La vérité sur la mort de Samuel Paty : Stéphane Simon, en exclusivité

  • l’année dernière
Avec Stéphane Simon, Producteur TV/ Editeur de sites et chaînes Web/ Fondateur de TéléParis/Outside films/ RedVelvet/Front Populaire/ Néo. Journaliste indépendant
Pour son livre « Les derniers jours de Samuel Paty, enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée » chez EditionsPlon


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Transcript
00:00 Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:03 le face à face.
00:05 Le face à face d'André Bercoff avec Stéphane Simon, journaliste indépendant depuis plus de 30 ans,
00:10 fondateur de nombreux médias, Front Populaire, Néo et le nouveau média factuel, le média d'investigation.
00:15 Et nous le recevons pour son livre, "Les derniers jours de Samuel Paty, enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée".
00:21 Bonjour Stéphane Simon.
00:22 Bonjour à tous les deux.
00:24 Et bonjour à tous bien sûr.
00:25 Stéphane Simon effectivement aujourd'hui sort un livre.
00:28 Et on est très content de le recevoir en premier.
00:32 Parce que c'est un livre, franchement, que j'ai lu avec beaucoup d'émotion.
00:39 Samuel Paty c'est une histoire française.
00:41 Une histoire aussi qui a pu exister dans le monde, mais une histoire française.
00:46 Et vous savez, sans vouloir faire de comparaison irraisonnée,
00:49 il y a eu un livre de John Reed sur la révolution russe qui s'appelait "Dix jours qui ébranlèrent le monde".
00:55 Et là, ce que vous racontez, c'est les onze jours, entre le 5 et le 16 octobre 2020.
01:01 Onze jours je dirais qui en tout cas ébranlèrent la France.
01:04 Et qui montrent pour moi, c'est vraiment une feuille de température.
01:08 Une feuille de température qui se lit d'ailleurs, j'allais dire qu'au maroment si l'histoire n'était pas aussi terrible.
01:14 Qui se lit parce qu'elle raconte à la fois l'implacable, je dirais, fanatisme sanguinaire de certaines gens,
01:26 et encore une fois nous mélangeons absolument pas l'islamisme politique et les musulmans.
01:30 L'implacable, effectivement, volonté de morte, de tuer, l'implacable instinct de mort.
01:36 Et puis face à ça, une espèce de sidération de certains enseignants, de l'administration, de la police.
01:45 Et comment ça se noue ? On va en parler en détail avec vous Stéphane Simon.
01:49 Mais je voudrais commencer par à qui vous avez dédié ce livre.
01:56 Je le dis comme ça parce que c'est assez...
01:59 A Homer et Rosalie Simon, instituteurs, directeurs d'école à Montaigu.
02:03 A Yvette et Camille Simon, instituteurs, directeurs d'école à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
02:08 A Liliane et Guy Simon, professeurs d'université et professeurs des professeurs à Nantes.
02:13 A tous ceux qui les ont précédés.
02:14 C'est votre famille tout ça ?
02:16 - Oui.
02:17 - C'est votre famille ?
02:18 - Oui, ça me touche d'ailleurs que vous commenciez par ça parce que ce livre,
02:21 il est né du fait que j'ai une grande proximité avec le monde enseignant.
02:25 Je suis un fils de prof, un petit-fils de prof, un arrière-petit-fils de prof.
02:30 Et c'est vrai que le drame de Samuel Paty, moi, ça m'a ciblé le cœur.
02:36 Vraiment, j'ai encore les discussions de mes grands-parents qui me parlaient
02:41 quand ils sont arrivés dans la Vendée du début du siècle dernier, en 1932.
02:47 Et ils me parlaient de ce qu'ils avaient dû faire au nom des valeurs de la République
02:53 pour que ces petits enfants vendéens qui parlaient le maraîchain,
02:57 le patois local, eh bien il a fallu les convertir aux valeurs de la République.
03:04 Et je me souviens qu'ils étaient respectés par des enfants qui avaient pourtant vu
03:09 les hussards noirs de la République en finir avec leurs ancêtres.
03:14 On se souvient que les Vendéens ont été massacrés par les colonnes Thurot, etc.
03:19 Et jamais un drame comme celui de Samuel Paty n'est arrivé et n'aurait pu arriver dans cette France-là.
03:27 - N'aurait pas pu être envisagé peut-être. - Jamais, non.
03:29 Jamais une tête de professeur aura été coupée devant un collège, décapitée devant un collège
03:35 au nom de je ne sais quel communautarisme. Jamais ce serait arrivé.
03:40 Et le point de départ de ce livre, qui est un livre d'enquête, qui n'est pas du tout un livre d'opinion,
03:45 qui est un livre vraiment de chronologie méthodologique pour expliquer les 11 jours
03:52 qui séparent le cours de l'assassinat de Samuel Paty et le fil des responsabilités
03:57 que l'on voit là tout au long de ces 11 jours.
04:00 Et bien cette enquête est née de l'idée de qu'est-ce qui s'est passé pour que la République soit,
04:08 en un siècle, autant déréglée. Et qu'est-ce qui s'est passé pour qu'aujourd'hui,
04:13 les professeurs ne soient plus respectés, mais menacés dans leur intégrité.
04:17 Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en soit là ? C'est absolument dingue.
04:20 Vous savez, je cite aussi à la suite de cette épitaphe pour la famille,
04:26 je cite un sondage récent fait sur un échantillon de 29 000 professeurs.
04:33 55% des professeurs et des instituteurs aujourd'hui veulent quitter leur job.
04:39 C'est au secours, fuyons, sur un prof sur deux.
04:41 - 55% ? Une majorité ? - Une majorité.
04:44 Ils étaient, 10 ans avant, c'est-à-dire avant le drame de Samuel Paty qui remonte maintenant à 3 ans,
04:48 10 ans avant, ils étaient 33%, ce qui était déjà pas mal.
04:51 Mais honnêtement, aujourd'hui, un prof sur deux à la trouille,
04:54 un prof sur deux n'est plus à l'aise dans son job.
04:58 Il y a un cri d'alarme à porter, et quand on lit cette affaire,
05:02 les derniers jours de Samuel Paty, on comprend aussi pourquoi.
05:05 - Alors justement, on va énumérer cela, on va pas...
05:09 Je renvoie au livre, encore une fois, que je recommande,
05:11 parce qu'il se lit vraiment d'une traite, il se lit de façon continue,
05:16 et vous avez effectivement découpé jour après jour,
05:20 parce qu'11 jours c'est rien ! Qu'est-ce que c'est 11 jours ?
05:22 C'est l'espace d'un Ciment où on passe d'une espèce de fausse accusation, de faux témoignages,
05:28 d'extraordinaires montées de la rumeur à travers les sites, à travers tout cela,
05:32 et à travers effectivement la sidération, et je dirais même de la lâcheté, on va en parler.
