L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Propos de Gérald Darmanin sur la Ligue des droits de l'Homme : la polémique»

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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Propos de Gérald Darmanin sur la Ligue des droits de l'Homme : la polémique». 

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00:00 Est-ce qu'un ministre est en droit d'attaquer aussi frontalement une organisation de la
00:05 société civile qui se veut au service des droits de l'homme ?
00:09 Et vous nommez, je pense, la chose essentielle.
00:12 Parce qu'une organisation de la société civile, financée par l'État, dès lors
00:16 que l'État met un sou dans tout cela, il y a une responsabilité.
00:19 Qu'est-ce que l'État subventionne ? Qu'est-ce que l'État finance ?
00:22 Alors la question c'est quel est le programme de l'Aigle des droits de l'homme ?
00:25 Alors je me suis beaucoup amusé aujourd'hui, j'ai passé beaucoup de temps sur cette
00:28 affaire de l'histoire de leur prise de position récente ou plus ou moins récente, mais même
00:31 les récentes sont suffisantes.
00:32 Alors je vais faire une forme de petit portrait.
00:34 En février 2023, la Ligue des droits de l'homme se réjouissait de la condamnation reconduite
00:43 d'Éric Zemmour pour ses propos à la Convention de la droite, propos pour « haine raciale
00:48 », je reprends les termes du régime.
00:50 Mais ce qui est assez intéressant, c'est autrement dit, que la Ligue des droits de
00:53 l'homme se réjouit de la censure du propos politique et en vient à coder en tant que
00:58 « haine raciale » la critique de l'immigration massive.
01:02 Donc la Ligue des droits de l'homme applaudit lorsqu'on censure un éditorialiste ou un
01:05 politique en disant « les droits de l'homme », parce qu'apparemment ça ne cale pas
01:09 que sa vision de la diversité et elle voit de la haine raciale partout.
01:11 Plus intéressant, la Ligue des droits de l'homme se réjouit, je cite, 17 novembre
01:15 2022, que la condamnation de valeurs actuelles soit confirmée.
01:20 D'autant que la Ligue des droits de l'homme s'était déjà portée parti civile contre
01:25 valeurs actuelles dans l'affaire du procès au Bono.
01:28 Qu'est-ce qui est intéressant là-dedans?
01:29 C'est que la Ligue des droits de l'homme, normalement dans ma tête de nord-américain
01:32 un peu bénet, je dis « droits de l'homme = liberté de la presse = liberté d'expression
01:36 » mais pas du tout.
01:37 La Ligue des droits de l'homme s'enthousiasme quand vient le temps de censurer un journal
01:41 qui s'est permis d'user du droit à la caricature.
01:44 Est-ce que la Ligue des droits de l'homme est charlie?
01:46 Je n'en suis pas certain.
01:47 Pourtant, ils prétendent parler au nom des droits de l'homme.
01:50 Allons sur d'autres questions, peut-être des opinions sur la politique.
01:52 Eh bien oui.
01:53 Le projet de loi immigration.
01:54 Qu'en pense la Ligue des droits de l'homme?
01:57 C'est une perspective, en gros, sans frontières et multiculturaliste.
02:00 On parle du projet de loi immigration qui est censé venir et qui va arriver finalement
02:05 à se cissonner.
02:06 Quelle que soit la forme que prendront ces textes, le fond du projet de loi demeure.
02:11 L'objectif du gouvernement reste toujours renforcer les mesures arbitraires et répressives
02:16 contre les personnes contraintes à l'exil.
02:19 Celles-ci sont considérées comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée,
02:23 soumise à l'exploitation et arbitraire.
02:25 C'est inacceptable.
02:26 Toute volonté de renforcer l'encadrement de l'immigration irrégulière ou l'immigration
02:32 illégale est considérée par la Ligue des droits de l'homme comme une négation des
02:36 droits fondamentaux.
