mais alors là, à ce moment-là, on rentre vraiment dans une autre dimension
44:05 qui n'est peut-être pas, et là je parle sous le contrôle de mon éminent voisin juriste,
44:11 là, c'est de la tradition, je dirais, plutôt parlementaire de coalition
44:16 qui n'est pas la nôtre sous la cinquième.
44:18 Résultat, je ne vois pas d'option, véritablement.
44:22 - Il y a le remaniement.
44:24 - Non, en fait, si on regarde de ce que l'opinion publique aujourd'hui attend,
44:28 c'est pas tellement des options de ce type-là,
44:30 leur sujet, c'est, ils veulent s'exprimer, donc c'est le référendum,
44:34 et ça bénéficie plutôt au RN qui a toujours dit que les référendums seraient importants,
44:39 donc, que ce soit faisable ou pas, que ce soit complexe,
44:43 que le référendum d'initiative partagée soit un long processus,
44:47 dans le fond, ce qu'on peut voir aujourd'hui, c'est que les uns et les autres
44:52 n'ont plus forcément envie de descendre dans la rue,
44:54 66% des Français disent qu'ils soutiennent le mouvement,
44:56 mais il y a 53% qui disent "mais sans y participer, parce qu'on a peur,
45:00 parce qu'on n'a plus les moyens, parce qu'on s'est compliqué".
45:02 - Parce que oui, la grève, ça coûte cher.
45:03 - Et ça coûte cher, mais ils ont envie d'exprimer leur opinion.
45:06 - Sauf qu'ils ne pourront pas le faire.
45:07 - Et donc, comme ils ne pourront pas le faire...
45:09 - Le référendum d'initiative partagée, ce soir, il y en a un qui est déjà repoussé,
45:13 mais il faut dire que la question avait été terriblement mal posée,
45:16 puisqu'ils se sont trompés dans l'âge de départ à la retraite,
45:20 ceux qui ont fait le référendum.
45:22 - Vous présentez les choses.
45:23 - En tout cas, c'est la réponse du conseil constitutionnel.
45:26 - Avec un salophisme.
45:27 - Il a été annoncé qu'hier, et d'ailleurs pour corriger leur propre erreur,
45:32 une nouvelle demande de référendum d'initiative partagée avait été déposée,
45:36 sauf qu'elle fait fi d'un article de la Constitution,
45:40 qui est quand même l'article 11, c'est-à-dire l'article sur les référendums,
45:43 qui serait bien, qui peut être conseillé de lire quand on fait une demande de référendum,
45:47 qui dit qu'il ne peut pas y avoir de référendum dans l'année qui suit la disposition
45:52 dont il est demandé d'abroger.
45:54 Donc cet article 11 empêche de toute façon,
45:56 et c'est pour ça que je vous l'annonce en avant-première,
45:59 que la décision du 3 mai du conseil constitutionnel
46:01 sera une décision qui dira cette nouvelle demande de référendum.
46:03 - Ce sera une porte fermée.
46:04 - Ce sera de nouveau fermée, il faudra attendre un an.
46:06 - Ce sera une porte fermée, mais c'est ça que les Français font à la porte de sortie.
46:08 - Moi je parlais des portes de sortie pour l'exécutif.
46:11 - Alors justement, il y a peut-être une possibilité, une éventualité,
46:15 ça s'appelle le remaniement.
46:16 Je vous propose d'écouter, ce n'est pas lié à ça, mais pour l'illustrer,
46:20 tiens les mots d'une personnalité qui a tweeté aujourd'hui
46:24 "ni vainqueur ni vaincu", c'est la Première Ministre Elisabeth Borne,
46:27 ce qu'elle disait accessoirement ce matin en déplacement.
46:30 - Donc ce texte, il a été débattu, 175 heures de débat,
46:35 ensuite il a été adopté, il est soumis à la décision du conseil constitutionnel,
46:41 et il aura alors achevé le processus démocratique.
46:44 C'est important qu'on puisse aussi prendre en compte
46:47 l'ensemble des préoccupations, mettre en œuvre et que des discussions
46:51 puissent s'engager avec les organisations patronales et syndicales
46:55 sur beaucoup de mesures qui sont prévues dans cette réforme.