05:36 Mais juste un mot, Stéphane Ciment, donc on va rappeler très rapidement,
05:41 en fait, rappelons juste les faits, qu'est-ce qui s'est passé
05:45 dans cette journée du 4 ou du 5 octobre, effectivement,
05:50 où Samuel Paty donnait un cours sur la liberté d'expression, c'est bien ça ?
05:55 - Oui ! Samuel Paty est professeur d'histoire géo, c'est un laïc apaisé,
05:59 un homme qui n'est pas connu pour des prises de position radicales, pas du tout,
06:04 c'est un professeur comme on en a beaucoup, c'est un homme ordinaire, d'une famille ordinaire,
06:09 et ce professeur fait son travail, c'est-à-dire que depuis quelques années,
06:14 il fait des cours d'enseignement civique, et c'est ce qu'on appelle les ECM,
06:20 c'est civile et moral, voilà, où il s'agit de parler des valeurs de la République,
06:25 des symboles de la République, et il a un cours, il a un cours qu'il fait,
06:30 qui s'appelle "Situation dilemme, être ou ne pas être Charlie",
06:35 il s'agit d'interroger sur... - Par rapport à ce qui s'est passé avec Charlie Hebdo ?
06:38 - Exactement, ce qui s'est passé, le massacre de Charlie Hebdo,
06:42 et comme c'est un professeur qui veut rendre ses cours vivants,
06:46 il fait un trait au milieu du tableau, et d'un côté il dit "je suis pour Charlie",
06:53 "je suis Charlie", pardon, et de l'autre c'est "je suis contre Charlie",
06:57 ça s'appelle "Situation dilemme, pour ou contre Charlie", voilà.
07:02 Et donc il égrène de façon très pédagogique les arguments,
07:06 "je suis pour Charlie parce que je suis pour la liberté d'expression",
07:09 "je suis contre Charlie parce que je ne veux pas blesser les religions".
07:12 Vous voyez, c'est un professeur qui fait très pédagogique,
07:16 c'est un homme qui a le goût du partage et de l'enseignement,
07:21 et qui est connu pour avoir des initiatives originales d'ailleurs avec les élèves.
07:24 - Et donc il montre des choses.
07:26 - Et là, Samuel Paty, pour rendre aussi son cours vivant,
07:29 il a eu l'idée pendant l'été de prendre,
07:33 dans le matériel pédagogique j'insiste là-dessus,
07:35 donc sur le réseau Canopée, qui est mis à disposition de tous les enseignants de France,
07:39 de les caricatures de Charlie, parce qu'elles sont au programme.
07:42 Et donc lui, il les montre, et ça fait partie de son cours,
07:46 mais ça ne dure que quelques secondes.
07:48 Et comme c'est un apaisé, comme c'est un homme, je dirais, d'un grand calme,
07:54 - Un homme de dialogue. - Un homme de dialogue, évidemment,
07:56 il a quand même le souci, et certains lui reprocheront d'ailleurs,
07:59 il a quand même le souci de dire "on va montrer maintenant les caricatures,
08:03 pourquoi des hommes sont morts, et ceux qui sont choqués peuvent sortir".
08:07 On est le lundi 5 octobre, il y a cinq élèves qui sortent,
08:10 accompagnés d'une assistante d'éducation,
08:15 et voilà, ça dure quelques secondes,
08:18 les élèves reviennent, et il n'y a rien, il ne se passe rien.
08:22 - Et on va en parler, et c'est 15 secondes justement,
08:25 à ce moment-là il ne se passe rien, mais après ce qu'elles vont déclencher,
08:27 on va en parler juste après cette petite pause.
08:30 - Et vous avez la parole sur Sud Radio 0826 300 300 pour interpeller Stéphane Simon sur son livre
08:36 "Les derniers jours de Samuel Paty, enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée",
08:40 édité chez Plon, 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
08:44 - Ici Sud Radio, les français parlent au français,
08:53 je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
08:59 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
09:02 - Et dans tous mes états, je ne suis pas le seul, Stéphane Simon aussi,
09:06 et la France a pu l'être quand on a appris la décapitation de Samuel Paty.
09:11 Ce livre que je recommande vraiment, "Les derniers jours de Samuel Paty" chez Plon,
09:17 justement on était en train de parler, donc Samuel Paty fait son cours,
09:20 vous l'avez raconté Stéphane Simon, on en parle très très très longuement dans le livre,
09:25 et le lendemain même, l'étacelle, le feu prend la plaine,
09:30 en tout cas une petite étacelle déjà, avec un certain Ibrahim Chnina, racontez-nous.
09:36 - Ce qui va se passer c'est que sur la fois de ce cours, qui va être répété d'ailleurs le lendemain,
09:40 et bien il y a une jeune fille qui dit à ses parents,
09:46 alors qu'elle vient d'apprendre qu'elle va être virée,
09:49 pour tout à fait d'autres raisons, il se trouve que c'est une mauvaise élève,
09:53 elle a 11 inscriptions au carnet de correspondance dont elle déchire au fur et à mesure les pages,
09:59 11 inscriptions en un mois de scolarité, voyez le genre.
10:03 Et bien cette jeune fille, elle va dire à ses parents qu'elle s'est fait virer du cours,
10:09 parce qu'elle n'a pas voulu entendre ce discours,
10:16 et qu'elle a été particulièrement choquée, et elle l'a fait savoir de ce cours de Samuel Paty.
10:23 Or, on va l'apprendre deux jours plus tard, Samuel Paty va dire "mais elle n'était pas là,
10:29 elle n'était vraiment pas là, l'enquête l'a établi, elle n'est pas là le lundi, elle n'est pas là le mardi,
10:36 entre nous, elle est rarement là".
10:40 Et il se trouve que sur la foi de cela, le père de cette jeune fille,
10:45 va dire qu'on a foutu à la porte sa fille par islamophobie,
10:50 et qu'il y a un professeur voyou qui s'appelle Samuel Paty,
10:54 qui a foutu à la porte sa fille pour pouvoir montrer des photos du prophète nu.
11:01 Vous voyez un peu le niveau de l'accusation.
11:04 Et cet homme, ce père de famille, ne reviendra jamais sur la version de sa fille.
11:10 Jamais, jamais. Même une fois en prison.
11:14 Il a toujours dit que c'était la version de sa fille, et qu'il l'avait cru jusqu'au bout.
11:19 - Et c'est la vérité, etc. - C'est si j'ose dire, une forme de vérité révélée.
11:23 Mais sur la base de cela, le père va faire appel à un autre homme,
11:31 qui se présente au collège comme étant le représentant des imams de France,
11:36 il n'est rien de tout ça, c'est un islamiste connu,
11:40 qui a fait partie du comité du cher Yassine,
11:44 qui est connu pour des positions antisémites, etc.
11:47 Ils vont aller s'imposer à la principale, madame Audrey Fouillard,
11:52 - La principale du collège. - Voilà.
11:54 Et ils vont vouloir être reçus tout de suite.
