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00:00 La France bouge, la pépite du jour.
00:03 Chaque année nous remettons les trophées Europe 1 de l'avenir parce qu'ici on découvre des pépites, des toutes petites entreprises.
00:09 Aujourd'hui c'est un projet qui est né à Toulouse fin 2017.
00:12 Daniel, vous avez 44 ans, vous êtes originaire du Cameroun et là-bas ils sont très avant-gardistes
00:18 puisque ça fait longtemps qu'on donne des coquilles de palourdes aux poules pour leur donner du calcium, c'est ça ?
00:25 Oui tout à fait, en fait l'idée est venue du Cameroun, du côté de ma mère, et on donne des palourdes notamment, des écailles de palourdes aux poules.
00:34 Mais en venant ici c'est le même constat, que ça soit vous demandez aux grands-mères, vous demandez, tout le monde donne des coquilles de poules,
00:41 pardon des coquilles de moule aux poules pour avoir notamment, pour que les oeufs soient durs, mais en même temps comme apport calcium notamment pour les poules.
00:50 Donc face à ce constat, ce vide, vous vous êtes dit "mais on va utiliser les déchets des coquillages"
00:55 et en fouillant vous avez même trouvé que les coquilles pouvaient être des bio-fertilisants ?
01:00 Tout à fait, en fait quand j'ai eu l'idée je me suis dit "ah c'est vraiment sympa ça, qu'est-ce qu'on peut faire avec les coquilles ?"
01:06 Et là directement on s'est dit "bon on va commencer par les poules", mais en même temps on a vu qu'il y avait énormément de solutions
01:12 biosourcées notamment, que ça soit pour l'agriculture, pour les bio-fertilisants, pour la terre.
01:17 Donc aujourd'hui on travaille avec les maraîchers, la vigne, ça apporte énormément d'oligo-éléments, notamment de fertilisants, notamment pour l'agriculture bio.
01:27 Pour mener bien le projet vous êtes entouré de chercheurs, ça a duré deux ans je crois.
01:32 Vous avez été incubé par l'Institut National Polytechnique, et c'est la région Occitanie qui a été la première à croire en vous ?
01:42 Oui en fait au tout début on a été incubé par Catalyse, qui est un incubateur pour l'économie sociale et solidaire.
01:50 Et après cela nous avons été incubés notamment pendant deux ans à l'INP, à l'Institut National Polytechnique,
01:56 et je tiens à les remercier parce qu'ils ont vraiment cru, l'idée c'était de pouvoir mettre la coquille comme pierre angulaire en fait,
02:03 et de se dire quelles sont les solutions qu'on pourrait notamment ressortir de la coquille.
02:07 Donc vous avez créé Providentiel Coquillage, vous allez nous raconter concrètement ce que c'est,
02:13 une fois qu'on a compris tout ce que vous avez mis en place. Vous êtes prêt ?
02:16 D'accord je suis prêt.
02:17 Allez on y va, c'est parti.
02:18 On vous écoute.
02:20 Donc je suis Daniel Moukoko, fondateur de Providentiel Coquillage,
02:24 nous sommes une start-up qui valorise et transforme les biodéchets coquillés,
02:28 c'est-à-dire les coquilles d'huile, les coquilles de palourdes, les coquilles Saint-Jacques et aussi les coquilles de moule.
02:33 Nous les transformons pour en faire de nouveaux produits, dans une démarche d'économie circulaire, de durabilité et de zéro déchet.
02:41 Nous sommes partis d'un constat que la coquille n'est pas un déchet, mais au contraire c'est une ressource,
02:45 c'est une richesse pour notre environnement, notamment pour la terre, pour l'humain, pour plein de choses.
02:52 Aujourd'hui nous transformons ces coquilles en plusieurs produits,
02:55 notamment comme, premièrement on en a parlé tout à l'heure, comme apport calcium notamment pour les poules,
03:03 deuxièmement comme biofertilisant, mais aussi nous travaillons sur des solutions à haute valeur ajoutée,
03:09 notamment la cosmétique, c'est un ingrédient qui entre dans la conception des cosmétiques,
03:13 mais aussi comme nouveaux matériaux.
03:15 Aujourd'hui il y a une forte demande notamment de matériaux bas carbone,
03:19 notamment et la coquille d'huile rapporte des solutions.
03:21 Merci Daniel Moukoko, fondateur de Providentiel Coquillage,
03:25 d'excellents élèves aujourd'hui dans la France Bouche, parce que le pitch a duré une minute,
03:29 mais c'est incroyable tout ce qu'on peut faire avec les coquilles d'huile.
03:32 - Ah oui, oui. - Des cosmétiques, des nouveaux matériaux,
03:35 mais ça paraît... - Ça paraît hallucinant, mais c'est un peu le...
03:40 Je pense qu'aujourd'hui il faut...
03:42 Ce qui est bien avec la coquille c'est quelque chose qu'on jette, c'est une aberration,
03:45 déjà donc on sensibilise notamment les populations, les collectivités, notamment aussi les restaurants,
03:52 de leur dire que la coquille il ne faut pas la jeter.