46:58 Le maintien dans l'emploi des seigneurs, la meilleure prise en compte de la pénibilité.
47:02 - Voilà donc la Première Ministre Elisabeth Borne, ce matin en déplacement,
47:06 avant la décision du conseil constitutionnel.
47:08 Peut-elle rester à Matignon ? Le remaniement est-il une solution ?
47:11 Est-ce que ça peut provoquer une sorte de réflexe au sein de la population ?
47:15 Je vous pose la question dans un court instant, il est 20h50 sur France Info.
47:19 Tout d'abord, le fil info, le retour, Emmanuel Langlois.
47:22 - C'est donc peu avant 18h, tout à l'heure, que le conseil constitutionnel
47:26 a validé l'essentiel de la réforme des retraites,
47:29 dont le report de l'âge de départ légal de 62 à 64 ans.
47:33 Les 9 sages qui rejettent aussi 6 propositions, 6 dispositions,
47:37 parmi lesquelles l'index seigneur, ainsi que la première demande de référendum
47:41 d'initiative partagée déposée par la gauche sur le maintien de l'âge légal de départ à 62 ans.
47:47 Une deuxième demande déposée hier doit faire l'objet d'une nouvelle décision,
47:51 ce sera le 3 mai précisément.
47:53 Parmi les réactions, il n'y a ni vainqueur ni vaincu,
47:55 c'est la réaction d'Elisabeth Borne, la chef du gouvernement.
47:59 La lutte continue et doit rassembler ses forces, affirme au contraire Jean-Luc Mélenchon.
48:03 Pour Marine Le Pen, le sort de la réforme n'est pas scellé.
48:06 131 rassemblements d'opposants à cette réforme des retraites ont été recensés ce vendredi dans toute la France.
48:13 Le corps sans vide, un enfant a été retrouvé dans la rivière Sèvres à Niord.
48:18 Il correspond à la description du garçonné autiste de 7 ans,
48:21 porté disparu depuis dimanche dernier dans la ville.
48:24 Des analyses complémentaires sont en cours.
48:27 Et puis ce coup de tonnerre dans la politique varoise,
48:30 le maire de Toulon, Hubert Falco, condamné aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Marseille
48:34 à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour recel de détournement de fonds publics.
48:41 Il est condamné pour avoir utilisé de l'argent public pour ses repas
48:44 et faire nettoyer ses vêtements pendant plusieurs années,
48:47 après avoir quitté son poste de président du département du Var.
48:51 Un mot de football avec ce match d'ouverture de la 30e journée de Ligue 1 ce soir.
48:55 Toulouse reçoit Lyon, c'est à partir de 21h.
48:59 France Info
49:02 20h21, les informés, Jean-François Aquiline.
49:08 - Franck de Dieu, on va essayer de faire vite, si je vous dis remaniement ?
49:12 - Je vous réponds, tout le monde s'en fout.
49:14 Sauf peut-être les principaux intéressés, effectivement.
49:17 - Il y a 50 personnes hier.
49:19 - Effectivement, ils n'attendent pas ça.
49:22 Je dirais que ce soit le même changement de Premier ministre.
49:25 Ce n'est pas du tout dans les préoccupations principales des gens.
49:29 - Tout le monde s'en moque, Véronique Rensaud ?
49:32 - Je vous confirme, ce n'est pas du tout un sujet.
49:34 Après, ça fera peut-être plaisir à quelques-uns sur quelques personnalités,
49:37 mais fondamentalement, ce n'est pas le sujet.
49:39 En tout cas, ce n'est pas ça qui fera sortir de la crise
49:42 et ce n'est pas ça qui est une porte pour calmer le mouvement social.
49:45 - Béatrice Mathieu, vous vous maquillez.
49:47 - Oui, parce que le problème n'est pas tant Elisabeth Borne qu'Emmanuel Macron,
49:50 dans l'idée des gens.
49:51 Donc, effectivement, le remaniement n'est pas une option.
