Édition spéciale : Décision du Conseil Constitutionnel

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche, Loïk Le Floch Prigent, Jean-Baptiste Desbois, directeur général de la Cité de l’Espace de Toulouse, Joseph Thouvenel, directeur de la rédaction de Capital social et secrétaire confédéral de la CFTC, Alexis Izard, député Renaissance de l’Essonne, Pierre Esplugas-Labatut, professeur de droit public à l’université de Toulouse Capitole, Bruno Chrétien, président du Think Tank IPS.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-04-14##

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Transcription
00:00:00 Édition spéciale, les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David.
00:00:06 Bonjour à toutes et à tous et on fait un coucou à Cécile de Ménibus qui a pris quelques jours de vacances
00:00:11 et qui reviendra mardi, pas de la semaine prochaine mais de la semaine suivante, un repos bien mérité.
00:00:16 Mais les vraies voix continuent et ce soir c'est une édition spéciale, nous allons être ensemble jusqu'à 19h30.
00:00:22 Pas de vraies voix du sport puisqu'on va décrypter en votre compagnie
00:00:27 les décisions du Conseil constitutionnel sur la loi de réforme des retraites,
00:00:31 des décisions qu'on vous diffusera en direct, a priori, puisque c'est le timing qui est promis, à 18h.
00:00:37 Certains disent à 17h30 mais aux dernières nouvelles ce serait plutôt 18h.
00:00:41 - C'est des décisions sportives finalement. - Comment ?
00:00:43 - C'est des décisions sportives. - Pourquoi ?
00:00:45 - Parce que on prend une tranche sur le sport. - Ah oui on prend une tranche sur le sport, c'est vrai, exactement.
00:00:50 - Ah oui, je suis sûr que... - J'ai peur d'être du sport ce soir et demain.
00:00:54 - Et même peut-être encore quelques temps. D'ailleurs ce sera notre première question, notre grand débat.
00:00:59 Retraite, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, le mouvement social va-t-il durer ?
00:01:06 Et vous êtes 86,4% à dire oui sur Twitter.
00:01:10 Pour vous les manifestations, il y a déjà beaucoup de monde dans Paris, pas très loin du Conseil constitutionnel, à priori,
00:01:16 risquent vraiment de s'amplifier ou est-ce que pour vous elles ne vont pas s'amplifier, elles vont au contraire aller des crescendo ?
00:01:22 On vous attend dans tous les cas de figure au 0826 300 300.
00:01:26 Pour le moment pas de question de 18h30, on attendra les révélations du Conseil constitutionnel
00:01:33 et de 19h à 19h30 on aura une double approche, on se posera la question d'un point de vue constitutionnel,
00:01:40 qu'est-ce qui a pu motiver les décisions des sages ?
00:01:44 On sera en compagnie de Pierre Esplugas Labattu, professeur de droit public à l'université de Toulouse-Capitole
00:01:49 et ensuite on parlera des conséquences de l'application des décisions du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
00:01:56 Nous serons en compagnie de Bruno Chrétien, président du Think Tank IPS, l'institut de la protection sociale
00:02:02 et à entre 18h30 et 19h on aura un décryptage très politique, on aura avec nous
00:02:07 Alexis Isard, député Renaissance de l'Essonne et Sandra Regol, député Europe Écologie-Les Verts du Barin.
00:02:13 Donc on en donnera la parole à tout le monde avec en plus, en bonus, quelqu'un qu'on aime bien
00:02:17 puisque c'est une vraie voix à 17h30, ce sera notre ami Joseph Touvenel qui viendra débattre lors du premier débat.
00:02:24 - Les deux chroniqueurs face à moi n'auront pas la parole donc c'est formidable.
00:02:28 - C'est bien, c'est le monologue de Philippe Bilger qui est prévu aujourd'hui.
00:02:31 - C'est beau de rêver.
00:02:34 - Présentons-là justement ces trois chroniqueurs, vous l'avez entendu,
00:02:37 le président non pas du Conseil constitutionnel mais de l'institut de la parole qui commence à se déshabiller.
00:02:43 - Philippe Bilger, il attend, arrêtez votre striptease, merci.
00:02:47 On était également regardé sur Youtube, sur Facebook, etc. Arrêtez-vous là, c'est parfait.
00:02:52 Le plus grand patron de presse de l'histoire, René Chiche.
00:02:55 - C'est vrai ? Je suis d'accord avec vous ? - Absolument.
00:02:57 - Je suis d'accord avec vous. Moi je ne suis peut-être que d'accord avec vous.
00:02:59 - Directeur en chef délégué du groupe Lafon-Presse Entreprendre
00:03:04 et également un patron, mais lui industriel, pas de presse qu'on a toujours un immense plaisir à avoir.
00:03:09 Bonsoir Loïc Leflocq-Prigent. - Bonsoir.
00:03:12 - Vous êtes en forme, les vrais voix ? - Oui.
00:03:14 - Immense plaisir de recevoir Loïc Leflocq-Prigent. Immense, vous vous avez dit.
00:03:18 - Oui, immense, oui, pourquoi ? - Parce que c'est beaucoup.
00:03:21 - Par rapport à... - C'est beaucoup.
00:03:23 - ... à être reçois sans arrêt. Non, c'est pas normal.
00:03:27 - Ce qui est rare est cher. - C'est rare et cher quand même.
00:03:31 - C'est ce que je dis depuis toujours en ce qui concerne le pétrole.
00:03:34 Ce qui est rare est cher et les réserves augmentent avec le prix. C'est comme ça.
00:03:39 - Et notre auditrice du jour, une ville magnifique, on prend la direction du Pays Basque de Bayonne.
00:03:44 Bonsoir Corinne. - Bonsoir tout le monde.
00:03:47 - Vous êtes auto-entrepreneure ou entrepreneuse, on dit, je sais pas.
00:03:51 - Entrepreneuse. - Oui, même auto-entrepreneuse dans l'immobilier sur la côte basque.
00:03:55 - Tout à fait. - Vous allez bien ?
00:03:57 - Très bien, merci. Merci de me recevoir.
00:03:59 - Avec grand plaisir. Alors, ce soir vous êtes un peu volé puisqu'il n'y aura pas de Kikaddy
00:04:03 puisqu'on est en édition spéciale, mais vous aurez micro ouvert pendant les 2h30 d'émission
00:04:09 pour dire absolument tout ce que vous voulez.
00:04:12 - C'est parfait. - Ça vous va ?
00:04:14 - Ça me va très bien. Parfait. - Vous voulez qu'on se mette la chanson du jour ?
00:04:17 Allez, c'est parti.
00:04:19 - Ah, c'est l'Indion. Parce qu'elle sort une nouvelle chanson.
00:04:26 - Non. Pourquoi ? Pourquoi Titanic ?
00:04:29 - Ah, pourquoi Titanic ? Ah, pardon, la question. Pourquoi Titanic ?
00:04:31 - C'est le Titanic ? - Non.
00:04:35 - Pourquoi Titanic ? - Parce que le bateau coule.
00:04:37 - Non, parce qu'il y a une raison claire. Vous avez trouvé ? Allez-y, oui, Corinne.
00:04:43 - Le bateau coule. - Oui, c'est l'anniversaire du naufrage du Titanic.
00:04:47 Ça fait 111 ans aujourd'hui que le fabuleux bateau qui n'aura fait qu'un voyage
00:04:53 qui n'aura pas terminé aura coulé. C'était la nuit du 14 au 15 avril 1912.
00:04:58 - Et Philippe Bilger y était. - Philippe Bilger y était déjà.
00:05:01 Il est monté dans la première chaloupe de sauvetage.
00:05:03 - Partout, suisse, c'est un Titanic. - Et en 1912, il avait déjà 30 ans.
00:05:07 - C'est un beau marin. - Et c'est le vieillard René Fisch qui nous dit ça.
00:05:12 - Excusez-moi, je me sens un peu le Benjamin ce soir.
00:05:14 - Absolument. - Mais attention, je respecte.
00:05:17 - C'est évident. J'espère qu'on aura un peu de respect, qu'on aura la parole de temps en temps.
00:05:22 - Alors j'ai appris quelque chose, qu'il fallait que nous soyons drôles, mais que nous ne parlions pas en même temps.
00:05:28 - C'est vrai. - Mais c'est ce qu'il faut faire et c'est ce qu'on va faire.
00:05:31 Corinne, on vous retrouve. Vous avez Open Bar ou plutôt Open Studio pour réagir quand vous voulez.
00:05:36 Pendant ces 2h30 d'édition spéciale, on passe au réquisitoire du procureur.
00:05:40 Les vrais voici. - Les vrais voici.
00:05:42 - Et M. le procureur voulait requérir contre ceux qui disent que le droit est abstrait et ne sert à rien.
00:05:51 Et parce que pour vous, depuis des mois, le contraire est démontré.
00:05:53 - Absolument. Alors je craignais et c'était une angoisse considérable que, compte tenu de l'émission spéciale,
00:06:00 on supprima le meilleur moment des 2h. - En plus, on a parfait du subjonctif, il faut le dire.
00:06:05 - C'est-à-dire le réquisitoire du procureur qui dure en général 1 minute, 1 minute 30.
00:06:11 Non, sérieusement, je trouve qu'on peut tirer des conséquences bienfaisantes de ce qui se passe depuis des mois,
00:06:19 voire un peu plus sur les retraites, le Conseil constitutionnel, la vie parlementaire,
00:06:25 même si elle a été dévoyée, de mon point de vue.
00:06:28 C'est le fait que le citoyen, peut-être pas l'ensemble des citoyens, mais une catégorie non négligeable,
00:06:36 s'est intéressé au droit. Ça n'est plus une matière désincarnée, abstraite,
00:06:42 aussi bien sur le plan du droit constitutionnel que des procédés parlementaires
00:06:48 et bien sûr de la vie du Conseil constitutionnel qu'on attend.
00:06:53 Autrement dit, lorsqu'on incarne le droit dans des choses qui passionnent le citoyen et le mobilisent,
00:06:59 et bien le droit devient quelque chose de vivant et c'est quelqu'un qui a toujours détesté le droit qui vous le dit.
00:07:07 Donc vous voyez, j'ai moi-même été convaincu par ma propre argumentation.
00:07:12 - Loïc Leflocq-Prigent, c'est tellement brillant que... - Eh ben dis donc, c'est tellement brillant.
00:07:17 Le problème n'est pas tellement le droit, c'est la justice et la façon dont elle fonctionne.
00:07:21 - Loïc, ne prenez pas vos obsessions pour des... - Mais c'est pas une obsession, c'est simplement un constat.
00:07:27 - Oui, absolument. Le droit aide. - Vous êtes d'accord avec lui ?
00:07:31 - Le droit aide, la justice n'aide pas forcément.
00:07:33 - Je suis tout à fait d'accord avec Philippe Bilger. C'est vrai que ça a éveillé la conscience juridique de pas mal de gens
00:07:40 qui s'intéresseraient beaucoup plus qu'avant à tout ce qui est justement droit constitutionnel, droit du travail,
00:07:46 même le droit politique. Et c'est vrai que... Mais alors le problème c'est qu'il y a beaucoup de gens aussi qui d'un autre côté
00:07:52 vont se moquer éperdument du droit. Puisque quelle que soit la décision qui sera prise tout à l'heure,
00:07:57 il y a des gens qui vont se moquer de ce droit. En l'occurrence, le droit, c'est ça le problème.
00:08:00 Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens maintenant qui discutent plus de droit, de constitution, de loi, etc.
00:08:05 Moi, c'est ce que je vois en tous les cas dans l'entourage.
00:08:07 - Donc je crois que tu charries un peu en disant qu'ils vont se moquer. Ils vont pas se moquer, ils vont être contes,
00:08:11 parce qu'on est contes. Mais disons que... Non, ils vont pas se moquer. C'est là où l'argumentation du procureur est très bonne.
00:08:18 Parce qu'effectivement, ils ont pris en compte la façon dont le droit fonctionnait, je pense.
00:08:23 - En même temps, Loïc, est-ce que ce que dit René n'est pas faux ?
00:08:28 Je veux dire, il y aura probablement des gens qui tourneront en dérision la décision par pur esprit partisan.
00:08:38 - Voilà, c'est ce que je voulais dire. Exactement ce que je voulais dire.
00:08:40 - Il y a des gens qui n'attendent même pas la décision là, qui vont s'opposer à cette décision,
00:08:44 sans aller dans les détails du droit, etc.
00:08:47 - C'était le mot "se moquer" que je mettais en question. Je pense pas qu'ils s'en moquent. Ils vont combattre.
00:08:55 - Je suis d'accord, ils vont combattre, Loïc. Mais ils vont quand même, et je vais m'être plus vulgaire, ils vont s'en foutre.
00:09:03 - Mais oui, ils s'en foutent, mais ils le prennent en considération quand même. C'est là où est-ce qu'il est bon.
00:09:10 - C'est le débat, c'est la démonstration.
00:09:12 - Il y a 50 nuances de droit dans les vraies voix. 17h13, dans quelques instants, à 17h30, notre premier débat,
00:09:19 puisqu'on suivra en direct la conférence de presse du Conseil constitutionnel.
00:09:23 C'est prévu à 18h. Notre grand débat à 17h30, #retraite, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel,
00:09:31 le mouvement social va-t-il durer ? Vous êtes 87,6% à dire oui.
00:09:36 On se retrouve dans quelques instants pour les 3 mots dans l'actu de Félix Mathieu.
00:09:40 Édition spéciale, les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David.
00:09:47 - Retour des vraies voix avec un trio qui pourrait parfaitement être au Conseil constitutionnel,
00:09:52 parce que ce sont 3 sages, Philippe Bichet, Loïc Lefloque-Brigent et René Chiche.
00:09:57 - Ça vous conviendrait comme poste ? - Ah oui, il y aurait de l'ambiance.
00:10:00 - Ah oui, c'est clair. Puisque j'ai des idées pour les 6 voix, je pense qu'on s'amuserait bien.
00:10:04 - J'ai le sentiment que les autres ne sont pas aussi drôles.
00:10:07 - Bon, on mettra Françoise de Gois, vous serez content. - Ah, il y aura de la nuance.
00:10:11 - Il y aura forcément de la nuance. - C'est l'heure de 3 mots dans l'actu avec Félix Mathieu.
00:10:16 - Les vraies voix Sud Radio. - Bonsoir Félix Mathieu.
00:10:19 - Bonsoir tout le monde. - 3 mots dans l'actu. Fébrilité, supermarché et fusée, tout rime.
00:10:24 - Fébrilité en attendant la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
00:10:28 On saura d'une minute à l'autre des sages sous haute sécurité.
00:10:31 La CGT a mis l'ambiance en tout cas tout à l'heure quand Emmanuel Macron a visité Notre-Dame.
00:10:36 Supermarché, également chahuté tout à l'heure. Elisabeth Borne était venue y discuter avec des clients.
00:10:41 Elle y a rencontré des manifestants. Et puis cette fois c'était la bonne.
00:10:44 La fusée Ariane 5 a pu décoller, tout à l'heure se séparer de la sonde européenne Jius, en Guyane, direction Jupiter.
00:10:50 Et pour nous direction la cité de l'espace dans un instant.
00:10:53 - Les vraies voix Sud Radio.
00:10:56 - C'est un camion de la CGT avec une banderole.
00:11:02 - Macron démission, fait le tour de Notre-Dame.
00:11:05 C'est l'une des images de la visite du chef de l'Etat sur le chantier de reconstruction de la cathédrale ce matin.
00:11:10 Il propose au syndicat de se revoir mardi.
00:11:14 Des syndicats fébriles dans l'attente évidemment de la décision du Conseil constitutionnel
00:11:18 qui devrait tomber d'une minute à l'autre.
00:11:20 Des camions mais même les bateaux-mouches.
00:11:27 Même les bateaux-mouches prenaient des airs quasi insurrectionnels aujourd'hui autour de l'île de la cité.
00:11:32 Avec des bandereules, des syndicats, des slogans, signe d'une grande tension.
00:11:36 Les neuf membres du Conseil constitutionnel sont sous bonne garde.
00:11:40 Toute manifestation aux abords de son siège dans une aile discrète du Palais Royal est interdite depuis hier soir.
00:11:45 Après un bref blocage dans la matinée et d'impressionnantes barrières anti-hémeut ont été érigées,
00:11:50 rudement pensées, avec plusieurs rangées de CRS.
00:11:53 Pendant ce temps, la chef du gouvernement Elisabeth Borne était en visite dans un supermarché.
00:11:58 Mais saurez-vous remarquer le détail qui n'était pas prévu dans la communication de la première ministre.
00:12:03 On est là, le champ des gilets jaunes.
00:12:12 Et oui, dans les rayons de cette grande surface en Eure-et-Loire, Elisabeth Borne a été interrompue
00:12:16 à plusieurs reprises par quelques manifestants.
00:12:18 On ne veut pas des 64 ans, 49-3, on n'en veut pas.
00:12:21 Voilà pour les slogans.
00:12:23 Là encore, la réforme des retraites qui décidément rattrape l'exécutif,
00:12:27 quel que soit le thème des déplacements.
00:12:29 En tout cas, la première ministre a aussi pu discuter avec des clients.
00:12:31 Elle s'est dit au passage d'ailleurs lucide sur l'impopularité de la réforme.
00:12:35 Comme on va longuement débattre de sujets jusqu'à 19h30,
00:12:38 on va rêver un peu, aller très très loin dans les étoiles,
00:12:42 direction Jupiter, ou plutôt Kourou, en Guyane,
00:12:45 où la sonde européenne a bien pu décoller tout à l'heure.
00:12:48 Décollage reporté de 24h hier pour cause de mauvaise météo,
00:12:52 mais cette fois c'était la bonne à 14h14, heure métropolitaine.
00:12:56 5, 4, 3, 2, 1, stop.
00:13:01 Allumage vulcain.
00:13:03 Allumage vulcain et décollage.
00:13:06 Zeus s'est séparé avec succès de la fusée Ariane 5 à 1500 km d'altitude,
00:13:12 direction Jupiter et ses lunes glacées.
00:13:14 Alors avec nous pour en parler, Jean-Baptiste Desbois,
00:13:18 directeur général de la Cité de l'Espace de Toulouse.
00:13:20 Bonsoir.
00:13:21 Bonsoir à vous.
00:13:22 Bonsoir.
00:13:23 Merci d'être avec nous dans les Vrais Voix sur Sud Radio.
00:13:25 Alors c'est quoi la suite des événements pour cette sonde, Zeus ?
00:13:29 On se retrouve en 2031 désormais,
00:13:33 parce que Jupiter est extrêmement loin,
00:13:36 c'est en gros à 5 fois la distance Terre-Soleil,
00:13:39 donc à plus de 750 millions, 780 millions de kilomètres,
00:13:43 donc c'est extrêmement loin.
00:13:44 Mais c'est à dire que la sonde va quand même repasser près de la Terre plusieurs fois
00:13:47 parce qu'elle vient donc de partir, vous l'avez rappelé, avec succès.
00:13:51 Donc c'est un très beau succès, je pourrais y revenir,
00:13:53 c'est un très beau succès de l'Europe, de l'Europe espaciale,
00:13:55 soyons-en fiers en l'occurrence.
00:13:57 Elle va passer plusieurs fois autour de la Terre pour se donner cet effet de fronde,
00:14:02 cette force gravitationnelle qui fait qu'elle va accélérer en repassant près de la Terre.
00:14:07 Elle va passer trois fois, une fois également près de Vénus
00:14:09 et elle partira définitivement à partir de 2024 vers Jupiter.
00:14:14 Et arriver donc en juillet 1931 aux abords de Jupiter et de ses lunes.
00:14:19 - 2031 ?
00:14:20 - 2031 !
00:14:21 - 2031 ! C'est à partir de...
