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Bourses étudiantes revalorisées, recul du service national universel (SNU), repas à un euro étendu aux plus précaires, les étudiants réunis au Panthéon restent mobilisés suite aux annonces du gouvernement.


Et si le gouvernement prenait peur face à la mobilisation de la jeunesse ? La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a annoncé mercredi une revalorisation du montant des bourses étudiantes à hauteur de plus de 500 millions d'euros supplémentaires, permettant à 35.000 étudiants de devenir boursiers dès la rentrée de septembre prochain.
"Ces mesures attendues depuis le début d'année, qui s'inscrivent dans la lutte contre la précarité étudiante et dans un contexte de mobilisation des jeunes contre la réforme des retraites, vont permettre d'"augmenter le montant des bourses pour tous les échelons de 37 euros par mois", a précisé Sylvie Retailleau.

Ces annonces sont le fruit d'une concertation pilotée depuis le mois d'octobre par la ministre avec plusieurs syndicats étudiants, qui réclamaient la création d'une allocation universelle d'études.

Dans ce contexte, la Coordination nationale étudiante, appelait la jeunesse a de nouveau manifester ce jeudi contre la réforme des retraites et les violences policières, au départ du Panthéon, à Paris.

« Le gouvernement, face à la jeunesse qui se mobilise et qui rejoint les secteurs du monde du travail en grève reconductible, manie en fait la carotte et la bâton », « C'est un signal comme quoi le rapport de force est dans la rue et il faut aller chercher bien plus que ça », explique Ariane, étudiante à Paris I.
«Dès qu'on commence à déferler dans la rue, à bloquer nos universités, le gouvernement flippe et essaie de donner quelques petits gages mais la répression policière est la réponse principale d'un gouvernement aux abois....», précise la syndicaliste du Poing Levé.
"La même journée, il recule sur le SNU et accélère les annonces sur la réforme des bourses en pensant tuer notre mobilisation. Le mouvement étudiant n'a jamais été aussi fort, on va gagner !, a déclaré sur Twitter Éléonore Schmitt, porte-parole de L'Alternative.

"Après des mois et des semaines de sourde oreille, les étudiants ont réussi à forcer le gouvernement à mettre de l'argent sur la table", mais c'est "insuffisant face à la violence de la misère sociale qui touche les étudiants", a réagi l'Unef dans un communiqué, qui propose "100.000 nouveaux boursiers au moins".

