Après l’adoption de la proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux à l'Assemblée Nationale, c’est maintenant au tour du Sénat de se pencher sur le texte. La sénatrice centriste Amel Gacquerre, rapporteure de la proposition de loi, a d’abord choisi d’auditionner la reine des influenceurs : Magali Berdah. Fondatrice de l’agence Shauna Events, cette dernière, experte du monde de l'influence, était entendue le jeudi 13 avril dans l’objectif d’aider à améliorer l’encadrement de ces métiers 2.0 et exprimer son opinion au sujet de ce texte.
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00:00 Mes chers collègues, mesdames et messieurs,
00:01 cette audition se déroule dans le cadre de l'examen
00:05 par le Sénat de la proposition de loi
00:08 qui vise l'encadrement de l'influence commerciale
00:11 et qui vise à lutter contre les dérives des influenceurs
00:14 sur les réseaux sociaux, l'APPL, dite "influenceurs".
00:17 Nous avons donc le plaisir d'auditionner cet après-midi
00:20 madame Magali Berda,
00:22 fondatrice de l'agence d'influence,
00:24 d'influenceurs Shona Evans,
00:27 et professionnelle française du secteur de l'influence.
00:30 Cette proposition de loi est issue d'un premier travail
00:32 transpartisan à l'Assemblée nationale,
00:35 travail que je tiens à saluer
00:37 tant il porte sur un sujet d'actualité
00:39 et toujours en développement
00:41 le marché de l'influence commerciale.
00:43 Pour rappel, quelques éléments de contexte
00:46 sur les objectifs, en fait, de cette proposition de loi.
00:49 Un, de mieux faire connaître le secteur de l'influence
00:51 au grand public, au monde institutionnel,
00:54 parlementaire et politique,
00:56 et ce, alors que les publications des influenceurs
00:59 sur les réseaux sociaux font partie de notre quotidien.
01:02 Cette proposition de loi rappelle également
01:04 les règles applicables à la publication
01:06 de contenus promotionnels et publicitaires
01:08 sur les réseaux sociaux.
01:10 L'objectif étant de mieux sensibiliser et responsabiliser
01:14 l'ensemble des acteurs du secteur à leurs obligations.
01:17 Je parle de l'ensemble des acteurs,
01:18 je parle des influenceurs, des agents,
01:20 des marques et des sponsors.
01:21 Elle vise également à identifier les particularités
01:25 liées à cette pratique commerciale
01:27 et déterminer ainsi dans la loi les règles spécifiques
01:30 qui devraient s'appliquer aux promotions et publicités
01:32 effectuées sur les réseaux sociaux.
01:35 L'objectif de cette loi,
01:36 un des autres objectifs, en tout cas, de cette loi,
01:38 est d'accompagner la structuration
01:39 et la professionnalisation d'un secteur
01:42 relativement récent, bien sûr, en plein développement,
01:45 et source aussi de croissance économique et d'innovation.
01:49 Enfin, et j'aurais dû commencer par cela,
01:53 cette proposition de loi a pour ambition de protéger
01:56 les consommateurs en limitant au maximum
01:58 les risques d'arnaques, d'escroqueries
02:00 et de pratiques commerciales déloyales.
02:03 Donc avec une attention particulière
02:05 pour les jeunes publics plus vulnérables,
02:06 puisqu'il est opportun de rappeler
02:08 que 70 % des adolescents de 12 à 17 ans
02:11 utilisent régulièrement les réseaux sociaux.
02:13 Mme Magali Barda, nous vous auditionnons donc aujourd'hui
02:15 en tant qu'influenceuse et agent d'influenceurs,
02:19 pionnière dans le milieu de l'influence commerciale.
02:23 Votre connaissance, votre expérience nous intéresse
02:25 tout particulièrement dans cette phase d'examen
02:28 de cette proposition de loi au Sénat.
02:31 Nous souhaitons vous écouter précisément
02:33 sur votre vision du secteur de l'influence, son évolution,
02:37 ce que vous pensez, évidemment, de la proposition de loi
02:41 en examen, de l'opportunité de structurer,
02:43 de professionnaliser le secteur de l'influence commerciale.
02:46 Je vous cède sans plus tarder donc la parole
02:48 et vous remercie encore de vous être rendu disponible
02:51 pour cette audition qui durera à peu près 30 minutes.
02:55 Et je vais vous demander par commencer,
02:58 par en tout cas nous expliquer, parler de votre parcours
03:02 et de ce qui vous a amené à devenir
03:04 dans un premier temps influenceuse,
03:06 puis agent d'influenceurs.
03:08 Je vous remercie.
03:09 -Alors, merci beaucoup pour cet accueil
03:12 et merci de me recevoir aujourd'hui.
03:15 Eh bien, écoutez, moi, j'ai fondé cette société en 2016.
03:20 J'ai rencontré des candidats de télé-réalité au départ
03:24 qui faisaient beaucoup de promotions pour des marques,
03:27 mais sans vraiment avoir de rémunération.
03:29 C'était vraiment à titre, en échange de produits, par exemple,
03:33 où les marques leur offraient des vêtements
03:34 en échange d'une publicité.
03:36 Et de là, avec un regard effectivement un peu plus...
03:42 business, on va dire, moi, je leur ai demandé
03:43 "Mais pourquoi vous vous faites pas rémunérer ?"
03:45 Parce que je considère que si une marque fait du bénéfice
03:49 grâce à vous, il est normal que vous soyez aussi rémunérés
03:51 pour l'apport que vous leur faites en chiffre d'affaires,
03:55 ce qui est totalement logique, à mon sens.
03:57 Et j'ai observé un petit peu ce qui se passait aux Etats-Unis,
04:00 comment ça fonctionnait, les codes promos, etc.
04:03 Et je dois dire que je me suis beaucoup inspirée
04:05 de ce modèle américain.
04:06 Et je l'ai développé sur ces influenceurs-là,
04:11 qui étaient totalement ouverts à le faire
04:14 vraiment avec toute transparence.
04:17 C'est-à-dire qu'il n'y avait aucun souci
04:20 à dire qu'ils étaient rémunérés, etc.
04:22 C'était vraiment clair.
04:23 Je leur ai créé des adresses mail qu'on a mis
04:25 sur leurs réseaux sociaux, sur leur compte Instagram,
04:27 où je réceptionnais des demandes de partenariats.
04:31 J'ai commencé à négocier leur premier contrat.
04:33 Donc j'ai commencé aussi à conseiller la plupart d'entre eux
04:36 à créer une entreprise,
04:37 puisqu'ils allaient encaisser des rémunérations,
04:39 soit en auto-entreprise, soit en société.
04:41 Donc on a commencé à structurer ça à ce niveau-là également.
04:46 On a littéralement explosé,
04:50 parce que ça a apporté une visibilité nouvelle aux marques
04:53 et surtout aux petites entreprises,
04:55 parce qu'une petite comparaison, par exemple,
04:58 quand vous faites une publicité en télé
05:00 où vous allez toucher 1,5 million de personnes,
05:02 ça peut coûter 50, 60 000, 70 000 euros.
05:05 Et aujourd'hui, les petites entreprises en France
05:07 qui se lancent, par exemple,
05:08 n'ont pas les moyens de se faire connaître.
05:10 Et l'influence, ça permet aussi à toutes ces petites entreprises-là,
05:13 ça leur a permis de se faire connaître, de développer.
05:16 On a aidé énormément de marques à se développer
05:18 qui, aujourd'hui, sont vendues même en grande surface
05:22 ou en pharmacie, par exemple,
05:23 pour des marques de shampoing, pour des marques de beauté.
05:26 Donc c'était vraiment un succès
05:29 et ça s'est vraiment hyper bien développé.
05:33 Voilà. Donc de là est né Shona Evans.