11:56 Bon, il y a cette dame qui a des responsabilités,
12:00 elle les fait patienter une demi-heure sur le parking, à l'extérieur.
12:03 Déjà, elle les reçoit dans la journée, on peut se dire qu'elle est bien diligente, si vous voulez.
12:07 Elle les reçoit parce qu'elle sait que sa fille est problématique.
12:11 Et quand ils arrivent, ils commencent par dire à la professeure,
12:14 "Mais madame, si nous avions été juifs, nous aurions été reçus immédiatement."
12:19 Vous voyez un peu le niveau ? Ça commence comme ça.
12:22 Et là, c'est un dialogue de sourds,
12:25 et on a en face une principale qui est extrêmement embarrassée par ce qui se passe.
12:30 On est en train de taxer un de ses professeurs d'islamophobe, d'être un professeur voyou.
12:35 Elle a beau proposer de rencontrer même monsieur Paty au Pair,
12:39 eh bien lui ne veut pas voir ce professeur voyou, il exige son renvoi.
12:43 Vous voyez, on a une espèce d'islamiste sans gêne,
12:46 des islamistes sans gêne qui se croient autorisés à tout.
12:49 Et pardon de ramener ça à mes parents, à mes grands-parents,
12:53 j'ai toujours entendu qu'ils pouvaient avoir des problèmes avec des parents d'élèves,
12:57 mais les parents d'élèves, on les laisse à leur place.
13:00 C'est-à-dire qu'à un moment, on peut discuter avec eux,
13:03 mais attention, il y a les professeurs d'abord.
13:05 - Et je rappelle simplement qu'à l'époque, et même maintenant,
13:08 il y a des parents d'élèves qui ne prennent pas systématiquement le parti
13:11 de leur fils ou de leur fille, surtout quand ils racontent des craques.
13:14 Au contraire, ils les punissent. - Bien sûr, bien sûr.
13:17 - Et alors qu'est-ce qui s'est passé ? - Alors après, qu'est-ce qui s'est passé ?
13:20 M. Schneider et M. Seyfrioui vont faire des vidéos
13:24 dans lesquelles ils vont se mettre en scène et dire qu'ils sont,
13:27 que ce jour à Conflans-Saint-Honorin, dans ce petit collège bien tranquille,
13:32 par ailleurs, très tranquille, et bien il y a un affreux islamophobe
13:35 qu'on va nommer, qui s'appelle Samuel Paty, et on va le désigner à la vindicte.
13:40 Et puis, chaque jour qu'il va passer, la vidéo va être de plus en plus partagée
13:44 car les mots qui sont utilisés contre Samuel Paty, voyous,
13:47 qui ne sont pas des mots utilisés par hasard, et bien ces mots-là vont retentir.
13:52 Et le collège, on ne le raconte pas assez, mais le collège est submergé
13:57 de messages d'insultes, de mails dont on donne quelques exemples,
14:00 de messages sur le répondeur téléphonique de l'école.
14:04 Ils ont menace de venir de l'autre bout de la France faire la peau de M. Paty.
14:09 - Oui, on vous le dit dans le livre, vous le racontez.
14:11 Juste, Stéphane Simon, la principale, quand les deux, enfin le parent,
14:17 le père de la fille et l'autre, viennent les voir,
14:20 elle était au courant de ce qui s'était passé, ou rien, ou pas ?
14:23 - Pas encore, pas encore. Elle n'a pas eu le temps d'ailleurs.
14:26 C'est d'ailleurs curieux qu'elle ne commence pas par voir Samuel Paty
14:29 plutôt que de voir le parent d'élève pour lui demander ce qu'il en est,
14:32 parce qu'il lui aurait dit immédiatement, "mais enfin, attendez, cette fameuse,
14:35 elle ne s'appelle pas Zohra, comme dans le livre, mais on a changé son prénom
14:38 pour le livre, évidemment, puisqu'elle est mineure encore,
14:40 et elle va être jugée pour dénonciation calomnieuse
14:44 quand le procès aura lieu en 2024, le premier procès.
14:47 Donc, elle aurait pu prendre cette précaution,
14:50 mais ça n'a pas été fait parce que c'est un état d'esprit.
14:52 C'est un état d'esprit, on fait attention, pas de vagues,
14:56 on fait attention aux parents d'élèves, on veut pas de problèmes.
14:59 - Et ce sont les parents d'élèves qui sont les victimes,
15:00 - Bah voilà. - c'est pas le professeur.
15:02 - Exactement. - Et donc, ça monte, ça monte,
15:04 ça fait une espèce de... Et c'est sur les réseaux sociaux...
15:07 - C'est terrible, quand c'est partagé par la mosquée de Pantin,
15:10 qui est reconnue pour des prises de position très rigoureuses et vraiment violentes,
15:15 et bien, c'est parti, ça se partage à toute vitesse.
15:19 Et là, il commence à y avoir un second problème.
15:22 C'est que l'administration qui s'appelle l'Education Nationale,
15:26 d'un côté, ne fait pas son travail, c'est-à-dire que Samuel Paty,
15:29 on pouvait l'écarter, je rappelle qu'une semaine plus tard, c'est les vacances.
15:33 Donc, on aurait pu dire, Samuel, reste à la maison,
15:36 fais-toi porter pâle quelques jours.
15:38 On aurait pu demander aussi une protection,
15:41 rapprochée pour Samuel Paty, après tout, il y a des tas de personnalités qui ont des protections,
15:44 on le demande pas. Et pire que ça,
15:47 c'est que les renseignements territoriaux
15:49 ne font pas leur travail. Là, je pèse mes mots,
15:52 les renseignements territoriaux ne font pas leur travail.
15:54 Il y a même deux fonctionnaires, dont on connaît les noms,
15:58 mais que l'on ne donne pas dans le livre, évidemment,
16:01 qui vont même minorer la menace.
16:03 - C'est-à-dire, ils étaient au courant, ils sont au courant...
16:05 - Oui, et puis, ils vont à leur interlocuteur de l'éducation nationale dire
16:11 "On les connaît, ce sont des islamistes, mais ils sont pas...
16:14 Non, ça va aller."
16:16 Et puis, on a l'impression qu'au contraire,
16:18 la situation se détend.
16:20 Samuel Paty qui est seul, abandonné, c'est aussi ça, ce livre.
16:24 C'est montrer ce qui s'est passé, comment on a abandonné cet homme.
16:28 Lui, il est le soir,
16:30 chez lui, et il regarde les commentaires qui sont sous les vidéos.
16:34 Il est seul, il sait qu'il est menacé,
16:37 et c'est épouvantable.
16:39 - Et c'est là qu'un certain Abdallah Ansourov se manifeste.
16:43 Et c'est là où on apprend
16:46 qu'il saura enseigner sur cette histoire.
16:49 Samuel Paty n'est pas du tout d'ici,
16:51 il ne connaissait rien, il ne connaissait évidemment pas l'existence et le nom.
16:55 On en parle tout de suite après cette petite pause.