49:54 Et encore moins si le remaniement va vers une ouverture encore plus vers LR et la droite,
50:00 qui est alors là, pour renouer un dialogue social avec les syndicats.
50:03 Ça va être compliqué.
50:04 - Thomas Kley, la politique n'est plus en première ligne désormais,
50:08 dans ce type de conflits.
50:09 Ça ne marche plus, ça.
50:10 - Je pense qu'un remaniement, ça intéresse le microcosme.
50:14 - Et encore ?
50:15 - Et encore de moins en moins.
50:16 Même le microcosme, on en a marre, c'est dire.
50:18 C'est un intérêt qui dure 24 heures.
50:20 Mais puisqu'on est sur les personnes,
50:22 je voudrais, si vous me permettez, revenir sur la décision d'aujourd'hui
50:25 et raconter une petite coquetterie de l'histoire.
50:28 - Coquetterie de l'histoire.
50:29 - Comme il y en a parfois quelques-unes.
50:30 Vous savez qu'un des critiques qui étaient portés à la décision d'aujourd'hui,
50:34 c'est que le gouvernement a utilisé l'article 47.1 de la Constitution pour sa réforme.
50:38 L'article sur le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale.
50:43 Or, ça, ça relève d'une réforme constitutionnelle de 1996.
50:47 Et qui portait cette réforme constitutionnelle en 1996 ?
50:50 Un dénommé Alain Juppé.
50:52 Et qui était le plus critique sur cette réforme ?
50:55 Un des leaders de l'opposition de l'époque, Laurent Fabius.
50:58 C'est quand même amusant de se dire que tous les deux, aujourd'hui, ont validé cette réforme.
51:02 Et Laurent Fabius avait d'ailleurs déclaré à l'époque
51:04 "Ce ne sera pas acceptable d'utiliser l'article 47.1
51:07 lorsque le texte sera un texte important."
51:10 - Et voilà donc cette décision qui est sortie du Conseil Constitutionnel
51:13 avec les intéressés en question.
51:15 Bravo, jolie coquetterie de l'histoire.
51:17 Bien vu avec vous, Thomas Klee.
51:19 Allez, pour refermer ces informés, la question c'est
51:21 "Et maintenant, les syndicats donnent rendez-vous au 1er mai
51:25 le Secrétaire Général de Force Ouvrière Frédéric Souillaud."
51:28 - Nous allons continuer jusqu'aux retraites cette réforme.
51:31 Ce que nous allons faire, il y a une date dans le calendrier qui est le 1er mai.
51:35 En intersyndical, nous allons décider d'un 1er mai unitaire
51:39 où nous mobiliserons encore des millions de salariés
51:42 comme nous le faisons depuis le 19 janvier.
51:44 C'est pas nous qui dictons ce qu'Emmanuel Macron doit faire.
51:48 Sinon, il nous aurait entendu depuis le 19 janvier.
51:50 Il aurait entendu des millions de salariés
51:52 et 94% des actifs qui sont contre ce projet de réforme.
51:56 - Le 1er mai, Béatrice Mathieu, 13e journée de mémoire.
52:00 Donc, quelque part, on trempe l'œil puisque de toute façon,
52:03 les défilés sont organisés traditionnellement depuis toujours.
52:06 - Bien sûr, non mais ils prennent le 1er mai
52:08 parce qu'il y a deux jours après, le 3 mai,
52:10 le résultat du nouveau du Conseil Constitutionnel.
52:13 - Que nous a annoncé Thomas Klee, donc c'est un négatif.
52:16 - Donc, ils espèrent encore, c'est la dernière des chances de la gauche.
52:22 On va voir plutôt ce qui va se passer après le 3 mai
52:26 et comment va se structurer cet intersyndical
52:30 et comment les choses peuvent se fissurer après le 3 mai.
52:34 - Front de Dieu Paris, gouvernemental de l'essoufflement.
52:37 - Oui, bien entendu et c'est vrai qu'à court terme,
52:40 on est tous à peu près d'accord pour dire qu'il va y avoir,
52:42 la décision du Conseil Constitutionnel a échauffé les esprits,
52:46 a rajouté un peu d'huile sur le feu.