05:36 Et puis après, on a fait notre petit chemin
05:39 et j'ai vendu la société en 2018
05:42 à un gros groupe audiovisuel
05:44 qui a été propriétaire de cette société pendant 4 ans.
05:48 Et là, après tous les récents événements,
05:52 j'ai préféré reprendre mon indépendance
05:54 et sortir du groupe
05:59 et faire ce que j'aime faire,
06:01 c'est-à-dire accompagner les influenceurs
06:04 et puis aider les marques à se faire connaître.
06:06 Parce qu'à la base, notre métier, c'est ça aussi,
06:08 c'est d'aider toutes ces petites entreprises,
06:10 toutes ces marques à grandir et à évoluer.
06:14 Et ça a été vraiment un succès, je tiens à le dire.
06:16 Alors après, au début, c'était nouveau.
06:19 Donc c'est vrai qu'on a des fois été dépassés
06:23 un petit peu par tout ça.
06:25 Donc j'ai tapé à la porte de la RPP en 2017,
06:28 où je leur ai demandé des conseils.
06:30 J'y suis allée volontairement en leur demandant,
06:32 en leur disant "Voilà, j'ai ouvert une société, ça marche,
06:35 j'ai de la demande, ça n'arrête pas,
06:37 mais je ne sais pas vraiment dans quel cadre...
06:40 En fait, où est-ce que je dois aller ?
06:41 Qui va me conseiller ? À quoi je dois adhérer ?
06:44 Est-ce que c'est de la publicité ? Est-ce que ce n'est pas de la publicité ?"
06:47 Donc on m'a vraiment gentiment répondu.
06:48 La RPP ont été vraiment à mon écoute,
06:50 m'ont donné beaucoup de conseils,
06:52 m'ont expliqué qu'ils étaient en train d'étudier
06:54 ce phénomène, justement, aussi,
06:56 qu'il fallait être soumis.
06:58 Alors ce n'est pas vraiment de la publicité,
07:00 parce qu'il y a une différence légale
07:02 entre le mannequin et l'influenceur,
07:04 qui est très importante.
07:06 Et ça, c'est la base, déjà, pour moi, de cette loi.
07:09 C'est que l'influenceur a une liberté de communiquer,
07:13 parce que, justement, il est là pour utiliser sa façon d'être.
07:17 C'est pas un mannequin qu'on guide, en fait,
07:19 et on lui dit de faire ça, comme ça, à telle heure, etc.
07:24 Donc il faut vraiment garder ce côté naturel.
07:26 Ils m'ont tout de suite dit qu'il fallait indiquer
07:29 l'effet sponsorisé,
07:31 c'est-à-dire de dire aux consommateurs
07:33 que c'était une promotion rémunérée.
07:35 Donc, nous, il est vrai que chez Shona Evans,
07:37 on n'a vraiment pas eu ce genre de problème,
07:39 parce qu'on a indiqué tout de suite, dès 2017,
07:43 à nos influenceurs, sur chaque brief,
07:44 qu'il fallait qu'ils mettent le hashtag sponsorisé
07:46 sur toutes leurs publications.
07:48 Donc on n'est pas vraiment concernés, nous,
07:50 par les récentes condamnations qu'il y a eues,
07:53 qui ne concernent pas les influenceurs,
07:55 les promotions liées à notre agence.
08:00 Et on a un peu appris sur le tas.
08:03 Voilà. Donc...
08:04 -Justement, je vous en prie,
08:06 dans la continuité de ce que vous êtes en train d'évoquer,
08:08 je vais m'arrêter un peu sur, justement,
08:10 avant de parler même d'agent d'influenceurs,
08:13 métier évoqué, bien sûr, dans cette PPL,
08:16 sur la fonction d'influenceur en elle-même.
08:18 Vous l'avez dit, ça s'est construit en allant,
08:22 avec, oui, parfois des difficultés,
08:24 puis même, surtout, une structuration qui s'est faite.
08:27 Qu'est-ce qui explique, selon vous, l'attrait des jeunes
08:31 auprès, déjà, de ce métier-là,
08:32 puisque beaucoup de jeunes le pratiquent ?
08:34 Et qu'est-ce qui explique aussi ce fort impact
08:38 du métier, du secteur, de ces techniques, en fait,
08:42 d'influence auprès des jeunes, particulièrement,
08:44 puisque, pour rappel,
08:46 70 % de nos ados de 12 à 17 ans,
08:49 aujourd'hui, vont sur les réseaux sociaux ?
08:51 -Bien sûr. Alors, les réseaux sociaux, effectivement,
08:53 sont... Voilà, on le sait, c'est la jeunesse qui est...
08:58 Enfin, voilà, c'est un milieu où la jeunesse évolue
09:01 avec nos réseaux sociaux,
09:03 qui peuvent être, des fois, extrêmement dangereux.
09:08 Je pense qu'il y a une énorme responsabilité
09:09 à avoir aussi des plateformes,
09:11 qui doivent surveiller ce qui s'y passe.
09:12 Je pense que si les plateformes ne sont pas impliquées,
09:15 en fait, on n'y arrivera pas, très clairement.
09:18 Je pense qu'il faut qu'il y ait des réunions avec les plateformes,
09:20 tant sur les sujets...
09:22 Enfin, surtout les sujets qu'on peut rencontrer sur le Web,
09:24 enfin, sur les réseaux.
09:25 Après, il y a, on va dire,
09:29 une rupture entre les jeunes et les médias traditionnels,
09:33 où les jeunes, aujourd'hui, vont chercher les informations
09:35 sur les réseaux sociaux, parce que peut-être que le langage
09:38 est plus facile à comprendre, il est plus moderne,
09:40 il est plus adapté à eux.
09:42 En tout cas, les influenceurs, effectivement,
09:44 sont suivis par des jeunes,
09:45 parce qu'ils savent leur parler également.
09:49 Moi, je l'ai vu, par exemple,
09:50 quand j'ai fait la campagne présidentielle,
09:52 où j'ai été interviewer les candidats à la présidentielle.
09:54 C'était des questions qui étaient simples
09:57 et compréhensibles pour tous, en fait.
09:59 C'était vraiment un petit pas vers la politique
10:02 pour essayer de ramener la jeunesse à ça.
10:06 Donc on sait que les influenceurs ont un impact sur les jeunes.
10:08 Maintenant, je tiens à vous préciser
10:10 que l'influence commerciale...
10:11 Alors, il y a l'influence non commerciale, pour moi,
10:13 qui est celle-ci,
10:15 mais il y a aussi l'influence commerciale,
10:17 donc qui est tout aussi importante,
10:20 qui ne doit pas s'adresser aux jeunes,
10:23 puisque les jeunes,
10:26 c'est pas la cible, on va dire...
10:28 C'est comme la télévision,
10:30 c'est-à-dire qu'en fait, ils ciblent des ménagères,
10:31 les marques ciblent des ménagères, par exemple,
10:34 et il faut faire effectivement très attention
10:37 à ce qui se dit sur les réseaux, à ce qui se vend,
10:39 tout comme à la télévision ou dans d'autres médias,
10:44 parce qu'effectivement, maintenant,
10:45 on a un outil, nous, qui est très bien,
10:46 c'est que sur les réseaux sociaux,
10:48 on arrive à voir la cible des influenceurs,
10:52 c'est-à-dire que sur un influenceur,
10:53 on arrive à savoir combien de pourcentages
10:54 il a de moins de 18 ans,
10:56 combien de pourcentages il a de 20 à 30 ans,
10:59 de 30 à 40 ans,
11:00 donc on arrive à savoir.
11:01 Donc un influenceur, aujourd'hui, "commercial",
11:04 qui a 80 % de jeunes en dessous de 18 ans,
11:08 je dirais que c'est pas ce que recherchent les marques,
11:11 de toute manière.
