ÉDITO - "Macron est en train de lécher le cul de la Chine": quand Donald Trump insulte Emmanuel Macron

  • l’année dernière
L'ancien président Américain et futur candidat à la prochaine élection présidentielle Américaine de 2024 n'a pas fait de la langue de bois. 
Donald Trump a reproché à Emmanuel Macron " de lécher le cul du président chinois Xi Jinping". 
Ces propos font suite à la déclaration d'Emmanuel Macron qui affirme qu'il ne faut pas que l'Europe doit être suiviste sur le sujet de Taiwan et ne pas s'adapter au rythme Américain et à une surréaction chinoise".  
 
Transcript
00:00 de la politique, Mathieu Croissando, les propos d'Emmanuel Macron sur l'autonomie stratégique
00:04 de l'Europe continuent de faire réagir, et notamment aux Etats-Unis.
00:07 Oui, et la dernière réaction est venue de l'ancien président et peut-être futur candidat
00:11 Donald Trump.
00:12 Macron, qui est un ami, est en train de lécher le cul de la Chine.
00:15 Alors, tous les Américains n'ont pas eu ce langage aussi fleuri.
00:17 Il est bien le "qui est un ami", par ailleurs.
00:19 Voilà.
00:20 La Maison Blanche continue de vanter l'excellente relation bilatérale entre les deux pays,
00:22 mais ça peut dire que les propos d'Emmanuel Macron ont choqué Outre-Atlantique où beaucoup
00:26 de Républicains, notamment, les ont pris comme une trahison.
00:28 On va rappeler ce qu'a dit le chef de l'État.
00:30 Il était interrogé sur les tensions entre la Chine et les Etats-Unis, notamment à propos
00:34 de Taïwan.
00:35 Et Emmanuel Macron estime que la pire des choses serait de penser que nous, Européens,
00:38 devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain.
00:42 Il y a une surréaction chinoise.
00:43 Alors, ce pas de côté qui renvoie les Etats-Unis et la Chine dos à dos, bloc à bloc, dit
00:48 le président, voire qui laisse entendre que notre allié américain pourrait être à
00:52 l'origine de ces tensions, il est motivé par la volonté de permettre à l'Europe de
00:56 retrouver une autonomie stratégique, selon Emmanuel Macron.
00:58 S'il y a une accélération de l'embrasement du duopole, nous n'aurons pas duopole, c'est
01:02 la Chine et les Etats-Unis, nous n'aurons pas la temps ni les moyens de financer notre
01:05 autonomie stratégique et deviendrons des vassaux alors que nous pouvons être le troisième
01:10 pôle.
01:11 Alors, on le voit, suiviste, vassaux, les termes sont durs.
01:14 C'est une maladresse.
01:15 Sur le fond, non, parce que ça correspond exactement à ce que pense Emmanuel Macron
01:19 qui avait décrété, vous vous souvenez, en 2019, que l'OTAN était en état de mort
01:23 cérébrale.
01:24 Il a toujours défendu la volonté de voir l'Europe retrouver une autonomie stratégique
01:28 dans tous les secteurs, sur les plans économiques, sanitaires, après la crise Covid, technologiques,
01:33 énergétiques.
01:34 Et alors que le vieux continent a été soumis au Covid, à la guerre en Ukraine, il a raison
01:39 sur le fond.
01:40 C'est un beau projet, évidemment, que l'Europe puisse être autonome stratégiquement.
01:43 Le problème, c'est que pour revendiquer son autonomie, il faut avoir les moyens de ses
01:48 ambitions.
01:49 C'est un peu comme un jeune qui dirait à ses parents qu'il veut son indépendance,
01:53 qu'il va manger, choisir où il part en vacances.
01:55 Et à qui ses parents répondraient, ils commencent déjà par gagner un salaire, puis on en
01:58 reparle.
01:59 Or, à chaque fois que ça chauffe en Europe depuis un siècle, tous les yeux se tournent
02:03 toujours vers l'Ouest, vers les États-Unis, pour appeler à l'aide.
02:05 On l'a encore vu avec la guerre en Ukraine, sans le soutien financier militaire américain,
02:11 on rappelle 35 milliards de dollars quand même qui ont été dépensés.
02:14 Cette guerre aurait été perdue depuis longtemps.
02:16 Et de ce point de vue, on comprend que les déclarations d'Emmanuel Macron ont été
02:19 vécues comme de l'ingratitude, sinon comme une trahison.
02:23 Le fond du propos présidentiel, il y a aussi le moment.
02:26 Oui, parce que donner cette interview à la veille de grandes manœuvres de l'armée
02:29 chinoise autour de Taïwan, ça donne le sentiment que la France s'en lave les mains, voire
02:33 qu'elle laissera faire.
02:34 Alors là, il n'est plus question de lutter contre un suivi, moins d'alignement sur les
02:37 Américains, mais de savoir si la France est fidèle à ses principes et ses valeurs ou
02:40 non.
02:41 Et puis l'autre enjeu, c'est de savoir au nom de quoi ou de qui parle Emmanuel Macron,
02:44 car tous les membres de l'Union, en particulier les voisins immédiats de la Russie, comme
02:48 la Pologne, ne sont pas forcément alignés sur les positions présidentielles.
02:51 Il reste à savoir ce qu'en pensera Ursula von der Leyen, qui était dans la visite avec
02:55 Emmanuel Macron et qu'on n'a pas trop entendu s'exprimer récemment.

Recommandée