00:14:23 - Elle sera à la retraite !
00:14:24 - Ah oui !
00:14:25 - Non, Félix ne sera pas encore là !
00:14:27 - À moins d'une nouvelle réforme !
00:14:29 En tout cas, à partir de 2031,
00:14:32 elle commencera à étudier la possibilité éventuelle de la vie sur ses lunes de Jupiter.
00:14:37 C'est ça de la vie qui serait dans des océans sous une épaisse banquise.
00:14:43 C'est bien ça l'idée ?
00:14:45 - C'est une des deux grandes idées de travail scientifique.
00:14:50 Il y a quatre grandes lunes autour de Jupiter.
00:14:53 Il y en a 52 au total des lunes, des satellites autour de Jupiter,
00:14:57 dont les quatre principaux qu'on appelle Galiléens,
00:14:59 puisque c'est Galiléo qui les a identifiés à l'époque.
00:15:04 Il y en a deux, voire trois, qui ont des sols de glace très épaisse, extrêmement épaisse,
00:15:12 mais sur lesquels il y a à priori de l'eau,
00:15:14 on le sait pour un ou deux satellites,
00:15:17 et qui dit "eau", dit "vie".
00:15:19 Alors n'imaginons pas des petits bonhommes comme nous,
00:15:22 en se fômant à la surface dans les profondeurs,
00:15:26 ou des pingouins roses, ou je ne sais quoi,
00:15:29 sur Ganymède, qui est le satellite qui sera vraiment analysé par la sonde,
00:15:36 mais on peut trouver peut-être des briques de vie.
00:15:38 Voilà, c'est ce qui est cherché.
00:15:40 Et puis l'autre élément, c'est de comprendre encore mieux Jupiter,
00:15:43 qui est la planète la plus massive du système solaire.
00:15:46 Pour vous dire, elle est plus massive que l'ensemble de toutes les autres planètes du système,
00:15:50 Terre, Mars, Vénus, etc., agrégées, si vous voulez.
00:15:54 Et Jupiter a un rôle de stabilisation du système solaire,
00:15:59 et nous protège aussi, c'est quand même pas neutre pour nous,
00:16:02 nous protège par exemple d'objets qui viendraient de l'espace lointain,
00:16:06 et qui grâce à Jupiter, nous protègent la Terre de collision.
00:16:11 Mais Jupiter a un rôle extrêmement important,
00:16:13 et on a besoin de mieux comprendre Jupiter.
00:16:15 - Ça vous fait rêver les vrais voix ?
00:16:17 - Alors, je vous avoue, sincèrement, non ça me fait rêver,
00:16:20 mais je ne connais pas vraiment bien ce sujet, j'ai l'honnêteté de le dire.
00:16:23 - Mais c'est passionnant !
00:16:24 - Mais c'est passionnant, justement !
00:16:25 Mais est-ce que dans ce genre de projet, monsieur,
00:16:28 est-ce que des fois on a le doute, on se dit qu'on n'y arrivera pas ?
00:16:32 Vous voyez, je me pose une question un peu néophyte, comment ça se passe ?
00:16:34 Parce qu'il y a des moments où on se dit, on n'arrivera pas à concrétiser ce genre de projet,
00:16:38 qui est extraordinaire, je l'avoue, mais c'est vrai que je ne suis pas du tout un spécialiste du sujet,
00:16:42 mais qui est bien sûr très intéressant.
00:16:43 Est-ce que des fois, vos équipes doutent, et des fois vous dites, on n'y arrivera pas ?
00:16:47 - Alors, effectivement, la science d'abord par essence, elle doute,
00:16:53 la science c'est du questionnement permanent.
00:16:55 Alors ce sont des sujets qui sont préparés depuis longtemps, en l'occurrence,
00:17:00 puisque ça fait 10 ans à peu près, 2015, que le lancement a été donné pour cette sonde,
00:17:07 c'était donc en gros 10 ans de réflexion encore avant,
00:17:10 et c'est 10 ans de travail devant nous, ou devant les équipes des scientifiques.
00:17:15 Je rappelle qu'Essai de l'espace, c'est un site de vulgarisation,
00:17:18 c'est-à-dire nous on fait l'interface entre les scientifiques, les ingénieurs et autres,
00:17:22 et le grand public, les scolaires, les jeunes, les auditeurs comme vous, et tout cela.
00:17:27 Mais par essence, oui, par essence, il y a toujours un doute,
00:17:30 le lancement est déjà une phase extrêmement critique,
00:17:32 ce qu'on appelle les phases dynamiques, qui présentent évidemment des risques.
00:17:36 On a connu des effets de lancement,
00:17:39 et puis la sonde, au moment où on appelle ça, dans une trajectoire nominale,
00:17:44 c'est-à-dire qu'elle est bien effectivement en bonne voie, bonne vitesse,
00:17:48 mais, voilà, il y a toujours évidemment un risque par rapport à ça.
00:17:52 Toutes les recherches qui vont être menées pendant les 3 ans et demi de la mission,
00:17:57 lorsqu'elle sera autour de Jupiter et de Ganymède,
00:17:59 sont en train d'être répétées justement pendant ce voyage,
00:18:04 pour être sûr d'identifier toutes les questions,
00:18:07 ou en tout cas toutes celles qu'on imagine aujourd'hui,
00:18:10 peut-être poser aussi une très bonne question.
00:18:12 C'est extrêmement, extrêmement complexe, effectivement.
00:18:14 - Une question rapide, l'extraterrestre des vrais voies, c'est une pigère.
00:18:17 - Justement, je suis encore plus ignorant qu'on a mis René Fouche.
00:18:21 - Mais c'est passionnant, c'est passionnant.
00:18:23 - Imaginons que le doute devienne une certitude absolue,
00:18:26 qu'est-ce qu'on va faire avec ce qu'on va découvrir sur Jupiter ?
00:18:32 Quels sont les effets qui vont permettre le progrès sur Terre,
00:18:37 par exemple dans la recherche ?
00:18:39 - En moins d'une minute, Jean-Baptiste Desbois.
00:18:41 - Alors, en moins d'une minute, effectivement,
00:18:43 le spatial, c'est un des domaines d'activité qui tire la recherche vers le haut,
00:18:50 qui tire un pays vers le haut.
00:18:52 Si je prends le GIEC par exemple, les indicateurs pour le climat,
00:18:55 plus de la moitié des indicateurs proviennent de l'espace,
00:18:57 et en même temps bénéficient grâce à l'espace,
00:19:00 d'outils permettant de travailler le climat,
00:19:02 non seulement dans les analyses,
00:19:04 mais également, je prends l'exemple des panneaux solaires,
00:19:06 si on prend tout simplement cela,
00:19:07 c'est notamment le spatial qui a généré le développement
00:19:10 de la technologie et de leur implémentation.
00:19:13 Donc, il y a cette émotion, après c'est l'émotion de la connaissance,
00:19:16 cette envie, cette curiosité que nous portons en nous,
00:19:19 et puis, comprendre Jupiter, c'est mieux comprendre le système solaire,
00:19:22 c'est mieux comprendre la Terre et son évolution.
00:19:24 - Un mot, Loïc Lefloque-Prigent, mais très court alors.
00:19:26 - Ah oui, très court, réponse à Philippe,
00:19:29 la curiosité est l'essentiel de l'humanité,
00:19:32 et par conséquent, c'est la curiosité qui amène au progrès,
00:19:35 quel qu'elle soit, mais s'il n'y a pas de curiosité, il n'y a pas de progrès.
00:19:38 - Bon, en tout cas, on ne va pas déménager sur les lunes de Jupiter.
00:19:41 - Non, on n'ira pas en émission délocalisé sur une lune de Jupiter,
00:19:44 sinon on arrive dans 8 ans, il va falloir nous remplacer pendant longtemps.
00:19:49 - Non, mais vous allez délocaliser à la Cité de l'Espace.
00:19:52 - Ah, ben ça, on viendra avec André Thomas, plaisir.
00:19:54 - Ce sera plus simple. - C'est vraiment un musée fabuleux.
00:19:57 Merci beaucoup, Jean-Baptiste Desbois,
00:20:00 directeur général de la Cité de l'Espace de Toulouse.
00:20:03 - Dans quelques instants, notre grand débat,
00:20:05 retraite quelle que soit la durée,
00:20:07 la décision du Conseil constitutionnel,
00:20:09 le mouvement social va-t-il durer ?
00:20:11 Vous êtes 88,9% à dire oui.
00:20:14 Vous voulez réagir avec nos vrais voix ?
00:20:16 Un seul numéro, le 0 826 300 300.
00:20:19 On se retrouve tout de suite.
00:20:21 Édition spéciale jusqu'à 19h30 des vrais voix,
00:20:23 avec un trio de choc de 3 vrais voix.
00:20:26 Et on a une nouvelle vraie voix qui est arrivée,
00:20:28 Philippe Bilger, Loïc Leflocq-Prigent, René Chiche.
00:20:32 Et c'est le grand débat du jour.
00:20:34 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:20:37 - La plus proche loi, c'est la seule solution.
00:20:41 - Sous pression, sans doute comme jamais dans son histoire,
00:20:44 le Conseil constitutionnel,
00:20:46 ultime arbitre de la République,
00:20:48 fait l'objet de bien des attentes.
00:20:50 - Je préférerais que le Conseil constitutionnel
00:20:52 censure cette loi.
00:20:53 - Même s'il retoque une partie,
00:20:55 mais au moins retirer cet âge légal de 64 ans.
00:20:58 - J'espère qu'il acceptera le référendum d'initiative partagée,
00:21:01 parce que la loi, une fois qu'elle est passée, elle est passée.
00:21:03 Par contre, je pense que la rue doit se mobiliser
00:21:05 pour que ce référendum ait lieu.
00:21:06 Deux membres du Conseil constitutionnel
00:21:08 sont d'anciens ministres d'Emmanuel Macron.
00:21:10 Deux autres ont été nommés par Richard Ferrand, de la majorité.
00:21:14 - Laurent Fabius n'est pas du tout Macron compatible,
00:21:17 et c'est lui qui pourrait avoir le dernier mot lors de la décision.
00:21:19 Le Conseil a annoncé qu'il rendrait sa décision ce vendredi.
00:21:23 - 1 million de manifestants hier selon la CGT,
00:21:27 380 000 selon le ministère de l'Intérieur.
00:21:29 La 12e journée de mobilisation
00:21:31 contre la réforme des retraites était à la baisse.
00:21:33 Et après 3 mois de crise politico-sociale,
00:21:36 c'est le jour J, puisque les sages du Conseil constitutionnel
00:21:39 rendront leur verdict dans moins d'une demi-heure à 18h.
00:21:42 Et ce sera bien évidemment en direct sur Sud Radio.
00:21:45 Il y a déjà des manifestants dans les rues,
00:21:47 nombreux devant l'hôtel de ville de Paris.
00:21:49 Il y en a aussi à priori à proximité du Conseil constitutionnel,
00:21:52 avec de forts barrages de police.
00:21:54 Et on vous pose donc cette question aux retraites.
00:21:56 Quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel,
00:21:58 le mouvement social va-t-il durer ?
00:22:00 Et vous êtes 89,5% à dire oui.
00:22:03 Avec nous, c'est une vraie voix,
00:22:05 c'est un syndicaliste et un patron à la fois.
00:22:07 Joseph Touvenel, directeur de la rédaction de Capital Social
00:22:10 et secrétaire confédéral de la CFTC.
00:22:13 Bonsoir Joseph.
00:22:14 - Bonsoir.
00:22:15 - Vous êtes ici, vous êtes chez vous on peut dire.
00:22:17 - Quasiment, mais on se coute plus avec Philippe,
00:22:19 on était ensemble ce matin dans les bras l'un de l'autre
00:22:21 pendant une heure.
00:22:22 - C'est ça, votre vie privée ne nous regarde pas.
00:22:24 - C'est Michou, c'est Michou.
00:22:26 - Allez, on va faire un tour de table des vraies voix.
00:22:29 Et vous pouvez bien évidemment réagir au 0826 300 300,
00:22:33 venez dialoguer avec les vraies voix pour dire
00:22:35 pour moi ça va continuer, pour moi ça ne va pas continuer,
00:22:38 pour moi ça va continuer et ça va même empirer.
00:22:41 On vous attend et c'est la voix d'Aude
00:22:43 qui vous accueillera au 0826 300 300.
00:22:45 Philippe Bilger, 88,9% pensent que ça va continuer.
00:22:50 - En général, aux interrogations pertinentes de Sud Radio,
00:22:54 sur ces problèmes-là, les réponses majoritairement sont pessimistes,
00:23:00 c'est clair.
00:23:01 Mais moi j'ai rejoint, je l'ai dit à plusieurs reprises,
00:23:05 la phrase de Laurent Berger qui avait été vivement critiquée
00:23:10 par Emmanuel Macron lorsque Laurent Berger disait
00:23:14 que la crise sociale était devenue une crise démocratique.
00:23:17 Et j'ai l'impression, après avoir vanté la connaissance du droit
00:23:22 par les citoyens et quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel,
00:23:28 je crois que la mission du Président sera extrêmement difficile.
00:23:33 De toute manière, il a renoué un lien de confiance,
00:23:37 un lien, dirais-je même tout court, avec les Français.
00:23:41 Ça ne peut plus durer comme ça, quelle que soit l'importance du droit,
00:23:45 quelle que soit la décision du Conseil,
00:23:48 il faut que le Président ouvre un chapitre où il tente,
00:23:52 peut-être désespérément, de nouer une relation avec les Français
00:23:57 qui les rassure, qui leur enlève le désespoir,
00:24:01 qui leur redonne de la confiance, et évidemment on en est très loin.
00:24:04 Est-ce que pour vous Emmanuel Macron peut redonner de l'espoir
00:24:07 et de la confiance aux Français ? On vous attend au 0826 300 300.
00:24:10 René Fiches.
00:24:11 Alors, pour répondre à la question que vous avez posée, Philippe,
00:24:14 est-ce qu'il y aura encore un mouvement social,
00:24:16 selon la décision du Conseil constitutionnel ?
00:24:18 D'abord, ça dépend de quelle ampleur on parle,
00:24:21 au niveau de ce mouvement social, qui durerait ou pas.
00:24:23 En plus, ce n'est quand même pas oublié que Laurent Berger a dit
00:24:25 qu'il n'y aurait pas, pendant six mois, de manifestation
00:24:30 de la part d'Événements Indes, je ne me trompe pas,
00:24:33 de la part de la CFDT, qui stopperait tout mouvement social
00:24:37 pendant six mois, selon la décision du Conseil constitutionnel.
00:24:40 Donc déjà, si la CFDT...
00:24:41 Après, il faut voir la base.
00:24:42 Non, mais attendez, je termine.
00:24:44 Si la CFDT, déjà, sous l'impulsion de Laurent Berger,
00:24:47 stoppe ces mouvements sociaux pendant six mois,
00:24:50 ça fait déjà un mouvement social qui sera largement handicapé.
00:24:55 Maintenant, il y a effectivement, à mon avis, une autre base,
00:24:58 peut-être pas de la CFDT, mais des gens peut-être plus
00:25:01 fermement opposés non seulement à cette loi,
00:25:03 mais qui sont aussi essentiellement anti-macronistes de base,
00:25:07 qui vont tout faire pour faire du désordre.
00:25:10 Ça, c'est une possibilité.
00:25:12 Mais je pense que quand même, l'attitude de la CFDT,
00:25:15 quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel
00:25:17 et celle de Laurent Berger, qui a dit que pendant six mois,
00:25:20 il n'y aurait pas de nouveaux mouvements sociaux
00:25:23 ou de manifestations sous son impulsion,
00:25:25 c'est quand même très important pour réduire un petit peu
00:25:28 l'ampleur de ce mouvement social.
00:25:29 - Loïc Lefloque-Prigent.
00:25:30 - Je voudrais revenir sur une image qui passe de temps en temps
00:25:35 à la télévision, qui est "Macron et les patrons contre les autres".
00:25:40 C'est là où j'ai une interrogation fondamentale
00:25:45 qui n'est pas apparue tout au long des discussions sur le sujet.
00:25:49 En quoi est-ce que les patrons sont d'accord avec Macron ?
00:25:53 Sur quoi ?
00:25:54 Je n'ai toujours pas compris.
00:25:56 - Le MEDEF et la CPME ont plutôt soutenu la réforme des retraites.
00:26:00 - Plutôt soutenu ?
00:26:01 Moi, je n'ai pas ce sentiment.
00:26:03 Moi, je n'ai pas entendu de rapport entre les patrons
00:26:07 et cette réforme d'aucune nature.
00:26:09 Moi, en ce qui me concerne, on ne m'a jamais interrogé.
00:26:13 Je suis le patron, on ne m'a jamais interrogé.
00:26:15 On m'a dit "Est-ce que ça n'intéresse pas ?"
00:26:16 Donc on a l'impression, et le patron que je suis,
00:26:19 se trouve, si jamais les gens sont en grève,
00:26:22 avec non pas des gens qui sont en grève contre moi,
00:26:25 comme en général contre un patron, mais contre l'État.
00:26:29 Et je suis là, je lui dis "Alors vous faites grève, très bien, parfait.
00:26:31 Pourquoi ? Vous voulez quelque chose ? Ah non, je ne veux rien, c'est l'État qui doit faire."
00:26:35 C'est complètement fou.
00:26:37 La situation actuelle est complètement folle,
00:26:39 parce qu'effectivement, les patrons ne se sont pas exprimés.
00:26:42 Alors, je sais qu'à l'intérieur des mouvements patronaux,
00:26:46 et je suis un membre d'un mouvement patronal qui s'appelle Éthique,
00:26:49 j'ai un certain nombre de positions,
00:26:51 qui ne sont pas les positions de Macron,
00:26:53 qui ne sont pas non plus les positions des syndicats.
00:26:55 Moi, pour l'instant, en tant que patron,
00:26:57 on ne m'a jamais demandé mon point de vue.
00:26:59 Et je suis capable de le dire et de le développer,
00:27:01 mais on ne m'a jamais demandé mon point de vue.
00:27:03 - Vous êtes patron, venez nous donner votre point de vue
00:27:05 pour le confronter au vrai voie.
00:27:06 Joseph Touvenel, pour faire le juge de paix
00:27:08 de vos trois confrères vrai voie.
00:27:10 - Je ne peux pas me permettre de faire le juge de paix,
00:27:12 mais je rejoins Loïc Lefort et Prigent.
00:27:14 C'est quand même curieux que la partie patronale
00:27:16 ait été une grande absence sur ce débat
00:27:19 qui concerne en premier chef les entreprises.
00:27:21 Surtout qu'on aurait pu dire tout simplement,
00:27:23 c'est quand même curieux, le système des retraites,
00:27:26 il faut qu'il évolue, mais du côté du privé,
00:27:29 il est à l'équilibre, il y a 78 milliards de réserves.
00:27:32 Patron État, occupez-vous de votre déficit,
00:27:35 et laissez-nous, nous, gérer dans notre coin
00:27:38 ce qu'on gère pas si mal.
00:27:40 Pour la question de savoir comment ça va continuer,
00:27:43 ça continuera. Sous quelle forme, je ne sais pas.
00:27:46 Parce que la décision qui va être prise là ce soir,
00:27:49 ça sera pas le texte est retoqué,
00:27:52 une partie du texte sera certainement retoqué.
00:27:54 - Et je voudrais vous poser une question.
00:27:56 Rendre une décision un vendredi à 18h,
00:27:58 une veille de week-end,
00:28:00 est-ce que c'est pas quand même un peu fort de café,
00:28:02 vous me passerez l'expression, pour miser que bon,
00:28:04 les gens seront en week-end, il n'y aura pas de manif.
00:28:06 - On va dire que c'est bien joué.
00:28:08 - On verra si ça marche.