02:37 Donc les droits fondamentaux, les droits de l'homme vont jusqu'à la négation de la
02:40 distinction entre le citoyen et celui qui ne l'est pas.
02:43 Ils ont fait un communiqué.
02:45 La Ligue des droits de l'homme, ils font des communiqués, souvent.
02:47 Ils en font souvent sur les sites en passant, en écriture inclusive.
02:49 Je dis ça comme ça, si Marc était là, il aurait mis les frais de 5 euros.
02:52 Alors, ils nous disent que l'immigration massive est une très bonne chose.
02:55 Alors, je donne quelques petits extraits.
02:59 Personnes migrantes, exilées, demandeuses d'asile, étrangères, sans papiers, sont
03:04 représentées à longueur d'année comme problème, voire des délinquantes.
03:07 Ce parti pris, sans aucun rapport avec la réalité, a permis en 30 ans de voter 20 lois
03:13 répressives.
03:14 On les menace aujourd'hui d'une 23e loi conçue pour précariser davantage leur situation,
03:19 quel que soit leur statut, au mépris des droits les plus fondamentaux, les leurs, les
03:23 nôtres.
03:24 C'est intéressant, ça.
03:25 Autrement dit, pour la Ligue des droits de l'homme, l'encadrement de l'immigration
03:28 massive est un problème.
03:29 Ils ajoutent des phrases comme ça, je les lance comme ça.
03:31 Toutes les études scientifiques le montrent.
03:33 Les migrations ne sont pas un coût, mais une source de richesse lorsqu'elles conditions
03:37 d'accueil sont à la hauteur.
03:38 Il aurait fallu le dire aux Européens, ils n'étaient pas au courant.
03:40 On ajoute « Respect du droit d'asile est particulièrement faible et refoulement systématique
03:46 aux frontières françaises et procédures accélérées, contraire à la Convention de
03:49 Genève, n'audit-on?
03:50 » Je pourrais ajouter des trucs sur les mineurs isolés.
03:52 En gros, politique immigrationniste maximale au nom des droits de l'homme.
03:56 Vous direz, c'est assez.
03:57 Mais non, ce n'est pas assez, Christine, ce n'est jamais assez.
03:59 Ça va encore plus loin.
04:00 Rappelez-vous quand le planning familial affirmait qu'un homme pouvait être enceint.
04:03 Vous vous en souvienez, hein?
04:04 Bien sûr.
04:05 La Ligue des droits de l'homme considère que ce sont des droits de l'homme que de
04:06 reconnaître cela.
04:07 Non.
04:08 La LDA soutient le planning familial, apporte son soutien au planning familial, engagé
04:13 depuis toujours pour la défense des droits sexuels et reproductifs.
04:16 Je devine qu'en 1942, ils défendaient le droit des hommes d'être enceintes.
04:20 Et reproductifs de toutes et tous, face aux attaques dont ils font l'objet, le planning
04:25 familial casse les représentations du masculin et du féminin.
04:28 Or, cette rupture a toujours hérité les mouvements qui ont une représentation très
04:31 sexuée de la société.
04:32 La Ligue des droits de l'homme s'oppose, s'oppose, vous l'aurez compris, à cette
04:37 représentation sexiste qui veut que seules les hommes, les femmes, dis-je, puissent porter
04:40 un enfant.
04:41 Ils vont encore plus loin, soit dit en passant, ils écrivent, je l'ai dit, toujours l'écriture
04:44 inclusive.
04:45 Et tout cela, tout cela, je l'ai dit, a même des fonds publics.
04:49 Alors moi, je me pose une question, si l'État est prêt à financer les gens qui disent
04:52 on est les droits de l'homme, on est les droits de l'homme, mais qu'il y a une orientation
04:55 aussi militante, aussi marquée, alors il faut, par souci d'équité, financer l'équivalent
05:00 à droite de ce que serait la Ligue des droits de l'homme ou globalement une nouvelle association
05:03 d'identitaires.