11:13 Là, je parle en influence commerciale.
11:15 -Toujours sur cette notion d'influenceur,
11:18 que beaucoup découvrent, en fait, encore aujourd'hui.
11:19 Je vous l'ai dit, l'enjeu, c'est aussi une pédagogie,
11:23 une compréhension, en fait,
11:24 de ce phénomène d'influence commerciale.
11:27 Comment on devient influenceur
11:28 et comment on devient agent d'influenceur ?
11:30 Je parle pas de votre propre parcours,
11:31 mais comment ça se passe, concrètement, techniquement ?
11:35 -Alors, techniquement,
11:36 tout le monde peut devenir influenceur,
11:38 dans le sens où, à partir du moment
11:40 où la personne a un talent pour fédérer une communauté,
11:43 quand la personne a un talent pour que les gens...
11:46 Pour moi, c'est un vrai talent.
11:47 On diabolise souvent les influenceurs en France
11:49 et c'est assez triste
11:50 parce qu'aujourd'hui, réunir des millions de followers
11:53 et les tenir tous les jours, c'est un talent.
11:55 On a beau dire ce qu'on veut.
11:58 Et donc, il y en a qui arrivent à être influenceurs
12:02 sans avoir forcément...
12:03 Et il y en a pour tout le monde.
12:05 Fées de télé,
12:06 il y a des influenceurs qui sont issus de la chanson.
12:08 À partir du moment où on a une communauté qui est engagée,
12:11 on est influenceur.
12:13 Et pour être influenceur,
12:14 et là où il y avait vraiment un vide juridique,
12:17 c'est qu'à ce jour, le statut d'influenceur,
12:19 juridiquement, n'existe pas.
12:21 Il n'y a pas de code APE,
12:22 donc on tape sur un métier, aujourd'hui, en France,
12:25 qui, quelque part, n'existe même pas.
12:27 Parce que quand vous voulez être influenceur,
12:28 vous allez soit créer une société,
12:30 soit aller à l'Ursaf, vous inscrire en tant qu'auto-entrepreneur,
12:32 mais il n'y a pas le statut, le code APE "influenceur".
12:35 Et ça, c'est important, parce que j'arrive pas à comprendre...
12:38 Là, ils ont sorti des chiffres récemment
12:40 en disant qu'il y avait 150 000 influenceurs.
12:42 J'arrive pas à savoir comment ils peuvent calculer
12:44 le nombre d'influenceurs, alors qu'on ne peut même pas
12:45 les identifier légalement à l'inscription, déjà,
12:47 à l'Ursaf, en tant qu'influenceurs.
12:49 Donc, la loi en parle, d'ailleurs.
12:52 Ils ont mis ce statut-là en place.
12:54 Et ça, je trouve que, déjà, c'était la 1re des choses à faire.
12:58 Voilà.
12:59 -Parfait.
13:02 Agents d'influenceurs, concrètement, ça consiste en quoi ?
13:05 -Alors, agent d'influenceurs, c'est, déjà,
13:07 mettre en relation une marque avec un influenceur,
13:11 négocier au mieux les contrats pour protéger les influenceurs,
13:14 pour protéger les consommateurs,
13:16 pour protéger aussi les intérêts de la marque,
13:17 puisqu'on représente aussi, quelque part, une marque,
13:19 donc on est au milieu de cet écosystème.
13:23 Et c'est aussi conseiller les talents à créer du contenu.
13:29 Maintenant, pour moi, une agence d'influence
13:31 n'est pas forcément une agence de production.
13:34 Et, encore une fois, un influenceur, pour moi,
13:38 doit être capable de créer du contenu,
13:41 alors, avec l'aide d'une agence, bien évidemment,
13:43 mais aussi parce qu'il a le talent de le faire.
13:45 Nous, on n'est pas des fabricants.
13:46 Moi, je reçois beaucoup de mails de jeunes, par exemple,
13:49 ou de gens qui me disent "Je veux être influenceur,
13:52 prenez-moi dans votre agence", etc.
13:53 Mais c'est pas aussi facile que ça.
13:55 Il faut que la personne ait elle-même un talent,
13:57 et nous, on sera là pour l'accompagner juridiquement,
13:59 pour l'aider, pour le conseiller.
14:01 On a fait ce travail, d'ailleurs, chez Schoneivens, en 2018,
14:05 de créer un service juridique
14:07 pour faire attention aux marques qu'on valide
14:11 et de dire "Attention, ça, c'est pas légal".
14:14 En fait, on a un travail qui va au-delà
14:16 de ce qu'on est censé faire au départ,
14:17 ou alors on est juste là pour négocier des contrats,
14:20 mais on se retrouve à devoir faire plus
14:21 parce qu'Internet, c'est dangereux.
14:23 -Vous l'avez vu, dans cette proposition de loi,
14:26 on parle de contrat actualisé,
14:28 la relation entre l'influenceur et l'agent d'influenceur.
14:32 Avec quelques préconisations sur le contenu, en fait,
14:36 de ce contrat,
14:37 qu'est-ce qui, aujourd'hui, quelles sont les obligations
14:41 qui doivent lier, en fait, l'influenceur
14:43 de l'agent d'influenceur ?
14:45 Qu'est-ce qui les lie ?
14:47 -Nous, on a un contrat avec chacun des influenceurs.
14:50 Alors, on a 2 types de contrats.
14:51 On a des contrats de type exclusif,
14:54 c'est-à-dire que l'influenceur est en exclusivité dans l'agence
14:57 et ne peut pas, normalement,
15:00 faire de postes en direct avec les marques, par exemple.
15:03 Malheureusement,
15:05 souvent, ce n'est pas respecté.
15:09 Et il y a un autre type de contrat qui est non exclusif,
15:13 où on a des influenceurs indépendants
15:16 à qui on ramène des marques de temps en temps,
15:19 mais qui peut aussi se servir dans d'autres agences
15:21 ou en direct avec les marques.
15:23 C'est là où il y a un amalgame, aujourd'hui, justement,
15:25 sur ce qui se passe dans les fameuses polémiques.
15:26 C'est que, malheureusement,
15:29 les gens ou certaines personnes identifient
15:31 tel influenceur, telle agence,
15:32 donc tel placement, telle agence,
15:33 et, en fait, souvent, c'est pas le cas.
15:35 C'est pour ça que les contrôles de la DGCCRF sont très importants,
15:38 parce que le contrôle de la DGCCRF va pouvoir donner...
15:42 Est-ce que ce contrat-là a été passé par l'agence ou pas ?
15:47 Et après, la DGCCRF fait son travail correctement.
15:50 Mais il y a rien de mieux pour moi que ces enquêtes-là
15:52 qui sanctionnent les personnes qui doivent être sanctionnées
15:55 et pas jeter en pâture une personne.
15:58 -On prévoit donc d'écrire dans la loi
16:00 cette obligation de contrat. -Tout à fait.
16:01 -Ca veut dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas,
16:03 ce n'est pas systématique.
16:05 Parce que vous connaissez de ce qui se pratique aujourd'hui.
16:08 Est-ce qu'une majorité d'influenceurs
16:12 sont tenus par des contrats avec leurs agents
16:16 ou est-ce que déjà, la majorité des influenceurs ont des agents ?
16:21 -Alors, aujourd'hui, oui, la majorité des influenceurs
16:23 ont des agents.
16:25 Je pense que c'est très bien d'avoir une agence,
16:26 parce que l'agence va être équipée, justement, juridiquement
16:29 pour être encadrée.
16:31 Nous, on voit, par exemple, dans les polémiques,
16:33 la plupart des postes qui ont été sanctionnés,
16:37 souvent, ne sont pas reliés aux agences.
16:39 Et ça, ça n'a pas été vraiment dit.