03:54 Aujourd'hui une grosse partie est enfuie,
03:56 il faut savoir qu'en France il y a 150 000 tonnes de coquilles qui sont produites chaque année,
04:02 et il y a moins de 5% qui sont recyclées.
04:04 - Donc vous, vous les transformez, vous les valorisez,
04:06 vous avez un site internet vitrine, qui vous achète ?
04:09 - En fait on a plusieurs clients, les premiers, notre premier client ça a été les trufficulteurs,
04:13 notamment, ça nous a vraiment marqué parce qu'on s'est dit "Ah, notre association !"
04:18 - Voilà, là tout le monde sait quelque chose.
04:20 - Donc en fait on travaille beaucoup avec les agriculteurs,
04:23 on est venu de l'agro, pour tout vous dire, avec le crit,
04:26 on a travaillé au crit comme je vous disais de l'INP, c'est vraiment le crit agro,
04:29 donc c'est les agriculteurs, les éleveurs notamment de poules,
04:33 mais aussi tout ce qui est maraîcher,
04:35 et là on travaille notamment avec l'Institut français de la vigne,
04:38 notamment sur trouver des applications, notamment avec la coquille, pour lutter.
04:43 - C'est ça, il y a un programme de deux ans sur les apports de la coquille d'huître sur la vigne et le maraîchage.
04:47 - C'est ça.
04:48 - Vous êtes ici dans la France Bouche parce que vous avez besoin de financement,
04:51 notamment pour construire une unité de recyclage au Havre.
04:54 - C'est ça.
04:55 - C'est ça, vous avez besoin de recruter ?
04:56 - Oui, on a besoin de recruter, en fait on est lauréat de l'AIMI AXE SEN, transport urbain.
05:02 - Ça veut dire quoi ?
05:03 - En fait l'idée, ce serait de pouvoir faire un transport bas carbone du premier au dernier kilomètre.
05:08 Donc on a lancé il y a deux ans une opération qui s'appelle "Je recycle mes coquilles",
05:12 qui se fait sur Toulouse, sur Paris.
05:14 L'idée c'est de dire en partenariat...
05:16 - Au restaurateur, au poissonnier et aux particuliers.
05:19 - Voilà, aux particuliers, durant les fêtes de fin d'année,
05:21 ne jetez pas vos coquilles vu que c'est la période à laquelle on mange énormément de fruits de mer,
05:25 mais ramenez-les sous forme d'apport volontaire dans les points de colette
05:28 qu'on a pu mettre notamment chez les poissonniers.
05:31 - À côté du sapin.
05:32 - Voilà.
05:33 Donc évidemment, on sait très bien que ça sent un tout petit peu,
05:36 mais il faudrait nettoyer un tout petit peu la coquille et la ramener.
05:39 Et l'idée demain, ça serait de pouvoir collecter ces coquilles
05:43 avec des camions électriques, bas carbone notamment,
05:48 et de pouvoir les transporter du côté du Havre,
05:50 mais au lieu de passer par les camions, passerait par des piniches notamment.
05:54 - Quel regard portez-vous Jean Mauviel sur Providentiel Coquillage ?
05:58 - Je trouve que c'est très intéressant de transformer un déchet en un produit noble.
06:02 - Tout à fait.
06:03 - On a la même démarche, mais c'est beaucoup plus classique,
06:06 qui est sur un poisson, on a à peu près 40% de co-produits.
06:12 - Oui, ah non, des déchets qu'on transforme.
06:15 - Et ensuite on valorise effectivement, notamment en alimentation animale.
06:19 - On va demander à Nathalie Carré ses petits conseils. Bonjour Nathalie.
06:22 - Bonjour Elisabeth, bonjour tout le monde.
06:23 - Donc Daniel est ici parmi nous, le fondateur de Providentiel Coquillage.
06:27 Il a des besoins, donc je le disais, il souhaite construire une unité de recyclage au Havre
06:31 pour collecter les coquilles de Paris, de les traiter en Normandie.
06:34 Et pour ça, il a besoin d'un financement. Il fait comment Nathalie ?
06:38 - Effectivement, alors déjà vous l'avez dit Daniel,
06:41 il y a entre 5 et 10% des déchets coquillés qui sont recyclés.
06:44 Donc les perspectives sont plutôt rassurantes pour un investisseur,
06:47 d'autant que vous l'avez dit aussi, les usages sont très nombreux.
06:50 Alors il y a bien des acteurs qui agissent comme vous,
06:52 mais chacun reste sur son territoire, il y en a notamment en Charente-Maritime.
06:56 Mais finalement, si c'était le bon modèle, des acteurs territoriaux,
06:59 mais qui travaillent ensemble pour créer une filière nationale,
07:02 comme l'ont fait les acteurs du recyclage du papier ou du recyclage des vêtements,
07:05 afin de faciliter la collecte des déchets,
07:07 parce que chacun ne va pas faire le tour des poissonniers de son territoire,
07:10 les restaurateurs et tous les conchiculteurs, pour collecter les déchets tous les jours.
