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Elles vivent tout au fond des océans, et pourtant, même elles sont menacées par les activités humaines…

Voici 7 espèces des abysses en danger à cause d'un projet visant à ouvrir certains grands fonds marins à l'exploitation minière.

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Transcription
00:00 Ça en fait c'est un poulpe à oreilles qu'on appelle aussi le poulpe Dumbo
00:04 parce que quand il effectivement il a cette manière de nager et qui fait penser à des grandes oreilles
00:09 il ne vit strictement que dans les grands fonds.
00:11 On est dans un milieu où il n'y a absolument pas de lumière
00:28 donc les autres organismes ne le voient pas.
00:30 Donc il y a très peu d'avantages à utiliser des pigments.
00:33 Le choix énergétique le plus simple c'est de rester blanc.
00:35 On estimait qu'ils étaient rares et assez étonnamment
00:38 on les voit quasiment à chaque fois qu'on met un sous-marin
00:41 sur les systèmes hydrothermaux ou les plaines abyssales.
00:44 Ce sont des espèces complètement adaptées au milieu extrême.
00:52 Vu les quantités de soufre qu'elles contiennent
00:54 ce ne serait pas super pour les amateurs de moules.
00:56 Bien qu'elles vivent à 1000 et 2000 mètres de profondeur
01:00 et parfois encore plus profond
01:01 on a quand même identifié qu'elles avaient un cycle de vie
01:04 qui était contrôlé par les marais.
01:05 Et même quand on les ramène en laboratoire
01:07 elles continuent, sans l'influence de la marais
01:09 d'avoir un système d'ouverture-fermeture de leur valve
01:12 qui est toujours calé sur le rythme des marais.
01:14 Et finalement on a pu observer par des analyses génétiques
01:17 que le cycle des marais est ancré dans leur génome
01:21 qui fait que finalement on a un lien entre les moules côtières
01:24 et ces moules qui vivent à grande profondeur
01:26 sur lesquels le cycle jour/nuit n'est plus censé jouer
01:29 sur lesquels les marais sont beaucoup moins influents.
01:31 Et donc elles ont gardé finalement ce signal ancestral
01:35 dans leur patrimoine génétique.
01:36 Ce sont des micro-organismes unicellulaires
01:43 qui vivent sur les fonds marins.
01:44 Ils sont présents depuis quasiment l'apparition de la vie sur la planète.
01:48 Ils sont présents sur tous les océans.
01:49 Et ce qu'on a remarqué notamment sur les plaines abyssales
01:52 où il y a des nodules polymétalliques
01:53 c'est qu'ils peuvent agglomérer des particules existantes
01:56 y compris des fragments de nodules
01:58 et le fait de pouvoir être plus grands en taille
02:00 dans ces environnements-là
02:01 leur permet d'aller plus facilement chercher des particules
02:04 pour se nourrir.
02:05 Ils font le lien entre ce qu'il y a de plus petit
02:07 les micro-algues, les communautés microbiennes
02:09 et les organismes plus gros.
02:10 Donc ils ont un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire.
02:13 C'est un spécimen qu'on voit finalement assez rarement
02:20 mais qui est assez emblématique des grands fonds
02:22 et qui, notamment dans cette zone-là
02:24 on estime qu'il doit profiter du contexte environnemental
02:28 et de toute la faune associée aux nodules
02:30 qui est donc plus développée et plus diversifiée
02:32 que dans les plaines abyssales classiques
02:34 où il n'y a pas de nodules.
02:35 Sur les plaines abyssales où il y a des nodules en particulier
02:41 les espèces visibles les plus abondantes
02:44 sont les anémones, les coraux et les éponges
02:47 qui sont là pour la simple et bonne raison
02:50 qu'il y a la présence de ces nodules.
02:52 Et ces nodules représentent des substrats durs
02:55 dans les plaines abyssales où normalement on n'a que de la vase
02:59 donc un substrat qui est complètement mou.
03:01 Et en fait tous ces animaux-là ont besoin de se fixer,
03:03 de s'accrocher pour pouvoir vivre.
03:06 Ils ne sont pas en association comme sur les barrières de corail
03:09 avec d'autres organismes symbiotiques.
03:12 Ils ne profitent pas de l'énergie, de la lumière, de la photosynthèse.
03:15 Donc du coup ils survivent autrement
03:18 dans un milieu où la source de nourriture est limitée
03:21 et surtout il n'y a pas de lumière.
03:22 Donc là encore, pas d'intérêt à mettre de l'énergie
03:25 dans un développement de couleurs
03:28 puisque personne ne va les voir.
03:30 Elles vivent au niveau des fluides beaucoup plus chauds.
03:36 Et ce qu'on voit très bien sur ces adultes
03:38 c'est qu'au niveau de la tête, il y a comme des espèces de joues
03:41 finalement sur les deux côtés qui vont avoir des couleurs plus orangées.
03:44 Et cette couleur-là, elle est uniquement due aux bactéries
03:47 qui vivent à l'intérieur et qui vont utiliser
03:50 cette énergie chimique réduite,
03:53 qu'on appelle la chimiosynthèse,
03:56 pour produire de l'énergie, la transmettre à ces crevettes.
03:59 Et c'est ce qui fait qu'on voit ces nuées ultra abondantes
04:02 de crevettes au niveau des cheminées hydrothermales.
04:05 Et la deuxième chose, c'est qu'elles n'ont absolument pas de prédateurs.
04:07 Les nématodes sont aussi des organismes microscopiques
04:14 qui vivent sur les fonds marins et même à l'intérieur des sédiments.
04:17 Leur système de reproduction classique,
04:20 c'est de produire des œufs qui vont être fécondés
04:23 et ces œufs vont sortir directement de l'organisme.
04:26 Dans les milieux plus compliqués en termes de vie,
04:29 ils vont avoir une stratégie différente
04:32 qui va leur permettre donc de développer ces œufs
04:35 et d'avoir des petits nématodes qu'on voit même sur l'image
04:38 à l'intérieur de ce nématode adulte.
04:41 Ceux-ci vont être plus robustes et vont beaucoup mieux s'adapter
04:44 à la vie extrême du milieu dans lequel ils vivent.
04:47 Or, dans les milieux profonds, vu que la nourriture est limitante,
04:50 c'est souvent des organismes microscopiques qui représentent la plus forte biomasse.
04:53 Le fait de s'intéresser à ces environnements et à ces ressources,
04:56 ça pose évidemment la question de savoir quel sera le devenir
04:59 des organismes qui vivent dans ces environnements
05:02 et dont l'habitat est lié à la ressource minérale.
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