16:40 Et c'est un problème, parce qu'il faut que ce soit très clair.
16:43 Parce qu'on sert aussi à quelque chose.
16:46 Et il faut que les influenceurs le sachent.
16:50 Voilà. Maintenant, c'est...
16:53 -Quels sont les principales dérives rencontrées ?
16:59 Je ne parle pas de votre situation,
17:01 je parle vraiment du secteur de l'influence.
17:03 Quelles sont les dérives possibles
17:05 des influenceurs, des agents d'influence ?
17:08 -Je pense qu'il y a 2 types de dérives.
17:11 Il y a la dérive par méconnaissance.
17:14 Parce qu'aujourd'hui, on est vraiment lié
17:16 que au code de la consommation, mais c'est à la fois très grand,
17:19 parce que le code de la consommation est très grand,
17:21 et il faut être honnête.
17:24 Pas tout le monde ne le connaît par coeur,
17:25 et pas tout le monde a cette analyse.
17:26 Je pense qu'il y a un problème de formation pour nous tous.
17:31 Donc on essaie de faire du mieux qu'on peut
17:32 pour s'entourer et être encadrés.
17:35 Maintenant, les influenceurs, pour moi,
17:40 doivent faire des formations pour être opérationnels,
17:44 parce que tout le monde peut être influenceur aujourd'hui.
17:45 Vous pouvez avoir 18 ans comme 20 ans,
17:47 avoir un bac +5 ou pas avoir de bac du tout,
17:50 et vous pouvez être influenceur.
17:51 Donc forcément, vous n'avez pas la connaissance
17:53 de toutes les règles et toutes les lois.
17:56 Donc il faut les former,
17:59 et surtout qu'Internet est un milieu vaste
18:01 où vous avez tellement de dérives,
18:05 c'est-à-dire qu'on a rencontré, par exemple,
18:07 le dropshipping.
18:08 Le dropshipping, c'est quelque chose de légal,
18:10 mais où il y a des dérives.
18:12 Malheureusement, il y en a beaucoup plus
18:13 que de personnes qui font du dropshipping correctement.
18:18 Donc là, ça a créé beaucoup de problèmes.
18:20 Mais quand on s'en aperçoit, des fois, c'est souvent trop tard.
18:23 Donc est-ce qu'il faut interdire le dropshipping ou pas,
18:25 ça, c'est pas de mon ressort,
18:27 mais effectivement, il y a eu des problèmes.
18:28 Donc dans les agences, après, on a décidé d'arrêter
18:32 le dropshipping, comme ça, au moins, on préserve.
18:33 Après, il y a eu des gens qui se sont mis tous
18:36 dans les paris sportifs.
18:37 Après, il y a eu le trading.
18:38 Après, il y a eu la NFT.
18:39 Après, il y a eu les CPF.
18:41 Là, en ce moment, il y a des choses sur les pare-brises,
18:43 par exemple.
18:44 En fait, j'ai l'impression que sur Internet,
18:45 il y aura toujours des gens qui sont malveillants,
18:47 qui vont trouver une faille
18:49 pour mettre en application leurs dérives
18:53 à travers des sites Internet.
18:55 Et je pense qu'il faut qu'on soit accompagnés là-dessus
18:58 pour être prêts à ce genre de choses
19:01 et avoir des alertes immédiates. Voilà.
19:04 -Vous parlez de secteurs ou de dérives problématiques.
19:10 Dans cette proposition de loi
19:12 sont évoquées aujourd'hui des interdictions.
19:16 Par exemple, celle de la chirurgie esthétique.
19:19 Pas qu'au meilleur encadrement de jeu.
19:23 Qu'en pensez-vous ?
19:24 Est-ce qu'il y a, selon vous, sur le marché de l'influence,
19:27 dans le marché de l'influence commerciale,
19:29 des secteurs, des activités à interdire ?
19:33 -Alors oui, je pense...
19:34 Alors après, moi, de ce que m'avait appris la RPP
19:37 quand j'étais allée les voir en 2017,
19:39 la promotion de chirurgie esthétique
19:41 est déjà interdite, normalement.
19:43 Mais je pense que c'est bien de le rappeler, effectivement,
19:45 dans une règle pour que les influenceurs
19:47 soient beaucoup plus...
19:49 Qu'ils aient une loi pour eux.
19:51 Parce que c'est tellement vaste, comme je vous l'ai dit,
19:53 le code de la consommation,
19:54 qu'ils le connaissent souvent pas par coeur du tout.
19:56 Et on peut pas reprocher ça non plus.
19:58 Donc c'est très bien d'avoir cette règle
19:59 qui rappelle ces lois.
20:01 Mais à la base, ces lois, elles sont déjà faites.
20:03 Mais c'est bien de les concentrer
20:05 dans une règle exprès pour les influenceurs.
20:06 Je pense que... Voilà.
20:08 Mais oui, il y a des choses qui doivent être claires.
20:10 Aujourd'hui, on peut pas travailler avec un milieu
20:13 où on est rempli d'amalgame.
20:14 Un coup, c'est légal, un coup, c'est pas légal, on sait pas.
20:17 Il y en a qui se tapent dessus, il y en a qui balancent les autres.
20:19 Non, il faut que les règles soient applicables à tous,
20:22 que ce soit les agences, les influenceurs,
20:25 que si les règles ne soient pas appliquées,
20:27 il y ait des sanctions pour éviter ces amalgames
20:29 et qu'il y ait enfin un travail serein.
20:32 Je suis bien placée pour le dire,
20:34 puisque je suis la première à être
20:37 sur les fronts de toutes ces polémiques,
20:39 malheureusement, pointée du doigt à la place de tout le monde,
20:42 et personne n'en prend trop ses responsabilités.
20:44 Donc j'avais déjà, il faut que vous le sachiez aussi,
20:48 alerté le cabinet du ministre Bruno Le Maire en 2021,
20:52 parce que le métier s'est vraiment diversifié,
20:56 et ce qui est normal, ça prouve qu'il est en bonne santé.
20:58 Il y a beaucoup de concurrence, de plus en plus,
21:00 et j'ai senti tout de suite
21:02 qu'il y avait un peu du tout et du n'importe quoi.
21:06 Et comme mon agence était connue, et que, entre guillemets, moi aussi,
21:09 c'était tout le temps mon nom qui ressortait partout.
21:11 Donc je m'étais permise d'écrire à Bruno Le Maire en lui disant,
21:13 "Voilà, est-ce qu'on peut faire un rendez-vous ?
21:15 "Parce qu'il y a des dérives, il faut mettre des règles en place,
21:17 "on a besoin d'être encadrés,
21:19 "on a besoin de peut-être créer une association interprofessionnelle."
21:22 J'avais tout listé par écrit.
21:23 Ils l'ont reçu, puisqu'ils m'ont répondu.
21:26 J'ai su récemment qu'à l'époque,
21:28 puisque c'est eux qui ont communiqué là-dessus,
21:29 ils ont dit qu'à l'époque, c'était pas leurs urgences,
21:32 ce que je peux comprendre aussi.
21:34 Mais bon, malheureusement, aujourd'hui,
21:38 on est dans une situation qui est délicate,
21:41 tant pour nous, tant pour les influenceurs,
21:44 tant pour les agences, et tant pour moi, personnellement,
21:46 avec ce que je subis à côté en cyberharcèlement.
21:50 -Donc vous estimez qu'à aujourd'hui, il y a nécessité ?
21:54 -Il y a urgence.
21:56 -Encadré ? -Oui.
21:58 Et c'est une question vitale pour moi, personnellement.
22:00 Là, je parle de mon cas à moi.
