Jacques Parodi, directeur de la DAAF, revient sur les échanges avec les syndicats agricoles.
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00:00 Les producteurs de cannes nous ont présenté leurs problèmes que l'on connaissait, dont
00:07 on partage la gravité et on partage l'inquiétude des producteurs de cannes, en particulier sur
00:14 la diminution des possibilités de traitement de produits phytosanitaires sur la canne.
00:22 Le problème est un problème complexe qu'il faut essayer de résoudre sur trois niveaux.
00:30 Le premier niveau, c'est celui dont on a beaucoup discuté aujourd'hui, c'est un niveau d'urgence
00:35 de trouver quelques produits qui soient encore utilisables pour la prochaine campagne 2024,
00:42 qui va commencer dès le mois de juillet de cette année. Pour ça, il reste à l'heure actuelle
00:48 six produits autorisés. Il y a une demande qui a été faite pour réautoriser un sixième produit,
00:56 dont les éléments que j'ai pu avoir aujourd'hui me laissent à penser qu'on aura une réponse très
01:02 probablement favorable dans les jours qui viennent. Ça c'est pour l'urgence. Dans un deuxième temps,
01:08 il faut chercher les pistes de simplification de la réglementation pour pouvoir obtenir ce
01:14 qu'on appelle des autorisations d'usage pour des produits qui sont autorisés pour d'autres
01:21 variétés sur la canne. Ça, ça peut demander des modifications réglementaires ou législatives
01:27 qui seront portées, et que nous portons et que le préfet porte activement, dans le cadre des
01:33 propositions du Sion. Et le troisième point de résolution de ce problème est un problème
01:43 un peu projet à long terme, je vais dire 2030, mais c'est pas dans les médias, c'est de chercher
01:50 toutes les mesures complémentaires ou alternatives à l'usage des phyto. Ça se fait pour d'autres
01:57 espèces, d'autres variétés avec les auxiliaires technologiques, ça peut être des variétés de
02:02 cannes particulières, ça peut être des méthodes différentes de désherbage, mais ça, ça n'apportera
02:09 pas la solution pour la campagne 2024. Donc voilà, ces trois niveaux, on les a expliqués aux planteurs
02:18 de cannes, le fait qu'on ait pu obtenir un engagement pour avoir la réponse sur le produit
02:27 dans les prochains jours, ça résout, enfin ça résout, ça amène une solution partielle d'urgence
02:33 pour le problème actuel. C'est ce qu'on appelle une autorisation dite 120 jours, qui est l'autorisation
02:40 d'un produit dont l'autorisation a été suspendue pour être réutilisée pendant, en fait ce sera
02:50 deux fois 120 jours, donc pendant une campagne. On a donné aux planteurs le calendrier des
03:01 évolutions, donc il y a effectivement des produits qui sont prévus pour être arrêtés à partir de
03:07 2024, sachant que quand une molécule est arrêtée, il y a à peu près 18 mois entre l'autorisation
03:15 pour le revendeur d'en détenir et puis ensuite pour le planteur de l'utiliser. Donc le jour où
03:23 l'arrêt d'autorisation d'une molécule est prononcé, ça laisse un délai pour écouler les stocks.
03:29 Ça demande une simplification des textes actuels, parce qu'aujourd'hui pour avoir une autorisation
03:34 de mise sur le marché, voire une extension d'usage, il faut que ce soit le producteur,
03:39 le fabricant qui demande ça. Alors bien évidemment quand vous comparez la surface de maïs en Europe
03:46 par rapport à la surface de la canne, même si on prend tous les départements d'Outre-mer,
03:50 vous comprenez bien que vu que l'investissement est le même, le rapport pour le producteur n'est
03:57 pas le même. Ça, ça fera partie des demandes qui vont être portées dans le cadre du comité
04:02 interministériel des Outre-mer, qui sont effectivement des modifications de textes
04:07 pour faciliter ces extensions d'usage de produits autorisés sur des cultures européennes,
04:16 maïs, riz, enfin différentes cultures, et pour être autorisé sur les cultures europécaines.
04:22 Aujourd'hui on a une forte demande sociétale de diminuer la toxicité de ces produits,
04:28 et quand on regarde au niveau national, mais au niveau réunionnais c'est pareil,
04:32 les molécules les plus toxiques ont été supprimées, les molécules qui sont les moins toxiques ont
04:38 été diminuées, et on va bien dans le plan éco-phyto, on va être sur le plan éco-phyto 3,
04:46 c'est bien dans ce sens d'une diminution des produits phytosanitaires. Cependant il faut
04:54 mettre en parallèle la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire et la capacité à
05:03 produire. Donc oui, on améliore, on résomme, on diminue l'usage des produits phytosanitaires,
05:12 on ne peut pas les arrêter du jour au lendemain. Alors une réunion sans pesticides,
05:23 je ne peux pas vous le dire, une réunion avec moins de toxicité, c'est dès demain.
05:28 de même.
05:28 [Musique]