00:28:10 - Sur le fond, il y a une décision très importante,
00:28:12 c'est référendum ou pas référendum.
00:28:14 Si le Conseil constitutionnel dit
00:28:16 référendum d'initiative partagée, c'est non.
00:28:19 C'est du 49-3 puissance 10.
00:28:21 Les gens ne comprendront pas.
00:28:23 S'il dit oui, il y a 9 mois,
00:28:26 pour réunir 4 800 000 signatures.
00:28:29 - Il y a un sondage qui dit que 64% des Français sont prêts à...
00:28:32 74% sont prêts à signer,
00:28:34 ça fait largement plus de 4 millions.
00:28:36 - Et ça veut dire que pendant 9 mois,
00:28:38 il y aura toute une activité pour combattre la loi,
00:28:41 puisqu'on nous a dit qu'elle est...
00:28:43 Emmanuel Macron l'a encore dit, je crois, hier ou ce matin,
00:28:45 elle serait promulguée très vite.
00:28:47 Il y aura toute une activité contre la loi,
00:28:49 contre le texte, en disant
00:28:51 "on va au référendum".
00:28:53 Et puis, il y a une partie non négligeable
00:28:55 et fort condamnable,
00:28:57 c'est l'agitation de l'extrême-gauche,
00:28:59 l'espèce de guérilla urbaine qu'ils ont commencé,
00:29:02 qui continueront sûrement, malheureusement,
00:29:04 et ils vont profiter, surfer sur le mécontentement,
00:29:07 et je suis d'accord avec Philippe,
00:29:09 et ce qui a été dit, René aussi, on en a un peu parlé,
00:29:12 le mécontentement dépasse la loi
00:29:15 que pas grand monde ne connaît en fait,
00:29:17 parce qu'il y a un mécontentement général
00:29:19 sur la situation de la France,
00:29:21 la dégradation de la France
00:29:23 chez nous et à l'étranger,
00:29:25 dans notre image, ça touche le peuple français, ça.
00:29:27 Les problèmes de fin de mois,
00:29:29 avec l'énergie de plus en plus chère,
00:29:31 le floric pigeon en parlera mieux que moi,
00:29:33 mais enfin on nous a mis dans le mur
00:29:35 de façon considérable,
00:29:37 et tout ça fait un amalgame
00:29:39 qui fait que socialement, à mon sens,
00:29:41 ça va malheureusement...
00:29:43 - Mais, mais, Joseph, le problème c'est qu'il faut,
00:29:45 à un moment, qu'on n'aggrave pas la situation.
00:29:47 C'est-à-dire que, d'un côté,
00:29:49 nous avons tenu bon dans les entreprises,
00:29:51 comme vous l'avez très bien dit,
00:29:53 ça, cette réforme, a été essentiellement
00:29:55 une réforme pour le public
00:29:57 et les entreprises publiques.
00:29:59 Les patrons et l'ensemble
00:30:01 de l'activité privée
00:30:03 n'est pas touché par cette affaire,
00:30:05 elle aurait été touchée
00:30:07 si jamais, à l'intérieur de la réforme,
00:30:09 il avait été dit quelque chose sur le sujet.
00:30:11 Il n'a été rien dit.
00:30:13 - Alors si, le privé est touché...
00:30:15 - Non, il n'est pas touché.
00:30:17 - Par exemple, une mère de famille
00:30:19 qui travaille dans le privé,
00:30:21 elle voit ses droits baisser,
00:30:23 ce qui est complètement délirant
00:30:25 quand on parle de la retraite par répartition,
00:30:27 puisqu'il faudrait aider la natalité.
00:30:29 C'est même contre-productif.
00:30:31 - Mais nous, nous n'avons pas eu de problème
00:30:33 dans l'industrie privée, à l'égard
00:30:35 de l'ensemble de nos
00:30:37 salariés,
00:30:39 concernant ce sujet.
00:30:41 S'il n'est pas remonté, à l'intérieur
00:30:43 des sociétés,
00:30:45 85% de l'industrie,
00:30:47 aujourd'hui, n'a pas été touché par ça.
00:30:49 Les gens ne se sont pas dit, il faudrait faire
00:30:51 ça, il faudrait, monsieur le patron,
00:30:53 que vous alliez voir le gouvernement. Rien !
00:30:55 Il n'y a rien eu. C'est un sujet, parce que
00:30:57 le problème de la retraite est un sujet
00:30:59 qui est aujourd'hui traité avec les invités
00:31:01 et qui ne se pose pas chez nous.
00:31:03 Alors, il se pose peut-être chez les fonctionnaires,
00:31:05 il se pose peut-être à la SNCF, il se pose peut-être à la EDF,
00:31:07 chez nous, il ne se pose pas. Voilà, c'est ça que je suis en train de vous dire.
00:31:09 - Vous avez raison, et ça, ça rejoint aussi le mécontentement,
00:31:11 c'est le mensonge.
00:31:13 Que ce soit du côté syndical ou du côté
00:31:15 du gouvernement. Nous parler de
00:31:17 l'âge, à tout moment, ça ne veut
00:31:19 strictement rien dire. - C'est ce qu'a dit Dominique Strauss-Kahn
00:31:21 dans sa tribu. - Si à côté, je ne mets pas
00:31:23 la durée, un âge
00:31:25 sans la durée, moi je peux vous promettre la
00:31:27 retraite à 55 ans, mais si
00:31:29 je vous dis qu'il faut 43 ans de cotisation,
00:31:31 - On travaille à 12 ans ! - ça, c'est le langage et les filles.
00:31:35 Je vous promets. Et donc,
00:31:37 vous avez raison, c'est la durée qui compte.
00:31:39 - Ce thème
00:31:41 de l'âge, de la retraite, ne nous
00:31:43 concerne pas, nous, patrons, en général.
00:31:45 - On a compris, Louis. - On ne l'a pas.
00:31:47 - C'est clair.
00:31:49 - Vous aimez répéter.
00:31:51 - Absolument, parce que je pense que je ne suis pas
00:31:53 compris, puisque depuis des semaines et des
00:31:55 semaines, on dit des bêtises. - Mais vous avez
00:31:57 une clarté à l'égard de vous-même.
00:31:59 - On part
00:32:01 au 0826 300 300,
00:32:03 notre vraie voix du jour.
00:32:05 Bonsoir, Corinne. - Bonsoir.
00:32:07 - Alors, votre réaction
00:32:09 parmi cette bande de joyeux de rilles,
00:32:11 mais qui parle sérieusement.
00:32:13 - Je vous ai écoutées très attentivement,
00:32:15 je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que vous dites,
00:32:17 évidemment. - C'est le but.
00:32:19 - Par contre, d'accord avec le dernier,
00:32:21 mais je suis désolée, je... - Loïc Lefebvre-Brigent ?
00:32:23 - Non, avant. - Joseph Touvenel.
00:32:25 - Voilà, plutôt d'accord
00:32:27 avec ce qu'il disait.
00:32:29 Après, moi, personnellement, je pense
00:32:31 et j'espère que ça ne va pas
00:32:33 s'arrêter là, selon quelle que soit
00:32:35 la décision, parce
00:32:37 qu'effectivement, en fait, je pense
00:32:39 que c'est au-delà, effectivement, de la réforme
00:32:41 des retraites, ça va beaucoup plus loin que ça.
00:32:43 Les gens sont très en colère,
00:32:45 les gens... En fait, il y a
00:32:47 de mon... Enfin, il y a
00:32:49 de l'affect, en fait, dans tout ça. C'est-à-dire que
00:32:51 les gens ont pris une claque, c'était
00:32:53 trop... C'était pas le bon moment,
00:32:55 c'était pas la bonne...
00:32:57 Moi, je suis pas contre la réforme de retraite
00:32:59 sur le principe, mais pas celle-là.
00:33:01 En plus, nous, les femmes, bon,
00:33:03 si j'ai bien tout compris, on n'est pas
00:33:05 très... Enfin...
00:33:07 - Elles sont pas gagnantes ? Les femmes n'y gagnent pas ?
00:33:09 - Non, elles sont pas très gagnantes. Moi, j'ai arrêté de travailler
00:33:11 pendant 7 ans, je pense que, bon, je vais travailler...
00:33:13 La retraite, elle la toucherait jamais !
00:33:15 Mais bon, c'est pas grave, c'est pas le problème, mais je pense
00:33:17 que là, il y a vraiment une colère. Et puis l'attitude,
00:33:19 vraiment l'attitude, depuis
00:33:21 4 mois, du président,
00:33:23 de tout le monde, ils nous ont
00:33:25 menti, ils nous ont...
00:33:27 Enfin...
00:33:29 Néprisés ! - Corine...
00:33:31 - Oui ? - Restez avec nous,
00:33:33 je vais vous faire réagir les vrais voix. Ce que dit Corine,
00:33:35 c'est quand même intéressant. Moi, la retraite,
00:33:37 j'ai fait une croix dessus, comme j'ai arrêté de travailler
00:33:39 pendant 7 ans, mais il y a quand même une question,
00:33:41 elle dit "on s'est moqué de nous". Est-ce que vous pensez
00:33:43 pas notamment à l'affaire des 1200 euros de retraite ?
00:33:45 Qui était sortie d'un chapeau,
00:33:47 on ne savait même pas lequel, c'était 100%
00:33:49 de la population, puis après c'était pratiquement personne.
00:33:51 Et est-ce que, comme le dit également
00:33:53 Corine, ça va pas beaucoup plus loin
00:33:55 que c'est pas une montée
00:33:57 de fonds, entre... contre
00:33:59 le déclassement de la France, contre
00:34:01 évidemment la réforme de la retraite, contre le
00:34:03 personnage de Macron ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Tiens,
00:34:05 René Chiche. - C'est-à-dire qu'en fait, tout ça aussi
00:34:07 provient d'une situation depuis
00:34:09 2-3 ans. Il y a eu les gilets jaunes,
00:34:11 il y a eu le Covid, il y a la guerre en Ukraine,
00:34:13 et puis surtout actuellement, je crois qu'il y a surtout,
00:34:15 au-delà de la retraite, c'est que les gens sont vraiment préoccupés
00:34:17 par quelque chose de très simple,
00:34:19 c'est leur pouvoir d'achat. Ce qui compte vraiment
00:34:21 pour les gens, quoi qu'on dise, c'est ce qu'ils ont
00:34:23 sur leur compte en banque et dans leur portefeuille.
00:34:25 Et c'est vrai qu'on se rend compte que la plupart
00:34:27 des gens ont de moins en moins
00:34:29 d'argent. Donc ça, ça compte. Ça compte aussi bien sûr
00:34:31 la retraite. Mais je crois que c'est, à mon avis,
00:34:33 le pouvoir d'achat qui compte encore plus. Et je voulais quand même poser
00:34:35 une question à Joseph, justement, par rapport à ce qu'on disait
00:34:37 tout à l'heure. Moi, je voulais revenir quand même à...
00:34:39 si je peux me permettre, à l'attitude
00:34:41 de la CFDT à l'issue de la décision
00:34:43 du Conseil constitutionnel. Parce que
00:34:45 si Laurent Berger met en pratique
00:34:47 ce qu'il a dit, c'est-à-dire un petit peu stopper
00:34:49 son implication dans l'intérêt
00:34:51 sardical, est-ce que vous ne pensez pas,
00:34:53 comme je le pense moi, peut-être que je me trompe, parce que vous êtes
00:34:55 quand même plus spécialiste que moi, même si je suis assu,
00:34:57 je connais un petit peu comme... Mais est-ce que
00:34:59 vous ne pensez pas que quand même le mouvement social,
00:35:01 quand même la question du dossier,
00:35:03 va quand même
00:35:05 être moins important, même s'il y aura
00:35:07 quelques éléments qui vont bien sûr
00:35:09 perturber. Est-ce que quand même la CFDT
00:35:11 a un rôle quand même important dans cette
00:35:13 intérêt sardical ? Qu'est-ce que vous en pensez ? - Joseph Touvenel,
00:35:15 vous avez le temps de la pub pour réfléchir à votre réponse,
00:35:17 ça va ? Eh bien c'est parti,
00:35:19 on se retrouve tout de suite !
00:35:21 Retour des vrais voix avec Philippe Bilger,
00:35:23 René Chiche et Loïc Lefloque-Prigent,
00:35:25 notre invité Joseph Touvenel,
00:35:27 directeur de la rédaction de Capital Social
00:35:29 et secrétaire confédéral de la CFTC pour ce débat.
00:35:31 Quelle que soit la décision du
00:35:33 Conseil constitutionnel, le mouvement social
00:35:35 va-t-il durer ? Vous êtes 89,9% à dire oui.
00:35:37 Joseph Touvenel, la question de
00:35:39 René Chiche, juste avant la pause,
00:35:41 est-ce que pensez-vous de l'attitude
00:35:43 de la CFDT, 1, et 2,
00:35:45 que pensez-vous de l'attitude du Président de la République
00:35:47 qui propose aux organisations
00:35:49 syndicales de les rencontrer en début de semaine
00:35:51 prochaine, c'est-à-dire mardi ? - Alors,
00:35:53 deux choses. Le mouvement social, il peut continuer
00:35:55 sous d'autres formes, et à mon sens
00:35:57 ça continuera sous d'autres formes.
00:35:59 Ce qu'a dit la CFDT, mais ils ne sont pas seuls,
00:36:01 si je prends CFDT, CFTC,
00:36:03 CGC, ils sont majoritaires.
00:36:05 Ça, faut pas l'oublier,
00:36:07 c'est-à-dire que pour signer des accords, il faut faire
00:36:09 50%, à E3, ils font 50%.
00:36:11 Ils vont avoir, et ils ont déjà,
00:36:13 une position
00:36:15 plus modérée, qui est de dire "nous continuerons,
00:36:17 nous continuerons à lutter
00:36:19 contre ce texte, même s'il est promulgué,
00:36:21 mais pas sous la même forme,
00:36:23 on n'appellera pas à aller
00:36:25 dans des manifestations toutes les semaines, etc."
00:36:27 Ça veut pas dire que ça va pas continuer sous
00:36:29 d'autres formes. De l'autre côté, on a une CGT
00:36:31 qui visiblement devient de plus
00:36:33 en plus radicale, on a les mouvements
00:36:35 comme Sud et l'extrême-gauche qui s'agitent,
00:36:37 et il y aura très certainement, au niveau
00:36:39 de l'intersyndical, pas lundi,
00:36:41 ils vont se voir lundi, ça va discuter
00:36:43 dans tous les sens ce week-end.
00:36:45 Je pense pas que ça te lâche lundi, mais à un moment donné,
00:36:47 les uns vont continuer à occuper
00:36:49 le terrain, à bloquer les trains, à bloquer
00:36:51 les routes, faire toutes ces fesses-ci,
00:36:53 et qu'ils rendent service, à mon sens, à personne,
00:36:55 parce que tout le monde en souffre,
00:36:57 à commencer par les salariés, les entreprises,
00:36:59 l'économie, donc c'est pas une bonne idée.
00:37:01 L'autre partie de l'intersyndical qui agira
00:37:03 différemment, mais le gouvernement
00:37:05 qui propose de négocier, de discuter
00:37:07 de tel et tel sujet, va avoir une table
00:37:09 vide avec personne.
00:37:11 Mardi, je sais pas,
00:37:13 la décision sera prise lundi, s'ils y vont,
00:37:15 s'ils y vont pas, ça dépend aussi
00:37:17 de ce que va dire le Conseil constitutionnel, certainement.
00:37:19 - Philippe Migère veut réagir.
00:37:21 - Enfin, je voulais dire que,
00:37:23 d'ailleurs, que de toute manière,
00:37:25 on évoquait,
00:37:27 d'ailleurs,
00:37:29 j'ai complètement oublié ce que je voulais dire.
00:37:31 Non, mais sérieusement, juste
00:37:33 avant que René pose une question,
00:37:35 on était en train d'aborder un problème,
00:37:37 je voulais dire, il ne faut pas
00:37:39 sous-estimer, tout de même,
00:37:41 le fait que Laurent Berger,
00:37:43 vous l'avez dit, René, a une influence
00:37:45 considérable dans l'intersyndical,
00:37:47 même avec les autres
00:37:49 syndicats modérés, si j'ose dire,
00:37:51 et que, en réalité,
00:37:53 c'est lui qui va continuer
00:37:55 à donner le "là", en quelque
00:37:57 sorte, et il a dit "je prendrai
00:37:59 acte de la décision du Conseil",
00:38:01 et donc le délai d'essence,
00:38:03 est-ce que c'est en effet
00:38:05 arrêter les manifestations,
00:38:07 ou si, simplement,
00:38:09 un temps de temporisation
00:38:11 avant d'accepter d'aller
00:38:13 dialoguer avec... - Il a dit que c'était arrêter les manifestations,
00:38:15 mais il a pas dit que c'était
00:38:17 reprendre le dialogue avec le gouvernement,
00:38:19 et il a pas dit que c'était arrêter
00:38:21 toute revendication sociale. - Mais arrêter les manifestations
00:38:23 pendant au moins 6 mois, il a dit. - Et puis voilà,
00:38:25 en fait, je voulais
00:38:27 dire, vous avez noté
00:38:29 que, imaginons que le référendum
00:38:31 d'initiative partagée
00:38:33 soit un succès,
00:38:35 il n'annule pas la loi.
00:38:37 - Alors, en adorant la parole éloïque, le floc prigent une info
00:38:39 qui tombe à l'instant, l'entourage du Président
00:38:41 a annoncé que si le Conseil valide le texte
00:38:43 de la réforme des retraites, elle sera
00:38:45 promulguée dans les jours suivants,
00:38:47 c'est-à-dire samedi, dimanche ou lundi,
00:38:49 là, ça irait vraiment à un rythme
00:38:51 de concorde. Enfin, pas de concorde
00:38:53 sociale, mais de concorde l'avion.
00:38:55 Loïc Lefloque-Prigent. - Donc, on est en train
00:38:57 de parler
00:38:59 des entreprises
00:39:01 et de ce qui se passe
00:39:03 au niveau
00:39:05 syndical et de la colère générale.
00:39:07 Alors, première chose, c'est que
00:39:09 si jamais, effectivement,
00:39:11 l'inflation est allée plus vite
00:39:13 que les augmentations de salaire,
00:39:15 ce que tout le monde peut considérer,
00:39:17 et que les patrons considèrent,
00:39:19 c'est pas la peine de raconter de bêtises,
00:39:21 on sait bien que nous ne faisons pas
00:39:23 ce qu'il faut pour que
00:39:25 les salaires aillent aussi vite que l'inflation.
00:39:27 Et on ne peut pas. Et on ne peut pas pour des tas
00:39:29 de raisons, en particulier parce que nous
00:39:31 ne sommes plus compétitifs, à cause de l'ambiance
00:39:33 générale en France, et par ailleurs
00:39:35 à cause du prix de l'électricité, du prix
00:39:37 de l'énergie qui nous a mis dans
00:39:39 le lac, alors que c'est une responsabilité
00:39:41 gouvernementale, et non pas
00:39:43 la responsabilité de notre part. Donc on nous sommes
00:39:45 dans une situation difficile. Par conséquent,
00:39:47 si jamais, aujourd'hui, on a
00:39:49 ou demain,
00:39:51 on a une
00:39:53 difficulté importante parce que
00:39:55 les choses continuent,
00:39:57 nous, il va falloir, en tant que
00:39:59 patron, on ne sera pas forcément
00:40:01 d'accord, tous les patrons.