22:02 C'est une question vitale,
22:03 et j'aurais aimé qu'on le prenne en considération
22:05 quand je l'avais demandé, il y a maintenant 2 ans,
22:09 où j'avais demandé des rendez-vous à plusieurs reprises
22:11 pour alerter les autorités et pour dire
22:13 qu'on a besoin de règles claires pour que tout le monde les applique
22:17 et que les personnes qui sont responsables soient condamnées.
22:20 Il n'y a pas de sujet. Voilà.
22:22 -Vous dites bien qu'il faut structurer,
22:24 il faut professionnaliser, il faut former.
22:28 Est-ce que vous avez d'autres préconisations
22:29 pour justement mieux encadrer ?
22:31 -C'est-à-dire de l'influence commerciale ?
22:33 -Donc, j'ai créé la FIC il y a quelque temps,
22:38 effectivement, parce que dans la loi, il n'y a pas de...
22:41 -La FIC ? -Oui, c'est la Fédération
22:44 des Influenceurs et des Créateurs de Contenu.
22:46 Parce que c'est quelque chose...
22:48 Donc j'avais soumis l'idée aussi par écrit en 2021,
22:51 quand j'avais écrit au cabinet du ministre,
22:53 parce que je pense qu'il faut qu'il y ait un groupement,
22:57 il faut que je pense que tout le monde travaille ensemble.
22:59 On vient tous d'univers différents.
23:01 C'est ça aussi la magie des réseaux sociaux,
23:02 c'est qu'il y en a pour tout le monde.
23:03 C'est la diversité des réseaux sociaux.
23:05 Il y a des gens qui ont, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
23:07 une culture plus importante que d'autres,
23:08 il y a des gens qui sont plus expressifs que d'autres.
23:10 Il y en a vraiment pour tout le monde.
23:13 Et donc, il ne faut pas sous-estimer les uns ou les autres.
23:16 Il faut que tout le monde travaille ensemble
23:18 pour créer des règles,
23:19 et il faut accompagner les influenceurs,
23:21 il faut que les agences aussi soient accompagnées.
23:22 Et ces formations qui ne sont pas dans la loi, par contre,
23:26 et ça, c'est dommage,
23:28 qu'elles soient presque obligatoires.
23:31 Et surtout, moi, j'avais eu l'idée,
23:35 donc je vais le faire dans la FIC,
23:36 mais je pense que ça aurait été bien de le faire
23:39 avec l'aide des députés,
23:41 c'est de créer comme un code
23:45 de bonne conduite des influenceurs,
23:47 comme peuvent avoir certains métiers.
23:49 Il y a des ordres dans certains métiers,
23:51 parce qu'on a des responsabilités aujourd'hui
23:53 qui sont prouvées,
23:56 où on peut avoir, par exemple, des avertissements,
23:58 ça peut arriver de faire une erreur,
24:00 on est des êtres humains, l'influenceur est un être humain,
24:02 il ne faut pas l'oublier.
24:03 Donc on peut faire une erreur une fois, deux fois, trois fois,
24:05 mais quand vous avez un influenceur
24:06 qui fait systématiquement les mêmes erreurs,
24:08 alors qu'il a les formations, alors qu'il a les informations,
24:11 là, c'est plus une erreur, et là, il faut qu'il y ait une radiation.
24:14 Et c'est pour ça que les autorités, les agences,
24:19 travaillent étroitement avec les plateformes
24:23 pour qu'il y ait un apaisement de la situation
24:26 et que ce soit sain
24:27 et que tout le monde travaille dans de bonnes conditions.
24:29 -Je reviens sur votre initiative de créer la FIC,
24:35 où vous en êtes concrètement faite de cette fédération ?
24:37 -Là, j'attends mon numéro d'immatriculation.
24:39 Le dossier a été déposé il y a un petit moment maintenant,
24:42 donc ça ne va pas tarder.
24:43 J'ai déjà plus d'une centaine, à ce jour, d'accords de principe
24:48 d'adhésion d'influenceurs.
24:51 J'ai demandé aussi à quelques lanceurs d'alerte.
24:54 J'ai demandé à des avocats aussi
24:56 pour que tout le monde puisse travailler ensemble
24:59 et qu'on puisse construire quelque chose de propre.
25:03 -Autre question, et je suis entourée de collègues,
25:06 surtout, n'hésitez pas, si vous avez des questions,
25:09 sur la différenciation
25:11 entre le canal de communication commercial,
25:16 entre les réseaux sociaux
25:17 et puis les autres canaux de communication
25:19 tels que la presse, la télévision, etc.
25:22 Est-ce que, selon vous, il faut distinguer
25:24 les règles applicables
25:25 dans ces différents canaux de communication ?
25:26 Est-ce que le canal de communication
25:28 des réseaux sociaux, pour vous,
25:30 doit avoir un traitement différent ?
25:32 -Oui, je pense qu'il doit y avoir un traitement différent
25:34 parce que, déjà, encore une fois, on n'a pas les mêmes règles.
25:38 Ce n'est pas légal.
25:39 En télé, par exemple, quand vous faites une pub en télé,
25:41 vous faites appel à des mannequins.
25:42 Donc ils ont un script à réciter, une tenue à voir,
25:45 un endroit... Enfin, c'est un tournage.
25:48 Alors qu'un influenceur,
25:50 et c'est ça, le rôle d'un influenceur,
25:51 c'est vraiment une différence légale importante
25:53 que m'a appris la RPP au départ, quand j'ai commencé,
25:56 et que j'explique à mes influenceurs,
25:57 c'est que l'influenceur doit être libre de son contenu.
26:00 C'est-à-dire que je ne peux pas exiger à un influenceur
26:03 "Tu dois faire ton poste à telle heure,
26:05 "tu dois dire ça exactement..."
26:07 En fait, ce n'est pas un mannequin.
26:08 C'est pas du tout de la même...
26:09 Même la rémunération n'est pas la même.
26:11 Ca n'a rien à voir. Donc il faut séparer ça.
26:16 Et surtout, il y a un élément important,
26:18 c'est qu'en télé, par exemple,
26:20 vous ne pouvez pas aujourd'hui passer une publicité en télé
26:23 sans qu'elle soit validée par la RPP.
26:25 Alors forcément, il n'y a pas de problème en télé aujourd'hui,
26:27 mais s'ils ont mis cette vérification au départ,
26:30 elle a bien été mise à un moment donné, cette vérification,
26:32 c'est-à-dire qu'une marque qui paye une pub en télé
26:34 ne peut pas être diffusée
26:35 si elle n'a pas la validation de la RPP.
26:37 Donc c'est qu'ils savent très bien qu'il y a des problèmes
26:39 et qu'il faut qu'il y ait une validation juridique,
26:43 on va dire, avant diffusion,
26:45 pour pallier justement à des problèmes.
26:47 Et en influenceur, non.
26:49 C'est-à-dire que nous, on est totalement libre,
26:50 personne ne nous valide quoi que ce soit,
26:53 alors c'est très bien parce qu'on est influenceurs,
26:55 mais ça prouve aussi qu'on a peut-être besoin
26:57 d'avoir des codes beaucoup plus clairs
26:59 et des explications beaucoup plus claires,
27:01 peut-être des validations, peut-être travailler...
27:04 Il y a un souci dans notre milieu où il y a,
27:08 je dirais comme un...
27:10 Vous savez, comment je peux m'exprimer ?
27:14 On prend de haut certaines agences,
27:17 on prend de haut certains influenceurs
27:19 et du coup, on ne nous tend pas la main,
27:21 on ne nous aide pas, on aide d'autres,
27:23 alors que chez nous, par exemple,
27:25 on a des gens qui ont des millions de followers,
27:26 donc ils ont un impact qui est immense.
27:29 Et on doit être traité comme les autres.
27:30 C'est pas parce qu'un influenceur a fait de la téléralité
27:33 qu'il ne doit pas être traité de la même manière que les autres.