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Transcription
00:00 Le gouvernement, face à la jeunesse qui se mobilise,
00:02 qui rejoint les secteurs du monde du travail en grève reconductible
00:05 et qui s'est énormément mise en colère après le 49-3,
00:10 en fait il manie à la fois la carotte et le bâton.
00:13 Pour un monde meilleur, même si Macron ne peut pas nous rendre,
00:17 on est là, on est là, on est là.
00:22 La question de la suspension du SNI,
00:24 il faut l'entendre comme la démonstration que,
00:27 dès qu'on commence à déferler dans la rue,
00:28 dès qu'on commence à bloquer nos universités,
00:30 à être mille dans les assemblées générales étudiantes
00:33 comme à Tolbiac, à Pôle-Valéry, à Montpellier ou à Toulouse,
00:36 le gouvernement flippe et essaye de donner quelques petits gages.
00:40 Après, il n'y a pas que ça, il y a la répression policière
00:42 qui est aussi une des réponses et la réponse principale en réalité
00:46 d'un gouvernement qui est aux abois et qui n'a que la police
00:49 pour contenir la colère énorme qui existe dans la jeunesse
00:52 et dans le monde du travail.
00:53 Et c'est aussi la démonstration que précisément,
00:55 quand on commence à se mobiliser,
00:57 le gouvernement peut lâcher.
01:00 Là, il lâche des miettes, il ne faut pas se mentir,
01:02 c'est des miettes, mais c'est un signal que le rapport de force,
01:06 il est dans la rue, il est par le blocus,
01:08 il est aux côtés des travailleurs avec la grève
01:10 et qu'il faut aller chercher bien plus que ça.
01:12 Il y a en effet une revalorisation des bourses
01:18 qui est quelque chose qu'on a quand même gagné dans la rue,
01:22 mais où il va falloir quand même continuer de batailler
01:24 parce que c'est 37 euros par mois supplémentaires
01:26 pour les étudiants qui font la queue aux distributions alimentaires,
01:30 qui n'arrivent pas à payer leur loyer, etc.
01:31 Ce n'est pas suffisant.
01:33 Et on a quand même en plus, dans ses 500 millions,
01:35 elle a quand même parlé du repas à un euro
01:37 pour les étudiants boursiers et précaires,
01:40 ce qui en fait était quelque chose qui était déjà mis en place.
01:42 Donc, ce n'est pas une nouveauté, notamment pour les étudiants précaires.
01:45 C'est une démarche extrêmement longue
01:47 quand on n'est pas boursier de se faire reconnaître
01:49 en tant que précaire auprès du CRUS.
01:51 Et donc, en fait, c'est très peu d'étudiants qui bénéficient
01:53 finalement de ce repas à un euro.
01:55 Le gouvernement a quand même refusé,
01:57 on l'a vu il y a quelques semaines,
01:59 de l'étendre à l'ensemble des étudiants
02:00 malgré les besoins quand même assez alarmants.
02:03 Le problème, c'est que ça ne fera pas céder la jeunesse.
02:10 La jeunesse est de plus en plus mobilisée
02:12 et comprend bien que toutes ces inégalités
02:16 et toutes ces réformes, en fait, elles ne sont pas à notre avantage.
02:19 Donc, en fait, nous laisser des miettes
02:20 et nous autoriser à, par exemple, ne pas avoir le SNU obligatoire
02:25 ou ouvrir un peu plus les bourses,
02:27 ça ne suffit juste pas pour la jeunesse.
02:29 On a des revendications qui sont plus larges,
02:30 qui ne sont pas que pour la jeunesse,
02:31 parce qu'on est solidaires.
02:33 Et donc, en fait, ces concessions, d'accord, c'est bien,
02:35 mais ce n'est juste pas assez, en fait.
02:37 Et nous, on a des revendications qui sont plus larges,
02:39 qui sont portées par d'autres organisations syndicales.
02:41 Et voilà, on trouve juste que ce n'est pas assez.
02:44 Et bien sûr que le gouvernement a peur,
02:45 il fait ces concessions-là,
02:47 mais juste la manière dont il utilise la police, la gendarmerie,
02:51 parce qu'il est dans un état de fébrilité,
02:53 c'est bien la preuve qu'il a peur
02:55 et sûrement que la jeunesse lui fait peur.
02:57 Ce matin, on était au piqué de grève de Romainville
03:04 pour soutenir les éboueurs et retenir les camions.
03:08 Et donc, à 5h30, on était un petit groupe de 30-35
03:12 et très vite, les forces de l'ordre nous encerclaient.
03:15 On a eu le droit au commissaire, très menaçant.
03:19 Et puis aussi très vite, des renforts avec boucliers, armures.
03:24 On sent très vite que ceux qui sont censés nous protéger
03:28 deviennent la grosse menace.
03:29 Et c'est première sommation, on va viser l'usage de la force.
03:34 Puis on est poussés,
03:35 on voit que la force est utilisée et démesurée,
03:39 et juste, alors qu'on est pacifiques.
03:40 - La retraite est importante, mais je pense que c'est depuis le 49-3.
03:50 On appelle ça la fin de la démocratie.
03:54 Je pense qu'elle est vraiment là.
03:55 Et je pense que c'est ça, pour l'instant,
03:57 où on se bat aussi en tant qu'étudiants.
03:59 C'est parce qu'on voit un peu un monde qui s'effondre.
04:03 On est dedans.
04:05 On sait que pour l'instant, nous, on n'a pas d'avenir,
04:07 on n'a pas de métier, et que c'est aussi ça qui compte.
04:11 C'est parce que nous, on ne sait pas encore où se placer.
04:12 Et c'est pour ça qu'on se bat aussi maintenant.
04:14 On est toujours dans cette indécision constamment
04:16 d'on ne sait pas ce qu'on va faire,
04:17 on ne sait pas comment ça va marcher.
04:19 Et c'est aussi pour ça qu'on est là.
04:22 - Les jeunes ont un galère, les vieux dans la misère.
04:27 Je sais qu'on ne sait plus quoi, mais on veut pas.
04:30 Les jeunes ont un galère.

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