00:40:03 Je ne suis pas forcément d'accord avec les patrons
00:40:05 du public, dans la matière. Et il va
00:40:07 falloir qu'on se mette dans le jeu, qu'on dise, bon,
00:40:09 est-ce que vous voulez qu'on arrive ensemble
00:40:11 à augmenter les salaires
00:40:13 et augmenter le niveau de vie, ou est-ce que vous voulez
00:40:15 qu'on régresse, parce que
00:40:17 on est en régression aujourd'hui, parce que nous ne sommes
00:40:19 pas compétitifs, et par conséquent
00:40:21 nous ne pouvons pas augmenter vos salaires. C'est ça la réalité.
00:40:23 - Je ne comprends pas pourquoi
00:40:25 vous nous parlez, sans rire, des patrons
00:40:27 en permanence. C'est de la France
00:40:29 qu'il s'agit ?
00:40:31 - Oui, mais il se trouve
00:40:33 que dans le dispositif tel qu'il est,
00:40:35 il y a d'un côté
00:40:37 le gouvernement et de l'autre côté
00:40:39 les syndicats, les partenaires sociaux.
00:40:41 Et dans les partenaires sociaux, il y a les patrons
00:40:43 qui n'ont pas ouvert la bouche
00:40:45 et qui ne sont pas concernés depuis le départ
00:40:47 par cette réforme, qui n'ont pas exprimé
00:40:49 ce qui en était. Si vous connaissez
00:40:51 les uns et les autres ma position sur les retraites,
00:40:53 ou la position d'un certain
00:40:55 nombre de mes copains, vous pourriez
00:40:57 me le dire, mais moi, il se trouve
00:40:59 qu'on ne nous a jamais rien demandé en la matière.
00:41:01 Et par conséquent, à un moment, il va falloir qu'on rentre
00:41:03 dans le jeu, et si jamais nous ne rentrons pas
00:41:05 dans le jeu, effectivement, nous serons en difficulté.
00:41:07 - Le mot de la fin en 10 secondes.
00:41:09 - Un, il y aura une très grosse manifestation le 1er mai.
00:41:11 - Oui. - Oui.
00:41:13 - Qui réunira tout le monde, certainement. - C'est dans deux week-ends.
00:41:15 - Deux, les gens viennent mettre le doigt
00:41:17 sur quelque chose, il y a le problème français,
00:41:19 mais il n'y a pas que ça.
00:41:21 Imaginez ce qui se passe sur le dollar,
00:41:23 et ce qui se passe au niveau financier,
00:41:25 on a vu l'écroulement d'un certain nombre de banques,
00:41:27 et ça, ça peut avoir un retentissement
00:41:29 sur l'économie française,
00:41:31 et sur nos picaillons, tout bêtement,
00:41:33 et ça, c'est des éléments qu'on ne contrôle pas,
00:41:35 et qui peuvent en rajouter
00:41:37 dans le désordre que l'on connaît, et il ne faut pas le négliger.
00:41:39 - Une alerte info qui tombe
00:41:41 à l'instant qu'on est en train de cliquer,
00:41:43 ça tombe vraiment à la seconde.
00:41:45 Retraite, le Conseil Constitutionnel
00:41:47 rejette 6 dispositions, dont l'index
00:41:49 senior, on se retrouve tout de suite
00:41:51 pour le journal, et on va décrypter
00:41:53 le priorité au direct, on se retrouve tout de suite.
00:41:55 Merci Joseph Touvedel.
00:41:57 - Merci à vous. - Merci Joseph.
00:41:59 - Super.
00:42:01 - Édition spéciale,
00:42:03 les vraies voix Sud Radio, 17h20h,
00:42:05 Philippe David.
00:42:07 - Édition spéciale, pas de journal
00:42:09 puisque le journal est dépassé,
00:42:11 puisque les informations commencent à tomber.
00:42:13 Vous aurez en direct, si elle a bien lieu,
00:42:15 parce qu'elle devait commencer à 18h,
00:42:17 la conférence de presse depuis le Conseil Constitutionnel,
00:42:19 mais on va faire le point
00:42:21 sur les premières infos qui tombent, Félix Mathieu.
00:42:23 - Le Conseil Constitutionnel valide
00:42:25 l'essentiel de la réforme des retraites,
00:42:27 c'est commencé par la fameuse mesure d'âge,
00:42:29 les 64 ans, le report
00:42:31 de l'âge légal à 64 ans,
00:42:33 validé par le Conseil Constitutionnel,
00:42:35 c'était quand même le chiffon rouge
00:42:37 des oppositions. Les sages
00:42:39 qui rejettent par ailleurs quelques mesures
00:42:41 du projet gouvernemental, comme la création
00:42:43 d'un index senior,
00:42:45 pas de quoi calmer la colère
00:42:47 des opposants à la réforme des retraites,
00:42:49 puisque c'est pas pour ça qu'ils se mobilisaient.
00:42:51 Revers, autre revers d'ailleurs,
00:42:53 pour les oppositions, le Conseil Constitutionnel
00:42:55 dans le même temps, rejette la demande
00:42:57 de référendum d'initiative
00:42:59 partagée, déposée par la gauche,
00:43:01 tout en sachant qu'une seconde
00:43:03 demande déposée ultérieurement, pourrait
00:43:05 faire l'objet d'une nouvelle décision
00:43:07 du Conseil Constitutionnel, ce serait
00:43:09 pour le 3 mai. - Absolument.
00:43:11 On va faire le point avec nos vraies voix.
00:43:13 Vous voulez réagir ? Le 0826
00:43:15 300 300, on attend bien évidemment
00:43:17 vos appels, et je le rappelle, priorité
00:43:19 au direct, si jamais il y a bien une
00:43:21 conférence de presse, ce qui était théoriquement prévu,
00:43:23 on partira en direct.
00:43:25 Philippe Bilger, surpris par ces décisions ?
00:43:27 - Nous n'étions, enfin,
00:43:29 je n'étais pas enthousiaste
00:43:31 hier, je présumais
00:43:33 que sans avoir
00:43:35 de lumière singulière sur la chose,
00:43:37 que le Conseil Constitutionnel
00:43:39 allait valider
00:43:41 l'essentiel des
00:43:43 dispositions de la loi.
00:43:45 J'aurais pensé
00:43:47 que tout de même, par une
00:43:49 sorte d'habileté politique,
00:43:51 pour diminuer
00:43:53 la chaleur
00:43:55 de la tension
00:43:57 sociale, il validerait
00:43:59 le référendum d'initiative
00:44:01 partagée. Je ne sais pas
00:44:03 au nom de quoi il l'a refusé.
00:44:05 Il a probablement une excellente
00:44:07 argumentation pour ça,
00:44:09 mais ce que je crains, c'est que,
00:44:11 et René le disait tout à l'heure,
00:44:13 la validation de l'essentiel de la loi,
00:44:15 le rejet du
00:44:17 RIP, mon Dieu,
00:44:19 va faire monter la température
00:44:21 du pays à un degré
00:44:23 inimaginable.
00:44:25 - René Chich. - Alors, moi je ne suis pas
00:44:27 trop surpris par les décisions qui venaient
00:44:29 d'être annoncées. On s'y attendait un peu quand même.
00:44:31 - On disait hier dans Les Vraies Voix que ce serait retoqué
00:44:33 à la marge. - Voilà, exactement. - Et avec Françoise
00:44:35 de Gaulle disait. - Exactement.
00:44:37 Elle était contre. - Elle était contre.
00:44:39 - Elle pensait que... - Elle espérait, elle disait
00:44:41 on aura peut-être une surprise.
00:44:43 - Elle pensait une censure totale ?
00:44:45 - Peut-être pas. - Ah oui, non.
00:44:47 - Françoise, tu peux nous appeler au 0826 300 300.
00:44:49 - Donc moi je ne suis pas trop
00:44:51 surpris par ce qui vient d'être annoncé.
00:44:53 Alors, en ce qui concerne le RIP,
00:44:55 bon ça, comme a dit Philippe, on ne sait pas sur
00:44:57 quelle... - Base.
00:44:59 - Oui, quelle base exactement. Le Conseil
00:45:01 Constitutionnel a pris ses décisions. Maintenant,
00:45:03 ce point précis, c'est
00:45:05 à mon avis, c'est ça qui risque d'attiser
00:45:07 la colère de ceux
00:45:09 qui sont fondamentalement opposés
00:45:11 non seulement à cette réforme,
00:45:13 mais encore une fois, comme je le répète, qui sont fondamentalement
00:45:15 opposés, en fait, surtout à Macron.
00:45:17 Alors ça, ils vont encore plus,
00:45:19 je veux dire, être en colère.
00:45:21 Et par contre, dernière chose,
00:45:23 pour Macron, le président
00:45:25 Macron, c'est peut-être une
00:45:27 semi-victoire, parce
00:45:29 qu'il va quand même annoncer
00:45:31 que pour lui, sa
00:45:33 réforme a été quand même validée.
00:45:35 Et il va certainement ensuite
00:45:37 tenter d'instaurer un nouveau dialogue
00:45:39 social, avec les points qui ont été
00:45:41 invalidés, comme par exemple l'index senior, etc.
00:45:43 A mon avis, il va essayer d'instaurer
00:45:45 un nouveau, il va essayer, hein, d'instaurer
00:45:47 un nouveau dialogue social avec les syndicats,
00:45:49 sur le fameux "travailler mieux".
00:45:51 Et il va essayer d'instaurer des mesures qui sont un peu
00:45:53 plus sociales, pour tenter
00:45:55 d'apaiser la colère des gens.
00:45:57 Mais le problème, c'est qu'il n'y a pas que les gens, les syndicats
00:45:59 qui peuvent respecter le débat, etc.
00:46:01 Il y a aussi toute la base, un petit peu
00:46:03 incontrôlable, qui là, risque
00:46:05 d'être extrêmement compliquée, justement,
00:46:07 à contrôler dans les prochaines semaines.
00:46:09 - Loïc Lefloque-Prigent. - Oui, donc je pense que
00:46:11 effectivement, le
00:46:13 totem a gagné,
00:46:15 mais que...
00:46:17 C'est seulement le totem.
00:46:19 Il n'y a pas grand-chose. Sur l'index
00:46:21 senior, nous avons
00:46:23 les uns et les autres donné
00:46:25 notre avis, en tant que
00:46:27 responsable
00:46:29 de l'industrie des entreprises,
00:46:31 en disant que nous avons
00:46:33 suffisamment de contraintes, et on n'a pas envie
00:46:35 d'en avoir d'autres. Et,
00:46:37 si jamais, ce rejet
00:46:39 général, et cette
00:46:41 colère qui monte,
00:46:43 conduit de nouveau
00:46:45 à nous imposer des contraintes,
00:46:47 nous, on va baisser le rideau, en tant que patron.
00:46:49 C'est-à-dire qu'on n'en peut plus
00:46:51 des contraintes qu'on nous fixe,
00:46:53 alors que l'État lui-même, ne se fixe
00:46:55 aucune contrainte vis-à-vis de son personnel
00:46:57 et des entreprises qu'il dirige.
00:46:59 À un moment, il va falloir... Ce sujet
00:47:01 que je commence à
00:47:03 commenter depuis
00:47:05 quelques
00:47:07 minutes, est le sujet fondamental.
00:47:09 C'est-à-dire que,
00:47:11 aujourd'hui, la retraite par capitalisation,
00:47:13 elle est chez les fonctionnaires,
00:47:15 mais nous n'en avons pas chez... - Mais depuis 30 ans,
00:47:17 l'après-fonds et le crèf, ça existe
00:47:19 depuis 30, 40, 50 ans.
00:47:21 Les gens du privé, il y a eu une loi votée, c'était la loi
00:47:23 Thomas, qui a été abrogée, après la
00:47:25 dissolution de 97. - Absolument. Et donc,
00:47:27 nous n'avons pas ouvert ce qui est
00:47:30 fondamental pour les fonds
00:47:32 propres des entreprises, etc. Donc, il y a un
00:47:34 certain nombre de sujets qui n'ont pas été ouverts
00:47:36 parce qu'on n'a pas voulu les ouvrir. On a pris
00:47:38 le totem de 64 ans. Ce totem
00:47:40 de 64 ans, moi, à la limite,
00:47:42 ce n'est pas l'élément
00:47:44 dominant, et je suis prêt à manifester
00:47:46 avec les salariés le 1er mai,
00:47:48 mais je voudrais que l'entreprise
00:47:50 soit préservée, et que si jamais,
00:47:52 après ça,
00:47:54 on fait une loi travail qui va
00:47:56 conduire à mettre des
00:47:58 contraintes supplémentaires pour les patrons
00:48:00 et, soit disant, pour les travailleurs,
00:48:02 je pense qu'on va être dans l'horreur
00:48:04 absolue pour les entreprises. Et donc,
00:48:06 je crois que je voudrais éviter
00:48:08 que ceci se transforme
00:48:10 en catastrophe nationale
00:48:12 pour les entreprises et pour l'industrie.
00:48:14 - Je voudrais vous faire une remarque à tous et vous faire réagir
00:48:16 sur la forme. On nous avait promis
00:48:18 une conférence de presse
00:48:20 du Conseil constitutionnel à 18h.
00:48:22 Dans 8 secondes, il sera
00:48:24 18h08. - Alors, excusez-moi,
00:48:26 vous êtes sûr que c'était une conférence de presse ?
00:48:28 - C'est ce qui était prévu.
00:48:30 - C'est les journalistes qui sont là
00:48:32 et qui posent des questions. - Non, non, une allocution à la presse.
00:48:34 Qui était prévue, si je ne m'abuse.
00:48:36 - Oui, c'était annoncé. L'agenda de l'agence France Presse
00:48:38 annonçait une conférence de presse
00:48:40 à 18h. - Ah, une conférence de presse, vraiment ?
00:48:42 - Il avait annoncé à parfois une conférence
00:48:44 de presse. On ne pose pas de questions.
00:48:46 C'est juste un représentant du président du Conseil constitutionnel
00:48:48 ou le président
00:48:50 qui vient et qui dit "voilà, on n'a pas validé
00:48:52 tel article pour x, y, z raisons.
00:48:54 On a validé tel article pour x, y, z raisons.
00:48:56 Déjà, on en parlait
00:48:58 tout à l'heure avec Joseph Touvenel, le fait de faire
00:49:00 l'annonce à 18h un samedi soir,
00:49:02 est-ce que ça ne ressemblait pas un peu à de la provocation ?
00:49:04 - Un vendredi soir. - Un vendredi soir.
00:49:06 - Un samedi, c'était encore pire. - Oui, pardon.
00:49:08 Est-ce que ça ne ressemblait pas un peu à de la provocation ?
00:49:10 Mais il a carrément annulé
00:49:12 la conférence de presse. Est-ce que là,
00:49:14 alors que tout le monde attendait les explications
00:49:16 du Conseil constitutionnel, est-ce que là,
00:49:18 c'est vraiment pas jeter des bidons d'essence
00:49:20 sur le feu Philippe Bélgère ?
00:49:22 - Mais ça pourrait être le contraire, Philippe.
00:49:24 D'une certaine manière, ça prouve
00:49:26 peut-être la peur
00:49:28 du Conseil constitutionnel
00:49:30 avec le dispositif
00:49:32 autour de lui pour éviter
00:49:34 paraît-il, les pressions, les influences.
00:49:36 Je pense que peut-être
00:49:38 le Conseil constitutionnel
00:49:40 lui-même a conscience du caractère
00:49:42 peut-être juridiquement
00:49:44 impeccable de sa décision
00:49:46 mais en même temps de son côté provocateur.
00:49:48 - Oui, en plus...
00:49:50 Non mais en plus, je pense que...
00:49:52 - On a une peur bleue.
00:49:54 - Non mais en plus, dans toute son histoire, je pense pas que
00:49:56 le Conseil constitutionnel ait déjà
00:49:58 donné des conférences de presse.
00:50:00 Je pense pas que
00:50:02 le Conseil constitutionnel se soit déjà exprimé
00:50:04 avec une conférence de presse
00:50:06 pour annoncer une décision.
00:50:08 Ça serait la première fois.
00:50:10 Donc moi, je trouve assez...
00:50:12 Là, on est un peu dans l'ambiguïté.
00:50:14 Est-ce qu'ils ont suspendu
00:50:16 leur conférence de presse ? - On aimerait le savoir.
00:50:18 - Le problème, c'est que là, pour l'instant,
00:50:20 on sait pas trop. Est-ce que c'était vraiment
00:50:22 décidé encore jusqu'au dernier moment
00:50:24 ou c'est juste une allocution, une déclaration communiquée ?
00:50:26 Donc ça, c'est un peu...
00:50:28 - Le flambeau est pris sur la forme. Est-ce que ça pose pas des questions ?
00:50:30 - Depuis le départ,
00:50:32 tout ça sent l'amateurisme de tous les côtés.
00:50:34 Alors qu'on arrive avec
00:50:36 des gens aussi
00:50:38 distingués que le Conseil constitutionnel
00:50:40 à faire de l'amateurisme, alors ça me...
00:50:42 Les bras m'en tombent.
00:50:44 Mais je pense qu'effectivement,
00:50:46 plus personne, ce pays,
00:50:48 le cul par-dessus tête, est incapable
00:50:50 de savoir comment fonctionner. Et donc là,
00:50:52 c'est une belle illustration
00:50:54 d'un dysfonctionnement majeur pour moi.
00:50:56 On peut pas attendre
00:50:58 aussi longtemps pour arriver
00:51:00 à quelque chose qui n'existe pas
00:51:02 et chaque parti, maintenant,
00:51:04 est en train de faire sa conférence de presse
00:51:06 sur le sujet, sans trop savoir
00:51:08 pourquoi la décision a été prise et comment.
00:51:10 Tout ça est vraiment
00:51:12 l'organisation du chaos.
00:51:15 Alors si c'est ça qu'on a voulu faire le vendredi soir,
00:51:17 eh bien, passer un bon week-end
00:51:19 avec de la pluie ou du soleil,
00:51:21 comme vous voulez, mais c'est
00:51:23 l'organisation du chaos que nous avons
00:51:25 devant les yeux.
00:51:27 - Philippe Bilger, vous pensez que c'est
00:51:29 l'organisation du chaos ? Venez nous le dire
00:51:31 au 0826 300 300.
00:51:33 On a notre vraie voix du jour qui attend depuis un certain temps.
00:51:35 Corinne, bonsoir Corinne.
00:51:37 - Bonsoir.
00:51:39 - Alors, comment réagissez-vous
00:51:41 aux décisions du Conseil constitutionnel ?
00:51:43 On vient de recevoir le communiqué de presse
00:51:45 qui fait 4 pages et on va le décrypter
00:51:47 dans quelques minutes, mais on vous écoute, Corinne.
00:51:49 Surprise par cette décision de
00:51:51 quasi-validation de l'intégralité du
00:51:53 projet de loi ?
00:51:55 - Non, pas vraiment surprise,
00:51:57 parce que je ne m'attendais pas
00:51:59 à grand-chose, mais j'avais
00:52:01 un tout petit espoir quand même,
00:52:03 mais là je suis députée en fait.
00:52:05 Je suis clairement députée parce qu'effectivement,
00:52:07 eh bien, en fait,
00:52:09 on n'écoute pas le peuple, quoi.
00:52:11 Encore une fois, c'est...
00:52:13 Enfin, pour moi, c'est vraiment pas...
00:52:15 Je sais que vous allez me dire le contraire,
00:52:17 mais c'est pas démocratique.
00:52:19 J'espère qu'ils valident au moins le RIP.
00:52:21 On aura une impression...
00:52:23 - Alors, je vous redonne la parole,
00:52:25 le RIP n'a pas été validé, mais il y a
00:52:27 une seconde demande de RIP
00:52:29 qui sera jugée
00:52:31 par le Conseil constitutionnel
00:52:33 le 3 mai. On est le 14 avril,
00:52:35 c'est-à-dire dans grosso modo 3 semaines. Voilà.
00:52:37 - Oui, oui, mais après, oui, enfin bon.
00:52:39 Maintenant, je n'attends plus rien de toute façon.