07:14 Donc la filière pourrait plus facilement travailler avec les collectivités
07:17 pour mettre en place des bacs de collecte individuels pour les professionnels,
07:20 et des bacs collectifs par quartier pour les particuliers,
07:23 voire, vous l'avez dit, pour certains territoires,
07:25 des bacs temporaires et d'autres qui seraient plus fixes
07:27 à des endroits où on mange du coquillage toute l'année.
07:29 Donc avant d'aller chercher des financements,
07:31 il faut peut-être réfléchir au modèle de demain,
07:33 parce que dans le cadre de la mise en place d'une filière,
07:35 les collectivités locales, la Banque des Territoires, la Région et la BPI
07:39 seront vos principaux alliés financiers.
07:41 Mais quelles que soient vos ambitions, deux contacts importants,
07:43 alors je ne le dis pas souvent, mais là je vais le dire,
07:45 la CCI du Havre qui a une experte.
07:47 - Mais vous avez raison !
07:48 - Oui, il y a une experte !
07:49 - Mais mettez en avant la CCI, évidemment Nathalie !
07:52 - Voilà, et la CCI du Havre qui a une experte vraiment du financement,
07:55 elle saura vous aider à identifier les financements disponibles
07:57 pour votre projet sur le territoire,
07:59 et puis bien sûr la Banque des Territoires,
08:00 parce que c'est un projet entreprenarial certes,
08:03 mais c'est aussi un projet en lien avec les territoires et l'écosystème local.
08:07 - Daniel, vous souhaitez aussi développer la recherche
08:11 autour du recyclage des coquilles,
08:13 ça fait partie aussi de vos axes de développement ?
08:15 - Oui, en fait, pour répondre à Nathalie,
08:19 je tiens à rappeler qu'elle a tout à fait raison,
08:21 on travaille notamment avec le Havre Seine Développement,
08:24 c'est-à-dire au niveau de la Normandie,
08:27 qui nous aide énormément pour voir notamment les pistes de financement
08:30 et de pouvoir vraiment s'installer sur le territoire.
08:33 Bon, j'en profiterai aussi pour saluer ADOC,
08:35 l'Agence d'Innovation de l'Occitanie d'où on vient !
08:38 - Les premiers à avoir cru en nous !
08:43 - Oui, je disais qu'en fait on a une expertise aussi au niveau de la recherche.
08:46 Aujourd'hui, il y a des grands groupes qui viennent nous voir,
08:49 notamment en recherche de produits biosourcés,
08:52 et donc nous on leur apporte cette agilité,
08:54 mais aussi les innovations qu'on peut apporter
08:55 et de pouvoir essaimer notamment sur le territoire avec les innovations.
08:59 - Alors Nathalie Carré, il fait comment pour développer cette recherche
09:02 autour du recyclage des coquilles ?
09:04 - Et c'est ça, alors avec des coquillages, on sait faire des plans de travail,
09:07 comme le fait Malakio, vous savez qu'on avait reçu à la France Booth,
09:10 on a des lunettes, des commissions de reserve,
09:12 des aliments pour poules et des engrais comme vous le faites,
09:14 des cosmétiques, etc.
09:16 Mais il semble probablement qu'il y ait d'autres usages à découvrir pour valoriser,
09:19 alors moi j'ai lu 250 000 tonnes de déchets coquillés disponibles en France,
09:23 on ne va pas chipoter, là encore, 150 000, 250 000,
09:27 ça fait beaucoup de tonnes en tout cas.
09:29 Là encore, cette réflexion est à mener avant la recherche de financement
09:33 parce qu'il y a un choix à faire.
09:34 Est-ce que vous voulez être un centre de recherche pour la valorisation des coquillages
09:37 avec à côté une usine de recyclage et de production,
09:40 ou une entreprise de recyclage avec unité de recherche ?
09:43 Très bonne question ça ! Réponse, vous souhaitez de quoi ?
09:46 Nous on souhaite d'être une entreprise qui fait le recyclage
09:52 et qui vend ses produits, mais en même temps on est vraiment axés sur la recherche.
09:56 Pourquoi ? Parce que la recherche c'est demain, c'est l'avenir en fait.
10:00 Et justement, les deux, mon capitaine,
10:03 et alors il y a encore une autre question,
10:05 est-ce que vous voulez produire une matière première brute
10:07 que vous revendriez à des fabricants d'engrais, de cosmétiques, etc.
10:10 ou fabriquer des produits finis ?
10:12 Là encore, les modèles de financement seraient différents.
10:14 Donc voilà, finalement, peu importe la voie,
10:17 le principal est que votre entreprise facilite la vie des producteurs de déchets
10:21 et donne une seconde vie à ces providentiels coquillages.
10:24 Merci Nathalie Carré.
10:28 Si vous aussi vous êtes une pépite,
10:29 si vous avez envie de venir pitcher votre projet d'entreprise ici dans La France Bouge,
10:33 il n'y a qu'une seule adresse Nathalie, c'est laquelle ?
10:36 C'est e1-lafrancebouge@europe1.fr,
10:39 Premier juré Solène Godin, Charlotte Barricot et moi,
10:41 on lit toutes les candidatures reçues.