27:36 Et ça, c'est un vrai problème dans ce milieu aujourd'hui.
27:39 -Alors l'initiative parlementaire, cette PPL,
27:42 exprime quand même la prise en compte, très claire,
27:45 d'un phénomène qui n'est pas si récent que ça,
27:47 vous l'avez rappelé,
27:48 et en effet, répond en tout cas à certaines questions
27:53 ou difficultés que vous évoquez.
27:55 Je vais donner la parole à un de mes collègues
27:57 qui va se présenter et vous soumettra ses questions.
28:00 -Daniel Salomon, je suis sénateur d'Ille-et-Vilaine.
28:04 Je voulais vous poser une question parce qu'il y a l'agent,
28:07 il y a un contrat, il y a un influenceur.
28:10 Pour bien voir où on peut peut-être avancer,
28:14 vous dites que l'influenceur n'est pas un mannequin
28:17 et donc il a une grande liberté.
28:20 Et dans ce cas-là, où est la responsabilité ?
28:23 Lorsqu'il y a des choses qui sont contraires,
28:26 ce qu'on pourrait appeler,
28:28 je sais pas comment on peut l'appeler,
28:29 mais une espèce d'éthique de la publicité,
28:31 où est la responsabilité ?
28:32 Elle est chez l'influenceur ou est-ce qu'elle est chez l'agent ?
28:35 Comment vous voyez, comment on pourrait construire ça ?
28:37 -Alors moi, je pars du principe
28:39 où une agence doit servir à quelque chose.
28:42 Et j'ai pas d'intérêt à vous dire ça,
28:44 mais il faut être honnête,
28:46 si on prend une commission sur les influenceurs,
28:49 c'est aussi parce qu'on doit leur apporter quelque chose.
28:51 Donc je pense que cette aide juridique est importante.
28:54 C'est-à-dire que si on donne un placement de produit frauduleux
28:58 à un influenceur,
29:00 l'agence doit aussi être responsable.
29:03 Et c'est pas dans mon intérêt de le dire,
29:05 mais c'est une vérité et c'est une réalité.
29:07 L'agence, si elle donne un placement,
29:11 elle doit être aussi responsable.
29:12 Et l'influenceur aussi est responsable.
29:14 Parce que c'est trop facile de dire "c'est l'agence".
29:16 Moi, je sais qu'on a eu des influenceurs
29:19 qui nous ont dit "moi, je fais tout et n'importe quoi".
29:23 Et puis on a des influenceurs qui nous ont toujours dit
29:25 "non, ça, je ne fais pas".
29:26 C'est d'ailleurs ce qu'on fait.
29:27 Nous, on propose aux influenceurs les sites Internet.
29:30 Donc on les valide d'abord au juridique.
29:32 Ensuite, on les propose aux influenceurs.
29:34 Et les influenceurs disent oui ou non.
29:35 Ils ont une totale liberté sur ce qu'ils proposent.
29:38 Donc si l'influenceur n'a pas envie
29:39 ou ne se sent pas de présenter ce produit-là,
29:41 il a la liberté de dire non.
29:43 Mais s'il dit oui et qu'il se trouve
29:46 que c'est un placement produleux,
29:47 alors dans le cas où l'agence...
29:50 Parce qu'il peut aussi que l'agence ait été trompée,
29:52 ça nous est arrivé aussi,
29:53 où on a vérifié le site, il était légal,
29:56 tout était carré, les conditions générales étaient parfaites,
29:59 tout est nickel,
30:01 vous faites la promotion de ce site
30:03 et le site ferme une semaine après.
30:05 Dans ces cas-là, qui est responsable ?
30:06 L'agence qui a tout contrôlé où tout est nickel
30:09 ou le site Internet qui est venu dans la volonté
30:11 d'arnaquer des gens, et y compris l'agence,
30:13 puisqu'on n'a même pas été payé non plus des prestations.
30:15 Donc je pense qu'à ça doivent servir aussi des enquêtes
30:19 et des enquêtes de la DGCCRF,
30:22 où si on promotionne un site qui n'est pas juridiquement légal,
30:28 il y a une responsabilité de l'agence à avoir.
30:31 Mais si le site est légal,
30:32 après, on ne peut pas non plus être derrière la tête de tout le monde.
30:36 C'est pas possible, c'est clair.
30:38 Mais il faut qu'on propose des sites carrés,
30:42 et chacun doit assumer ses responsabilités.
30:45 Je sais pas si j'ai bien répondu à votre question.
30:48 -Ca permet de cerner un autre parti.
30:49 Mais chacun ses responsabilités,
30:51 et justement, il y a un moment, il faudra trouver
30:53 qui assume quoi.
30:55 -Je pense que si l'agence donne un placement de produits
30:58 qui n'est pas légal, l'agence est responsable.
31:02 Voilà, très clairement.
31:04 Moi, si, par exemple, j'ai un de mes influenceurs
31:08 qui est condamné pour un placement de produits
31:10 que je lui ai donné à faire et qu'il m'a fait confiance,
31:14 eh bien, je trouverais ça normal que l'agence, par exemple,
31:17 paye son argent.
31:18 Maintenant, si c'est l'influenceur qui fait un placement de produits
31:21 qui n'est pas passé par l'agence,
31:23 moi, je n'ai rien à avoir là-dedans. Voilà.
31:25 -Oui, c'est la différence entre l'exclusivité et l'indépendance.
31:28 OK. Dernière petite question.
31:32 Vous avez abordé le public des jeunes au début de votre propos.
31:37 Le public, forcément, beaucoup plus vulnérable.
31:40 Comment voyez-vous la relation des influenceurs
31:43 et des agences d'influenceurs par rapport aux mineurs ?
31:48 -Mais je pense qu'encore une fois,
31:51 dans une influence commerciale,
31:54 on ne doit pas s'adresser aux mineurs.
31:56 Vous voyez ce que je veux dire ?
31:57 Déjà, à la base, c'est comme...
31:58 Et là, je vais comparer ça à la pub à la télé.
32:01 C'est pareil. Vous avez de la pub à la télé.
32:03 Il se trouve qu'il y a des jeunes aussi
32:05 qui vont regarder la pub à la télé
32:06 et qui vont peut-être vouloir acheter le produit,
32:08 qui vont voir à la télé,
32:09 comme ils vont le voir aussi sur les réseaux sociaux.
32:11 Donc on ne peut pas non plus être derrière tout le monde.
32:14 C'est pas gérable.
32:16 Mais dans l'influence commerciale,
32:19 qui est différente de l'influence, on va dire,
32:22 de notoriété, de conseil, etc.,
32:25 c'est 2 choses différentes,
32:26 l'influence commerciale et l'influence non commerciale.
32:29 Dans l'influence non commerciale,
32:30 il faut que chacun fasse attention à ce qu'il dit sur les réseaux
32:32 parce qu'effectivement, ça a des conséquences.
32:34 On s'en est rendu compte à plusieurs reprises.
32:36 Il y a beaucoup plus qu'on peut le croire.
32:38 Et je pense qu'il faut faire très attention, effectivement,
32:40 à ce qu'on dit ou à ce qu'on fait sur les réseaux sociaux.
32:43 Ca, c'est une certitude.
32:45 Maintenant, dans l'influence commerciale,
32:47 encore une fois, on ne s'adresse pas aux jeunes
32:51 et encore moins aux enfants qui, normalement...
32:55 Enfin, je dirais à quelqu'un, un enfant de 12 ans,
32:57 n'est pas censé avoir peut-être une carte bleue pour pouvoir...
32:59 On ne peut pas être responsable non plus.
33:00 Il faut que tout le monde soit un petit peu responsable
33:03 aussi à ce niveau-là.
33:06 -Merci.
33:07 -Rémi Cardon, sénateur de La Somme.