16:59 - Et vous nous appelez au 0826 300 300 pour revenir avec Stéphane Simon sur son livre
17:03 "Les derniers jours de Samuel Paty",
17:05 en quête sur une tragédie qui aurait dû être évitée, édité chez Plon.
17:07 A tout de suite sur Sud Radio, 0826 300 300.
17:10 - Les Français parlent au français.
17:15 Les carottes sont cuites.
17:17 Les carottes sont cuites.
17:19 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
17:22 - Et dans ces derniers jours de Samuel Paty,
17:25 avec cette espèce de rumeur qui enfle d'accusations,
17:29 "Paty, ce salaud, ce voyou d'islamophobe", etc.
17:33 Les plaintes de la jeune fille, de toute jeune fille,
17:36 de son père, des parents, des comités, etc.
17:40 Les lettres de menaces.
17:42 Eh bien, il y a un jeune Tchétchène,
17:45 qui ne vit pas du tout à Confluence-Saint-Honorin.
17:48 - Pas du tout, à Évreux.
17:48 - Voilà, à Évreux, et qui entend parler.
17:52 Et comment il se manifeste ? Alors, qu'est-ce qui se passe ?
17:54 - D'abord, il en entend parler par les réseaux sociaux.
17:56 Cette affaire, elle est symptomatique de notre époque.
17:59 Sans les réseaux sociaux, il n'y a pas d'assassinat de Samuel Paty non plus.
18:03 - Il ne faut pas jeter les réseaux sociaux avec l'eau du bain non plus.
18:06 - Bien entendu, mais voilà, il y a un déferlement de haine
18:11 sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty.
18:13 Les vidéos de Youtube sont partagées des dizaines de milliers de fois.
18:17 Et il y a quelqu'un qui s'appelle Andzorov,
18:20 Abdullak Andzorov, qui est un Tchétchène de 19 ans,
18:23 qui habite à Évreux, qui entend parler de cette affaire.
18:25 Et lui, c'est un personnage assez instable.
18:28 Il a, depuis quelques temps, manifesté
18:31 beaucoup d'envie de rentrer dans le djihad.
18:35 Il est candidat au djihad. Il va même prendre contact
18:38 avec des gens en Syrie pour venir prêter main forte.
18:43 - Il était prêt à aller en Syrie.
18:45 - Il était prêt à aller en Syrie, mais curieusement,
18:47 on n'en a pas voulu en Syrie.
18:49 Et quelques jours auparavant,
18:51 il tombe sur un garçon qui s'est disputé
18:54 sur une messagerie d'adolescents, genre Snapchat,
18:56 contre une jeune fille qui est voilée.
18:59 Et ce garçon a eu des mots malheureux.
19:01 Et donc, il veut faire la peau de ce garçon.
19:04 Et puis, il passe à autre chose,
19:07 et il tombe sur les vidéos
19:09 où on pointe du doigt, où on dénonce Paty.
19:14 Et là, il va prendre attache avec le père de Zohra,
19:19 celle qu'on appelle Zohra, en vérité, c'est pas son vrai prénom,
19:21 on la protège dans le livre.
19:23 Il va prendre attache.
19:24 On ne sait pas exactement parce que ce message a été détruit.
19:28 En ce que l'on sait,
19:30 qu'est-ce qu'ils se sont dit parce qu'ils se sont parlé,
19:32 on sait simplement que M. Schninna
19:35 va remercier Abdullah Kanzerov d'avoir pris contact avec lui,
19:40 ils vont s'envoyer des politesses religieuses, etc.
19:44 Et puis, ça c'est en fin de semaine,
19:49 fin de la première semaine,
19:51 et progressivement,
19:53 Abdullah Kanzerov, avec ses copains,
19:55 va réfléchir son coup,
19:57 et va aller la veille de l'assassinat de Samuel Paty,
20:01 il va se lever très tôt, il va faire ses prières,
20:03 il va aller chercher de quoi s'équiper,
20:08 il va chercher d'abord une arme à feu,
20:10 mais malheureusement, c'est un pied-niquelé,
20:12 il ne trouve pas d'arme à feu,
20:14 il finit par acheter un pistolet à air comprimé
20:16 avec des petites billes, mais qui est capable quand même de faire du bruit,
20:19 et du mal, et il va acheter des couteaux.
20:21 Voilà.
20:23 Et il est là, accompagné avec deux de ses copains,
20:25 un Tchétchène et un Algérien,
20:27 - Qui l'accompagnent à Conflans-Saint-Honoré, c'est ça ?
20:29 - Qui l'accompagnent la veille,
20:31 - La veille, oui.
20:33 - La veille, chercher d'abord... - Chercher les armes.
20:35 - Voilà, chercher des armes d'abord.
20:37 Et puis, une fois qu'ils auront trouvé les armes,
20:39 le lendemain,
20:41 et là aussi, il y a beaucoup de questions à se poser,
20:43 le lendemain, Abdullah Kanzerov arrive en matinée,
20:47 il va rester devant le collège toute la matinée,
20:49 et là on se demande,
20:51 mais les policiers, il n'y en a pas.
20:53 Et effectivement, tout ce qu'a obtenu la principale,
20:55 c'est qu'il y ait une patrouille aléatoire
20:57 de la police municipale,
20:59 qui passe de façon aléatoire,
21:01 - Il n'y a même pas eu de garde,
21:03 - Rien du tout, et vous savez que le collège
21:05 n'est même pas équipé d'un portail,
21:07 c'est juste une porte vitrée,
21:09 il n'y a rien. Il y a eu deux jours,
21:11 où quand ça a été très chaud en début de semaine,
21:13 le lundi et le mardi, il y avait un vigile qui était là,
21:15 c'est tout. Et donc,
21:17 le fameux Tchétchène de 19 ans,
21:19 dont on se demande
21:21 pourquoi il n'est pas dans le nez
21:23 de la police. Il est signalé,
21:25 il a été signalé, je crois que c'est 15 ou
21:27 17 fois sur la plateforme Faros.
21:29 Le week-end précédent,
21:31 où il a la rage,
21:33 il y a quatre,
21:35 quatre signalements sur la plateforme Faros,
21:37 qui sont censés être traités
21:39 par le renseignement français.
21:41 Et bien figurez-vous qu'il n'y a rien qui se passe.
21:43 Que notre ami,
21:45 pardon, je ne devrais pas dire ça,
21:47 Abdoulak Ansourof,
21:49 personne ne le repère.
21:51 - Oui, personne ne le signale,
21:53 personne ne le retrouve. Il n'était pas
21:55 fiché S, lui, non ? - Non.
21:57 En revanche, celui qui est avec le père
21:59 de la fameuse Zohra, celui qui fait
22:01 le batage, c'est Freewy.
22:03 Lui, il est fiché S depuis longtemps, il est connu
22:05 depuis les années 80. - Alors, donc, il arrive,
22:07 il attend devant le collège,
22:09 et il ne savait même pas qui était Samuel Brun.