05:04 Si on veut financer la Ligue des droits de l'homme, tu serais à gauche que Génération
05:06 identitaire était à droite.
05:07 Je ne dirais pas qu'il faut les dissoudre, évidemment.
05:09 Je dirais qu'il ne faut pas dissoudre les autres, il faut donner de l'argent à tous
05:11 parce qu'il y a quand même des limites à financer un groupe idéologique, même s'il
05:15 porte l'étendard des droits de l'homme.
05:16 Ça fait longtemps qu'on n'est plus avec l'affaire Dreyfus avec ces gens-là.
05:19 Aujourd'hui, on est avec l'affaire Les Hommes enceintes.
05:21 - Dernière question avant d'aller sur le terrain Place d'Italie dans un instant.
05:25 À vous entendre, Mathieu Bobcouté, cette remise en question devrait-elle être finalement
05:29 généralisée?
05:30 - Absolument.
05:31 Le financement public, le financement avec des fonds publics, des associations militantes,
05:35 quelles qu'elles soient, de gauche, de centre, de droite, d'extrême-ci, d'extrême-ça,
05:39 en haut, en bas, peu importe, l'argent public n'a pas à financer des associations militantes.
05:43 Il ne faut pas les interdire non plus, mais que ces associations trouvent leur propre
05:47 financement auprès de contributeurs bénévoles qui accepteront de donner de leur argent pour
05:51 financer un tel programme.
05:52 Sinon, qu'est-ce que ça veut dire?
05:54 C'est qu'on est devant une nébuleuse d'associations.
05:56 Il y a la Ligue des droits de l'homme, il y en a des tonnes.
05:58 Ceux qui signent des communiqués avec eux, ça serait intéressant de faire une étude
06:00 sur chacun des groupes avec qui la Ligue des droits de l'homme signe des communiqués
06:04 pour voir combien d'argent public est mis là-dedans, combien de militants sont subventionnés,
06:07 comment de groupes sont subventionnés par l'État, par les collectivités locales,
06:12 comment se constitue à travers cela un dispositif militant permanent qui a pour fonction de
06:17 créer une forme d'autorité morale, qui sanctionne l'État en toutes circonstances
06:21 dès que l'État veut faire preuve de fermeté, veut exercer sa souveraineté.
06:24 Donc on est devant une forme de la constitution d'un parti politique qui ne dit pas son nom
06:28 et qui exerce une pression médiatique et politique et idéologique et culturelle immense.
06:33 Donc moi je pense qu'il faudrait évidemment couper le financement, ça va de soi, mais
06:36 de toute autre association, de gauche, de droite, j'insiste.
06:39 C'est pas à l'État à financer les militants.
06:40 On pourrait aussi couper le financement des SOS Méditerranée.
06:43 Ou alors, comme je dis, on finance tout le monde.
06:45 Alors là, des identitaires aux droits de l'homiste, on financera tout le monde.
06:48 Je pense néanmoins que ma solution première est la meilleure.
06:50 On coupe le financement de ce groupe militant qui croit que finalement, c'est au nom des
06:54 droits de l'homme qu'il faut abonner à des frontières, permettre l'immigration massive,
06:57 permettre l'immigration illégale et considérer qu'un homme peut être enceinte.
07:00 Je pense que ce serait du bon sens.
07:01 - Et on peut peut-être se poser la question par rapport à Gérald Darmanin qui se dit
07:06 est-ce que c'est à l'État de payer son bourreau?
07:08 - Oui, très bien.
07:09 Parfait.
07:10 Moi je pense que Darmanin là-dessus a une intuition.
07:12 Il a vu quelque chose qui a un problème.
07:14 La question, je l'invite à aller encore plus loin et à voir à quel point sa critique
07:19 était pertinente.
07:20 Jusqu'où peut-il aller dans cette critique?
07:21 Je l'y invite pour l'instant, il va pas se trop mal.
07:23 [Musique]
07:26 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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