33:10 Moi, je m'interrogeais avec ce texte, cette PPL,
33:15 notamment sur le volet en 1,
33:17 sur les bandeaux qui seraient imposés,
33:19 qu'on croise, c'est une publicité, etc.
33:22 Déjà, avoir votre avis,
33:24 parce que je sais qu'il peut y avoir des problèmes techniques
33:26 quand on change de canal et de réseaux sociaux.
33:30 Je sais qu'il peut y avoir des problèmes
33:32 juste purement esthétiques pour faire apparaître ce bandeau,
33:34 mais je pense que les plateformes vont aussi évoluer en ce sens.
33:38 Mais au-delà de tout ça,
33:40 je m'interrogeais aussi
33:44 sur notamment le bouquin
33:47 des films de Vigan sur les enfants sans roi.
33:51 Je ne sais pas si vous voyez.
33:53 C'est une femme qui, justement, se lance influenceuse
33:57 et qui embarque ses enfants dans cette aventure.
33:59 C'est-à-dire que ses enfants sont filmés à H24
34:03 et à la fin, il y a une espèce de conflit dans la famille
34:07 à partir de ça, parce que les enfants n'ont rien demandé.
34:09 10 ans après, ils se rendent compte qu'effectivement,
34:11 ils sont passés dans différents canaux réseaux sociaux.
34:15 Ils n'ont rien demandé à personne, et pourtant, c'était,
34:17 j'ai envie de vous dire, le gain de pain de la famille en question.
34:21 Donc sur ces sujets,
34:22 pour rebondir un peu sur la question de mon collègue,
34:25 c'est vrai que sans le vouloir,
34:28 un influenceur ou une influenceuse,
34:32 même si elle a 25, 30 ans,
34:35 et qu'elle embarque indirectement ses enfants là-dedans,
34:40 est-ce qu'il n'y aurait pas aussi quelque chose à réglementer,
34:44 à encadrer ?
34:45 En particulier, je pense que les agences
34:46 n'ont pas à prendre ce type de profil.
34:49 -Tout à fait, vous avez raison.
34:50 Les agences ne doivent pas prendre les enfants.
34:54 Et ça, c'est quelque chose aussi qu'on a mis en place.
34:57 C'est-à-dire que dès qu'on a une marque qui demande
35:00 une promotion où les enfants doivent intervenir,
35:01 ça doit passer par une agence de mannequins
35:03 spécialisée pour les enfants.
35:05 C'est-à-dire que nous, on ne peut pas encaisser
35:07 les revenus d'un enfant.
35:10 Ca, c'est ce que nous faisons, en tout cas, chez Shona Evans,
35:12 après, je sais pas pour les autres agences,
35:15 mais effectivement, il faut faire attention.
35:17 Moi, les enfants, c'est quelque chose, pour moi,
35:20 qui est vraiment spécial
35:24 et qu'il faut gérer d'une manière totalement différente
35:27 et qui ne doit pas du tout être gérée de la même manière
35:29 qu'un influenceur adulte.
35:31 C'est une évidence et je vous rejoins totalement.
35:33 Voilà. Et là, ils en ont parlé, dans le texte de loi,
35:38 je crois qu'ils ont mis quelque chose là-dessus,
35:40 et c'est très bien, mais quoi qu'il,
35:43 avant, nous, les enfants,
35:45 ça nous est arrivé, je crois, peut-être quatre fois,
35:48 en presque sept ans,
35:51 d'avoir des demandes pour les enfants,
35:52 et systématiquement, on a passé ça
35:55 à une agence de mannequins spécialisée pour enfants,
35:57 donc qui encadre vraiment bien l'enfant
36:01 avec la loi qui va avec, en fait.
36:03 Voilà.
36:05 -Et puis, un autre point, tout à l'heure, je vous parlais
36:07 du bandeau, des espèces d'encadrement là-dessus.
36:11 Il y a quelque chose qui est en train de se faire discrètement,
36:16 c'est, en fait, beaucoup d'influenceurs voyant
36:20 que le marché va être à peu près encadré
36:22 par ce type de VPL avec le DSA, DMA, etc.,
36:26 ils rentrent en discussion avec les personnes,
36:29 donc c'est beaucoup moins, je vous l'accorde,
36:31 industriel que des vidéos qui sont vues
36:34 par des millions de personnes,
36:35 mais ceci dit, ils rentrent en discussion, donc en privé,
36:39 avec la personne, créent un lien,
36:41 et derrière, vendent les prestations.
36:45 Et donc, ça, bon, c'est compliqué à encadrer, je vous l'accorde,
36:49 mais est-ce que c'est pas ça, ce qui va se passer ?
36:52 C'est-à-dire que beaucoup d'influenceurs
36:53 vont basculer sur ce genre de méthode,
36:56 on peut faire le test, si vous voulez,
36:59 il suffit de suivre quelques influenceurs,
37:02 48 heures après, vous pouvez éventuellement, peut-être,
37:05 ça dépend de votre propre niveau d'influence aussi,
37:10 avoir une discussion juste pour essayer de vendre
37:12 une prestation ou de la crypto-monnaie,
37:15 la copie de trading, etc., etc.
37:17 -La copie de trading, on n'en fait pas,
37:19 donc je ne suis pas dans ce domaine-là,
37:21 et je ne le maîtrise pas,
37:24 et ça ne m'intéresse pas,
37:26 parce que c'est quelque chose que, justement,
37:28 je pense que je ne maîtrise pas,
37:29 et j'ai aucun conseil à donner là-dessus,
37:31 et je pense que mes influenceurs non plus.
37:34 Donc, maintenant,
37:36 c'est plutôt dans ce genre de choses
37:40 où vous allez effectivement sur des comptes Télégrammes, etc.
37:43 C'est un autre type d'influence,
37:45 mais c'est pas quelque chose qui me concerne, moi,
37:48 parce qu'on fait pas ça.
37:51 Je parle via l'agence Shona Evans, ça n'est pas le cas.
37:55 Nous, on fait des promotions visibles sur les réseaux sociaux
37:59 où on parle d'une marque,
38:00 on parle d'une expérience avec une marque,
38:02 on parle d'un produit,
38:04 voilà, on donne un avis,
38:06 on montre comment ça fonctionne,
38:08 et on met le hashtag #sponsorisé sur chaque story.
38:11 Alors, au départ, on le mettait, pour être transparente avec vous,
38:14 on le mettait au moment de mettre le code promo,
38:17 et on était une des seules agences à le faire depuis 2017,
38:19 parce que, comme vous dites, comme là, tout le monde se rend compte
38:21 qu'il va y avoir des règles,
38:22 tout le monde se met à le mettre partout, et tant mieux,
38:24 c'est que ça marche.
38:25 Mais on nous tape souvent dessus, nous, Shona Evans,
38:28 mais nous étions les premiers, depuis 2017,
38:31 à mettre le hashtag #sponsorisé.
38:32 Et maintenant, il faut faire le mettre sur toutes les stories
38:36 qui concernent la promotion,
38:37 et non pas qu'au moment du code promo.
38:39 Et ça, il faut être clair avec les influenceurs,
38:41 parce qu'il y en a certains qui comprennent pas
38:44 et qui mélangent encore un peu ça,
38:46 c'est que certains mettent le hashtag #ad,
38:48 mais le hashtag #ad, ce n'est pas pour la communauté française,
38:50 parce que c'est pas français,
38:52 donc un consommateur n'est pas censé savoir ce que ça veut dire, ad.
38:55 Il faut mettre vraiment #sponsorisé,
38:57 moi, c'est ce que m'avait conseillé aussi la RPP,
38:59 pour que ce soit clair, transparent,
39:02 et pas en tout petit, caché dans un petit coin,
39:04 il faut que ce soit visible. Voilà.