22:11 - Bien entendu. - Puisqu'il paye,
22:13 il paye des jeunes
22:15 pour leur disque. - Il paye des jeunes
22:17 quelques petites poignées
22:19 d'euros, un billet de 10 euros
22:21 par-ci, un billet de 5 par-là.
22:23 Je rappelle qu'il y a 6 adolescents
22:25 qui sont mis en examen et qui vont
22:27 avoir droit à un procès en huit clots,
22:29 puisque le procès est dissocié. En 2024,
22:31 il y aura donc d'un côté les jeunes qui seront,
22:33 enfin les mineurs, au moment des faits,
22:35 qui seront jugés, de l'autre côté, les majeurs.
22:37 Et donc, mais ces gamins,
22:39 pourquoi est-ce que, on peut se dire quand même,
22:41 qu'ils ont gagné quelque chose, pourquoi est-ce que ces gamins
22:43 vont pointer ce professeur
22:45 - Ils ne savaient peut-être pas qu'il était un grand tueur.
22:47 - Alors, évidemment,
22:49 évidemment,
22:51 mais désigner un professeur,
22:53 dans les, pardonnez-moi,
22:55 mais dans les procès verbaux,
22:57 que j'ai pu consulter,
22:59 qu'est-ce qu'il est dit ? Il est dit que
23:01 les gamins pensent qu'il va avoir droit
23:03 à une correction, Pathy. Et pourquoi est-ce que
23:05 ils pointent le
23:07 fameux, leur professeur
23:09 qui est honorablement connu ?
23:11 C'est parce que depuis une semaine, dans l'école,
23:13 aussi, les gamins sont remontés.
23:15 Il y a eu beaucoup de professeurs
23:17 qui ont estimé que Samuel Pathy
23:19 n'aurait pas dû faire ça. - Les collègues n'ont pas été
23:21 très très bien. - On peut dire un mot des collègues.
23:23 - Oui, allons-y. - On peut dire un mot des collègues.
23:25 C'est simple, il y a deux collègues
23:27 qui ont pu parler
23:29 et qui
23:31 nous ont raconté, évidemment, des choses.
23:33 Il y a deux collègues qui ont soutenu
23:35 mollement Samuel Pathy. Il y en a un
23:37 qui a soutenu vraiment Samuel Pathy.
23:39 - David.
23:41 - David, qui a d'ailleurs plaqué
23:43 l'éducation nationale et qui travaille dans tout à fait
23:45 autre chose aujourd'hui.
23:47 Et puis, il y a les autres.
23:49 Ceux que j'appelle vraiment les lâches.
23:51 C'est-à-dire, pardon, je le dis parce que
23:53 je n'ai pas pu l'écrire. Je ne me serais pas
23:55 permis. Mais là, je peux me permettre, on est
23:57 avec vous, André. Et c'est vrai
23:59 que c'est terrible, mais
24:01 quand le lundi précédant le drame,
24:03 Samuel Pathy, on lui dit
24:05 "T'as merdé, t'aurais
24:07 jamais dû faire ça. On va écrire
24:09 à l'inspection
24:11 académique, on va écrire
24:13 à l'inspection académique parce que
24:15 nous, on n'est pas solidaires de toi."
24:17 Il faut quand même se rendre compte que
24:19 Emmanuel Leroy, le référent laïcité,
24:21 il est obligé de calmer les ouailles.
24:23 Il est obligé de dire "soyons
24:25 un peu solidaires."
24:27 Et puis, n'exercez pas vos droits de retrait
24:29 non plus. Essayons
24:31 d'être là, tous ensemble.
24:33 Montrons un visage. - Tous vont se cacher
24:35 quoi, pratiquement c'est ça. - C'est terrible,
24:37 c'est terrible. Et puis il y en a quand même quelques-uns,
24:39 je leur fais pas un sort
24:41 dans le livre, mais j'ai de quoi,
24:43 qui ont été absolument
24:45 abjects avec Samuel Pathy.
24:47 - Abjects ? - Abjects.
24:49 - Qu'ils l'ont dénoncé carrément, etc.
24:51 - C'est absolument abjects.
24:53 Qui se sont donnés en spectacle même devant leurs élèves.
24:55 Il se reconnaîtra.
24:57 - C'est assez terrible,
24:59 et arrive effectivement le moment, vous le racontez,
25:01 enfin ce moment du drame,
25:03 enfin, où donc, on le désigne
25:05 et voilà, il est poignardé,
25:07 il est décapité.
25:09 - Après, c'est Abdoulak
25:11 Ansourof, attend, on lui montre,
25:13 on lui dit qui est Samuel Pathy.
25:15 Quelques minutes auparavant, il a quand même appelé
25:17 la fille pour être sûr qu'elle a bien dit
25:19 que Samuel Pathy, etc.
25:21 - Ah oui, juste avant. - Oui, oui, elle, elle change pas de version,
25:23 elle continue dans sa version, etc.
25:25 Et, après,
25:27 une fois que Samuel Pathy est repéré,
25:29 eh bien, Abdoulak Ansourof sort son couteau,
25:31 il court derrière,
25:33 il y a une
25:35 collégienne qui est là,
25:37 qui est absolument effrayée de voir ce type courir
25:39 avec un couteau, qui va attraper
25:41 Samuel Pathy par derrière,
25:43 qui va le poignarder,
25:45 il est lardé de coup de couteau,
25:47 lardé, vraiment, et après, il va lui
25:49 couper la tête. Et le pire du pire,
25:51 c'est qu'il va mettre en scène la tête.
25:53 Il va mettre en scène la tête,
25:55 il va photographier
25:57 ça, tranquillement, pendant qu'il y a des voitures
25:59 qui passent. Il y a des gens qui disent,
26:01 on se demandait si
26:03 c'était une répétition d'Halloween,
26:05 on a quelques jours des vacances de la Foussaint.
26:07 Ils sont absolument
26:09 choqués, sous le coup, sidérés.
26:11 Et, il va prendre son temps.
26:13 Le temps que la première patrouille
26:15 arrive, première patrouille de police,
26:17 qui est la police municipale, d'ailleurs, qui va
26:19 menacer avec son pistolet, air comprimé, il va tirer
26:21 plusieurs cours l'air, les policiers municipaux vont vite
26:23 faire demi-tour et appeler du secours.
26:25 Et puis, il prend ses photos, il les envoie
26:27 en Syrie, il les envoie partout,
26:29 il se met en scène sur les réseaux sociaux, etc.
26:31 Voilà, on a
26:33 l'alliance du djihad
26:35 du pauvre avec cette espèce
26:37 de folie de la... - Avec la super technologie
26:39 du riche mondial. - Exactement.
26:41 - Non, c'est ça, ça aussi c'est extraordinaire,
26:43 c'est terrible parce qu'il n'y a pas eu ça
26:45 à Charlie Hebdo.