00:52:41 Voilà, vraiment, ce n'est pas une...
00:52:43 Je suis dégoûtée, mais en fait, je ne suis pas surprise,
00:52:45 parce que, en fait, quand on voit le Conseil constitutionnel,
00:52:47 les gens qui sont dedans,
00:52:49 ce n'est pas une grande surprise, mais bon,
00:52:51 je ne comprends pas. Voilà. Je ne comprends pas
00:52:53 tout ce qui se passe depuis 4 mois. J'avoue que,
00:52:55 comme vous disiez, en fait, tout à l'heure,
00:52:57 je n'ai pas pu réagir, mais par rapport aux propos
00:52:59 de René Fils, qui disait qu'effectivement,
00:53:01 il y a plus d'importance que
00:53:03 la réforme des retraites. Il y a
00:53:05 le pouvoir d'achat, tout le monde
00:53:07 galère, clairement. Quand on va
00:53:09 faire les cours, c'est une catastrophe. Bientôt, on va
00:53:11 devoir faire un choix entre manger
00:53:13 ou mettre de l'essence pour aller travailler.
00:53:15 Ça, c'était important. Je suis d'accord.
00:53:17 À l'heure actuelle, il y a eu
00:53:19 un sondage, il n'y a pas très longtemps, il y a 43%
00:53:21 des plus pauvres qui ont sauté
00:53:23 un repas. Ça, c'est grave.
00:53:25 C'est hyper grave. Et en fait,
00:53:27 personne... Enfin, on en parle, mais vite fait,
00:53:29 quoi. René Fils, je veux échanger
00:53:31 avec vous, Corinne. C'est Corinne, ça ?
00:53:33 Corinne, oui. Bon, alors, excusez-moi. Je suis...
00:53:35 J'ai le même ressenti que vous, Corinne.
00:53:37 Bien sûr que cette réforme des retraites est très importante,
00:53:39 mais lorsqu'on est dans ce qu'on appelle la vraie vie,
00:53:41 lorsqu'on appelle la vraie vie, les gens
00:53:43 sont préoccupés par ce
00:53:45 qu'ils vont pouvoir acheter à la fin du mois,
00:53:47 est-ce qu'ils vont pouvoir payer leur loyer, est-ce qu'ils vont pouvoir
00:53:49 vêtir leurs enfants, est-ce qu'ils vont pouvoir aller en vacances,
00:53:51 ne serait-ce qu'un peu de vacances ?
00:53:53 C'est ça, la vraie préoccupation des gens. Bien sûr que c'est important,
00:53:55 les 64 ans, les... Mais
00:53:57 je pense que les gens sont vraiment
00:53:59 principalement préoccupés par ça. Alors,
00:54:01 par contre, excusez-moi, Corinne, j'ai
00:54:03 sous les yeux, là, les fameux... On a sous les yeux
00:54:05 l'arrêté du conseil constitutionnel. Les fameux cavaliers sociaux
00:54:07 qui ont été censurés, là, qu'on a sous les yeux.
00:54:09 Bon, moi, je m'y attendais un petit peu, en toute
00:54:11 modestie, et ce que va faire
00:54:13 maintenant le gouvernement et ce que va faire
00:54:15 le président de la République et Dussopt, etc.,
00:54:17 c'est qu'ils vont maintenant introduire ces
00:54:19 cavaliers sociaux censurés dans la future
00:54:21 loi sur le travail
00:54:23 qui va être débattue, je crois, durant l'été.
00:54:25 Pour essayer d'instaurer, comme je disais tout à l'heure,
00:54:27 un nouveau dialogue social, etc.
00:54:29 Maintenant, je vais essayer de faire un petit peu de provocation pour terminer.
00:54:31 Un tout petit peu, là. Bon. Il y a eu
00:54:33 quoi qu'on dise, mais ça, c'est
00:54:35 mon opinion, un débat, quand même, dans le pays,
00:54:37 à la fois démocratique,
00:54:39 au Parlement, dans la rue,
00:54:41 etc. Il y a quand même eu un débat. Bon.
00:54:43 Maintenant, il y a eu une décision du Conseil
00:54:45 constitutionnel, qu'on n'approuve pas.
00:54:47 C'était un match, quand même, là.
00:54:49 Une sorte de match entre le gouvernement,
00:54:51 l'opposition, les syndicats.
00:54:53 Est-ce qu'on peut, des fois,
00:54:57 accepter le résultat d'un match ?
00:54:59 Parce que, lorsqu'on n'accepte pas
00:55:01 le résultat d'un match, ça veut dire qu'on est
00:55:03 mauvais joueur... Attendez, je fais
00:55:05 que ça, c'est un provocation. On est soit
00:55:07 mauvais joueur, soit mauvais perdant.
00:55:09 Finalement, il y a eu quand même... Moi, je suis
00:55:11 contre la notion qu'il y a une crise démocratique
00:55:13 dans le pays. Non. Il n'y a pas de crise démocratique.
00:55:15 Au contraire, je trouve que la démocratie n'a jamais
00:55:17 été aussi florissante
00:55:19 qu'aujourd'hui, dans tous les domaines. Au Parlement,
00:55:21 dans les médias, dans la rue,
00:55:23 les syndicats. C'est mon opinion, mon cher Philippe,
00:55:25 je vois que vous... - Non, non, mais...
00:55:27 - Ah bon ? - Vous avez le droit de l'avoir.
00:55:29 Et on a le droit d'avoir l'opinion contraire.
00:55:31 - Tout à fait. - C'est ça. - Absolument. - Vous allez la donner
00:55:33 après, mon cher Loïc. - Merci beaucoup.
00:55:35 - Et donc, je termine. Est-ce qu'on peut accepter
00:55:37 le résultat d'un match, à un moment donné ?
00:55:39 - Corine, en 30 secondes,
00:55:41 parce qu'après... Oui, allez-y. En 30 secondes, une minute.
00:55:43 - Oui, quand le match a été
00:55:45 joué à la Loyale. - Correctement.
00:55:47 - Et là, en fait, pour moi... Enfin, pour moi,
00:55:49 je pense que pour beaucoup de monde, ça n'a pas été joué
00:55:51 à la Loyale. - Et pourquoi ça n'a pas
00:55:53 été à la Loyale ? - Excusez-moi, on ne fait pas passer
00:55:55 une réforme des retraites dans un projet de loi de financement
00:55:57 de la Sécurité sociale. - Alors, déjà...
00:55:59 - Oui, mais en plus... - Si, si, si. - Le 47-1
00:56:01 pour réduire les débats, et après,
00:56:03 bon, alors, le 49-3... - Sur l'esprit.
00:56:05 - Enfin, etc., etc. Même
00:56:07 au Sénat, ils ont bloqué
00:56:09 les votes à un moment... Enfin, non, je suis
00:56:11 désolée pour un sujet aussi grave.
00:56:13 Et donc, ça n'a pas été joué à la Loyale.
00:56:15 - Il y a eu le 49-3, il y a eu le...
00:56:17 - Je crois que c'est le 47-1. - Le 49-3, c'est un outil constitutionnel.
00:56:22 - Oui, mais... - C'est très court, Philippe Bilger.
00:56:25 - C'est un total de... - Attendez, Corine.
00:56:27 - Philippe Bilger veut réagir. - Alors, je garde peut-être...
00:56:29 - Vous gardez. Restez avec nous, Corine.
00:56:31 Tiens, vous voulez réagir comme Corine, appelez-nous
00:56:33 au 0 826 300 300.
00:56:35 Nos vrais voix ont lu, enfin, vont finir
00:56:37 de lire, là, pendant la pause.
00:56:39 L'arrêter, je vais le lire, parce que j'ai pas pu le lire
00:56:41 en... comme... on passe un peu
00:56:43 les plats pour voir ce que ça raconte.
00:56:45 J'ai vu un regard effaré de Loïc Lefloch-Brigent.
00:56:48 Philippe Bilger a fait des gestes assez bizarres.
00:56:50 Tiens, on se retrouve dans quelques instants.
00:56:52 Édition spéciale.
00:56:54 Les vraies voix Sud Radio, 17h20h.
00:56:56 Philippe David.
00:56:58 - Retour des vraies voix avec
00:57:00 Philippe Bilger, René Chiche,
00:57:02 Loïc Lefloch-Brigent, Félix Mathieu,
00:57:04 un résumé de la décision du Conseil constitutionnel.
00:57:06 - Oui, le Conseil constitutionnel
00:57:08 qui valide l'essentiel de la réforme,
00:57:10 notamment les 64 ans
00:57:12 validés par les sages de la rue Montentier.
00:57:14 C'est la mesure emblématique de cette réforme.
00:57:17 Le report progressif de l'âge légal
00:57:19 vers 64 ans. Il aura donc force de loi
00:57:21 dès qu'Emmanuel Macron aura promulgué le texte.
00:57:23 C'est-à-dire, a priori, dans les prochains jours.
00:57:25 Ainsi, par exemple, sur le choix du 47.1,
00:57:27 la procédure accélérée pour les budgets.
00:57:29 Vous savez, les oppositions
00:57:31 estimaient que c'était un détournement de procédure.
00:57:33 Cette procédure du 47.1
00:57:35 qui permet de faire adopter
00:57:37 les budgets sociaux pour le 1er janvier.
00:57:39 Ils disaient que c'était un détournement
00:57:41 de l'avoir fait passer pour une réforme des retraites.
00:57:43 Eh bien, non, répondent les sages,
00:57:45 le Conseil constitutionnel.
00:57:47 Je cite la décision.
00:57:49 "Contrairement à ce que soutenaient les requérants,
00:57:51 le recours à un tel véhicule législatif
00:57:53 n'est pas subordonné à l'urgence
00:57:55 à des circonstances exceptionnelles
00:57:57 ou à un déséquilibre majeur des comptes sociaux."
00:57:59 Voilà, le Conseil constitutionnel.
00:58:01 En revanche, sans grande surprise,
00:58:03 a censuré ce qu'il appelle
00:58:05 des cavaliers sociaux, autrement dit,
00:58:07 des mesures, des dispositions
00:58:09 qui, selon le juge constitutionnel,
00:58:11 n'ont rien à faire dans un texte budgétaire.
00:58:13 A commencer par l'index senior
00:58:15 qui est rejeté.
00:58:17 Autre rejet, là, pour le coup,
00:58:19 c'est un courant de la loi.
00:58:21 Autre rejet, là, pour le coup,
00:58:23 c'est un courrut pour les oppositions,
00:58:25 pas pour le gouvernement. Rejet du référendum
00:58:27 d'initiative partagée.
00:58:29 Donc, voilà, en gros, le Conseil constitutionnel
00:58:31 valide l'essentiel de cette réforme
00:58:33 des retraites, ce qui, forcément, crée
00:58:35 beaucoup de mécontentement du côté des oppositions.
00:58:37 - Absolument. J'avais juste
00:58:39 une petite précision à ce que vient de dire
00:58:41 très clairement Félix, c'est que, pour le RIP,
00:58:43 je viens de voir à l'instant que
00:58:45 la première demande du RIP a été rejetée.
00:58:47 - Oui, mais on l'a dit, et la deuxième, le...
00:58:49 - On l'a dit deux fois, d'ailleurs.
00:58:51 - Des nouvelles décisions pourraient
00:58:53 être, effectivement, étudiées.
00:58:55 - Alors, s'il vous plaît,
00:58:57 s'il vous plaît, dans le micro,
00:58:59 sinon on n'entend pas. Philippe Bilger, vous êtes
00:59:01 un éminent juriste, vous êtes bien le contraire.
00:59:03 Vous avez lu les quatre pages
00:59:05 du communiqué de presse
00:59:07 du Conseil constitutionnel. Qu'en pensez-vous ?
00:59:09 - Alors, je suis
00:59:11 éminent juriste, je ne sais pas
00:59:13 si je peux accepter un tel compliment,
00:59:15 mais quand j'ai lu la décision
00:59:17 du Conseil, il y a quelque chose
00:59:19 tout de même au niveau de la...
00:59:21 - Je viens dans le micro.
00:59:23 - ... du débat sur la sincérité
00:59:25 et la clarté des débats
00:59:27 parlementaires qui,
00:59:29 comme on dit, m'interpellent.
00:59:31 Certes,
00:59:33 on s'attendait à ce que le Conseil
00:59:35 constitutionnel ait une vision
00:59:37 très littérale
00:59:39 du droit parlementaire.
00:59:41 C'est dans la Constitution,
00:59:43 par conséquent,
00:59:45 c'est valide.
00:59:47 En gros, c'est ce qu'il dit.
00:59:49 Mais là où je ne le rejoins pas
00:59:51 très modestement,
00:59:53 que puis-je faire
00:59:55 à neuf sages, c'est dans le fait
00:59:57 qu'il dit que l'application
00:59:59 cumulative
01:00:01 de ces
01:00:03 processus qui sont
01:00:05 tout de même dérogatoires
01:00:07 à la loi ordinaire en matière
01:00:09 parlementaire ne porte pas
01:00:11 atteinte à la sincérité
01:00:13 et à la clarté des débats.
01:00:15 Là, je me demande, mais
01:00:17 procès peut-être
01:00:19 scandaleux, si la tendance
01:00:21 fortement conservatrice
01:00:23 du Conseil constitutionnel
01:00:25 compte tenu de sa composition
01:00:27 ne lui a pas
01:00:29 interdit d'examiner en profondeur
01:00:31 si les règles
01:00:33 constitutionnelles
01:00:35 avaient été respectées dans leur esprit.
01:00:37 Ça, ça me perturbe.
01:00:39 - Loïc Lefloque-Prigent voulait réagir
01:00:41 parce que je vous ai vu dos de l'inné en lisant...
01:00:43 - Moi, j'ai la même
01:00:45 impression, beaucoup moins
01:00:47 motivé que
01:00:49 Philippe,
01:00:51 d'une bureaucratie
01:00:53 conservatrice
01:00:55 qui
01:00:57 est incapable de se
01:00:59 poser des questions
01:01:01 au niveau auquel
01:01:03 il faut se poser des questions aujourd'hui
01:01:05 et par conséquent
01:01:07 qui n'a pas vu, alors
01:01:09 qu'il est au Conseil constitutionnel,
01:01:11 la crise démocratique que notre ami René
01:01:13 considère comme inexistante
01:01:15 et que moi, je vois
01:01:17 poindre à travers
01:01:19 à la fois
01:01:21 ce texte et les réactions
01:01:23 au texte qui sont en train de se développer.
01:01:25 Donc je pense qu'il faut
01:01:27 bien voir que
01:01:29 nous sommes partis
01:01:31 sur
01:01:33 effectivement un texte où
01:01:35 il y a une réforme arithmétique.
01:01:37 Cette réforme arithmétique
01:01:39 est considérée
01:01:41 comme
01:01:43 légale et conforme
01:01:45 à la Constitution par le Conseil constitutionnel
01:01:47 et le problème
01:01:49 qu'ils auraient dû se poser, c'est est-ce que
01:01:51 nous sommes aujourd'hui devant le
01:01:53 constitutionnel pour dire
01:01:55 la réforme arithmétique a raison
01:01:57 ou est-ce qu'on peut interroger la réforme arithmétique
01:01:59 en se disant, il y a
01:02:01 quelque chose derrière qui tient
01:02:03 à ce que doit être
01:02:05 la France, ce que doit être le travail,
01:02:07 etc. Et il lui fallut
01:02:09 que le gouvernement
01:02:11 fasse un effort de réflexion
01:02:13 supplémentaire et ne
01:02:15 soit pas obligé de prendre
01:02:17 toutes les astuces, parce que c'est ça un peu
01:02:19 toutes les astuces des procédures
01:02:21 préparées pour faire
01:02:23 passer une réforme, après tout,
01:02:25 qui engage le futur
01:02:27 mais qui n'engage pas le futur
01:02:29 correctement parce que la réflexion d'ensemble n'a pas été faite.
01:02:31 - On part au 0826-300-300
01:02:33 ça sonne beaucoup, direction
01:02:35 Paris, bonsoir Nadia. - Bonsoir.
01:02:37 - Alors, quelle est votre réaction
01:02:39 aux décisions, parce qu'il y en a plusieurs,
01:02:41 du conseil constitutionnel sur la réforme des retraites ?
01:02:43 - Je n'ai pas eu le temps d'aller
01:02:45 dans le détail mais j'ai vraiment l'impression
01:02:47 qu'on est face à
01:02:49 comme un peu votre intervenant
01:02:51 voulait dire, vraiment
01:02:53 décision de justice sur un conflit de voisinage
01:02:55 sur un droit de passage
01:02:57 enfin c'est vraiment
01:02:59 des arguments juste
01:03:01 de droit
01:03:03 obscur et je pense
01:03:05 qu'on s'est loin de
01:03:07 de ce
01:03:09 qu'auraient dû être les débats
01:03:11 sur cette question de société
01:03:13 d'assurer la retraite des personnes
01:03:15 âgées en France en fait.
01:03:17 Et là c'est un petit peu triste de passer comme ça
01:03:19 sur une décision de justice
01:03:21 et si on veut être procédurier, on peut même se demander
01:03:23 on pourrait même dire
01:03:25 ça aurait dû être déclenché
01:03:27 suite à un conseil des ministres, et il est où ce conseil des ministres initial ?
01:03:29 Qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?
01:03:31 La décision du conseil constitutionnel
01:03:33 ne vous satisfait pas, c'est ça ?
01:03:35 D'en arriver là, c'est un peu
01:03:37 comme un divorce, enfin je veux dire
01:03:39 les recours au conseil constitutionnel
01:03:41 c'est classique sous la 5ème République, il n'y en a pas
01:03:43 à toutes les lois mais presque.
01:03:45 Bien sûr, mais encore heureux que c'est constitutionnel
01:03:47 en fait, sur le fond, je veux dire, c'est même pas ça
01:03:49 la question. La question c'est vraiment
01:03:51 le 49-3.
01:03:53 Est-ce qu'il fallait vraiment faire un 49-3 ?
01:03:55 Et est-ce qu'il a été bien fait ?
01:03:57 Est-ce qu'il y a vraiment eu, tout
01:03:59 a été mis en place avant, une déclenche
01:04:01 du 49-3 ? Est-ce qu'il y a vraiment une décision
01:04:03 du conseil des ministres, une délibération ?
01:04:05 - Ah oui ! - Et ça a été...
01:04:07 - Ah oui, oui ! - Moi je vois pas de conseil des
01:04:09 ministres que celui du 15, il était pas mis en mention
01:04:11 du 49-3, donc...
01:04:13 - Mais justement, Nadia, restez avec nous, je vais faire réagir
01:04:15 très rapidement les vrais voix, est-ce qu'il n'y a pas quand même
01:04:17 un abus de 49-3 ? On l'a utilisé 100 fois
01:04:19 depuis 1958,
01:04:21 et là on l'a utilisé 10 fois depuis à peine
01:04:23 un an, ça fait pas un peu beaucoup ?
01:04:25 - C'est-à-dire qu'on était... - En 99, en 64 ans...
01:04:27 - Nous sommes dans des conditions spéciales
01:04:29 qui sont les mêmes
01:04:31 que celles de Rocart en son temps,
01:04:33 c'est-à-dire que... - 88-99...
01:04:35 - C'est-à-dire qu'à partir du moment où on a une majorité relative,
01:04:37 on utilise le 49-3
01:04:39 et c'était prévu par
01:04:41 De Gaulle et Debré au moment où ils ont fait
01:04:43 la Constitution, donc là,
01:04:45 ce problème-là
01:04:47 n'est pas en cause et ne devrait pas être en cause.
01:04:49 - Moi je suis d'accord avec vous. - Et d'ailleurs,
01:04:51 Laurent Berger ne le met pas en cause. Le problème,
01:04:53 c'est celui que nous avons,
01:04:55 de façon vraisemblablement imparfaite,
01:04:57 puisque nous n'avons pas convaincu cette dame,
01:04:59 Philippe Bilger et moi, nous avons développé.