52:48 À moyen terme ou à long terme, c'est très difficile de dire
52:50 est-ce qu'il va y avoir un essoufflement,
52:52 est-ce qu'il va y avoir une fissure
52:55 et est-ce que d'autre part, tout se conquiert
52:57 par les manifestations spontanées dans les rues.
53:01 Moi, j'ai encore confiance tout de même
53:04 au référendum d'initiative partagée
53:07 parce que ce référendum, il part quelque part
53:11 d'une initiative parlementaire dont on respecte les institutions.
53:14 Il suppose aussi qu'il y ait 4,8 millions de signataires
53:18 dont quelque part les corps intermédiaires envoient au chapitre
53:21 et enfin, il donne place à la démocratie directe,
53:25 c'est-à-dire au peuple souverain lorsqu'il s'exprime,
53:28 lors du référendum, autrement dit,
53:30 ce référendum d'initiative partagée
53:32 pour lequel Marianne a lancé une pétition
53:34 qui a déjà recueilli 350 000 signataires,
53:37 c'est une façon d'éviter les débordements,
53:39 d'éviter la violence et quelque part,
53:41 d'embrasser ces trois formes de légitimité.
53:44 – Soupir de Thomas Klee.
53:45 – C'est une très bonne synthèse, je suis entièrement d'accord
53:47 avec Franck Denieux à un détail près,
53:49 oui pour ce référendum, mais ce sera à partir du 16 avril 2024,
53:52 c'est-à-dire un an après la promulgation du texte.
53:55 Ça, hélas, c'est dans la Constitution
53:57 et une fois encore, comme vient de le dire Franck Denieux,
53:59 il faut respecter la Constitution.
54:01 – Conclusion avec vous, Véronique Ressoult.
54:03 – La conclusion c'est bien sûr, il faut respecter la Constitution
54:05 mais on a un sujet qui est,
54:07 comme les Français ont eux envie de sortir de cet impasse,
54:11 ils ont l'impression, en entendant l'ensemble de ces débats,
54:14 qu'en fait, ils se font un peu avoir et qu'on ne les écoute pas.
54:19 Et donc, il faut trouver une voie en respectant la Constitution
54:22 mais une façon de les interroger,
54:24 c'est le seul moyen de sortir de cette crise.
54:26 – Allez, c'est la fin de ces informés,
54:28 nous regardons la une de vos magazines respectifs,
54:32 je vais y arriver.
54:33 Franck Denieux, je commence par vous.
54:34 Marianne, la une.
54:35 – "Le maintien du désordre", d'Armana, ministre en campagne,
54:38 l'inquiétant gourou des écolos radicaux
54:40 et pourquoi les flics sont pris à Netto.
54:42 Et puis également, une formidable enquête sur La Poste
54:45 qui est vraiment la nécrologie du service public.
54:47 La Poste n'est plus un service public,
54:49 c'est une entreprise néolibérale et on le prouve.
54:53 – À lire dans Marianne, la une de L'Express,
54:56 désormais avec vous, Beatrice Mathieu.
54:58 – Alors, dans L'Express, on va regarder la différence
55:01 entre l'inné et l'acquis.
55:02 – Inné ou acquis.
55:03 – Inné et acquis, la roulette russe de la vie
55:07 et puis une formidable enquête sur l'aile Madame,
55:11 l'aile Madame à l'Elysée et ce qu'il s'y passe et les bons…
55:15 – L'aile Madame.
55:16 – L'aile Madame, c'est-à-dire l'aile de Mme Brigitte Macron à l'Elysée
55:19 et les querelles entre les conseillers
55:21 et une enquête sur la nouvelle vie de Orpea,
55:25 comment on fait pour reconstruire une entreprise aussi tourne-boulée.
55:29 – Allez, Marianne et L'Express à dévorer,
55:31 donc ce week-end, merci également à Véronique Ressoult
55:33 et merci à Thomas Klee pour vos Lumières.
55:35 C'est la fin de ces Informés,
55:38 restez avec nous en entrecompagnie sur France Info.
55:40 Bonne soirée.

Recommandations