26:47 Les frères Kouachi ne se sont pas fait filmer,
26:49 ils n'ont pas filmé
26:51 les journalistes de Charlie Hebdo.
26:53 Et là, c'est terrifiant parce que
26:55 c'est tellement
26:57 significatif de notre temps, dans le
26:59 pire aspect, c'est que mondialement
27:01 je tue,
27:03 je filme, j'envoie,
27:05 je fais connaître à la Terre entière
27:07 ce qui s'est passé. - Bien sûr, j'ai tué un chien
27:09 de l'enfer, monsieur Patti,
27:11 dont il refuse même la politesse
27:13 de l'orthographe correcte sur ses publications.
27:15 C'est-à-dire qu'il ne l'écrit même pas
27:17 correctement. - J'ai vengé le prophète,
27:19 a-t-il dit aussi. - C'est pitoyable.
27:21 - C'est en même temps tellement
27:23 significatif. On va en parler
27:25 avec les auditeurs, avec
27:27 vous Stéphane Simon. - Nous avons des
27:29 auditeurs qui nous appellent. - Ce livre
27:31 est tout à fait
27:33 vraiment, je veux dire que
27:35 je crois qu'à un moment donné, il faut
27:37 le problème, voilà, il faut
27:39 pas fermer
27:41 ses... se boucher
27:43 les yeux et les oreilles devant le réel.
27:45 Le réel, c'est ça aussi,
27:47 hélas. - Et les auditeurs qui nous
27:49 appellent au 0826-300-300.
27:51 - Je crois qu'on a Marie. - On accueille Marie,
27:53 de Salon de Provence. Bonjour Marie. - Oui, bonjour Marie.
27:55 - Bonjour, bonjour Sud Radio,
27:57 bonjour. Alors voilà, j'étais en train
27:59 d'écouter l'émission et
28:01 je voudrais vraiment vous remercier
28:03 parce que vraiment,
28:05 faire lumière sur tout ce qui s'est passé et ne pas
28:07 se taire et savoir rendre hommage
28:09 déjà à M. Patti, puis bon,
28:11 finalement c'est aussi pour toutes les
28:13 victimes de ce...
28:15 de cette obscurantisme, de ce terrorisme,
28:17 c'est terrible. Ce que je disais
28:19 tout à l'heure à l'accueil de votre
28:21 radio, c'est que moi j'ai 37 ans
28:23 et quand on était jeunes,
28:25 on vivait dans une France où on avait peur
28:27 des profs, où on craignait le prof.
28:29 On se disait "mais si jamais
28:31 on déconne, il nous fout à la
28:33 porte" et on avait cet
28:35 respect
28:37 et cette angoisse un petit peu,
28:39 vous savez, de... - Oui, il y avait l'autorité
28:41 et ils étaient respectés, quoi. - On avait
28:43 un respect de l'autorité et je me demande
28:45 si réellement,
28:47 de nos jours, il y a encore ce respect.
28:49 J'ai pas l'impression.
28:51 Je vois les jeunes et j'ai pas
28:53 cette impression qu'ils respectent l'autorité.
28:55 - Alors, Stéphane
28:57 Simon, est-ce que vous, fils d'enseignant,
28:59 petit-fils d'enseignant, vous l'avez déjà
29:01 dit, ça vous a
29:03 d'autant plus choqué que c'est un univers
29:05 que vous ne pouviez pas imaginer ?
29:07 - Pour moi, c'est... Moi je sais ce que je dois
29:09 aux enseignants, c'est ce que je dis.
29:11 Et j'en suis toujours troublé.
29:13 Je dois beaucoup
29:15 à ces professeurs qui m'ont
29:17 fabriqué, qui ont fabriqué des générations
29:19 de français. Il est absolument
29:21 indigne qu'ils soient dans cette
29:23 situation aujourd'hui. Qu'ils ne
29:25 soient pas respectés, qu'ils ne soient
29:27 lâchés par leur hiérarchie, bien souvent,
29:29 et qu'on les laisse se démerder
29:31 face à ce cancer
29:33 qui est... Parce que l'islam
29:35 politique est un cancer pour nos
29:37 institutions. Et il se trouve
29:39 que l'islam politique,
29:41 les frères musulmans,
29:43 ciblent l'éducation nationale.
29:45 Oui, ils ciblent. Ça fait partie
29:47 de la feuille de route. C'est très important
29:49 pour eux que dans les écoles,
29:51 eh bien, voyez,
29:53 que l'on ne chasse
29:55 plus des enceintes de l'école, cet islam
29:57 politique, que le voile y soit
29:59 autorisé, etc.
30:01 Et, si vous voulez, la normale,
30:03 ce serait que
30:05 les professeurs soient soutenus.
30:07 Effectivement, ces professeurs
30:09 ont besoin de leur hiérarchie. - Alors, justement,
30:11 et encore une fois, je crois qu'on est d'accord,
30:13 moi, je sépare complètement
30:15 l'islamisme politique de la communauté musulmane.
30:17 - Bien entendu. - Parce qu'il y a
30:19 autant de gens... - Surtout pas d'amalgame.
30:21 - Non, parce qu'il y en a qui le font et c'est totalement
30:23 imbécile. - C'est absolument imbécile.
30:25 - Et faux, en plus. - Et d'ailleurs, vous me donnez l'occasion
30:27 de dire qu'il y a un personnage
30:29 dont je parle dans l'épilogue, qui est
30:31 la fille de
30:33 Seyfrioui. Eh bien, quand elle a
30:35 entendu parler de ce professeur qui
30:37 venait de se faire décapiter
30:39 et dont elle avait entendu parler à la maison.
30:41 - Et qu'elle a vu le rôle de son père.
30:43 - Et qu'elle a compris le rôle de son père.
30:45 Eh bien, cette femme,
30:47 elle a retiré son voile, elle l'a foutu
30:49 sur la table, elle a dit "plus jamais
30:51 tu m'entends, plus jamais
30:53 tu me verras
30:55 et plus jamais je ne
30:57 supporterai tes conneries". Et cette femme
30:59 est aujourd'hui, elle a pris ses distances
31:01 avec tout ça. Donc, il y a de la lumière.
31:03 - Bien sûr, toujours et partout.
31:05 Stéphane Simon, alors, revenons
31:07 quand même à l'éducation nationale, avant de parler
31:09 du reste. Comment réagissent les...
31:11 Quand le drame s'est passé,
31:13 le terrain du drame s'est passé, comment réagissent
31:15 les autorités ? Alors, effectivement,
31:17 le ministre de l'Intérieur est venu, le président de la République
31:19 est venu, mais au niveau de l'éducation
31:21 nationale, est-ce qu'ils se sont posé des questions
31:23 en disant "est-ce qu'on n'a pas raté à un moment
31:25 donné une marche ?
31:27 Est-ce qu'on n'a vraiment pas, nous,
31:29 on accusait Samuel Paty
31:31 d'avoir merdé, est-ce que nous, on n'a pas merdé ?