01:05:01 - Elle est d'accord avec nous ?
01:05:03 - Voilà. - Cette dame, elle est d'accord avec nous ?
01:05:05 Non mais, Philippe,
01:05:07 très court, je la rejoins.
01:05:09 - Nadia.
01:05:11 - Nadia, l'argumentation
01:05:13 du Conseil constitutionnel
01:05:15 sur les points importants
01:05:17 m'apparaît discutable,
01:05:19 faute de raisonnement politique au sens
01:05:21 profond. Et deuxième élément,
01:05:23 et là, évidemment, l'ancien magistrat
01:05:25 ne devrait pas se permettre ça.
01:05:27 Mais... - Allez, ça fait plaisir.
01:05:29 - Je ne surestime pas
01:05:31 l'indépendance
01:05:33 des organes constitutionnels
01:05:35 français.
01:05:37 J'ai été frappé lorsqu'il y a quelques jours,
01:05:39 j'ai lu dans les journaux,
01:05:41 que le gouvernement avait placé
01:05:43 délibérément des cavaliers
01:05:45 parce que le Conseil pourrait
01:05:47 s'y attacher. Je ne peux pas
01:05:49 m'empêcher de penser que
01:05:51 tout même derrière tout ça,
01:05:53 il y a un jeu dont le citoyen est
01:05:55 dupe et qu'en réalité, il y a
01:05:57 une connivence qui aboutit à ça.
01:05:59 - Merci beaucoup, Nadia de Paris. On doit
01:06:01 faire une pause et on se retrouve dans quelques instants.
01:06:03 On va voir des réactions politiques. On sera en compagnie
01:06:05 d'Alexis Yézard, député Renaissance
01:06:07 de l'Essone et un peu plus tard, on aura
01:06:09 Sandré Rogol, député Europe Écologie
01:06:11 Les Verts du Barin. Vous voulez réagir ?
01:06:13 Ça appelle beaucoup. Le 0826
01:06:15 300 300. On se retrouve dans quelques
01:06:17 instants.
01:06:19 - Réalisation spéciale.
01:06:21 Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20h
01:06:23 Philippe David.
01:06:25 - Retour des Vrais Voix avec Philippe
01:06:27 Bilger, René Chichloïc, Le Floc,
01:06:29 Prigent. On commente cette décision
01:06:31 du Conseil constitutionnel.
01:06:33 Nous sommes en compagnie de...
01:06:35 On a eu des réactions par contre, je crois, Félix Mathieu.
01:06:37 Un florilage de réaction.
01:06:39 Avant de prendre Alexis Yézard, député
01:06:41 Renaissance de l'Essone, vous nous faites ce florilage
01:06:43 de réaction. - Et ce sont les oppositions
01:06:45 qui ont dégainé en premier et qui sont furieuses
01:06:47 puisque, on le rappelle, l'essentiel
01:06:49 de la réforme des retraites, l'âge légal
01:06:51 repoussé à 64 ans, est validé
01:06:53 tandis que sont
01:06:55 repoussés l'index senior,
01:06:57 le CDI senior ou encore la demande
01:06:59 des oppositions de référendum d'initiative
01:07:01 partagée. Réaction par exemple de
01:07:03 Jean-Luc Mélenchon. "La lutte continue",
01:07:05 déclare le leader de la France insoumise.
01:07:07 "La décision", dit-il, du Conseil
01:07:09 constitutionnel, "montre qu'il est plus attentif
01:07:11 aux besoins de la monarchie présidentielle
01:07:13 qu'à ceux du peuple souverain". Voilà ce
01:07:15 qu'a tweeté Jean-Luc Mélenchon. La chef
01:07:17 d'Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier,
01:07:19 juge que cette réforme reste
01:07:21 illégitime. Même son de cloche aussi
01:07:23 du côté du RN. "Le sort politique
01:07:25 de la réforme des retraites n'est pas scellé",
01:07:27 affirme l'ancienne candidate Marine Le Pen.
01:07:29 Elle considère qu'il appartiendra, je la
01:07:31 cite, "au peuple de préparer l'alternance
01:07:33 qui reviendra sur cette réforme".
01:07:35 Le président du Rassemblement
01:07:37 national, Jordan Bardella, pour sa part, estime
01:07:39 qu'Emmanuel Macron ne pourra pas
01:07:41 se cacher derrière cette décision
01:07:43 qui ne referme en rien
01:07:45 le débat. Alors forcément, le son
01:07:47 de cloche est très différent du côté
01:07:49 du patron
01:07:51 d'LR, Éric Ciotti.
01:07:53 "Appel toutes les forces politiques à accepter
01:07:55 la décision du Conseil constitutionnel".
01:07:57 Voilà pour Éric Ciotti. Enfin,
01:07:59 la réaction de la première ministre
01:08:01 vient de tomber. Elisabeth Borne
01:08:03 qui écrit "Ce soir, il n'y a ni
01:08:05 vainqueur, ni vaincu".
01:08:07 Après cette décision du Conseil constitutionnel,
01:08:09 la chef du gouvernement
01:08:11 écrit "Avec cette réforme,
01:08:13 notre système de retraite sera à l'équilibre
01:08:15 en 2030. La volonté du
01:08:17 gouvernement est désormais de poursuivre la concertation
01:08:19 avec les partenaires sociaux pour donner
01:08:21 davantage de sens au travail,
01:08:23 améliorer les conditions de travail
01:08:25 et atteindre le plein emploi".
01:08:27 On l'entend, la chef du gouvernement
01:08:29 veut désormais finalement passer à autre chose.
01:08:31 Merci beaucoup Félix Mathieu.
01:08:33 Avec nous, Alexis Isard, député Renaissance de
01:08:35 l'Essonne. Alexis Isard, bonsoir.
01:08:37 Bonsoir. Bienvenue sur Sud Radio.
01:08:39 On a entendu la réaction de la première
01:08:41 ministre, Elisabeth Borne, je vous la relis.
01:08:43 "Le texte arrive à la fin de son
01:08:45 processus démocratique. Ce soir,
01:08:47 il n'y a ni vainqueur, ni vaincu".
01:08:49 Vous êtes d'accord avec la première ministre,
01:08:51 puisque quand on voit les gens dans la rue, il y en a qui ont un peu
01:08:53 le sentiment d'être vaincus, a priori.
01:08:55 Non, je suis tout à fait d'accord et elle a eu les mots très
01:08:57 justes. Ni vainqueur, ni vaincu.
01:08:59 Simplement la fin d'un processus démocratique.
01:09:01 Je tiens à rappeler tout de même qu'il y a eu
01:09:03 cinq mois de consultation, 175
01:09:05 heures de débat au Parlement et cette
01:09:07 validation du Conseil constitutionnel vient
01:09:09 clôturer, je dirais, ce travail
01:09:11 qui a été fait et
01:09:13 répondre, je dirais,
01:09:15 d'une certaine sorte à tout
01:09:17 ce débat qu'on a pu entendre
01:09:19 sur l'inconstitutionnalité de
01:09:21 cette réforme, sur la non-légitimité
01:09:23 de nos institutions, et bien terminer
01:09:25 un cycle et permettre de promulguer cette loi.
01:09:27 Philippe Billigère, une réaction à
01:09:29 monsieur le député ? Monsieur le député,
01:09:31 dans le micro,
01:09:33 sinon je ne vous entends pas.
01:09:35 Je suis totalement de bonne foi,
01:09:37 honnête, quels que soient
01:09:39 les choix partisans
01:09:41 au sens noble que vous avez fait.
01:09:43 Mais j'aimerais tout de même
01:09:45 vous demander votre avis
01:09:47 sur la phrase
01:09:49 suivante qui est dans la décision
01:09:51 du Conseil constitutionnel.
01:09:53 Un autre aspect du débat
01:09:55 concernant la procédure
01:09:57 d'adoption de la loi avait
01:09:59 trait à la clarté et à la sincérité
01:10:01 des débats parlementaires.
01:10:03 En particulier,
01:10:05 la question a été soulevée par
01:10:07 les parlementaires requérants
01:10:09 de savoir si l'application
01:10:11 cumulative de plusieurs
01:10:13 procédures prévues par la
01:10:15 constitution et par les
01:10:17 règlements des assemblées
01:10:19 avait entaché d'irrégularité
01:10:21 ou non la procédure suivie.
01:10:23 En totale lucidité
01:10:25 intellectuelle,
01:10:27 monsieur le député,
01:10:29 est-ce que vous ne trouvez pas
01:10:31 en prenant la réponse
01:10:33 négative
01:10:35 du Conseil sur ce plan-là ?
01:10:37 Le fait qu'on
01:10:39 n'a pas considéré que
01:10:41 l'application cumulative
01:10:43 de procédures exceptionnelles
01:10:45 avait altéré la sincérité
01:10:47 et la clarté
01:10:49 des débats ?
01:10:51 - Alors, pour vous répondre, si je peux...
01:10:53 - Alex Isard. - Oui, merci.
01:10:55 Alors, tout d'abord, moi je n'ai pas
01:10:57 jugé la décision du Conseil constitutionnel
01:10:59 de simplement en prendre acte, mais
01:11:01 simplement, si je peux vous donner mon avis, c'est que
01:11:03 l'ensemble de ces dispositions
01:11:05 qui sont données à être utilisées
01:11:07 dans le cadre de notre
01:11:09 constitution, elles ont un rôle bien précis.
01:11:11 Et sur cette réforme des retraites,
01:11:13 et moi je peux vous le dire en l'ayant vécu en interne,
01:11:15 elles ont montré leur grande utilité
01:11:17 dans le sens où, lorsque une partie
01:11:19 de l'hémicycle nous empêche
01:11:21 de travailler sur un texte, il y a toujours un dispositif
01:11:23 de notre constitution qui nous permet d'avancer et de
01:11:25 continuer les débats. Et dans ce sens, je trouve que
01:11:27 nos institutions sont plutôt
01:11:29 bien faites et nous ont permis, je le rappelle,
01:11:31 de débattre pendant 175 heures
01:11:33 avec, à la fin, un vote du Sénat et avec une
01:11:35 commission mixte paritaire qui a été
01:11:37 conclusive avec énormément
01:11:39 de dispositions qui ont été proposées
01:11:41 par les parlementaires, qui ont été prises.
01:11:43 Il y a une vraie différence entre le texte de départ
01:11:45 et le texte d'arrivée. Donc, je crois
01:11:47 que le débat a eu lieu, et je le sais, je vous le dis,
01:11:49 et je peux vous affirmer
01:11:51 pour répondre à votre question, que nos institutions
01:11:53 sont bien faites et que ces dispositifs ont été
01:11:55 utilisés comme il le fallait.
01:11:57 Et le Conseil constitutionnel vient de le valider
01:11:59 en plus. - René Chichier. - Oui, alors,
01:12:01 bonsoir, monsieur le député. Alors, moi, je suis
01:12:03 d'accord avec vous sur un point, même si mes
01:12:05 interlocuteurs n'ont pas du tout été d'accord avec
01:12:07 moi, c'est que pour moi, il n'y a pas eu de crise
01:12:09 démocratique, au contraire. Je trouve que la démocratie
01:12:11 a montré
01:12:13 tout ce qu'elle avait comme ressort
01:12:15 durant ces cinq mois, c'est-à-dire le Parlement,
01:12:17 les médias, la rue, les syndicats, etc. Bon, bref.
01:12:19 Ça, je suis d'accord avec vous. Par contre, là où
01:12:21 je ne suis pas d'accord avec
01:12:23 Mme Borne, et donc indirectement avec vous,
01:12:25 c'est lorsqu'elle dit qu'il n'y a pas de vainqueur ou de vaincu.
01:12:27 Si il y a un vainqueur, quoi qu'on en dise,
01:12:29 c'est le gouvernement,
01:12:31 parce que sa loi a été quand même validée,
01:12:33 il y a quand même une grande masse de vaincus.
01:12:35 Ça, on ne peut pas le nier. Ceux qui sont opposés
01:12:37 à cette réforme,
01:12:39 voilà, ça les concerne.
01:12:41 Alors, justement, j'ai une question à vous poser. Comment
01:12:43 le gouvernement, comment l'exécutif
01:12:45 va devoir répondre, quand même,
01:12:47 à tous ces vaincus ? Parce que, bon, il y a des vaincus.
01:12:49 Comment va-t-il répondre à ces gens ?
01:12:51 Par quels moyens ? Est-ce que, comme je le pense,
01:12:53 ça va être par le biais de la
01:12:55 future loi sur le travail, où on va introduire
01:12:57 tous ces fameux cavaliers sociaux
01:12:59 qui ont été censurés, pour essayer de réinstaurer
01:13:01 un dialogue social avec les syndicats ?
01:13:03 - Oui, alors je refuse
01:13:05 d'aller dans votre sens sur
01:13:07 les vaincus. S'il y a un vainqueur
01:13:09 dans cette séquence-là,
01:13:11 c'est quand même nos institutions de montrer à quel point
01:13:13 elles sont solides, mais il n'y a pas de vaincus dans le sens où
01:13:15 cette réforme n'est pas faite contre les Français.
01:13:17 - Non, monsieur Déculé, vous ne pouvez pas dire
01:13:19 qu'il n'y a pas de vaincus. Ce n'est pas possible.
01:13:21 - En plus, attendez,
01:13:23 je ne me pose pas à la réforme,
01:13:25 moi, que les choses soient claires. Mais c'était
01:13:27 comme un match, il ne faut pas le nier, c'était comme un match.
01:13:29 Là, il y a des vaincus, c'est-à-dire tous les opposants
01:13:31 à la réforme, à la fois les syndicats,
01:13:33 tous les partis
01:13:35 comme LFID, etc., qui se déclarent
01:13:37 vaincus, tous ceux qui ne sont pas
01:13:39 contrôlables dans l'opinion, c'est-à-dire des gens qui sont
01:13:41 plus ou moins contrôlables. Alors, comment
01:13:43 répondre à ces gens qui rendent eux
01:13:45 une insatisfaction ? - Alex Sizar et après
01:13:47 Loïc Lefloch-Trigent. - Oui, le fond
01:13:49 de la question est quand même très intéressant et
01:13:51 je vais d'abord donner deux éléments avant de donner ma vision
01:13:53 qui ont été donnés. C'est d'abord
01:13:55 la réception à l'Élysée des partenaires
01:13:57 sociaux, mardi
01:13:59 18. Donc, c'est une première étape pour
01:14:01 recommencer le dialogue, pour aller
01:14:03 sur ces trois thèmes fondamentaux
01:14:05 qu'on a mis en avant et sur
01:14:07 lesquels il faut qu'on aille beaucoup plus fort pour répondre
01:14:09 aux exigences des Français. Et je l'entendais tout à l'heure sur votre radio,
01:14:11 c'est l'école, la justice, la santé, le pouvoir
01:14:13 d'achat. C'est vraiment de continuer à travailler
01:14:15 pour les Français. Et
01:14:17 ensuite, c'est réellement
01:14:19 de se saisir de ces sujets-là,
01:14:21 de ne pas oublier
01:14:23 le fond de la contestation sociale et de
01:14:25 répondre aux réelles questions qui sont posées.
01:14:27 Tout à l'heure, sur votre chaîne, j'entendais quelqu'un
01:14:29 qui disait, et je l'ai entendu beaucoup,
01:14:31 que fondamentalement, le sujet
01:14:33 des retraites était là, mais que
01:14:35 le problème c'était de pouvoir se nourrir, de payer
01:14:37 son plein d'essence et c'est là-dessus qu'il faut qu'on
01:14:39 réponde et qu'on continue à travailler. - Loïc Lefloch-Trigent.
01:14:41 - Oui, je pense,
01:14:43 M. le député, que ce que
01:14:45 vous dites ne tient pas compte
01:14:47 de ce qui est écrit et
01:14:49 qui est relativement bureaucratique.
01:14:51 Et je reprends
01:14:53 les propos.
01:14:55 L'examen successif de chacune
01:14:57 de ces procédures a conduit
01:14:59 le Conseil constitutionnel à relever,
01:15:01 appliquer conformément aux règles
01:15:03 des assemblées, aucune n'avait
01:15:05 porté d'atteinte
01:15:07 substantielle aux exigences
01:15:09 de clarté et sincérité des débats parlementaires.
01:15:11 Ce qui veut dire que
01:15:13 il y a quelqu'un qui a jugé du substantiel.
01:15:15 Alors, permettez
01:15:17 de considérer que
01:15:19 vous venez de me dire que c'était
01:15:21 pas substantiel comme le Conseil
01:15:23 et qu'il y a une majorité
01:15:25 de gens qui considèrent
01:15:27 que c'était substantiel et par
01:15:29 conséquent qui râlent. Donc il y a un sujet.
01:15:31 Et donc si jamais
01:15:33 on ne tient pas compte
01:15:35 de ce sujet, et bien,
01:15:37 comme je l'ai dit tout à l'heure, j'en suis désolé
01:15:39 en tant que patron, on risque d'aller
01:15:41 à la catastrophe. Par conséquent, ce ne sont
01:15:43 pas des mesures
01:15:45 d'une future loi travail qui
01:15:47 vont permettre de résoudre le problème,
01:15:49 c'est de revoir
01:15:51 une partie de
01:15:53 la conception de la politique
01:15:55 et donc en cela,
01:15:57 nous sommes effectivement,
01:15:59 et le texte nous le montre,
01:16:01 dans une crise démocratique. - Alexis Isard.
01:16:03 - Oui, alors c'est une...
01:16:05 C'est plus qu'une question, c'est une très longue
01:16:07 réflexion à laquelle je vais répondre parce que c'est quand même
01:16:09 très intéressant. Moi je crois
01:16:11 à l'inverse de ce que vous venez de dire
01:16:13 et peut-être à l'inverse de ce que certains
01:16:15 de vos auditeurs peuvent penser, je crois que nos institutions
01:16:17 elles sont très solides et elles l'ont montré sur
01:16:19 cette épreuve-là. Ensuite,
01:16:21 moi ce que je veux répondre tout simplement, c'est
01:16:23 en tout cas, moi je suis un élu
01:16:25 de terrain, là actuellement d'ailleurs je vous parle
01:16:27 depuis ma permanence parlementaire à Saint-Cheron
01:16:29 où j'ai pu rencontrer certains de mes administrés,
01:16:31 la réalité, c'est que
01:16:33 ce que veulent les Français, c'est
01:16:35 qu'on réponde convenablement à leur sujet du quotidien.
01:16:37 Je m'inquiète tout à l'heure de l'école, c'est
01:16:39 d'avoir un prof toute l'année
01:16:41 pour leurs enfants. Je parlais de la justice,
01:16:43 c'est de pouvoir répondre convenablement
01:16:45 à leur sollicitation, je parlais de la santé, c'est
01:16:47 de pouvoir avoir un médecin généraliste.
01:16:49 C'est tout bête, c'est des choses qu'on ne peut plus avoir.
01:16:51 - Je crois que le principal c'est le pouvoir d'achat,
01:16:53 à mon avis. - Et le pouvoir d'achat, et puis...
01:16:55 - Mais alors justement, qu'est-ce que... - Mais alors justement...
01:16:57 - On attend depuis très longtemps
01:16:59 au 0826-300-300,
01:17:01 Alexis Isard, direction Bordeaux, bonsoir Jean-Paul.
01:17:03 - Oui, bonsoir.
01:17:05 - Quelle est votre réaction aux décisions du Conseil
01:17:07 constitutionnel ? - D'abord,
01:17:09 je vous remercie de me laisser la parole, de contribuable.