39:07 -Et une dernière question,
39:08 je m'interrogeais sur votre définition de tout à l'heure
39:11 entre votre volonté de différencier les mannequins
39:14 et les créateurs de contenu.
39:16 -C'est pas moi qui l'ai dit, c'est l'art.
39:17 Non, mais...
39:18 Mais vous surfez aussi là-dessus, dans cette vision-là, je suppose.
39:24 Mais moi, je m'interroge quand même sur les limites
39:30 de cette définition, parce qu'en réalité,
39:32 un créateur de contenu, quand il fait de la publicité,
39:36 il a l'obligation de sortir un slogan en lien
39:39 avec la pub qu'on lui rentre,
39:43 en tout cas le produit qu'il va vendre,
39:44 donc il y a quand même le slogan de la marque qui sort.
39:46 Il sent avoir un script tout fait, etc.,
39:49 mais peut-être qu'il crée son univers,
39:56 mais à la fin, il finit par le slogan de la marque.
39:58 -Pas forcément. -Pas forcément, mais...
40:00 -Alors, je vous explique. Comme ça, vous le savez,
40:02 on reçoit des briefs des marques,
40:04 on les transmet aux influenceurs,
40:05 mais le brief n'est pas une obligation.
40:07 C'est-à-dire que le brief, c'est juste...
40:08 On l'envoie aux influenceurs, ils s'en inspirent
40:10 et ils font le contenu qu'ils veulent.
40:12 C'est pour ça que des fois, on a des litiges avec des marques
40:14 qui nous disent "l'influenceur n'a pas respecté le brief",
40:17 mais il n'a pas respecté le brief.
40:18 L'influenceur, il peut s'inspirer du brief,
40:21 mais il le fait à sa manière.
40:22 Et c'est ça, souvent, que même les marques ne comprennent pas,
40:24 parce que les marques, elles se disent "on veut le brief".
40:27 Et alors, des fois, on a eu des soucis avec des marques,
40:29 "finalement, je vais pas vous payer
40:30 "parce que vous n'avez pas respecté le brief".
40:32 Mais nous, le travail a été fait
40:33 parce que l'influenceur a parlé de la marque
40:35 à sa manière, comme il entend.
40:36 Vous n'avez pas le droit de lui dicter un code
40:38 à tel point de dire "je ne le paye pas".
40:39 Ce n'est pas possible.
40:41 C'est pas ça, un influenceur.
40:42 Un influenceur, il doit être libre.
40:44 Donc, effectivement, on envoie des briefs,
40:46 mais l'influenceur a le droit de juste s'en inspirer
40:49 et de faire à sa manière.
40:51 Et c'est là où il y a une différence avec le mannequin.
40:53 Et s'il n'a pas envie de dire la phrase de A à B,
40:56 eh bien, on peut pas l'obliger à le dire,
40:58 et la marque, dans ces cas-là, doit faire appel à un mannequin.
41:01 Voilà.
41:03 -Autre quasi-dernière question.
41:08 Dans nos échanges, est souvent évoquée la situation
41:12 des influenceurs qui résident hors de France,
41:15 qui s'adressent à un public français.
41:18 Et d'ailleurs, dans la proposition de loi,
41:20 il est évoqué, en fait, un contrat
41:23 qui serait soumis, en fait, aux droits français.
41:26 Qu'en pensez-vous ?
41:27 Est-ce que vous, vous travaillez avec des influenceurs
41:29 qui résident aujourd'hui hors de France ?
41:30 -Oui, tout à fait.
41:32 Je travaille avec des influenceurs qui résident à l'étranger.
41:35 Il y a quelque chose aussi de très fort sur les réseaux sociaux,
41:37 comme je vous le disais tout à l'heure,
41:38 par rapport à l'âge, par exemple, c'est aussi, vous avez la cible.
41:41 Un influenceur, il a des statistiques.
41:44 Et dans ces statistiques, vous pouvez voir
41:46 si la majorité de son public est français,
41:49 vient de quel pays, en fait.
41:50 On a ces éléments-là qui sont visibles sur les réseaux sociaux.
41:53 Donc si, effectivement, la majorité des followers
41:58 sont français,
41:59 pour moi, il y va du bon sens,
42:01 qu'effectivement, ça s'applique aux droits français.
42:03 Voilà.
42:05 Je pense que c'est un peu logique à ce niveau-là.
42:08 -Est-ce que vous avez d'autres éléments à ajouter
42:14 dans le cadre de l'examen de cette proposition de loi ?
42:17 -Je pense que cette proposition de loi,
42:21 elle est très bien.
42:23 Je pense qu'il manque dedans vraiment
42:26 des éléments sur les formations.
42:28 Alors il y a l'ARPP qui a créé un certificat.
42:35 Mais le certificat, on va le passer une fois.
42:38 Et comme je vous le disais tout à l'heure,
42:39 Internet est un monde grand, vaste,
42:43 et avec plein de mauvaises pensées.
42:46 C'est-à-dire que, comme je vous l'expliquais,
42:47 il peut y avoir un "ça va être ça,
42:48 puis après, ça va être une autre arnaque",
42:50 après, une autre arnaque.
42:51 Ils ont l'esprit très vif.
42:52 Donc je pense qu'il faut avoir une déformation en continu
42:55 et pas juste un certificat.
42:58 Il faut vraiment encadrer les influenceurs en continu
43:02 et leur apprendre et les alerter,
43:05 les sensibiliser sur les nouvelles fraudes.
43:08 Parce que c'est toujours, on a l'impression,
43:10 après, c'est ce que j'ai pu, moi, remarquer
43:11 pendant ces 7 années d'expérience,
43:13 c'est qu'en fait, c'est...
43:16 Voilà, c'est le drop, le pari sportif,
43:20 après, ça s'arrête, le pari, c'est le trading,
43:21 après, le trading, ça s'arrête, c'est la NFT,
43:23 après, la NFT, ça s'arrête, c'est le CPF.
43:25 On s'est peut-être un peu tous fait avoir
43:27 dans plein de choses,
43:29 mais je pense que si on était alertés aussi...
43:34 Vous savez, nous, les CPF, par exemple,
43:36 on en a parlé sur nos réseaux sociaux,
43:38 comme quasiment beaucoup d'influenceurs.
43:41 On peut pas cibler que les influenceurs de la réalité,
43:42 parce que ça, c'est mensonger.
43:44 Il y a énormément d'influenceurs qui ont parlé de CPF
43:45 de tout milieu.
43:47 Et nous, on a eu...
43:50 Enfin, moi, j'ai entendu auprès d'une personne
43:54 qui travaille un peu dans les autorités,
43:56 "Attention, il y a des sujets sur les CPF."
43:58 Nous, on a entendu ça déjà au mois de janvier, février,
44:00 l'année dernière.
44:02 Quand on a entendu qu'il y avait des sujets sur les CPF,
44:04 c'est-à-dire qu'il y avait des gens qui étaient en train d'abuser,
44:06 eh bien, on a stoppé l'argument commercial CPF
44:09 avant même toutes les polémiques.
44:11 On a fait une alerte à tous nos influenceurs en disant,
44:13 "Attention, ne plus parler de CPF.
44:15 "On veut plus que le CPF soit un argument commercial."
44:19 Donc ça, on l'avait fait bien avant,
44:20 et on l'a prouvé, d'ailleurs,
44:21 on a donné tous les justificatifs à la Caisse des dépôts, etc.,
44:24 bien avant les polémiques,
44:26 parce qu'on a eu connaissance.
44:28 Mais si tout le monde avait eu connaissance de ça,
44:30 peut-être que finalement, tout le monde aurait fait la même chose,
44:32 ça aurait permis peut-être d'éviter certaines choses.
44:35 Donc il faut des formations en continu, je pense.
44:38 Ca changera beaucoup de choses.