31:33 - Moi, je vais vous raconter une chose.
31:35 Quand j'ai commencé à écrire ce livre,
31:37 j'ai demandé un rendez-vous
31:39 à Jean-Michel Blanquer, qui est
31:41 quelqu'un qui a essayé, vraiment, de bonne
31:43 foi, de renforcer les
31:45 valeurs de la République au sein de l'éducation
31:47 nationale, et qui a mis au point
31:49 un certain nombre d'alertes pour que ceux
31:51 qui ont besoin d'aide puissent en avoir.
31:53 Malheureusement, c'était pas
31:55 sur lui que ça devait tomber, mais l'affaire Paty
31:57 est tombée sous son...
31:59 - Oui, bien sûr. - Sous son ministère.
32:01 - D'accord. - Et,
32:03 il m'a dit
32:05 "Pardon, mais Samuel Paty,
32:07 je n'en ai entendu parler que le 16 octobre."
32:09 Sur quoi je lui ai répondu "Mais,
32:11 non, il y avait des messages
32:13 d'alertes qui tombaient sur...
32:15 dans votre direction." - Au ministère.
32:17 - Au ministère, et d'ailleurs, c'est grâce à vos
32:19 procédures d'alertes que
32:21 tout ça, ce signalement remonte.
32:23 Et il m'a répondu
32:25 "Vous savez, quand on a 30 à 40
32:27 signalements par jour, on peut pas
32:29 tout savoir." Et là, je me suis dit
32:31 "Mais, c'est
32:33 effectivement à quoi ça sert, si on ne met pas
32:35 les moyens humains en face de
32:37 ces alertes?" - Oui, puisque lui ne peut pas tout voir.
32:39 - Mais non, bien entendu qu'il ne peut pas tout voir, il est de bonne foi quand il
32:41 dit ça. Mais si on ne met pas les moyens
32:43 humains, à quoi ça sert d'avoir des alertes ?
32:45 C'est un peu comme le gars qui va mettre une
32:47 alarme chez lui,
32:49 qui se déclenche à tout bout de champ,
32:51 et donc, ça marche pas.
32:53 Ça ne marche pas.
32:55 - Est-ce que, alors,
32:57 au-dessous de Jean-Michel Blanquer,
32:59 est-ce qu'il y a un certain nombre de responsabilités ?
33:01 Est-ce qu'il y a eu... On va en parler
33:03 peut-être après une petite pause.
33:05 Mais je voulais savoir s'il y a eu,
33:07 et vous avez sûrement rencontré, des prises de
33:09 conscience, au moins. Et on va parler
33:11 aussi de ce qui s'est passé au lycée,
33:13 au collège de Convent Saint-Honorin.
33:15 - Restez bien avec nous, on se retrouve tout de suite
33:17 et vous continuez de nous appeler au 0826
33:19 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
33:21 - Ici, Sud Radio.
33:25 - Les Français parlent au français.
33:27 Je n'aime pas la blanquette de veau.
33:31 Je n'aime pas la blanquette de veau.
33:33 - Sud Radio Bercoff,
33:35 dans tous ses états.
33:37 - Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercoff
33:39 avec Stéphane Simon pour son livre
33:41 "Les derniers jours de Samuel Paty",
33:43 en quête sur une tragédie qui aurait dû être évitée.
33:45 Et vous avez la parole au 0826 300 300.
33:47 On accueille Tahar, des Hauts-de-France.
33:49 Bonjour Tahar. - Bonjour Tahar.
33:51 - Bonjour André, bonjour aux auditeurs,
33:53 bonjour à votre invité.
33:55 Je me permettais de vous appeler
33:57 parce que je suis de confession musulmane, je suis français
33:59 et je suis absolument scandalisé
34:01 par ce qui se passe dans notre pays.
34:03 Je tenais à dire à tous les auditeurs
34:05 et à tous nos concitoyens français
34:07 que malheureusement, en tant que musulmans,
34:09 on n'a pas autant
34:11 la parole qu'on aimerait dans les médias
34:13 pour dire justement que déjà,
34:15 ne serait-ce qu'au travers du monde,
34:17 nous sommes les premières victimes de cette
34:19 atrocité,
34:21 de l'église, de l'oscurantisme.
34:23 Moi je suis pour, clairement, la critique de toute
34:25 religion, y compris la mienne,
34:27 à partir du moment où on s'est fait dans le cadre du respect.
34:29 Il n'y a aucun souci là-dessus,
34:31 mais pour arriver à de telles
34:33 extrémités, c'est que vraiment ces gens-là sont
34:35 des idiots, des imbéciles, des déchets
34:37 de l'humanité, excusez-moi de parler comme ça,
34:39 parce que s'ils connaissaient un minimum notre religion,
34:41 ils sauraient justement tout ce que
34:43 le prophète lui-même a subi
34:45 du temps où il vivait justement, toutes les humiliations,
34:47 etc. et ce n'est pas pour autant qu'il a redonné la mort de quiconque.
34:49 Donc je suis de tout cœur
34:51 avec la famille et...
34:53 - Oui, merci Thar,
34:55 mais je veux dire, merci de dire cela,
34:57 mais vous savez, tout le problème des fanatismes,
34:59 quels qu'ils soient et d'où qu'ils viennent,
35:01 il n'y a pas de monopole du fanatisme,
35:03 et ça n'existe pas, et bien, voilà,
35:05 les fanatiques sont des sanguinaires, les fanatiques
35:07 disent que quand vous n'êtes pas d'accord avec tout ce qu'ils
35:09 disent, vous êtes soit un mécréant,
35:11 soit un traître, soit
35:13 un qu'il faut éliminer. Vous savez,
35:15 Pol Pot,
35:17 Stalin, Hitler, Mussolini,
35:19 hélas, les exemples
35:21 abondent, que ce soit des exemples religieux ou pas.
35:23 - Si vous me permettez,
35:25 mon cher André, c'est que j'ai l'impression que nous sommes pris
35:27 en otage par une extrême
35:29 minorité, mais qui nous salue,
35:31 mais à un point, vous ne pouvez pas savoir ce qu'on ressent
35:33 dans notre cœur, d'être humilié
35:35 à ce point, comme je vous dirais,
35:37 j'ai envie de
35:39 le dire de toutes mes forces, que justement,
35:41 même si c'est pas évident qu'on n'a strictement
35:43 rien à voir avec ces fanatiques, ces barbares,
35:45 mais vous savez, la meilleure
35:47 manière, très sincèrement, il faut le dire,
35:49 et vous, vous êtes beaucoup plus fondé que
35:51 quiconque d'autre pour le dire, pour dire
35:53 voilà, on n'est pas d'accord, comme d'ailleurs dans
35:55 n'importe... comme il y a eu des... beaucoup de gens
35:57 qui ne sont pas d'accord avec tel ou tel
35:59 salaud ou hors dure, qui au nom
36:01 soit de la religion, soit au nom de la foi,
36:03 la déforme, s'en empare
36:05 et en fait un instrument de pouvoir,
36:07 parce que le fond du problème, vous savez bien, c'est un instrument
36:09 de pouvoir, Tahar, c'est ça ? - Bien sûr, bien sûr,
36:11 bien sûr. De toute façon, c'est pour ça qu'ils s'attaquent
36:13 à nos priorités, dans le reste du monde.