01:17:11 Moi, je m'interrogeais sur le niveau
01:17:13 de rémunération des membres
01:17:15 du Conseil constitutionnel,
01:17:17 puisque ce sont des personnes réputées
01:17:19 incompétentes par nature
01:17:21 de leur nomination politique.
01:17:23 - Alors ça, c'est votre avis, hein ? - Oui, mais...
01:17:25 - Ils ne sont pas réputés incompétents.
01:17:27 Ils ne sont pas réputés incompétents, ils sont...
01:17:29 - Ils n'ont pas incuré que l'homme vit
01:17:31 un statut de droit constitutionnel,
01:17:33 puisqu'il nécessite d'être éclairé
01:17:35 par d'autres avis externes pointus.
01:17:37 C'est toujours un problème de se faire conseiller.
01:17:39 Je crois qu'il y a d'autres affaires
01:17:41 de Conseil dont on débat
01:17:43 par ailleurs, et qui ont
01:17:45 un niveau de rémunération
01:17:47 de 17 000 euros brut par mois,
01:17:49 exactement 16 000... - Je croyais que c'était un petit peu moins,
01:17:51 je croyais que c'était 13-14 000, mais c'est un détail.
01:17:53 - C'était 16 760,
01:17:55 16 760 par mois,
01:17:57 soit un spic annuel,
01:17:59 un par mois. Et donc,
01:18:01 jusqu'à quand devrons-nous payer autant de complaisance,
01:18:03 sans compter
01:18:05 leurs avis
01:18:07 du temps du Covid
01:18:09 sur les libertés publiques et individuelles,
01:18:11 et maintenant sur les années de vie ?
01:18:13 Voilà, jusqu'à quand accepterons-nous
01:18:15 qu'il puisse y avoir neuf
01:18:17 sages qui
01:18:19 défient comme ça l'entendement
01:18:21 de la population ? - Alors, merci Jean-Paul.
01:18:23 On va faire réagir les vrais voix
01:18:25 rapidement avant Alexi Izar,
01:18:27 le président de la République bilgère, vous êtes d'accord ?
01:18:29 - Pardon, je trouve
01:18:31 que Jean-Paul
01:18:33 a une vision
01:18:35 très insultante des conseillers
01:18:37 et du Conseil constitutionnel,
01:18:39 alors qu'en revanche,
01:18:41 nous avons dit hier que
01:18:43 on pouvait tout à fait, un jour,
01:18:45 concevoir, quelqu'un
01:18:47 d'autre,
01:18:49 de nouvelles modalités de nomination
01:18:51 du Conseil constitutionnel,
01:18:53 sans surestimer
01:18:55 l'importance
01:18:57 de quelques nominations que ce soit.
01:18:59 Il est très difficile
01:19:01 d'éviter les influences
01:19:03 de tels conseils.
01:19:05 - Un mot de la fin, Alexi Izar ?
01:19:07 Ou alors un mot très court, Loïc Lefleur-Prigent ?
01:19:09 - Je suis complètement d'accord
01:19:11 avec Philippe Biget, je crois qu'il faut faire attention
01:19:13 à ces questions, d'une part
01:19:15 de rémunération et d'autre part de désignation.
01:19:17 Ces gens-là
01:19:19 sont compétents
01:19:21 pour réaliser
01:19:23 ce qu'il leur est demandé
01:19:25 et ils n'ont pas
01:19:27 une carrière devant eux, ils ont une carrière
01:19:29 derrière eux. Donc il faut arrêter
01:19:31 les bêtises. Simplement,
01:19:33 je pense qu'il
01:19:35 faut faire très attention que, d'un côté,
01:19:37 lorsqu'il y a des experts, on dit
01:19:39 "les experts ne sont pas experts"
01:19:41 et quand on dit qu'on prend
01:19:43 des gens nommés
01:19:45 d'une façon ou d'une autre, on dit "ceux-là non plus
01:19:47 sont pas bons". Il n'y a jamais de bon.
01:19:49 Donc, simplement, il faut
01:19:51 regarder la sincérité
01:19:53 de chaque individu et
01:19:55 sa capacité à dire "oui, je
01:19:57 m'abstreins à une discipline
01:19:59 et je serai redevable
01:20:01 devant l'avis que j'ai donné".
01:20:03 Et c'est ça qu'il faut regarder.
01:20:05 Attention, faux procès. - Le mot de la fin,
01:20:07 allez, 30 secondes, Alexis Isard. - Oui,
01:20:09 effectivement, pour les auditeurs, ce n'est pas
01:20:11 moi qui parlais, mais je suis tout à fait d'accord avec
01:20:13 ce qui a été dit et de faire attention de ne pas
01:20:15 mettre un doute sur la légitimité des sages du Conseil
01:20:17 constitutionnel qui sont là pour donner
01:20:19 un avis sur le droit, de juger sur le
01:20:21 droit. Et là-dessus, je crois qu'on peut leur faire
01:20:23 confiance et de ne pas mettre
01:20:25 d'effet politique dans leurs décisions.
01:20:27 - Merci beaucoup Alexis Isard, député
01:20:29 Renaissance de l'Essonne. On se retrouve dans quelques
01:20:31 instants avec Sandra Rugol, députée Europe
01:20:33 Écologie-Les Verts du Barin. Vous voulez
01:20:35 réagir le 0826 300 300 ?
01:20:37 - Édition spéciale,
01:20:39 les vrais voix sud radio,
01:20:41 17h20, Philippe David.
01:20:43 - Retour des vrais
01:20:45 voix en édition spéciale avec Philippe-Bilgerloïc,
01:20:47 le floc prigent René Chiche. On
01:20:49 retrouve tout de suite Sandra Rugol,
01:20:51 députée Europe Écologie-Les Verts du Barin.
01:20:53 Bonsoir madame la députée. - Bonsoir.
01:20:55 - Je vais citer Yannick Jadot.
01:20:57 Cette loi jugée légale
01:20:59 reste illégitime car injuste et rejetée
01:21:01 par les Français. Est-ce que vous êtes sur la
01:21:03 même ligne ? - Tout à fait.
01:21:05 Ce soir, c'est un peu
01:21:07 la sidération à la lecture
01:21:09 des raisons qui fondent
01:21:11 la décision du
01:21:13 Conseil constitutionnel.
01:21:15 C'est la sidération dans les rues aussi
01:21:17 de France puisque vous voyez
01:21:19 des rassemblements spontanés un petit
01:21:21 peu partout se produire.
01:21:23 Et
01:21:25 que le Conseil constitutionnel
01:21:27 ait rendu un avis
01:21:29 aussi frileux
01:21:31 ne change rien au fait
01:21:33 que nous continuons le combat contre
01:21:35 une loi qui reste profondément
01:21:37 injuste. - Philippe Bilger.
01:21:39 - A votre avis madame la députée
01:21:41 et encore une fois la question est
01:21:43 posée par quelqu'un qui trouve que
01:21:45 la décision du Conseil
01:21:47 est très sujette à caution.
01:21:49 Je le dis clairement.
01:21:51 Est-ce qu'à votre avis tous les
01:21:53 manifestants à l'heure actuelle
01:21:55 et il y en aura d'autres demain,
01:21:57 certainement dimanche et dans les jours suivants
01:21:59 sont
01:22:01 légitimes
01:22:03 à contester une décision du
01:22:05 Conseil constitutionnel
01:22:07 qu'ils n'ont sans doute pas lue ?
01:22:09 - Je pense
01:22:11 que les gens qui manifestent
01:22:13 dans la rue ont bien écouté
01:22:15 les x
01:22:17 millième explications pédagogiques
01:22:19 du gouvernement sur le contenu de cette
01:22:21 réforme des retraites. Vous savez
01:22:23 cette fameuse phase pédagogique
01:22:25 et qu'il et elle, tous ces gens,
01:22:27 ont très bien compris ce
01:22:29 qu'il y avait à l'intérieur de cette loi,
01:22:31 ce qu'elle leur promettait
01:22:33 pour demain et donc je pense
01:22:35 que toutes ces personnes sont
01:22:37 tout à fait fondées à contester
01:22:39 ce soir, demain et après demain
01:22:41 le contenu de cette loi.
01:22:43 - Oui, bonsoir madame la députée.
01:22:45 Juste une question puisque
01:22:47 l'article concernant les 75 ans
01:22:49 a été validé.
01:22:51 Quel va être votre
01:22:53 votre
01:22:55 mode d'action maintenant ? Est-ce que vous pensez
01:22:57 qu'est-ce que vous allez faire
01:22:59 puisque l'article
01:23:01 sur les 64 ans, qui est l'article principal
01:23:03 a été validé. Or vous, vous le refusez cet article.
01:23:05 On est bien d'accord.
01:23:07 Alors qu'est-ce que vous allez faire concrètement ?
01:23:09 - Très concrètement, on continue
01:23:11 notamment avec une deuxième
01:23:13 proposition de RIP
01:23:15 vous savez, c'est le fameux refendum d'initiative
01:23:17 - Qui sera étudiée
01:23:19 le 3 mai. - Voilà
01:23:21 qui pourront permettre
01:23:23 peut-être de mettre en fin
01:23:25 un petit peu de démocratie
01:23:27 dans le cadre de la décision de cette loi
01:23:29 parce que ce qui est inquiétant, c'est que
01:23:31 non seulement il y a des éléments
01:23:33 de fond sur lesquels on s'oppose
01:23:35 mais en plus de ça, il y a eu
01:23:37 une insincérité dans les débats.
01:23:39 Rappelez-vous les fameuses retraites à 1200 euros
01:23:41 qui devaient concerner tout le monde
01:23:43 qui finalement ne concernent que 10 000 personnes en France
01:23:45 etc.
01:23:47 Et enfin, il y a un mépris réel du principal
01:23:49 donneur d'ordre
01:23:51 qui est le président de la République, qui est
01:23:53 responsable de la situation de crise et à qui
01:23:55 il devrait échouer de gérer cette crise.
01:23:57 C'est à lui de faire en sorte
01:23:59 que le pays ne soit pas
01:24:01 fracturé, ne soit pas violenté
01:24:03 et bien, le
01:24:05 président de la République a proposé
01:24:07 hier de rencontrer les syndicats
01:24:09 mardi ou mercredi.
01:24:11 Or, on vient d'apprendre
01:24:13 que cette loi allait être promulguée
01:24:15 dans les 48 heures, c'est-à-dire
01:24:17 avant la fin du week-end. Est-ce que vous imaginez
01:24:19 à quel point il y a du mépris
01:24:21 dans cette proposition
01:24:23 qui consiste à dire "Bien sûr, l'intersyndical
01:24:25 je vais vous rencontrer, mais
01:24:27 après que tout soit terminé, c'est
01:24:29 contre cette violence-là, contre ce déni
01:24:31 de démocratie, contre cette
01:24:33 faculté de refuser
01:24:35 d'écouter les syndicats, la population
01:24:37 et toutes les personnes qui se sont
01:24:39 mobilisées, qu'on va continuer
01:24:41 à se mobiliser avec le RIP et dans la rue.
01:24:43 - Loïc Leflup-Rigent.
01:24:45 - Oui, ce qui me choque
01:24:47 dans vos propos, ce n'est pas que
01:24:49 vous vouliez contester, vous contestiez,
01:24:51 moi-même je conteste,
01:24:53 donc c'est pas un problème,
01:24:55 simplement c'est le mot d'illégitime.
01:24:57 Estimez-vous
01:24:59 légitime que vous soyez député
01:25:01 puisque vous avez été élu par la démocratie ?
01:25:03 Est-ce que vous
01:25:05 aimeriez que je vous dise
01:25:07 "Vous n'êtes pas une députée légitime
01:25:09 parce que je ne suis pas d'accord avec vous."
01:25:11 Vous aurez dû dire "Mais non, je suis élu."
01:25:13 Donc, dans la mesure où
01:25:15 le Conseil des Nations Unies dit
01:25:17 "Eh bien, il n'y a pas
01:25:19 illégitimité de cette
01:25:21 décision" et
01:25:23 le formule de façon
01:25:25 certes imparfaite en ce qui
01:25:27 me concerne, mais c'est
01:25:29 la décision de qui est légitime,
01:25:31 en quoi est-ce que vous vous sentez légitime
01:25:33 de dire
01:25:35 que quelqu'un a été légitime, alors que moi
01:25:37 je pourrais, sur la même base, vous dire
01:25:39 "Vous n'êtes pas une députée légitime
01:25:41 puisque je ne suis pas d'accord avec vous." Vous voyez ?
01:25:43 C'est ça mon problème, c'est-à-dire que c'est le mot illégitime
01:25:45 qui me chagrine, ce n'est pas
01:25:47 le mot que vous vouliez contester,
01:25:49 ce n'est pas le mot que vous vouliez continuer,
01:25:51 ça je comprends très bien, mais par contre le mot
01:25:53 illégitime, celui-là je ne l'admets
01:25:55 pas parce que je
01:25:57 considère que vous n'avez pas le droit de le dire.
01:25:59 - Sandra Rugol. - Alors, je pense
01:26:01 que vous n'avez pas le droit de m'interdire
01:26:03 d'utiliser tel vocabulaire. - Il est
01:26:05 interdit d'interdire.
01:26:07 - En revanche, vous avez
01:26:09 largement déformé
01:26:11 mes propos,
01:26:13 je continue à considérer
01:26:15 que quand Emmanuel Macron propose
01:26:17 à des syndicats de les voir pour travailler
01:26:19 sur cette question du travail
01:26:21 et des retraites, et qu'on
01:26:23 apprend après coup que son rendez-vous
01:26:25 intervient non pas pour
01:26:27 apaiser la situation, non pas pour trouver
01:26:29 des solutions ensemble, mais au
01:26:31 contraire pour leur démontrer
01:26:33 comment il a gagné par la force,
01:26:35 je rappelle le 47.1,
01:26:37 le 49.3,
01:26:39 l'article 38 au Sénat,
01:26:41 et bien tout ça
01:26:43 c'est violent, c'est un déni
01:26:45 du dialogue avec
01:26:47 la population, avec les corps
01:26:49 intermédiaires, à savoir les syndicats, et donc
01:26:51 ça, ce n'est pas notre
01:26:53 démocratie, et donc oui, j'ose
01:26:55 le mot, je trouve que c'est un comportement
01:26:57 qui n'est pas légitime. Après que
01:26:59 vous me fassiez dire qu'Emmanuel Macron
01:27:01 est illégitime, alors que ce n'est pas mon
01:27:03 propos, c'est votre choix, mais ce n'était pas
01:27:05 mon propos, et permettez-moi de
01:27:07 continuer à l'affirmer, je pense
01:27:09 que la bataille continue, je pense que notre
01:27:11 démocratie ne peut pas se faire sans les français,
01:27:13 je pense que le président de la République a une responsabilité
01:27:15 qu'il doit assumer,
01:27:17 et je pense que si ce gouvernement
01:27:19 continue à s'appliquer à détourner et détruire
01:27:21 toutes les contestations, et par là je veux dire
01:27:23 tous les contre-pouvoirs, notre démocratie
01:27:25 est malmenée, et notre démocratie
01:27:27 va se retrouver
01:27:29 dans une impasse, donc il y a une double
01:27:31 urgence à agir. - Merci beaucoup
01:27:33 Sandra Regol, députée Europe Écologie,
01:27:35 les Verts du Barin, dans quelques
01:27:37 secondes, enfin dans quelques minutes,
01:27:39 après un cours flash, on va
01:27:41 parler des conséquences, des
01:27:43 aspects constitutionnels avec Pierre
01:27:45 Esplugas Labattu, professeur de droit
01:27:47 public à l'université de Toulouse-Capitole,
01:27:49 et ensuite on parlera des conséquences
01:27:51 pour les retraités avec Bruno Chrétien,
01:27:53 président du Think Tank, IPS,
01:27:55 Institut de la Protection Sociale, on se retrouve tout de suite
01:27:57 sur Sud Radio. - Édition spéciale,
01:27:59 les vraies voix Sud Radio,
01:28:01 17h20, Philippe David.
01:28:03 - Retour pour
01:28:05 cette fin d'édition spéciale, jusqu'à
01:28:07 un peu avant 19h25,
01:28:09 où vous retrouverez nos amis de
01:28:11 l'équipe du rugby, on va désormais
01:28:13 parler de l'aspect constitutionnel,
01:28:15 des décisions prises par le Conseil
01:28:17 constitutionnel, nous sommes en compagnie de
01:28:19 Pierre Esplugas Labattu, professeur
01:28:21 de droit public à l'université de
01:28:23 Toulouse-Capitole, bonsoir.
01:28:25 - Bonsoir.
01:28:27 - Comment qualifieriez-vous les décisions
01:28:29 du Conseil constitutionnel, Pierre Esplugas
01:28:31 Labattu ? - Alors évidemment,
01:28:33 la tentation est grande après la décision
01:28:35 de ce soir, et on a entendu à l'instant
01:28:37 une députée écologiste considérer qu'il s'agissait
01:28:39 de décisions politiques, et j'ai cru comprendre
01:28:41 également que la locale générale
01:28:43 de la... Pardonnez-moi, je vais
01:28:45 courcher votre nom. - Philippe Bilger. - Monsieur
01:28:47 Hicheberger, je crois que... - Bilger, Bilger, Bilger.
01:28:49 - Bilger, c'est scandaleux,
01:28:51 monsieur le professeur.
01:28:53 - J'en suis confus.
01:28:55 - Vous oubliez les
01:28:57 sans-fiels.
01:28:59 - Non, pardon. - Sincèrement,
01:29:01 il me semble plutôt
01:29:03 à la lecture de cette décision
01:29:05 qu'elle me semble de bon sens. Le fait
01:29:07 que le Conseil constitutionnel n'ait pas
01:29:09 tranché comme un législateur la question
01:29:11 du relèvement de l'âge de la retraite
01:29:13 me semble une évidence. C'est le contraire
01:29:15 qui, à mon avis, aurait été
01:29:17 inopportun. Il se trouve que
01:29:19 je n'étais pas d'antenne, donc j'ai eu
01:29:21 le temps de lire tranquillement la décision
01:29:23 du Conseil constitutionnel. Ce qui m'a frappé
01:29:25 dans cette décision, c'est qu'il estime
01:29:27 que, précisément,
01:29:29 au contraire, cette loi
01:29:31 satisfait à la Constitution
01:29:33 puisqu'elle permet de
01:29:35 mieux financer le système de retraite, le relèvement
01:29:37 de l'âge légal permet de mieux financer
01:29:39 le système de retraite, et ainsi de
01:29:41 satisfaire aux droits constitutionnels proclamés
01:29:43 par la lignée 11 du préambule de la Constitution
01:29:45 de 1946, du droit et à la protection
01:29:47 de la santé et à la sécurité matérielle.
01:29:49 Donc, je vois mal comment
01:29:51 le Conseil constitutionnel pouvait faire autrement
01:29:53 que, de ce point de vue-là, sur le fond,
01:29:55 ce qui intéressait les Français, c'est-à-dire le relèvement de l'âge légal
01:29:57 de la retraite, je vois mal comment
01:29:59 il pouvait faire autrement. Après,
01:30:01 sans doute, et le débat précédent
01:30:03 l'exprimait, sans doute, il y a des
01:30:05 discussions sur le respect de la procédure
01:30:07 parlementaire, si vous voulez, on peut y venir
01:30:09 dans un instant, mais sur le fond, j'insiste,
01:30:11 il n'a pas à se comporter
01:30:13 comme un législateur, c'est d'ailleurs ce qui souligne précisément
01:30:15 cette décision. - Philippe Bilger.
01:30:17 - Monsieur le professeur, d'abord,
01:30:19 c'est évidemment avec beaucoup de modestie
01:30:21 que je vous pose une question sur
01:30:23 la décision.
01:30:25 Je suis tout de même
01:30:27 un petit peu frappé par la
01:30:29 manière
01:30:31 confortable dont le
01:30:33 Conseil a
01:30:35 apprécié
01:30:37 la validité de certains
01:30:39 adjectifs qu'il utilise.
01:30:41 À propos de la procédure parlementaire,
01:30:43 il parle de
01:30:45 cumulatives, il parle d'inhabituel,
01:30:47 il considère
01:30:49 que ça n'est pas substantiel.
01:30:51 Est-ce qu'à votre avis,
01:30:53 on ne pourrait pas
01:30:55 penser que derrière un
01:30:57 juridisme un peu étroit,
01:30:59 il a manqué d'un
01:31:01 véritable sens politique ?
01:31:03 - Pierre Esplugas l'a battu.
01:31:05 - Sur le caractère
01:31:07 cumulatif, en réalité, il répond
01:31:09 à une argumentation
01:31:11 de la saisie des parlementaires.
01:31:13 Effectivement, les parlementaires
01:31:15 estimaient que
01:31:17 le cumul de la
01:31:19 procédure accélérée, de l'article 49.3
01:31:21 de la Constitution,
01:31:23 je dois en oublier, du recours à l'article 47.3
01:31:25 de la Constitution, c'est-à-dire
01:31:27 l'usage d'un projet de loi de finance
01:31:29 rectificative
01:31:31 à la sécurité sociale,
01:31:33 c'est cet ensemble de
01:31:35 procédures,
01:31:37 qui conduisait
01:31:39 à méconnaître le principe de sincérité
01:31:41 du débat de l'art.
01:31:43 Sauf que,
01:31:45 je suis désolé, mais
01:31:47 tous ces aspects procéduraux
01:31:49 sont permis par la Constitution.
01:31:51 Le 49.3, on peut le critiquer, on peut le trouver pas démocratique,
01:31:53 c'est comme ça, c'est dans la Constitution.
01:31:55 Vous le savez comme moi,
01:31:57 Michel Rocard y a fait référence,
01:31:59 il l'a utilisé, je crois,
01:32:01 une quarantaine de fois, 38 fois,
01:32:03 me semble-t-il.
01:32:05 Donc, il aurait été certainement
01:32:07 très audacieux de considérer
01:32:09 que l'usage
01:32:11 cumulé de procédures reconnues
01:32:13 expressément par la Constitution
01:32:15 était inconstitutionnel.
01:32:17 Mais, au-delà, moi, il me semble que je ne trouve rien à redire.
01:32:19 Le 49.3, j'insiste,
01:32:21 on peut le contester, mais il existe.
01:32:23 - René Chiche. - Oui, monsieur le professeur, bonsoir.
01:32:25 Je voulais vous poser une question, parce que tout à l'heure,
01:32:27 on avait une députée Europe Ecologie-Les Verts,
01:32:29 qui disait que finalement,
01:32:31 elle n'avait d'ailleurs pas très bien compris la question
01:32:33 d'un de nos interlocuteurs,
01:32:35 que la décision
01:32:37 du Conseil constitutionnel était,
01:32:39 selon elle, finalement illégitime.
01:32:41 Alors, cette décision
01:32:43 a été prise, le texte va
01:32:45 paraît-il être promulgué par l'Ombligne de la République
01:32:47 dans les 48 heures.
01:32:49 Quels sont, éventuellement,
01:32:51 les recours possibles
01:32:53 pour les opposants à ce texte,
01:32:55 de remettre en question
01:32:57 cette décision du Conseil constitutionnel ?
01:32:59 Est-ce que pour les néophytes, qui ne sont pas au courant,
01:33:01 comme vous, de manière aussi erudite,
01:33:03 du droit constitutionnel, est-ce qu'il y a
01:33:05 des recours possibles pour contester
01:33:07 cette décision ? Moi, je n'en vois pas, personnellement.
01:33:09 Est-ce que vous pouvez m'éclairer là-dessus ?
01:33:11 - Oui, alors, Dorama, d'une part,
01:33:13 vous le savez, les décisions
01:33:15 du Conseil constitutionnel ont l'autorité absolue
01:33:17 de la clause de jugement, ce qui veut dire qu'en réalité, il n'y a pas
01:33:19 de recours. Ça, c'est le premier point. En réalité,
01:33:21 il y en a un. Il y en a un par le biais du
01:33:23 référendum d'initiative partagée, puisque vous savez
01:33:25 également que, ce même jour, le Conseil constitutionnel
01:33:27 a rejeté cette proposition
01:33:29 de loi d'initiative partagée.
01:33:31 Mais là, en faisant preuve, c'est vrai, de juridisme.
01:33:33 À mon avis, vous n'avez pas encore
01:33:35 eu le temps de lire la décision, donc je vais
01:33:37 essayer de vous l'expliquer.
01:33:39 Ils considèrent qu'on n'est pas en présence
01:33:41 d'une réforme économique et sociale
01:33:43 touchant aux
01:33:45 questions... Oui, réforme économique et sociale
01:33:47 ainsi qu'aux services publics et concours.
01:33:49 Voilà ce que dit exactement l'article 11.
01:33:51 Et c'est sur le terme "réforme" que le
01:33:53 Conseil constitutionnel a rejeté cette
01:33:55 proposition de loi, puisque à la date
01:33:57 de la décision, à ce jour, 14 avril,
01:33:59 la date du départ
01:34:01 à la retraite illégale, c'est toujours 62 ans.
01:34:03 Et donc, à cette date-là,
01:34:05 on n'est pas en présence d'une réforme
01:34:07 à cet état, puisque la loi n'est pas promulguée.
01:34:09 En revanche, depuis hier soir,
01:34:11 on sait qu'il y a une nouvelle demande
01:34:13 de référendum d'initiative partagée
01:34:15 et là, si la loi,
01:34:17 lorsque le Conseil constitutionnel, dans un mois,
01:34:19 rendra sa décision, est promulguée, et elle sera
01:34:21 promulguée, on sera bel et bien en présence
01:34:23 d'une réforme. Et dès l'instant où
01:34:25 on est en présence d'une réforme,
01:34:27 c'est la voie ouverte à ce référendum d'initiative
01:34:29 partagée et au recueil, vous le savez,
01:34:31 des 4,7 millions
01:34:33 d'électeurs au soutien de ce
01:34:35 référendum.
01:34:37 - Le rejet du RIP,
01:34:39 M. le Professeur,
01:34:41 se trouve sur un document séparé,
01:34:43 parce qu'on ne le voit pas,
01:34:45 dans la décision du Conseil.
01:34:47 - Nous, on a reçu le communiqué de presse.
01:34:49 - C'est une décision distincte, en réalité.
01:34:51 Là, c'était une décision, celle que vous
01:34:53 commentez, décision dite du contrôle a priori,
01:34:55 dite décide, déclaration de conformité,
01:34:57 mais il y a une décision distincte,
01:34:59 prise le même jour, dite RIP, référendum
01:35:01 d'initiative partagée.
01:35:03 - Un mot très court.
01:35:05 La deuxième décision du 3 mai,
01:35:07 concernant le RIP, est aussi rejetée
01:35:09 par le Conseil constitutionnel.
01:35:11 Que se passe-t-il ?
01:35:13 - Je ne crois pas.
01:35:15 - Vous croyez que ça peut passer le 3 mai ?
01:35:17 - Je rappelle le sens
01:35:19 de cette nouvelle, enfin ancienne
01:35:21 et nouvelle, puisqu'il y a maintenant deux propositions
01:35:23 de référendum d'initiative partagée,
01:35:25 c'est de dire que l'âge légal
01:35:27 de la retraite est de 72 ans.
01:35:29 Que va faire le Conseil constitutionnel ?
01:35:31 De vérifier, un, qu'il y a un nombre de soutiens suffisants,
01:35:33 qu'après un saint parlementaire, il n'y a pas de doute, c'est le cas.
01:35:35 Deux, qu'il respecte la Constitution.
01:35:37 Et de ce point de vue-là,
01:35:39 la décision de ce soir, dite RIP,
01:35:41 confirme que la décision est conforme
01:35:43 à la Constitution. C'est simplement, je le redis,
01:35:45 sur l'aspect réforme, on n'est pas
01:35:47 en présence d'une réforme qui fait que
01:35:49 ce référendum d'initiative partagée,
01:35:51 non pas n'est pas conforme à la Constitution, mais n'est pas
01:35:53 recevable, exactement.
01:35:55 - Merci beaucoup, Pierrice Plugas-Labattu,
01:35:57 professeur de droit public à l'Université
01:35:59 de Toulouse-Capitole.
01:36:01 On va parler dans quelques instants, en dernière ligne droite
01:36:03 de cette édition spéciale, on va parler
01:36:05 des conséquences des décisions du Conseil constitutionnel
01:36:07 pour l'application de la loi sur la réforme des retraites
01:36:09 sur les travailleurs et sur
01:36:11 les futurs retraités. Donc, on se retrouve
01:36:13 dans quelques instants, on sera en compagnie de Bruno Chrétien,
01:36:15 président du Think Tank IPS,
01:36:17 l'Institut de la Protection Sociale.
01:36:19 Édition spéciale,
01:36:21 les vrais voix sud radio,
01:36:23 17h20h, Philippe David.
01:36:25 Ils sont restés avec nous
01:36:27 parce qu'ils aiment les heures sup', même le
01:36:29 week-end. Philippe Bilger, président de l'Institut
01:36:31 de la Parole, et René Prchiche.
01:36:33 - Absolument. - Le titre exact,
01:36:35 rédacteur en chef délégué
01:36:37 du groupe La Fontaine. - On ne parle plus pour
01:36:39 parler, blin ! - Après avoir parlé
01:36:41 des conséquences des décisions du Conseil constitutionnel
01:36:43 d'un point de vue jéridique, on va parler
01:36:45 maintenant des conséquences
01:36:47 pour l'application de la loi
01:36:49 pour les retraités et les futurs retraités.
01:36:51 Nous sommes en compagnie de Bruno Chrétien,
01:36:53 président du Think Tank IPS,
01:36:55 l'Institut de la Protection Sociale.
01:36:57 Bonsoir Bruno Chrétien. - Bonsoir.
01:36:59 - Alors selon les décisions des
01:37:01 sages, pardon c'est dur à prononcer,
01:37:03 qui sont les gagnants et les perdants ?
01:37:05 - Alors,
01:37:07 il n'y a pas de gagnants et de perdants
01:37:09 au-delà de la réforme elle-même, puisque
01:37:11 effectivement, le texte, il faut le rappeler,
01:37:13 a pour objectif d'équilibrer les contre-traites
01:37:15 en reportant l'âge de départ à la fraite.
01:37:17 Donc, je veux dire, l'analyse qui avait été faite
01:37:19 lors de l'adoption du texte,
01:37:21 en fait, par le processus du
01:37:23 49.3, est toujours valable
01:37:25 puisqu'en réalité, dans les décisions
01:37:27 qui ont été rejetées pour des notions
01:37:29 de cavaliers législatifs, en fait,
01:37:31 ce sont des textes qui n'ont rien à faire
01:37:33 dans un texte budgétaire, c'est l'objet
01:37:35 du rejet porté
01:37:37 par le Conseil constitutionnel. On va trouver
01:37:39 essentiellement trois mesures significatives,
01:37:41 il y en a six en tout, mais on va
01:37:43 avoir effectivement l'index senior
01:37:45 qui est une contrainte pour les entreprises
01:37:47 en quelque sorte à devoir
01:37:49 communiquer sur l'emploi des
01:37:51 seniors, et donc d'abord les entreprises
01:37:53 de 1000 salariés puis 300 salariés, donc cette
01:37:55 mesure est rejetée. Alors, elle n'est pas
01:37:57 rejetée en tant que telle, elle est rejetée
01:37:59 parce qu'elle n'a rien à faire sur un texte budgétaire, c'est ça
01:38:01 qu'il faut bien comprendre. Deuxième mesure,
01:38:03 il y avait une mesure qui était portée
01:38:05 par le Sénat, qui était
01:38:07 une expérimentation autour de ce qu'on appelle un
01:38:09 CDI senior, en d'autres termes...
01:38:11 - Absolument, c'était l'article 3. - Voilà,
01:38:13 exactement. En d'autres termes, le fait d'avoir
01:38:15 une mesure, comment dire, un CDI
01:38:17 plus avantageux en
01:38:19 termes de cotisation pour inciter
01:38:21 l'emploi des seniors. Il ne faut jamais perdre de vue que
01:38:23 cette réforme, elle a pour objectif
01:38:25 de reporter l'âge de départ, bien sûr, et
01:38:27 d'inciter les gens à continuer à travailler plus tard.
01:38:29 Vous savez qu'en France, on a un âge de départ qui est
01:38:31 très bas par rapport aux moyennes européennes.
01:38:33 Et donc,
01:38:35 là, la mesure est également mise en cause.
01:38:37 Je ne pense pas qu'elle aurait eu un impact extrêmement
01:38:39 important. Puis il y a une mesure, mais qui
01:38:41 sera réintroduite par la loi de
01:38:43 financement de sécurité sociale, très certainement.
01:38:45 Sujet plus technique pour nos auditeurs, mais
01:38:47 assez fondamental, qui était la mesure du
01:38:49 transfert des cotisations
01:38:51 à Gercarco, les caisses de retraite complémentaires
01:38:53 des salariés, ce qu'on appelle la retraite complémentaire,
01:38:55 vers les URSAF,
01:38:57 qui posent un risque, en fait,
01:38:59 de centralisation. Donc, la mesure avait été
01:39:01 abandonnée par Olivier Dussopt
01:39:03 lors de la présentation du 10 janvier,
01:39:05 actée dans le texte,
01:39:07 elle est recassée, mais cassée parce
01:39:09 que là aussi, elle n'a pas à le faire dans un texte budgétaire.
01:39:11 Donc, elle reviendra, elle remettra.
01:39:13 En fait, il n'y a pas beaucoup de changements
01:39:15 sur le fond, dans cette
01:39:17 décision du Conseil constitutionnel. - On va faire
01:39:19 réagir les vrais voix avec vous.
01:39:21 Philippe Légère. - A vous entendre, Bruno
01:39:23 Chrétien, il me semble que
01:39:25 vous approuvez
01:39:27 tout de même le principe
01:39:29 de la loi, et je dirais
01:39:31 ce qu'elle édite
01:39:33 par le Conseil constitutionnel.
01:39:35 Est-ce que je me trompe ou pas ?
01:39:37 - Non, complètement. C'est-à-dire qu'en fait,
01:39:39 il y a eu une décision, car la loi
01:39:41 a été adoptée par le 49.3, processus
01:39:43 très classique. On oublie par exemple que la CSG,
01:39:45 qui est aujourd'hui un prélèvement
01:39:47 vraiment, un des principaux
01:39:49 prélèvements français fut adopté par
01:39:51 le 49.3. Donc, voilà.
01:39:53 On trouve le dispositif
01:39:55 violent ou pas violent, c'est un autre sujet, mais
01:39:57 sur le plan légal, il n'y a aucun problème.
01:39:59 Deux, il y a une décision du Conseil constitutionnel, alors qu'on soit
01:40:01 d'accord ou pas d'accord, ça c'est un autre sujet, mais je veux dire,
01:40:03 sur le fond, le Conseil, en fait,
01:40:05 ne se substitue pas
01:40:07 aux politiques sur l'impact
01:40:09 d'un report d'âge de départ
01:40:11 à la retraite. Il ne faut pas perdre de vue aussi que
01:40:13 la réforme, donc, sur le fond,
01:40:15 l'augmentation de l'âge de départ
01:40:17 est assez cohérente. Il faut avoir à l'esprit qu'en France,
01:40:19 avant la réforme, aujourd'hui,
01:40:21 on part en moyenne à 62
01:40:23 ans et 8 mois.
01:40:25 Il ne faut pas perdre de vue qu'en 1981,
01:40:27 avant
01:40:29 le grand adessement de l'âge de départ à la retraite
01:40:31 sous François Mitterrand, on partait en moyenne à 64
01:40:33 ans. Et dans le même temps,
01:40:35 on a augmenté l'expérience de vie
01:40:37 de 7 ans. C'est-à-dire qu'en fait,
01:40:39 par rapport à ce qui se passait il y a 40 ans,
01:40:41 on a alourdi le coût
01:40:43 de la charge. C'est très bien pour ceux qui en bénéficient,
01:40:45 mais après, ça n'a de sens que si on le finance,
01:40:47 sinon c'est les actifs qui paieront,
01:40:49 ou les jeunes qui paieront.
01:40:51 On a augmenté de 8 ans. Quand on sait qu'on a une expérience
01:40:53 de vie en France à la retraite
01:40:55 qui est la plus forte en Europe,
01:40:57 22 ans chez les hommes, 26 ans chez les femmes,
01:40:59 on peut avoir conscience
01:41:01 de l'impact de cette mesure.
01:41:03 En fait, l'augmentation de l'âge de départ
01:41:05 à la retraite, il n'est pas si important
01:41:07 que cela, puisque, en réalité, nous étions en moyenne
01:41:09 déjà à près de 63 ans, et si la réforme
01:41:11 Touraine, sur l'Empire du Quai, nous étions
01:41:13 où, vous savez, l'augmentation du nombre
01:41:15 de trimestres à 43 ans
01:41:17 n'a pas été changée, la réforme,
01:41:19 à partir de ce moment-là, cette réforme,
01:41:21 ça nous amène à un an de plus. Vous voyez,
01:41:23 ce n'est pas considérable
01:41:25 en termes d'efforts. - René Fich. - Oui, je voulais juste
01:41:27 vous poser une petite question, puisque l'article
01:41:29 concernant les 64 ans est acté maintenant.
01:41:31 Est-ce que les fameux cavaliers sociaux
01:41:33 qui ont été censurés
01:41:35 vont certainement aussi faire partie de la future
01:41:37 loi sur le travail d'Olivier Dussopt ?
01:41:39 - Qu'on veut pour l'été. - Qu'on veut pour l'été.
01:41:41 Est-ce que vous pensez qu'il
01:41:43 faudrait aussi développer ce qu'on appelle,
01:41:45 dans cette future loi, le compte-temps
01:41:47 épargne universel qui était cher à Laurent...
01:41:49 - Le compte-épargne-temps universel, ça.
01:41:51 - Qui était cher à Laurent Berger, qui d'ailleurs
01:41:53 a eu l'une des propositions de campagne du candidat
01:41:55 Macron, il me semble, en 2022. Est-ce que
01:41:57 vous pensez que c'est une disposition
01:41:59 qui pourrait, un petit peu, comme je disais tout à l'heure,
01:42:01 un petit peu apaiser le climat social
01:42:03 vis-à-vis des syndicats ? - Alors,
01:42:05 je ne sais pas si ça apaisera le climat social
01:42:07 parce qu'on est passé dans d'autres dimensions
01:42:09 mais bon, c'est le jeu social habituel, il y a des étapes
01:42:11 pour la matière. Par contre, le compte-épargne-temps
01:42:13 universel, donc qui va rentrer en discussion
01:42:15 dans les prochains mois,
01:42:17 est incontestablement une de ces évolutions
01:42:19 assez majeures prévues par la loi.
01:42:22 Puisqu'en fait, pour l'idée, aujourd'hui,
01:42:24 un compte-épargne-temps, ça, c'est
01:42:26 essentiellement les grandes entreprises,
01:42:28 ça permet de loger, en quelque sorte,
01:42:30 des congés, des RTT,
01:42:32 pour, en quelque sorte, partir plus tard, par exemple,
01:42:34 si on veut l'utiliser, dans le cadre de la retraite.
01:42:36 Il y a une tendance de fond,
01:42:38 et ça, je pense que les auditeurs ne l'ont pas vu nécessairement
01:42:40 parce qu'il faut vraiment être dessus,
01:42:42 en fait, en 30-40 ans,
01:42:44 on a des évolutions...

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