36:15 - Eh oui, non mais... - Parce que justement, l'immense majorité
36:17 heureusement, on n'est pas
36:19 comme eux, pas du tout. - Mais vous savez ce qu'il faut
36:21 faire ? Moi je me dis, mais pour tout le monde, pour nous,
36:23 pour moi, pour vous, il faut parler,
36:25 il faut ne pas laisser faire, il faut ne pas
36:27 se laisser faire et ne pas laisser faire.
36:29 Vous savez, c'est valable pour tout le monde. En tout cas
36:31 merci Tahar, merci pour votre... - Merci, oui.
36:33 - Merci à vous et merci pour votre travail.
36:35 - Merci. On a peut-être Pierre ?
36:37 - Oui, nous avons le temps de recevoir Pierre de Saint-Cloud.
36:39 Bonjour Pierre. - Oui, allô ?
36:41 - Oui, Pierre, on vous écoute.
36:43 - Oui, bonjour. - Bonjour.
36:45 - Oui, donc moi je connais
36:47 personnellement une professeure de
36:49 français dans la région parisienne
36:51 qui a été menacée
36:53 de mort avec des menaces très claires,
36:55 très circonstanciées,
36:57 et qui est sous protection
36:59 policière et le rectorat a fait
37:01 ce qu'il fallait, là. Mais bon,
37:03 évidemment le cas n'est pas divulgué,
37:05 bon, on comprend pas pourquoi. - Je comprends.
37:07 - Mais je sais que
37:09 il y a plus de gens
37:11 qu'on croit, notamment dans le général,
37:13 qui sont menacés de mort.
37:15 Samuel Paty n'est pas un cas isolé.
37:17 - C'est malheureux, mais... - Effectivement, c'est vrai.
37:19 - C'est malheureux, mais c'est devenu une figure
37:21 de style, malheureusement. C'est-à-dire
37:23 qu'il y a beaucoup de
37:25 menaces aujourd'hui où on dit
37:27 "je vais te faire une Samuel Paty, vous vous rendez
37:29 compte de l'abomination".
37:31 Et c'est pour ça qu'on doit quelque chose d'autre à la mémoire
37:33 de Samuel Paty. Et je voudrais dire un mot
37:35 sur le fait que, par exemple,
37:37 c'est absolument anormal que le buste
37:39 en bronze qui a été fait...
37:41 - Je vais vous poser la question. - Oui, qui a été fait
37:43 pour rendre hommage à Conflans
37:45 Saint-Honorin,
37:47 à ce professeur
37:49 qui est exemplaire, comme on l'a rappelé.
37:51 Eh bien, ce buste en bronze,
37:53 il est toujours au fond d'un entrepôt.
37:55 Et ça, je voulais vous dire que... Parce que
37:57 on veut pas réveiller les cicatrices,
37:59 on veut pas agiter
38:01 le chiffon rouge, dit-on.
38:03 Vous vous rendez compte ?
38:05 Est-ce qu'il y a une plaque sur ce collège ?
38:07 Est-ce qu'il y a quelque chose ?
38:09 - Il n'y a rien. - Franchement ?
38:11 - Non, il n'y a rien. Il y a juste une petite fresque derrière
38:13 le cours de tennis
38:15 de Samuel Paty. Il y a une fresque là
38:17 qui est faite...
38:19 Mais devant le collège, il n'y a rien. Malheureusement,
38:21 c'est absolument indigne.
38:23 Alors, il y a, de par la France,
38:25 il y a des maires,
38:27 des personnes
38:29 courageuses, qui simplement sont
38:31 indignées par ce qui a été réservé à Samuel Paty
38:33 et qui veulent faire vivre
38:35 son souvenir. - C'est ça, c'est vraiment...
38:37 - Et bien, ils ouvrent un square. Il y a un square Paty,
38:39 pas très loin de la Sorbonne, par exemple.
38:41 Bon, c'est pas grand-chose, mais c'est déjà quelque chose qui existe.
38:43 Voilà. Il y a
38:45 deux ou trois établissements scolaires
38:47 en France qui vont porter le nom de Samuel Paty,
38:49 mais pas celui du collège du Moine-Aulne.
38:51 - Alors, c'est des collèges du monde. Vous êtes journaliste,
38:53 vous êtes producteur, vous connaissez,
38:55 vous êtes producteur depuis très longtemps, vous continuez
38:57 plus que jamais, aujourd'hui.
38:59 Au fond, au bout du livre,
39:01 au bout de l'écriture de ce livre, au bout de l'enquête,
39:03 aujourd'hui, vous êtes
39:05 optimiste, pessimiste,
39:07 sur l'état des lieux ? - Pas tellement.
39:09 Ce qui me paraît indispensable, c'est que ce procès
39:11 ait lieu. Il va avoir lieu en 2024,
39:13 et il y a une deuxième enquête qui est ouverte, là, je vous le dis,
39:15 qui a été ouverte
39:17 il y a quelque temps déjà, là, pour le coup,
39:19 pour omission de porter secours. C'est là
39:21 où on va étudier les responsabilités
39:23 que l'on comprend dans le livre. - Non-assistance
39:25 à personne en danger. - Exact. C'est un peu ça,
39:27 effectivement, où on va
39:29 voir les responsabilités
39:31 qui ont conduit à la non-protection,
39:33 à la non-mise en oeuvre
39:35 de ce qu'il était absolument indispensable
39:37 de faire pour éviter cette tragédie.
39:39 Cette plainte est portée par l'avocate
39:41 Virginie Leroy,
39:43 et cette plainte,
39:45 évidemment, elle
39:47 émane de la famille Paty,
39:49 qui veut savoir toute la vérité, qui veut que
39:51 au moins,
39:53 le sacrifice de leur fils
39:55 puisse, de leur frère,
39:57 puisse conduire
39:59 le procès à une catharsis
40:01 qui puisse permettre à ce que
40:03 des enseignements soient retenus,
40:05 des leçons prises. - Et que tout ceci ne soit pas été vain,
40:07 et qu'on en tire des leçons,
40:09 veut Pieux, mais veut quand même.
40:11 - Merci.
40:13 - Merci beaucoup, chers auditeurs, d'être
40:15 toujours aussi nombreux à nous écouter.
40:17 Merci beaucoup à Stéphane Simon pour son livre
40:19 "Les derniers jours" de Samuel Paty,
40:21 "Enquête sur une tragédie" qui aurait dû être édité
40:23 chez Plon. Tout de suite, l'émission de Bridget Lay,
40:25 A tout de suite sur Sud Radio.
40:26 Sud-Rhin

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